Google
This is a digital copy of a book thaï was preservcd for générations on library shclvcs before il was carcfully scanncd by Google as part of a projecl
to makc the workl's books discovcrable online.
Il lias survived long enough for the copyright lo expire and the book to enter the public domain. A publie domain book is one thaï was never subjeel
lo copyright or whose légal copyright lerni lias expired. Whether a book is in the public domain may vary country locountry. Public domain books
are our gateways lo the past. representing a wealth of history. culture and knowledge thafs oflen dillicull to discover.
Marks, notations and other marginalia présent in the original volume will appear in this lile - a reminder of this book's long journey from the
publisher lo a library and linally to you.
Usage guidelines
Google is proud to partner with libraries lo digili/e public domain malerials and make ihem widely accessible. Public domain books belong to the
public and wc are merely iheir cuslodians. Neverlheless. ihis work is ex pensive, so in order lo keep providing ihis resource, we hâve taken sleps to
prevent abuse by commercial parties, iiicluciiiig placmg lechnical restrictions on aulomaied querying.
We alsoasklhat you:
+ Make non -commercial use of the files We designed Google Book Search for use by individuals. and we reuuest lhat you use thesc files for
pcrsonal, non -commercial purposes.
+ Refrain from autoiiiatcil (/uerying Donot send aulomaied uneries of any sort lo Google's System: If you are conducting research on machine
translation, optical characler récognition or other areas where access to a large amount of texl is helpful. please contact us. We encourage the
use of public domain malerials for thèse purposes and may bc able to help.
+ Maintain attribution The Google "watermark" you see on each lile is essential for informing people about this projecl and hclping them lind
additional malerials ihrough Google Book Search. Please do not remove it.
+ Keep it légal Whatever your use. remember thaï you are responsible for ensuring lhat whai you are doing is légal. Do not assume that just
becausc we believe a book is in the public domain for users in the Uniied Staics. thaï the work is also in ihc public domain for users in other
counlries. Whelher a book is slill in copyright varies from counlry lo counlry. and we can'l offer guidanec on whelher any spécifie use of
any spécifie book is allowed. Please do not assume thaï a book's appearance in Google Book Search means it can be used in any manner
anywhere in the world. Copyright infringemenl liabilily can bc quite severe.
About Google Book Search
Google 's mission is lo organize the world's information and to make it universally accessible and useful. Google Book Search helps readers
discover ihe world's books wlulc liclpmg aulliors and publishers reach new audiences. You eau search ihrough llic lïill lexl of this book un ilic web
al|_-.:. :.-.-:: / / books . qooqle . com/|
Google
A propos de ce livre
Ceci est une copie numérique d'un ouvrage conservé depuis des générations dans les rayonnages d'une bibliothèque avant d'être numérisé avec
précaution par Google dans le cadre d'un projet visant à permettre aux internautes de découvrir l'ensemble du patrimoine littéraire mondial en
ligne.
Ce livre étant relativement ancien, il n'est plus protégé par la loi sur les droits d'auteur et appartient à présent au domaine public. L'expression
"appartenir au domaine public" signifie que le livre en question n'a jamais été soumis aux droits d'auteur ou que ses droits légaux sont arrivés à
expiration. Les conditions requises pour qu'un livre tombe dans le domaine public peuvent varier d'un pays à l'autre. Les livres libres de droit sont
autant de liens avec le passé. Ils sont les témoins de la richesse de notre histoire, de notre patrimoine culturel cl de la connaissance humaine cl sont
trop souvent difficilement accessibles au public.
Les notes de bas de page et autres annotations en marge du texte présentes dans le volume original sont reprises dans ce fichier, comme un souvenir
du long chemin parcouru par l'ouvrage depuis la maison d'édition en passant par la bibliothèque pour finalement se retrouver entre vos mains.
Consignes d'utilisation
Google est fier de travailler en partenariat avec des bibliothèques à la numérisation des ouvrages appartenant au domaine public cl de les rendre
ainsi accessibles à tous. Ces livres soni en effet la propriété de tous et de toutes cl nous sommes tout simplement les gardiens de ce patrimoine.
Il s'agit toutefois d'un projet coûteux. Par conséquent et en vue de poursuivre la diffusion de ces ressources inépuisables, nous avons pris les
dispositions nécessaires afin de prévenir les éventuels abus auxquels pourraient se livrer des sites marchands tiers, notamment en instaurant des
contraintes techniques relatives aux requêtes automatisées.
Nous vous demandons également de:
+ Ne pas utiliser les fichiers à des fins commerciales Nous avons conçu le programme Google Recherche de Livres à l'usage des particuliers.
Nous vous demandons donc d'utiliser uniquement ces fichiers à des lins personnelles. Ils ne sauraient en ell'et être employés dans un
quelconque but commercial.
+ Ne pas procéder à des requêtes automatisées N'envoyez aucune requête automatisée quelle qu'elle soit au système Google. Si vous effectuez
des recherches concernant les logiciels de traduction, la reconnaissance optique de caractères ou tout autre domaine nécessitant de disposer
d'importantes quantités de texte, n'hésite/ pas à nous contacter. Nous encourageons (tour la réalisation de ce type de travaux l'utilisation des
ouvrages et documents appartenant au domaine public et serions heureux de vous être utile.
+ Ne pas supprimer l'attribution Le filigrane Google contenu dans chaque fichier est indispensable pour informer les internautes de notre projet
et leur permettre d'accéder à davantage de documents par l'intermédiaire du Programme Google Recherche de Livres. Ne le supprimez en
aucun cas.
+ Rester dans la légalité Quelle que soit l'utilisation que vous comptez faire des fichiers, n'oubliez pas qu'il est de votre responsabilité de
veiller à respecter la loi. Si un ouvrage appartient au domaine public américain, n'en déduisez pas pour autant qu'il en va de même dans
les autres pays. La durée légale des droits d'auteur d'un livre varie d'un pays à l'autre. Nous ne sommes donc pas en mesure de répertorier
les ouvrages dont l'utilisation est autorisée et ceux dont elle ne l'est pas. Ne croyez pas que le simple fait d'afficher un livre sur Google
Recherche de Livres signifie que celui-ci peut être utilisé de quelque façon que ce soit dans le monde entier. La condamnation à laquelle vous
vous exposeriez en cas de violation des droits d'auteur peut être sévère.
À propos du service Google Recherche de Livres
En favorisant la recherche et l'accès à un nombre croissant de livres disponibles dans de nombreuses langues, dont le franoais. Google souhaite
contribuer à promouvoir la diversité culturelle grâce à Google Recherche de Livres. En effet, le Programme Google Recherche de Livres permet
aux internautes de découvrir le patrimoine littéraire mondial, tout en aidant les ailleurs cl les éditeurs à élargir leur public. Vous pouvez effectuer
des recherches en ligne dans le texte intégral de cet ouvrage à l'adressefhttp : //books .qooql^ . ■:.■-;. -y]
lIlilBlIRIII
3 blDS 0S7 83? 110
I
STANK3RD UNIVERS
UBRAKTK
BULLETIN AUGfm
COMMISSION des ANTIQUITÉS "
SKINh-INFÉRIEURE
XIV. - .» LIVRAISON
KOUE?(
IMPRIMERIE CAGNIARD IL*>» u \
Ku« }«HiicJ'Ai.-. «M, ol du Buuige. ï
I907
53SST S3 0(
2310 I
PROCÈS-VERBAUX
COMMISSION DES ANTIQUITES
PENDANT L'ANNÉE i
SEANCE DU 16 FEVRIER 1906
Elle ouvre à deux heures un quart sous la prési-
dence de M. Gb. de Beaurepaire, vice- président.
Membres présents : MM. Adeline, G. de Beaurc-
pairc, Chevreux, Coutan, Deglatigny, Garreta, Lefort,
Le Verdier, Loriquet, Pelay, Ruel, de Vesly et l'abbé
Tougard.
Se sont excusés : MM. P. Baudry, Brunon,
Malicorne
Le procès-verbal de la dernière séance du 1 5 dé-
cembre est, après lecture, adopté sans observation.
Bas-reliefs du portail Saint-Jean. — Par manière
de pièces justificatives, M. Pelay en fait circuler deux
lithographies : l'une est signée « H. Langloïs, 1 8 1 o » ;
l'autre a paru dans la Normandie pittoresque de
Taylor et Nodier.
Le secrétaire obtient de M. le Président de placer
vertes se sont (Tailleurs produites le long de la voie
romaine.
Maison natale de P. Corneille. — M. Pelay
souhaiterait que la Commission exprimât son avis sur
le rachat de cette maison, dont se préoccupe en sens
divers le Comité du Centenaire. M. le Président rap-
pelle qu'il y a un peu plus d'un siècle, ce projet a été
appuyé par le préfet Beugnot, sur l'initiativedu ministre
Chaptal.
M. de Veslv se déclare adversaire convaincu de ce
rachat, sur un ensemble de souvenirs qui remontent à
1860 environ. La construction fut par trop défigurée
dans son ensemble pour mériter ce coûteux honneur,
M. Lefort voit les choses bien différemment. Les
remaniements sont incontestables et fort nombreux.
Mais, outre le puits, dont toute la famille Corneille a
bu l'eau, et une ancienne cave, bien caractérisée, les
plafonds sont restés les mêmes. Enfin, malgré le rescin-
dement sur la rue, il ne lui semble pas prouvé que,
dans son gros œuvre et jusque dans la distribution de
quelques pièces, l'immeuble actuel n'est pas resté ce
qu'était le domicile bourgeois de la fin du xvi« siècle.
M. Pelay ira plus loin. Le sol sur lequel les enfants
Pierre, Antoine et Thomas Corneille ont joué, et qu'a
foulé tant d'années cette famille qui est bien l'une des
plus renommées de notre cité, ce sol mérite à lui seul
d'être arraché, même au prix d'un lourd sacrifice, à
toutes les vicissitudes qui déforment l'antique aspect
de nos rues. Ne fussions-nous donc qu'en présence de
l'unique emplacement du logis Corneille, que son
rachat mériterait encore d'être appuyé.
Le secrétaire pense que l'occasion ne s'en représen-
Correspondance imprimée. — Elle se classe comme
il suit : Epigraphie du Pas-de-Calais, t. IV, fasc. 6,
Arras, 1904, in-40 ; — Mémoires et Documents de la
Société Savoisienne XLIIL Chambéry, igo5; —
ïtem, Mettensia, IV ; Société des Antiquaires de
France; Paris, iqo5; — Revue de ÏAvranchin, 1905.
7 «t 8; Avranches, 1906; — Bulletin Archéol. du
Comité, 1905, 2; — Item Historique et Philologique^
'004, 3 et 4 (une livr.) ; — Bulletin de la Soc. poly-
ntthiquedu Morbihan, Mémoires 1 et 2; — Bulletin
de ta Soc... de l'Orléanais, n° 182; — Bulletin de
la Commission... du Pas-de-Calais, II, 5, 6; III, 3,
4î— Bull, de la Soc. des Antiquaires de l'Ouest,
!9o5, fasc. 3; — Bull, de la Soc. archéol. d'Eure-et-
' Loir, XI, XII et XIV ; 1 livr. ; — Bull, de la Soc.
hSemur, XXXIII, 1904; - Bull, de la Soc. Du-
no*se, 144; — Bull, de la Soc... de Gand, 1 3e et
'4e années ; 3 livr. ; — Extraits du Smithsonian
Report, 1905 ; nos 1 630-1642.
Antiquités diverses. — M. le Président place sous
les yeux de la Commission un nouvel envoi de
'1- haussier. Ouire une hachette en pierre polie, il
comprend une grande brique romaine (o,3ô X 0,26
o,o33j et un beau pave hexagone en mosaïque,
Mesurant o,3o de diamètre. La forme hexagonale
pourrait peut-être faire douter de sa fabrication ro-
maine; mais on rappelle que la céramique ancienne a
parfois été adaptée aux aménagements postérieurs.
Après la séance, M. Vaussier a expliqué de vive voix
qu'il ne doutait pas que ces objets appartinssent à
l'époque romaine, comme divers fragments de mo-
saïque qu'il a précédemment rencontrés. Ces décou-
vertes se sont d'ailleurs produites le long de la voie
romaine.
Maison natale de P. Corneille. — M. Pelay
souhaiterait que la Commission exprimât son avis sur
le rachat de cette maison, dont se préoccupe en sens
divers le Comité du Centenaire. M. le Président rap-
pelle qu'il y a un peu plus d'un siècle, ce projet a été
appuyé par le préfet Beugnot, sur l'initiative du ministre
Chaptal.
M. de Vesly se déclare adversaire convaincu de ce
rachat, sur un ensemble de souvenirs qui remontent à
1860 environ. La construction fut par trop défigurée
dans son ensemble pour mériter ce coûteux honneur,
M. Lefort voit les choses bien différemment. Les
remaniements sont incontestables et fort nombreux.
Mais, outre le puits, dont toute la famille Corneille a
bu l'eau, et une ancienne cave, bien caractérisée, les
plafonds sont restés les mêmes. Enfin, malgré le rescin-
dement sur la rue, il ne lui semble pas prouvé que,
dans son gros œuvre et jusque dans la distribution de
quelques pièces, l'immeuble actuel n'est pas resté ce
qu'était le domicile bourgeois de la fin du xvi« siècle.
M. Pelay ira plus loin. Le sol sur lequel les enfants
Pierre, Antoine et Thomas Corneille ont joué, et qu'a
foulé tant d'années cette famille qui est bien l'une des
plus renommées de notre cité, ce sol mérite à lui seul
d'être arraché, même au prix d'un lourd sacrifice, à
toutes les vicissitudes qui déforment l'antique aspect
de nos rues. Ne fussions-nous donc qu1en présence de
l'unique emplacement du logis Corneille, que son
rachat mériterait encore d'être appuyé.
Le secrétaire pense que l'occasion ne s'en représen-
tera point et que l'initiative locale ne peut manquer
d'être approuvée par le Comité parisien.
D'après la tendance actuelle des idées et les mesures
de préservation qui ont été prises dans les pays les
plus divers, les étrangers jugeraient sévèrement notre
négligence à l'égard de ces vénérables souvenirs, ce qui
deviendrait pour la ville de Rouen unevéritable honte.
M. Lefon estime donc qu'il y aurait lieu de faire appel,
spécialement pour le rachat, aux souscriptions qui
?ont s'organiser dans toute la France à l'occasion du
centenaire.
La discussion ainsi approfondie, M. le Président,
touten réservant les conclusions techniques à formuler
a la suite de l'examen de la maison qui va être fait par
Plusieurs de nos collègues après la séance, propose à la
Commission d'émettre un vœu favorable au rachat.
Cette proposition est votée à l'unanimité.
Médaillon de Corneille. — M. Deglatigny signale
au Musée départemental les premières épreuves du
haillon de P. Corneille, exécuté par Depaulis.
Monnaies. — Le même dépôt vient de recevoir deux
Monnaies, que M. le docteur Le Plé a trouvées au
Manoir de Bihorel et qu'il a offertes au Musée par
'intermédiaire de M. Garreta. Elles sont assez mo-
dernes et ne doivent pas, conséquemment, être rares.
Mais la bienveillance des donateurs est toujours à
encourager.
M. le Président lit les deux pièces suivantes : sur
/'hôtel d'Etancourt et sur la chapelle Saint-Nicolas,
j la cathédrale. Il rappelle qu'en appropriant cette
chapelle, le chanoine Sauvage en retira une peinture
où on avait rapproché un quai de Rouen et un port de
Paris voisin du Chàtelet. Il serait intéressant de retrou-
ver ce morceau peu artistique, mais sur lequel M. Sau-
vage, d'une curiosité archéologique toujours en éveil,
avait appelé l'attention. Mais il y a déjà au moins
treize ans de cela, et ces derniers vestiges de la corpo-
ration des mariniers ont pu changer plusieurs fois de
gîte. L'abbé Tougard promet de tenter une petite
enquête auprès du clergé et dos employés de la
cathédrale.
NOTE SUR L'HÔTEL d'ÉTANCOURT
L'hôtel dit d'Etancourt, n° 73 rue de la Grosse-Hor-
loge, en face de la rue Thouret, se recommande à l'atten-
tion des archéologues et des artistes par les statues qui en
décorent la cour. Il mérite encore d'être connu, à raison
des souvenirs qui s'y rattachent; à raison notamment du
séjour qu'y firent, en 1461, le comte de Charolais, plus
tard duc de Bourgogne, dit Charlcs-le-Téméraire ; et, l'année
suivante, Marguerite d'Anjou, veuve de Henri VI, roi
d'Angleterre, l'héroïne de la guerre des Deux-Roses, lors-
que cette princesse vint a Rouen solliciter le secours de
Louis XI (i).
Cet hôtel, autrefois à l'enseigne du Lion d'or (2), et ccr-
(1) Voir les notes que j'ai publiées sur six voyages de
Louis XI à Rouen {Précis de r Académie de Rouen], 1 856-57).
(2) L'enseigne du Lion d'or était commune à Rouen comme
partout : « Enseigne du Lion d'or, par. S. Maclou, près la porte
Jean-le-Queu (plus tard Jean le Coeur), intersignum Lcoms au-
rei juxta portant Joh. Le Qjtcu in parr, S. Macuti, 1437.
Amendes de l'archevêché. — Le Lion cTor, hôtel situé parr. S. Gcr-
vais, donné à fieffé par les religieux de Fécamp, 1449, *45i ;
cité 1409, 1428, 14C4, 1627, 1570 (F. de Fécamp). — Le Lion
d'or, hôtellerie au Vieux-Marché, 1 58g, Compte de la fabrique
taincmcni l'un des plus considérables de la ville, changea
plusieurs fois de propriétaires. Voici ceux don! les noms
nous sont révèles par les actes du tabellionage pour le
CT* (iicle (i) : « Guillaume Desbruîères, bourgeots'de
Rouen : le 19 janvier 1444 (n. s.), il bailla à héritage,
pour 120 I, t. de rente par an, à honorable homme et
MgtânJèm de Saintyon. ... l'hostel et ténemeni nommé
le Léonitor, où il a voit plusieurs maisons, estages, louages
et ûliflkes, court, gardin, cellier, assis es paroisses de
Notre-Dame-de-la-Ronde et Saint- Pierre-du-Chastel,
d'un bout, par devant, au pavement de la rue de la Cour-
voiserie (î), droit devant l'église de Notre- Daroe-de-la-
Ronde (3), d'autre bout, par derrière au pavement de la
rueamOues. 0
Aprtj Jean de Saintyon vient honorable homme et
sage Macé De I^unoy, receveur général de Normandie.
Cslui-ci vend pour 800 écus l'hôtel du Lion d'Or, a noble
homme Mons* Jehan Le Boursier, chevalier, sieur d'Es-
temay, conseiller chambellan du Roi et général de France,
lequel le donna d'abord en pur et loyal don à damoiselle
Jeanne Picart, femme de Regnaud de Villeneuve, é"cuyer,
conseiller en cour laie, à tenir par ladite damoiselle sa vie
durant, et le vendit ensuite en toute propriété, le 19 juin
1461. après la mort de ladite Jeanne, audit Regnaud de
Villeneuve, pour la somme de r.200 I. C'est ainsi que cet
avocat est cité comme propriétaire du Lion d'or, à l'époque
S.-Cand'e-le-Jeune. — L'iiôtel d'où partait le messager de Pont-
Audcmer, 1745, Flambeau astronomique.
(i)En .383, cet hôtel appartenait à Jean de Bucy. Jean
Havart, procureur général de l'archevêché, donne à la fabrique
de ta Cathédrale un manoir qu'il avait f.-.it construire, paroisse
Saint- Pierre-du-Chastel, entre l'hôtel Jean de Bucy, à l'enseigne
du Lion d'or, etc., fête de Conception Notre-Dame 1 383. (Cartul.
dt la Cathédrale, n« 8, f« 108.)
(i) La rue de la Corvoiserie est la rue de la Grosse -Horloge.
(3) Cette église occupait l'emplacement de la rue Thouret.
8
où Marguerite d'Anjou vint y loger avec sa suite et y reçut
la députation et les présents du Conseil municipal de
Rouen.
D'Esternay s'était attaché au frère de Louis XI, le duc
de Berry, en faveur de qui fut rétabli le duché de Nor-
mandie, duché qui eut, comme on sait, une très courte
durée (i).
Créature du duc de Berry, le malheureux d'Esternay
était naturellement désigné à la vengeance de Louis XI.
Il fut arrêté â Pont-Saint-Pierre, mené à Louviers et noyé
dans la rivière d'Eure, le dernier jour de décembre
1465 (2).
(1) Note de M. Mandrot : « Jean Le Boursier, chevalier, sieur
d'Esternay, était fils d'Alexandre, receveur général des Aides, et
de Colette la Portière. Elu, sur le fait des Aides en Saintonge
(1426), général des finances de Normandie (i55o), il fut remplacé,
à l'avènement de Louis XI, par Jean Arnolfin. Charles de France
lui avait confié les fonctions de général de ses finances ». Chro-
nique scandaleuse, t. I, p. 145. Un acte du tnbell. de Rouen du
19 juin 1462 (n. s.) lui donne les titres de chambellan du Roi et
de général de France.
(2) « En ce temps le seigneur d'Esternay, qui estoit général de
Normandie, qui s'en estoit parti hors de la ville de Rouen pour
lu doubte et fureur du roy et à ce qu'il ne feust pris, fut ren-
contré en habit de cordelier de l'Observance par aucunes gens
de guerre de la compaignie du grant maistre au Pont-Saint-
Pierre, qui est à quairc lieues de Rouen, et avoit avecques lui
ung Augustin, lesquelz, après qu'ilz orent esté saiziz, furent cer-
cliez par les ditz gens de guerre, et trouvèrent sur culx plu-
sieurs bagues et or monnayé content qu'ilz prendrent et sai-
sirent En ce mesme jour (dernier déc. 1465, jour auquel
Louviers se rendit au roi), fut mené par les dittes gens du gran 1
maistre d'ostel ledit seigneur d'Esternay, qui aussi en cellui jour
lut noyé en la rivière d'Ure et ledit Augustin avecques lui par
les gens du prevost des mareschaulx. Et puis fut le corps dudit
d'Esternay relire hors de la dicte rivière et mis en terre en
l'église N.-D. de Louviers où ilej lut fait son service. » M. Man-
drot, Chronique scandaleuse, t. I, pp. 145, 146, 149.
U Histoire de Rouen, édit. de 1738, t. IIe, 3e partie,
p. 87, rappelle que d'Esternay avait fait rétablir à ses frais
les degrés de pierre qui conduisaient à l'abbaye de Sainte-
Catherine, degrés qu'avait fait construire, en i3i2, le fa-
meux Eoguerrand de Marigny, comme lui disgracié et exé-
cuté, après une éclatante faveur.
NOTE SUR LA CHAPELLE SAINT-NICOLAS EN LA CATHÉ-
DRALE DE ROUEN
U y a quelques années, en restaurant dans la Cathédrale
de Rouen la chapelle de saint Nicolas, on retrouva, sous
un lambris à moitié pourri et qu'il fallut faire disparaître,
un tableau sur bois d'une grande longueur, représentant
le cours de la Seine, où étaient figurés, autant qu'il m'en
souvient, quelques bateaux et qu'un pont terminait de
chaque côté. La peinture émit grossière et d'ailleurs tout
a tait détériorée, sans doute par le fait de l'humidité. En
ce* deux ponts il était aisé de reconnaître les points qui
marquaient les limites entre lesquelles exerçaient leur
profession les bateliers et voituriers par eau de la ville de
Rouen; d'un côté, le pont de Rouen; d'autre côté, un
pont de Paris a voisinant la tour de Nesle.
^ettechapelle, en effet, était celle où nos bateliers avaient
établi leur confrérie sous l'invocation de la sainte Vierge,
«Je saint Nicolas, de saint Clément et de sainte Barbe.
Je ne saurais dire ce qu'est devenue cette peinture,
sur l'intérêt de laquelle M. Sauvage, alors intendant de la
OnhcJrale, m'avait fait l'honneur de me consulter. Gomme
ce savant abbé avait le sens archéologique très développé
et que les destructions inutiles devaient lui répugner, j'hé-
site à croire que, malgré le délabrement des panneaux en
question, il ne les ait pas mis en quelque coin en attendant
qu'on put en tirer parti. Peut-être y aura-t-il lieu de faire
quelque recherche a ce sujet.
10
Le peu de renseignements que l'on possède sur l'asso-
ciation des bateliers de Rouen, m'engage, Messieurs ei
chers Confrères, à vous soumettre deux documents qui
la concernent. Le premier faisait partie autrefois du fondî
de la Vicomte de l'Eau de Rouen, quand les papiers d<
cette juridiction gisaient sous les combles du Palais d<
Justice. Je n'ai point eu le temps de vérifier s'il a échappa
à la destruction dont il était menacé dans ce local, peuph
de rats et de souris, et s'il se retrouve dans une des liasse:
que j'ai fait rentrer aux Archives départementales. L'autn
document, plus ancien, faisait partie des Archives du Par
lement, et il est vraisemblable qu'il a été conservé.
Voici le premier de ces documents :
« Nous soussignés marchands et voituriers paria rivièn
de Seine de cestc ville de Rouen, nous avons promis i
Messieurs les négociants de cette ville et de celle de Paris
stipulés par... de disposer la charge de nos bateaux qu'il
feront charger et partir de telle sorte qu'il leur resten
toujours 4 pouces du plat bord hors de l'eau par le miliei
du bateau pendant le temps d'hiver et que la rivièn
sera navigable, et ce pour éviter aux surprises des mauvai
temps et aux naufrages. S'il arrive qu'aucun de nous dit
voituriers contrevienne, nous nous soumettrons, chacui
pour notre fait, de payer 3oo livres pour les pauvres, é
mains de Messieurs les administrateurs des deux hôpitau
(l'Hôtel-Dieu de la Madeleine et l'Hôpital Général dit 1
Bureau des Pauvres valides), moitié à l'un, moitié à l'autr
sans aucun pourvoy ». S'il arrive qu'aucun desdits bateau
soit surcharge en arrivant au Pont-dc-1'Archc, iool. pou
les pauvres de Pont-de-1'Arche. Les dits voituriers s'obli
gent à faire charger les marchandises sans choix de qua
lité. Il sera permis ù Messieurs les négociants de visiter o
faire visiter par qui bon leur semblera les bateaux avan
leur départ et en mesurer le bord. « La visite faite, on n'
pourra charger ; au moyen de quoy Messieurs les mar
chands ci-dessus nommés auront la bonté de nous accor
II
der de faire charger nos bateaux les uns après les autres,
savoir d'une eau de 6 pieds un bateau seulement, et d'une
eau depuis 3 pieds jusqu'à 5 au plus, un bateau et une
alège pour toutes choses, et nous chargerons dans Tordre
oui suit : Maihurin Paturel l'aisné, premier (14 noms a la
*uite). Si Messieurs les commissaires ordonnent de faire
quelques jours nommez, ils seront faits incessamment
pour le compte de nous tous sans que cela puisse inter-
rompre le run de celui qui devra charger ; et pour le prix
des voitures nous nous soumettons d'agréer ceux que ré-
gleront Messieurs les marchands ». Rouen 20 décembre
1688.
Second document. i3 septembre 1 565. — Requête pré-
sentée à la Chambre des Vacations par Richart Des Arpens,
François A mette, Guiilebert Fessart, Jehan Primoult, Au-
gustin Fauvel, Loys GerTroy, Jacques Dieppcdalle et
Jacques De la Ville, pour eux et les autres bateliers et
voituriers par eau de la rivière de Seine :
a De tout temps, en icelle rivière, conduisans leurs ba-
teaux tant à Paris que à la rivière d'Aise (Oise) et autres
nvieres, ils avoient accoustumé estre soulagez du peuple
Cl Je tel nombre qu'ils vouloient appeler pour ayder ou
naller et tirer leurs bateaux aux ponts et pertuis de Mar-
tr)t. Pont-de-l'Arche, Poses, Vernon et autres lieux, don-
n°ient un liart a chacun homme, 1 double à chacune
■cnioic. Mais depuis quelque temps en ça les habitans et
ûrconvoisins, contrevenans à la coustume, exigent par
torce 12 deniers pour homme, s'assemblent et amassent
une, nombre effréné pour tirer et hallcr les bateaux, et
reliaient 12 d. pour chacun et 40 s. pour l'église de Pont-
Jc-l'Archc ». Par suite de ces exigences et d'actes de vio-
ence. il arrivait que les vaisseaux demeuraient abandon-
r."* parmi les eaux. Les conseillers du Parlement ordon-
ner.! que. par le lieutenant du bailli de Rouen à Pont-de-
i'Arwhe. » il sera procédé à une information sur les laits
.liljnués: qu'il demeurerait à l'option des bateliers de faire
12
tirer et haller leurs bateaux par chevaux et par hommes
en tel nombre et de tel âge et sexe qu'ils voudront, en
payant 6 d. pour homme et 4 d. pour femme ou fille ».
Inscription obituaire. — En recherchant les inscriptions
qui ont été recueillies dans la collection départementale,
M. de Vesly n trouve une plaque de fondation dont la
lecture présentait certaines difficultés par suite de lettres
effacées dans la partie supérieure.
Grâce aux concours de MM. Ch. de Beaurepaire et
Chevreux, archiviste du département, la lecture de cette
inscription a pu être faite et complétée ainsi : .
D. O. M.
«ON" FEME MARTHE MAV
CONDVIT VKFVE DE FEV ANDRE ROVEN
VIVANT BOVRGs DE CESTE VILLE DE ROVEN MEUE DE DEVOTION
ENVERS D1EV ET LA GLOR1EVSE VIERGE MARIE
PERPETV1TE IL FASE DI PIERRE EN CETTE
CHAPELLE DE PILLA DEVBSOVB2 L'INVOCATION D
GLORIEVX ARCHANGE ST MICHEL DANS CE CIME
TIERE VNE BASSE MESSE SV1VANT L'OFFICE DV ÎO*
TOVS LES DIMENCHES DE L'ANNEE A VNZE HEV
RKS EN ESTE ET A VNZE HEVRES ET DEMIE EN
HIVER ET LE lOVR DES TRESPASSEZ, ENSEMBLE
LES DEVX IOVRS CONSKCVTIFS VNE BASSE MESSE
DE REQV1EM A DONNE AV TRESOR DE LA PARROE
DE ST MACLOV DE ROVEN LA SO/E DE MIL LIVRES
TOVRNOIS EN VNE PART ET DEVX CENTS LIVRES EN
AVLTRE POVR AIDER A LA DECORATION DE CESTE
CHAPPELLE AVEC LIMAGE DV DIT ST MICHEL QV*
ELLE A AVSSV DONNEE LE TOVT AVX CHARGES
ET CONDITIONS PORTEES AV CONTRACT
DE CE PASSE AV TABELLIONNAGE DE ROVEN
LE 111 OCTOBRE — 1 65 5
PRIEZ DIEV POVR ELLE.
i3
l^a pierre sur laquelle est tracée cette inscription mesure
o m. 5o de largeur sur o m. 60 de hauteur ; elle était
brisée en trois morceaux qui ont été rassemblés et est
aujourd'hui placée au-dessous du buste d'A. Pottier, dans
le musée des antiquités.
La fondation relatée figure aux Archives départemen-
tales, G. 7059.
Estampages. — Le récolement général des collec-
tions du Musée départemental, auquel M. de Vesly se
livre avec grand soin, a remis en lumière des calques
d'inscriptions ou de dessins d'un véritable intérêt.
Notre confrère en fait circuler quelques échantillons
et rédige pour le bulletin un petit mémoire d'en-
semble. Plusieurs membres insistent sur la scrupuleuse
collation qui doit assurer l'exactitude des textes.
INSCRIPTIONS SUR DE VIEILLES MAISONS
DANS LA SEINE-INFÉRIEURE
M . Léon de Vesly donne lecture de l'étude qu'il a faite
des inscriptions relevées sur les vieilles maisons de notre
département. Cette notice est destinée au prochain
Congrès des Sociétés savantes à la Sorbonne et peut
se résumer ainsi :
L'auteur ne veut pas recommencer le chapitre si bien
établi par E. de la Quérière dans son ouvrage sur les mai-
sons de Rouen, ni les citations données par l'abbé Cochet
dans le Répertoire archéologique. Il se propose seulement
Je mentionner les inscriptions qu'il a recueillies et de
compléter ce que ces savants ont omis.
L'usage des inscriptions dites « portières » paraît un
usige importé par les croisades. MM. Ch. Garnier,
de Vogué et de nombreux auteurs citent leur usage a
Pompéi et chez les Byzantins.
'4
I /emploi du bois dans les constructions en facilita beau-
coup l'adoption. Les poutres-maîtresses (architraves)
offraient de longues surfaces faciles à graver et les lettres
employées étaient un moyen de décoration.
Les inscriptions du xive et du xv« siècle sont très rares
par suite de la démolition des logis qui les montraient.
Cependant, dans la Seine- Inférieure, on en citait encore
quelques-unes, il y a peu d'années, et notamment celle
écrite sur le presbytère de Manneville-la-Goupii et sur la
porte du château d'Imbleville.
Au XVIe siècle, les inscriptions relevées sur les logis sont
encore nombreuses et l'étude permet de constater que leur
emploi alla en diminuant de siècle en siècle : d'abord, par
la substitution de la pierre ou de la brique au bois ; en-
suite, par l'adoption des armoiries et des chiffres. C'est
plutôt ce dernier usage qui remplaça les inscriptions. Ce-
pendant on remarque, à Boos, les premiers mots du Pater
et de VAve, ainsi que le monogramme du Christ, dessinés
avec des briques de couleur sur le mur de la résidence des
pieuses filles de Saint-Amand (xvi° siècle). Dans un
manoir, à Ernemont-sur-Buchy, le même système a été
employé dans une inscription portant, avec la date de
1597, l'exclamation : vive le roi henri iiii.
M. de Vesly a également observé que les inscriptions
usitées dans notre Normandie sont généralement des
devises, des invocations, des préceptes, maximes ou sen-
tences, ou encore des versets de psaumes. Chez nous, on
ne fait guère d'emprunts aux auteurs païens et les ins-
criptions sont, on peut le dire, toujours religieuses et
chrétiennes. On observe de plus qu'elles sont écrites en
latin au commencement du xvie siècle et que cet usage
cesse vers i56o environ.
Les caractères employés ne peuvent suffire pour dater
cette épigraphie spéciale, car ils sont quelquefois gothiques
quand déjà l'usage avait prévalu des capitales romaines.
Ce fait n'a rien qui puisse surprendre, puisque les inscrip-
i5
tions du tombeau des d'Amboise sont tracées en lettres
antiques, tandis que celles du mausolée de Brézé, posté-
rieur de vingt-cinq années, sont en caractères gothiques.
Après ces remarques diverses, M. de Vesly cite d'abord
les inscriptions données imparfaitement jusqu'ici et qui
doivent être complétées (i) ainsi :
i° A Xeufchâtel-en-Bray. — Une maison de la rue
Denoyelle, construite vers 1 55o, porte, sur la poutre
principale, l'inscription : nisi domin? £:dificav[er]itdomv/
IN VANV, LABORAVERV/T QVI ED1FICANT EAM (2).
Ps. CXXVI, V. I*r.
C'est la même pensée qui se retrouve écrite en quatre
vers sur le porche du manoir d'Alincourt (Liliebonne) :
si le tovt pvissant
n'établit la maison
l'homme y travaillant
se pene ovtre raison
et qui a été .souvent employée ainsi que le texte pax hvic
Wà(vi, tiré de l'évangile de saint Luc, sur de nombreuses
disons du nord-est de la France.
20 .4 Saint- Yalcry-en-Caux. — Sur la maison dite de
'fenri IV (parce que le bon roi y aurait logé) et située
Quaid'Aval, au-dessus de la porte se trouve uire inscription
^ i a été incomplètement reproduite. La voici rétablie :
'..AS MIL V CENS XXX.'x! CKSTK MKSON FVT FAICTK P.
'iVILI.E/ LADIRÉ [a Q. DIEV DONE BONK VIE (3)J.
Pour les inscriptions qui n'ont encore jamais été publiées
(i; Les l.ttres entre crochets indiquent les rectifications ou
Jcs compléments à faire.
il) L'abbé Cochet, Répert. arch., p. 249.
(i; lbid.% p. 537.
i8
i Je viens vous demander si, dans les paroisses q
vous avez desservies, vous avez observé de tels on
ments. •
Personne ne demande la parole et, à trois heure*
demie, la séance est levée pour procéder à la visite
la maison de Corneille.
A. TOUGARD.
*9
SÉANCE DU 27 AVRIL 1906
Elle ouvre à deux heures un quart sous la pré-
sidence de M. Ch. de Beaurepaire, vice-président.
Sont présents : MM. G. de Beaurepaire, Chevreux,
Coutan, Garreia, Loriquet, Pelay, Ruel, de la Sçrre,
de Vesly et l'abbé Tougard.
Se sont excusés : MM. P. Baudry, Deglatigny,
Malicorne.
Le procès-verbal de la dernière séance est adopté
après U suppression d'un mot sur la remarque de
M. Ruel.
Correspondance imprimée. — Elle se classe ainsi :
Mémoires delà Soc. acad... de VAube, LX1X, i()o5;
in-8<>; — Mémoires de la Soc. <V Agriculture... d'Or-
te&ns, 1905, 2; — Mémoires de la Soc. archéol. de
draine, XLIV, 1905; Bulletin item, 1905, 3 et 4,
unelivr.; — Bulletin histor. et philol. du Comité,
r9o5, 1-2, une livr. ; — Bulletin de la Soc. des
Antiq. de la Morinie, n° 216; — Bulletin de la
Soc. des Amis des Sciences nat. de Rouen , 1904 ; —
Bull, de la Soc... de Langres, n° 74; — Bull, de la
Soc... de Soissons, XI, 1 901 -1902; — Bull, de la
Soc. des Antiq... 1905, 3; — Bull, de la Soc.
Dunoise, n° 145; — Bull, de la Soc. des Antiq. de
/'Ouest, 1905, 4; — Bull, de la Soc... de VOrne,
XXV, 1 ; — Bull, de la Soc. archéol. du midi de la
France, 34 et 35; Toulouse, gr. in-80; — Bull, de la
Soc. cTÉmul. d'Abbeville, 1903, 1904 et 1905; —
Mémoires, iiem, XXI ; — Table générale, item, 1 797-
io
1904; — Bulletin de la Soc... de G and, XIV, 2, 3;
— Revue calhol. de Normandie, mars 1 906.
Deux circulaires font connaître le règlement et le
programme du second Congrès des Sociétés normandes
qui doit se tenir à Lisieux du 22 au 24 juillet pro-
chain. M. Pelay, qui se propose d'y assister, pourra
représenter la Commission.
Exposition cornélienne. — M. le Président espère
que les membres de la Commission pourront uti-
lement concourir à rendre aussi intéressante que pos-
sible cette réunion de souvenirs relatifs au grand poète,
à ses œuvres ou à sa famille.
A ce propos, M. Chevreux appelle l'attention sur un
article publié ces jours-ci par le Temps, où M. Cla-
retie donne à penser qu'il ne reste rien de la maison
natale de. Corneille. Il importerait d'autant plus de ne
pas laisser cette opinion s'accréditer qu'elle a été for-
mellement contredite par l'excellent rapport de
M. Lefort, après la visite de cette maison. Le secré-
taire se propose d'attirer sur ce point, aussitôt que pos-
sible, l'attention de M. Christophe Allard, le très zélé
président du Comité du Centenaire.
Bulletin. — M. le Président distribue les procès-
verbaux de l'année 1 905 qui terminent le tome XIII de
nos Bulletins et renferment les trois tables ordinaires.
L'abbé Tougard y signale comme une petite curiosité la
note du Répertoire archéologique réimprimée à la
page 376. Cette note n'appartient pas à l'abbé Cochet.
Elle a été rédigée par Alfred Darcel qui l'a ajoutée
tout entière de sa main sur la copie envoyée à l'Im-
primerie nationale. La composition typographique y
fut exécutée pendant le siège de Paris.
2t
Chapelle Saint-Nicolas. — Au sujet des peintures
de cette chapelle que vient de citer le procès-verbal de
la dernière séance, M. le chanoine Lesourd a pu seul
fournir quelques renseignements. Il ignore ce que sont
devenues les peintures elles-mêmes; mais il se souvient
que l'abbé Sauvage les avait signalées au musée Carna-
valet. Notre confrère M. de la Serre n'a pu recueillir,
a l'Hôtel même, aucun renseignement à leur sujet.
Trois lettres (mai et juin 1889) de Jules Cousin,
conservateur du Musée Carnavalet, qui se sont re-
trouvées dans les papiers de l'abbé Sauvage, nous font
connaître au sujet de cette peinture quelques particu-
larités intéressantes :
« Nous accepterions avec reconnaissance le don du
tableau de M. l'abbé Sauvage. Quelque dégradée que
wit cette peinture, elle est curieuse et d'une bonne
époque, puisqu'on y voit encore au premier plan les
ruines du pont de bois emporté vers i655 (2 mai) ».
L'envoi fut fait le mois suivant; mais le 29, J. Cou-
sin récrit : « Il n'y a absolument rien à faire de cette
malheureuse peinture, dont les panneaux se pulvé-
risent sous les doigts. Notre restaurateur y renonce
formellement; et nous ne pouvons que lui fabriquer
une boîte, dans laquelle on fixera les planches telles
quelles, à l'état de jeu de patience.
» Mais il nous en manque une des plus intéres-
santes et qui doit certainement exister, car elle se
trouve dans la partie du plancher la moins endom-
magée. C'est une feuille du bas à peu près au milieu
contenant une portion du pont de bois et de la maison
du pilote.
» C'est précisément ce profil du pont marchand, au
premier plan, qui constitue l'intérêt du document.
22
Nous avons de nombreuses vues de Paris, peintes et
gravées, prises en amont de ce pont, et aucune en aval.
Dans celles qui comportent la vue du pont de bois, il
parait à l'horizon tout petit et sans aucun détail percep-
tible, Seule l'estampe de Silvestre, de 1657, le repré-
sente tout en débâcle après sa chute. Nous attacherions
donc beaucoup de prix à la restitution de cette planche
égarée .
» Nous ne pourrons pas exposer dans le Musée ces
débris irréparables; mais nous les conserverons à la
disposition des travailleurs, qui pourront encore y
glaner quelques renseignements utiles ».
La partie rouennaise de cette curieuse peinture a dû
ne pas quitter notre ville. Mais étant donné les expli-
cations de J. Cousin, il n'y a aucun espoir de la retrou-
ver aujourd'hui.
M. de Vesly obtient la parole pour diverses comm
nications relatives au Musée départemental. Il les
résumées comme il suit :
Le Conservateur du Musée départemental des Antiquit
est heureux d'annoncer qu'il a reçu en don, de son ancie
professeur, M. Léon Heuzey, membre de l'Institut, sm^
vantaux ornés de verrières de la lin du xve siècle et ayar»T
appartenu à la collection de feu M. Gustave Heuzey, frère
du donateur. Ces vitraux proviennent d'anciennes églises
de Rouen.
Ils représentent : i° quatre grandes figures, peintes en
camaïeu, et qui sont celles de Saint-Jean-Baptiste, de
l'apôtre Saint Jean, de saint Nicolas et de Sainte Made-
leine ; 20 deux scènes empruntées à l'ancien Testament :
l'une, représente Salomon sur son trône; l'autre, Judith
quittant la tente d'Holopherne. Ces deux dernières ver-
23
rières sont polychromes et d'un travail inférieur aux vitraux
en camaïeu.
M. de Vesly a reçu des ordres de M. le Préfet pour que
les vitraux offerts par M. Heuzey soient immédiatement
mis en place, et aujourd'hui ils décorent une des baiçs
du cloître sud du Musée des Antiquités. Cette galerie, qui
prendra le nom de Pierre Corneille ou du Vieux- Rouen,
est celle qu'occupaient jadis les collections de faïences
offertes par M. l'abbé Colas. L'installation en est à peu
près achevée, et M, de Vesly invite ses collègues de la
Commission à vouloir bien venir la visiter.
U Conservateur a également reçu d'autres dons, et
parmi ceux-ci, une petite statuette en bronze, offerte par
M»« la générale Jourdy.
C'est une figurine de « Discobole », qui mesure om09 de
hauteur. L'athlète est représenté debout, le bras droit
étendu prêt à lancer le disque, le gauche replié, la main
appuyée sur la hanche et. paraissant retenir un morceau
d'étoffe qui tombe le long de la cuisse gauche sans cacher
la nudité. Toute la partie inférieure de l'abdomen et les
cuisses ont beaucoup souffert, ce qui en rend la description
difficile. Cependant cette figurine diffère des repro-
ductions du Discobole de Myron et de Nancydès ; c'est
une statuette appartenant à l'art romain de la basse
époque.
M. de Vesly présente ensuite aux membres de la Com-
mission une belle épée d'origine espagnole, aujourd'hui
possédée par M. le lieutenant Baunard, du 74e régiment
d infanterie, en garnison à Rouen.
Larme mesure imo6 du pommearu à la pointe et est cn-
#igée dans un fourreau de bois qui a dû être recouvert de
velours. La lame a om845 de longueur; elle est triangu-
laire sur om6a et présente un méplat de om225 sur omo55
dans sa plus grande largeur vers la garde. Ce méplat est
réserve a une gravure au trait qui représente sur les deux
fjees un combat naval.
26
Bedeaux est tenu, par décret du Doyen, d'assembler les
Maistres de leurs Facultés, et se trouver en leurs assem-
blées avec habit honneste, sçavoir, la robbe et les bastons
d'argent; excepté que les Bedeaux de la Faculté de Théo-
logie, à cause de la saincteté de la science (qui est celle
de Dieu) qui a tousiours en singulière recommendation
l'humilité héroïque, avec la pauvreté en ce monde, por-
tent des verges ou baguettes de bois ».
En conservant et en plaçant convenablement ces deux
inscriptions, à l'époque de la reconstruction de l'église de
Sassetot, le curé de cette paroisse adonné un bon exemple,
qui n'est malheureusement que rarement suivi, au grand
préjudice de l'histoire locale, et, on peut le dire aussi, au
mépris des engagements pris, à l'origine, entre les fabri-
ques et leurs bienfaiteurs.
CONTRAT RELATIF A LA THÉRIAQUE
Il n'est point de pharmacie où l'on ne remarque un
bocal consacré à la thériaque : c'est un hommage à la vé-
nérable antiquité.
Peu de médicaments, il faut le dire, exigent autant
de soins dans la préparation; peu ont joui d'une célébrité
plus éclatante.
UAntidotarium Rononiense a Colle gio medicorum wo-
vissime restitutum, dans l'année du jubile i/5o, dédié au
pape Benoît XIV, offert en grande pompe à ce savant pon-
tife, consacre ses premières pages à la thériaque d'4w-
dromachus, dont la composition n'exigeait pas moins de
73 substances et devait se faire avec solennité par la Société
des pharmaciens de Bologne, devant tout le collège de
médecins assemblé, personne ne pouvant, en son parti-
culier, s'en permettre la fabrication : Privatim Theria-
cam componere tiemini jus esto. UAntidotarium Bono-
niense, à la page 7, donne la recette d'une theriaque
fabrique de cette église pour ta fondation d'une haute
messe à célébrer les mercredis de chaque semaine, 9 mai
iûS5 >. On noie que Lenganay mourut le 5 des lendes
de juillet i658.
L'autre inscription, plus ancienne et plus intéressante,
en ainsi conçue:
■ Les parroissiens et trésoriers de la fabrique de cène
église de Sasseiot soni tenus de (aire dire et célébrer sur
' l'autel de la chapelle Saint Jehan ou autre, s'il estoit em-
pëché, perpétuellement, chacun vendredi de l'année, une
messe de Requiem, tt a la fin De profondis, Deus tinter
apostolicos, Deus qui nos patron et matrem, Fidelium, et
& Mires oraisons acostumées à l'intention de M" Jehan
T»u«|, presbtre natif d'icelle parroisse, curé de Ouen,
prt» Paru (1) et grand bedeau delà très sacrée faculté de
tnéoloaje en l'université de Paris, cliquée à une ou deux
doches, raoiennant certaine somme de deniers qu'il a laîs-
sesaux Trésoriers et paroissiens et par eux emploies au
profil de la dite église, comme apert par lettres faictes et
passées par devant deux tabellions royaulx, estans au
coffre et Trésor d'icelle église. Priez Dieu pour lui ».
L'inscription est sans date, en caractères gothiques gra-
'fs sur une pierre blanche qui mesure o" 5o sur o"> 5o.
La fonction de grand bedeau de la Faculté de théologie
itait plus relevée que nous serions tentés de le croire.
Dubreuil en parle en ces termes, en ses Antiquités de
Paris (Supplément, page 19) :
• Chacune de ces trois facultez (de Théologie, de Droit
canon et de Médecine) qu'ils appellent supérieures, a deux
serviteurs gagez sur les estudians de la faculté, qui sont
appelez Bedeaux de la mesme, l'un desquels est nommé
le Grand, qui prend de plus grands gages et émoluments,
poureeque c'est luy qui reçoit les revenus de la dite Fa-
culté, et les bourses des Estudians : et chacun de ces
(1) Saint-Ouen-sur-Seine, canton de Suint -Denis (Seine).
26
Bedeaux est tenu, par décret du Doyen, d'assembler les
Maistres de leurs Facultés, et se trouver en leurs assem-
blées avec habit honneste, s ça voir, la robbe et les bastons
d'argent; excepté que les Bedeaux de la Faculté de Théo-
logie, à cause de la saincteté de la science (qui est celle
de Dieu) qui a tousiours en singulière recommendation
rhumilité héroïque, avec la pauvreté en ce monde, por-
tent des verges ou baguettes de bois ».
En conservant et en plaçant convenablement ces deux
inscriptions, à l'époque de la reconstruction de l'église de
Sassetot, le curé de cette paroisse a donné un bon exemple,
qui n'est malheureusement que rarement suivi, au grand
préjudice de l'histoire locale, et, on peut le dire aussi, au
mépris des engagements pris, à l'origine, entre les fabri-
ques et leurs bienfaiteurs.
CONTRAT RELATIF A LA THÉRIAQUE
Il n'est point de pharmacie où l'on ne remarque un
bocal consacré à la thériaque : c'est un hommage à la vé-
nérable antiquité.
Pçu de médicaments, il faut le dire, exigent autant
desoins dans la préparation; peu ont joui d'une célébrité
plus éclatante.
V Antidotarium Bononiense a Colle gio medicorum ?io-
vissime restitutum, dans l'année du jubile 1750, dédié au
pape Benoît XIV, offert en grande pompe à ce savant pon-
tife, consacre ses premières pages à la thériaque d'An-
dromachus, dont la composition n'exigeait pas moins de
73 substances et devait se faire avec solennité par la Société
des pharmaciens de Bologne, devant tout le collège de
médecins assemblé, personne ne pouvant, en son parti-
culier, s'en permettre la fabrication : Privatim Theria-
cam componere nemini jus esto. L' Antidotarium Bono-
niense, à la page 7, donne la recette d'une thériaque
i compliquée et, sans doute, moins coûteuse ;
Thtriaca diatesaaron. Les racines de gentiane,
loche, des baies de Laurier, une certaine quantité de
myrrhe y suffisaient. L' Apothicaire Charitable, de Phil-
bertGuibcrt (iô34l, recommandait la thériaquede Venise,
* laquelle y estoit préparée solemnellement devant les
prinopHEi Je la ville, de la justice, des médecins et de
tout le peuple ■, et qui était â assez bon marché.
Plus d'un siècle après, dans le Manuel des Dames de
Chtritc, la thériaque est mentionnée dans la « liste et
tarif du prix des drogues et médicamens ■, qui accom-
pagne le volume. On pouvait alors s'en procurer à 3 livres
la demi-livre. .
Lacie qui suit nous paraît prouver qu'a la fin du
wsiicle, à Rouen du moins, la composition de la thê-
riaque n'était pas réserrée aux pharmaciens ; que ce médi-
cament faisait l'objet d'un commerce spécial ; qu'il se débi-
tait aux foires et aux marchés et supposait chez ceux qui
le vendaient une certaine mise en scène et, sans doute
aussi, un peu de charlatanisme.
M. de Laborde, dans le Glossaire qui fait suite à sa
Notice des Emaux; rapporte un certain nombre de cita-
tions relatives aux triaclters, vases plus ou moins précieux
dans lesquels on conservait le triade, nom populaire delà
thériaque.
Août 1396. — « Jehan Partout, demourant à présent à
Rouen, né de Bretaigne, de la paraisse d'Jffedit(i}, promet
ft soblige ad ce que il servira bien et deuement et loyau-
me,H Jehan Marescot, demourant à Rouen jusque? au
ternie et en la fin deun an..., par ainsi que ledit Mares-
cot sera tenu monstrar et «prendre audit Partout le mes-
der de triacleur. . . et aussi que le dit Jehan Partout sera
tenu ptîer audit Marescot la somme de xi. s. t. pour toute
(1) Iftendic, Ule-ci-Vilaino, canton de Montfort-tur-Meu.
28
ladicte année ; et aussi icelluy Marescot sera tenu trouver
audit Partout, ladicte année durant seulement, toutes ses
nécessités de boire, mengier, couchier et lever, feu, Ht et
hostel selon ce que h son estât appartient; et ne sera tenu
ledit Partout à avoir aucun aprcntiz ou royaume de
Franche, se ce n'est par l'acort et consentement dudit
Marescot, se il n'est du lignage dudit Partout; et après
ledit an passé, se icellui Partout vouloit ouvrer de son
mestier, soit en foire ou en marchié, se ilz estoient ensem-
bles, ce que icellui Partout feroit sera audit Marescot ; et
aussi icellui Marescot lui sera tenu trouver, la journée que
il ouvrerra, ses despens, de luy, sa femme et son cheval ; et
ad ce tenir icellui Partout oblige corps et biens ». (Tab.
de Rouen, Reg. 7, f° 47 v« (1).
ACCORD ENTRE JEAN DE SAINTE BEUVK ET SA FEMME
(1408)
L'acte suivant nous donne une idée du train de maison
d'une grande dame de Rouen, dans les premières années
du xv« siècle :
2 3 mai 1408. — « Nobles personnes Monsr Jehan, sei-
gneur de Sainte- Beufve et de Cuverville, chevalier,
chambellan du Roy notre sire, d'une part, et Madame
Jehanne de Trezyguydy (2), sa femme, d'autre, Jesquelz
congnurent et confessèrent que, seur ce que la dicte dame
demandoit ou voulloit contendre à avoir vivre et estât
avec son dit mary et part et participation en ses biens et
(1) M. de Laborde nous montre un « Jehan Merlin, cirrurgïen
de rompture et de taille, s'estant accompagniez d'un triaclier
(marchand de thériaque) pour aler par païs pour leur pain gai-
gnier de leurs sciences ou mestiers ». Glossaire et Répertoire,
p. 527.
(2) Trezilidé (Finistère), canton de Plouzevedé.
»0
communs ensemble, ainsi que gens de loial mariage doi-
vent estre, que, par le moien de leurs parens et amis, ilz
sont demourez à acort sur les choses dessus dictes en la
manière qui ensuit, c'est assavoir : que ilz seront pour le
temps advenir en bonne union et amitié ensemble et com-
muns en biens ainsi que gens de mariage sont et doivent
estre ; et demourera ladicte dame en l'ostel de son dit
mary à Rouen, en la paroisse S.-Laurens, en l'enseigne
des Coquef ( i ) ; et aura avesquez elle, si lui plaist, une
Jamoiselle et une meschine de chambre et une meschine
avant l'ostel (2) et Tescuier; et ledit chevallier sera tenu
bailler, livrer, rendre, paier à Rouen, à ses despens, cha-
cun an, à la dicte dame, sa vie durant seullement, les
choses qui ensuivent : et premièrement l mines de blé,
bon blé, loial ù la mesure de Buchy. Item deux mines de
poizblansà ladicte mesure. Item un queues de vin ver-
meil, bonnes et marchandes, plaines et euillies de boisson
raisonnable et honourable. Item un queues de cidre bonnes,
loyaux, le tout tenant moeson. Item pour avoir char et
poesson pour chascune sepmaine, x s. à distribuer ainsi
qu'il plaira à ladicte dame. Item trois pourcheaulx bis,
gras, bons, lovalx et marchans. Item l lb. de chandelle.
Item sel bien et suffisamment ainsi qu'il lui fauldra. Item
l «^ppons bons, loiaulx et marchans. Item cinquante
sommes de bosc, bonnes, loiaulx et marchands ; lesquelles
provisions et chacunes d'icelles ledit chevallier promist et
s'obliga rendre, bailler et livrer chacun an à la dicte dame,
sa vie Jurant, ou à son certain commandement portant
ces lettres bien et deuement, convenablement et suffisam-
ment ainsi qui lui fauldront. Et en outre la dicte dame
(1; Hôtel des Coquez, rue Beauvoisine, mai 1404; Tab. de
Ruuen, Reg. u, f" 44; H. des Coquoys, par. Saint-Laurent,
compte des Filles-Dieu, 148JJ-1484; maison des Coquets, compte
;e Saint-Godard, 1527.
(1) Mcschine-avant-l'ostel désigne un genre particulier de
Jomefttique.
3o
aura à son seul et singulier prouftist, pour se trouver à
cauchier et vestir et faire sa volenté, cent esc us d'or, de
xvm s. d'or parisis chascune pièce, de rente par an. . • ; et
paiera ledit chevallier le salaire des serviteurs de la dicte
dame, et auxi les lui bauldra tieulx qu'il lui plaira, do
nombre dessus dit, pourveu qu'ilz soient hounourables
chacun en son degré. Et ne pourra ladicte dame ne
ses gens aller ne venir en la chambre dud!t sei-
gneur ne ou grenier de dessus, se il ne plaist audit
chevalier ; ne sy ne pourra la dicte dame mectre em-
peschement que icellui chevalier n'ait l'estable à ses
chevaulx et son aller et venir oudit hostel, moiennant
lesquelles choses ainsi traictées et parllées, ledit che-
valier loa, gréa, ratifia et aprouva, et par ces présentes
loe, grée, ratiffie et approuve les lectres du don de ma*
riage d'entre luy et sa dicte femme ». (Tabell. de Rouen,
reg. i3, f° 164 v°).
Un acte postérieur conserva à la dame Jeanne de Tre-
gud le droit d'occuper l'hôtel des Coquets avec une
demoiselle, une meschinede chambre, une meschine-avant-
rhôtel et un écuyer; mais les provisions de bouche furent
remplacées par une somme d'argent, 141 1. 10 s., à payer
par égale portion aux trois termes de Pentecôte, Saint-
Rémi et Noël (Ibid., reg. i3, f° 211 v°).
LOUAGE D'UNE MAISON APPARTENANT A ROBIN ALORQE ( 1420)
Il est peu d'anciennes familles rouennaises qui soient
mieux connues que la famille Aiorge. L'acte suivant ne
nous apprend rien d'intéressant sur elle; mais on y re-
marquera la mention de certains objets mobiliers propres
à la décoration d'une maison bourgeoise :
Mars 1420 (n.s.). — « Robin Aiorge, orfèvre de Notre-
Dame-de-la*Ronde de Rouen, baille à ierme et à louage a
Guillaume Motieu, du pais d'Angleterre, jusques à ung an
du jour d'ui commenchant. c'est assavoir : son hostol de
■i Qvièsvre, assis en la paroisse S'-Erblanc de Rouen? à
icillui tenir par ledit preneur depuis le pavement du Roy»
«ii la rue de Grant pont de Rouen, jusques à ta maison
derrière neufve, laquelle maison derrière neufve, tant
taatilt que bas, demeure audit bailleur aveques le grenier...
Pourra |G. Motieu) aller pour faire son prouffit, imita*
foi) i heure deue et de jour, sons contredit. En iJUtrt
ledit preneur congnut avoir eu, comme en garde JudlibalU
lïut et pour aider à soustenir sa marchandise qu'il * CD
«ittneion mectre et faite distribuer oudit hostel, les utffJ.»
™mqoi ensuivent : premièrement, en la aaamor* nault
«■rat me, niables, un trestes, mi fouîmes et une; "banc.
Am, en la chambre d'emprci le compteur, une table,
«trestes, n fourmes et ung viel coure. Item, sur la dite
«barobre devant, ung lit rourny de traversain, ung poire
de draps, ung oreillîer, une couverture bleue, un cbief de
mille avecques la pourtreture de saint Jehan, saint Jaque
« saint Christofle ataquié à la dicte couverture et le caalit.
AflNUrj beneetier d'estain. Item deux boucqués, ung gre-
dll. Item un petit buffet fermant à coupplez. Item ung
viel coffre. Hem uni: caere, xit petites fourmes. Item, au
bai dudit hostel, auprès de l'uis, ung petit coffret. Item
«ngdrecheur a coffre, fermant à clef. Item devant la pre-
mière cheminée les rejeousses, une table, n trestes,
a fourmes et 1 1 boucqués. Item, auprès d'iilec, une res-
cousse, u tables, n trestres, m fourmes et ung ymage de
Notre-Dame fait de pierre. Item ung mortier, m bateurs
« n fourmes en la dalle. Item en la cuisine, n boucqués
et une craraellie de fer. Item u broques de fer. Item en la
chambre d'emprès, ung petit lit et le traverssain avec le
caalit ; et pourra ledit bailleur du coité dudit hostel de la
Quièvre, faire mectre vina et brevages,à eure deue, par la
trape dudit hostel ». (Tabell. de Rouen, reg. 18, f> io3 v°).
■ Beneetier, bénitier; boucqutis, chenets ; caalit, bais de lit,
couche; caere, chaire; drecheur, dressoir; fourme, banc;
3*
gredil, gril\ trestcs, tréeaux. » Le buffet fermant à coup-
plez pourrait être un buffet a battants. Il y a plus de diffi-
cultés pour l'interprétation du mot rescousse, M. Gode-
froy propose comme équivalent le mot placard. Si l'on
admettait cette interprétation il faudrait entendre une
sorte de placard mobile, puisque dans Ténumération il
n'est question que d'objets mobiliers. En 141 1, je trouve
un contrat de vente < d'un estai et d'une au maire estans
en la balle aux merebiers (de Rouen), deux buffés avec les
rescousses, ung banc, trois liz, deux sarges, 1 callit et unes
custodes de toillc avec les extencilles ». ^Tab. de Rouen,
reg. 14, f<> 64).
HOMMAGE RENDU PAR UN TABELLION DE ROUEN
A LA MÉMOIRE DE CHARLES Vil
Sous la date du 4 juillet 1471, le transcripteur des actes
du tabellionage a inséré, de sa plus belle écriture, la note
suivante, qui vaut la peine d'être relevée.
« Ce jour de mercredi, cioy son derrain jour prince de
très noble recordacion le Roy Charles septmc qui vescult
très glorieusement et ayma justice, large et preux, le quel
prinst et remist à la couronne la ville de Bordeaux et le
pais de Gascongne et mesme wyda hors du pais de Nor-
mandie les Anglois; et sucéda à la couronne nre souverain
sr son ainsné fîlz Loys ».
D'une autre main :
« A ce jour le Roy Charles nre sr trespassa, cui Dieu
pardoint ! » .
Fleurs pour Vagneau qui figurait en l'église de
Fécamp, à la jête de Saint-Jean-Baptiste
Le compte de l'hôpital de Fécamp, de l'année i534,
contient l'article suivant :
33
« Paie à Jehanne, femme de Jacquet Certain, pour avoir
cuilly une quarte de fleurs de bleuez, une quarte de fleurs
de mêlions jaunes, une quarte de fleurs de cocqueriau-
cocqs et une quarte de fenoul en vert, le tout baillé à
dora Symon Perier, religieux et austelier de l'abbaye de
Fescamp, ce qui est acoustumé bailler aux despens dudit
hospital pour le droit seigneurial des terres qui ont esté
du domaine dudit hospital, pour faire l'aignel qui est acous-
tumé estre faict le jour saint Jehan- Baptiste en Péglise de
ladîcte abbaye, pour ce, vu s. vi d. ».
Cette redevance en fleurs de bleuets, de melons jaunes,
de coquelicots et de fenouil, n'avait rien de bien onéreux
pour ceux qui y étaient assujettis. C'est une nouvelle
preuve du goût que l'on avait à l'abbaye de Fécamp
pour les représentations populaires, à certaines fêtes de
l'année.
J'ai tiré des registres de l'état civil de l'église Saint-
Cande-le- Vieux l'extrait relatif à l'inhumation de François
Rouxel de Médavy, décédé à Rouen le 8 août 1617 :
« Messire Francoys de Rouxel de Medavy, evesque et
comte de S. Candre-le-Vieil de Rouen, abbé de Cormcille
et S. André (1), mourut en sa maison de S. Candre-le-Viex
de Rouen le mardy, 8° jour d'aoust 161 7, sur les 7 à 8 h. du
soir, aagé de viron 45 ans. Son corps porté à Lysicux, ses
entrailles inhumées à S. Candre-le-Vieil, dans le chœur de
la dicte église soubs la tombe de Messire Thomas Martin,
en son vivant chanoine deladicte église ».
Il est à présumer qu'aucun signe extérieur ne marquait
l'inhumation des entrailles du prélat, puisque VHistoire
Je Rouen n'en fait point mention.
(1) Saint-André-cn-Gouftern.
Maison de Boisguilbert* *— Enfin M. le Président
souhaiterait qu'on fît une modeste enquête dont le
résultat serait considérable.
Rouen est la patrie de Le Pesant de Boisgullbert,
considéré comme le créateur des études économistes.
On sait qu'il est né sur la paroisse de Sainte-Croix-
Saint-Ouen ; mais il faut renoncer à retrouver sa mai-
son natale, tant les démolitions ont ravagé et défiguré
ce quartier.
Il n'en est pas de même pour la maison oti il est
mort, et que sa famille a encore longtemps habitée
après lui. Elle est au bas de la rue Malpalu, la seconde
ou la troisième au-dessus de l'église des Augustins.
Seuls les anciens titres de propriété pourraient donner
la certitude en quelque sorte mathématique, désirable
à plus d'un titre, ne fût-ce que pour permettre à la
Ville d'apposer une plaque commémorative au conci-
toyen qu'elle serait tout heureuse d'honorer.
Au sentiment de M. de Vesly, Mgr Loth doit avoir
là-dessus des renseignements positifs, ou du moins le
moyen de se les procurer aisément.
Monnaies. — M. Pelay rappelle qu'une découverte
monétaire a été signalée dans les environs de Neuf*
châtel, et demande si le Conservateur du Musée dépar-
temental en a été informé.
M. de Vesly explique qu'il a écrit à ce sujet à Neuf-
châtel, mais sans recevoir de réponse. M. le Président
ne s'étonne nullement de ce contre-temps, les collec-
tions de cette sous-préfecture étant confiées à la sollici»
tude purement bénévole de M. Duboc, avocat.
Le secrétaire termine la séance par les informations
suivantes :
49
les tombeaux de Bailleul. — M. le professeur
Cahingt a communiqué au secrétaire les dernier*
résulta» de ses recherches. Ils semblent mériter d'être
préieniiîsu la Commission.
Une information très positive écarte définitivement
ta Icgtnde du roi d'Ecosse. Les armes de notre église
ne rappellent en rien lecusson du monarque écossais
qui a été blasonné par l'Université d'Oxford, dont U a
fondé un collège : De gueules à l'orbe d'argent.
M. Cahingt ajoute, mais seulement comme sérieuse
probabilité, que le personnage inhumé à Bailleul est
Jean de Bailleul, chambellan de Philippe- le- Bel.
Aujujei des tombeaux de cette église, voici la page
intéressante que M. Cahingt a relevée ces jours der-
n,ers sur les registres de la paroisse (lettre du 1 7 avril) :
* Je soussigné certifie que l'inscription du côté de
la muraille de la table de marbre noir du mausolée qui
a été transporté en 1726 par ordrede M. le marquis
defiosgcrlroy du milieu du chœur de l'église de Bail-
leul, au côté gauche, est ainsi écrite :
> Ci gist madame Johane de Glicourt, sœur du
fon chevalier, jadis famé de monseingneur Johan,
itingneur de Bailleul, qui trespassa fan de gr&ce
>3o3, le 1 1' jour devant la Chandeleur. Prieç pour
lui.
• Le 2 mars 1727.
» Ficquenbl,
■ Cure de Bailleul. »
Le curé a fait encastrer dans la muraille un pavé
fort bien conservé. Ce qu'on y avait pris pour le lion
d'Ecosse n'est qu'une chimère.
A Lignemarc, ancienne paroisse réunie à Smer-
36
mesnil, M. Cahingt a essayé, mais inutilement, de
lire l'inscription gravée sur une pierre qui mesure
omi2 d'épaisseur sur im90 de largeur et dont la lon-
gueur totale dut être d'environ 2*40. Elle semble
avoir été une table d'autel.
Il insiste pour qu'on assure la conservation de ce
curieux morceau d'épigraphie longtemps abandonné
dans le cimetière et que l'abbé Cochet fît mettre à l'abri
dans l'église vers 1873. Il espère en communiquer
bientôt une photographie à la Commission.
Les boiseries de Vassonville. — La Commission
aime à constater la provenance étrangère du mobilier
archéologique de nos églises. Voici un cas particuliè-
rement intéressant, en ce qu'il corrige une distraction
échappée au Répertoire de l'abbé Cochet.
Il y est dit que l'église de Bellencombre est ornée de
boiseries de la Renaissance. Le lecteur qui sait que
l'édifice a été totalement rebâti de 1866 à 1869 n'est
guère tenté d'aller les voir, mais doit présumer que ces
sculptures ont été détruites.
11 n'en est rien heureusement. Lors de la démolition
du vieux sanctuaire, l'abbé Tréhet sauva les boiseries
en les faisant remonter dans son église. Peut-être n'en
reste-t-il aujourd'hui aucun témoignagne écrit; aussi le
secrétaire tient-il à consigner ici la tradition que lui a
transmise, il y a quelques semaines, M. l'abbé An.
Roussel, successeur du vénérable abbé Tréhet.
Gai lie/ont ai ne. — Dans le même ordre d'idées, il
n'est pas hors de propos de dire un mot des boiseries de
mérite très divers qu'on rencontre dans l'église de
Gaillefontaine. Le morceau le plus artistique est une
belle sculpture qui provient de l'abbaye de Bellozanne.
L'ancien retable qui décore aujourd'hui l'entrée de
régi i se conserve de bonnes sculptures provenant de
Beau bec et aussi de Gournay .
Plus près de nous, la belle demeure de M. Morel,
maire de Bacqueville, est ornée d'anciennes boiseries
de l'église Saint-Nicolas de Rouen.
Le chêne d'Âllouville. — Ce bel arbre est maintes
fois mentionné dans nos procès-verbaux; mais, le plus
souvent, nos délibérations ont dû attendre, et parfois
longtemps, un effet utile. Aujourd'hui nous n'allons
entendre que des faits acquis et satisfaisants, tels que
M. le Curé les a récemment racontés au secrétaire.
Malgré les soins les mieux entendus dont il avait été
l'objet, il y a peu d'années, des fissures se sont pro-
duites sur différentes parties de l'écorce, et faisaient
craindre des infiltrations dangereuses pour la bonne
conservation de l'arbre.
M. l'abbé Makée attira sur ce fâcheux état l'attention
de la municipalité. Elle prit l'affaire en main, s'aida
des conseils d'un homme compétent, et obtint de l'ad-
ministration départementale un subside pour faire face
à la dépense.
Le chêne est aujourd'hui plus vigoureux que jamais,
comme en ont témoigné ses nombreux glands. Les visi-
teurs ont afflué cette année pour l'admirer.
Des archéologues ont regretté que M. Makée ne se
soit pas vu confier la belle église de Blangy, autre
monument historique trop peu connu.
Inscription <Tun méridien. — Le jardin du presby-
tère d'Yvillc (canton de Duclair) possède un méridien
horizontal dont la table de cuivre porte aux quatre
V>
Monnaie r*ymjine en or. — On a récemmen
raconté au secrétaire qu'une belle pièce d'or, d'un
conservation parfaite, a été jadis recueillie à Grémon
ville. Elle porte le nom JWl'glstcs; mais il reste à pré
ciser de quel empereur il s'agit.
Des experts consultés auraient répondu que la pièc
ne vaut que le poids du métal. Elle semble néanmoin
mériter ici une mention, à cause delà rareté des mon
naies d'or romaines dans notre sol. Elle doit être resté
aux mains de M. le curé du Petit-Quevîlly, qui étai
curé de Grémon ville lors de la découverte.
M. de Vesly se propose de voir à ce sujet M. l'abb
Marquézy .
La séance est levée à quatre heures.
A. Tougard.
3g
prendre l'ancienne pour 40 francs. Il est fâcheux
qu'à ce prix la ville de Dieppe n ait pas fait entrer dans
ses collections ce produit de l'industrie locale.
INSCRIPTION OBTTUAIRE A NEUVILLE
Honorable bojme Pierre Carrel, laboureur demeurant à puis, a doné
et amosni a/fin d' héritage forme dohyt au trésor de cette église
deux accres une vergée de terre, en j pièces : la premierre
d'une accre, bournée 4' un costi les hoirs du sieur Favct, dautre
eosti Nicollas Druauet laisnè, dun houct la fallaise et dau
ire le chemin; la seconde demie-acere bournée dun costi et
d'un houet le s* de Fontaine, d'autre costi les houers Jehan
travers ter, et dautre houct led. chemin, la }* dt 3 verge\
bournée d'un costi Thomas damoiseau, dautre coste Nicol
las le prince, d'un houct Guilla/me Grincore, dautre houct
Jacques le liepvre. Outre ce a donne neuf livres tourn.
de rente fonsiere, à prendre sur Michel Martin, de ces te
parreoisse; la présente donajon aux charges que lad1"
esgli^e sest obligée de faire célèbre et chanter à perpetui
te à rintention dudit carrel et de damoi^elle jaqueline
de Fannille sa femme, par chacun an, 4 obits conciliants en
vespres, matines, laudes, recojmandaces, et } messes à natte,
et un libéra à la fin de chacun obit ; et y assisteront les sieur
curé, diacre, soudiacre et 4 prestres rcuestus de chapes, et
outre les lumineres et ornement^ à ce requis, fere so/ner les
cloches le soir précèdent de chacun obit ; le premier se dira
le lendemain de la S. Aubin; le 2*, second joT de Juing, le je
le second jor de septembre, et le 4', le second jor Je descembre, avec
deux libéra*, l'un au joT S. Aubin, Vautre au joT de Ste Barbe;
ci sera distribué au curé 20 s. por chacune messe, 6 s. au diacre et soudiacre
chacun f s. au contre et soucoutre, chacun 7 s. et pour chacun
chappier, 5 s. poT le clergé et sonneur 12 s.; et sy la dite esgli^e
fere célébrer ung obit pour feu Nicollas Carrel, en payant à lad.
esgli\e 100 s. de rente, y compris 20 s. de rente ypoteeque, par
chacun an, lequel obit se fera comme les autres et au jour
du lundy de la passion, ainsy qu'il est aplain contenu au con
tract Ject et passe par deuant les tabellions roiaux en date
du 22* jour de febvrier 1616,
40
Monnaie romaine en or. — On a récemment
raconté au secrétaire qu'une belle pièce d'or, d'une
conservation parfaite, a été jadis recueillie à Grémon-
ville. Elle porte le nom d'AuGUSTus; mais il reste à pré-
ciser de quel empereur il s'agit.
Des experts consultés auraient répondu que la pièce
ne vaut que le poids du métal. Elle semble néanmoins
mériter ici une mention, à cause de la rareté des mon-
naies d'or romaines dans notre sol. Elle doit être restée
aux mains de M. le curé du Petit-Quevilly. qui était
curé de Grémonville lors de la découverte.
M. de Vesly se propose de voir à ce sujet M. l'abbé
Marquézy.
La séance est levée a quatre heures.
A. Todgard.
4«
SÉANCE DU i5 JUIN 1906
Elle ouvre à deux heures un quart, sous la prési-
dence de M. Cb. de Beau repaire, vice-président.
A l'ouverture, M. le Président ne voit pas sans peine
h coïncidence de cette réunion avec l'exposition des
Beaux- Arts, qui va sans doute nous priver de la présence
de plusieurs confrères.
Furent présents : MM. de Bellegarde, Deglatigny,
U Verdier, Pelay, Ruel, de Vesly et l'abbé Tougard.
Se sont excusés : MM. G. de Beaurepaire, Che-
veux, Malicorne, Milet, Sarrazin et Vallée.
M. le Président ne saurait terminer cette énumé-
ration sans ajouter que la Commission a lieu de
regretter particulièrement l'absence de M. Sarrazin,
qu'elle eût été heureuse de féliciter de sa promotion
dans la Légion d'honneur, encore qu'elle relève sur-
tout de l'administration militaire. M. Sarrazin étant
survenu vers la fin de la séance, M. le Président lui
renouvelle ses félicitations; notre confrère s'en montre
profondément touché et proteste qu'il s'unit plus étroi-
tement que jamais aux travaux, aux vues et aux senti-
ments de la Commission.
On adopte, après lecture, le procès-verbal de la
séance précédente.- M. Pelay veut espérer que notre
collègue M. de la Serre pourra retrouver, à l'hôtel
Carnavalet, les lambris de la chapelle Saint-Nicolas et
nous communiquer ainsi un utile complément d'infor-
mations. Il fonde aussi sur M. Legrip le même espoir
pour les panneaux rouennais qui ont dû rester dans
notre ville.
42
Et à propos de ces épaves historiques, toujours
chères aux amateurs éclairés du passé, M. de Beauté-
paire se demande ce qu'est devenue, à la transformation
du cimetière Saint-Maur, l'inscription à la mémoire
des dix-neuf capucins victimes de leur dévouement!
soigner les pestiférés. On aime à constater qu'une note
de M. le Président a du moins sauvé leurs noms de
l'oubli.
M. Pelay croit se rappeler que M. Garreta a certifié
que cette plaque comméfnorative a été fixée dans un
passage de l1 Hôtel-Dieu.
Correspondance imprimée. — Son dossier com-
prend : Recueil des Notices... de Constantine,
XXXIV, iqo5; — Mémoires de la Société... au
Cher, XX, igo5 ; — Société scientifique d'Arcachon»
Travaux. . . i < )o5 ; — Société hist. ..deV Orne* XX V, 2 î
avril 1906 ; — Annales de la Soc... des Alpes-Mar**
times, XIX, igoS; — Bulletin de la Soc. archioi
de Nantes, XLVI ; 2. — Bulletin de la Soc. archiol
de Sens, XXI, 2; — Revue de VAvranchint XIIIt > *
1 90b ; — Bulletin archéol. du Comité, 1 ç)o5 ; 3e livr.î
— Bulletin de la Soc. cTHist. et d Archéol. de Gand,
XI V, 4 et 5 ; 2 livr. — Report 0/ the U. S. national
Muséum, Washington, 1906.
Hommages d'auteur. — M. le comte 01. Costa de
Beauregard, de Sainte-Foy, fait offrir par le secrétaire
à la Commission la Note qu'il a lue aux Antiquaires
de France le 8 mars iqo5 et son mémoire sur Deux
bronzes antiques que la même Compagnie a imprimé
cette année. La Commission adresse au jeune et savant
archéologue ses félicitations et ses remerciements
Notre confrère, M. de Bellegarde, veut bien offrir ;
43
kOs archives un splendide album in*4°, où M. Lecerf
i reproduit en très belles phototjpies les meubles et les
taiocesqui composaient son cabinet. C'est là un en-
umble précieux pour les études d'art, et la Commission
n'en saurait être trop reconnaissante à M. de Bellegarde.
Inscription de la rue 4e la Pie. — La mention de
textes disparus suggère à M. le Président le souvenir
de l'inscription qui fut placée sur le mur neuf de la
maison natale des Corneille. On croit que ce mémorial,
que M. Bouquet estimait trop peu précis, doit être
resté aux mains de M. Bonet.
Statuette de Jadoulle. — Il y aurait encore à
rechercher la statuette de la Sainte-Vierge, attribuée à
Jadoulle, qui décorait l'angle de la maison située
entre la rue Orbe et la rue Coignebert : elle a dû tom-
ber aux mains de quelque marchand. Les brocanteurs
sont très friands de ces modestes œuvres d'art et leur
font une chasse des plus actives.
Il y a donc lieu, pour les Membres de la Corn-
rn,ssion, d'être attentifs aux moindres trouvailles, d'au-
tont plus qu'on semble mettre un soin particulier à
nen pas informer ceux qui, officiellement, ont plus ou
moin$ qualité pour les connaître et les étudier.
B quand une découverte vient à être signalée, il
6t déjà irop tard pour en relever tous les résultats :
caries ouvriers se sont déjà approprié bon nombre de
pièces dont ils ont un placement sûr chez quelques
amateurs. Par une conclusion toute actuelle, il im-
porte de surveiller les terrassements qui attaquent le
nont Thuringe, dont les retranchements celtiques
onservent sans doute des antiquités dignes d'intérêt.
Mais si la constatation des nouvelles archéologiques
44
est difficile, la sauvegarde même d& leurs produits ne
Test pas moins. M. de Vesly cite en exemple ses nom-
breuses démarches, encore infructueuses, pour faire
entrer au Musée départemental l'inscription commé-
morative de l'abbaye de Notre-Dame-de-Bondeville.
Clochers romans. — M. Pelay lit alors la note sui-
vante :
a Je crois devoir signaler un article sur t Les CIo-
» chers romans de l'arrondissement de Dieppe, par
» M. P. Coquelle », inséré dans le Bulletin archéolo-
gique du Comité des Travaux historiques et scienti-
fiques, année 1905, 2e livraison. Paris, '905, in-8°,
pp. 149-160.
» L'auteur divise son travail en plusieurs catégories :
» 1 ° Les clochers à deux étages comprenant : Sainte-
Foy, près Longueville, Saint-Valery-sous-Bures, por-
tant la date de 1 170, et Avremesnil ;
» 20 Les clochers à un seul étage, parmi lesquels
nous trouvons : Ouville-la-Rivière, Saint-Germain-
d'Etables, Hermanville et Saint-Mards ;
» 3° Les clochers à arcades où figurent ceux des
églises de Sainte-Geneviève, près AufTay ; de l'ancienne
maladrerie de la Madeleine, sur le territoire de la com-
mune de Sainte-Foy ; et de Sauchay-le-Bas, hameau de
la paroisse de Sauchay ;
» 40 Les bases romanes de clochers dont l'é numé-
ration comprend : Meulers, Bailly- en-Rivière, Saint-
Ouen-sous-Bailly, Beaumont-le- Hareng, Canehan et
Beaunay, ces deux derniers pour mémoire seulement.
» Deux planches, donnant l'aspect des clochers de
Sainte-Foy, Saint-Valery-sous-Bures; Avremesnil et
Hermanville, accompagnent cette étude ».
45
Hachettes en bronze. — « Un lot de quarante-deux
hachettes en bronze, dit M. Deglatigny, a été trouvé
à 0*40 de profondeur, en défonçant un terrain au
moyen d'une machine agricole, le 7 avril 1906, par
M. G. Leconte, agriculteur à Heuqueville, près Gon-
neville-la-Mallet.
> Le lieu de la trouvaille se trouve à quelques
mètres au nord de l'intersection de la route du Havre
* Etretat et de. celle de Mannevillette à Saint-Jouin,
prèsdela ferme d'Epou ville. »
L'aspect de ces hachettes encore brutes, dont il pre-
ste deux échantillons à la Commission, fait pré-
sumer à notre confrère qu'on doit avoir rencontré les
restes d'un ancien atelier de fondeur.
Gainneville. — Découverte archéologique. —
M. de Vesly appelle Pattention sur d'intéressants
débris qui ont été signalés à Gainneville. Les rensei-
gnements positifs font défaut : M. Deglatigny souhai-
terait une exploration locale.
Excavations place de la République. — M. Ruel
feit, avec dessins à l'appui, un instructif exposi des
délations topographiques et autres qui se sont pro-
fites aux fondations de PAlhambra.
Votes acoustiques. — Le même membre dit que
des poteries carrées viennent d'être mises au jour dans
te murailles de l'église Saint-Germain de Pont-Au-
demer. Bien que ces sortes de rencontres ne soient pas
d'une rareté extrême, et que celle-ci soit hors du terri-
foire sur lequel s'exercent nos investigations, il était à
propos de la mentionner.
Mort de M. l'abbé Somménil. — M. le Président
se fait un devoir d'apprendre a la Commission 1
perle considérable qu'elle vient de faire en la personne
de M. Somménil, doyen de promotion des chanoines
honoraires de Rouen, décédé le 6 courant à Bon-
secours, âgé de quatre-vingt-cinq ans. Il était le dover
d'âge de noire Compagnie ou il était entré en t865. '■.
fut en quelque sorte un élève de la Commission,
et qui peut lui faire honneur, puisque ses débuts dans
la science furent dirigés par notre ancien collègue
l'abbé Langlois, et qu'il s'inspira des exemples de
Brîanchon et surtout de l'abbé Cochet, le puissant pro-
moteur des éludes ecclésîologiuues dans le département.
Dés 1843, les premières recherches de l'abbé Lan-
glois sur le prieuré du Mont-aux-Malades lui avaient
fait copier une centaine de chartes sur l'abbaye du
Valasse, son pays natal . Ce ne fut que longtemps après
qu'il rédigea les deux premiers chapitres de celte
histoire monastique, qu'il voulait faire lire avec inté-
rêt aux moins lettrés durant les longues veillées d'hiver.
Mais sa sanié débile et plus encore ses délicates fonc-
tions de professeur au Petit-Séminaire, puis de dire
leur de la Maîtrise, et enfin de supérieur de la maisc
diocésaine de retraite, lui avaient fait adopter la devise :
Festina lente. Il avait d'ailleurs publié son intéres-
sante Campagne d'Henri IV au pays de Caux, puis
son Ckronicon Valassense, avec notes latines, œuvre
de forte érudition que la capitale elle-même remarqua.
Enfin, en 1902, une négociation, discrètement con-
duite par l'un de ses derniers élèves du Mont-aux-
Malades, l'amena à offrir à la Revue catholique
d'Evreux ses deux chapiires, qu'on y intitula ; les Ori-
gines du Valasse. Mats, pendant l'impression, le
vénérable octogénaire trouva la force de rédiger les
47
neuf chapitres suivants. Cet effort lui fui fatal : car il
Idcrraina, il y a Jeux ans, une crise dont il ne s'eM
«mais pleinement rétabli; et quand le mal lui eut
lonné quelque relâche, il dm à publier un petit appen-
dice sur les lambris ci les vitraux du Valasse, verrières
ut historiques, dont il avait lui-même donné les des-
n».
L. Mauriy. — M. Ruel, remarquant
u'une maison neuve va bientôt s'élever sur le terrain
ecupe par l'atelier de Laurens Maurry, rappelle le
*«u «primé par M. le Président pour l'apposition
. jiie qui consacre cet intéressant souvenir. Il
ludira sans doute d'attirer sur ce point l'attention de
a municipalité qui s'entendra avec le propriétaire,
M. Pelay, signalant le séjour sur le même sol de
irnprimeur Hostingue, plus d'un siècle aupa-
want, regretterait que le nom de Corneille ne figurât
!. le projet d'inscription; cette mention parait
; lus justifiée que Maurry a imprimé notre
rand poète pendant la majeure partie de sa longue
Cette question de Corneille est réservée ; mais l'ins-
cription est votée à l'unanimité, avec envoi de la déli-
^raiion à M. le Maire de Rouen.
On constate à celte occasion que les amis des vieilles
constructions rouennaises peuvent encore admirer
U des restes intéressants de l'ancien hotel-de-
: : provoque la mention de l'ancienne syna-
:, avec curieuse cave a triple étage.
Invitation de tySy. — Un typographe de la maison
Againrd, M. Constant, l'un des compositeurs ordi-
naires du Bulletin, a offert au secrétaire une rarissime
48
épave du passé, plus que défraîchie et même quelque
peu mutilée. Sur un feuillet, dont une bande a été
arrachée au côté droit, de om 12 de hauteur, et qui a
dû mesurer en longueur o m 1 7 environ, on lit, entouré
d'un gracieux encadrement :
« M.
Vous êtes prié de la part de M essieu [rs les]
Colonels des Grenadiers de Fra[nce]
de leur faire l'honneur de venir au Ba[l et]
au Feu d'Artifice qu'ils donneront à l'Hôtel [de S.-]
Wandrille, le janvier 1757, à onze heures précises.]
Les Dames sont priées d'y venir sans Panier^ [parées et]
masquées. »
Communication de M. le Président :
ENLUMINEURS ROUENNAIS
Les beaux manuscrits ornés d'enluminures ne sont pas
rares, bien qu'on ait trop tarde à en reconnaître le mérite.
On en rencontre de très remarquables dans les dépôts
publics et les cabinets d'amateurs, enrichis, les uns comme
les autres, des dépouilles d'anciens établissements religieux
supprimés. Rouen eut certainement, ainsi que toutes les
grandes villes, des calligraphes habiles et des enlumineurs
que l'on pourrait à bon droit considérer comme de véri-
tables artistes. Il suffirait, pour nous en convaincre, d'ou-
vrir, aux Archives de la Seine-Inférieure, les cartulaires de
l'église Saint-Maclou et de T Hôpital-Général de Rouen.
Malheureusement, les signatures manquent à ces illus-
trations de l'ancien temps, et il y a lieu de croire que les
noms de ceux qui les composèrent demeureront toujours
inconnus. Peut-être figurent-ils, mais sans que rien per-
49
mette de les distinguer de ceux des confrères médiocres,
dans rénumération suivante que j'ai dressée h l'aide de
cotes recueillies au cours de mon travail d'inventaire.
Cest, je le reconnais, moins qu'il n'en faudrait pour satis-
faire une légitime curiosité ; mais, si peu que ce soit, cela
vaut encore mieux pour ces artistes obscurs qu'un complet
oubli.
Petrus, illuminator, clerc marié, 1264 (i).
Martinus, illuminator, paroissien de S.- Laurent de
Rouen, 1295 (2).
Osbert, « enlumineor », 1296 (3).
Vincent, enlumineur, paroissien de S.-Nicolas-le-
Peinteur, 1327(4).
Nicole l'enlumineur, domicilié près de la rue de l'Ecole,
paroisse S.-Laurent, i333 (5).
Jacquet Du Passeur, enlumineur, 1 396. Il reçoit à cette
date, du trésorier de l'archevêché, la somme de 69 1. pour
avoir enluminé et historié le pontifical de l'archevêque
Guillaume de Vienne, pro illuminando et ymaginando
pontificale de novo factum. Le calligraphe, Guillaume De
'a Rue, reçut en même temps un acompte de 36 1. sur ce
qui lui était dû pour récriture de ce livre et pour la four-
niture du parchemin (6).
Jean Le Queu, libratier, vend pour 40 1. à la confrérie
de Saint-Jacques un missel enluminé, i3 décembre 1400.
(11 Charte provenant du Chapitre de la cathédrale, qui m'est
passée sous les yeux à la vente de M. Jacquemet, curé de
Limésy.
(2) Lui et sa femme Isabelle reconnaissent devoir 60 s. de
rente au même Chapitre sur un tènement acheté par eux de
Robert de Valliquerville, supra fossatum Cyrothecariorwn .
(Arch. de la S.-Inf., G. 43o5.)
(3) Ibidem, F. du Chapitre.
(4) Ibidem, G. 3528.
(5) Ibidem, G. 2089, cartulaire de N.-D., fo 127.
(6) Ibidem, G. i3.
4
Il est douteux que ce libratier fût l'enlumlheur. Comme
Martin et Nicole précités, il avait son domicile sur la ptt*
rbisse S.-l-aurent, que devaient fréqueriter nombre d'éco-
liers, à cause de l'école de grammaire qui y était située et
dont un nom conserve encore le souvenir (i).
Richard De la Marc, 1439-1443 (2).
Philippe Le Bas, 1475- 1476 (3).
Gillet Lespre, 1479-1480 (4).
Jean Coquet, paroissien de S.-Nicolas, 3 janvier Î482 (5).
Quatre enlumineurs rouennais mentionnes au registre
du bailliage de Rouen, à la date du 14 mai 1484 : Jean
Masselin, Jean Le Moigne et Guillaume Coutil, tous trois
paroissiens de Ste-Croix-S.-Ouen, et Guillaume Longuet,
domicilié près des Jacobins (6). Le même G. Longuet,
cité comme demeurant sur la paroisse S.- Pierre-Je- Portier,
vraisemblablement au même lieu, i3 octobre 1489 (7).
Mcssire Pierre Boivin, prêtre, à qui la fabrique de
N.-D.-de-la-Ronde paie 5? s. t pour avoir tourné, flou ri
et enlumine le demi-temps de l'antiphonier de l'avent »,
i5o7-i5o8(8).
Jean Lespre, enlumineur, cité dans le testament d'un
nommé Jean Hauvedars, i5io (9).
Mahiet Duquesne, écrivain et enlumineur. Il écrit,
(1) Tabcllionage de Rouen, registre 9, f» 102 v<>. Il habitait sur
la par. S.- Laurent. Je l'ai précédemment cité à propos d'un con-
trat d'allouemcnt de janvier 1^94.
(2) Arch. de la S.-Inf., G. 2917.
(3) Ibidem, G. i5o5.
(4) Ibidem, G. 3oag.
(5) Voir le précèdent Bulletin de lu Commission des Anti-
quités, pp. 39 5 -3 97.
(6) Arch. de la S.-Inf , registre du bailliage de Rouen.
(7) Tabcllionage de Rouen.
(8) Arch. de la S.-Inf., G. 7420.
(9) Ibidem, F. du Chapitre.
Si
enlumina et peint 100 brève» de pardons pour le Chapitre
de Rouen, i5ii-i5i3 (i).
Etienne Du Moustier, de cette famille d'orfèvres et de
peintres à laquelle appartient le célèbre dessinateur Cosme
Du Moustier. Il était enlumineur à Rouen en i5ig et
i5i8 (2). \jà fabrique de S.-Maclou, le dernier jour d'août
i52o, lui paya j5 s. pour 52 lettres carrées et 25o versets
d'or bruni (3). Il reçut de la fabrique de S. -Laurent, en
i5a8, 73 s. pour 3 vignettes à 1 5 s. pièce, et 8 jetons à 4 s.
pièce (4).
Geoffroi Du Moustier, enlumineur, paroisse S-Étienne-
la-Grande- Église, vend à son frère, Cosme du Moustier,
orfèvre, de la même paroisse, deux pièces de terre, Tune à
Oîsscl, l'autre à S.-Étienne-du-Rouvray, 4 oct. 1 535. —
Leur père, Jean Du Moustier; alors décédé, est aussi qua-
lifié d'enlumineur dans un contrat du tabellionage du
17 nov,, même année.
Guyon Bonamy, 1 524-1 527. La fabrique do S.-Laurent
lui paie, en 1524, c 3 grands hystoires garnies de vignettes
par lui faites au livre de l'antiphonier avec 24 lettres d'or
en façon de gectons, lesdites grans hystoires et vignettes,
à raison de i5 s. pièce, les lettres de gectons, à raison de
4 s. pièce » ; en i52Ô et 1527. 3 vignettes historiées au livre
de lavent, à i5 s. pièce; des lettres d'or et des gectons, au
même prix de 4 s. pièce (5).
Louis Pygnol, payé par la fabrique de S.-Vinccnt, 5 1.
(i) Ibidem, G. 7324, 7525.
(2) Ibidem, G. 3047 et suiv.
(3) Ibidem, G. 6880.
(4) Ibidem, G. 6880. Par jetons, il faut, je pense, entendre les
carrés dans lesquels étaient inscrites les lettres initiales des cha-
pitres ou paragraphes du livre. Etienne Du Moustier, enlumineur,
demeurant en la paroisse S. -Nicolas, vend à Jean Coullombel,
prêtre, demeurant à S.-Eticnne-Jouxte-Rouvray, une maison
avec masure et jardin, 5 sept. i5a2; (Tab. de Rouen).
(b) Arch. de la S.-Inf., F. de S.-Laurent.
5a
io s. pour écriture et enluminure d'un livre liturgique,
x53o-i53i (i).
Robert Boyvin, enlumineur et historieur, fait vignettes
et cadeaux pour la fabrique de la cathédrale, à raison de
3o s. la vignette et de 3 d. le cadeau ou cadel, i534~
1 535 (2) ; fait, de son métier, en or et azur, sur parchemin,
un crucifix et une N.-D.-de-Pitié, à placer sous les cris-
tallins aux reliques de l'église S.-Etienne-dcs-Tonneliers,
en 1541-1542 (3).
Jean Maillard illumine un livre de l'archevêque pour
22 1., 1 53ô.
Seniguehen, ou Senynguchen, 3 calligraphes enlumi-
neurs de ce nom : Guillaume, scriptor librorum ecclesie
(la cathédrale), 1 523-1 537. Fit le graduel de cette église
en 16 codices ou cahiers, pour lesquels il reçut, outre le
prix convenu de 42 s. 6 d. par cahier, un écu d'or au
soleil, 16 octobre 1 536 (4). Précédemment, en i523-i524,
il avait fait marché avec la fabrique de S. -Laurent pour la
composition d'un antiphonier en 2 volumes, qui lui fut
payé 24 1. 17 s 6 d. ; le libraire Jean Bavent avait fourni
pour 47 1. le vélin nécessaire. Peu de temps après, Seni-
guehen recevait de la même fabrique 37 1. 14 s. pour écri-
ture, note, cadeaux, llcurisseures d'un troisième volume
de cet antiphonier. On voit encore qu'il écrivit et dora
pour l'archevêque le livre des Palinods de Rouen, de
1 535 (5). Il faut croire que ce calligraphc ne s'était guère
enrichi dans la pratique de son art, puisque, le i5 février
(1) Ibidem, F. de S.-Vincent. D'après les anciens glossaires
(de Monct cl de Trévoux), il faut entendrj par cadeaux les traits
de plume dont les calligraphes ornaient leur écriture.
(a) Ibidem, G. 2537.
(3) Ibidem, G. G474. Le 6 juin i53ô, Rob. Boyvin, enlumi-
neur, par. S.-Maclou, vend une maison, par. S.-Sever, qu'il
avait achetée le 17 mars 1534. (Tab. de Rouen).
(4) Arch. de la S.-Inf. Délibérations capitulaires.
(5) Ibidem, Comptes de S.-Laurent et G. 14.
53
1 535, il priait les chanoines de lui avancer 10 écus pour
le mariage de sa fille (i).
Jean de Seniguehen, écrivain, chargé, le 24 août 1 537,
d'amender les livres liturgiques de la cathédrale (2).
Louis de Seniguehen, employé par le Chapitre à l'écri-
ture d'autres livres liturgiques, 1 562-1564 (3). En 1 565-
1566, il écrivait le graduel de l'église S.-Cande-le-
Vieux (4).
Un Guillaume de Senynghen, d'Arine, figure parmi les
lauréats du concours des Palinods de Rouen de 1 544-1 545.
Guiot, dans ses Trois Siècles palinodiques, récemment
publiés par M. l'abbé Tougard, donne quelques extraits
de la poésie de cet auteur.
Mathieu De la Lande, prieur des Carmes de Rouen,
prédicateur en grande réputation de son temps et cité
dans le Puy d'amour, publié par M. Picot, avait écrit en
1 520, pour la fabrique de S. -Godard, les cahiers des
Sanctus et Agnus Dei avec les Kyrie , et plus tard, tou-
jours pour cette église, il reforma le Commun des Saints et
écrivit le graduel. Une autre fabrique de Rouen, celle de
S.-Pierrc-du-Chûtel, le chargea, en 1 335, d'écrire et d'i7/w-
miner le tableau des pardons ou indulgences de cette
église ; prix, 70 s. (5).
Jacques Du Gort, d'une famille bien connue d'impri-
meurs-libraires, est qualifié d'enlumineur et historieur. Il
travailla pour la fabrique de la cathédrale en 1 534 et 1 545.
En 1 534, payé 10 d. par chaque grande lettre; en 1 545,
45 s. pour enluminure d'un volume (6).
Martin Havart enlumina le collectairc de l'église
(1) Ibidem. Délibérations cnpitulaircs.
(2) Ibidem.
(3) Ibidem, G. 2558, 2637.
(4) Ibidem, Comptes de cette paroisse.
(5) Arch. de la S.-Inf. Comptes de ces paroisses.
(6) lbidemt G. 2537, 2542, 2824.
54
S.-Maclou (6 1. 5 s. 3 d.) en r 535 (i); écrivit une partie
des lettres et entrevellcs du livre des Evangiles de la cathé-
drale, à 8 d. par lettre, en i562 et 1 563 (2).
Michel De Rouen, prêtre, enlumina l'antienne Monsr
Saint-Vivien pour présenter aux processions, intitulée
Inclytus, pour l'église S. -Vivien (3).
Laurent Gaultier écrivit des lettres et vignettes pour le
Chapitre en 1577 (4)«
Nicolas Richer, employé pour l'église cathédrale de
160 3 h 1612, enlumina notamment quatre Passions en
161 2 (5). Son frère, enlumineur comme lui, avait reçu
12 écus pour l'enluminure d'un livre de service de la même
église, 20 'août i6o3 (6).
Jean Le Flament, maître écrivain, écrivit et enlumina,
pour 12 1., le livre du Journieurde\& cathédrale, 1616(7).
Etienne Le Vif, chapelain de cette église, écrivit
8 cahiers de vélin d'épîtres et évangiles ; écrivit, enlumina
et nota plusieurs cahiers pour les grands livres de chant
qui y étaient employés, 1624 (8). Son frère Jean Le Vif
avait travaillé comme calligraphe pour la paroisse S. -Cande-
le-Vieux, en i6o3.
Pierre Daubin travailla aussi pour la cathédrale, peignit
et dora les lettres capitales du collectaire en 1649 ï l'écri-
ture était du chapelain Adrien Nanticr (9).
Delisle, peintre, écrivit pour la fabrique S.-Vivien
2 manuels en parchemin, en 166S. La même année, un
(1) Arch. de la S.-Inf. Compte de cette église.
(2) Ibidem, G. 2558, 2824. J'avoue ne point savoir ce qu'il
faut entendre par ce mot à% entrevellcs,
(3) Ibidem. Comptes de cette paroisse.
(4) Ibidem, G. 2566.
(5) Ibidem, G. 2594.
(6) Ibidem. Délibérations capitulaircs.
(7) Ibidem, G. 2665.
(8) Ibidem, G. 2606.
(9) Ibidem, G. 261 3.
autre peintre, le Pilleur, faisait 3
du jubilé de cette église li).
L'auteur du beau manuscrit liturgique de l'abbaye de
S.-Ouen, déposé aujourd'hui à la bibliothèque de Rouen,
Dom Léon Daniel d'Eau bonne, est cité comme religieux
de ce monastère, du 4 février 1664 au 17 juin 167». Le
i* juillet 1G64, il déclarait devant notairequ'il n'entendait
point se servir de la résignation faite en se faveur par
Jaoquasdo pranquetot, aumônier du roi, prieur da Bauhon
au cliocèae de Coûta n oc*, prieuré dépendant de Marmou-
riers. Le 14 mars i665, on le Voit qualifia de ci-devant
pritnr de S-rMartiB-ide-BontcencouFt. au «tiwA** de
- Chartres (3). Il serait a souhaiter qu'on eût plus de ren-
sBJBnetDeins sur ce religieux qui était, eu son genre, un
excellent artiste.
C'en par son nom que je clorai cette notice fort incom-
plète, et dont tout le mérite, si mérite il y a, sera d'avoir
appelé votre attention sur un sujet, à mon avis, trop
négligé.
A quatre heures, la séance est levée.
(i) Ibidem. Comptes de cette église,
(a) Tabell. de Rouen. Minutes de Maubcrt.
56
SÉANCE DU 3 AOUT 1906
Elle ouvre à deux heures un quart, dans les nou-
veaux bureaux de la Préfecture, boulevard Cau-
choise, 20, sous la présidence de M. Ch. de Beau re-
paire, vice-président.
Membres présents : MM. G. de Beau repaire, Che-
vreux, Deglatigny, Pelay, Ruel, delà Serre, de Vesly
et l'abbé Tougard.
Se sont excusés : MM. P. Baudry, Le Verdier et
Malicorne.
Le procès-verbal de la dernière séance, 1 5 juin 1906,
est lu et adopté sous cette double réserve : i° M. le
Président remarque que sa communication sur les
enlumineurs n'a pas été signalée; l'annexion de la
pièce au procès-verbal a causé cette omission, qui n'en
est pas plus justifiable; 20 M. Pelay dit que la Com-
mission avait voté l'envoi à Padministraiion munici-
pale de sa délibération sur la maison de Maurry. Le
secrétaire n'avait pas compris que la discussion eût été
poussée jusqu'à cette conséquence. M. de Beau re-
pu ire estimant que telles avaient été en effet les inten-
tions de la Commission, l'addition est faite séance
tenante et l'extrait du procès-verbal sera fourni au
premier jour.
Correspondance imprimée. — Mémoires de la So-
ciété d" Archéologie de Beaune, XXIX, 1904; gr.
in-8°; — Congrès des Sociétés normandes. /res Assises %
le Havre, 16-18 juillet ioo5; gr. in-8°; — Bulletin
de la Soc. des Antiquaires de Normandie, XXV.
Cacn, 1906; in-8°; — Bulletin archéol du Tarn-
et- Garonne, XXXIII, 1905, 4 fasc.; — "Bulletin tri-
m*tr. de la Soc. archéol. de Tour aine, XV, 1,2; —
Bulletin trimes tr. de la Soc. Dunoise, 146 ; — jBii/-
letinde la Soc. des Antiquaires de la Morinie, 217.
M. Léon de Vesly a la parole pour les communica-
tions suivantes :
te
1 Dragages de la Seine aux environs éPOissel. —
Les dragages du fleuve ont toujours présenté un grand
intérêt pour l'archéologie. Les travaux exécutés à Ois-
sel et dans les environs ont fourni de nombreux objets
et notamment des armes, en 186 3. Celles-ci ont été
décrites par le regretté M. Turgis, dans son Histoire
fOissel. Depuis je me suis efforcé de recueillir les
objets sortant des dragues; mais, je dois l'avouer, je
nai pu faire entrer dans la collection départementale
que ceux laissés par les Ecumeurs. J'appelle ainsi
1 armée de chercheurs, entretenue par des collection-
neurs dont plusieurs sont de nos amis, et qui rapine
tout ce que rejettent les élévateurs.
» J'ai cherché à éloigner les Ecumeurs qui non
seulement opèrent au détriment de la science et de nos
musées, mais vont encore à rencontre des intérêts du
Trésor. J'ai intéressé à la cause les Ingénieurs des
Ponts et Chaussées qui tous m'ont assuré de leur col-
laboration. Hélas! elle n'est restée que platonique,
puisqu'ils ne peuvent demeurer sur les chantiers et
qu'il en est de même du directeur du Musée.
» Je n'ai donc à présenter qu'un bien modeste butin
lequel n'est cependant pas dépourvu d'intérêt. Voici
tout d'abord une Hache enfer,
» Cette hache est à douille, ce qui lui donne sa curio-
6o
gerbe à trois épis de blé avec un coq sur celui de dextre,
la date 171 3, et en orbe l'inscription : 1. trflicot.
» Cette chopine et le seau d'étain, qui sont entrés
dans la collection départementale, me font regretter
que not/e président, M. de Beau repaire, auteur d'une
Notice sur les Etamiers et leurs marques (i), n'ait
pas joint à sa remarquable étude un tableau des sigles
comme il Ta fait pour les fondeurs (2).
» J'ai encore à présenter à la Commission, ajoute
M. de Vesly, une magnifique lame en silex taillé,
trouvée dans les argiles exploitées à Alizay, dans la
briqueterie de M. Ivan Lemaitre.
» C'est à une profondeur de plus de 2 mètres et dans
une masse d'argile vierge que cette arme préhistorique
a été trouvée. Elle mesure om2o5 de longueur et est
remarquable parce qu'elle n'est ni cassée, ni émous-
sée. C'est un type très rare de ces belles lames enlevées
sur les nuclei ou pains de beurre dits du Grand-Pres-
signy. Sa découverte dans le diluvium ne sera pas
sans intéresser les préhistoriens.
» Enfin je tiens à vous informer, Messieurs, dit en
terminant M. de Vesly, que j'ai reçu du colonel Ber-
nard, par rinteimédiaire du général Jourdy, des
lampes en terre grise, recueillies dans la citerne de la
Malga, près de Cannage; que le R. P. Delattre, cor-
respondant de l'Institut de France, m'a également
offert plusieurs objets provenant de ses fouilles à Car-
thage, parmi lesquels une fort jolie œnochoé en bronze
d'une très belle patine, un rasoir en forme de hache
(1) Bull, de la Comm. des antiq. de la Scinc-Inf., t. X, 3« li-
vraison, pp. 364 cl suiv.
(2) Bull, de la Comm. des antiq. de la Seine-Inf., t. X, 3« li-
vraison, pp. 448-471.
59
pour tous les objets similaires, mais par les marques
qu'on peut voir sur le couvercle.
» Jït d'abord voici, près de la charnière, les deux
glands, ornements emplqyés dès 1401 pour les pqts
détain fin, puis la marque à la Médusine avec les
lettres ibh, sigle du potier, et le poinçon trois fois
frappé aux lettres np assemblées avec rétoile en chef
et le cœur en pointe. Enfin sur le col le poinçon aux
armes delà ville de Rouen et la date de 1690.
» Cette chopine était-elle une mesure-étalon? Je
laisse à de plus érudits le soin de décider. Ce que je
sais c'est que cette chopine était la moitié de la pinte et
que celle-ci mesurait 0*93. Elle était l'unité employée,
dans l'ancien système, pour les liquides; et nos pères
s'en servaient même pour mesurer leur bonne et
franche gaieté, d'où le proverbe : « Se faire une pinte
» de bon sang ».
» Je soumets également à l'examen de la Commis-
sion, continue M. de Vcsly, un petit vase en étain
que m'a offert M. Le Verdier, pour le Musée des
antiquités.
» Ce petit vase globulaire a pu servir de seau à eau
bénite. Il mesure om 120 de diamètre à son ouverture,
o*11 1 35 à la panse et o'" 100 au fond. L'anse est en fer
avec boutons d'attache. L'ensemble du vase n'est pas
dépourvu d'élégance.
» Deux marques ont été frappées extérieurement
sur le fond ; l'une, très effacée, ne permet guère Je dis-
tinguer que la trace d'un poinçon, où se lisent les chif-
fres 170... et le mot paris.
» L'autre, au contraire, parfaitement lisible, peut se
décrire ainsi : écusson elliptique. Sur le champ, une
6o
gerbe à trois épis de blé avec un coq sur celui de dextre,
la date 171 3f et en orbe l'inscription : 1. trelicot.
» Cette chopine et le seau d'étain, qui sont entrés
dans la collection départementale, me font regretter
que not/e président, M. de Beau repaire, auteur d'une
Notice sur les Etamiers et leurs marques (i)f n'ait
pas joint à sa remarquable étude un tableau des sigles
comme il Ta fait pour les fondeurs (2).
» J'ai encore à présenter à la Commission, ajoute
M. de Vesly, une magnifique lame en silex taillé,
trouvée dans les argiles exploitées à Alizay, dans la
briqueterie de M. Ivan Lemaitre.
» C'est à une profondeur de plus de 2 mètres et dans
une masse d'argile vierge que cette arme préhistorique
a été trouvée. Elle mesure om2o5 de longueur et est
remarquable parce qu'elle n'est ni cassée, ni émous-
sée. C'est un type très rare de ces belles lames enlevées
sur les nuclei ou pains de beurre dits du Grand-Pres-
signy. Sa découverte dans le diluvium ne sera pas
sans intéresser les préhistoriens.
» Enfin je tiens à vous informer, Messieurs, dit en
terminant M. de Vesly, que j'ai reçu du colonel Ber-
nard, par finteimédiaire du général Jourdy, des
lampes en terre grise, recueillies dans la citerne de la
Malga, près de Carthage; que le R. P. Delattre, cor-
respondant de l'Institut de France, m'a également
offert plusieurs objets provenant de ses fouilles à Car-
thage, parmi lesquels une fort jolie œnochoé en bronze
d'une très belle patine, un rasoir en forme de hache
(1) Bull, de la Comm. des antiq. de la Seine-Inf., t. X, 3« li-
vraison, pp. 364 et suiv.
(2) Bull, de la Comm. des antiq. de la Seine-lnf., t. X, 3e li-
vraison, pp. 448-471.
6f
et une clochette en bronze, une lampe bicorne et des
lampes grecques et romaines, des unguentaria et
autres vases.
» Le Ministre de l'Instruction publique m'a pro-
mis Tenvoi d'un choix d'objets sortis des fouilles que
M. Gauckler exécute en Tunisie. J'espère donc pou-
▼oir bientôt réunir, en une vitrine, des objets caracté-
nsant les civilisations des rivages et des îles de la
Méditerranée.
» Cette petite collection, qui viendra s'ajouter au
don du Musée Campana, n'aura rien coûté au bud-
£et départemental. Elle sera consultée avec grand inté-
^ par les élèves de nos collèges, qui apprennent les
ttplojts de Carthage, d'Athènes et de Rome, sans
Ia«nais avoir vu un bibelot de ces grandes civili-
sions ».
L'intérêt exceptionnel de la hache en fer engage le
conservateur du Musée à en demander la reproduc-
ll°n dans le Bulletin, à Taide d'un gilotage. M. le
^résident répond que la chose ne 'souffrira aucune
acuité.
M. Chovreux étant survenu pendant la lecture de
M.deVeslv, M. le Président lui adresse ses félicita-
uonspour son élévation à ses fonctions nouvelles, avec
5Cs regrets d'être privé du concours qu'il prêtait aux
travaux de la Commission. M. Chevreux remercie
M. le Président de ses bienveillantes paroles et assure
<\uil reviendra de temps à autre à Rouen, et pourra
a/nsi assister à nos séances.
Plans divers. — M. Ruel présente à la Commis-
sion un lot de dessins dont il s'est rendu acquéreur.
62
Sur un plan des immeubles de l'ancienne Compagnie
des Indes, occupés aujourd'hui par là Bibliothèque
nationale, à côté du pavillon Colbert, au nom de
Boucher a été substitue celui de Restout, qui semble
bien celui de notre grand peintre rouennais; et le nom
de Ratoire a été remplacé par celui de Pierre.
Un plan d'église, dressé par Vauquelin, en 1784,
porte cette apostille : « au Bureau d'administration »,
avec les signatures Despom mares et Rabardy. Il ne
s'agit donc pas d'un édifice paroissial qui eût été
approuvé par la Fabrique. Il semble évident à M. dé
Beaurepaire, comme le mot de Bureau le ferait pres-
sentir, que nous avons ici la chapelle de THospicc-
Généraï, sur laquelle il a publié, dans le Bulletin,
une notice.
Hôtel de Mathan. — M. G. de Beaurepaire fait cir-
culer trois photographies de l'ancien hôtel de Mathan,
longtemps occupé par les Ursulines, et qui vientd'être
vendu.
M. Pelay estime que la Commission ne saurait se
désintéresser des modifications qui vont résulter de
cette vente, sur le terrain compris entre la rue Jeanne-
d'Arc et la rue Morand. Là, en effet, s'élève le donjon
du château de Philippe-Auguste, cette tour Jeanne-
d'Arc, le plus ancien monument civil de Rouen, con-
sacré par les plus attachants souvenirs. Notre confrère
voudrait qu'une délibération fortement motivée de la
Compagnie intervînt officieusement pour la solution
des problèmes délicats qui se posent dans la circons-
tance.
M. Ruel fait observer que les avant-projets dressés
par M. l'architecte Auvray, pour être présentés atl
63
Conseil général, ont été soumis à l'examen des Amis
des Monuments rouennais.
Une longue discussion s'engage sur les intérêt en
jeu, sur les mérites respectifs des différents tracés, sur
les moyens les plus propres à faire ressortir toute -la
valeur archéologique de la tour Jeanne-d'Àrc, etc.
Après diverses propositions, la Commission se rallie à
l'unanimité à la conclusion ainsi formulée par M. G.
de Bcaurepaire :
1 En présence du projet de lotissement de l'ancien
monastère des Ursulines, la Commission émet le vœu
1U* la perspective de la tour Jeanne- J'Arc soiî réser-
Yéedans les meilleures conditions possibles ».
Ce vœu sera transmis à M. le Préfet. Expédition en
^a également faite à nos trois collègues membres du
Conseil général, pour qu'ils interviennent en ce sens
dans les résolutions que prendra l'assemblée dépar-
tCïnentale.
Gardes richement décorées. — L'abbé Tcugard
^pose sur la table la seconde partie de V Imitation de
Corneille, imprimée en 171 3. L'exemplaire provient
^e la bibliothèque de l'abbé Thiesse, chanoine tim-
bre, mort en décembre dernier. L'édition n*a rien de
notable; mais il est à remarquer que bien que ie vo-
lume n'ait que 55o pages environ, son acquéreur ie rit
relier en deux tomes, en maroquin avec fers, p^ur en
/aire des livres tout à fait maniables (1 ). Les gardes de
«1) Cette attention à faire de minces volumes, s'jm:!e -i*:^
flmou moins entrée dans les habitudes de cette epope. L'.-i
Mttam-jrphoses d'Ovide, annotées par Jouvency. ont reparu à
R-.'ion cri 1 7- >5 . Bien que l'ouvrage, à pagination continue, n'a t
64
cette reliure sont richement décorés de raisii
feuillages, d'insectes, etc. dont les couleurs, vieil
près de deux siècles ont conservé un vif éclat,
au bas d'une page : i. f. leopold exc, et à la pa
vante: cum privilegio. M. de Beaurepaire y a
découvert la date 1722. On croit ce papier di
cation allemande.
Sous le titre Petites notes, M . le Président
suite de lectures non moins intéressantes que
dont voici les textes :
NOTE SUR RICARD MICTES
Ricard Mictes fut l'un des commissaires nomr
bourgeois de Rouen pour signer la capitulatic
ville du i3 janvier 141 8 (1). C'était donc un de
de la bourgeoisie rouennaise. On en a, du res'
preuves. Il fut fermier avec un nommé, Jean Ve
3 ans, des moulins de Rouen, le 24 janvier 143
fermier principal, avec quatre associés : Jacp
Robin Lambert, Guillaume de Gaugy, Jean C
quatrième du vin de la ville et banlieue de R
très importante puisque, pour 4 mois, à co
i<r juin 1420, le prix à payer par la Compag
8,000 1. t. (adjudication. 29 mai 1420) (3).
Cet engagement n'empêcha pas Richard "
belle Louys, sa iemme, d'acquérir pour eu ' ^
qu'environ cinq cents pages, R. Lallemant a faf ^
dont le second porte tome II. A la signature Z
jointe la mentiun tome II, qui ne reparaît plut
(1) Rymer, Acta et Fœdera, t. IV, p.82 (tcatti "**
Histoire de Rouen pendant l'occupation anglais
(i) A cette date, Verdure cède son quart de -
Cacheleu; Tabellionagc de Rouen.
(3) Tabcll. de Rouen. "*•
65
durant et du survivant, de Gui Hébert Du Bosc, écuyer,
un manoir seigneurial, avec les terres en dépendant, sis
à Quevillon, pour la somme de ioo 1. 1., 24 juillet 1420 (1).
Je suppose qu'il avait trop présumé de ses ressources et
qu'il vint un moment où il se trouva dans l'impossibilité
de payer le prix de la ferme du quatrième. Toujours est-il
qu'il fut, pour cette cause ou pour une autre, mis en pri-
son par ordonnance du roi Henri V et de son Conseil,
étant pour lors à Rouen. Il est vrai que le même Conseil
le rendit à la liberté, moyennant l'engagement « de soy
rendre et restablir es prisons dedens le jour de Pasques,
s'il plaisoit à M. le Chancelier et Messieurs dudit Conseil, >
6 février 142 1 (n. s.) (2).
Plus tard, en 1426, Mictes, était en mesure d'acheter
une vente de bois d'un nommé Jean Le Jeune.
Jusque-là, nous ne voyons en Richard Mictes qu'un
Français rallié au Gouvernement anglais et entrepreneur
d'affaires plus ou moins avantageuses.
Il va maintenant nous apparaître sous un jour différent.
La délivrance d'Orléans par Jeanne d'Arc avait eu pour
effet de relever le courage des Français, et il arriva qu'à
Rouen même il se forma une conspiration en faveur de
Charles VII.
Voici ce qu'écrit, à ce sujet, M. Chéruel :
» Des capitaines du parti de Charles VII étaient à peu
de distance de Rouen. Ambroise de Loré et Jean Foucault,
tous deux célèbres par leurs prouesses, se trouvaient à
I-agny avec leurs hommes d'armes ; le duc de Bourbon, le
comte de Vendôme et l'archevêque de Reims, chancelier
de France, étaient réunis à Senlis. Plusieurs Rouennais,
à la tête desquels était Richard Mictes, un de ceux qui
avaient signé la capitulation de Rouen, résolurent de pro-
(1) Ibidem. Le nom d'Isabelle Louys, femme de Mictes, cité
dans un accord du 29 octobre 1420.
(2) Ibidem,
5
fiter de cette circonstance pour délivrer leur patrie. Ri-
chard Mictes devait avoir une grande influence.. . . ; il est
probable qu'il cntratna dans le complot un grand nombre
de Rouennais. L'agent de la conspiration était Pierre de
Cleuville, designé sous le nom de Grand-Pierre. Il convint
avec Ambroise de Loré et Jean Foucault qu'à une époque
fixée ils s'avanceraient jusqu'à Rouen, dont on devait
leur ouvrir une porte. Mais au moment convenu, les
capitaines trouvèrent la nuit trop obscure, craignirent une
embuscade et refusèrent de marcher. Pierre de Cleuville
s'adressa alors aux seigneurs réunis à Senlis; mais ils ne
jugèrent pas les chances de succès suffisantes pour tenter
une pareille entreprise, et le projet fut manqué. Malheu-
reusement les Anglais avaient découvert le complot formé
contre eux, et ils livrèrent au supplice un grand nombre
de bourgeois et principalement Richard Mictes. Pierre de
Cleuville lui-même fut arrêté à Mont-1'Héry, ramené à
Rouen et exécute comme complice et agent des conspi-
rateurs ».
Pierre de Cleuville fut, en effet, amené aux prisons de
Rouen, « comme sachant ou consentant du fait de traTson
que Ricart Mites et ses complices avaient voulu faire contre
le Roi et la Ville... exécuté pour ses démérites, comme
traître, larron et brigand ». La preuve de ce fait est four-
nie par une taxe de 6 1. qu'accorda, à cette occasion,
Pierre Daron, alors procureur général de la Ville de Rouen.
28 février 1429^. s.) (1). Mais on s'est trompé en croyant
que Richard Mictes avait subi le même sort. Plus heu-
reux que Pierre de Cleuville, Richard Mictes avait réussi à
s'échapper et à se mettre en sûreté en gagnant une contrée
où l'on reconnaissait l'autorité de Charles VII.
La preuve s'en trouve dans le registre de l'Echiquier de
1453, au folio 36o v<>, où se trouve un accord entre le fils
de Richard Mictes et un nommé Jean Le Jeune, au sujet
(1) Chéruel, ouvrage précité.
h
de la vente de 1426, dont nous avons parlé. Cardin Mictes
est indique dans cet accord comme fils et héritier de Ri-
chard Mictes, c lequel a voit délaissé le parti des Anglois
au devant du moys d'aoust 1429 et s'estoit retrait au parti
du Roi où il estoit aie de vie à trespas ». La date du décès
n'est pas indiquée. Certainement elle était antérieure au
6 août 1451, jour où nous voyons Cardin Mictes, se disant
61s et héritier seul et pour le tout de feu Richard Mictes,
en son vivant bourgeois de Rouen, vendre 4 1. de rente à
héritage, à Jean Basset, chantre de la Cathédrale.
Le même Cardin Mictes, se disant toujours fils et héri-
tier de feu Richard, vend diverses rentes de 60 s., de 40 s.,
de 41 s. i«r janvier 1452 (n. s.), dernier mai 1454, 7 fé-
vrier i457 (n. s.) (1).
Ces diverses ventes suffiraient à nous permettre de
supposer que Cardin Mictes n'était pas dans une brillante
situation de fortune.
Une transaction du 18 avril 1462 change la supposition
cû certitude. Elle prouve, en effet, qu'il avait fallu décré-
ter l'hôtel à lui appartenant, sis en la paroisse Saint-Eloi,
propriété de son père, à qui il avait pu être rendu après
1 expulsion des Anglais. Cet hôtel était passé en d'autres
mains; Cardin Mictes avait continué toutefois à l'occuper,
ma>* comme locataire, en vertu d'un bail qui lui avait été
Ju|t par Jean Gouel. Ne pouvant payer les loyers, il s'était
>u obligé d'accepter une résiliation en obtenant toutefois
du propriétaire un secours de 6 écus d'or, par pitié pour
le mauvais état de ses affaires et pour la grossesse de sa
femme.
NOTE SUR LE BOURG DE CAILLY
Cailly, encore qualifié de bourg, est loin d'avoir l'im-
portance qu'il possédait autrefois et qu'il conservait encore
(i) Tab. de Rouen.
6»
vers le milieu du *v* *:ec:e. a en juger par un aveu que
Pierre Br?que rencita- Roi. le 20 août 1431, pour le fief
Ju Piessi-. quart Je ne: assis en la paroisse de Bosc-G lie-
ra rd.
Dan- ce: aveu, ie note cène déclaration de Braque : «Je
doy faire au Roy le service qui ensuit, c'est assavoir :
quant le Roy notre seigneur vient en la ville de Cailli, en
la vicomte de Rouen, je le Joy atendre à la porte par où
il entrera en la dicte ville, un; esprevier sur mon poing, et
le doy convoyer iusques à l'autre porte et de lu y prendre
congé - fi).
Il y a longtemps qu'il n'est plus question de portes de
ville à Cailly ni du service féodal auquel était soumis le
seigneur du Plessis.
L'cpervier ou le faucon porté sur le poing était c msidérJ?
comme l'indice d'une position élevée, tout au moins d'une
qualité donnant le droit de chasse. On sait que les dames
sont souvent représentées, sur leurs sceaux, un oiseau sur
le poing. Le cheval et Tépéc parurent aux chevaliers un
signe plus caractéristique de leur profession, et c'est
celui-là que nous montrent quantité de sceaux conserves
dans nos archives.
FRAJS D'iNHl' NATION D'UN HAUT PFRSONNAGK ECCLÉSIASTIQUE
EN I 5Q I
A la tin du registre des baptêmes de la paroisse Saint-
Là de Rouen, 1 SSS-i 597, se trouve la note suivante, qui
(1) Archives nat. l\ 3o5, r.« lxiii. Par cet aveu Pierre Braque
déclare qu'il y a dans son fief un manoir et un colombier à pied,
qu'il a droit de « tor et ver », qu'il possède un domaine non
fierté de 3o à 40 acr.-s de terre labourable, avec 18 acre» de bois
à tien et danger, et un domaine fieflé qui lui rapportait de 10 à
12 1. de rente. C'était peu. L'époque était des plus malheureuses;
dans toute la Normandie, les terres avaient subi une dépré-
ciation considérable.
69
n'a aucun rapport avec le document auquel elle est jointe :
« L'enterrement de Mons. l' officiai îiist aynsy faict.
» Les Cordeliers portoint 12 cierges en façon de torches.
Les Augustins des simples cierges. Ung babelou portoit
le cierge du corps et un bablou à son costé.
» Six bablous portoint le corps.
» Ung chapplain rêves tu et ung homme avec ung man-
teau de deuil, quatre chanoines en surply portoint les
coingtsdu drap. Monsr l'évecque menoit le premier ba-
Woo. Mons. le président de Limesy le second. Mous. Boi-
ven le tiers.
"» Douze revestus en noir portoint douze torches et n'a-
. voint point de chaperon, mais ilz avoint les chapeaulx.
1 Passant par devant Herbenne (la cour d'Albane) et
revinrent par devant le portail des libraires.
» Signé : Dumouchel ».
La note n'est pas datée, mais elle peut l'être avec une
grande vraisemblance.
Nul doute que l'official dont il est question ne soit
Michel de Rouju, dit M. de S«-Agathe, sans doute du nom
de la cure dont il était pourvu, qui fut reçu, le 1 1 juin 1 574,
a 'a prébende canoniale vacante par la résignation de
f°ussaint Deschamps ; fut vicaire général de i5Sj à 1 5c>i ;
officiai de 1 5S 1 à i3oi, et conseiller au Parlement.
Le 10 septembre 1 588, comme vicaire général, il avait
autorisé, sous le bon plaisir des chanoines, les membres
de la confrérie des Pénitents, en l'honneur de saint Jérôme,
j /aire leur procession en la cathédrale.
Il mourut certainement en 1 591 , et antérieurement au
mois de juin de cette année.
A cette date Rouen était au pouvoir de la Ligue, à la-
quelle il avait dû se rallier, ainsi que M. de Croismare,
sieur de Limésv .
On voit figurer aux obsèques 1 évoque, qui ne peut être
que Jean de Lesly, évêque de Rosse, vicaire général du
70
cardinal de Bourbon, et M. Boyvin, que je crois être un
des fils ou le frère de Romain Boyvin, sieur du Vaurouy,
conseiller au Parlement.
Les obsèques de Michel de Bouju sont remarquables
par leur simplicité et par le soin avec lequel les rangs
étaient réglés. Elles durent avoir lieu le soir, après quatre
heures, suivant un usage suivi par le Chapitre de la Cathé-
drale jusqu'à l'époque de la Révolution.
NOTE SUR UN ANCIEN TERME DE SCULPTURE
Plusieurs fois déjà j'ai eu l'occasion de signaler l'emploi
du mot populo, poupulot dans l'énoncé de travaux d'art
(peinture ou sculpture).
Ce mot était encore en usage vers le milieu du xvn* siècle.
Je le trouve, en effet, employé dans un marché du 27 dé-
cembre 1644 (1), et de manière à ne laisser aucun doute
sur sa signification.
Le marché en question est fait par Alexandre Guérard,
écuyer, sieur de la Crique, de Soquentot et de Belmesnil,
secrétaire du roi, avec Nicolas Martin, maître menuisier
à Rouen, pour un travail de menuiserie et de sculpture à
exécuter, moyennant un prix de ijoo 1., en l'église des
Carmélites, en la chapelle Saint-Joseph.
Ce travail est ainsi désigné : • Une cloueson laquelle
portera de longueur 10 pieds et demi, et, de hauteur,
7 pieds et demi, sans comprendre les deux frontons qui
sont au dessus de la corniche où sont assis deux poupelots,
de hauteur de deux pieds et demi, tenans un cartouche où
sont les armes dudit sieur et un casque au dessus ».
(1) Registre du Tabellionage de Rouen (meubles). — Autre
marché avec Et. Desplanches imaginicr : « 3 images de Notre
Dame, ayant chacun un pcpelot sur le bras, » 1564. Arch. de
la S.-lnf, G. 28i5,
7*
M. Pelay demande si la fonction de porteries morts
était affectée à une catégorie spéciale d'employés. Il est
répondu que dans les villes c'était la Fabrique qui
devait y pourvoir; à la campagne les frères de Charité
s'acquittaient ordinairement de ce service. Au reste
les inhumations étaient généralement d'une grande
simplicité et ne rappelaient guère nos usages. Elles se
faisaient communément l'après-midi et souvent à la
tombée de la nuit. Le corps était porté à l'église où l'on
chantait soit les vêpres, soit les matines (en tout ou en
partie) ou les laudes des morts ; et la véritable cérémo-
nie des obsèques n'avait lieu que le lendemain à la
messe solennelle de Requiem.
Sommery. — Appuyé sur des inductions fournies
par des localités de Test de la France, M. Chevreux
suppose que ce nom est altéré du primitif Solimariaca,
appellation des villages gallo-romains. Les monnaies
gauloises ne sont pas rares à Sommery. Une autre dé-
rivation a donné Sonimare : il y eut un hameau de ce
nom à Hautot-Saint-Sulpice.
La séance est levée à quatre heures.
A. Tougard.
SÉANCE DU 26 OCTOBRE 1906
Elle ouvre à deux heures un quart, sous la prési-
dence de M. Ch. de Beaurepaire, vice- président.
Furent présents : MM. G. de Beaurepaire, Degla-
ligny, P. Le Verdier, Loriquet, Malicorne, Pelay,
Sarrazin, de la Serre, de Vesly et l'abbé" Tougard.
Se sont excuses : MM. Adeline, P. Baudry, Lefort
et Milet.
Le procès-verbal de la dernière séance est adopté,
après la rectification d'un nom propre, sur la remarque
de M. G. de Beaurepaire.
Tour Jeanne-d'Arc. — Comme complément d'in-
formation à ce qui vient d'être dit de l'ancien hôtel de
Mathan, M. Sarrazin expose qu'il a assisté à la séance
des Amis des Monuments rouennaîs, qui s'est occupée
du même objet. On .s'y est visiblement inspiré des
mêmes vîtes qui avaient prévalu dans la Commission :
aussi a-i-on insisté sur la plus grande facilité possible
d'accès à la Tour Jeanne-d'Arc. On peut d'ailleurs
compter sur les meilleures solutions pratiques, puisque
l'auteur des tracés, M. l'architecte Auvray, est membre
du Comité d'achat,
M. Pelay, rappelant que plusieurs dessins de l'hôtel
de Mathan, comme aussi du monastère de la rue des
Capucins, ont été présentés aux précédentes séances,
demande si M. le Président ne jugerait pas à propos
de publier dans le Bulletin les plus remarquables.
M. le Président approuve volontiers l'idée, sous la
seule réserve que les finances disponibles pourront im-
poser. Plusieurs membres insistent en faveur de cette
INTERIEUR DE LA CHAPELLE DU MONASTÈRE DES URS
-3
proposition, en faisant remarquer que nos procès-ver-
baux ne prodiguent pas les gravures.
En conséquence, M. Georges de Beau repaire a bien
voulu exécuter pour le Bulletin les deux dessins que
voici, et les a commentés de cette sorte :
NOTE RKLAT1VE A LA CONSTRUCTION DU MONASTÈRE
DES URSULINES.
La Commission des Antiquités ayant bien voulu décider
In reproduction de deux des clichés qui lui étaient pré-
sentés, qu'il nous soit permis de rappeler en quelques notes
les origines du couvent des Ursulines de la rue des
Capucins.
C'est au commencement du xvnc siècle que les Ursulines
vinrent s'installer dans le diocèse de Rouen (i).
Nous les voyons tout d'abord adresser des requêtes aux
échevins et au Parlement, à l'effet d'être autorisées a
^"établir officiellement et à prendre possession du collège
îles Bons- Entants dont l'archevêque leur avait fait don.
Le 23 avril iôi5, la ville s'oppose à leur établissement
j.irn cet ancien collège.
I)eu\ ans plus tard, les échevins n'accueillirent pas plus
:a\ orahlcment leur requête (21.
A cette époque, elles avaient déjà obtenu du Roi des
lettres patentes et de Mgr François de Harlay l'autori-
^-tîion de fonder leur maison « à condition quelles tien-
r oient collège pour les petites filles »■. L'archevêque les
i.iï»»riviit en outre « ii instruire les servantes les dimanches
e: îert-s et à offrir une retraite aux jeunes tilles du diocèse,
j . Ch. le Bcaurepuirc : Recherches sur l'Instruction pu-
bïiquc. II, l'.iS.
,^i Cii. *1j licaurepiiirc. Inventaire des arch. delà ville de
H -h'-ji, \. 11"* zi <:i a 3.
74
pour mettre leur pudeur à l'abri, tant que la gendarmerie
serait en garnison à Rouen » (i).
C'est grâce aux générosités de Mme d'Aclainville qu'elles
purent s'installer, tout d'abord, derrière les murs Saint-
Ouen, près du jeu de paume du Château- Rouge.
Le 4 février 1648, la ville les autorisait à établir leur
monastère sur la paroisse Saint- Vivien, rue de Coquereau-
mont, aujourd'hui rue des Capucins. A la satisfaction
générale, elles s'y livrèrent jusqu'à l'époque de la Révo-
lution à l'instruction publique. C'est ainsi que nous
voyons les conseillers-échevins délivrer un certificat dans
lequel ils attestent que « les Ursulines s'acquittent aussi
bien qu'on peut le désirer de l'instruction des jeunes filles...
en sorte que toute la ville a juste subject de satisfaction
des peines, vigilances et soins qu'elles prennent » (2).
Les travaux de leur nouveau monastère furent com-
mencés le 24 octobre i65i. On construisit alors, sous la
direction de leur supérieure, la sœur Marie de l'Assomp-
tion, le grand bâtiment situé actuellement au milieu des
jardins et qui est perpendiculaire à la rue des Capucins et
à la rue des Champs. L'entreprise fut confiée à Guillaume
Vincent et Jacques Gravois frères, maîtres maçons, sous
la surveillance d'Abraham et Pierre Hardouin, archi-
tectes. Jacques Leboursier fut chargé de la charpente.
ainsi qu'en témoigne un marché du 28 septembre i652(3).
Pour les balustres et « la potille de départ » de l'escalier
que nous reproduisons il fit appel, sans nul doute, au con-
cours du menuisier Jean Lefébure.
De i65i à i65ô, on avait dépensé 74,327 livres et Ton
eût vraisemblablement poursuivi le plan primitif si les
difficultés pécuniaires n'étaient venues arrêter les Ursulines.
Les dettes contractées par le fils de leur fondatrice les
(1) Arch. de la S.-Inf., D. 403 et suiv.
(2) Arch. de la S.-Inf., D. 405.
(3) Arch. de la S.-Inf., D. 40G.
exposèrent aux poursuites de ses créanciers et ne leur
permirent pas de tirer le moindre avantage des legs et
donations que M»« d'Aclainville leur avait faits; les
maisons qu'elles possédaient derrière les murs Saint-Ouen
furent incendiées ; enfin l'infidélité de leur homme d'affaires
les eût définitivement ruinées si la charité publique n'était
venue à leur aide.
Les cchevins eux-mêmes, revenus de leurs préjugés,
décidèrent, le 16 août 1707, « qu'on prêterait aux Ursu-
lines de Rouen, pour un an, quatre muids de blé pour leur
soutenir la vie pendant quelque temps, et les mettre en
estât de continuer les écoles publiques qu'elles ont toujours
entretenues et entretiennent encore tous les jours gratui-
tement pour l'instruction de la jeunesse ».
Après un long temps d'épreuves, les Ursulines reprirent
l'idée de compléter leur monastère.
Au mois d'avril 1746, l'architecte Gravois — un parent
sans doute des entrepreneurs de i65o — soumettait à la
supérieure, sœur Madeleine de Lamberville « les devis
qu'il convient de faire pour la construction d'un bâtiment
pour servir de chœur et d'avant-choeur ». Dans le même
acte, Gravois promettait de faire « les devis de leur église,
portail d'icelle, chapelle et bâtiments pour la sacristie ».
Les bases du marché étaient les mêmes pour la chapelle
et pour le chœur des religieuses. Michel Hongnard,
maître maçon, chargé de l'entreprise, les trouva trop
onéreuses et susceptibles de le ruiner.
Ses réclamations parurent justifiées, et pour t les murs
Je la chapelle, qui sont décorés d'architecture avec une
attique en dessus », il obtint d'être payé 70 livres la toise
au lieu de 55.
Quant au « portail, décoré d'architecture en dehors et
en dedans », il devait être payé 1 10 livres la toise.
Dans ce contrat, daté du 1 1 mai 1747, « le dit Hongnard
s'engageait de rendre la maçonnerie de l'église, prête à
76
recevoir le comble de la charpe a la fin du mois d'à oust
prochain ».
Les travaux du chœur et de la chapelle des religieuses
dont notre photographie représente l'intérieur, ces travaux
marchèrent de pair.
Le ier février 17-18, Jean-Baptiste Lefaye, maître
menuisier, faisait marché pour les stalles des religieuses et
pour la grande porte de l'église dont la dépense était arrêtée
a 5<)o livres.
Il s'engageait à faire le tout en deux ans et devait se
conformer aux avis de Gravois, architecte. C'est à peu près
vers le même temps que les Ursulines durent employer
l'architecte De France. Elles lui confièrent des travaux à
faire sur la rue des Capucins, travaux que rien ne semble
rappeler aujourd'hui.
La première pierre de la chapelle avait été placée et bé-
nite le 3i mai 1740, par Mrc Barthélémy Le Cordier de
Bigars de la Londe, haut doyen du Chapitre, supérieur
des Ursulines.
Le dimanche 10. septembre 1 75 1 , elle fut solennellement
consacrée par Mgr Jacques Richier de Cérisy, évêque de
Lombcz.
Elle le fut « ù la gloire de Dieu et en l'honneur de la
T. S. -Vierge, sous le titre de son Immaculée-Conception ».
C'est ce que rappelle cette dédicace sur marbre noir
placée au-dessus de la grande porte : Virgine immacula ta
patrocinante. G. de Bkaurepaire.
Correspondance imprimée. — Elle enregistre :
Cartulaire de . . . S. -Corneille de Compiègne, par
lechan. Morel, 1 '877-1216), Montdidier, 1904, in-40;
— Bulletin des Monuments r<<uennais, 1904; — Soc.
his t. et archéol. de V Orléanais : Mémoires, XXX;
Bulletin, i83 et 184; 1906, 2 livr. ; — Bulletin et
Mémoires de la Soc... de la Charente, 1904-5. An-
71
gouléme, igo5; i f. vol; — Bulletin hist. et philol.
du Comité, 1905, 3 -4, un fasc. ; — Mémoires de la
Soc.de Chalon-sur-Saône, IX; — Bulletin de la
Soc. des Antiquaires de P Ouest, janvier-juin 1906,
2 livr.; — Bulletin de la Soc... de Lan grès, y5 ; —
Bulletin de la Soc. Dunoise, 147; — Soc. hist. de
Compiègne : Bulletin, XI; Procès-verbaux, xnr, xiv;
1905, 1906; — Bulletin de la Soc. des Antiquaires
de Picardie; 1905,4; 1906, 1 et 2; deux livraisons;
— Bulletin de la Soc. des Antiquaires de la Morinie ;
18a; — Soc. des Antiquaires de France* LXV; —
Mémoires et Documents de la Soc. Savoisienne,
XLIII et XLI V, trois fasc. ; — Revue de VAvranchin,
1906, 2 et 3; — Soc. archéoL de POrne, XXV, 3;
— Congrès des Sociétés normandes, ire* Assises, le
Havre, 16-18 juillet 1903; Revue cathol. de Nor-
mandie, 1 5 mars 1 906 ; XV, 6 ; — Encore Louis
Desconte, par la comtesse chanoinesse Amicia de Vil-
larst. Revue héraldique, 1906; — Programme du
Congrès des Sociétés savantes à Montpellier en
iyoj ; et Circulaire ministérielle, afférente.
M. Cahingt, sou s- principal à Dieppe, offre aux
Archives de la Commission, la photographie d'une
pièce originale du xvi* siècle : l'acte de fondation
d'une confrérie à Osmoy. L'abbé Decorde en a publié
les parties essentielles, mais non le texte complet.
Cette reproduction semble d'autant plus à propos
que l'église d'Osmoy n'est plus paroissiale. L'humidité
qui y règne menace la pièce d'une destruction pro-
chaine.
Des remerciements sont votés à notre obligeant cor-
respondant.
M. de Vesly a le premier la parole pour la série des
communications suivantes :
Pet m lie. — Tombeaux de pierre. — Le 29 septembre
dernier, je recevais avis qu'une découverte archéologique
venait d'être faite à Petiville, commune du canton de
Lillebonne.
I .e iyr octobre je me rendis sur place afin de m 'assurer de
visu de l'importance de la découverte dont parlaient tous
les journaux.
J'appris bien vite que M. Duchesne, fermier de
M. Bovct, de Paris, était le patron des ouvriers qui avaient
fait la trouvaille ; que la découverte avait eu lieu dans le
bois des tombeaux, voisin de la ferme du Pas grillant.
C'est le nom donne au triège et qui est une altération de
« Pas glissant ». Il y a peu d'années, en effet, que la Seine
déposait encore des limons en cet endroit et en rendait
l'accès difficile.
C'est à 100 mètres à l'ouest de la ferme et sur le bord
de la route de Caudebec à Lillebonne qu'une carrière pour
l'extraction du sable a été ouverte; et, c'est là que deux
sarcophages de pierre ont été trouvés. Les couvercles en
étaient brisés et les ossements que ces tombeaux avaient
contenus avaient été déplacés. Tout le mobilier funé-
raire avait été enlevé. Cependant, grâce aux indications
recueillies, j'ai pu reconstituer, à peu près, l'état de la
découverte de Petiville.
Les deux cercueils trouvés étaient placés à 6 mètres en-
viron de hauteur au-dessus du fond de la carrière (niveau
de la route) et à om3o au-dessous du niveau du sol; ils
étaient l'un près de l'autre et orientés du N.-O. au S.-E.
L'un était formé de deux parties avec alèses, mais tous
deux avaient été taillés dans le calcaire parisien ou pierre
de Vergelé.
Leurs dimensions semblables étaient : longueur : i"o,5;
largeur, a la tète, om 65; aux pieds, om4o; ces mesures
79
prises en dehors : l'épaisseur des parois était de omio.
Un des cercueils renfermait deux crânes entiers ; l'autre
n'avait contenu qu'une seule sépulture.
Le mobilier de la plus complète se composait : d'un
scramasaxe très oxydé de om42 de longueur ; d'une boucle
de ceinturon, avec contre-plaque ronde en bronze. Cette
plaque était décorée, au centre, d'une tète qu'encadraient
des méandres, des torons, etc. . .
C'est un type souvent vu par l'abbé Cochet et dont plu-
sieurs spécimens sont dans les vitrines du Musée des Anti-
quités.
Un petit vase en terre grise a été recueilli avec ces
objets, ainsi que deux monnaies. L'une de ces médailles
est en potain et très fruste : elle ne peut être lue. L'autre,
qui est en bronze, est mieux conservée. On peut y voir :
à TA/, l'effigie de Constantin Ier, revêtu de la cuirasse et
regardant à droite, et lire l'exergue Constantin vs avg ; au
R/, le soleil debout avec la légende soli invicto comiti.
La médaille qui n'a pu être lue laisse apercevoir au R/
la trirème avec le Gubernator debout à la proue. Elle
appartient à Probus ou à Posthumus ?
Tout l'intérêt de la découverte réside dans ces deux
médailles, qui permettent de fixer à la fin du 111e siècle,
c'est-à-dire à l'époque des premières invasions, les sépul-
tures de Petiville. On se trouverait donc en présence de
barbares ayant envahi la Gaule par la baie de Seine.
Cependant la découverte de Petiville conduit à d'autres
observations :
La première concerne la décoration de la plaque du
ceinturon. Elle est caractéristique avec la tète centrale
entourée d'entrelacs et de frettes, et peut servir à recon-
naître les hordes auxquelles appartenaient les envahis-
seurs ;
La seconde concerne les tombeaux de pierre. Tous ceux
que nous avons exhumés avaient des dimensions iden-
tiques, c'est-à-dire variaient d'une largeur de o^ôj à om65
8o
a lu tête et de oni3o à om40 aux pieds. La longueur seule?
était très variable selon la taille du sujet inhumé.
Tous les cercueils que Ton dénomme de « Pierre de Saint-
Leu et de Vergeté » sont sortis des mêmes carrières situées
dans le bassin de la Troésne, près de Gisors (1 ). Ils sont sou-
vent formés do deux parties; le fond de l'une dépassant de
quelques centimètres la section des bords, ce qui permet-
trait l'emploi d'alèses sur les côtés pour le raccordement
et les variations en longueur.
(Jette disposition offrait encore l'avantage d'un arrimage
plus facile dans les bateaux; car c'était évidemment par la
Seine que s'effectuaient les transports.
Il m'a paru intéressant de noter ces observations :
Lillebonne, — En procédant à des travaux de nettoyage
que j'avais prescrits dans le Théâtre romain, le gardien de
ce monument a recueilli un certain nombre de débris de
poteries antiques.
Dans le lot, j'ai reconnu un rebord de vase déversoir en
terre rouge et a mufle de lion, sur lequel se lit très distinc-
tement la marque du potier : geminvs.
Cette marque a été signalée, la première fois, en 1845,
par l'abbé Cochet, lors de la découverte du cimetière
gallo-romain de Neuville-lc-Pollet.
Depuis le nom de geminvs a été reconnu par M, I. De-
chelette (Les Vases céramiques ornés de la Gaule romaine)
sur un fragment de moule trouvé h Lezoux et lu sur un
gratine de la collection Coroy.
M. Maillet du Roullay a inscrit le nom du potier dans
la liste qu'il a dressée des siglcs relevés au Musée des
Antiquités (année 1880, t. V, page 208). Et M. Seymour
(1) M. le général Jourdy et M. Raoul Fortin, deux géologues
très experts, ont reconnu dans le calcaire employé pour les cer-
cueils, les Microlitcs et les Orbitalites complanata, fossiles carac-
téristiques du Tertiaire parisien (Vcxin français, parties com-
prises entre les vallées de l'Eptc et de la Troesne).
8i
à* Ride, cité par I. Dèchelette, donne pour1 notre musée,
l« trois marques suivantes :
Mr. gkmini. f — mf gem — gemini ma. La marque trou-
vée à Lillebonne viendra donc s'ajouter à celles déjà
possédées par le Musée de Rouen et donner la variante
CKMfN. M.
Il est assez curieux de remarquer que les vases à déver-
soirs et à mufle de lion ont été particulièrement trouvés
dans notre région : ils devaient servir à préparer un mets
local. On en fixe la date à la fin du 111e siècle. Le graffite
malheureusement incomplet, tncaii..., a été relevé sur
le bord d'une grande terrine.
Lillebonne a encore livré une autre découverte pendant
le mois d'octobre 1 906.
Des ouvriers, employés à creuser des tranchées pour
placer les tuyaux de la nouvelle distribution d'eau de la
ville, ont découvert, vis-à-vis le n° 61 bis de la rue
César i ne, un tombeau de pierre.
Ce sarcophage, qui a été transporté dans le musée lo-
cal (1), ne présentait ni ornements ni inscriptions. H était
formé de deux parties et mesurait in>8o de longueur, om45
de largeur à la tète et om35 aux pieds.
Deux squelettes gisaient dans ce cercueil. Celui qui pro-
venait de la première inhumation occupait le fond du sar-
cophage, tandis que le second cadavre, ployé en deux,
avait été placé sur le premier. Les inhumations succes-
sives sont assez fréquentes dans les cercueils de pierre.
Dans la même rue Césarine, les fouilles ont également
montré de nombreux ossements humains, des subs-
(1) Cette mention amène à discuter de nouveau les avantages
Jet collections locales, comme aussi les craintes qu'elles peuvent
inspirer. On signale l'état peu satisfaisant du musée de Ncuf-
chitel et de celui de Caudebec. M. Deglatigny insiste pour la
garantie d'un Conservateur nommé par la Municipalité, et sur
un traitement fourni par elle.
6
82
tructions gallo-romaines, et un passage souterrain en face
le n° g3.
L'aqueduc romain a été aussi rencontré dans la rue
Césarine, qu'il traverse, entre les nM io5 et 107.
Dragages de la Seine. — Dans les sables des dragages
exécutés h Oissel et déposés entre les îles, vers le Port-
Saint-Oucn, nous avons trouvé, M. Deglatigny et moi.
une médaille en bronze du pape Innocent XI.
Cette médaille mesure omo38 de diamètre. Sur la face >
on voit la figure du Souverain Pontife, gravée par fraw-
trani, et on lit : innocentivs. xi. odescalchvs pon. m. Sur
le R/, le pape est porté sur la sédia gestatoria et bénit les
fidèles. En exergue cette légende : innocent icanibvs et
mvndo corde, qui forme un jeu de mots avec le nom du
Saint- Père.
Innocent XI (161 1-1689) succéda a Innocent X en 1676.
La médaille n'a donc pu être frappée qu'entre les années
1676-1680.
Alifay. — Poignard en silex. — M. Yvan Lemaître a
offert au Musée des Antiquités une magnifique lame en
silex mesurant om200 de longueur et d'un seul éclat, trou-
vée dans les terres de la briqueterie qu'il exploite à Alizay.
Cette carrière a déjà donné de nombreux instruments et
armes du type de la pierre taillée, décrits par M. Lan-
celcvée d'Elbeuf; mais jusqu'à ce jour, elle n'avait fourni
aucun poignard.
L'arme d'Alizay, quoique moins belle que celle possédée
par le Musée d'Evreux, n'en est pas moins un exemplaire
remarquable de l'industrie de l'homme préhistorique.
Edicule de Saint- Valery-sous-Bures. — La commune
de Saint-Valery-sous-Bures, incitée par un marchand d'an-
tiquités, a demandé l'autorisation préfectorale pour alié-
ner le terrain de l'ancien cimetière de Saint- Valéry et du
monument qui s'y dresse encore aujourd'hui.
83
Ce monument est ce qui reste d'un ancien Calvaire mu-
tile à la Révolution et le seul vestige encore debout de
la paroisse de Saint-Valéry.
L'église, desaffectée dès i835, a été démolie en 1866, et
les matériaux de ses murailles ont servi à réparer l'église
d'Osmoy autour de laquelle se sont groupées les chau-
mières de l'antique village.
Legros orme, attribut légendaire de l'apôtre du Vimeu,
a été abattu par un ouragan, en i833, et ses rejetons sont
aujourd'hui des arbres qui limitent le petit enclos du cime-
tière.
L'antique calvaire mériterait, à ces titres, d'être con-
servé.
Il est encore curieux et digne de fixer l'attention par ses
véritables qualités artistiques. Tous les écrivains qui se
sont occupés de l'histoire du Pays de Bray ont mentionné
Tédicule de Saint-Valery-sous-Bures et sa belle conser-
vation due au grès dans lequel il a été sculpté.
M. l'abbé Decorde a, je crois, décrit, le premier, la base
du monument ornée de chutes de fleurs de lis entre
lesquelles on lit le nom de Jacques fovrnel, le donateur,
et la cordelière dont les enroulements et les nœuds déco-
rent In moulure principale.
Le savant abbé s'est également complu a analyser les
sculptures du cloisonnement de la colonne : dauphins,
coquilles, rieurs, fruits, etc. Il a donné la hauteur totale
de Tédiculc, qu'il a fixée à dix pieds, et la lecture de l'ins-
cription gravée sur le chanfrein du piédestal : ceste f fvst
t . LAN DE GRACE MIL V CENS I. *. PRIÉS IMEV POVR EL.
Chargé par M. le Préfet de visiter l'édicule de Saint-
Vaiery, j'ai reconnu que la description jadis faite par
M. l'abbé Decorde était des plus sincères.
\jà mensuration a donné les chiffres suivants : soubas-
sement, iM25; colonne, 2 mètres r= 2m25. C'est, à quelques
centimètres près, la hauteur approximative fixée par
S4
l'historien du canton Je Londinicres* La lecture de l' ins-
cription seule pourrait être contestée.
J'ai, en effet, lu mil v cens I (i5oi), au lieu de la date de
mil v cens i. (i55o) donnée par l'abbé Decorde. Cepen-
dant, je ne voudrais pas être trop affirmatif : caria lecture
des lettres est très difficile par suite du plan incliné (chan-
frein) sur lequel elles sont gravées. J'aurais même aban-
donné mon observation, si le style du monument ne fixait
pas la date de son érection plutôt à 1 5oi qu'à Tannée i55o.
A cette dernière date, François I« était déjà remplacé,
depuis trois ans, sur le trône de France par Henri II et
Bullaut, De L'Orme et Lescot préludaient ù l'exécution
des chefs-d'œuvre de la Renaissance française, tandis que
tous les caractères de l'ancien calvaire de Bures trahissent
l'époque de Louis XI l et l'avènement du style François 1er.
Quoiqu'il en soit, j'ose espérer que la Commission vou-
dra se joindre à moi pour faire ajouter l'édicule de Bures
sur la liste des Monuments historiques du département de
la Seine-Inférieure.
Mes collègues de la Commission seront également d'avis
de faire transporter au Musée des Antiquités le fragment
du croisillon qui, aujourd'hui, roule sur le gazon. On évi-
tera ainsi qu'il ne suive les débris déjà disparus, et, je le
dirai clairement, qu'il ne soit dérobé par les marchands
d'antiquités qui parcourent les campagnes.
M. Pelay proposerait que, sans se borner au classe-
ment, on rétablît le croisillon au sommet de Pédicule.
A quoi M. de Vesly répond que la chose est imprati-
cable, le haut de la croix ayant disparu, aussi bien que
l'autre croisillon. L'abbé Tougard rappelle qu5à Yville
une restauration semblable, qui se présentait dans des
conditions plus favorables, n'a pu aboutir.
M. de Vesly insiste sur l'intérêt qu'il y aurait à sau-
ver cette antique sculpture par l'hospitalité du Musée,
85
comme aussi à classer la base du calvaire à cause des
souvenirs et de l'ancienne division topographique
qu'il rappelle. — La proposition est adoptée.
M. de Beaurepaire inclinerait à voir un nom
d'homme dans le lieu dit : « Pas grillant ». Quant à
la c rue Césarine », cette appellation n'est pas an-
cienne ; il n'y faut voir qu'une déformation d^un terme
assez semblable par le son, qu'on rencontre sur d'an-
ciens plans.
Incheville. — Le camp de Mortagne. — M. de
Vesly fait l'utile rectification que voici :
« Ce camp a, depuis fort longtemps, exercé la saga-
cité des archéologues. MM. Hardy, Varambaux et
l'abbé Cochet, etc., ont tour à tour décrit la topographie
de cette enceinte, les découvertes qui y ont été faites,
ainsi que les dimensions de la grande levée de terre
située au sud-est, vers le hameau de Breuilly.
» Les proportions du vallum ont été vérifiées par
M. Deglatigny, un jeune officier d'artillerie et moi. II
convient de les rétablir comme il suit :
h Le vallum est, aujourd'hui, composé de trois
parties ayant respectivement, en allant du sud au
nord : i6im26o -\- 76,80 -}- 96 mètres = 344m40.
> C'est donc une longueur totale de 34-5 mètres en
chitfres ronds, qu'il faut noter pour celte fortification,
au lieu de celle de 82 mètres donnée par tous les
auteurs.
» Il faudrait également vérifier la hauteur de
l'escarpe, laquelle, en quelques endroits, atteint 8 et
o mètres au-dessus du fond du fossé. »
M. de Beaurepaire assure que ce lieu fortifié a joué
un rôle important dans notre ancienne histoire.
86
Deux clochettes ayant été confiées à l'abbé Tougard,
il a jugé à propos de les soumettre à la Commission.
La plus grosse fait tout d'abord hocher la tête à quelques
confrères, et bientôt M. Loriquet ne craint pas de dire
que son inscription, en caractères du xme siècle, a été
fondue au xixe. (Plus d'un amateur pourrait avouer
tout bas qu'il s'est payé cette déception, il y a une
vingtaine d'années.)
La plus petite, qui se date résolument de 1 545 et se
recommande par une inscription inintelligible, n'ins-
pire pas plus de confiance.
Inscription commémorative. — Le secrétaire s'est
vu offrir par un membre de la municipalité, M. Hou-
zard, aux mains duquel elle était venue, une plaque
en étain (143™/™ X 80), provenant du premier monas-
tère des Ursulines, rue des Capucins.
On y lit l'inscription suivante, en capitales de 4m/m
de hauteur, encadrées d'un double filet, et gravées en
creux à l'aide de poinçons :
CETTE YMAGE A ÉTÉ DONNÉE
PAR UNE PERSONNE PIEUSE
A LA MÈRE TOUGARD DITE
DE S" PLACIDE SUPÉRIEURE
EN L'ANNÉE Ï813.
Fût-il pour lui un souvenir de famille, qu'elle n'est
vraisemblablement pas, l'abbé Tougard estime que la
véritable place de ce petit mémorial est dans le Musée
des Antiquités, où il rappellera la bonne Commu-
nauté qui vient de disparaître.
Dalle tumulaire. — La mention de Lillebonne
enfin persuade le secrétaire de ne pas remettre à plus
87
tard la communication d'une photographie, de trop
modestes dimensions malheureusement ( 1 38m/m X 60),
que M. l'abbé Thibault, vicaire de Lillebonne, lui a
envoyée le 28 août. Elle représente une belle dalle
tumulaire de l'ancienne église Saint-Denis, que M. le
Vicaire a pu reconstituer.
M. de Vesly ajoute qu'il l'a même reproduite par
un beau dessin qui orne le musée de Lillebonne, et il
loue le zèle archéologique de ce jeune ecclésiastique.
Au-dessus des deux personnages, encadrés par une
sorte d'édicule, portant aux angles les mots Religio, Pie*
tas, Clementia, Justitia, se lit l'inscription ci-après :
Hic reqviescvnt in chisto
cineres viri nobilis pietate meritisqve
gravis magistri ioannis chapelle
qondam in pontificio
cœsareoque ivre doctoris nec non
vrbis ivliobonœ prœtoris
cœnobiiqve b. M. de voto vice comitis
cpqvissimi simvl et charissimœ eivs
sponsœ ioannœ dv tallvs fatofvnctj
ille anno salutis m0 qvingentes.
Qvinqvag. qvinto pridie idvs
octobris dvobvs ctfinis hœc prœcessa
vna conditi cineres memoriœ
felicis ionnœ et mcolai de chapelle
eorvmqvc spov.sarvm
orate pro eis
p. dviardin cons. régis xvianissimi
cons. nec non sccreîvs tancred.
S. r. de collebosc hallcbosciqve
prœtor avis maternis.
Acte français du XIIl" siècle. — A une demande
88
de communication, M. Malicorne répond qu'il sou-
mettra volontiers à M. le Président une pièce du
xme siècle qu'il croit intéressante, ne fût-ce par sa
rédaction ou langue vulgaire.
Hommage à Corneille. — Comme dernier écho du
troisième Centenaire de notre grand poète, M. Pelay
met sur le bureau deux brochures relatives aux fêtes
données en son honneur dans le Grand duché de
Luxembourg. Une des couvertures reproduit le beau
portrait par Michel Lasne.
Les anciens brodeurs de Rouen, — M, le Président
termine les communications en présentant une petite
liasse de notes sur les brodeurs de Rouen. Leur
industrie fut longtemps florissante et remarquable
dans notre ville; mais il a cru prudent de négliger les
documents des derniers siècles, où il est à craindre
qu'au lieu de véritables artistes, on n'ait plus affaire
qu'à de simples marchands de produits fabriqués au
dehors.
LA BRODERIE A ROUEN
Pour justifier la communication que je me permets de
faire à la Commission, il me semble à propos de rappeler
ce que M. de Labordedit de la broderie dans sa Notice
d.'S émaux, bijoux et objets divers exposés au musée du
Louvre :
« L'état sédentaire des femmes, leurs aptitudes aux tra-
vaux de l'aiguille et l'emploi varié qu'on fit, dans une vie
agitée et peu stable, de vêtements et tentures brodés,
expliquent le maintien, au moyen àgc, de l'art si ancien
de la broderie, sa supériorité sur la peinture dans les pre-
89
rai ers siècles et la concurrence sérieuse qu'elle lui fit jus-
qu'à la fin du quinzième. Je ne sais pas de plus grand
service à rendre aux arts que d'écrire une histoire de la
broderie; ce serait, non pas le complément, mais l'intro-
duction et l'accompagnement obligé d'une véritable his-
toire de la peinture. L'une et l'autre nous manquent...
Dire qu'elle (la broderie) était appliquée à tout, que les
peintres les plus célèbres consacraient presque exclusive-
ment leur talent à faire les cartons qu'elle exécutait avec
une habileté de reproduction merveilleuse, c'est montrer
son importance et expliquer, en présence d'un grand
nombre de peintres que nous fournissent les documents,
les rares mentions qu'ils font de leurs tableaux peints ».
Sans m'exagérer l'importance des notes que j'ai relevées
dans les textes divers qui ont passé sous mes yeux, je
m'imagine qu'on ne les trouvera pas absolument inutiles
pour l'histoire de la broderie dans la ville de Rouen, sujet
trop spécial pour avoir trouvé place dans le bel ouvrage
qui a été consacré à cet art par M. de Farcy. Voici d'abord
les notes qui se rapportent à la fin du xive siècle et au
xv« siècle.
ASSOCIATION ENTRE GENDRE ET BEAU-PERE
Oct. 1 36 1 - — « Johan Bourdon, tant pour lui que Guil-
la urnes, sa famé, s'oblige a ce que luy et sa dicte femme
serviront Rcgnault Le Prévost et Laurenche, sa famé,
père et mère de la dicte Guillaumes, du mestier de casu-
blcrie...; et pour ledit mestier aprendre et pour trouver
audit Johan et a sa dicte lame, les nécessaires dessus diz,
ledit Johan en donna audit Regnaut et à sa dicte famé
vi« riorins d'or royaux ». (Tabellionagc de Rouen, Reg. i,
f' i 34 \°.)
APPRENTISSAGE D'OUVRIERS BRODEURS
Février 1 36<> (n. s). < Philippe Gueroult et Rogicre, sa
go
famé, s'obligent h ce que leur filz servira Jehan d*Oissel,
du mestier de brouderie jusques à huit ans de Pasques
prouchain venant, par ainsi que ledit Jehan sera tenu à
lui montrer et aprendre ledit mestier bien et deuement,
et à lui trouver boire, mengier, feu, lit et hostel, si comme
à son estât appartient; et les dis père et mère trouveront
à leur dit fils vestir et chaussier bien et souffisamment,
afin que il puisse faire le dit servisse, c'est assavoir pour
mi 1. 1. que les dis mariez en paieront audit Jehan, par
chascun an x s. » (Tab. de Rouen, Reg. 2, f° 276 v°.)
i<* mars 1418. — a Pierre Le Roux, d'Elbeuf, alloue son
fils Jehan à Jehan Le Huchier, dit Fareluche, broudeur à
Rouen, pour apprendre ledit mestier pour vi ans. Pierre
Le Roux paiera xn 1. de Tan ou xn s. par an et un boissel
de poix blans au terme S. -Michel ». Le maître lui four-
nira hôtel, manger, etc., et lui donnera en la fin des six
ans, une houppelande de 45 s. (Tab. de Rouen, Reg. 1 8, f° 2 .)
ALLOUEMENT D'OUVRIER BRODEUR
Août 1411. — « Ostclin Le Sauvage, de Broecelles
(Bruxelles) en Breban, broudeur, confesse soy estre a loué
du jour d'uy jusques à la S. -Jehan-Baptiste prochain
venant, à Lyonnet de Montegny, paintre et broudeur (1),
pour le servir bien et loyaument du mestier de brouderie,
en toutes choses licites et convenables en quoy il le voul-
dra enbesongner ledit temps durant, parmy ce que ledit
Lyonnet îuy sera tenu paier x 1. 1. ainsi que il le servira,
avec une paire de cauches et despens de boire et mengier
bien et honnourablement selon son estât, et promist faire
(1) Probablement peintre verrier : 24 février 1404 (n. s.),
amende prononcée par le Chapitre contre Lconet de Montigny,
peintre verrier, demeurant en la paroisse Sl-Nicolas-le-Peintcur
(G. 2120). Il faut croire que la réputation de cet artiste s'était ré-
pandue au loin puisqu'il lui venait un apprenti de Bruxelles.
9i
et parfaire ledit service, oblige corps et biens •. (Tab. de
Rouen, Reg. 14, fo iz3 v°.)
FOURNITURES EN TRAVAUX DE BRODERIE •
2i janvier 1422 (n. s.). — « Thierry Locsel, brodeur,
reçoit 3o 1. t. faible monnaie, pour avoir assis une livrée
de vermeille broudé à i3 robes, appartenant à Guillaume
Coq, anglais, et avoir trouvé soie et autres étoffes qui au-
dit métier de broudeur appartient ». (Tab. de Rouen,
Rcg- *9> fr 298 v°.)
27 janvier 1422 (n.s.).— t Thomas Bridon (i)et Regnart,
broudeurs, demourans à Rouen, confessent avoir mar-
chandé, ensemblez et chascun pour le tout, à noble et
puissant seigneur Monsr le conte de Salbery et du Per-
che (2), de lui faire bien, deuement et loialment du mes-
tier de brouderie deux draps, l'un de brunette et l'autre
sanguin, contenant chascun six aunes pour apliquer à
faire deux robes longues, et icelle broudeure faire tout
jouxte et selon ce que contenu est en deux patrons et
deviz sur ce fais, dont ledit seigneur en a l'un devers soy,
et lesdits broudeurs Pautre, laquelle besoigne ilz seront
tenus et promistrent rendre... l'un dedens le premier
jour de ma y prouchain venant, et l'autre le plutôt après
que faire se pourra, sans entreprendre nulle autre besoine,
et y besoingnier continuellement sans intervalle, c'est mar-
(1) Thomas Bridon était anglais d'origine : « Jouen de Rode-
mare, mercier, à présent demourant à Rouen et natif du païs
d'Angleterre, et Thomas Bridon, son comperc, broudeur, natif
An lit pais, demourant à Rouen », etc., 142 1. (Tab. de Rouen,
Rcg. 19, f" 2S0 v°.) On retrouve des Bridon, brodeurs à Rouen,
longtemps après l'expulsion des Anglais.
(2) Thomas Montacute, comte de Salisbury, chef de l'armée
anglaise, blessé au siège d'Orléins, le 24 oct. 1428, décévié des
suites de ta blessure à Mcung-sur-Loire, le 28 o:t., même
année.
02
ché fait pour et parmi ce que ledit Monsrle conte sera tenu
paier aux dis ouvriers, pour faire et parfaire ladicte be-
soingne et y trouver à leurs despens toutes matières et
estofflts à ce faire, tant d'or de Cyppre (i) que de soie Je
plusieurs couleurs, jouxte ledit devis, la somme de vn« no-
bles d'or (2) ou monnaie à la valleur d'iceulx, donc présente-
ment lesdis broudeurs se tindrent pour paiez et contens
etc. de la moitié d'icelle somme; et le résidu mon dit sr
leur promet et sera tenu rendre et paier quant ladicte
œuvre et besoingne sera faicte; et promistrent lesdis brou-
deurs faire et parfaire bien et deuement ladicte besoingne
et rendre preste aux termes, ainsi et par la manière que
dit est, sur paine de vin" nobles d'or à appliquer au prof-
fict d'icellui sr; obligent les parties l'un à l'autre biens, et
lesdis broudeurs corps. Présens à ce Jeban Dubost, bour-
gois et demeurant en la paroisse S.-Lo de Rouen, et Mar-
tin Le Roy, demeurant en la paroisse S.-Denis de la dite
ville, qui de Taire et parfaire ladite besongne ouvrage bien
et deuement par la manière dessus déclérée pleigerent les-
dis broudeurs, et à ce obligent chascun pour le tout tous
leurs biens, etc. Présens : Loysct Le Clert et maistre
Jacques, clert dudit seigneur t. (Tab. de Rouen, Reg. 19,
f° 3o2 v°.)
Lundy vejour de juing 1111™ et onze (1 3pi). — « Pierres
le Bourguegnon, broudeur, quicongnut et confessa rendre
toute preste une chambre blanche de sarges (3) qu'il lui
(1) « Fil d'or importé en Europe... Sa vogue créa la contre-
façon, et c'est à Gênes surtout qu'elle se développa. Mais là,
comme partout où ces fils furent imités, ils conservèrent le nom
de fil d'or de Chypre ». — M. de Laborde, ouvrage précité.
(2) Un prix aussi considérable suffit à donner une idée de la
richesse du costume du comte de Salisbury.
(3) L'expression chambre désigne les tapisseries, tapis et ten-
tures de toute sorte qui composaient l'ameublement d'une
chambre, plus ordinairement d'une chambre à coucher « Noble
homme Monsr Jehan de Gravi lie, chevalier, confesse devoir à
0
a baillée d'une dame et d'une chainture à un tours, es-
criptc de lettres d'or où aura escript : Espance (Espé*
rance?) la dame semée de clés jouxte le devis dont ilz
sont àaccort, dedens la S - Martin d'esté prochain venant,
pour laquelle broudeeure faire il doit avoir xx frans. Pre-
scris ad ce Pierres Berenguier, selier, Thomas Paen et
Robin Berenguier, tous de ladicte paroisse S.-Jehan-sur-
Renelle, qui de ce le piégèrent et obligèrent corps et
biens ». (Tab. de Rouen, Reg. 5, f° y 5 \°.)
Dans la rédaction de cet acte, qui se réfère évidemment
a un acte antérieur non transcrit, il est fâcheux qu'on ait
oublié de désigner par son nom les personnages pour qui
la broderie était faite (î).
Les brodeurs de Rouen formaient une communauté sou-
mise à des ordonnances qui lui avaient été données par les
baillis. Par suite des divisions intestines ou des guerres
qui, durant la première moitié du xve siècle, désolèrent le
pays, il était arrivé que ces ordonnances avaient été mises
en oubli. Après la réduction de la Normandie sous l'auto-
rité de Charles VII, le bailli de Rouen, Guillaume Cousi-
not, les fit rechercher, et, après avoir invité les brodeurs
Je la ville a en prendre connaissance et à examiner en-
semble ce qu'il y avait a en retenir ou à y changer et à
lui soumettre leurs observations, il rédigea de nouveaux
statuts qui furent pendant longtemps la charte de leur
communauté. Ces statuts portent la date du 12 mars 1458.
Un nous sont connus par un viiimus de Pierre Daron,lieu-
Bertin D^ la Marche, bourgeois de Rouen, 82 1. 5 s. pour vendue,
hail et livrée de chambres en draps d'or et de soie », mars 1408
;n. s.». (Tab. d^ Rouen, Reg. i3, f° i3o.) — La S.-Martin d'été
se célébrait le 4 juillet.
il) M. Quicherat parle d'une houppelande sur la manche de
Uqurlk* un prince de la maison d'Orléans avait fait graver les
vers et la musique d'une chanson commençant par ces mots :
• Madame, je *uis tout joyeux ». Séance de l'inauguration de
V Ecole des Chartes, 1847, p. 3'o.
94
tenc.nt général du même bailli, du i5 juillet 145S, vidimus
conservé aux Archives de la ville de Rouen, tiroir i5/2.
Nous savons par le préambule des lettres de Cousinot
les nom s de la plupart des maître* et ouvriers, qui formaient
alors la communauté des brodeurs. C'étaient : * Richard
Thcrouîde dit Caadry, Lambert Y vain dit de Liège, Jean
Dufour, Robinet Bourdon. Jean Bréant, Jean Du Homme,
Cardinot Des Yjuîx. Robinet Des Chastcaulx, celui-ci se
faisan: fort pour Thomas Bridon, son grand-père et Pierre
Baudry. tous déclarant a^ir pour eulx et eulx faisans fort
pour lc< autres >.
Ces stuats nous ont paru mériter d'être publics in-
exten>o à la suite de ce mémoire. Je n'y relaterai ici qu'un
petit nombre d'articles. La communauté formait une con-
frérie sous le nom de Saint-Clair, et c'était le jour de la
fête de ce saint que les maîtres, chaque année, procédaient
à l'élection de leur nouveau garde (1).
Cette confrérie avait son siège en l'église des Carmes,
parce que c'était prés de là, notamment dans la rue des
Carmes, que la plupart des brodeurs avaient leur domicile.
Chaque maître ou maîtresse ne pouvait avoir qu'un
apprenti/ ou une apprentisse et un valet ou une cham-
brière ; ainsi on assurait de l'ouvrage pour tous, et une
sorte d'égalité était maintenue entre les confrères. Le
temps de l'apprentissage était de six ans, comme il conve-
nait p->ur un métier artistique dont la pratique exigeait
des connaissances variées et une habileté difficile à acqué-
rir. Il était, suis peine d'amende, interdit de travailler aux
jours de « dimence, de féte> de Dieu (2), de Notre Dame,
(1) M. Ouin-Lacroix se trompe en donnant à cette confré-
rie, pour patronne, Notre-Diimc-dc-la-Recouvrance ; il est à croire
qu'il y a eu confusion entre patronne de h Confrérie et patronne
de la chapJlc où la Confrérie av.ût son siège.
(2) Comme Noël, l'Epiphanie, l'Ascension, qui étaient des fêtes
mobiles.
Aujourd'hui l'Ascension seule est réputée fête mobile. — Ces
95
I Je S.-Jehan-Baptiste, des douze Apôtres, sinon pour le
t Roy, la Royne, leurs enfans et frères ou autres, en cas
[ neccessifs et grant besoing » ; auquel cas fallait-ii encore
obtenir l'autorisation des gardes ou de la justice.
L'épreuve pour la composition du chef-d'œuvre, exigé
pour la réception à la maîtrise, se faisait dans des condi-
tions qui en garantissaient la sincérité. On veillait aussi
à ce que Ton n'employât dans les broderies que des ma-
tières d'excellente qualité, telle que l'or de Chypre, consi-
déré comme bonne étoffe. Les ouvrages où auraient été
employés l'or et l'argent de Bassin ou de Lucques (i), qui
étaient de petite valeur, ne pouvaient être exposés en
vente c sous peine de forfaiture, sans appeler à ce les
gardes », ni être tolérés qu'à la demande de ceux pour qui
la besogne se faisait, et par le congé ou autorité de justice
ou des gardes.
Ces statuts furent invoqués en 1483, dans un temps où
la communauté des brodeurs n'avait pas moins de trois
gardes (Jean Dufour, Jean Gaudri et Colin Gibert), ce qui
fait supposer qu'elle devait être assez nombreuse.
Un des membres de cette communauté, Guillaume de
Liverne, fut poursuivi, cette année-là, devant le lieute-
nant général du bailli de Rouen pour avoir injurié Colin
Gibert, en l'appelant larron parjure; mais il le fut égale-
ment pour le fait d'avoir contrevenu aux règlements et sta-
tuts « en ouvrant d'or de Bachin en 14 pièces de casubles
et Jeux contrautels •. Il fut condamné comme il devait
l'être; mais en même temps, il prit, de son côte, à partie
le> gardes qu'il accusait de n'avoir point eux-mêmes ob-
serve les règlements, comme on le voit par la sentence
suivante :
s»at its n'entcndraient-ils pas par fêtes de Dieu, la Transfiguration
et autres fêtes de N. S.
'i) « Lucques, dit M. de Laborde, ouvrage précité, était Tune
des villes de l'Italie où l'industrie prit le plus grand essor. Cet
or était inférieur en titre à celui de Paris ».
96
i3 décembre 1483. — c Sur ce que le procureur substi-
tut du roy notre sire et les gardes du mestier de broude-
ric contendoient vers Guillaume de Lyverne qu'il fist
amende de ce que, contre les ordonnances dudit mestier,
il avoit fait deux orfretz en deux mestiers, c'est assavoir
deux bandes à chappe ou casuble et deux bandes de dyacre,
prins par Robinet Le Ber, sergent, en la présence desdits
gardes, pour ce qu'ils avoient estéfaictes, sanscongié, d'or
de bacin. ce qu'il ne povoit faire, parlesdictes ordonnances,
sans le congié desdits gardes et de justice, icellui de Li-
verne se voullu deffendre par aucunes raisons; sur quoy,
uprez ce que lesdictes ordonnances en ce regard ouïrent
este leucs, par l'oppinion des assistens, ledit de Livernc
fu de ce mis en amende jouxte ladite ordonnance, laquelle
amende estoit de lx s. t., moictié au roy, notre sire, et
l'autre moictié : à la frai rie desdits gardes, xv s. ; et l'autre
moictié aux dits gardes; et, ce fait, sur ce que ledit de Ly-
verne disoit que lesdits gardes avoient besongné de telle
ouvrage ou autre contre les ordonnances, requérant que
de ce ils fussent pugnis, appointé fut que ledit de Liverne
fera visiter cheux lesdits gardes en la présence dudit ser-
gent pour en faire rapport à justice, à telle fin qu'il appar-
tiendra; et partant le cas continué à lundi prochain en
jugement » (1).
Aux noms des brodeurs cités précédemment nous ajou-
terons ceux de Henri de Coulongnp, que nous voyons
acheter chez un mercier de Rouen, t mercherie et or de
Chypre », 1404 (Tab. de Rouen, Reg. 1 1, f* 73); de Guill.
Gueroult, casublier, acquéreur, en 1421. d'un 8e de fief à
Boisgautier (Arch. delà S.-Inf., G. 7859); de Jean Gaudry,
établi sur la paroisse Saint-Herbland, lequel exécuta pour
Marguerite d'Harcourt, dame d'Estouteviile, 3 parements
(1) Arch. de la S.-Inf., Bailliage de Rouen. —Guill. de Lyverne
vendait, en 14^9, à la fabrique Saint-Michel, des chapes et vê-
tements de drap d'or (G. 7164).
$7
d'autel à ses armes et à celles de son mari, avec ces mots
en lettres d'or : Gloria in excelsis Deo et in terra pax
omnibus (sic) bonœ voluntatis ! 5 mars 1420 (\)\ de Jean
Paain, qui travailla pour l'église Saint- M a clou, 1438
(G. 6874) ; d'Adenet Halle, établi sur la paroisse Saint-
Laurent, fils et héritier de défunt Robinet Halle, comme
lui brodeur, 19 déc. 1494(2); de Raoulin Ralle, établi sur
la paroisse Saint-Nicolas. 8 mars 1495 (Tab. de Rouen).
LISTE DBS BRODEURS DE ROUEN AU XVI« SIÈCLE
Aubin (Jean), demeurant au clos Saint-Marc, reçoit de
la fabrique Sain t-M a clou 100 1. « pour avoir enrichy les
offrez de deux chapes de veloux pers de y mages et anti-
caiges (antiques), et aussi pour avoir semé sur icelles six
fleurons d'or fin », 1540 (Arch. de la S.-Inf. G. 6884).
Baudry (Roger) travaille pour l'église Saint-Etienne-
la-Grande-Eglise, 1 5 1 7 (G. 6558); pour celle de Saint-
Maclou, i5i2 (G. 6881).
Besoche (Laurent), paroisse de Saint-Laurent, fils du
verrier Nicolas Besoche, 7 déc. i526, 6 déc. 1527 (Tab. de
Rouen).
Bessin (Etienne de), fils d'un tabellion de Rouen, Adrien
de B., cité i«r oct. 041 (Ibid).
Bourdin (Albert) refait (répare) pour l'église Saint-
Etienne-des-Tonneliers la grande chapelle de velours pers
semée de fleurs de lis d'or; payé 4 s. par jour, 1642
(G. 6474).
Brametot (Catherine), brouderesse, reçoit de la fabrique
de la Cathédrale 20 1. t pour avoir oullé (ourlé) des pen-
dants de taffetas », i53o (G. 2 533).
Cordouen (Georges) refait pour l'église Saint-Vivien
■ 1) Bulletin de la Commission des Antiquités.
(a) Verne de rente par ledit A. Halle à Nicolas Osmont, sei-
gneur de BcTvillc-sur- Seine.
7
98
c un chasuble de renversé pers, la chapelle de drap d'or
pers, les deux chapelles de damas blanc », 1 556 (G. 7754).
Coujon (Eustache), chasublier, employé par l'église
Saint- Eloi, 1574 (G. 6446).
Courteilles (Guill. de), paroisse Saint-Herbland, men-
tionné pour fournitures, faites par lui à l'église d'Angcr-
ville-la-Martel, 1 553 (G. 7911). — Marchés faits avec lui
par l'église de Courcelles-le-Recusson, pour fournitures de
chape et de bannière de damas pers avec images et fleurs
de lis, 17 mars 1542; par Nicole Le Villain, vicaire de
Saint Hélier, et par les paroissiens dudit lieu, pour fournir,
au prix de 172 1. 10 s., < un casuble, deux tuniques, une
chape de bon velours en grain... offrez fais aux taber-
nacles d'antique », dernier jour de juin 1 553 (Tab. de
Rouen).
Delastre (Guill.), maître brodeur à Rouen, • reçoit de
Jean Le Roux, maître de l'argenterie du roi 106 écus
pour vente et livraison d'une cotte d'armes de velours
viollet cramoisi, couverte de fleurs, de lis d'or fin et le
tiltre de Bourbon, garnie de frenges et cordons, et dou-
blée de taffetas viollet cramoisy, fuicte exprès et précipi-
tamment pour servir à l'entrée que S. M. fait le dit jour
en cestc ville (de Rouen) », 6 sept, 1597 (Tab. de Rouen).
De la Ville (Philippe) travaille pour l'église Saint-Ma-
clou et pour la chapelle Saint-Marc, 1 597 (G. 6905. 9072).
Duchesne (Jean) travaille pour l'église Saint-Maclou,
1 534 (G. 6883).
Dufour, plusieurs brodeurs de ce nom : Guillaume; tra-
vaille pour la Cathédrale, i5i2 (G. 2525), 10 juin 1 5 1 3
(G. 2148), i523 (G. 2527); pour l'église Sï-Laurent, i52i
(G. 6800); pour l'église S^Maclou; met 24 fleurons de Us
à une chasuble et 72 à des vêtements de diacre et de sous-
diacre, 1 5a3 (G. 6881); le même, je crois, que Guillaume
Dufour, échevin de Rouen, dont le fils Jean, échevin
comme son père, fît don, en Ô27, à la même église
S^Maclou dont ils étaient paroissiens, de « un corporel»
99
lier en brouderie de fin or de Chypre, sur lequel y avoitun
cruchefix eslevé en croix, accompagné de la Se Vierge à
deitre, de Sl-Jehan à gauche, de la Madeleine avec deux
anges au pied delà croix » (G. 6873); —Etienne ; travaille
pour la Cathédrale qui lui paye 1 55 1 . 5 s., en 1 525
(G. 2529), 4° !• en l$29 (G. 2532). Le 22 août 1529, cet
Etienne Dufour, brodeur, paroissien de St-Herbland, et René
Boyvin, maître tapissier à Paris, « ensemble et pour le
tout, s'engagent envers Jacques de Hervieu, capitaine et
gouverneur de Pacy, Nonancourtet Ezy, pour Christophe
comte de Rocaudel, gentilhomme de la Chambre du Roi,
défaire trois tentes de toille, savoir est Tune en forme de
mIU, l'autre en forme de cuisine, l'autre en forme d'écurie,
dont il y en aura moitié de toille blanche, l'autre de toille
noire, suivant l'eschantillon avec boucles, cordages, ser-
nirei, clefs, pour 3oo 1. » (Tab. de Rouen). Le 10 mai 1 55o,
le même brodeur recevait de la confrérie de Néville la
wmme de 9 1. pour une tunique et un contrautel (Ibid).
Jean et son frère, dont le prénom n'est pas indiqué, tra-
cent pour la Cathédrale, 1 58 1- 1600 (G. 2581-2584,
2648).
Dupuis (Guyon), employé par l'église Saint-Laurent,
,5f*(G. 6801).
Gaussel (Charles), employé par la même église, 1544
<G. 6800).
Gcroy (Nicolas), employé par l'église Saint-Maclou,
'3 72 (G. 6889).
Gibert, plusieurs brodeurs de ce nom : Colin, cité
rfjanv. ï5io (Tab. de Rouen); employé par l'église Saint-
Martin-sur-Renelle, i5io (G. 7164); — Noël, cité comme
paroissien de Saint- Laurent, 1 5 1 3 (G. 7527); employé par
l'église Saint-Maclou, 1 339 (G. 6884); — Pierre, cité
comme paroissien de Saint-Maclou, 12 avril 1 5 19 (Tab.
de Rouen) ; — Jean, présent à l'achat que la fabrique de
Saint-Vivien fit de damas rouge cramoisi destine à la
bannière, dont il devait s'occuper, i5ôo(G. 7755); — Noël,
qui vendit, pour 22 1. i5 s., a la confrérie Saint-Picrre-
Saint-Paul établie aux Jacobins de Rouen, une chasuble
de damas figuré à fleurons d'or, 1 567 (F. des Jacobins) ; —
Guillaume, employé par l'église Satnt-Maclou, i56ô,
1572, i583(G. 6889, 6893); par la chapelle Saint-Marc,
qui lui fit faire des chapes à fleurs de lis et fleurons d'or,
et une chasuble avec l'image de saint Marc, 1574 (G. 9065);
par l'église Saint-Laurent, i38o (G. 6802); par celle du
Chef-de-1'Eau, qui lui paie 2 3 écus d'or « pour 4 habits de
damas violet et une chape de satin de Bruges pers, semée
de fleurs de lis 1, 2 3 mars 1 583 (Tab. de Rouen); par celle
de Saint-Denis de Rouen qui lui paye 40 1. « pour la façon
d'une chape semée de vases et de fleurs de lis d'or avec les
orfrois et capuchon, le tout enrichi debrodrie », i5qi
(G. 639h).
Gangoys (Jean), employé par la chapelle de Saint-Marc,
1 55 1 (G. (jo52).
Hiencc ou Yensse (Gosse), parfois Goucience ou Jossc
tout court, mentionné comme broudeur casublier, domi-
cilié paroisse Saint- Hcrbland, 3 mars 024 (Tab. de Rouen);
employé par la fabrique Saint-Laurent qui lui paie 118 1.
pour ouvrage fait par lui ou ses ouvriers aux bons orne-
ments de drap d'or de cette église, 24 janvier i523; 61.
pour autre ouvrage, 1524 (G. 6799).
Huchon (Michel), employé par l'église Saint- Laurent,
1 542 (G. GSoo). Probablement le même que Huchon Flau
ou Flauq, employé parla Cathédrale en 1 533, i534, 1 535
(G. 2 535); ce brodeur et son serviteur payés par cette
église, à raison Je 9 s. par jour.
Imbert (Guill.), employé par l'église Saint-Pierre-du-
Châtel, qui lui paie S 1. « pour un drap mortuaire de
trippe de velours noir, figuré à croix blanche de satin de
Bruges •, 1 563 (G. 752 5). Il est possible que ce nom de
Imbert ne soit pas autre chos-.* que le nom de Gibcrt, dé»
figuré.
10!
Langlois (Jean), employé par l'église Saint-Maclou,
i534(G. 6883).
Union (Adrien), employé par l'église Saint-Maclou,
1 556 (G. 6885).
Laurent (Jacques), employé par l'église Saint- Laurent,
ifcj8(G. 6802).
Le Chevalier (Jacques), retenu par la fabrique Saint-
Maclou comme brodeur ordinaire de cette église, aux
gages Je 40 s. par an, 1 5 1 5 (G. 6879).
Le Mercier, plusieurs brodeurs chasubliers de ce nom :
Roger, chasublier; il reçoit de la fabrique Saint- Pierre-du-
Chàtel, 40 1. « pour une chape de damas pers aux orfrois
<fe velours rouge ». 1 53j (G. 7527); — Isaac, maître brodeur
chasublier, domicilié sur la paroisse Saint-Laurent, rue
Ganterie; il vend, pour 22 écus d'or, à Christophe Cognart,
contrôleur général des Finances du Roi, en Champagne,
demeurant à Mézières-sur-Muids, « un ciel de tailleur de
velours noir proffillé de soie blanche ayant quatre pentes»,
27 oct. i58o (Tab. de Rouen); — Romain, employé par
église Saint-Pierre-duChâtel, i563-i 566 (G. 7527); par
celle de Saint-Etiennc-des-Tonneliers, qui lui avait com-
mandé « un chapeau de triomphe avec une image de saint
Etienne, de broderie d'or et de soie de diverses couleurs »,
i-*MG. r.484); par la Cathédrale, 1618 (G. 2601); indi-
ce comme établi sur la paroisse Saint-Lô, 25 juin ilui
iTab.de Rouen;; Noël, employé par l'église Saint- Pierre-
Ju-Chàtel, i5S5-i588(G. 7327); Ozias, dit souvent Ozias
tout court, domicilié devant l'hôpital Saint-Vivien, i3yi -
1 5-2 ; à la Croix-dc- Pierre, 1 578-1 5S4; employé par l'église
Saint-Vivien, i50S-i584(G. 7756-7761).
Le Peley (Denis), deux brodeurs de ce nom, employés
par l'église Saint-Michel, 1 5^j (G. 7 1 <>5) ; par celle de
Saint- Pierre-du-Châtel qui lui paie 7 l. <> s. « pour trois
vrn.igcs brodez et la façon de la bannière de damas rouge »,
3o oct. 1 372 ((). 7527); par celle de Saint-Sauveur pour
i.tqucilc il fait « un contrautel de damas », 1 5S4 (Ci. 7563); —
10»
Richard, employé par l'église Saint-Michel, 1599 (G. 7170).
Martin (Guill.), brodeur de Monseigneur, frère unique
du Roi, qui donna quittance pour fourniture de riches
habillements de broderie, 6 nov. i53i (Tab. de Rouen).
Il n'est pas certain qu'on puisse le considérer comme un
brodeur de Rouen.
Morisse(Guillemette), chasublière employée par l'église
Saint-Picrre-du-Châtel, i529-i532 (G. 7537).
Nourry (Pierre), employé par l'église Saint-Vivien,
i555(G. 7754).
Petit (Anne), broder esse, employée par l'église Saint-
Laurent, i565 (G. 6801).
Poteu (Denis), employé par l'église Saint-Cande-le-
Jeune, i554 (G. 63oo).
Rouel (Jeanne), broderesse employée par la Cathédrale,
i5o7(G. 3523); locataire d'une échoppe au portail des
Libraires, i5ii-i5i3 (G. 2524, 2525).
Tyrei (Poiet), chasublier, employé par l'église Saint-
Michel, i52o(G. 6881).
Vauchelle (Jean), employé par l'église Saint-Laurent,
1 542-1560 (G. 6800); — Anne Vauchelle, employée parla
même église, i563-i587 (G. 68oi, 6802); —Richard Vau-
chelle, brodeur, dont la veuve, Marie Marinel, fut inhu-
mée à Suint-Laurent en 1 585 (G. 6802).
Yvain (Adam), employé par l'église Saint-Laurent, 1589
(G. 6802).
Pour ne point donner un trop grand développement à
ce mémoire, je dois renoncera donner la liste des brodeurs
rouennais au xvn* siècle. Je me contenterai de citer ceux qui
paraissent avoir eu le plus de vogue : les Dupuis (Raphaël,
Toussaint (1), Roger, Charles, Pierre, Guillaume, Romain,
Marguerite), employés successivement ou concurremment
par les églises de Rouen, de 1600 (G. 2584) à i683
(1) Toussaint Dupuis, payé à raison de 12 s. 6d. par jour,
1606 (G. 2655).
io3
(G. 2617); — les Ledecourt (Noël, sa femme, son gendre, ses
deux fils, Jacqueline), employés de même de 16 10
(G. 7777) à 1661 (G. 2703); — Hamillon (Simon), employé
de 1600 (G. 2583) à 1622 (G. 355g); - Le Messier
(Colin et Pierre) (1), employés de 1609 (G. 7233)
à i652 (G. 2804); — les Le Peley (Richard (2), Philippe,
Thomas, employés, de 1610 (G. 6730) à 1661 (G. 7789).
— les Placevault, employés de i635 (G. 6447) à 1670
(G. 7102); Heutes ou Heute (Nicolas), qui se qualifie de
maître brodeur ordinaire du Roi, 9 février 1637 (Parle-
ment).
Les registres du bailliage de Rouen, où sont inscrits
tout les actes de réception aux métiers de cette ville, nous
montrent qu'au xvii0 siècle les patrons brodeurs procè-
dent, vers la fête Saint- Clair, à la nomination d'un nou-
Tcau garde qui était adjoint aux deux anciens gardes pour
gérer les affaires de la communauté.
A cette époque encore les contrats d'apprentissage rap-
pellent la forme de ceux du xive siècle, témoin celui-ci :
« Duhindy 24 jour de febvrier i63i, Adam de Mautot a
esté juré aprentiz de mestier de broudeur chasublier soubz
Romain Gibon, maistre du mestier, pour le temps, de six
ans suivant l'ordonnance, pendant lequel temps de six ans
ledit maistre sera tenu quérir a son dit aprentis boire,
menger, feu, lit et hostel, et luy monstrer bien et deuement
ledit mestier moyennant le prix et somme de i5o 1., dont
iedit maistre en doibt recepvoir 80 1. présentement, et le
reste de la dicte somme esgallement par chascun an...
Richard de Haultot son pore a plegc et cautionné pour la-
dite somme, et de fidélité et loyaulté, présence de Esticnne
(1) Pierre. « 11 rebrouda pour l'église Saint-Laurent un grand
parement d'autel où était le trespassement de la Vierge », 1G46
(G. 6804).
(2) Fit pour la confrérie du Rosaire aux Jacobins un contrau-
!c) de velours où il employa les noms de Jésus et de Marie avec
l'image Je la Vierge, 1027 (G)mpte des Jacobins).
io4
Toustain. Philippe Godefroy et Guillaume Dupuis, mais-
très et gardes année présente ».
Le xvme siècle fut pour la broderie de Rouen une épo-
que de grande décadence. Il lui fallut subir le sort de l'hor-
logerie et d'autres industries qui ne purent lutter contre
la concurrence et la vogue que lui faisaient Paris, Lyon et
d'autres villes. Dés 1703, la communauté des brodeurs était
moins nombreuse que celle des brodeuses en tavelle (1).
avec laquelle il faut.se garder de la confondre (2).
Le 12 mars 1776, l'Intendant de la Généralité en avait
proposé la réunion à celle des boutonniers, avec laquelle il
trouvait qu'elle avait de l'analogie. Une assimilation plus
fâcheuse fut adoptée (3). En 1779 les brodeurs faisaient
corps avec les tailleurs-fripiers d'habits en neuf et en
vieux (4). Or, vers ce temps-là on ne comptait pas moins
de 262 brodeurs à Paris.
(1) Arc h. de la Seine-Inférieure, C. 124. Voir le rôle, arrêté
par l'Intendant, de la somme à laquelle les communautés de la
ville avaient été imposées pour jouir du bénéfice de l'hérédité et
réunion des offices de trésoriers des bourses communes : la com-
munauté des brodeurs eut à payer 242 1. ; les broderesses, 2S6 1.
(2) C'est ce que paraît avoir fait M. l'abbé Ouin-Lacroix. Sui-
vant lui, les brodeurs auraient établi leur confrérie aux Carmes,
sous le titre de Notre-Dame-de-Recouvrance. Le fait est que les
broderesses, à une époque bien postérieure à l'établissement de
la confrérie de Notre-Dame-de-Recouvrance, fondée en 1464
par Jean Le Vignereux, s'étaient mises sous la protection de la
Vierge et s'étaient fait associer à cette confrérie. Voir Abrégé de
l'origine et établissement de la charité et confrérie de Notre-
Dame-de-Recouvrancc. Rouen, imprimerie de Robert Des
Roques, iÔQ5(Arch. de la Seine-Inférieure, F. des Carmes).
(3) Arch. de la Scinc-lnféricurc. C. 124.
(4) D'après les Tableaux de Rouen, de 1774 à 1788, la corn-
munautédes brodeurs ne comprenait plus que 5 ou 6 maîtres
ayant toujours 1 nouveau garde et 2 anciens gardes. En 1779,
entre les 6" membres de la communauté il se trouvait 2 filles :
Dcshav^s et Boissières. l-n des brodeurs, Hubloche de Grand-
io5
STATUTS DE LA COMMUNAUTE DES BRODEURS DE ROUEN
i457
« Premièrement. Se aucun ou aucune veult aprendrc
le raestier de brouderie, pour avoir et acquérir la fran-
chise d'icellui mestier, il sera tenu servir six ans acom-
pïtt, et ne pourra estre que quinze jours au plus avec les
maistre ou maistresse à qui il sera loué qu'il ne soit
amené devers justice pour faire serement de bien et loyau-
ment servir son dit maistre ou maistresse, appelez à ce les
gardes dudit mestier ou la greigneur partie d'iceulx, sous
peine de vingt solz tournois d'amende que sera tenu paier
le maistre ou maistresse qui y fauldra, moictié au Roy
wtre dit sr; v s. à la frarie de Mons' saint Cler fondée ou
prioréde Notre-Dame des Carmes dudit Rouen, et les
autres v s. aux gardes dudit mestier deux solz six deniers
et les autres deux solz vi deniers à la boëcte establie pour
'es affaires dudit mestier, laquelle deraourra devers lesdits
gardes.
' Item se aucun ou aucune dudit raestier veult lever et
tenir ouvreur de soy faire le pourra, et se il est de la prinse
«e ladicte ville, pourveu qu'il ait servy le temps dessus
éclairé ou qu'il soit ouvrier bon et sutfisant, et mesme-
ment. se il vient de dehors ou qu'il ait aprins et esté passé
maistre en ville de loy, dont il appaire par lettre et que
P'iricclle il soit tesmoingné suffisant. Parmi ce ilz seront
tenus, tant ceulx de ladicte ville que cculx de dehors, qui
ne auroient aprins en ville de loy et ne scroient trouvez
-uîfisans comme dit est, faire leurs chiefz d'œuvrede leurs
cNtorfcs et à leurs despens chiez l'un desdits gardes d'icel-
Jui mestier, tel qu'il plaira A iceulx gardes à lui bailler et
ordonner par raison et à la discrecion de justice, sans ce
qu'ilz puissent ou doient demander conseil ne aide à nul,
maison, s'annonçait comme brodant en miniature. Tous ces bro-
deurs et broderesses avaient leur domicile en la rue des Carmes.
io6
ne à nulle dudit mestier, afin que l'expérience de sa science
soit mieux congneue, sur peine de soixante solz tournois
d'amende, donc cellui qui dourroit conseil paieroit la
moictié, et cellui qui demanderait conseil l'autre moictié,
à appliquer moictié au Roy notre dit sr et moictié à la
confrairie dudit saint Cler et aux gardes par égal porcion,
de laquelle porcion desdits gardes la moictié sera mise à
ladite boecte.
» Item si ledit chief d'oeuvre est trouvé bon et suffisant
par lesdits gardes, cellui ou celle qui fait l'auroit par la
manière que dit est sera admené par iceulx gardes devers
justice pour tesmoingner sa suffisance, et sera juré maistre
dudit mestier pour en lever et tenir ouvreur toutefois qu'il
lui plaira, et jouyra des franchises d'icellui mestier comme
les autres maistres; et sera ledit chief d'oeuvre fait par
ceulx qui seront venus de dehors du prix de dix livres; et
cellui qui aura este fait par ceulx qui seront de la prinse
de la dite ville sera de cent solz seullement, lesquelz chiefz
d'œuvre demourront et seront au prou Ait de ladite con-
frarie ; et si paiera xx solz t. de hanse au Roy notre dit Sr ;
et avec ce paiera ung disnerpour lesdits gardes et maistres
dudit mestier du prix de soixante solz tournois; et ceulx
qui seront de la prinse de la ville en payeront quarante
solz tournois seulement.
» Item que aucun ou aucune dudit mestier ne besoingne
ne face besoingnes en quelque manière que ce soit au jour
de dimence ne des Testes de Dieu, de Notre Dame, saint
Jehan Baptiste, ne des douze Apostres, sinon pour le Roy
notre souverain seigneur, la Royne, leurs enffans et frères
ou pour autres, en cas neccessif et grant besoing, ouquel
cas cellui ou ceulx qui feroient la dite besoingne seroient
tenus de prendre et avoir congié desditz gardes ou de jus-
tice, sur peine de vingt solz d'amende, se ilzestoient mais-
tres, pour ung chacun d'iceulx, à appliquer moictié au
Roy notre dit Sr et moictié a la dicte frarie ; et se ilz estoient
ouvriers gaignans, payeroient chascun dix solz tournois à
io7
appliquer comme dessus, et susdits gardes, deux solz six
deniers, et à ladicte boecte, deux solz six deniers t.
» Item se aucuns enfans, soient filz ou filles qui auroient
aenry et acompli le dit terme de six ans et seroient trouvez
besoingnans aux jours et festes devant dictes, se n'estoit
par l'exception et cotidicion touchées au précédent article,
seront tenus paier vingt solz t. d'amende par la manière
devisée ou dit article. Et se ainsi estoit que en ne le peust
pas bonnement enseigner contr'eulx» ilz seront tcnuz d'en
faire serement bon et leal par devant les gardes ou la
greigneur partie d'iceulx ; et se faire ne le veulent, pour
la présomption que l'en au roi t sur eulx, ilz paieroient la
double amende, qui se roi t de xl solz à appliquer comme
dît est
■ Item que aucun ou aucune dudit mesticr ne besoingne
ne face besoingner ou mectre en œuvre nulles mauvaises
estofnes comme fil d'or et d'argent de Lucques et de or de
bacin, ne aussi que il ne mecte en besoingne nullement
Al, de quelque sorte qu'il soit, de layneou aultre, que il ne
sort rabatu de soye, pour l'onneur et prouffit de ladite
besoingne et de cellui ou ceulx à qui elle sera; car autre-
ment ilz pourroient estre grandement deceupz, se ce n'est
par la voulenté et à la requeste de cellui qui fera faire la
dite besoingne et par le congié et auctorité de justice ou
des gardes, sur peine de soixante solz d'amende pour tant
de fois qu'il sera trouvé le faisant, donc le Roy notre
dit S'aura la moictié, et la confrarie dessus dite et lesditz
gardes auront l'autre moictié par égal porcion, de laquelle
porcion des dictz gardes la moictié sera mise en bo(icte
comme dessus; et a vecques ce ladite besoingne sera arse
comme faulse devant l'uys de celluy sur qui elle sera trou-
vée, ou aultrement emploiée à la voulenté de justice et des
gardes.
» Item que nul ne nulles dudit mestier n'entreprengne
besoingne, ne licuve ne tiengne ouvreur, se premièrement
il n'est maistre ou maistresse dudit mestier ou il n'a fait
to8
son chief d'œuvre et paye les droicts dudit mestier, en
peine de cent solz d'amende, moictié au Roy notre S1" et
l'autre moictié a ladite confira rie et aux gardes, de la por-
cion desquelz gardes la moictié sera mise en ladite bouecte
comme dessus est dit, à paier à chascune foiz qu'il sera
trouvé faisant le contraire.
» Item que nul ne nulle dudit mestier n'entreprengne
pour faire ou parfaire besoingne que autre maistre ou
maistresse dudit mestier auront entreprins ou commencée
ou alouée à faire, se ce n'estoit du congié et consentement
de cellui qui l'auroit aloué ou encommencié à faire, se il
ne advenoit que celui qui encommencée l'auroit ne la
peust parfaire, sur painc de cent soulz, Tune moictié au
Roy notre Sire et l'autre moictié à ladite confrarie et aux
gardes, sur la porcion desquelz gardes sera prinsela moictié
qui sera mise en ladite bouecte à appliquer comme
dessus.
» Item que nul maistre ou maistresse dudit mestier ne
tiengne que ung aprentiz ou aprentisse et ung varlet ou
chamberiere d'iceluy mestier aloué pour gaigner argent ou
aultre chose qui le vaille, lequel aprentiz ou aprentisse
servira vi ans pour aprendre ledit mestier comme dit est ;
maiz se iceluy aprentiz ou aprentisse est filz ou fille de
maistre ou maistresse, il ne servira que quatre ans pour
avoir et acquérir la franchise d'iceluy mestier. Et sembla -
blement est à entendre de la tille de maistre ou de mais-
tresse. Kt sera tenu payer chacun aprentiz ou aprentisse,
quel qu'il soit, dix solz d'entrée aux gardes et vingt solz
d'yessue pour ladite confrarie.
* Item que aucun ouvrier ne ouvrière dudit mestier ne
puisse besoingner à journée pour gaignier, s'il n'appert
soutFisaument par lectres comme il ait faict et acompli led-
service.
» Item s'il est trouvé suttisant et qu'il ait fait son chief
d'œuvre et payé lesdroictures dessus dictes, pourra besoin -
gner, et sera receu a estre maistre, s'il luy plaist; et s'il
toc)
ad vc Doit que aucun estranger ouvrier dudit mcstier venist
en ladite ville de Rouen en très passant le chemin, et il ne
fist que trespasser la ville, et il ne voulsist demeurer, les
maistres dudit mestier luy pourroient donner ù gaignier
huit jours ou quinze et non plus, sur peine de vingt solz
tournois d'amende à appliquer où et ainsy comme dessus.
» Item que l'aisné filz ou fille, héritier ou héritière de
chascun des maistres ou mai stresses dudit mestier, aura la
franchise d'icceluy mestier, pourveu qu'il ait fait le service
dessus dit et acompli les solempnités dessus déclarées.
• Item se aucun compagnon dudit mestier avoit emprins
à besoingner à la tache et à l'un des maistres d'icelluy mes-
tier, il ne pourra entreprendre aultre besoingne jusquesà
ce qu'il aura achevé celle par luy emprinse comme dit est,
se ce n'estoit du congté ou du voulloir du maistre ou
mais tresse qui baillé leur auroit, se n'estoit pour aucune
des besoingnes de grans seigneurs et par auctorité de jus-
tice, sur peine de cent solz d'amende à appliquer moictié
au Roy notre dit Sire et moictié à la contrarie dessus
dicte et ausd. gardes, de la porcion desquelz gardes la
moictié sera mise en ladicte bouectte comme dit est
dessus.
» Item que nul maistre ou maistresse ne mette en be-
soingne ouvrier qui seroit trouvé avoir fait le contraire du
contenu en l'article précèdent, jusques a ce qu'il ait fait
amende, sur la peine declairce en iceluy article, à appli-
quer comme dit est.
» Item s'il est aucun ou aucune dudit mestier qui soit
désobéissant ou rerfusant, au commandement des gardes
dudit mestier establiz par justice, des choses touchans et
regard ans le bien et utilité d'icelluy mestier, ou au mande-
ment qui fait leur seroit par le clerc d'icelluy mestier, pour
les choses touchans iceluy mestier et par le commande-
ment desditz gardes, il sera tenu paier pour chascune fois
cinq solz d'amende au proufiiet de la frarie devant dicte.
» Item se aucun des gardes dudit mestier ordonné par
ito
justice comme dit est dessus, est trouvé avoir offensé eu
aucuns des poins ou articles dessus desclairez, il paiera, au
regard du meffait en quoy il sera trouvédelinquant, d'amende
le double que ung qui ne seroit point garde payeroit, moic
tié au Roy notre dit Seigneur, et l'autre moictié à la dicte
ira rie et autres gardes et maistres dudit mestier par égal
porcion, de laquelle porcion d'iceulx gardes sera mise la
moictié en icelle bouecte comme dessus.
» Item s'il est aucun ou aucune qui soit bon ouvrier ou
ouvrière dudit mestier et ait fait son chief d'oeuvre comme
dit est, qui veulle lever et tenir son mestier et ouvreeur,
de soy faire le pourra par payant ce qu'il appartient selon
ce que dessus est décidé ; et se paier ne le veult, il n'y sera
pas receu.
» Item se aucune femme, laquelle soit de la prinse de
ladite ville, veult lever ouvreur dudit mestier de brou-
deur, faire le pourra maiz qu'elle ayt servy six ans en
iceluy mestier comme dit est, parmy ce toutes voies quelle
sera tenue faire son chief d'œuvre dudit mestier selon le
regard de la science de femme, et par ainsy qu'elle sera
tenue paier vingt solz de hanse au Roy notre dit S*, et
cinquante solz tournois au prouffit de lad. confrarie; et
parce lad. femme franchira, seulement la vie durant, son
mary, pourveu qu'il soit ouvrier dudit mestier; mais se
ladite femme se marie à homme qui ne seroit dudit mestier,
elle perdra la franchise et liberté qu'elle avoit en iceluy
mestier.
» Item et comme les maistres et maistresses nommez en
ceste ordonnance soient quites de services de faire chief
d'œuvre et de paier lez aultres droictures,est ordonné que
chascun desdits maistres et maistresses paiera, pour le
présent, pour aider à mectre sus lad. confrarie, chascun
selon sa faculté, telle somme comme eulx regarderont en
leurs consciences par deue et bonne assiecte que eulx
pourront supporter; et seront iceulx maistres et maistresses
forcloz dudit mestier, se ilz ne veulent paier ce que dit est
XII
jusque a ce que paie aient leur assis à quoy imposez seront
pour avoir ceste présente ordonnance.
• Item pour exschiver aux fraudes quilz se pourraient
cotnmectre par les maistres et ouvriers dudit mestier qui
s'entremettraient de besoingner d'or et d'argent de bacin
ou de Lucques, qui sont de petites valleurs au regard de
l'or de Chyppre et des bonnes estoffes non defTcndues par
lesd. ordonnances, il est ordonné et deffendu que nul de
lad. ville, ne aultre venant de dehors, ne pourra livrer ne
exposer en vente ouvrage dudit mestier où il ait lesdites
estoffes d'or ou d'argent de bacin ou de Lucques ne autres
défendues, sur peine de forfaicture dudit ouvrage, sans
appeler à ce lesdits gardes.
» Item que nulaprentizououvrier,aloué à aucun maistre
dudit mestier, ne pourra délaisser son maistre au devant
du temps de l'alleu et contrault d'entre eulx; et si ne
pourront nulz d'iceulx maistres fortrairc ne alouer aucun
desdits ouvriers ne apprentiz, ne le tenir en besoingne
dudit mestier plus tost que ledit temps escheu dudit alieu,
* n'estoit du consentement du maistre qui auroit ainssy
kict ledit alieue et contrault, sur peine d'amande à la
▼oulenté de justice.
• Item se aucun ou aucune dudit mestier estoit actaint ou
convaincu d'avoir prins, retenu et concellé furtivement
aucune des estoffes, comme or ou argent, pierrerie ou a ultres
choses quelconques qui baillés luy aroient esté par au-
cune personne pour mectre et emploier à besoingne, il
sera bagny dudit mestier par an et par jour et restitura à
partie, sauf que, se le cas estoit si grant qu'il en doye
emporter pugnicion corporelle, il en sera pugny par justice
comme il appartiendra.
t Item oudit mestier aira trois gardes à ce ordonnés par
justice quils feront bon et loial serement de bien et
deument garder les poins et articles dessus declairés, aux-
quieulx gardes par et chascun d'entre les aultres maistres et
nuistrcsses. ouvriers et ouvrières dudit mestier seront
! 12
tenus obéir es choses cy devant exprimées. Et qui fera le
contraire l'amendera aux taux et volenté de justice selon
l'exigence du cas, desquieulx gardes l'un sera changé
chascun an le jour saint Cler, et ung mis en son lieu par
l'eslexion des gardes d'iceluy métier, lesquieulx gardes
seront jurés par devant nous ou notre lieutenant ou le
bailly de Rouen ou son lieutenant qui pour le temps
sera » ( i ) .
A trois heures et demie, la séance est levée.
A. TOUGARD.
(i) Ces statuts furent confirmes par lettres-patentes du mois
de juillet 1605. (État général des communautés d'arts et métiers
de la Généralité de Rouen, 1776. Arch. de la S.-lnf., G. 124.)
A
\lî
SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE 1906
Elle ouvre à deux heures vingt minutes, sous la
présidence de M. Ch. de Beaurepaire, vice-président.
Membres présents : MM. Adeline, G. de Beaure-
paire, Deglatigny, Garreta, P. Le Verdier, Loriquet,
Mgr Loth, Pelay, Sarrazin, de la Serre et l'abbé
Tougard.
M. P. Baudry s'est excusé.
On adopte sans observation le procès-verbal de la
séance précédente.
Correspondance imprimée. — En voici le modeste
dossier : Mémoires de la Société des Antiquaires du
Centre, Bourges, 1906; XXIX; — Mémoires de la
Soc. cT Emulation du Doubs, 1 905 ; — Société archéol.
de Bordeaux, XXVI l, 1,2; 1905; — Recueil de la
Société libre de l'Eure, 1905; — Société hist... de
l'Orne, XXV, 4; — Bulletin de la Soc. archéol. de
Xantes, XLVII, iqo5, et atlas pet. in-fol. ; — Ed.
Piette, trois Mémoires avec une notice nécrol. 1906.
Hommage d'auteur : Le Beffroi de Rouen avant la
Hardie, 1906, par notre confrère M. H. Loriquet,
qui reçoit nos remerciements.
Correspondance manuscrite. — En réponse au vœu
de la Commission pour la maison de L. Maurry, M. le
Préfet annonce, par la lettre du 20 novembre, que la
Société des Monuments Rouennais, saisie de la ques-
tion, formule un avis favorable. Il sera donc, en temps
et lieu, donné suite au projet. Et M. le Président a
déjà été pressenti sur la rédaction à adopter.
8
Epaves archéologiques. — M. le Président com-
munique ensuite une vingtaine de pièces que lui sou-
met M. Vaussier : fragments céramiques, pavés en
mosaïque, cône de meules à broyer, etc. En louant la
bonne volonté toujours en éveil de ce modeste collec-
tionneur, M. de Vesly observe que ses trouvailles,
imparfaitement critiquées et sans mention précise du
milieu qui les a fournies, ne doivent être accueillies
qu'avec reserve. On remarque aujourd'hui parmi
trois silex taillés un'diorite trouvé au haut de la côte
de Bonsecours.
M. de Vesly obtient la parole pour les divers sujets
que voici :
Don du Ministère de F Instruction publique. —
M. Léon de Vesly informe la Commission du don fait
au Musée départemental, par M. le Ministre de l'Ins-
truction publique, d'objets provenant des fouilles de
Carthage. L'envoi comprend : de grandes et moyennes
amphores, des œnochoés, des cratères, des lécythes,
des lacrymatoires, des biberons, des unguentaria, des
brûle-parfums, etc
Le plus curieux de cet envoi, où se comptent 128
pièces, est certainement une collection de lampes.
Celle-ci comprend : douze lampes chrétiennes, dix
lampes romaines païennes, trois lampes puniques avec
patères datant du vie au 111e siècle avant J.-C. ; trois
lampes de forme grecque dites « Rhodiennes » et
deux lampes vandales.
Cette collection aujourd'hui installée dans l'une des
vitrines de la salle de mosaïque, avec les objets déjà
offerts par le R. P. Dclattre, le général Jourdy, le
colonel Rebillet, etc., ainsi que les petites acquisitions
1 1 5
faites par M0»" Savonnet, forme une intéressante expo-
sition des produits de la civilisation antique des bords
de la Méditerranée.
Médailles gauloises. — Le directeur du Musée fait
ensuite passer sous les yeux de ses collègues, deux
petites monnaies gauloises qu'il a acquises de
M. Dupriez, expert numismate, — M. de Vesly ac-
compagne sa communication des explications sui-
vantes:
« J'essaie de combler les vides faits dans notre belle
collection par les vols successifs commis dans le Musée.
Mes efforts portent principalement sur les médailles de
notre région. Aussi ai-je été heureux d'acquérir ces
deux monnaies. La première est une médaille en argent
dcsCalètes. Elle peut se décrire ainsi : A/. Buste ailé à
gauche. Légende atvla . R/. vlatos. Superbe exem plaire,
porté sur l'atlas de la Tour sous le n° 7191. La
seconde pièce est une monnaie de bronze des Vélio-
câs$e$-t à TA/ personnage nu à droite. R/ cheval à
droite, mentionnée sur Fadas de la Tour, avec le
Monnaie d'or de Philippe VI. — J'espérais, con-
tinue M. de Vesly, pouvoir vous soumettre une
monnaie d'or trouvée à Sévis (canton de Bcllencombre)
et sur laquelle M. le curé de cette paroisse m'avait
demandé quelques renseignements. Cependant il m'est
impossible de réaliser mon projet, cet ecclésiastique
n'avant pas consenti à se dessaisir de la monnaie
rovale en faveur du Musée.
Bague de Uoïeldieu. — M. de Vesly poursuit ses
n6
communications par cette petite étude sur la chevalière
de Boïeldieu.
« En organisant le musée des reliques du célèbre
musicien, à la Prévotière (Boisguillaume), je fus frappé
par l'originalité du dessin gravé sur la pierre de la
bague. — Après Ta voir examinée avec attention, je
crus y reconnaître des arabesques ou plutôt des signes
arabes dont la lecture m'était interdite. — Je soumis
mon hypothèse à M. Adrien Blanchet qui reconnut
que rimaille portait une légende arabe et demanda le
concours de M. Dcrenbourg, membre de Tlnstitut et
professeur de Langues orientales. Ce savant reconnut
à son tour une légende arabe et put lire le nom d'une
femme Kadina, c'est-â-dire la prééminente.
» Comment celte pierre gravée parvint-elle à Boïel-
dieu, quia écrit la partition du Calife de Bagdad ? —
Nul ne le sait et ici s'ouvre le champ des hypothèses.
Pour M. Adrien Blanchet, il est de toute évidence
que Boïeldieu avait fait monter cette intaille, sans cher-
cher de rapports avec le nom qu'elle portait. Peut-être
aussi, était-ce un souvenir de voyage ou un cadeau ?... »
En 1878, au cours des fouilles intéressantes faites à
Hermès (entre Beauvais et Creil), M. l'abbé Hamard
trouva une inscription mentionnant les Vici Ratu-
magenses.
M. Héron de Villefosse la publia à la Société des
Antiquaires de France, et tous les épigraphistes par-
tirent en discussion pour essaver d'identifier ratvmagys.
Quelques-uns crurent que le lieu désigné existait
bien à Hermès 011 la pierre avait été exhumée.
D'autres, et ce fut le plus giand nombre, pensèrent à
un village appelé Pont de Rooiit, situé entre Senlis et
ii7
Champlieu; d'autres encore l'identifièrent avec le
rotomagos, désigné par Ptoléméc comme le chef-lieu
des Silvanectes.
Or, il y a quelques semaines, M. le docteur Leblond,
président de la Société archéologique de Beauvais, en
étudiant minutieusement un manuscrit de la biblio-
thèque de cette Société, dans lequel Graves a transcrit
tous les lieux-dits de l'Oise, a trouvé sur le territoire
de Hermès, terroir de Méhécourt, là précisément où
l'abbé Hamard avait recueilli la pierre à inscription,
un lieu dénommé « roven ».
Cette découverte m'a paru digne de vous être signalée,
puisqu'elle constate qu'une localité portant le même
nom que notre vieille cite existait à l'époque gallo-ro-
maine. Elle permettra également d'éviter la confusion
que certains archcol gués ont faite avec la commune
du Vieux-Rouen, et montrera qu'il faut toujours dési-
gner exactement le lieu-dit où Ton fait une découverte
quelconque.
Verrière de Monville. — Enfin notre collègue a
reçu de M. le Curé de cette paroisse, par les soins du
secrétaire, la photographie de deux vitraux classés
comme monuments historiques. Il est fort à craindre,
écrit M. l'abbé Morin, que le vitrail ne passe pas
l'hiver, s'il n'est pas procédé d;in s un bref délai à la res-
tauration de la fenéire.
M. Garreta déclare que cette œuvre d'art est vrai-
ment remarquable. Kn conséquence, la Commission
est unanime à la recommander à toute la sollicitude
de l'Administration départementale par un vœu quelle
transmet à M. le Préfet.
M. le Président fait alors les lectures suivantes :
it8
EXTRAIT D'UN COMPTE DE l'aBBAYE DE FÉCAMP
i 5 1 8- 1 5 1 9 ( i )
Antoine Boyer, abbé de Fécamp (2), archevêque de'
Bourges, ne le céda guère aux cardinaux d'Amboise en
libéralité et en passion pour les beaux-arts. Par l'emploi
qu'il fit de ses immenses revenus il justifia, du moins dans
une certaine mesure, l'attribution qui lui en avait été faite
par la faveur du roi. M. Leroux de Lincy, dans son Essai
historique et littéraire sur V Abbaye de Fécamp, pp. 33o-
341, rappelle quelques-uns des travaux que ce prélat fit
exécuter pour la décoration de l'église de cet illustre mo-
nastère.
Le compte dont nous reproduisons quelques extraits en
mentionne d'autres qui, sans le moindre doute, furent en-
trepris sous l'inspiration du même abbé, et qui me paraissent
donner lieu à des remarques intéressantes.
« Pour la reparacion du chanccl de Colleville (3) a esté
paie la somme de xm liv. vi sols vm deniers tournois.
» Item pour avoir rabillé les vitres du chancel de
Sainte -Croix-d'Aisic (4), xx s.
» Pour avoir faict eschanger huyt vingtz livres de fin
estain à Rouen, à îx d. la livre, et pour Teschange de neuf
vingtz-cinq livres d'estain commun (5), à v d. la livre,
ix 1. xvi s. vm d.
» Pour avoir assis trois cens soixante-dix penneaulx de
voirre blanc à la chapelle Saint-Andricu de l'église et
abbaye de Kcscamp, a este paie à Mathieu Lorin, vitrier,
(1) Arch. de l.i S.-Inf., F. de l'abbaye de Fécamp.
(2) Décédé à Blois le 27 novembre i5ig, enterré dans la nef
de li Cathédrale de Bourges.
(3) Colleville, canton de Val mont (Seinc-Inf.).
(4) Saintc-Croix-sur-Aisicr, canton de Quillebeuf (Eure).
(b) Cet étain fut porté à Paris.
ii9
demourant à Rouen, au prix de deux sols pour pied,
vallent xxxvi 1. xv s.
» Plus pour troys escussons à chapeau (i) et quatre
pour les armes de Fescamp avecques les bordeures, pour
ce paie audit vitrier, xvi 1.
» Plus pour avoir faict faire trente cinq lozenges de
rittre à la salle de la librairie que les ventz avoient
rompues, pour ce paie xx s.
» Item pour avoir faict faire un escusson aux armes de
Wonsr et ung aultre aux armes de Fescamp à la petite gal-
lerie de la salle et dix sept lozenges, xxx s.
AUTRE MISE
» Primo. — A esté paie a Pierre Dunys, orlogier, de-
mourant à Rouen, la somme de dix-sept livres dix solz
pour avoir re fiait et rabillé l'orloge de l'église de Fescamp»
laquelle estoit toute rompue et usée, par marche faict
avec luy jouxte le devys, xvn 1. x s.
» A Jehan Leschauf pour avoir blanchy la voultc de
l'église (2i, pour sa paine seullement, jouxte son marché,
XLV 1.
à Pour avoir faict xxv piedz de meneaux aux vitres de
\\ chapelle Siint-Andrieu et pour vint;t piedz de pierre à
faire lesdits meneaulx, vi 1. xi s. xi d.
» Pour avoir blanchy et reparé les deux costez de la
ch.ipclîedes Viennes, xv 1. xn s. n d.
d Pour avoir abatu les murailles des galleries, un 1.
k, Item pour troys cent vingt- cinq livres de rongneure
de p.irchemyn l3i à faire de la colle, pour servir à ladiote
\oultc, au prix de cinq deniers la livre, et pour l'appor-
(i A chapeau de cardinal. Ant'iin'-* Boycr, abbé de Fécamp,
j-i/îit é'.c créé cardinn! du titre de S. An.-.stas.*, le i«r avril 1617.
i'2i Le hadigeonn ge n\sl d«»nj pas p.rliculier à notre temps.
r 3 » Voila. *=i:.s ch reher bien loin, l.i cause de la destruction
.'ir.f* infinité d.- pièc s en parchemin.
120
tage d'icelle, paie pour tout a Pierre le Nayn la somme de
cent troys sols huyt deniers parisis, pour ce,
cm s. vin d. parisis.
» Plus pour avoir fait carier le dessoubz desdictes victres
et blanchir et restoupper les fentes de la chapelle Saint-
Andrieu, x s.
» Plus audit Lcschauf pour avoir rabillé la porte devers
les Amys-Dieux, qui ne pouvoit fermer, payé x 1.
» Item a esté paie h Loys de Saint- Pol, pour avoir re-
blanchy ladicte chapelle des A m \ys-Dieux* par marché
faict avecques luy, xxxv s. parisis.
» Autre mise pour le pillier de la tourelle de la salle,
vixx xix 1. xix s. vin d.
AUTRES MISES FAICTES A CAUSE DE L'HISTOIRE S. GREGOIRE (ï ).
» A esté paie à Jacques Tillie(res), charpentier, pour
avoir faict la charpenterie de la loge pour besongner
Charles à fere la dicte histoire, pour ce, lxx s.
» Plus ung cent de feurre pour couvrir ladicte loge,
à trente solz le cent, pour ce, xxx s.
» Au couvreur xv s.
> Late, clou, x s. x d.
» Pour avoir faict terrer la dicte loge, pour feurre, ar-
gile, que la painc de l'ouvrier, xvn s.
» Clou à late vi s. x d. ob.
» Item paie à Jehan Ausaint (>), pour avoir amené
xix grosses pierres jusques à l'ahbaic à ladicte loge pour
fere ladicte histoire Snint-Grcgoire, à vi s. vi d., vallent,
vi 1. m s. vi d.
» Plus pour avoir faict rabillcr deux rocs d'artillerie qui
avoient este rompues à mener ladicte pierre, pour ce
xv s. VIII d.
» Item a esté paie pour l'aménage de xwn tonneaulx et
(i) Sujet très fréquemment traité, N.-S. se ren lam visible au-
dessus île l'nutel à l'Elévation Je la messe.
I2Î
quatre picdz et demy de pierre de Vernon, à xn s. vi d. le
tonneau, vallcnt dix-sept livres douze solz huyt deniers,
sur quoy a esté paie au Brasseur (i) par quictance,
vi 1. xin s. ix d.
1 htm à Charles Tymaginier a esté paie, sur le marché
kict avec luy pour fere la dicte histoire Sainct Grégoire,
la somme de xxxvi 1. t., pour ce, xxxvi 1.
• Pierre de Vernon achetée pour refaire le chartrier de
l*gfoe et le petit portail d'icelle église.
1 A esté paie par le viconte de Saint- Valéry (2), receveur
Jc vytefleu (3), par le commandement et ordenance de
Mons. Je Saint-Avic, la somme de trois cens cinquante
^uf livres troys deniers pour la réparacion des jectées du
havre dudit Saint- Vallery, tant en achapt de boys à fere
«réparer les dictes jectées, 111e ux 1. 111 d.
1 Gages du viconte, xl 1.
• A Jacques Postel et Tassin Bissart, barriers dudit
navre. pour une année de leurs gages, xxv 1.
• A trois espereurs (4), xv 1., vin 1., vin 1. »
E<c, etc.
SUCCESSION DE P. DE BREZÉ
Pierre lie Rrézé, capitaine de Rouen, grand sénéchal et
r-'îormateur général du pays de Normandie, mourut a la
hu.uilede Montlhery, le it> juillet 146?, laissant un fils,
''wijuch, i^su de son mariage avec une tille naturelle de
daries VII, Jeanne Crespin, dame du Bec-Crespin (5).
Je Muuny in;, du Vivier (7) et de la terre d'Aurichier
(1) Nom il'un maçon.
( i) Saint-Valery-cn-Caux (Seine-Inf.).
t'S) Vittetieur, canton de Cnny (Scine-Inf.).
(4) Lamancurs ou pilotes.
■ î>/ Notre-Damc-du-Bec, canton de Montivillicrs.
f'V) Mauny, canton de Duclair.
[7» S lint-Mariiii-ilu-Vivicr, canton de Darnétal.
122
(aujourd'hui Orcher) (i), a laquelle était attaché le titre
de maréchal hérédital de Normandie.
Le douaire de Jeanne Crcspin consistait en la moitié du
Maulévricr (2), d'une valeur de 1,040 1. par an, déduction
faite dos charges, évaluées à 520 1. ; — Nogent-le-Roi (3)
avec Breval (4) et Montchauvet) (3), le tout acquis pendant
son mariage et valant 5oo 1., déduction faite des charges,
lesquelles étaient de 2 5o 1. ; — le tiers de terres situées en
Anjou, faisant partie de la fortune propre de son mari. Ce
bien lui avait été attribué en vertu de la coutume d'Anjou;
il était estimé 333 1. G s. 8 d.
Deux accords furent conclus entre la veuve du grand
sénéchal et son fils, le 19 août 1465 et le dernier jour de
janvier 1466.
Par le premier de ces accords le fils abandonnait à sa
mère, pour en jouir par elle sa vie durant, le comté de
Maulévricr et le fief du Toi p (6) assis en la vicomte de
Pont-Audemcr, uni d'ancienneté à la baronnie de Mauny.
La mère abandonnait à son fils \bj marcs S onces de
vaisselle d'argent, le mobilier de Nogent-le-Roi, la moi-
tié du linge qu'elle avait laissé au château de Rouen, ainsi
que certaine tapisserie, non désignée, déposée vraisembla-
blement au même lieu.
Les contractants réservaient, pour un partage à effectuer
ultérieurement, un tableau d'or mis en gage à Paris pour
une somme de 800 écus. un fermai lier et une salière d'or,
mis pareillement en gage pour <"»oo écus, et, de plus, une
coupe d'or et un gros diamant a losanges.
Par le second accord, la comtesse mettait Jacques de
Mrézé en possession, sauf l'usufruit qu'elle s'en réservait,
(1) GonfrcvilIe-l'Orchcr, canton de Mnntivilliers.
(2) Maulévricr, canton de Caudebec.
O) Nogent-le-Roi. arrondissement de Dreux (Eure-et-Loir).
(4) Brév.il, canton de Bannières (Scine-et-Oisc).
(3) Montchauvet, canton uj Houdan (Seine-et-Oise).
('">) Le Torpt. canton de Beuzcville (Eure).
23
des terres du Bec-Crespin, de Plasnes (i), de Thouber-
▼îllc (2), du Torp et du Vivier, ainsi que de l'office de
maréchal hérédital de Normandie. Elle lui abandonnait le
tableau d'or, le fermailler garni de pierreries, qu'il lui serait
loisible de dégager t à son plaisir », tous les meubles et
ménages de Nogent-le-Roi et de Rouen, « tous les pri-
sonniers seelez, tous les profis des procès touchans le
comte de Tonnaire, Monsr d'Alençon et Jacques de
Germont ■. Elle retenait pour son usage « deux chambres
de tapisseries toutes fournies de murailles que d'autres
choses, une autre chambre fournie de sarges de Caen avec
ltt autres chambres noires de deuil et aucunes blanches
qui se trouvaient à Rouen pour ses gens, et enfin la coupe
d'or garnie de pierreries et le diamant à losenges ».
Lts murailles retenues avec les tapisseries ne peuvent
être que les châssis sur lesquels ces tapisseries étaient
tendues.
k* prisonniers scellés, cédés à Jacques de Brézé, comme
source de profit, me paraissent désigner des prisonniers de
guerre qui auraient obtenu leur libération provisoire,
moy«inant engagement pris par eux de se procurer leur
rançon dans un délai déterminé.
"ar l'un de ces accords nous apprenons encore que
Jacques de Brézé touchait 6.000 1. de pension du Roi.
f-e qui est dit du mobilier prouve que Jeanne Crespin
î -usait sa résidence habituelle au château de Rouen. Kilo
*y trouvait seule quelques mois avant la bataille Je
Montlhéry où son mari fut mortellement blessé ; elle y laissa
malheureusement pénétrer les partisans de Charles, duc
de Bjrry, frère du Roi. Le fait était grave et avait eu de
funestes conséquences pour la cause royale. Louis XI
•itjcorda des lettres de rémission à Jeanne Crespin au mois
de janvier 140»), lettres datées de Pont-de-1'Arche. Kn
voici un extrait : « Nous avons reçu Tunible supplication
i'i- Plasnes, c.inton de Bcniay (Eure).
2) Saint-Oucn-dc-Thoubcrville, canton «le Routot (Kure).
124
de notre chière et bien amée Jehanne Crespin, com-
tesse de Maulévrier, contenant que, environ le moys
de septembre derrain passé, elle estant en notre chastel de
Rouen et ayant la garde d'icclluy, feust par fragillité, in-
duction ou ceduccion meue de donner entrée audit chastel
a notre très chier et très amé frère et cousin, le duc de
Bourbonnais et d'Auvergne et aucuns autres, pour et en
nom de notre très chier et très amé frère Charles, lesquels,
en la compagnie de plusieurs autres seigneurs de notre
sang, s'etoient aderez et alliez ensemble et mis sus en
armes a rencontre de nous, laquelle chose lust et a esté
mise à effet et leur fust, de nuyt, par aucuns estans
dedans ledit chastel et du commandement ou consente-
ment de ladite suppliante, baillé entrée en icellui chastel,
auquel estoient les clefs des portes de ladite ville qui y
avoient été portées le soir de devant, ainsi que chascun
jour on avoist necoustumé de les porter par devers le
cappitainc dudit chastel, au moyen de laquelle entrée et
de la puissance des gens d'armes qui se mistrent dedans
icellui chastel et aussi de ceulx qui estoient à l'environ de
ladite ville de Rouen, icellui notre frère et cousin de
Bourbonnais et autres de sa compagnie firent tant que
par icellui chaste! ils entrèrent en ladite ville, à quoy
ceulx d'iccllc ville n'eussent bonnement peu résister et
après s'efforcèrent lesdits gens d'armes mestre et de fait
mistrent en leur puissance la pluspart des autres places
de notre pais et duchic de Normandie; pour recouvrer les-
quelles, et mesmes notre dicte ville et chastel de Rouen,
sommes venus.... à grant puissance audict duchié auquel
avons trouvé bonne obéissance ; et se sont nos bons et
loyaulx subjets les habiians d'icellc ville de Rouen, libe-
rallcment remis en notre obéissance, par quoy, grâces a
Dieu, avons reprins, recouvert et remis à nous et à la cou-
ronne ce que, au moyen des choses dessus dictes, en avoient
esté mis hors. » (i)
(i) Arch. Je la S.-lnf., F. Rome de Bec.
12D
ETIONS DES BASSOMPIERRE AVEC ROUEN ET NOTE SUR
l'hôtel DU BOURGTHEROULDE.
François de Bassompicrre, maréchal de France, bien
connu par le rôle important qu'il joua en France sous les
regiKtt Je Henri IV et de Louis XIII, plus encore par ses
MiTûoire*, se rattache à la Haute-Normandie par le mariage
* son père Christophe de Bassompicrre avec Louise Le
"canl de Radeval, nièce du maréchal de Brissac.
Christophe de Bassompicrre ne paraît pas avoir fait de
'°ngs séjours dans ce pays; sa vie s'écoula, presque tout
entière, dans les armées et à la cour, et il est probable que
^ lcrre de Haroûel, en Lorraine, lui parut toujours pré-
**-*rable aux seigneuries qui avaient formé Papport de
L°mseLe Picard.
^pendant son nom est rappelé dans bon nombre d'actes
rCiatifsà notre contrée. J'en citerai quelques-uns.
"rocuraiions données par Louise Le Picard, femme de
Christophe de Bassompierre, baron de Haroiiel, colonel de
'.:oochevau\ reîtres, 7 septembre : 575, 5 septembre 1 5j6 ;
*v>"Jr îe fief de l'Ouraille, 24 décembre Ô77; à l'occasion
"IJn proecs pendant, au Parlement de Pari*, entre le dit
"^mipicrre au droit de sa femme, héritière de Madeleine
Le P^ard, veu\c de Charles de Boissay, baron de Mesnières
L': Jl- Cîiily. maître d'hôtel de la maison du Roi, et les
*!fiir» de Chars et de Kouvillc, au sujet de donations faites
■c :,Si décembre i53i, par feu Pierre de derrières, sire de
iàjrv, Din^u, baron de (jisnrs. Préaux et Bezu, 23 avril
2:74. P.ail par Christophe de Ba>sompicrre, pour 107 écus
jor piritn. des terres de Neufbosc, Martincamp et Bon-
T,e>nil, aui lui appartenaient au droit de <a femme, jan-
w'er 1 5V4- — i3 fé\rier 1 ?«/"•, mention de procur ition
■j.vr.née à Louise de Radeval par son mari. Chri-t.jp'ïc de
h i*-o.!ip:e. re. -'intitulant c'.ie\alier de i Ordre via f<oi,
.^-nii^.omiijc ordinaire de sa chambre. i>a:'-j.i Je Il.irouel
H«»!«wi"« ■-»
126
Renoville et Baudricourt, ladite procuration datée de
Haroiïel en Lorraine, le 10 août 1 595. -
Acte par lequel haute et puissante dame Madeleine Le
Picard de Radeval, femme civilement séparée quant aux
biens d'avec haut et puissant seigneur messire Jean de la
Haye Chantelou, sieur du lieu, de la Fontaine-sous Jouy,
pour lors domiciliée sur la paroisse S.-L6 à Rouen, se
reconnaît redevable envers haut et puissant seigneur, mes-
sire Christophe de Bassompicrre, sieur de Harouel, d'une
somme de 1,273 écus à elle prêtée par sa sœur, Louise de
Radeval, o octobre i5y5. — Autre acte par lequel elle
reconnaît avoir emprunté i,ç>35 écus à la même Louise de
Radeval et en rester redevable au même Christophe de
Bassompicrre, 2 5 février i5y6.
L'acte suivant prouve que Louise de Radeval ne bornait
pas sa complaisance aux membres de sa famille. Nous le
rapportons d'autant plus volontiers qu'il a trait à un des
monuments les plus remarquables de cette ville. C'est une
contre-lettre qui annule un contrat de vente fictive qui
venait d'être faite de l'hôtel du Bourg-Theroulde par Claude
Le Roux.
« Je soubs signée Louise de Radeval, femme et espouse
de hault et puissant seigneur messire Christophe de
Bassompicrre, seigneur dudit lieu de Bassompicrre, con-
fesse que ncantmoins que, parcontract ce jourd'hui passé
par devant les tabellions de ceste ville, noble homme
Claude Le Roux, sieur du Bourgthcroulde, ou Robert
Semo, son procureur spécial quant a ce, m'ait vendu sa
grande maison assise en ceste dicte ville de Rouen, pa-
roisse Saint- Klloy, au Marché-aux-Veaux, encecomprins
les pavillons de devant et tous les autres logis estans proches
et continus de la dicte grande maison, appartenant audit
sieur du Bourgtheroulde, sans aucune chose en réserver
ny retenir à son prolict, par le prix et somme de 6,000
escus sol évaluez à iS,ooo 1. p air les causes contenues
audit contract, si est que la vérité est telle que icelluy
i*7
sieur du Bourgthcroulde ne me dchvoit ny doibt aucune
chose, et n'ay déboursé aucuns deniers pour rachat des
dites maisons, et que ce qui a este fait n'a este que pour
faire plaisir au dit sieur du Bourgthcroulde et conserver
ses dictes maisons et héritages, à ce que les deniers prove-
nans des loages et fermages d'icelles maisons et héritages
tournent à son profict et repparacions d'iccllcs. lesquelles
autrement tomberoient en ruyne », 27 décembre i5n3.
Il c.-t probable que François de Bassompierrc (celui qui
fut maréchal de France) vint à Rouen en 1622, à l'occa-
sion d'un procès porté devant le Parlement, procès ainsi
désigné dans un acte du 6 juillet Je cette année « Procès
entre François de Bassompierrc, chevalier, baron de lla-
rouel, et Madeleine de Radeval, d'une part, et Charlotte-
Catherine de Lucé, veuve de Louis de Montmorency,
baron de Boudevillc, vice-amiral de France, ledit Bas-
sompierrc, fils et héritier de feue dame Louise Le Picard
Je Radeval, ladite Madeleine Le Picard, dîne de Ch.m-
lelou, sa belle-sœur, l'une et l'autre filles et héritières de
feu Me<>ire Georges Le Picard, sieur de kidc\al, époux
de demoiselle Françoise de Kouvray de Saint-Simon, aupa-
ravant veuve de Jean Potart, sieur de Hoisemont. »
L'n autre procès, celui-ci plus sensationnel, pour nullité
de promesse de mariage faite à Mademoiselle d'Kntragues.
avait appelé Bassompierrc dans notre ville en 161 5. 11 y
avait séjourné assez longtemps, et y avait été reçu avec
beaucoup d'honneur. On peut voir lâ-des-us ce qu'il en
écrit dans ses Mémoires.
NOTF. SUR CI.AT:i)E bigot.
Claude Bigot est encore aujourd'hui connu comme l'un
dc< inclines bienfaiteurs de l'Hôtel-Dieu de Rouen. 1.7/z.v-
toire de cette ville, édition de 1 73 1 , ? -v- partie, p. "m,
rapporte i'epitaphe qui fut gravée en lettres d'or sur une
128
table de marbre noir dans la chapelle de la Vierge de l'an-
cienne église de l'Hôtel-Dieu. On peut rapprocher du texte
de cette epitaphe l'acte d'inhumation suivant conserve
dans les archives de cet établissement.
« Le mecredy 2 3 novembre 1695, a esté inhume sous
une tombe où sont gravées ces paroles Non confundas
me ab expectatione mea, dans la nef vis-à-vis la porte de
la chapelle de la Vierge, Dom Claude Bigot, presbtre,
ancien religieux, grand prieur de S. -Julien, bienfaicteur
de cet Hôtel- Dieu, mort, âgé de plus de 80 et tant d'années,
sur la paroisse de S.-Maclou, dont le curé et les prestres
l'ont conduit en notre église, en présence de M" les
administrateurs de Guibray et Dunot, conseillers de
grand'chambrc, Carré et Beauberanger, chanoines de
l'église cathédrale, Bailli, Behotte et Hely, bourgeois, et
Valtier, agent de l'Hôtel- Dieu. Signe : F. Maillet. » (1)
Jeton, — L'abbé Tougard fait circuler un exem-
plaire de V Histoire poétique tirée des Poètes fran-
çais (par l'abbé Bertoux). Il fut donné au Havre
le 3o septembre 1795, comme premier accessit de la
première classe d'Histoire, à Joséphine Beaulard, de
Paris, âgée de dix ans.
M,le Le Masson Le Golft, alors « professant la géo-
graphie, Thistoire et le dessein (sic) », en a écrit le cer-
tificat au feuillet de garde ; et elle Ta contresigné par
l'empreinte en cire rouge (3i m/,n) d'une médaille ou
jeton portant une ruche entourée d'abeilles et sur-
montée du soleil. On lit à la partie supérieure : Exer-
cet sub sole lahor, et au-dessous sur deux lignes :
Ccrc. des Philadelphcsjétabli au Cap. 1 784.
(1) On voit p.ir l'épitaphe qu'il était né le 6 novembre 1607
et que son uJcès avait eu lieu le 22 novembre i6q5.
120
Il s'agit du Cap français, en Floride, comme le
prouve la lettre que ce Cercle adressa à M11- Le Golft,
le iw juin 17S6. Elle Ta publiée en tête de ses Lettres
relatives à V Education Paris, 1788).
Eglise Saint- Mac! ou. — La Commission s'occupe
incidemment de la thèse soutenue naguère par un
archéologue américain aux yeux duquel le beau fac-
similé du Musée des Antiquités remonterait au pre-
mier quart du xv* siècle, et serait par conséquent non
une copie, mais un avant-projet de l'édifice actuel.
Mgr Loth insiste sur quelques singularités, telles
que la place du maître-autel en avant du chœur,
quelques hautes fenêtres, les toits particuliers des
chapelles latérales, qui semblent bien prouver que
l'artiste de cette réduction n'a pas prétendu copier
Téglise que nous connaissons.
D'un autre côté les anciens maîtres de l'œuvre
n'avaient pas Thabitude de faire des maquettescTu réexé-
cution remarquable; or celle-ci serait d'une rare perfec-
tion, ce qui met hors de doute qu'elle est antérieure au
rèi;ne de Louis XIV, où le gothique n'était plus com-
pris. Il n'est pas non plus prouvé que Housset mérite
les sévérités de M. Frotingham.
En résumé, le problème ne semble pas détiniti-
vcment tranché.
Lii Tour Jeanne-d^Arc. — La séance allait finir,
}uarid M. de Vesly réclame un instant pour prendre
lavis de ses collègues au sujet d'un rapport qu'il doit
présenter à M. le Préfet. 11 s'agit d'assurer les meil-
leures dispositions à l'aménagement des abords de la
leur Jeanne-d'Arc.
La Commission estime qu'elle ne saurait se désin-
téresser cTu ne solution pour laquelle on ne manquerait
pas de lui reprocher de n'être pas intervenue : aussi
une longue et intéressante discussion s'engage*t»elle.
Diverses propositions sont entendues et attentivement
examinées. Il faut concilier au mieux possible les exi-
gences des intérêts matériels avec le pittoresque du
coup-d'œil et les saines traditions archéologiques.
Un point demeure hors de tout débat : c'est qu'il y a
lieu, autant qu'il se pourra, de rendre au pied du don-
jon son aspect primitif. La Commission émet en ce
sens, à l'unanimité, un vœu qu'elle adresse à M. le
Préfet. Et M. de Vesly est invité à s'en inspirer dans
les deux ou trois projets qu'il sera prudent de proposer
pour obtenir sinon le résultat le plus satisfaisant, au
moins quelque chose qui soit à l'abri de critiques-
sérieuses.
La séance est levée à quatre heures.
A. TOUGARD:
PRINCIPALES MATIÈRES DU BULLETIN
Pages
1, — Maison de L. Maunry 2, 47, $6
Maison de Corneille 4, 20
Hôtel d'Étancourt 6
Chapelle Saint-Nicolas 9, 21
Inscriptions de vieilles maisons 13
U. — Inscriptions de Sassetot-le-Mauconduit 24
La Thériaque 26
Train de maison d'une grande dame 28
Maison de Boisguilbert 34
Tombeaux de Bailleul 3 S
III. — Clochers romans 44
Enlumineurs rouennais 48
IV, — Dragages de la Seine 57
Hôtel de Mathan 62
Ricard Mictcs 64
Ancien terme de sculpture 70
V. — Construction du Monastère des Ursulincs 73
La Broderie à Rouen 88
VI- — Compte de l'abbaye de Fécamp 118
Succession de P. de Brêzé 121
Imp. H. CAGK1ARD (Léon GY, ftuccetseur), rue Jeun no- d'Arc, ".
PRINCIPALES MATIERES DU BVLIE
*"■•»
■
: IS de vieille» nuifonv
II. — Inscriptions de S*ss«ui ■ M u
maison d'une grande ..
Tombait* d
IV. — Du^yi-s de ]j Seine ,
Aaden terme de sculpture
V. — Construction Ju Mon.-,.: ■
VI. — Compte de :
Succession de P. de Bu . ....
BULLETIN
)MMISSION des ANTIQUITÉS
SEINE-INFERIEURE
TOME XIV. _ 2. LIVRAISON
HOUET^
IPRIMERIK CAGNIARll lUo» OV,
l'.ua JoaaeHl'Arc, 88, ci Un fauiige, 5
irjoS
-
PROCÈS-VERBAUX
DE LA
COMMISSION DES ANTIQUITÉS
DE LA SEINE-INFERIEURE
PENDANT L'ANNÉE 1907
SÉANCE DU 22 FÉVRIER 1907
Elle ouvre à deux heures un quart sous la prési-
dence de M. Ch. de Beaurepaire, vice-président.
Étaient présents : MM. Adeline, G. de Beaure-
paire, de Bellegarde, Coutan, Deglatigny, Garreta,
G. Le Breton, P. Le Verdier, Mgr Loth, Pelay, Ruel,
Sarrazin, de la Serre, de Vesly et l'abbé Tougard.
Se sont excusés : MM. P. Baudry, Le Blond,
Milet.
Après lecture, le procès- verbal de la séance précédente
{21 décembre 1906) est adopté, sous le bénéfice de
deux légères suppressions que suggère M. le Président.
Correspondance imprimée. — Son dossier se
décompose ainsi : Annales de la Société... de Châ-
teau-Thierry, ioo5 ; — Mémoires de la Soc. Savoi-
sienne, XLIV, 3 et 4; 1 fasc, 1906; — Mettensia, V
publ. des Antiquaires de France), 1906; — Bulletin
Archéol. du Comité, 1006, 2; — Bulletin de laSoc.
Dunoisc, 148; — Bulletin de ta Soc... d'Avranches.
1906.4; — Bulletin de la Soc... de Nantes, 1906, 1 :
— Bulletin de la Soc. des Antiq. de France. tout*,
3; — Bulletin de la Soc. potj'tn. du Morbihan,
Mémoires de 1905. 1 et ; ; — Bulletin de la Soc...
d'Abheville. nioô, 3 et 4. 1 livr. ; — Bulletin de la
Soc. d'Eure-et-Loir. XII, 2, 3, 4.
Hommage à M. Coche. — M. le Présidera est
heureux d'apprendre à la Commission que son vreu,
destiné à fixer honorablement le souvenir de la conser-
vation du château de Dieppe, grâce à l'intervention de
M le Maire, a enfin obtenu une entière satisfaction.
Il l'ait en même temps circuler l'écrit» qui renferme
une plaquette rectangulaire (55 mj™ X 3g) en argent,
décorée sur la face d'un personnage allégorique,
œuvre du graveur Ch. Piller. Au revers, à côté du coq
gaulois, on lit : Offert au nom du département par le
préfet de la Seine-Inférieure et la Commission des
Antiquités; ei enfin sur un cartouche, le nom du des-
tinataire : Camille Coche.
M. de Beaurepaire se propose d'envoyer cet écrin à
noire confrère M. Milet, qui en fera la remise officielle
i M. Coche.
M. de Vesly obtient le premier la parole pour
diverses communications :
Transfert du Musée départemental. — Notre con-
frère a dû présenter un rapport sur l'installation du
Musée des Antiquités dans les bâtiments de l'arche-
vêché. Il pense que la Commission approuvera le pro-
jet: mais il lui demande de vouloir bien insister sur
la question de propriété des collections, qui doivent
r«iw départementales, bien que Transportées sur un
domaine de l'Etat.
M. G, Le Breton demande à présenter quelques
ùiwvaiions. L'affectation de l'Archevêché à nos belles
Krits d'antiquités serait certainement fort honorable
puur elles. Mais ce déplacement n'est pas réclamé par
I insuffisance des locaux, puisque la Ville a jadis avan-
^gtosement acquis un immeuble que lui racheta
"'guère le département afin de pourvoir aux agrandis-
sements; et que l'ancienne église Saint-Laurent a
Juai été réservée à cette destination. Et comme la salle
ou nous sommes réunis est, selon la locution familière
«nacrée, une cage disproportionnée à son contenu,
il en faudra dire auiam des vastes pièces du palais ar-
chiépiscopal. Au lieu qu'à l'enclave Sainte-Marie, les
lfJOui et le jardin même sont tout à fait appropriés a
leur destination actuelle.
Il y aurait d'ailleurs des inconvénients plus sérieux.
Outre que la classification consacrée, qui a épuisé les
"Mni de deux générations de conservateurs, et que
^' -Je Vesly vient de reprendre avec une sollicitude
'"'elligente. serait à remanier de fond en comble, qui
Viriles accidents sans nombre qui peuvent détériorer
àa pièces si délicates et si précieuses? Enfin comme
/« vitrines et le reste de l'ameublement devraient être
renouvelés, il en résulterait pour l'ensemble une
dépense qui pourrait monter à une centaine de mille
francs. Il y a donc lieu à de sérieuses réflexions avant
Je rien entreprendre.
M Deglatigny, revenant sur la question de pro-
priété, aime à croire qu'elle resterait aussi sûrement
départementale dans un édifice de l'Eiat, qu'elle l'est
demeurée jusqu'ici sur un sol dont la Ville est pro-
i36
priétaire. Le (Conservateur précise ses inquiétudes et
craint par exemple de voir attribuer au Louvre les
médaillons de Montigny. le bras reliquaire de S.-
Saé'ns, des croix de procession. Une Ibis maitresse Ju
terrain DÛ reposent ces joyau ï artistiques, l'adminis-
tration supérieure ne sera-t-elle pas tentée de multi-
plier les actes plus ou moins arbitraires de centrali-
sation archéologique, contré lesquels l'intérêt et
l'amour-proprc local ne cesseront de protester.
« Personne, j'espère, dit alors Mgr Loth, ne me fera
un crime des profonds regrets que me causerait la
désaffectation du palais où nos archevêques ont vécu
durant tant de siècles, et que sa contiguïté a la cathé-
drale semblait avoir irrévocablement attribué à leur
usage. »
M. P. Le Verdier, s'inspirant de la même pensée,
déclare qu'au voie sur Tapprobation du projet, il
s'abstiendra ou même votera le vœu contraire. Telle
est aussi la déclaration formelle de M. Pelav.
M. le docteur Coutan remarque alors qu'il y a en
présence deux questions distinctes : celle du déplace-
ment du Musée et celle de la propriété de ses collec-
ta ms : il y aurair avantage à les discuter séparément.
Telle est aussi la conclusion de M. le Président, qui
estime que leur solution n'est pas urgente, l'arche-
vêché pouvant rester une année inoccupé.
Après quelques autres réflexions, la Commission
jugea propos de suspendre la délibération. Elle sera
plus à même de se prononcer quand on l'aura officiel-
lement consultée sur cette mesure délicate
plexe.
te et com-
N *4H DE N1COSTHÈNES, d' ATHÈNES, kV HllsÉK PE ROUEN
En révisant les dépôts du Musée, j'ai retrouvé deux
v**.ses grecs du type rouge à figures noires. Ces vases
Proviennent sans nul doute de la collection Campana
■donnée par l'empereur Napoléon Ml a la ville de
*^-0Uert, et aujourd'hui au Musée. Brisés en plusieurs
■"ïlorceaux. ils avaient été à moitié restaurés, puis
oubliés dans les armoires. Je viens de les tirer de
*«ur cachot et de les faire reparer complètement. Je
r*i< félicite de mon opération puisque l'un de ces
v««, une grande coupe ou kylix (largeur 0*42,
hameur o*"!6| que )'ai l'honneur de vous soumettre, est
d'une grande rareté. Il est signé nikosbehez edoiezbh(i),
Le potier Nicosthènes vivait à Athènes avant les
B«rres médiques, c'est-à-dire dans le vr siècle avant
"'«re ère. Ce qui est déjà intéressant-, mais l'intérêt
augmente par le talent reconnu de ce potier. On sait,
^ plutôt j'ai appris de mon savant maitre, M. Léon
Hcuzey, que Nicosthènes était connu par ses re-
cn«ches et ses procédés de fabrication, qui font classer
•d œuvres dans la période de la transition des vases j
Peinture noire, à ceux à peinture rouge. Et le kylii du
■tuée de Rouen est un témoignage des recherches de
'■"liste grec.
Qbservo us la décoration du vase: nous remarquerons
iuc la pupille des grands yeux, au nombre de quatre,
'luUi:comp;igcnt les deux groupes principaux M'Athé-
'" terrassant Ëncélade et de Thésée tuant le Mino*
"ire, est formée de cercles concentriques dans lesquels
orthographique
og consulte une peinture blanche ei une autre d'uJ
H BfC . . Mf
CeiK dernière couleur a été également employée
pour peindre U Ungue du masque qui orne le fond A
la coupe.
Cependant, outre les essais de couvertes tentés par
Nicosthenes, le kylix du Musée présente encore une
autre curiosité : c'est un vase prophvlactique contre le
f;i se i nu m iBmxavia) du mauvais œil. C'est le rôle qui
incombe au* yeux qu'eniourent les pampres, tom-
bant des anses du vase, et qui complètent, avec les
deux petits personnages accroupis, la décoration. Ils
remplacent la, le phallus ou fa main au geste impu-
dique que montrent certaines amulettes et que foni
^fore devant le jet ta tore les paysans des Abruzzes.
Cen'est d'ailleurs pas la première fois qu'une dcco-
r3'ion semblable esi remarquée sur des vases grecs |i).
•Jjremberg et Saglio, à l'article Fascikvh, dans leur
Dictionnaire Ipage 983, rig. 2889! , renvoient au*
Outrages de Micalî, Jahn et autres auteurs qui ont dé-
crit des vases grecs présentant cette particularité d'être
décorés d'yeux.
En terminant, je demanderai à M. le Président de
vouloir bien accorder l'hospitalité du Bulletin à une
noie que m'a remise M. Heuaey, sur le vase dont je
(iens d'entretenir la Commission. Voici cène note :
' C'est, dit notre éminent compatriote, un bon
"emple du stvle de Nicosthènes. La tête de gorgone au
fend Ji: vase, les grands yeux placés sur les flancs sont
Jo symboles de protection contre le mauvais sort pour
les buveurs, contre la casse pour la poterie elle-même.
Une très ancienne poésie grecque nomme toutes sortes
Je démons qui taisaient rage dans les fours à potiers et
contre lesquels ces industriels avaient à se garder. Le
démon de la grève n'existait pas encore, mais il y en
avait beaucoup d'autres.
• Pour les petits sujets peints dans les anses, ils
représentent : l'un, la lutte victorieuse de Minerve
contre le géant Encélade; l'autre, celle de Thésée
contre le Minotaure. Ce sont deux victoires légen-
daires : l'une, de la grande déesse d'Athènes; l'autre,
Je son héros national; leur représentation est donc
tuute athénienne et symbolise la puissance même de la
cite. 1
I Le Muiie de Rouen possède an autre vase oculifère plus
I .)ut celui Jtirit ici, avec ,tes satyres ithypIiallùiucB.
i4o
Découverte de sépultures franques à Quibervilît.
— Le petit village de Quibervillc appartient à l'arron-
dissement de Dieppe et au canton d'OrFranvîlle. et esi
situé à l'embouchure et sur la rive gauche de ia rivière
de Saâne. C'est un lieu aujourd'hui très fréquenté par
les baigneurs. Or, il y a quelques mois, M. Delamare
(de Rouen) faisait édifier un chalet sur sa propriété
bordant le chemin de grande communication n° 7? de
Dieppe à Goderville 1 1 ). Les ouvriers, occupés à creu-
ser les fondations de cette construction, trouvèrent plu-
sieurs squelettes et deux vases en poterie plombaginée
qui me furent remis.
Ces vases mesurent : le plus petit, omo85 d'ouver-
ture et 0mO75 de hauteur; le plus grand, on,o85 et
o,ni ro de hauteur.
Le premier présente le profil connu des vases méro-
vingiens trouvés dans la contrée et n'a d'intérêt que
par l'ornement en creux de o'"oo8 de hauteur qui le
décore et forme une séparation entre la panse et l'ou-
Le second vase ne comporte aucune ornementation,
mais le profil en est très rare puisqu'il n'a pas été ren-
contré dans les nécropoles de la vallée de l'EauIne, ni
dans aucun des cimetières nombreux que l'abbé
Cochet a fouillés dans noire département; aussi
croyons- nous devoir en donner un croquis.
On raconte à Quîberville que les habitants voulurent
construire une église dans le Val-de-Saâne près de la
grande nlare ; mais ce que l'on bâtissait le jour était
porté la nuit près de la falaise. Malgré cette légende.
litea faites j
1 Quiber-
le* Jécouvenes d
: ne mentionnaient que des cercueils de pierre
i tgt, Les sépultures franques décrites ci-des-
sus sont donc les plus anciens documents recueillis
sur «ne commune.
Vases avec marques de potiers gallo-romains. —
Ccsi également en révisant les réserves du Musée que
j 'ai trouvé dix-neuf vases ou débris de vases, en terre
rouge, recueillis en iqoo, lors de fouilles faites dans
les rues aux Ours et du Petit-Mouton, pour la cons-
truction d'aqueducs.
Il ai assez difficile de préciser de quelle fouille pro-
viennent ces objets par suite du mélange qui a eu lieu
<ki» le dépôt du Musée. Cependant ils présentent tous
un caractère commun : c'est la belle patine brune
focée qu'ils ont prise par suite de leur long séjour au
milieu des charbons et des cendres. Pour plusieurs,
«ne teinte a remplacé le ton rouge des vases de
«ta*.
Les vases non brisés sont au nombre de trois ; ils ne
portent aucune décoration et offrent la forme tronc-
conique qui les font ressembler à de grandes tasses
■o"tîde diamètre sur omo8 de hauteur).
J'ai reconnu dans l'intérieur de l'un le sigle cotusn.t.i
■. .iMjj; dans un autre, la marque siviiinn. et dans le
troisième, le cachet xixi... : m. Ce même chiffre, qui
figure également sur un débris, je n'ai pu le lire, et
M. Saymour de Ricci, aux lumières duquel j'avais fait
appel, m'a écrit que ces trois marques rentraient dans
Ofk des signatures de potiers dont on distingue
a traits sans pouvoir en déterminer le sens.
J'ai été plus heureux pour les marques de sabiniaw,
c «m.imi »., de mbrcato, de victorini h. Ces potiers
F
appartiennent à la fabrique de Lezoux [tj, sauf viC0-
hinvs, dont la fabrique est inconnue, mais dont '
Musée Je Rouen possède un moule.
Le poiicr skaeri. m est représenté dans la collectit?^
par une marque dont la lettre v est renversée. O^
potier, dont le nom ne figure pas dans l'ouvrai;* dt'
M. Déchelette, ne devait fabriquer que des vases unis-
Noire Musée possède plusieurs marques de s
avec variantes (2). M. de Caumont a mentionné le
sîgle et un graffite de ce potier dans son abécédaire
d'archéologie, et l'abbé Cochet a également ciiê ce
nom dans les inscriptions de Lillebonne. Enfin, de
glandes jattes ont livré le cachet du potier inaicrah,
tracé en réirogradant.
J'ajouterai, en terminant cetie note, qu'avec (es
poteries ci-dessus décrites, les ouvriers avaient décou-
vert une lampe en terre rouge et delà forme d'un baril-
lei. Celte lampe a été offerte au Musée par M. Garetia,
H) J. Déchelette, Les
romaine, t. 1, p. 297, «c,
(:■) Maillet du Boullay, Liste des
la Commission des Antiquités de ta Seine-Infèt
céramiques ornes de la Gaule
de potier. Bulletin de
. 10S.
143
iBoqns les autres objets provenant des fouilles des
rue aux Ours et du Petit-Mouton, parmi lesquels des
'amures de cerfs, une clé et des morceaux de fer.
Faisant appel à ses souvenirs, M. Garetta donne
quelques détails sur cette découverte archéologique
tait toutes les épaves allaient être brisées à plaisir.
)uand aotre confrère put sauver celles qui viennent
Jette citées.
M. Le Verdîer tire des objets recueillis rue aux Ours
f« conclusions intéressantes : le terrain vierge suppose
■îu'il faut remonter jusqu'à l'époque romaine, et la
position des objets en dehors de la chaussée dénoie
-■ sépulture romaine, déposés au bord de ta
Wie; autant de preuves que cette rue remonte aux
origiticsJe Rouen. M. le Président ajoute qu'elle abou-
"iwilà la porte aux Févres.
M. Pelay constate que des vases tout semblables ont
:'t trouvés en grand nombre a Saint-Aubin-sur-Mer.
Théâtre romain de Litlebonne. — Il paraît que sa
«Me tenue ne s'est pas améliorée, et qu'il est encore
k réservoir de tous les débris du quartier. Le Conser-
Weurdu Musée départemental ne se décourage nul-
iement. Le méritant gardien du monument, M. Rude-
mare, vient de mourir, et il va être remplacé par son
rîls. Quand le nouveau gardien sera en fonctions, il
Jura le droit de verbaliser contre les délinquants, et
Je* aris placardés en informeront le public.
Tout Jeanne-d' Arc. — A peu près dans le même
ordre d'idées, le fils de notre ancien collègue M. Bou-
quet s'est plaint, et non sans indignation, à M, le Pré-
sident, des inscriptions que les visiteurs se permettent
d'écrire sur la pierre de la vieille forteresse.
MÉDAIILON I
M. Jules [lutta, papetier â Saint-Sever, qui, dcpUR
nombre d'années, recueille avec autant d'intelligence que
de <tele toute sorte d'objets intéressant les arts ou l'archéo-
logie, nous ■ communiqué un médaillon en ivoire repré-
sentant un homme tout chargé de ramée, qui marche
péniblement, appuyé sur un bâton. Autour du médaillon
(Je 4<> m,1" de diamètre sur 5 d'épaisseuri se lit cette ins-
cription : Jani prima die* et septima fine tiinetur.
On reconnaît la une de ces inscriptions, inspirées par
l'astrologie et la médecine Je l'ancien temps, qu'on faisai!
figurer en tète de* mois dans les calendriers et les obi-
tuaires.
L'obïtuaire de Notrc-Dame-dc-la-Ronde de Rouen, de
la fin du iv siècle, présente l'inscription de janvier avec
une variante StCUnda nu lieu de septima, qui est la bonne
lecture et celle que l'on trouve dans l'obïtuaire ue
In Cathédrale du xma siècle aux Archives, et dans un
autre obïtuaire de r3in, de la même église (Bibliothèque
de Rouen) : Prima dics meitsts et septima iruncat m
ensis. L'interprétation de ce dicton en vers, qui vaut.
pour l'eiactitu.le, les prophéties de Mathieu Liunsberg,
H donne lieu "i aucune diilîcultë, ce que je ne saurais dire
pour les dictons qui précèdent les mois suivants. Mais il
me parait assez malaisé de deviner quel usage on pouvait
i*itcju médaillon découvert par M. Taurin. Il est proba-
ble qu'il faisait partie d'une collection de 1 2, i par chaque
CARIÎIEHES DITES DE l'ORQUlEVÀL
M. l'abbé Tougard, dans sa Géographie de la Seine-ïn-
lér'tture, arrondissement du Havre, p. 314, signale, a
Siial-Vjjor-dTowjrville, comme curieuse à visiter, « une
immense carrière située sur les bords de la Seine ».
Antérieurement, M. l'abbé Cochet, dans son Répertoire
"chrotugique, p. 1 55, l'avait qualifiée 1 une vaste carrière
■ ■ descente de la Seine, d'où étaient sortis, disait-on, les
™teriauï de toutes les églises du pays » Cette supposition
"» nen d'invraisemblable. Ce qui est certain, c'est que
«.«le carrière (ut exploitée à une époque ancienne. Elle
"l'ixntionnécdarts un mandement royal de IJ70 (n. s.),
(tj aurait dû trouver place, s'il eût été connu, dans la
publication de M. I.éopold Delisle. Ce mandement nous
mires indications qui nous paraissent intéres-
'«um : l'existence d'un fort au-dessus des carrières dites
...il (et non Pommeréval); l'obligation, pour les
'ubitim* du pays, d'y taire le guet ; l'avantage qu'il leur
pour la défense de leurs personnes et de leurs
bien»; une autre obligation, celle d'y entretenir des feux,
jour ei nuit, en temps d'hostilité. Le mandement rappelle
ju'endes circonstances, indéterminées, les mêmes habitants
Ment avec succès contre l'attaque des ennemis,
rurou il faut entendre, je crois, les Na\
Je Charlcs-le- Mauvais. Ce mandement
■4«
les combles du Palais de Justice, en un très pileux état.
Quelques lignes manquent, mais la partie principale a été
sauvée de la destruction. Il est permis de croire que celte
pièce faisait partie d'un dossier formé â l'occasion de
procès entre les habitants de Saint-Vîgor-d'Ymonville et le
seigneur de Tanearville, lequel, à diverses époques, préten-
dit les assujettir à venir faire le guet à son château.
J'ni publie, dans la Bibliothèque de l'Ecole des Charles,
36= vol., p. 314, un accord conclu par Robert de Braque-
mont, amiral de France, entre les capitaines du parti de
Bourgogne et ceux du parti d'Orléans, en garnison dans la
Haute-Normandie, en vue de s'opposer il l'invasion immi-
nente des Anglais, 5 juin 1418. La Carrière Drumare
est Gommée, avec les villes de Ncufchastcl de Lincourt,
Dieppe et Caudebec, comme une des places en laveur des-
quelles l'amiral avait « traicté, pacifié et accorde par ma-
nière de sauf-conduit et ustinence de guerre >. Cette car-
rière de Drumare n'est autre que celle de Porquiéval, in-
diquée dans le mandement de Charles V; cette désignation
vient de ce que le lieu en question était compris dans le
tief de Drumare, autrefois très étendu et fort important.
On lisait encore, dans un aveu de iC3o (B. 1871 : . Fief de
Drumare, par. de S.-Vigor, demi-fief noble relevant du
Roi à cause de la vicomte de Montivilliers; droits en la
rivière de Seine depuis la' Chambretle de Porcquieval
jusques au lieu nommé la Chambre à leu....; le seigneur,
en temps de guerre, doit garder le fort des carrières de
Porcquieval,...; doit trouver navire ou bateau pour le
passage du Roi, lui huitième, pour passer de llarfleur i\
Ronfleur, etc. ». Peut-être y aurail-il intérêt a explorer
ces carrières; en tout cas, il serait à désirer qu'on pût
déterminer la place occupée par le fort, qui n'en devait pas
être très éloigné.
ISHCm DE CHARLES \
. POBOUTEVAI
» janvier 1570. ■■ Charles, pat la grâce Je Dieu roy
Je France, au bnilli de Caux et au vîconte de Mostier-
rillier, ou à leurs lieuxtenans, salut. De la partie .le noz
(hommes) cl subgiez les ha bits as Je la paroisse de S.-
-Cat» nous a esté mostrê, en cuit griefment
:, ait que, combien que eiilx aient fait et isoient)
Kont t.iirc gait pour nous sur les laloises de Saine et
Je la mer et y faire l'eu à leurs cou/, et despen -, de nuit
ci de jour, en temps de guerre, toute fois que le cas s'i
est offert et olfre, et que pour ce eulz soient et doivent
«ire quiètes et exeraps de tout autre gait, et que ainsi
et pour ce l'ont estii d'ancienneté! ou temps passé, et
ainsi que pour ce que nonobstant les
ti que les diz complaignans ne (fussent et) ne soient sub-
gici de nostre amc et féal cousin le conte de Tancar-
ville (t), les gens et officiers (J'icelui conte), soubz umbre
et o(ccasi)on de certaines iL'iires impetrées de nous ou de
DMK cour de la part dudit conte subrepticement et la
'.rite teue. contenant entre (autres choses que) tous les
batnUfU denieurans à deux lieues près du diasiel JeTan-
camille, qui n'estoient lenuz faire gait ailleurs, fussent
.'intrains à aler faire gait ou dit chastel en délais-
sai et exemptant les hommes et subgiez J'icelui conte
pour en paiaot par mois certains deniers, (que) les dii com-
I m tralssent par devers nous, ou moys d'aoust
Jcrrainement passé, nous esta m lors ou dit chastel de
ville (2), en nous exposant en partie les choses des-
>us dictes et suppliant leur estre par nous sur ce pourveu
Il .lu nom, vïco
(1) Dans l'ouvrage publie
«en» de Chartes V, p. 18,
peinte datés l'un et l'autre d
: Melm
! .le Tincni
par M. LéopolJ Delislc, \lande-
n trouve deux manJemeiHs Je ^c
Tancarville, i5 août i36g.
aco m plissent le coj
, ou par l;i faveur que yceuli
■a gertz et olficiers dudit conte, <
e d'icdlui conte et de ses dictes geni
;t et seroit ou grand grief, préjudice I
mage des diz complaignans et en alant f
nos dictes autres lettres, se par nous et briefmenj
mesmemenl comme, depuis la date, et en !
teneur de noz dictes autres lettres les dizci:n;>laii;ni
esté et soient contrains indeuement et di
taire yait ou dit chastel de Tança rville e
mbien que en ycelu)
mplaignans ne veuilent avoir leur r
refuge, maîi se soient retraiz et veuilent et peven^
mieux et plus promptement au fort
, estant en ia dicte para'
et de Saine et en la propre terre et héritage de.
e lige et tenant de i
luquel fort des dictes carrières (de
pour le protfit de nous et du pais lesdiz complai^
149
autres bonnes gens d'icelui (se sont retrais), leurs femmes,
enfans et biens et ont gardé et défendu ycelui fort contre
la puissance
assaillirent et s'efforcèrent de prendre
gens retrez estans en icelui fort, lesquels ne peurent
oncques meflaire, mais es dis assaux faisant fussent plu-
sieurs ennemiz tuez et autres bleciez de trait, si comme
yceux complaignans dient, supplians humblement leur
estre par nous sur ce pourvu de deu remède. Pour ce
est-il que nous, eue consideracion sur ce, voulans nos
dictes autres lettres sortir et avoir leur plenier effect, vous
mandons de rechiefet enjoignons estroictement, etàchas-
cunde vous et comme autrefois a esté commis, commet-
tons que le contenu en noz dictes autres lettres, desquelles
il vous est apparu etapperra, vous entériniez et accomplis-
siez sans plus de delay ou autre mandement actendre, en
kisant par vous en voz personnes ou faisans faire par
autres raisonnables personnes, inhibition et défense de
par nous aux gens et officiers dadit conte, dont vous serés
requis, qu'ils se cessent et départent du tout de la con-
trainte dessus dicte sur certain
» Donné à Paris le xx« (?) jour de janvier 1 369, et de
notre règne le siziesme ».
L'obligation reconnue par le seigneur de Drumare,
Jans un aveu, de trouver un bateau pour le passage du
ro» de Harfleur à Hontieur, m'a donné l'idée de signaler,
* la suite de cette constatation, trois documents relatifs à
J« droitures de passage de la rive droite de la Seine (le
j>oint de départ n'est pas indiqué) en faveur des moines
de Fécamp et des gens de leur monastère (charte de Robert
Bertrand, seigneur de Roncheville, 1283); de la même
rive d Quillebeuf, en faveur des comtes de Lillebonne
(document du xvi« siècle, mais se référant sans aucun
doute à une époque bien antérieure); état des droits dus
10
i5o
pour le passage de la Seine au port de Saint-Georges-de-
Boscherville.
La charte de Robert Bertrand offre pour nous cet avao-
tage d'être écrite en français. Je me suis appliqué à la
reproduire aussi exactement que possible.
On remarquera, dans l'énoncé des droits reconnus aux
comtes de Lillebonne par les religieux de Jumiéges, sei-
gneurs de Quillebeuf, cette qualification de citoyens donnée
aux habitants de l'ancienne Juliobona, dépossédée pour
lors et depuis longtemps de son titre de cité (1).
Les Coutumes du port de Saint-Georges nous font con-
naître quels habitants de la rive gauche le fréquentaient
le plus habituellement.
CHARTE DE ROBERT BERTRAND ACCORDANT AUX RELIGIEUX
DE FÉCAMP LIBRE PASSAGE DE LA SEINE POUR SB RENDRE
A HONFLEUR.
« Sachent touz ceus qui sunt et qui avenir seront que
ge, Robert Bertran, chevalier, segnor de Roncheville, ai
donne et otrie et conferme par ma présente chartre por
lamor de Dieu et por le salu de lame de mei et de ma
lame et de mes enfanz et por les âmes de mon père et
de ma mère et de mes anceisors et de mes succesors, a
labe et au couuent de la Trinité de Fescan et a touz lor
serjanz de lor main past (2) quictance et franchise pleniere
en ma vile de Honnetiuc de tant comme il afiert a la cos-
tume de lor cors pour passer le travers de Saine. Et wiel
et otrei que les devandiz abc et couuent et lor serjanz de-
susdiz aient et porsicchent la deuandite franchise en pure
(1) « Tout porte à croire, dit M. Devillc, que Juliobona, de truite
à cette époque (v* siècle), ne put se relever de ses ruines, et que
ces Calctcs, privés de leur cité, furent annexés à celle des Vélo-
lasses ».
(2) De leur domesticité.
i5i
et perpétuel aumosne a touz jorz mais sanz contredit et
sans empeschement de mei ne de mes heirs ne daucun de
mes serjanz desore en avant si comme il est desus deuise.
Etlesdeuandiz abeet couuent ont otrie a mei et a ma famé
et a mes enfants la confraternité de lor ordre et pleniere
parchonnerie (i)de touz lor biens esperitues fais et a faire
ausi comme eus meismes. Et que ceste chose seit ferme et
«table perdurablement ge ai conferme ceste présente
chartre de lempriente de mon seel. Qui fu donnée lan de
l'incarnation nostre segnor, m. ce. et quatre vinz et treis,
<u meis de may. » dd dd dd
Sceau perdu.
ÉTAT DE LA VALLEUR ET REVENUE DE LILLEBOSNE
1 Le droict de passage de Quilleboeuf apartenant à
l'abbaye de Jumyèges, pour lequel il (est deub) à mesdicts
scigoeurs, chacun an, ou à leurs offieyers, sçavoir : le jour
de la Trinitté, le prevost dud. Quilleboeuf, pour les dits
^tigieulx, est tenu et subject, le mercredi précédent,
heure de mydy, faire sçavoir à mon dit seigneur ou offi-
eyers quand, ou, à quelle heure leur commoditté est de
Pendre et recepvoir yceulx pour yceulx passer à pied
dans le dit batteau en tapisserie ou bien feullyc.
ayant hommes joueurs de instrumentz de musicque, re-
cepvoir iceulx audit lieu de Quilebœuf; y arrivez, les
Nener et conduire au moutier et iceulx leur
présenter les premiers à l'orTrende, et, à leur retour, ledit
Prévost tenu leur bailer maison et à iceulx quéryr et parer
chambre et lieu honeste pour la réception d'iceulx, quérir
sur table troys doubliers fins de l'essence qu'il appartient
ausdits seigneurs et l'ung sur l'autre, et sur iceulx, en pre-
mier lieu, présenter ù mydi troys chappeaux de rozes ver-
meilles avec boucquetz en platz d'argent, et, aprez ce iaict,
H Communauté, participation.
152
fournir le pain, vin, viandes convenables à tel* seigneu
changer et lever à chascun mais (mets) de levée en vian
chacun des dits Joublyers ; après lequel banquet ou di
est tenu le dit pré vos t taire repasser les «dits seigneurs
terre certayne et à pied sec vers Lislebonne, à la charge
iceulx passagers entretenir icellui passage de basteaux \eB.
que de raison et passer en iceulx les bourgeoys et sytoyen^
résida n s dans les quatre barres et meuttes (i) du dit Lille —
bonne, la femme et en fans, serviteurs, chien et chat, tant
allants que venans pour le double et maille (2) ».
LES COLSTUMES DU PORT DB SAINT-GEORGES
« Chascun coustumier, tant d'Anneville, Berville, Bar.
neville, Ambourville et Yville doibt au terme S. Michel
1 1 gerbes, Tune de seigle, l'autre d'orge ou xu d. au choys
du passager.
» Item, au terme de Noël, 1 tourtel ou 11 d. au chois
Jud. passager.
» 7/em, au terme de Pasques, 1 1 oefz ou 1 d. au choys
Jud. passager.
'> Le curé d'Anneville par an une mine de seigle à la
S. Michel.
» Le cure d'Amborville, aud. terme, 11 boisseaux de
seigle.
» Le prieur du Pré, pour la grange de Berville, 1 mine
Je seigle audit terme.
d Limites, du latin meta. S'il n'y avait point de murs entou-
rant Lillcbonnc, il y avait du moins des barrières qui en déter-
minaient les limites, probablement pour la perception d'un droit
de coutume, sorte d'octroi.
(a) Abbé Tougard, Histoire de l'arrondissement du Havre,
p. 238 : « Le comte de Lillebonne possédait le droit de pêcherie
sur In rivière de Seine u tous applets depuis le Val-Varin et le
Puits-Fortin jusqu'à la maladreric d'Aizier L? seigneur
avait également droit de passage de Lillebonne à Quillebeut. »
i53
» Le manoir du sr d'Auborville, aud. terme i mine de
* Le manoir d'Oumare (i), appartenant au sr d'Anne-
vîlle, audit terme, i mine de seigle.
» Le manoir Robin Aumont, de Barneville, aud. terme,
m boisseaux de seigle.
» Le manoir du Pont (2), à Annevilie, aud. terme,
1111 gerbes de blé et orge, ou 11 s. à la volentc du passager
avec son disner de luy et de ses bestes.
» Pierres Ausout et Raoul Desmoulins, d'Anneville, se
«iicnt frans audit port, pour ce qu'ils sont frans porquiers
de Maugny, s'ils ne portent marchandise.
» Le manoir du Torp, que fu Thomas de Brecy, et
l'ostcl à la Plederesse séant à Annevilie, se dient frans en
dit port pour ce qu'ils sont francs porquiers de Maugny,
*e ilz ne portent marchandise.
» Il est assavoir que tous coustumiers portant marchan-
dise doibvent passage comme forains, soit d'aler ou de
venir, 1 d. pour corps d'omme, et pour beste, mi d.; et en
035 que il y a beste, elle acquicte son corps, et ne poeult la
kroele, soit jument ou vache, acquictter que 1 poulain ou
veel dedans an; et ne doibvent passer que 11 jours pour
*Pniaine et entre 11 soleux.
* Chacune brebis ou mouton noir doibt pour passage,
1<L
' Les 11 blanches doibvent 1 d.
* La quièvre, soit maie ou femelle, doibt un d.
* Le porc, soit maie ou femelle, doibt 1 d.
* Et se aucun coustumier mainne aucune de ses bestes
(0 Oumare, indiqué comme hameau de la paroisse lie Vatte-
v,Ue, dans un contrat du 10 août 1432.
(î) A cette époque, le fief du Ponty sis a Annevilie, était un
9u*n île fief relevant des religieux Je Jurr.ièges à cause de leur
*i$neurie d'Anneville.
1 54
de nourreture aux foires ou aux marchiés, et elle se vent,
il paiera n d. »
(Arch. de la S.-Inf., F. S.-Georges-de-Boscherville).
INSCRIPTIONS OBITUA1RES
L'église de Sainte-Marguerite-sur- Du clair conserve,
appliquée sur ses murs, l'inscription obituaire suivante :
a Lan de grâce mil cinq cens trente cinq, le xxnie jour
dapuril aprez Pasqucs, messire P(ier)rez Pasquin, pbre
natif de la parroisse de Saine te- Marguerite-sur- Ducler,
fonda une basse messe a estre perpétuellement dicte et
célébrée en ceste présente église, fondée / de Madame
Saincte Marguerite par ch(ac)un moys, premier jour de
vendredi, par le cure ou vicaire en lad. egl(is)e moyen(nant)
la so(mm)e de xlvii s. vi d. f par / ch(ac)un an a prendre
sur tous ses biens jouxte les l(ettr)es de ce ffai)ctes et
passées devant Collenet, bac(hel)et et Guilemme du long,
tabellio(n)s en la viconté et sergenterie de Caudebec lan et
jour dessus d(its) ».
On voit, dans la même église, une autre inscription, de
164»), relative à la fondation de « honorable homme Jean
Cresté, arpenteur », lequel y avait affecté 70 livres de
rente.
Cont retable à Honfleur. — M. Ruel doit à l'obli-
geance de M. P. Bréard, notaire à Honfleur, la copie
du devis d'un beau travail de menuiserie exécuté en
1670 par l'artiste rouennais Baudard. La pièce, par
ses obscurités mêmes, mériterait d'être insérée au Bul-
letin. M. le Président pourrait y joindre quelques
éclaircissements utiles (voir/?. 20g).
Tour Jeanne d*Arc. — Les travaux qui s'exécutent
en ce moment à l'ancien hôtel de Mathan ne sauraient
i55
manquer,. selon M. le docteur Coutan, d'offrir d'im-
portantes constatations. Il demande si le Conservateur
du Musée peut y jeter de temps à autre un coup d'oeil.
M. de Vesly répond que son attention est si bien en
éveil, qu'à une démolition exécutée mal à propos il a
imposé une restitution de l'état primitif.
M. Sarrazin signale à ce propos une construction
rectangulaire de trois ou quatre mètres de diamètre
surmontant une maçonnerie circulaire qu'il convient
d^étudier avec soin. Ne doit-on pas se demander si ce
ne serait pas un reste de l'ancien puits de la forteresse?
D'autres vestiges, plus précieux encore, méritent
aussi l'examen. Ce sont ceux que notre collègue,
M. Dubosc, présumait appartenir à la tour « devers les
champs », témoin de la longue et douloureuse capti-
vé de Jeanne d'Arc.
Un plan détaillé du Vieux-Château va être prochai-
nement exécuté.
La séance est levée à quatre heures.
A. Tougard,
M. Léopold Delisle, qui a lu en épreuves les pages
247-249, m'écrivait le 22 juillet 1908 : « Cela est
fort intéressant et mettra peut-être sur la voie de cons-
tatations utiles pour l'histoire militaire du xiv* siècle,
dans la Haute-Normandie. »
i56
SÉANCE DU 26 AVRIL 1907
Elle ouvre à deux heures un quart, sous la pré-
sidence de M. Ch. de Beaurepaire, vice-président.
Sont présents : MM. G. de Beaurepaire, Deglatigny,
Garreta, Le Breton, Le Verdier, Ruel, Vernier et
l'abbé Tougard.
Se sont excusés : MM. P. Baudry , Brunon,
Coutan, Malicorne, Pelay, Sarrazin, de Vesly et
Lormier.
Après une courte addition faite par M. Le Breton,
on adopte le procès-verbal de la dernière séance.
Correspondance imprimée. -* Exceptionnellement
abondante, elle enregistre : Comptes-rendus et
Mémoires du Comité archéologique de Sentis, VII-
IX; 1904- 1906; 3 vol. in-8°; — Mémoires de la
Société... de l'Oise, XIX; 1906 ; — Mém. de la Soc.
acad. de Boulogne-sur- Mer, XXII-XXIV; 1903-
îqo6; 3 vol. in-8°; Bulletin idem; V, 1904; — Le
Patois Boulonnais, par feu le chanoine Haigneré ;
1901, in-8°; — Mémoires de la Soc. d? Emulation
d'Abbeville. XXI, 1906; — Mercure musical... publ.
par Laloy et Ecorcheville, 1 5 janvier-i 5 avril 1907 ;
4. forts fasc. in-40; — ...Documents relatifs à la vie
économique de la Révolution, 1906; 2-3; — Con-
grès archéol. de France en 1 go5 ; 72e session, Beau-
vais ; — Annales de la Soc... de Gand, vi-viii. Gand,
1 906 ; — Bulletin idem ; 6-9 ; 1 906. — Ânnual Report
of the Board of Régents of the Smitsonian
Instit.. 1905, 1006; Washington, 1906; — Bull.
«57
de la Soc. archéol. du midi de la France, n° 36 ; —
Bulletin de la Soc. des Antiquaires de Picardie,
1906, 3 et 4; — Bulletin de la Soc. des Antiq. de
laMorinie, 219, 220; — Bull... des Antiquaires de
l'Ouest, juillet-8ept. 1906; — Bull, de la Soc...
arch. de Langres, n° 76 ; — Bull, de la Soc. Dunoise,
n° 149; — Bull, de la Soc. archéol. de Nantes,
XLVII, 3 et 4; — Circulaire de M. Lefebvre-Pon-
ulis invitant au prochain Congrès de la Société fran-
çaise d'archéologie qui doit se réunir à Aval Ion du
il au 19 juin.
Correspondance manuscrite. — Une lettre de
M. le Préfet adresse à M. le Président son arrêté du
m février, qui nomme membres de la Commission :
M. Virnier, archiviste du département;
M. G. Lormier, conseiller général, directeur du
Musée céramique.
M. le Président présente à la Commission notre
nouveau collègue M. Vernier, en remarquant que
fe secours de ses lumières ne peut manquer d'être
Profitable à nos séances.
Une lettre de M. Coche, maire de Dieppe, remercie
M. le Président de la distinction que la Commission
hi a obtenue du département pour la conservation du
château de Dieppe.
Enfin, en excusant son absence, M. de Vesly envoie
"ne empreinte du cachet de Claude de Saint-Simon.
abbé de Jumiéges et proche parent de l'auteur des
Mémoires. M. le Président rappelle que ce cachet est
extrêmement commun aux Archives dans le fond Je
Jumiéges. L'intérêt de cette empreinte consiste en ce
que l'inconnu qui l'a fournie en possédai! la ma
par lui offerte au Musée.
Tour Jeanne-ifA rc. — M. P. Le Verdier a le pre-
mier la parole pour faire pari à la Commission des
résonnions prises ces jours derniers par le Conseil
général au sujet de cette tour. Le plan sur lequel il
présente ses explications, leur donne toute la clarté
désirable.
Un projet de convention a été soumis à celte
assemblée par M. le Préfet, aux termes de laquelle les
acquéreurs des immeubles de la communauté des
Drsulinesont rétrocédé au département deux parcelles
de terrain, l'une dans le nord-est, l'autre vers le sud-
ouest de la tour, afin d'en faciliter le dégagement et
d'en ménager une meilleure vue. Cette convention a
été approuvée ; mais en même temps le Conseil géné-
ral a émis le vœu que la Ville de Rouen puisse se
rendre acquéreur d'une partie plus considérable de
terrain, au nord et à l'ouest de la tour, de façon à opé-
rer complètement lo dégagement de celle-ci.
Notre collègue ajoute qu'il a voté ce voeu, tout en
ne se dissimulant pas que la haute muraille, ni
uniforme, de ce monument n'est pas de nature i
offrir une perspective très intéressante; maïs la dispo-
sition primitivement adoptée, qui place la tour sur le
côté de la rue projetée et dans une sorte de cul-de-SK,
ne lui semble pas à l'abri des critiques. L'élargisse-
ment de l'emprise, ainsi que l'a proposé le Conseil
général, semble préférable, À la condition que quelque
plantation d'arbres vienne accompagner la base de
l'édifice.
M. Rue] est d'avis que la gigantesque muraille de
1 5ç
la tour a besoin d'être en partie dissimulée, et il pré-
fère le plan primitif qui a l'avantage de laisser entre-
voir le monument au lieu de le mettre en pleine évi-
dence.
M. Gaston Le Breton applaudit au vœu émis par le
Conseil général : c'est là, auprès de la salle où elle a
comparu devant ses juges, sur le sol où s'élevait sa pri-
son, que veut être édifié le monument que Rouen se
doit d'élever à l'héroïne. En réservant ce terrain, qui
pourra être en partie planté, la Municipalité ferait acte
de prévoyance. M. de Beaurepaire appuie cette obser-
vation.
L'état actuel du monument résulte d'une malheu-
reuse inspiration qui se laissa entraîner au désir de
restituer une œuvre du xne siècle. L'effet n'en a pas
été heureux et l'abbé Cochet ne fut pas le dernier à
protester ( i ) . Il eût été préférable, selon M. Garreta,
de lui laisser à peu près l'aspect de la tour de Lille-
bonne.
Du moment que Jeanne d'Arc et ses souvenirs
avaient fait du donjon une propriété nationale, il sem-
blait indiqué de lui rendre sa physionomie du xve siècle.
Or, à cette époque, les tours étaient crénelées; et il en
esl même pour la nôtre un indice particulièrement
^rieux. Peu de mois après le supplice de la Pucelle,
la tour fut canonnée par l'artillerie installée à la Rou-
gcmare. Et cependant, un compte conservé aux
Archives ne parle nullement de toiture.
M. le Président ajoute que le cardinal Thomas avait
(i) La fleur de lis du sommet provoqua même, au sein de
la Commission, le 26 mars 1874, un assez vif incident de la
part de M. de Glanville. Un écho affaibli s'en retrouve dans nos
Bulletins (III, 169-173).
i6o
désiré construire sur cet emplacement un monument
à Jeanne-d'Arc, et que le prélat dut abandonner son
projet devant les exigences des usufruitiers d'une
partie des jardins des Ursùlines.
Enfin, selon le désir de ses confrères, M. Le Ver-
dier dépose la motion suivante, qui est adoptée à une
très grande majorité :
« La Commission s'associe au vœu émis par le Con-
seil général dans sa dernière session, tendant à ce que
le terrain délimité au plan par les lettres B C E F G
soit acquis et réuni au domaine public, sous réserves
de plantations ultérieures, et dans l'espoir qu'un jour
y soit édifié un monument à Jeanne-d'Arc. >
Mort de M. Beaucousin. — M. le Président in-
forme la Compagnie qu'elle vient de faire une perte
considérable dans la personne de notre confrère d'Yve-
tot, M. Beaucousin, dont l'inhumation a eu lieu ce
matin. 11 s'était montré assidu à nos séances auxquelles
il prenait un vif intérêt.
Son ouvrage le plus important, VHistoire de Itz
principauté <f Yvetot, avait été rédigé sur les archives
mêmes des anciens seigneurs. Il la fit suivre d'une dis-
sertation spéciale sur l'antiquité du royaume d'Yvetor,
qu'il établit d'une façon très solide, en la vengeant des
dédains de la critique. Outre diverses publications
estimées qu'il procura pour l'Histoire de Normandie
et pour les Bibliophiles, il écrivit de savantes notices
sur Valliquerville et Allouville. Enfin M. Beaucousin
s'était formé une excellente bibliothèque qui renfermait
des manuscrits importants. A ces divers titres, il tenait
donc une place honorable parmi nos travailleurs con-
temporains.
i6i
Exfjù des registres de T Hôtel commun de h Vilie
Je Rouen.
« Le lundi vni* jour d'aoust 1Ô72. le R. P. Supérieur
«ies Augustin* deschaussez apporta au bureau de l'Hostel
commun de la Ville de Rouen une lettre de cachet de la
reine, du 3e du me&me mois, par laquelle Sa Majesté,
mot bien voulu estre la fondatrice d'une église que les
tins religieux désirent faire construire au faubourg de
Maruinnlle, souhz le tihre de N.-D.-des- Victoires, décla-
roit sa volonté sur ce subjet et faisoit l'honneur à Mes-
sieurs les escherins en charge de leur donner la commis-
sion d'y poser, soubz son nom, la première pierre; et pour
cet eflet, après avoir conféré avec ledit père supérieur sur
les ordres nécessaires pour rendre cette action autant
magnifique que le sujet le demandoit. le xxxe dudict mois
d'aoust, jour choisy pour la cérémonie, toutes choses
«tant disposées d'une façon ponpeuze et bien concertées
par les soins qu'en avoit pris le dict père supérieur, les
dits escherins en leurs robes et tocques. accompagnez des
officiers de ladîcte Ville, s'y sont rendus sur les dix heures
Ju matin, à Féglize des dits Pères, à la porte de laquée
Contestez receuz par ledict supérieur qui leur présenta
b croix avec l'eau bénite et leur fit un petit discours -^r
'e sujet; ensuite de quoy les dits sieurs escherins et odiciers
s estans placez sur des fauteuils eslevez sjt des estrades
c>Uns audessoubs d'un trosne ou estoit ie portroict Je !j
Kesne, aussi tost on tut en procession a: lie- i e= ' i n J rojr
J* solennité, les dits Relhgieux precéJen- M >nsci^:r.ejr
'evesque de Finibort, revestu de ses hari:> : r.:;:iw«i-x:
et la dicte procession estant arrivée au iiej ,- c devoit
poser la dicte première pierre, après quelques pr.cres. or*
présenta dans un bassin aux dits sicjrs e -h^-.;r.- jes rm-
reau et truelle argentez et garnis de -jpjt,- des jojieur^
de la Reine, et aussi tost les dits S* es.r.e. in> po-crer.t
IÔ2
la dicte première pierre suivant les intentions de Sa
Majesté, au bruit de trois descharges de douze pièces de
canon, qui avoient estez conduittes par leurs ordres aux
environs du boulevard de la porte du dit faux bourg. Cela
fait, on retourna en l'églize où le Te Deum fut chanté en
musique, à la fin duquel la messe fut célébrée par mon
dit seigneur de Finibort, à l'issue de laquelle ayant esté
conduit au réfectoire il y disna ainsi que les dits sieurs
eschevins et officiers qui y avoient estez invitez. »
Inscription qui est sur la plaque de plomb qui étoit
sous les fondemensde notre église, 3o août 1672.
Ecusson de la Reine.
Maria Theresia Galliarum et Navarrœ
Regina devictis undique hostibus Batavisque a rege
Ludovico decimo quarto conjuge charissimo,
Subactis, monasterium et ecclcsiam hanc
Augustiniinorum discale eatorum Deo
Omnipotenti et Beathsimœ Virgini sub titulo
Domina? nostra? de Victoriis in gratiarum
actionem vovit ac dedicavit et primum
hune lapidem per manus nobilium virorum
Nicoiai Dufour, Pétri Tabouret, Pétri
Asselin a conciliis et domus régis ordinarii
prœpositi, Jacobi Le Tellier et Dyonisii
Monfreute Consiliariorum et œdilium civitatis
Rot hom.i gens is, suo nomine apponi jussit
anno 1672, die vero 3oa Augusti.
Icy est l'écusson du Icy est l'écusson de la Ville
Parlement. de Rouen.
« Très chers et bien a niez, les Relligieux Augustins des -
chaussez voullant bastir une eglize dans la ville de Rouen
zoubz le tiltre de N.-D. des Victoires, en actions de grâces
de l'heureux succedz des armées du roy, notre très honoré
seigneur etespoux, contre les holandois, et voulant bien
nous constituer leur fondatrice, nous vous escrivons celle-
i63
cy pour vous dire que vous ayez à poser la première
pierre a la dicte eglize soubz notre nom, à quoy nous
assurons que vous satisferez volontiers ; nous prions Dieu
qu'il vous ayt, très chers et bien amez, en sa sainte garde.
Escript à S. Germain en Laye le troisième aoust 1672. »
Signé : Marie-Therese ; plus bas : Brisacier et Sellez, et sur
la suscription est esc rit : A nos très chers et bien amez les
nuire et esche vins de la Ville de Rouen.
Images de Rouen. — Enfin M. Ruel met sur le
bureau deux pièces du Musée du vieil Honfleur, qui
lui semblent avoir pour nous un intérêt particulier. Ce
sont deux images dominotées (om3o X om38), im-
primées à Rouen en 1703, par de Hautot. L'une est
un S. Pierre, et l'autre un souvenir de N.-D.-de-la-
Dèlivrande, portant mention de deux guérisons obte-
nues en 1646 et 1703.
Sans rien préjuger sur la rareté de ces deux impres-
sions, M. le Président constate que ce genre d'estampes
a été communément fabriqué à Rouen.
Avant de lever la séance, M. de Beaurepaire donne
kcture des notes suivantes :
NOTICE SUR LES ANCIENNES MAISONS A PIGNON
Nous lisons, dans le Dictionnaire de Trévoux, au mot
pignon : « On dit proverbialement qu'un homme a pignon
sur rue quand il a quelque maison ou d j bien en .vi itnct
qu'il peut hypothéquer. »
Littré, dans son Dictionnaire, écrit piu* justement, au
sujet du même root : « Avoir pignon sjr r-e, pov/cder
une maison dans une ville et sur la rje. parce «ic a-ïre-
fois c'était le pignon qui, comme a„;ojr :'h j. 1hu\ ;ç«
églises, taisait la façade de la maison: t: :ï%. «r.o.r * ss. jt,*;
164
maison de bon rapport. Certains auteurs, parlant de leurs
ouvrages, disent mon livre; ils sentent leurs bourgeois qui
ont pignon sur rue et toujours un chez moi à la bouche ».
Pascal, Pens. xxiv, 68, éd. Havet.
J'ajouterai, pour compléter cette définition, que dans les
villes, le> maisons à pignon se distinguaient des maisons
plus modestes, celles-ci appuyées sur les premières et ayant
un toit dont la pente n'était que d'un côté, maisons appen-
tiches ou appentiches simplement, comme on disait autre-
fois, appentis comme nous dirions aujourd'hui (1). Les
maisons à pignon ne manquent pas encore dans cette
ville. Les maisons appentiches y sont devenues plus rares.
On en rencontre encore quelques-unes dans les rues de
Rouen que le luxe n'a point transformées.
L'acte suivant fera sentir la différence que l'on établis-
sait, au point de vue de la valeur, entre les unes et les
autres, et au point de vue de l'état social, et, sans doute
aussi, de la considération entre leurs propriétaires respec-
tifs.
« Jehan Davi, segneur Saint Pères Avi, chevalier,
conseiller du Roy notre sire et son bailli de Rouen, à
Guillaume Verguant et Robert Petit-Clerc et leurs com-
pagnons, trésoriers de l'église de Saint-Nigaise de la dicte
ville de Rouen, salut. Savoir faisons : Comme pour
obvier aux grans et irréparables inconveniens qui du
temps advenir se pourroient ensuir comme commis (?) se
sont ou temps passe depuis que la mairie d'icelle ville et
banlieue de Rouen fu en la main du Roy, tant en murdres,
larrecins, roberies, bateries, bris et romptures de mai-
sons, fortunes de feu que autrement, en defifaute de ce que
depuiz ledit temps il n'y avoit eu ne avoit de présent pro-
vision de guet ne de garde, comme par avant estoit, et
(1) Dans un acte du xvie siècle, un bourgeois de Rouen tolère
qu'on appuie S'.ir sa maison un apentiche, à condition « qu'on
n'y mette ni hostellc nuls pourceaux ni truyes ».
i65
que, en continuant de mal en piz, plusieurs s'estoient
efforciez ou voulu ou vouldroient efforcier à faire ou
commectre de nuit, en la dicte ville, moult d'exccz, oppres-
sions et oultrages aux bourgoiz, manans et habitans
d'icelle ville, qui, soubz ombre de la puissance de la sou-
veraineté du roy notre dit sr et de sa justice, doivent
demourer en seurté de paix et bonne transquillité, il ait
par nous esté ordonné par délibération des conseulx (i),
procureur du Roy notre dit sr,gens de justice et grant
quantité des plus notables bourgoiz et de justice et grant
quantité des plus notables bourgoiz et citoyens de la dicte
ville, entre lesquielx estoient les consellers d'icelle, pour
ce assemblez et comparans devant nous, que de lors en
avant l'en feroit guet chascune nuit en ladicte ville et ainsi
que anciennement, ou tempz de la mairie, avoit acoustumé
estre fait, et en ensuivant la certaineté de ladicte delibe-
racion eust esté ordené et limité quant guetez il auroit es
pa froisses de la dicte ville et les lieux où serent leur guete
et refuge, et que pour et afin de paier les gages et salaires
que auraient et prendraient tous lesdix guettes et paier
aussi les vestemens et abillemens d'iceulx, chascun feu
demourant en maison à pignon paierait, par chascun an
la somme de deux soûls tournois, saut les clers non mariez
et non bénéficiez aveuc femmes vcfves, qui ne paieront
que deux deniers tournois ; et quant aux clers bénéficiez,
eulz ne paieront rien, se ainsi n'estoit qu'ilz eussent mai-
son à louage, ouquel cas l'en prendroit et cueuldroit
douse deniers tournois comme des clers maries et de
femmes vefves. Et ceulx qui auraient maisons apentiches
paieront saize deniers les diz clers mariés, femmes vc!ve<*
huit deniers, et les bénéficiés qui auront maison à louage
paieront semblable. En entérinant et metant à exécution
laquelle délibération les diz gueites aient esté mis sus et
composez, qui aient fait et font chacune nuit ledit çuet. ve
(i) Conseils ou conseillers, c'est-à-dire avocats u Km.
i i
66
tuz et abilliez de vesteures et armeures qui à cette fin aient
(sic). Nous, pour et affin de paier les diz gages d'iceulx
selon la dicte deliberacion/ vous mandons et commectons
à chacun de vous que vous contraignez ou faictes con-
traindre par toutes voyes deues'et raisonnables les habi-
tants et demourans es maisons, tenans feu et mesnage
(excepté les personnes mendiantes) assises et situées es
mectes de la dicte .parroisse, à paier pour le salaire et
gaiges des diz gueites et gardes de nuit de ladicte parroisse,
pDur le terme commenchant à Pasques derrain passé et
escheu à la Saint Jehan semblablement derrain passée,
c'est assavoir : chascun habitant et tenant feu et mesnage
à maison à pignon six deniers tournois, et les demourans
en maison apentiche, pour le dit terme quatre deniers
tournois, excepté les dictes vefves femmes, et les diz clers
non mariez et non bénéficiez et aussi les hostes des diz
clers bénéficiés, qui ne paieront que trois deniers tournois
pour ledit terme. Et les deniers de ce yssans et que vous
aurez cuilliz et levez aportez devers Henri Rousselin, rece-
veur des rentes, aydes et revenues appartenant à la dicte
ville de Rouen, lequel nous avons commis à taire ladicte
recepte pour les distribuer ou paiement des diz gueites de
nuit et non aillieurs, lequel Henri en sera tenu rendre
bon et loyal compte toutes foiz que mestier sera. Et par
ces mesmes présentes donnons en mandement à tous les
sergens et soussergens de la dicte ville et banlieue que ilz
contraignent toutes les personnes dont requis seront à
p lier, ainsi que dict est, lesdictes sommes, chascun en
droit soy, par toutes voyes deues et raisonnables. Donne
à Rouen Tan de grâce mil ccccc et sept le (la date du mois
et du jour manque). — Sceau ».
Jean Davy, qui rendit cette ordonnance, fut bailli de
Rouen du 29 septembre 1406 (tout au moins) jusqu'au
mois d avril 1409. Le 28 avril de cette dernière année, il
était qualifié de chancelier du duc d'Orléans.
Pierre Cochon, dans sa Chronique, le traite de noble
167
clerc et de bon justicier, et regrette qu'il n'ait exercé ses
fonctions à Rouen, que l'espace de trois ans. Si l'on s'en
rapporte au témoignage de ce chroniqueur, « la ville et
bourgois et clergé furent bien dolens que ce bailli se
parti si tost comme il fist. Car en son temps il fist corn*
menchier la cauchée de S.-Sever, vuider les ordez places
de la ville comme les Petits camps, la Rougemare, le
Marchié as chevaux, le cay de la Ville au Viel pont,
paver la Vieille har an guérie, le cay à tieulleq, refourmer
la Renelle et beaucoup d'autres belles choses, clorre
vu ides places, etc ».
Il est assez remarquable que Jean Davy se soit permis
de constater dans son ordonnance que, depuis la suppres-
sion de sa mairie et la perte de sa commune, la ville de
Rouen eût été si mal administrée (elle l'était par des offi-
ciers royaux), que la sécurité y était moins assurée qu'elle
ne Tétait autrefois, et que la fréquence des crimes rendait
nécessaire rétablissement d'une nouvelle poiiee.
L'acte suivant nous reporte à des temps plus heureux :
il nous tait assister à une cérémonie où l'autorité du maire
se produisait au grand jour et dans tout son éclat : *
c Le 24e octobre 1711, sur ies neuf heures du matin,
MM. les Conseillers eschevins de la ville de Rouen, assistez
du greffier de ladite Ville, tous en robes et en tocques,
accompagnez du receveur et du maistre des ouvrages, en
nanteau et chappeau, ont monté à cheval dans l'Hostel-
de-Ville d'où ils sont partis pour aller au Champ-du-Par-
Jon faire l'ouverture de la foire de Saint-Romain, précJ-
vîcz de l'huissier, sergeant de laditte Ville, tous à cheval et
en habit de cérémonie, du trompette de la Viile, et de la
Cinquantaine, aussi tous à cheval et des arquebuziers à
pied; et ont pris leur chemin par la boucherie Massacre, la
rue Percière, la rue des Hermittes, la porte Bouvreuil et
la rue de l'Avalasse, d'où ils se sont rendus dans ledit
Champ, auquel lieu a esté faict scavoir par le gretrier de la
Ville qu'ayant plu aux Rois, prédécesseurs de .v M. à pré-
i68
sent régnante,. d'establir trois foires franches dans la ville
de Rouen, la première commençant le lendemain de la
feste de la Purification de N.-D., la seconde le i« mer-
credy d'après la feste de la Pentecôte, et la troisième au
jour de saint Romain, aux libertés, privilèges et franchises
portées par les éditset déclarations des mois de may 1477,
et i«r febvrier 1 52 1 et confirmées par sa dicte Majesté,
la dite foire de Saint- Romain est à présent ouverte, durant
le cours de laquelle il est permis à touttes personnes de
vendre et acheter, aux privilèges et franchises portés par
lesd. déclarations, et qu'en cas de contestation les parties
se pourvoiront à l'Hostel-de- Ville de Rouen par devant
MM. les Maire et eschevins, après quoy l'appel a esté fait
des officiers et cavaliers de la Cinquantaine sur la liste pré-
sentée par leur capitaine ; et les arquebuziers ayant fait .
leur exercice ordinaire, chacun a repris son rang, et on est
rentré dans la ville par la porte Beauvoisine en descendant
par la rue Beauvoisine, la rue des Carmes, la rue Grand-
pont, sur le quay et à la place de la Bourse où ledit gref-
fier a fait une pareille déclaration que celle faite audit
Champ-du- Pardon, et ensuite on est revenu à l'Hostel-de-
Ville par la porte et la rue de la Vicomte, la rue du
Mûrier (\) et la rue du Gros-Horloge, au mcsme ordre
qu'on en estoit party ».
Pour l'histoire de l'ancienne juridiction de la Com-
mune de Rouen, je crois bon de noter, dans PObi-
tuaire de la Cathédrale de 1329 (Bib. de Rouen, Y 82)
cette mention t d'une prison de la Ville dans la rue Her-
bière : Mois d'octobre x kl. Eodem die Ob. Hugo de
GingueS) pro quo habtmus xv. solidos in tenemento GuilL
Boulr, in Vico Herbarie an te prisionem Ville ». C'est la
seule mention que j'ai rencontrée de cette prison muni-
cipale, qui dut disparaître quand la ville fut privée de sa
(1) Pour rue du Merrien, prolongement de la rue de la
aboutissant à la rue du Gros-Horloge.
170
i36o (Ibid., reg. i , f° 37 v<>); h. de « Ny de Quien • même
paroisse, 1480 (F. de la Cathédrale).
Au compte du promoteur de 1451-1452, on mentionne
comme étant du doyenné de la Chrétienté la paroisse de
Nido canis, où je ne puis voir qu'une désignation de la
par. de Saint-Gilles-de- Répainville.
Hameau du « Nid de Quien », considéré comme par. de
la Madeleine de Rouen, 8 fév. 1456 (Tab. de Rouen).
Ham. du Nid-de-Chien, par. de la Madeleine, 27 juin
1624. Le prieur de la Madeleine exerçait les fonctions de
curé dans un canton nommé le Nid-de-Chien, enclavé
dans la paroisse Saint Hilaire de Rouen, 1761. L'Histoire
de Rouen, y9 partie, p. 78, avait déjà signalé comme
paroissiens de la Madeleine « les habitants du hameau
nommé le Nid-de-Chien aux faubourgs de Saint-Hilaire
près le lieu où étaient ci-devant les Chartreux. »
« Moulin du Ny de Quien sur l' Au bette, par. Saint-
Pol », 1377; « moulin hors la Ville, nommé le Nid-de-
Chien, assis au pied du Mont-su r-l'Aubette aux religieux
de Sainte-Catherine », 1640/
Toutes ces citations ne nous renseignent guère sur
l'emplacement primitif de ce chenil, qui donna son nom à
un fief et à un hameau d'une étendue assez considérable,
comme on a pu le voir.
Faut-il le placer au jardin qui fit l'objet des contrats
suivants ? « i5mai 1601, vente par noble homme Me Robert
Busquet, seigneur châtelain de Malvoisine et de la Ncu-
vile-Chant-d'Oisel, conseiller au Parlement, demeurant à
Rouen, rue Saint-Patrice, à Raoul Le Prévost, sieur de la
Fontaine, avocat, du jardin le Nid-de-Chien, à lui appar-
tenant au droit de l'acquisition qu'il en avait faite par
décret sur noble homme Nicolas Busquet, son oncle. —
17 décembre iiiu, quittance de i,5oo 1. donnée par Isaac
de Civille, écuyer, sieur de Saint-Mards, demeurant par.
Saint- Patrice, à Jacques de Boy vin, sieur de Bennetot,
maître en la Chambre des Comptes, à la décharge et
I7i
comme ayant acquis, le 26 juin de la même année, le
Nid-de- Chien, de François Le Turquier, écuycr, sieur
du Buisson. — 4 avril 1715, vente par Jean-François de
Boyvin, chevalier^ marquis de Bacqueville, Bennctot.
Colfou, colonel d'un régiment d'infanterie, à Gaspard
*
Millot, de la maison appelée le Pannevert du Nid-de-
Chien, proche la petite Chartreuse*, avec le jardin, l'étang
et le glacier qui en dépendaient ». (Arch. de la S.-Inf.,
F. du Séminaire de Saint-Nicaise).
La Carte de Cassini a substitué le nom de Val-de-Chien
à celui de Nid-de-Chien, qui avait paru sans doute trop
vulgaire.
MJTE SUR LA COUR D'ALBANE ATTENANT A LA CATHÉDRALE
DE ROUEN
Du collège d'Albane, attenant à la Cathédrale, il ne
reste plus que le souvenir et le nom de Cour d'Albane,
qui, peut-être bientôt, disparaîtra à son tour. J'ai recueilli
le règlement suivant, utile à connaître pour l'histoire de ce
collège.
20 août 1676. c It est dit que les statuts du chapitre
général de i36i, confirmez par le pape Urbain, touchant
la discipline et règlement du chœur et des chapelains
de l'Eglise seront gardez estroitement, ensemble ceux qui
ont esté faits du depuis en divers chapitres généraux et
solennels jusqu'à présent, comme aussi ceux qui ensuivent.
» C'est à sçavoir : que les chapelains des collèges d'Albane
et Darnestal demeureront actuellement au collège d'Albane
Jans les chambres qui leur seront données, sans pouvoir
demeurer ailleurs sans la permission expresse du Chapitre;
et ne pourront louer ou transporter leurs chambres à per-
sane sans la permission du Chapitre.
» Ils ne pourront retenir avec eux pour demeurer qu'un
•serviteur ou quelqu'un de leurs parents, qui seront obliges
de se conformer aux règles et statuts du collège.
172
» Que les femmes et filles, de quelque condition ou
parenté qu'elles puissent estre, et sous quelque prétexte
que ce soit, ne pourront entrer dans ledit collège d* A lbane.
» Mais si quelqu'un des dits chapelains tombe malade,
en sorte qu'il ait besoin de secours extraordinaire d'une
garde, on s'adressera au Chapitre qui y pourvoirra.
» Ils seront tenus de*se rendre chacun audit collège et
de se retirer en leurs .chambres, du depuis le jour de
S. -Michel jusqu'à Pasques, à neuf heures du soir précisé-
ment; et, de Pasques à la S. -Michel, à dix heures, que la
porte dudit collège (sera fermée) sans la plus ouvrir.
» Il y aura un portier audit collège, auquel Ton donnera
une chambre proche la porte, où il résidera actuellement
et demeurera pendant le jour.
c Ledit portier aura soin de tenir la porte dudit collège
toujours fermée, même pendant le jour, et de l'ouvrir.
» Ledit portier aura soin d'observer ceux qui entreront
ou sortiront dudit collège, comme aussi de fermer la porte
dud. collège ù 9 h. du soir précisément depuis le jour de
S. -Michel jusqu'à Pasque, et, à 10 h., depuis Pasque jus-
qu'à la S.-Michel, et d'en porter ensuite les clefs à celui de
M™ qui sera nommé par le Chapitre, ou, à son absence, au
plus ancien chapelain dudit collège. Comme aussi aura
soin d'aller quérir les clefs dudit collège, tous les matins,
demie heure avant les matines pour ouvrir la porte dudit
collège, et aura soin de nettoyer et ballier la cour, et les
montées sans permettre qu'il entre personne audit collège
qui puisse y faire des immondices ou du bruit ; et à cet
effet défenses sont faites d'avoir audit collège pigeons,
poulies ou autres oyseaux et animaux qui puissent incom-
moder.
» L'entrée et sortie dudit collège d'Albane par le por-
tail des libraires sera entièrement bouchée, en sorte qu'on
n'y puisse passer. »
La séance est levée à quatre heures moins le quart.
A. TOUGARD.
173
SÉANCE DU 21 JUIN 1907
Elle ouvre à deux heures un quart, sous la prési-
dence de M. Ch. de Beaurepaire, vice-président.
Membres présents : MM. Adeline, G. de Beaure-
paire, Deglatigny, P. Le Verdier, Mgr Loth, Pelay,
Sarrazin, de la Serre, Vernier, de Vesly et l'abbé
Tougard.
Se sont excusés : MM. P. Baudry, Garreta et Ma-
licorne.
Sous le bénéfice d'une légère retouche faite par M. le
Président, on adopte après lecture le proccs-verbal
de la précédente séance. Il provoque d'intéressantes
explications sur l'ancienne imagerie populaire à
Rouen. Ces sortes de graveurs n'étaient pas- rares dans
notre ville; et M. le Président cite, entre autres, un
membre de la famille Papillon : mais, en revanche,
M. Pelay n'a pas rencontré beaucoup d'images qui
portent cette provenance.
Correspondance imprimée. — Son volumineux
dossier était ainsi formé : Mémoires de la Comm. des
Antiquités... de la Côte-d'Or, 1001-1905, t. XIV,
in-40; — Mém. de la Société de l'Aube, LXX; 1906;
— Mém. de la Soc... du Cher, XXI ; — Mém. de la
Soc... du Doubs, iqo5. Besançon, 1906; — item.
Table, 1 841-1905; — Mém. de la Soc. des Anti-
quaires du Centre, 1906; XXX; — Mém. et Docu-
ments de la Soc. savoisienne, XLV; — Bulletin his-
torique et philol. du Comité, 1906, ( et 2, un tasc. ;
— item, Archéologie, 1906; 3; — Mercure musical.
'74
1 5 mai; — Bulletin et Mém. de la Soc. de la Cha-
rente, iqo5-6; — Bulletin de la Soc. polym. du
Morbihan^ 1906, 1-2; un fasc. ; — Bulletin de la
Soc. de Touraine, XV, 3 et 4; — Bulletin des Amis
des Sciences natur. de Rouen, 1 906 ; — Bull, de la
Soc. des Antiquaires de P Ouest, X, 4. Poitiers,
1906 ; — Bull, de la Soc... de Gand, XV, 3 ; — Pro-
ceedings... of Antiquaries of London, nov. 1905-
juin 1906; — Fornvannen.... Stockholm, 1906; —
Kongl. Vittershets Histor..., 1903-1905. Stockholm,
1907.
M. de Vesly obtient le premier la parole pour un
ensemble très varié de communications :
Les découvertes que MM. l'abbé Maze et Naéf ont- faite
à Harfleur d'un petit fahum; celles faites par M. de la
Serre dans la forêt dé La Londe;de M. Gaston Le Breton,
à Saint-Saêns, et les divers fana découverts par M. Ques-
né et moi, dans les forets de Bord, à Martot, et dans la
forêt de Rouvray ; tous* ces édicules sur plan carré explo-
rés dans notre département, ont en ce moment un regain
d'actualité dans la Suisse allemande et jusqu'au delà du
Rhin.
L'Association Pro Aventico vient, en effet, de consacrer
deux hivers à louiller, dans le vieux bourg d'Avenches,
un terrain situé en face la « Grange des Dîmes ». Les tra-
vaux avaient été entrepris dans l'espoir de retrouver les
restes de ta chapelle Je Saint-Symphoricn, fondée par
l'évèque Mariu>,vers la fin du vie siècle. Les fouilles ont
montré un petit sacellum sur plan carré, dont les subs-
tructions avaient servi de fondations à la chapelle dédiée
à un martyr particulièrement vénéré dans les Gaules et
conduit au supplice dans cette ville d'Autun, dont l'évèque
Marius était originaire.
i75
Découvertes faites à Rouen et dans les environs. — En
creusant une cave, rue Percière, n° 19, dans l'immeuble
qui porte le n<> 68 de la rue Jeanne-d'Arc, les ouvriers ont
découvert un grand nombre de cornes de cerf plus ou
moins travaillées. Au milieu de ces cornes plusieurs mon-
naies ont élé recueillies. Elles m'ont été présentées et
n'offraient aucun intérêt puisque je ne pouvais vérifier à
quelle profondeur elles avaient été trouvées. Cependant
l'ai conservé la pièce saucée que j'ai l'honneur de sou-
mettre à votre examen. Je crois y reconnaître Hélioga-
hale, sa tête diadémée a droite, et lire la légende imp. avb.
amtoninvs pivs hla. avg. R/ provid. Ave La Providence
debout à gauche, tenant un sceptre avec lequel elle touche
un globe.
A Croisset. — Non loin du pavillon Flaubert, on fouille
en ce moment assez profondément, pour établir les fon-
dations d'une usine à papier. Dans ces travaux, les ouvriers
cm trouvé plusieurs monnaies. Vers 6 mètres de profon-
deur ils ont recueilli un grand bronze de Lucille, où la
k'Sendede l'avers est très détériorée. Tant qu'à celle du
revers, elle a complètement disparu.
■1 Celloville. — M. J.-B. Mulot a trouvé sur sa terre du
'huit une monnaie romaine en argent, de Philippe-lc-
'cune. Cette monnaie a été surfrappée et la lecture des
Rendes a été, de ce fait, rendue difficile. Cependant l'et-
h.:ede Philippe est très reconnaissable et bien venue, et
k guerrier (hoplite) du revers est encore une bonne
ft-ire pour cette époque de décadence.
Puisque je parle de découvertes de monnaies, je désire
• ous entretenir d'un petit trésor trouvé à Yervillc, par
AI. Olivier. C'est en réparant l'aire de sa maison que l'heu-
reux propriétaire eut la surprise de rencontrer cent cinq
fueces à l'effigie de Louis XIV et au millésime variant
entre iô<i3 et 1707.
176
Plusieurs de ces pièces sont surfrappées et sortent des
ateliers de Paris, Rouen, Toulouse, Besançon, etc.
Voici d'ailleurs l'inventaire de ce petit trésor qui est
entré au Musée des Antiquités, sous le n° 2055 :
Un louis d'or; dix-huit écus; trente-deux demi-écus;
huit quarts d'écu ; trente-sept pièces de dix sols et dix de
quatre sols.
Deux jetons se trouvaient aussi dans le trésor d'Yer-
ville, mais ils étaient en fort mauvais état, le cuivre des
jetons et l'argent des monnaies ayant produit la réaction
de Voita. Cependant on peut encore voir sur l'un Henri IV
galopant sur son cheval et, au revers, les deux écus acco-
lés de France et de Navarre. Sur l'autre, autour de deux
figures que je crois être Jupiter et Diane, on lit : mactavit
volvcreis SjEvas nvnc solvm (1620); et au revers.
autour des écus accolés de France et de Navarre, timbrés
de la couronne royale et entourés du collier de Tordre du
Saint-Esprit : Chambre aux Deniers du Roy.
Deux autres jetons ont été trouvés dans un lot de vieilles
monnaies offertes au musée par M. Laurent, coiffeur, rue
de la Vicomte, à Rouen.
Sur le premier se voit le profil de Louis XV regardant
à droite et, en légende • lvo. xv d. g. fr. e. n. rkx. Au
revers, une femme nue, debout dans une coquille, tenant
une voile et voguant sur les flots; des navires dans le
lointain En légende : divinis in régna vocamvr Avspiciis;
au bas les lettres i. i. b.
C'est certainement un jeton du joyeux avènement de
Louis XV. Je crois bon de faire remarquer que la figure
voguant sur la mer rappelle le bas-relief qui, enlevé de la
maison située à l'angle des rues des Murs-Saint-Ouen et
Je l'Hôpital, est aujourd'hui au Musée des Antiquités.
(Voir De la Quérière, Anciennes maisons de Rouen).
Le second jeton porte, à l'avers, un miroir. Dans le
haut, les rayons du soleil et cette légende : splendidior
motv. Dans le bas la date 1634. Au revers, on distingue
*7?
les écus de France et de Navarre entre lesquels une épée
de laquelle se détachent deux palmes ou rameaux. En
exergue : a. dno. omnis. Victoria.
Médaille de Farnèse. — Une des plus heureuses décou-
verte que j'ai faite est celle d'une médaille que j'ai recueil-
lie à la Neuville-Champ-d'Oisel. Elle m'a été offerte par
M. Léon Mettot, qui Ta trouvée en labourant ses terres.
C'est une médaille en bronze d'Alexandre Farnèse,
mesurant om 044 de diamètre. M. Alfred Armand l'a dé-
crite dans son ouvrage Les Médai Heurs italiens des X V* et
XVI* siècles ^ t. II, p. 265, n° 14. Néanmoins la médaille
entrée au Musée présente certaines différences : au droit :
Buste à droite d'Alexandre Farnèse, tête nue, barbu, cui-
rassé avec écharpe. En légende : Alexandre farnèse :
par : pl : prin : belg : dvm : gvb. Au revers : Alexandre
dormant sous sa tente est réveillé par un satyre qui lui
montre un Meuve sillonné de barques et une ville dans le
lointain, avec la légende : concipe certas spes.
Il y a de plus une différence dans l'inscription de l'a-
vers qu'Armand écrit ainsi parm. pla. dvx. bklg.
dvm. gvb. Alt. 40 ; et dans le revers, toujours d'après
Armand, il faudrait trouver la date 1 585 et le mot grec
EATITOS.
Quoiqu'il advienne, que notre médaille soit rare ou très
connue, elle a un intérêt pour l'histoire par le lieu de sa
découverte. On n'ignore pas que c'est à quelques kilo-
mètres de la Neuville qu'était situé le camp de Gouy, dans
lequel Henri IV reformait ses contingents, pendant le siège
de Rouen et sa campagne contre Alexandre Farnèse.
x78
LES VIUAS GALLO-ROM A IN FS ET LE CIMETIERE FRANC
DE BOOS
Lorsque quittant le village de Boos, bâti sur le plateau
auquel il a donné son nom, on se dirige vers le sud. après
avoir contourné l'ancien domaine des religieuses de Saint-
Amand, la plaine apparaît. Elle s'étend sur près de 3 kilo-
mètres, limitée à droite et à gauche par des vallonnements.
La forme des dépressions de terrain affecte celle d'un Y
dont la grande branche s'accuse par une vallée profonde
qui se prolonge jusqu'à Pitres (Pistis), la bourgade caro-
lingienne.
La petite branche, vers l'ouest, se subdivise en deux val-
lons où sont placés les hameaux de Bouquelon et de la
Croix ; celle de Test se divise également en deux cavités
plus profondes que recouvrent des taillis ayant jadis fait
partie de la vaste forêt de Longboél.
L'exploration et les fouilles entreprises en 1905, 1906
et 1907, ont porté sur l'étude des vallons ouest, vers le
hameau de la Croix et dans l'herbage de la Porte-Rouge,
propriété de M. Hannier. Là, se trouve la Mare du Bosc
et sa présence, ainsi que des tuiles à rebord, reconnuessur
les limites d'un buisson, m'ont engagé à ouvrir un chan-
tier dans ce triège.
Je n'ai pas été trompé dans mes hypothèses, puisque les
ouvriers mirent bientôt à jour les substructions d'une agra-
ria. Ce qualificatif m'a semblé justifié par les débris de
grains et les pailles brûlées rencontrées dans les cendres,
au milieu des charbons, à 1 mètre de profondeur.
Des moyens bronzes aux effigies des empereurs du
i«r siècle, dès fibules dites à arc, des coquilles d'huîtres et
de moules ont été trouves ainsi que des fragments de po-
terie grise ou rouge, dite de Samos, et des débris de verre.
La céramique n'a livré aucun nom de potier.
179
Le peu de richesse des objets recueillis m'a donc paru
justifier complètement le nom d'AGRARiA que j'ai donné
aux substructions gallo-romaines de la Porte-Rouge.
Après cette exploration, j'ai reporté vers Test le champ
vie mes études, dans la double branche de l'Y que recou-
vrent les bois de M. le docteur Flahaut, de la Neuville-
Charnp-d'Oisel.
Cet honorable propriétaire a généreusement aidé mes
travaux. Il a consenti à laisser abattre environ 24 ares de
taillis (60 m. X4°) q1" ombrageaient et cachaient aux
regards le tertre que je désirais fouiller. 11 a de plus donné,
pour le Musée départemental d'antiquités, les objets re-
cueillis dans les fouilles. Je lui en exprime de nouveau,
ici, toute ma reconnaissance.
Deux voies conduisent à la butte du Bois Flahaut :
une vers l'est, dite de la Petite Fontaine, s'engage dans la
partie la plus profonde du vallon où jadis coulait une
^urce, affluent de l'Andelle. L'autre, vers l'ouest, est
^nommée chemin du Trou du Puits. Elle se déploie
dans un pli de terrain et passe, à Torée du bois, auprès
^ un puits rebouché voisin du tertre exploré (1). Cette
kutte mesurait environ 60 mètres de longueur, 40 mètres
^e largeur et 2m20 de hauteur. Des pierres présentant des
taUles d'appareil, des tuiles à rebord se montraient sous les
mousses et entre les racines des arbres
Ces témoignages et le souvenir d'un puits, d'une ton-
tine, ainsi que la tradition populaire qui veut qu'un cha-
leiu se soit élevé dans les bois de Boos, etc., tout m'en-
^ourageait à entreprendre des fouilles en cet endroit.
Mcn entreprise a été couronnée de succès puisqu'elle
nia montre, en outre de substructions antiques, un cime-
(i) Entre les leux chemins se voit Y Epine Saint- Sauveur, en-
core !'(»bj 1 Je pratiques superstitieuses. (Voir I 1 notice : Cou-
tumts , superstitions, etc. ). Bulletin de la Société d'Emulation.
i8o
tière franc établi sur les ruines d'une villa gallo-romaine
du iiic siècle. La description qui va suivre comprendra
donc deux chapitres : i° La villa et 2° la nécropole
franque.
I. — La villa gallo-romaine. — Les substructions (voir
le plan) permettent de reconnaître que la villa compre-
nait un corps principal et deux pavillons placés aux extré-
mités nord et sud. Un mur épais traverse les substructions
et les divise en deux parties égales en formant, avec le nord
magnétique, un angle de 10 degrés vers Test. La villa
avait sa façade principale au midi et les trois autres orien-
tées aux points cardinaux O. N. et S.
Le pavillon nord était affecté aux bains et aux hypo-
ca ustes. C'est dans cette région qu'un petit caveau a été
découvert. Le pavillon sud était destiné à l'habitation,
puisque des tuyaux de chaleur ont été trouvés dans l'angle
d'une des salles. Une des pièces de ce pavillon, située à
oœ6o en contre-bas du niveau général, devait servir d'écu-
rie ou d'étable; des caniveaux, construits par l'assem-
blage de tuiles, la sillonnaient en tous sens et formaient
un véritable drainage pour l'évacuation des liquides?
Les gros murs mesuraient om8o d'épaisseur et ceux de
division variaient entre o"6o et om 5o. Tous étaient cons-
truits en matériaux de petit appareil et chaînés de trois
rangs de briques. Sur la face externe des murailles, à
la rencontre des murs divisionnaires, se voyaient des
moellons portant des stries disposées en arête de poisson.
On remarquait également qu'un enduit de couleur rouge
avait dû les recouvrir, car de larges plaques en étaient
encore adhérentes aux parements.
Les piliers des quatre hypocaustes* étaient construits avec
de petites briques carrées mesurant o" 20 de côté. Ils
étaient espacés entre eux de om6o. Les larges dalles qu'ils
avaient soutenues avaient été enlevées. J'en ai retrouvé les
fragments ainsi que d'autres matériaux de la villa employés
iSi
Objets JéLWumMU. — L'ère gallo-romaine a livré, outre
les snbstmctîoiks décrites ci-dessus : trois grands bromes
aux effigies des deax Fanstine; un g. a. de Marc-Aurèle
ainsi que vingt-huit r. m. des empereurs et tyrans : Pos-
ta me, Têtricas père. Constantin, Constance, Victoria,
Aurâîea, etc. Ces monnaies indiquent que les habitants
connurent la « Paix de Rome « mais aussi les invasions
du Y«
Céramique. — La céramique a donné de nombreux
fragments très ténus de poteries grises ou rouges. Cette
dernière nous a livré la marque lolxj. m. Ce sigle a déjà
été vu sur des vases appartenant aux musées de Lyon et
de Vienne (a), et sur un fragment déposé au musée de
Rouen et provenant de la collection Thaurin. Il avait été
trouve par cet archéologue, a Rouen, en 1867, lors des
fouilles faites pour la construction d'un aqueduc, rue de
la République (3).
Un col de cruche en terre rouge, portant des traces de
dorure, a également été trouvé. Cependant ce qui carac-
térise la céramique découverte à Boos, ce sont des briques
pour revêtement des salles chauffées. Elles sont de diffé-
rentes dimensions, suivant la grandeur des dessins dont
(1) Ce fut un usage à peu près constant d'utiliser les maté-
riaux provenant des ruinas romaines dans les constructions du
moyen ige : l'abbaye Saint- Wandnlle a été en partie élevée avec
le* pierres du théâtre romain de Lillebonne et le Désert de la
Garde-Châtcl, près de I.ouviers, avec les matériaux des villas de
la forêt de Bord.
(a) Corpus înscr. Lat.t t. XII, p. 740, no 489.
S) Drouet. Les noms des potiers sur les vases du musée
Je Rouen. Bull, de la Comm. des Antiq., année 1891, p. agi.
ta
l82
elles sont ornées et des parties du bain où elles étaient ap-:
pliquées.
Les dessins, qui représentent des entrelacs, des méan-
dres, des feuilles de poirier, etc., étaient obtenus au'
moyen de creux qu'on remplissait de pâtes colorées. Mal-
heureusement les pûtes ont disparu presque complètement
ainsi que leur couleur, par suite de leur long séjour dans
la terre.
Verre. — Le verre a été également rencontré en très
petits morceaux qui rendent impossible toute identifica-
tion des formes.
Le Fer. — Le fer a donné trois clefs à soulèvement, une
entrée de serrure, un gros fragment de lampe et de nom-
breux clous.
L'Ossellerie. — Les objets en os n'étaient pas nombreux :
deux épingles à cheveux, encore sont-elles brisées ; un dé-
bris de coffret, avec ornements formés de cercles concen-
triques disposes en quinconce, et un de ces cylindres per-
cés de trous que les archéologues désignent sous le nom
de flûte.
Toutes ces poteries, tous ces objets brisés en très petits
fragments indiquaient que les ruines de la villa avaient
déjà été visitées. L'erreur n'était pas possible, et j'en eus
bientôt la preuve en découvrant un squelette dans le pa-
villon nord et sur les murs des hypocaustes.
Cette découverte fut suivie de plusieurs autres. Cepen-
dant, aucun mobilier funéraire ne se révélait. Je crus
alors que la butte explorée avait servi de gibet pour les
tenanciers des Dames de Saint-Amand, car celles-ci pos-
sédaient de nombreux privilèges dans les bois de Boos (i).
Je ne me décourageai pas, néanmoins, et dès que mes re-
cherches eurent atteint la partie sud de la villa, je rencon-
(i) La foret de Longboél était un apanage des barons de Pont-
Saint-Pierre, qui le cédèrent, au xviu° siècle, aux seigneurs de
Franqueville (Archives du notariat de Boos).
i83
trai des inhumations avec mobilier et découvris une véri-
table nécropole franque.
II. — Cimetière franc carolingien. — En effet, plus
de quarante sépultures me livraient des vases, des pla-
ques de ceinturon, des scramasaxes, des perçoirs, des
fibules ansées, etc. ; bref, tout le mobilier des tombes creu-
sées aux vu9 et vm9 siècles. Malheureusement les consta-
tations offrant de la précision ne pouvaient être faites. Il
fallait disputer aux racines chevelues, objets et ossements,
car les inhumations avaient eu lieu dans des cercueils de
bois dont on ne retrouvait que les clous des ais. Force
m'est donc de ne donner qu'une simple nomenclature des
objets trouvés.
Monnaies. — II n'a été recueilli aucun trésor mérovin-
gien. Cependant je crois devoir attribuer aux sépultures
franques plusieurs petites monnaies de bronze très effacées,
illisibles et qui paraissent indiquer la persistance de
l'obole à Caron.
Ce n'est évidemment qu'une simple hypothèse, mais qui
est appuyée parla découverte de ces petits bronzes sur
Taire des salles de la villa, sur laquelle reposaient les sque
lettes.
Ce sont les racines des arbres qui m'ont empêché de
présenter au docteur Hamy, membre de l'Institut, des
crânes complets. On ne pouvait les recueillir que la mâ-
choire inférieure détachée.
Objets de bronze. — Ce métal, trèsrareà Boos, a fourni
Jeux fibules ansées. une petite rosace, un décor d'angle
ou équerre de meuble et le socle d'une petite statue d'ar-
gent plaqué d'or.
Le Fer. — Le fer est beaucoup plus largement repré-
senté. Trois grandes plaques de ceinturon avec incrusta-
tions d'argent, ont été cataloguées; trois scramasaxes, dont
un portait, dans une rainure, une incrustation d'argent,
<w>nt sortis des fouilles ainsi que plusieurs perçoirs, des
clés et de nombreux clous.
184
Un petit coffret carré de o« 06 de côté a été également
trouvé. Cependant, l'objet le plus curieux qui ait été
recueilli est une pointe barbelée. Ce n'est ni un spéculum,
ni une framée. C'est un dard muni de deux pointes laté-
rales. Quoique bien oxydé par son séjour dans le sol, il
mesure on09 de longueur et sa douille montre encore le
bois qui la pénétrait. Il n'est à ma connaissance, dans les
musées, aucune arme semblable à ce javelot.
La Céramique. — Les vases rencontrés aux pieds des
squelettes sont au nombre de dix-huit. Ce chiffre indique
que plus des deux tiers des inhumations étaient privées de
cet objet funéraire.
Le total des vases se décompose ainsi :
Vases en poterie noire ou plombaginée 1 2 i
— blanche ou jaune. 6)
Dans le nombre des vases en poterie plombaginée, deux
sont décorés a la molette, sept présentent des cercles ou
' zone, trois n'ont aucun ornement.
Les vases en poterie blanche ou légèrement teintée de
jaune ont leur panse complètement unie.
Conclusion. — En résumé, l'étude de la villa des bois
de Boos semble indiquer : 1* Que cette habitation fut dé-
truite lors des invasions des Barbares, au v* siècle, et que
Yagraria de la Porte- Rouge n'était, vraisemblablement,
qu'une dépendance de ce vaste domaine; 2° Que le cime-
tière franc reconnu sur ses ruines n'a été ouvert que bien
postérieurement à l'incendie qui a détruit le. domaine
gallo-romain ; 3° Que la nécropole franque ne peut remon-
ter avant le vie siècle, qu'elle date certainement des
viic a vme (1) peut-être même du ixe siècle, à l'époque où
un édit de Charlemagnc défendit les inhumations avec
(1) J. Fili.oy. Le Cimetière de Monceau-le-Neuf (Aisne) et
Essai de classification des nécropoles franques. — Bull, de la
Société acad. de V Aisne (année 1906).
ï85
mobilier funéraire. Cest d'ailleurs l'époque où l'enclos
des morts fut placé à l'entour des églises.
Les fibules ansées, l'absence de vases et la petite rosace
avec boucle semblable aux ornements qui décorent les
archivoltes romanes, semblent justifier et appuyer cette
hypothèse.
Enfin le dard barbelé, dont il vient d'être parlé, mérite
certainement, ainsi que l'utilisation des ruines antiques,
de fixer l'attention. Un problème se pose : pourquoi les
Francs sont-ils venus reposer sur les substructions d'une
villa gallo-romaine? Est-ce pour préciser leur conquête
et affirmer leur possession, ainsi qu'il était d'usage chez
les peuplades de Germanie ? Ou bien, les envahisseurs pé-
nétrant dans des pays abandonnés, ignoraient-ils jusqu'à
l'existence de leurs prédécesseurs ? Si oui, dès la première
inhumation leur ignorance devait cesser et ne pouvait se
prolonger. Us avaient rencontré, dès les premiers coups
de pioche, les grandes dalles des hypocaustes, les pave-
ments et les murailles de la villa qu'ils entaillèrent ! . . .
Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que se présente
l'utilisation, par les Francs, de ruines romaines pour in-
humer leurs morts. En 1879, lors de fouilles opérées à
Furfooz, province de Namur, on reconnut que la vieille
forteresse avait été élevée sur les substructions d'une villa
du 111e siècle. L'étonnement tut encore plus grand lorsque
M. Béquet constata que les hypocaustes avaient servi de
caveaux funéraires à une peuplade franque (1).
Dans la Seine-Inférieure, c'est la première fois qu'une
semblable découverte est signalée ; jusqu'ici, les sépultures
des envahisseurs de la Gaule romaine n'avaient été ren-
contrées que dans le théâtre de Lillebonncct aux environs
de ruines antérieures au v« siècle.
(1) Brochure extraite des Annales de la Société archéologique
de Namur, t. XIV; 3e livraison.
i86
M. le Président mentionne un petit dossier du
xiv« siècle sur le Clos des Galées, digne d'attention,
mais dont le texte est malheureusement trop peu cor-
rect pour entrer au procès-verbal.
A l'occasion de la page 167, sont recueillis des
souvenirs sur les particularités encore remarquables
qui, avant la guerre, accompagnaient l'ouverture de
la foire Saint-Romain.
Le secrétaire entretient ensuite la Commission des
faits suivants :
Ancienne cloche de N.-D. de la Ronde. — Il
semble à propos de conserver ici quelques lignes qui
rappellent une cloche faite il y a quatre siècles,
laquelle, après deux refontes, est encore intégralement
conservée dans la cloche qui fut bénite à Sotteville, en
1 885. Ce texte épigraphique est extrait des registres
paroissiaux, où M. le chanoine Cousin avait eu l'atten-
tion de le copier, ayant que la cloche fêlée fût envoyée
au fondeur.
•
(En haut : ) L'an iSoy la façon de cette cloche fut
fayte par \fe Guillaume Me\arde% doyen et curé de
N.-D. de la Ronde, et l'an i56i elle fut refondue
aux dépens du trésor, et Pan 1-22 fut refondue aux
dépens de M\în les trésoriers, et nommée Daniel le
Louise Catherine par Mr Danielle Èovette, ancien
tr. et ancien juge consul des et patron de Ricar-
ville, et par \fadc Catherine le Menu de la Noe,
vvt de \fr Robert Horcholle, ancien trésorier et
M... Bénite par M. Louis Horcholle, docteur de
S or bonne, doyen et curé de lad. Kg lise. Jacques
Etienne Perin, trésorier en charge.
187
(Au milieu : ) Un Christ. — Une Vierge-Mère. —
Un évéque.
(Au bas : ) Fait par les Barbette, de Chaumont en
Bas&igny.
Mention est faite, à ce propos, du curieux ex-Iibris
des Horcholle.
Mosaïques africaines. — L'épigraphie ancienne est
si rare en Haute-Normandie, que le Secrétaire croit
intéresser la Commission en plaçant sous ses yeux les
inscriptions contenues dans quatre remarquables mo-
saïques des derniers temps de l'Empire. Le P. De-
lattre lui a envoyé ces dossiers avec le discours qu'a
prononcé Mgr de Carthage, le ier mai dernier, en
bénissant l'église d'Enfidavillc, où ces mosaïques sont
aujourd'hui conservées.
Croix émaillée. — Cette croix, peu commune, n'a
jamais été présentée à la Commission, bien qu'elle ait
appartenu à deux de ses membres. La description in-
sérée au procès-verbal du 27 février 1873 {Bulletin,
III, 341 ne fut faite que sur une photographie.
C'est une croix en cuivre, dont chaque bras mesure
r>3 millimètres de longueur s>ur 24 millimètres. Le
centre, formant une saillie de 10 millimètres, semble
avoir été destiné à contenir des reliques, et il est ac-
costé de quatre coqs sur fond d'émail.
Cette œuvre du xne siècle, retirée de la Seine dans
les tilets d'un pêcheur, fut offerte au ducieur Gueroult,
de Caudebec. Acquise à sa mort par M. Beaucousin,
qui y attachait un grand prix, elle a été récemment
donnée à M. larchiprétre d'Yvetot. «
Vitrail de Monvitle. — Ce petit monument his-
torique, dont la Commission s'était préoccupée, a été
restauré pour les l'êtes de la Pentecôte. Le Ministère,
près duquel M. le curé avait obtenu le bienveillant
appui de M. L. Heuzey, a fourni un secours de ?oofr.
Cette somme n'aurait pas suffi à une restitution plei-
nement satisfaisante; mais les ressources locales ont
ajouté l'appoint nécessaire.
Calvaire de Saint- Valéry -sous -Bures. — Comme
supplément de ses information», M. de Vesly fait con-
naître que sa proposition de classement en faveur des
restes de cet édicule a éié favorablement accueillie par
l'Administration départementale.
Pouvoir effectif des monnaies. — Sur cette difficile
question, le Secrétaire a noté qu'en 1789, le Mémoire
pour les curés à portion congrue du diocèse de
Bayeux affirme que « la portion congrue portée à
120 livres sous Charles IX, à 200 livres sous
Louis XIII et à 3oo livres sous Louis XIV, en 1686»
doit être portée à 1,200 livres au moins, pour être
« de niveau, égale et équivalente » à celle de 120 livres,
deux siècles auparavant.
II est à remarquer que l'anonyme s'appuie sur des
documents antérieurs, notamment sur les calculs faits
à l'occasion de l'édit pour les présidîaux, au mois
d'août 1778.
M. le Président ajoute qu'en 1780 la ponton était
fixée à 5oo livres. L'Assemblée nationale ratifia l'éva-
luation de [,200 livres; et elle l'accrut du tiers de l'ex-
cédant de leurs anciennes ressources surcette pension.
Ainsi, un bénéficier qui jouissait, avant la Révolu-
189
tion, d'un revenu de i,5oo livres, toucha i,3oo livres
d'indemnité.
Porte des Clarisses. — Sans engager une discus-
sion à fond sur ce remarquable vestige du passé, la
Commission échange différentes réflexions sur les dé-
marches dont il vient d'être l'objet. Peut-être n'ont-
elles pas été conduites avec toute la suite désirable. Tout
le monde est d'accord pour souhaiter que Rouen con-
serve cet édicule tout à fait digne d'attention. Quant à
son meilleur emplacement, si les avis sont partagés, il
semble bien que les diverses raisons invoquées par
M. le Conservateur du Musée, pour en faire une porte
de l'enclave Sainte-Marie, méritent la préférence.
M. le Président donne lecture des notes suivantes :
NOTES SUR DIVERS DOCUMENTS
Parmi les pièces qui me furent communiquées, il y a
quelques an nées, par Mœe Belot, alors propriétaire de la terre
^Belaître, près de Saint-Martin-de-Boscherville, je notai
un plan fait, à la requête de François BritTault, sieur de
°récy, Belaitre et Breteuil, procureur du Roi au bailliage
^ Rouen, par Pierre De la Vigne, géomètre-arpenteur
lurépour le roi, le 5 novembre 1667. On y voit figuré un
-rand enclos planté de vignes, et, dans cet enclos, un pa-
pillon à deux étages, propriété dudit Briffault. L'enclos
Jun propriétaire voisin, le sieur de Lilly, est indiqué par
an mur à deux tourelles, du côte de la forêt de Koumare,
avec cette légende : « Muraille que Ton dit avoir été com-
mencée par le sr de Lilly ». Au sujet de cette dernière
construction on lit, dans le Répertoire archéologique, de
M. l'abbé Cochet, p. 3 19. t Au château de Genetey, cons-
truit par M. de Ltlli, vers 1620, et démoli vers 1820, il
existait un écho célèbre, mentionné par Duplessis (Des-
cription de la Haute-Normandie y t. II, p. 277), vanté par
Vigneul-Marville, dans ses Mélanges (t. 1, p. 219), et dé-
crit par Dom Quenet, dans les Mémoires de l'Académie
des Sciences (supplément, t. X, p. 287). Cet écho, œuvre
de M. de Lilli, n'existe plus; il devait provenir de vases
acoustiques placés dans les murs de clôture. Un de ces
vases a été recueilli par le Musée de Rouen ». Le château
du Genetay occupe un des médaillons qui servent d'enca-
drement au plan de Rouen, de Gomboust.
J'ai aussi noté, parmi ces mêmes pièces, un mandement
de Robert de Pommereul, chevalier, sieur du lieu et d'Am-
freville-sur Iton, capitaine des ville et château de Pont-de-
l' Arche, maître enquêteur et réformateur des eaux et
forêts de Normandie, contenant « ordre aux riverains des
foretz de la vicomte de Rouen de faire des fossés de 6 pieds
de gueule et de 5 pieds de parfont, autour desd. foretz >.
Ces larges fossés doivent se reconnaître encore.
Aux textes que nous avons cités sur la date de la construc-
tion du Collège du Lycée de Rouen, on peut ajouter la
citation suivante :
« Le 14 août i63i, les chanoines de la Cathédrale per-
mettent à leur confrère, le célèbre organiste et composi-
teur Titelouse, de prendre des enfants de chœur, afin de
rehausser, par leur chant, l'éclat de la fête de saint Louis,
qui allait être célébrée en l'église du Collège des Jésuites,
nouvellement édifiée, et à laquelle l'archevêque avait pro-
mis d'assister ».
Le 18 décembre 1546, avis fut donne, à la Gourdes
Aides, du décès du sieur de Saint-Laurent, générai des
Finances, décès arrivé la veille.
11 fut décidé que l'inhumation aurait lieu le lendemain;
l'ordre du corfege fut ainsi réglé :
c Seront portées par six enfants revêtus de surplis 6 tor-
10,1
ches de 2 livres pièce avec Yarmarie du Roi [attachée aux
dites torches, et 4 armaries sur le drap.
* Les cornets du drap portés par deux généraux et deux
conseillers de la cour.
» Après le corps marcheraient les huissiers de la cour,
le greffier d'icelle, et suivraient le corps les sieurs prési-
dents menant chacun l'un des amis du défunt portant le
deuil, et à la suite les autres conseillers tant de la cour du
Parlement que de la cour des Aides, et autres notables
personnages »,
L'inhumation se fit dans le chœur de l'église Saint-Jean
Je Rouen, le 20 décembre 1546. Jean de Saint-Laurent
avait été nommé général en la Cour des Aides en rempla-
cement de Pierre de Saint-Laurent, son père, 19 février
1^7, mais à la condition de n'exercer qu'après le décès de
celui-ci.
J'extrais du testament de Jean Thorel, marchand dra-
pier de Rouen, paroissien de Saint-Lô, du 4 septembre
1646, une disposition relative à ses obsèques :
1 Veut que sept des plus pauvres hommes et gens de
bien qui seront choisis soient revestus chacun d'un habit
tnsdtdrap de Vire, d'environ 4 1 5 s. 1 aune, et consis-
'era chaque habit en un manteau, pourpoint, haut-de-
chausses et bas-de-chausses, et qu'il leur soit aussi délivré
un chapeau gris et ung paire de souliers ».
Le drap de Vire, remarquons-le. était alors réputé un
Jrap des plus communs.
On n'avait pas autrefois la même délicatesse que de nos
fours, en fait de vêtements, et il était assez orJinaire que
Je* gens de la classe aisée achetassent des habits ;*j l;i vente
qui se faisait, par adjudication, du mobilier des personnes
uecédees. •
Le curé de Torcy-le Petit, Jean Vi<$ot, dans son testa-
19*
ment de 1 586, veut « qu'on garde sa robe de drap pour
Barthélémy, fils de Jean Hervin, si Dieu lui fait la grâce
de parvenir à l'état de l'église. Il lègue à Sandret Malle-
branche pour lui aider à étudier 6 écus et sa petite robe
de serge; à François Noël pour s'entretenir a l'école
2 écus; au vicaire de Torcy- le- Petit, la meilleure de ses
robes à son choix, avec son chaperon et tous ses livres;
au fils Paulmier, prêtre, sa cornette ; a Jean Serée sa ca-
saque de taffetas ».
A la vente des meubles de feu messire Robert Le Roux,
sr de Saint-Aubin, chevalier, sr du Bourgtheroulde, place
de la Rouge mare, 2 septembre 1671 : deux de ses calottes
furent adjugées à MM. de Machonville et du Saussay.
Quatre perruques trouvèrent aussi acquéreur. En même
temps que ces objets de minime valeur, furent vendus
trois tentes de tapisseries de haute lice, 3io 1., 25o 1.,
243 1. (1). %
Comme redevances singulières pour nous, mais assez
habituelles au moyen âge, je mentionnerai pour en finir
avec ces menus faits :
L'obligation, pour un vassal, « de trouver à boire pour
le larron, se il veult boire quand on le mesne pendre •
(Etat des revenus du prieuré de Saint-Gervais de Rouen,
xiv« siècle); l'obligation pour un autre vassal du fief de
Neuville, près d'Aumale « de fournir au seigneur 3 dés
carrés de rente annuelle », i3 janvier 1428 (n. s.). — Ta-
bell. de Rouen.
L'acte suivant est relatif à deux droits assez singuliers,,
l'un de pêche en la rivière d'Epte, l'autre de prendre law
cime, coupe au ou houpier d'un hêtre vert, en la forêt de
Ridonne, droits reconnus aux chanoines de Gournay, â
(1) La vent* faite à la requête de Nicolas Le Roux, v du
Bourgtheroulde, demeurant à Rouen, rue Saint-Laurent.
iç3
l'occasion de la fête de saint Hildevert, patron de leur
église. Ce document provient d'un don fait récemment
aux Archives du département.
t Es jours des Eaues et forests des chastellenies de
Gournay et la Ferté-en-Bray tenus au prétore dudict
Gournay par nous Marien M arcade, licentié ès-droictz
lieutenant général de Monsieur le Grand maistre es dictes
chastellenies pour Monseigneur le duc de Longueville et
Toutteville, le mercredy y jour de may 162 5. En la cause
d'entre les vénérables doien, chanoines, chappitre de l'es-
glize collégialle de Sainct-lldevert de ceste ville, porteurs
de requeste par eux présentée dès le vingt -troisiesme jour
de may 1624, et aiant remonstré par icelle qu'ilz avoient
plusieurs tiltres et Chartres par lesquelles ilz maintiennent
«tre en bonne et paisible pocession de certain d roi et de
pesche aux viviers, rivières et estangs de ceste ville pour
tn user par eux ou leurz préposez, chacun an, la vigille
Je la feste Monsieur Sainct-Ildevert au mois de may, à
commencera l'heure de nonne jusques au soleil couchant,
d le lendemain, jour de ladicte (este, depuis le soleil
levant jusques au dernier son de vespres, avec deux bas-
teaux non couplez, deux rames ou foullouers. avec deux
traîneaux à plaine eauesans traîner à terre seiche; et par
'^ mesmes Chartres avoient droict aussy par chacun an,
^c prandre en la forest de Ridonne (1) ung couppeau d'un
bistre vert pour poser au cœur d'icellc esglize le jour de
édicté feste Sainct Udevert, sellon qu'il est contenu en
ladicte requeste, les dicts sieurs du Chappitre comparent^
Par discrettes perNonnes maistres Charles Herbel et Ilde-
[i) Haie de Ridonn: à la reine Blanche, i5 et. 1 J <j 4 (Arch.
h la S.-Int"., F. Danquin). — Buisson de Ridonne, en la forêt
<k Bray (Coutumier des forets, d'Hector de Chartres, 1406,
^ 141 v~). — Ridonne, ancien bois où, au xvu* siècle, un en-
sevelit les pestiférés. Aujourd'hui, Ridonne connu comme bois
de la commune d'Avesncs.
194
vert Brouard, prestres, deux desdicts chanoines, procu-
reurs et receveurs de la dicte esglize, d'une part, et le pro-
cureur de Monseigneur poursuivy aux fins d'accorder la
dicte requeste comme ayants faict informer sur le contenu
en icelle suivant qu'ils auroient esté permis par acte exercé
en ce siège, ledict vingt- 1 roi siesme dudict moy de may
1624 présent, d'aultre part, veu par nous le dict procès
qui conciste en ung cahier en papier où sont contenus
plusieurs coppies de Chartres qui contiennent les dictes
droictures, dabtez des vingt-deuxiesme may 1430, i5 may
1454 et 25 dudit mois de may audict an 1454 ; cahier de
coppies de tiltres ou Chartres dabtez des 12e may 1422 et
24 may 1462, les dépositions de Marien Tierry, Simon
Brouard, etc., par lesquelles apert comme ilz ont uniffor-
mément despozé qu'ilz ont cognoissance que les dietz
sieurs de Chappitre ont tous jours jouy par et puis 40 ans
continuellement et sans contredict desdictes droictures de
pesche et dudict houppier de may pour l'avoir veu acha-
rier et veu pozer dans le cœur de ladicte esglize Sainct
Ildevert; et sy avoient veu, quand le chef dudict glorieux
sainct Ildevert estoict descendu jusquesau soleil couchant,
et le lendemain, jour de la dicte feste, du depuis le soleil
levant jusques au dernier son des vespres, les dietz sieurs
de Chappitre ou leurs préposez pescher en diverses annéz
dans l'estang et rivière qui commence depuis la porte de
Qiiantemelle (1) jusque au moullin de ceste dicte ville; et
en autre acte du i8« jour de may dernier, quy contient
comme il auroit esté ordonne que ledict procureur de
Monseigneur auroit communication de ce qui faict avoit
esté au procès, dont du tout lecture a esté faicte en juge-
ment, en la présence de M« Jean Divery et François
Courtoy, advocat et procureur de Monseigneur, faisans
droict sur la conclusion dudict procureur et de leur advis
et consentement, nous avons, lesd. sieurs de Chappitre
(1) Gante nielle.
*95
maintenus au droict de prendre, par chacun an, pour la
feste de Sainct Ildevert, qui se cellebre le 27e du moys de
may, le houppier d'un haistre en la forest de Ridonne
pour servir de may en ladicte esglize au jour de ladicte
teste, mesmes a faire pescher dans la rivière d'Epte et
viviers de Monseigneur, ù deux basteaux non couplez, con-
formément à leurz anciennes Chartres, du depuis midi de
la vigille de ladicte feste Sainct- Ildevert jusques au soleil
couchant et, le lendemain, jour d'icelle feste, du depuis
soleil levant jusques au dernier son de vespres dudict jour,
et ce sans commettre aulcun abus, en gardant sur le tout
les ordonnances sur le faict des dictes eaues et forestz. Sy
donnons en mandement au premier sergeant des dictes
eaues et foretz sur ce requis mectre ces présentes à deube
ci entière éxecution sellon sa forme et teneur par les dietz
sieurs de Chappitre,
9 Faict comme dessus :
» Collation faicte, '
••Signé : M. Marcadc. Herbel.
» 41 1 s. ».
A quatre heures moins le quart, la séance est levée.
A. ToL'GARD.
io6
SÉANCE DU 26 JUILLET 1907
Elle commence à deux heures vingt minutes, sous
la présidence de M. Ch. de Beaurepaire, vice-pré-
sident.
Sont présents : MM. G. de Beaurepaire, Coutan,
Drouet, Mgr Lot h, Pelay, Ruel, Sarrazin, de la Serre,
de Vesly et l'abbé Tougard.
Excusés : MM. P. Baudry, Deglatigny, P. Le Ver-
dier, Lormier et Malicorne.
A la suite d'une explication, le procès- verbal de la
précédente séance est adopté.
Correspondance imprimée. — On y enregistre :
Société des Antiquaires de la Morinie : Mémoires,
XXVI IL 1906-1907; item, Bulletin, 221 ; — Notices
et Mémoires de la Soc... de Constantine, XL, 1906; „
— Bulletin de la Soc... de Soissons, 1903-04;
Bull, de la Soc. . de Sens, XXII, 1006; — Bull, dt
la Soc... de Langres, 77; — Bull, de la Soc... dt
l'Orne, XXVL r et 2; — Mercure musical, i5 juii
et i3 juillet; — Extraits du Smithsonian Report
nos 1679, 1682, 1 683 ; — Discours au Congrès d<
Soc. savantes à Montpellier, 6 avril 1907 ; — Cira
laire convoquant à la Sorbonne le quarante-sixièn~~»^
Congrès des Sociétés savantes, pour le 21 avril pn
chain; avec son Programme; — Circulaire pour 1
prochaines Assises de Caumont qui se tiendront à
Rouen en 190K.
M. de Vesly fait les deux lectures suivantes :
197
Celloville. — Il a été trouvé par M. J.-B. Mulot,
agriculteur à Celloville (commune de Saint-Aubin,
près Boos), un denier d'argent d'Hostilien César.
Cette pièce porte à l'avers la légende suivante, autour
de la tête radiée : c. valens. hostil. mes. qvintvs. n. c.
Au revers se voit Mars marchant et combattant avec la
légende : marti propvgnatori.
Cette pièce serait rare, d'après Mionnet (t. Il, p. 9).
Cest un élément à ajouter à l'exploration archéolo-
gique du plateau de Boos, Hostilien ayant été nommé
Auguste avec Trébonien en 25o.
Le château et la chapelle de la Heu\e. — La
Heuze est un tout petit village ou plutôt un hameau
dépendant de la commune de Bellencombre (arrondis-
sement de Dieppe), en pleine forêt d'Eawy. Il se corn-
Pose de quelques chaumières de bûcherons, d'une
habitation et d'une ferme, vestiges d'un vieux château
9ui fut très important sous les seigneurs de la Heuze,
^Ui en étaient possesseurs.
Je m'étais rendu à La Heuze ces derniers jours pour
' ^ger si le fameux feu de Saint-Christophe, dont j'ai
£* carié dans les Légendes et Superstitions (ij, serait
Picore allumé cette année. Cette tradition du paga-
nisme, qui fut christianisée, est complètement dégé-
nérée. Le bûcher se dresse toujours au carrefour de la
*Orét, mais il n'est plus que l'exploitation du caba-
r«tier du village.
Le château, devenu un domaine agricole, est aujour-
d'hui la propriété de M. Boucher, occupée par M. de
Coq ueréau mont. Malgré des mutilations et des répa-
(1) Bulletin de la Société d'Emulation. Exercices 1893-189 j.
i3
198
rations nombreuses, la demeure des « La Heuze »,
élevée vers 1430, présente encore de l'intérêt pour
l'archéologue. Celui-ci retrouve, sous les pilastres du
temps de Louis XIV, et le gypse qui les recouvre, les
muraillesen grès et les débrisdes fenestrages en accolade
du xv* siècle qui laissaient pénétrer comme à regret la
lumière dans les vastes salles du château. Quelques
écus provenant de claveaux armoriés ont été conservés
et sont encastrés dans la muraille de gauche du pas-
sage auquel on accédait par un pont-levis.
Le premier écu porte trois roues posées 2 et 1 ; mais
ainsi que dans le second, qui a une face frettée, il n'y a
aucune indication de la couleur du champ ni des
émaux des meubles. L'écu placé au sommet de la
chapelle offre la même particularité qui s'explique par
la taille de ces blasons dans le grès du pays, lequel se
laissait travailler difficilement.
La chapelle du château, qui fut quelque temps
église paroissiale, n'est pas non plus sans présenter
d'intérêt. Elle fut construite, disent MM. les abbés
Bunel et Tougard, auteurs de la Géographie de la
Seine- Inférieure, vers i 538 et restaurée en 1767.
La Révolution a accompli son œuvre de des-
truction en grattant l'inscription de la pierre de dédi-
cace ainsi que celle d'un petit tombeau de femme placé
à gauche de l'autel.
Cet édicule n'est pas une œuvre d'art, mais il montre
la disposition adoptée pour les tombeaux construits
dans la première partie du xvi* siècle. Ici, le petit
mausolée se compose d'une arcade surbaissée en anse
de panier, ouverte dans la muraille et mesurant im5o
de largeur sur im2 5 de hauteur. Sur un soubassement
de o"'2o, une statue représente une femme agenouillée
199
devant un prie-dieu sur lequel se détache un cartouche
armorié. La statue serait celle de la dame de la Heuze
qui fit construire la chapelle. C'est tout du moins une
tradition dans le pays ? On sait que Marguerite de la
Heuze, fille du dernier seigneur, tué à Azincourt,
épousa en secondes noces Guy de Moy, qui mourut en
i4H- Les terres de Bellencombre passèrent alors dans
les familles de Clères et de Fontaine-la Martel. La
figure du priant représente bien une veuve vêtue du
surcot et d'un bonnet avec voile ; mais l'inscription du
soubassement a été trop mutilée pour pouvoir éire lue,
et cette lecture est encore rendue plus difficile par la
position au niveau du sol de ce soubassement. La lec-
ture des armoiries sculptées sur le cartouche du prie-
dieu, pourra vraisemblablement aider à la détermi-
nation du personnage. C'est pourquoi je les ai relevées
*vec soin. Cependant, là encore, les couleurs et les
taaux sont absents et augmentent la difficulté de la
lâche (i).
Outre le dessin des armoiries, M. de Vesly met sous
les yeux de la Commission la photographie du tom-
kau, du château et de la chapelle.
Cette dernière laisse apercevoir la statue du grand
^int-Christophe, et permet de lire sur le sommier qui
rcÇoit les arêtiers du chevet, les mots : spks / mka /
'fcvs , cvm une date? et Técu aux trois houzeaux
h sable sur fond d'or; armes parlantes des sires de la
Heuze.
(i; Ecartelé : au i«r au lion rampant de. . . . sur champ de
'ui glands de chêne sans nombre; au second de à 1-t fasce
frettée de ; au S* d'or à 3 houzaux de sable 2 et i ; au
4' Je chargé de 3 fasces ondées de
i~.Tr*Tnngii» M. .cxoceirOauiui tburmtqiK&qaes
lis sur .es -auiiles z±»cama ei leur curie» date de
Pin. m 3a le zmnzissair usqu'xiao que par des
^arrrriûns s les zn-^ssies. M. Drame remarque
rue .a lerermmHion ^roçrapraque de cette place
J2*ei?re -ememt îu senntt empire, le oom seul ne pré-
aeniaru m jne lunxics insurEsanre.
3tti.«at/i. — M .e Praaeat distribue les procès-
-^r-raLi:: :e /in iera.er. .jui tonnent la première livmi-
5%: a je nutre ime XIV
Il rr;asie ensuite .lux diverses communications que
v:ic:
*«:tzs sca les za&tis a jockh. a la fis oc xvn* siècle
M. Henri- .^ ne i! Allemagne a consacré deux superbes
vot ^ -nés i .' H'M-n*-4 ies cjrtttf j jouer 9 dm xrv* *nt rx« siècle.
De--- ; .« ;-:.:j.-: >:■:-. ce ce *r.i ad ouvrage, où Ton trouve
un: i^ ri.:* j«~.e- ■■:. :i-t Je si belles illustrations, il m'est
tor.^é -o-« es c-\. ?ar hasard, en classant les archives
dj Pïr.i^ij":. --. .ir-ct qui. je crois, aurait mérité de
trouver .i,ice entre ie> documents recueillis par mon sa-
v.mt confrère. En voici ie texte que je me bornerai à faire
suivre Je courte* observations :
Arrêt du Parlement sur un procès entre les maîtres du métier
de cartîer-d'tminotier et les maîtres particuliers du métier
de cartier (i5 décembre 1699).
« Kntre les maistres et gardes, année présente, du mes-
ticr de cartier dominotier en cette ville, appelantz de sen-
tence rendue par !e bailli du dit lieu, le 19 mai, en consé-
quence de rapprochement par eux fait faire, le i3 dudit
201
mois de mai, sur Pierre De la Mare, marchand particulier
dudit mestier.
» Arrêt avait été fait par eux, d'une part, de 3 grosses de
cartes appelées bassettes fines et maistresses qu'il avoit
déclarées estre destinées pour envoyer en Suède et autres
pays estrangers ; plus, de 10 grosses de cartes tarotées h
portrait de France, déclarées aussi par ledit De la Mare
estre pour envoyer aux pays estrangers, et de deux moules
de bois portrait de bassette, et encore de quinze grosses
de cartes bassettes imparfaites et 17 patrons, tant testes
que valets de point, servant a fabriquer cartes de bassettes;
lesquelles 3 grosses de cartes bassettes, les 2 moules de
bois et 17 patrons approchez par les ditz gardes avoient
esté enlevez pour estre représentez à Justice; et, à l'égard
des cartes tarotées, ils en auroient pris seulement un sixain
pour échantillon ».
Havy, avocat pour la communauté, dit qu'il s'agit d'abo-
lir, une bonne fois, l'usage pernicieux de la bassette, qui
a désolé tant de familles dans le royaume, et de tenir la
main à l'exécution des arrêts du Conseil et de ceux ren-
dus en forme de règlement par le Parlement, en 1680
et 1682.
Le Kèvre, avocat pour De la Mare, dit : « Si les appe-
kntz réussissoient, cette manufacture, laquelle fait subsis-
,tr un grand nombre de pauvres gens, seroit absolument
ruinée et perdue pour cette ville et pour l'Estat; et les
estrangers, qui ne négligent rien pour l'establir chez eux
kvvray qu'il s'en pratique déjà en Hollande, et qu'ilz
emprunlent les noms des ouvriers de cette ville, qu'ilz met-
tent sur leurs cartes), auroient bientôt établi leur com-
merce ».
De Lurienne, autre avocat pour la communauté des
maîtres particuliers dudit métier, au nombre de 18 ou-
vriers, avait exposé que, si la prétention des gardes du mé-
fier de carticr-dominotier était admise. « ce seroit faire
périr plus de 600 ouvriers de la ville qui ne subsistent que
202
par le moyen de l'ouvrage des cartes ■. Il rappelle, à cette
occasion les noms de ces ouvriers : « Chopart, Esmes De
Lespine, Simon Galopin l'aisné, De Lespine, Jean Sa-
voure, De la Mare, Simon Galopin jeune, Pierre Bataille,
Le Cauchois. Guillaume Le Prévost, François Cou Ion,
Brisemontier, Nicolas Le Goislou, Le Gris, Le Cauchois
le jeune, Jacques Amette, Jean Dutot, Charles Martin,
Jacques De la Mare >.
La cour mit l'appellation à néant, ce qui revient à dire
que Pierre De la Mare et les autres maîtres car tiers purent
continuer leur genre de fabrication. Comme ceux-ci ne
sont point représentés par des gardes, il faut en conclure,
ou que leur métier était libre, ou que ce n'était qu'une
branche du métier de cartier-dominotier. Cette dernière
supposition me paraît la seule admissible.
Le mot bnsnette désignait une sorte de jeu qui fut intro-
duit en Ki un ce, par M. Justiniani, ambassadeur de la Ré-
piil»lii|»i»- de Wnise, en 1674 ou 1675, et dont l'invention
r*i 4iitnltui-t* à un gentilhomme vénitien. Ce jeu devint
suc A la mode, et, comme il était l'occasion de pertes
exagérées, il tut interdit par diverses ordonnances, aux-
quelles il essaya de se soustraire en changeant de nom
(Dictionnaire Je Trévoux , aux mots Barbacole et Bas-
set te).
Il est clair, par notre arrêt, que la bassette se jouait avec
des jeux particuliers auxquels on donnait le même nom.
Un fait intéressant qui ressort du texte du même arrêt;
c'est l'importance qu'avait à Rouen la fabrication des cartes
à jouer, et l'expédition considérable qui s'en faisait à
l'étranger, en Hollande et même en Suède.
203
NOTES SUR DEUX PRETENDUES CHAPELLES DE ROUEN
Le dernier Pouillé imprime du diocèse de Rouen, de
1738, mentionne l'existence, en l'église de Saint-Maclou,
d'une chapeile dédiée à saint Jean-Baptiste; en l'église de
Saint-Eloi, d'une autre chapelle sous le vocable de saint
Firmin et de Notre-Dame-de-Consolation, Tune et l'autre
ayant l'archevêque pour patron, qualité contestée par le
seigneur du fief du M ont-au- Berger, lequel prétendait au
droit de présentation.
Le Pouillé de 1704 indique bien ces deux chapelles,
toujours avec l'archevêque pour patron, et sans mention du
droit prétendu par le seigneur du Mont-au-Berger.
Dans le Pouillé de 1 33y, pas plus que dans celui dit
d'Eudes Rigaud, ces deux chapelles ne sont nommées.
Mais, d'autre part, voici ce que nous lisons dans l'His-
toire de Rouen, de Farin, 3e vol., pp. 93, 256, 257 :à Saint-
Maclou c il y a en cette église deux chappelles titulaires,
dont une a esté fondée sous le nom de Saint-Jean-Bap-
tl*te, vers 1248, par François de Montauberger, chevalier,
P°ur reconnaissance d'avoir esté baptisé en ce lieu. Le
chappelain titulaire est oblige de dire une Messe par
*maine à l'Autel de la Vierge ».
A Saint-Eloi : « il y a en cette église trois chappelles
titulaires. La première est érigée en l'autel de Saint-
François sous l'invocation de N. -Dame de-Consolation et
du même saint, et fut fondée l'an 1248, par François de
Montauberger, escuyer, pour y dire la messe toutes les
'estes de la Vierge et des Apostres et donner cinq deniers
;,ux pauvres ».
Le 12 décembre 1764, on voit un ecclésiastique, Antoine
Vincent, prendre possession de la chapelle de N.-D. -de-
Consolation et de Saint-Firmin, sur la nomination de Jean
204
de Jort, avocat au Parlement, et de Nicolas de Jort, écuyer,
sieur du Parc, frères.
Ceux-ci. dans le même temps <i3 décembre 1754), firent
insinuer au Registre des Insinuations ecclésiastiques, la
charte de donation suivante :
i Notum sit prœsentibus et futurs quod ego Francisais
de Montebergerio, miles, confirmavi et gratum habui qua-
tuor acras terrœ quas dédit pater meus Johannes abbati
Sanctœ Trinitatis si tas juxta montent dicti loci et pariter
redditum Jeudi sui et terrœ de Bono portu, et monachis
ibidem Deo servientibus , excepta tamen pensione unius
panis et semi potus vini percipienda unaquaque hebdo-
mada in eodem monasterio, cum libertatibus et privilegiis
domus et terre de Montebergerio : et propterea quod eccle-
sia Sancti Mac loi Rothomagensis, nativitatis meœ locus,
est fere una parte funditus demolita ob vetustatem, et
prœcipue una cappella Sancti Johannis Baptiste* sita juxta
ejusdem ecclesiœ parietes, in qua, privatim omnibus, est
manumentum domus meœ de Montebergerio et successo-
rum meorum, sicut in capella nostra Beatœ Mariœ Con~
solationis et Sancti Firmini sita in ecclesia S, Eligii de
Pratis, et pro participatione bonorum spiritualium quœ
Jiunt et fient de cetero in eisdem ecclesiis, quam partici-
pât Umem r cet or es et thesaurarii mini misericorditer con-
cesscrunt, dedi concessi Deo, Beatœ Mariœ et dicta? eccle-
sia' Sancti Macloi mille libras turonenses, et ecclesiœ
Sancti Eligii bis centum nummos ad memoriam Amelinœ,
uxoris mea\ tumulatœ in mea capella Beatœ Mariœ Con-
solât ionis et Sancti Firmini in perpétuant et pur am elemo-
sinam, pro sainte anima' meœy uxoris, Joannis, nepotis, et
omnium antecessorum et successorum meorum, capellanis
meisy scilicet capellano S.-Joannis Baptistœ unum hortum
et parrain domum quam habeo in dicta parrochia Sancti
Macloi juxta parvum rivulum, sicut se proportat in Ion-
gum et latum, item duas acras terrœ scilicet prima apud
205
Molendinos, secundo, in voile S.-Gervasii, item quinqua-
genta solides annui redditus percipiendos in domo mea Ro-
thmagensi et prandium in die Nativitatis Domini Nostri
et Pentecostes annuatim, cum capellano meoBeatœ Mariœ
Consolationis et Sancti Firmini, cui pariter dedi quinqua-
ginta solidos annui redditus habendos in eadem domo mea
Rotkomagensi, item decem solidos in domo dicta la Quille
sita in parrochia S. Eligii, item très vergas terrœ apud
villam dictam le Homme juxta viam régis ad Sierville,
item unam acram terrœ et ultra sitam apud Bondevillam,
item unam acram terrœ et ultra in valle Maromme* quo
niam iicti capellani tenebuntur, quolibet anno, scilicet ca-
pellanus Sancti Joannis Baptistœ celebrare unam missam
pro salute animœ meœ unaquaque hebdomada; et capella-
nus Beatœ Mariœ Consolationis et Sancti Firmini in die-
busfestis Beatœ Mariœ Virginis, Sancti Joannis et Sanc-
tontm Pétri, Pau H, omnium apostolorum et evangelista-
r«w, unam missam, hora quint a, annuatim et dare paupe-
ribus quinque denarios in festis Beatœ Mariœ et celebrare
/r« miss as, una vice solum , in dictis locis du Homme ,
Boneville et Maromme, seu in ecclesia S. Gervasi
Rothom., pro pauperibus defunctis, omne quod donum et
r*diiium supra dictum, sicut se proportat, dedi et concessi
tenendum et possidendum libère et pacifice. tanquampuram
tkntosinam, nostris dictis capellanis et successoribussuis,
h we et heredibus meis, sub patronatu et prœsentatione
me*, successorum que meorum, quod donum dictus Fran-
uscits et hœredes mei tenemur garanti^are dictis capel-
'tnis contra omnes gentes. Et ut hoc ratum et stabile
Fermaneat prœsens scriptum sigilli mei munimine confxr-
m^vi. Actum anno Domini millesimo ducentesimo quadra-
"esimo octavo, testibus iis Ludoico de Fontenella. Jacobo
^ Vieuxbourg et Joanne de Montebergerio »
Le droit réclame par MM. de Jort était, je le suppose,
légitime, mais ils le fondaient, en cette occasion, sur un
206
acte évidemment faux, fabriqué par un diplomatiste com-
plaisant plutôt qu'habile.
Admettons, à la rigueur, ce nom de baptême Franciscus,
à peu près inconnu dans notre pays, ce fief du Mont-au-
Bergcr, de Monte- Bergerio et de Bonport que nous ne
savons où placer. Ce qui paraît plus étonnant, c'est le titre
de S otre- Dame -de-Consolation donné h une chapelle de
Saint- El oi (cette sorte d'appellation appartient à une épo-
que plus récente); c'est la manière dont est indiquée
l'heure des offices ; c'est la donation faite par le même acte
à une abbaye et à deux églises, représentées par leurs
curés et leurs trésoriers, sans que les noms de ceux-ci fi-
gurent parmi les témoins; c'est l'omission du mois et du
jour dans la charte ; l'absence d'annonce du sceau du che-
valier; le don de 1,000 1., somme énorme pour le temps,
à l'église Saint-Maclou {ecclesiœ S. Macloi), et de deux
cents écus {bis centum nummos) à celle de Saint-Eloi, à
la mémoire d'Ameline, femme du donateur; c'est enfin
cette mention d'une chapelle, attenante à l'église Saint-
Maclou avant que cette église fût tombée de vétusté, une
prétendue chapelle Saint-Jean-Baptiste, dans laquelle, à
l'exclusion de tous autres, était le monument de la maison
de Montebergerio (monumentum domus mece). Cette charte
contraste tellement par sa rédaction avec toutes celles de
la même époque que nous connaissons, que je n'hésite pas
à la qualifier d'apocryphe.
L'aveu rendu au Roi, en 1716, par Jean de Jort, sieur
de Beauséjour et du Parc, procureur en la Cour des
Comptes, pour le fief de Montauberger, n'est guère moins
singulier.
Dans cet aveu le fief de Montauberger, originairement
disait-on, plein fief de haubert, est qualifié de quart de
fief c ayant eu 2 manoirs seigneuriaux ou hôtels en la ville
de Rouen : l'un en la paroisse S.-Maclou, l'autre en la
paroisse S.-Eloi, et do plus un autre à Caumont, nommé
le Beau-Séjour de Montauberger ».
207
Jean de Jort établit ainsi sa descendance : « M'appar-
tient led. fief au droit et comme représentant le sr Duha-
mel, échevin de Blangy, à qui il appartenoit à droit suc-
cessif de demoiselle Françoise Le Febvre, sa mère, veuve
de Nicolas Duhamel, qui l'avoit eu au droit successif du
s1 Jean Le Febvre, représentant le sr Anquetil, qui le*pos-
sédoit au droit de Thomas Durend, écuyer, sr de ^Bray-
sur-Saone, le Val-S.-Amand et Montauberger, et ledit
Thomas le possédoit au droit successif de Thomas Durend,
son père, qui étoit fils et héritier de Jacques Durend, fils
de Henry Durend, qui le possédoit au droit de Marie
Viel, son épouse, fille et héritière de Jean Viel, écuyer,
qui le possédoit au droit de Mathide de Montauberger, sa
femme, laquelle étoit fille et héritière de Frédéric-Jean de
Montauberger, représentant, à droit successif de ses pré-
décesseurs, François de Montauberger, chevalier » (le pré-
tendu fondateur des chapelles de Saint- Maclou et de
Saint- Eloi).
D'après la déclaration de Jean de Jort, il aurait eu droit
d'avoir, dans l'abbaye de Bonport, « un pain, un demion
devin par chacune semaine, et auroit été tenu entretenir
un hourdel pour loger les chiens du Roi quand le Roi
vcnait chasser en les forêts de La Londe, Mauny et Bro-
lf>nne •.
Ce fief aurait eu des extensions à Bondeville, à Ma-
rine, etc. (i).
Au sujet de cette fabrication de cartes à Rouen,
M. Sarrazin raconte que, l'an dernier, un amateur
anglais lui présenta des cartes rouennaises qui avaient
«é trouvées sous les marches d'un escalier de l'Uni-
versité de Cambridge. M. de Beaurepaire a mis dans
les Archives départementales des cartes exécutées avec
(0 Arch. de la S.-Inf. et de la Chambre des Comptes; Aveux.
Volume 209, pièce 60.
zaS
beaucoup Je soin et qui étaient entrées dans des gar-
nitures de reliures.
Revenant sur la question des images populaires.
M. Pday. qui n'a jamais rencontré ni bois ni images
portant ie nom de Rouen, conclut que cette industrie
n'a jamais dû. être pratiquée dans nome Tille, comme
elle le tut par exemple à Orléans.
Dans les listes de réchevinage de Saint-Omer au
xv* siècle, il vient de rencontrer un Jean de Dieppe.
Cet échevtn devait être dieppois de naissance* dit
.Vf. le Président: mais la tonne même de son nom
indique que c'était loin du sol natal qull avait été
Jinsi appelé. Ce fat de même hors de la Normandie,
observe le secrétaire, que le S décembre fut qualifié
i la tête aux Normands », sans qu'on puisse conclure
avec Farin que la Conception de la Sainte- Vierge
ait d'abord été célébrée à Rouen.
Tour Jeanne & Arc. — M. Sarrazin appelle l'atten-
tion sur La tranchée qui vient d'être ouverte dans son
voisinage; à quoi M. de Yeslv ajoute que sa sollici-
tude est en éveil. M. Sarrazin souhaiterait qu'à Fissue
de ia séance plusieurs de nos collègues vinssent la
visiter avec lui. La proposition est favorablement
accueillie.
Il croit que, malgré les recherches du siècle dernier,
de grandes incertitudes subsistent encore pour les dif-
férentes parties du château, notamment sur le puits et
sur la chapelle. Un texte donne à penser à M. le Pré-
sident qu'elle était sur le trajet de la prison de Jeanne
d'Arc à la tour. Et il fait observer qu'on n'avait jadis
aucun soin de conserver les plans des constructions,
négligence qui s'est perpétuée jusqu'à nos jours. Peu
209
après l'achèvement d'un immeuble quelconque, c'est
en vain qu'on se mettrait en quête des tracés et dessins
qui ont guidé l'entrepreneur.
Cette forteresse, ajoute enfin M. le Président, pos-
sédait des appartements d'une grandeur considérable,
puisqu'il put être question d'y installer le Parlement.
Hôtel du Bourgtheroulde. — M. G. de Beaurepaire
se demande s'il n'y a pas lieu d'explorer de temps à
autre les excavations pratiquées en ce moment en
arrière de l'Hôtel. M. Pelay espère qu'il pourra en
effet s'y produire d'intéressantes découvertes. On est
là sur l'emplacement du Marché-aux- Veaux.
M. Ruel communique à la Commission le devis
d'une œuvre de sculpture conservée, du moins en
partie, dans l'église de H on fleur. Ce document est
intitulé :
« Devis de la contretable qu'il convient faire
pour en la chapelle du Rosaire de Vesglise de
Sainte-Catherine de Honfleur.
8 Premièrement sera distribué quatre grands piezdestaux
du nombre (desquels) deux seront pour accompagner l'au-
tel quy auront de fasse viron dix huit pouces et de ren-
fondrement pareillement ; les deux autres de mesme pro-
portion et qui seront renfondriés et reculiez du caré de
lasse d'iceux, assemblées à boument et remplies de paneaux
avec les corniches et revêtus par le bas viron ung piay,
ladite hauteur à prendre sur le pavé a la baze du dessus
Je l'autel. Sur lesdits piezdestaux en sera posay quatre
plus moindres qui auront de fasse chaque saize pouces et
les renfondrements à proportion et de hauteur trois pieds
quatre pouces compris les corniche, frise, architrave et les
endossements assemblées à boument. Dans les fasses et
2IO
renfondrements, et sur les panneaux de fasse ornez de
fleurons, de seculptures ou de festons de fruits; et sur l'au-
tel sera posé un gradin enrichi de seculptures de gro-
tesques par feuillage avec ung chambranle ou cadre à
oreilles qui sera rempli de quelque riche ornement de
seculpture et la corniche des piezdestaux continuée comme
il est marqué au dessain.
» Item, sera distribué quatre grandes colonnes torses
qui seront posées sur lesdits piezdestaux quy auront chaque
colonne dix piez de hauteur compris les chapitiaux,
plintes et basses. Les tours desdites colonnes seront par
tore avec une branche de vigne, feuilles et grapes de resin
et quelques oisiaux de diverses postures pour orner les-
dites colonnes; et au milieu de ladicte contretable sera
posé ung grand cncastillemcnt qui aura diz piez de hau-
teur et de largeur, viron huit piez compris la largeur de la
bordure qui aura huit ou neuf pouces composé de belles
moulures et dont le gros cordon sera taillé de feuilles de
chesne liez d'un ruban.
> Far intervalle, sur les quatre onglettes, seront enri-
chies de feuille d'aquente, et sur les autres moullures pri-
sealle quelque petitte ornement taillée de piez de bœux et
autres seculptures, et au-dessus des chapitiaux, des colonnes
et encastillement pozées l'architrave de la grande corniche
ornée de moullures au-dessus de la frize enrichie de
crotesques, de seculptures, et au-dessus pozées ladite
grande corniche enrichie de belles moulures à plusieurs
modelons taillés avec étraine, le tout avec les retours et
renfondrements nesseserres; et au-dessus la principalle
fosse de ladicte corniche sera continuée des arcades avec
les pareilles moulures, modelons et étraine et sur le plat
fond soubz l'arcade enrichy de palmes et autres seculp-
tures; plus sera distribué un corps d'ortique qui pozera
sur l'arcade de la grande corniche, dans le meilleu sera
une niche où sera plassée l'image de la Vierge quy est au-
dessus de l'autel de ladicte chapelle et les deux anges qui
21 1
lacompagne seront reformés et replassés pour accompagner
ladite image sur ladite arcade comme il se voit par le
desain, et la niche où sera posé l'image de la Vierge sera
accompagne de deux pilastres enrichys de irentes de fruits
au lieu des termes craionnez au desain, avec piezdestaux
et e m bosses, architraves, frize et corniche, accompagné de
deux consolles taillées et enrichies de seculptures ; et au-
dessus ladite corniche ung fronton brisay de même ordre,
et ung vasse audessus enrichy de seculptures et une croix
audessus pour afRniment, si la plasse le peut permettre, et
deux autres petits vasses ou pommes Je pin qui seront
posées sur les deux bouts dudit chevron brisay vis à vis des
pillastres.
» L'ouvrage ci-dessus décritte sera conduitte sous
• ordre corin tienne et bien proportionnée au desain et
présent devis, et s'étendra en largeur viron treize piez et
demy, et de hauteur à prendre de dessus le pavé de l'Eglise
vingt-neuf à trente pieds, et autant que la plasse le pourra
Permettre.
• Le bois dont sera fait tout ce que dessus sera de chesne
*ansaubel et bien fait en ce qui concerne toute l'architec-
ture et menuiserie, et sera remply de roses ledit cor-
don de la grande corniche et deux vasses avec pentes à
ïentour sur le fronton brisay de tout haut, et sera aussy
I image de la Vierge, reformée et mise a la mode autant
4 ue faire se pourra, etc., etc. »
Ce devis fut présenté par Pierre Baudard, maître sculpteur
aHouen, lequel, par acte du 16 juillet i66<>, s'obligea envers
'es membres de la Confrérie du Rosaire à l'exécuter, para-
chever et fournir le bois nécessaire, moyennant la somme
de 65o livres pour tout payement. 11 se soumit en outre à
rendre l'ouvrage prêt pour la Mi-Carème de l'année 1670.
(Minutes du tabellionage d'Auge, à Honfleur).
La séance est levée à trois heures et demie.
A. Tougard.
In» »"* . v\«-î"fc
, oi>««e " t B»»"ï" ni*1»"8"-''
2ï3
dePOrne, XXVI; — Bull, de la Soc... de Tarn-et-
Garonne, 1906; 4 liv. ; — Bull, de la Soc... de
^Orléanais, 186-187; — Bull, de la Soc... d'Avran-
ches, XIII, 6 et 7; — Bull, arçhéol. du Comité, 1 907,
'î —Mercure musical, sept, et octobre 1907.
Deux circulaires : l'une de la Société libre de l'Eure,
relative au concours archéologique pour le prix
L. Fouché, lequel sera clos le ier avril 1909; l'autre,
envoyé de Semur pour la réunion qui s'y est tenue le
•6 septembre dernier au sujet d'Alésia.
M. de Vesly lit d'abord les communications que
voici :
LE CULTE DU TAUREAU DANS L'OUEST DE LA GAULE
Au cours du récolement que j'opère dans le Musée de
Rouen, ou pour aider à des recherches qui me sont de-
mandées, je découvre quelquefois des curiosités ignorées
°u peu connues.
C'est ainsi, que pour répondre à M. Revillout, j'ai re-
trouvé une statuette de « Taureau à trois cornes » que je
désire signaler à la Commission, avec les quelques ré-
flexions qu'elle m'a suggérées.
Le Musée de Rouen possède deux statuettes de taureaux.
L'une est un beau bronze mesurant om28 de longueur sur
o*23 de hauteur. L'origine de ce bronze est incertaine.
On ignore même, je crois, le lieu où il a été trouvé. Il
n'est pas inscrit sur les registres du Musée et ne figure sur
les catalogues que depuis 1868 In.
(1) Catalogue de 1868, p. 67 : « Un taureau aussi en bronze
Jont les yeux sont incrustés d'argent. Ce précieux morceau, long
Je 28 centimètres, est île la plus belle époque de l'art ».
Catalogue de 1873, p. 100 ; item.
»4
Quoique les jambes du taureau aient été refaites, celle
statuette •*• un ouvrage d'une belle époque et d'un art
qui n'ii pas encore subi les atteintes de la décadence.
Un examen attentif lait reconnaître que les cornes ont
été limées ci qu'une petite cavité existe au sommet de la
tète à l'emplacement où se voit ordinairement la troisième
corne dans tes statuettes du Taurus iricornis. Sur le gar-
rot l'évcnt a clé conservé : il est de forme carrée.
La seconde statuette, beaucoup plus petite, est égale-
ment en bronze. Bile représente un taureau marchant et
mesure o"1 o85 de longueur et o"> 07 de hauteur, sans tenir
compte de la partie inférieure des jambes qui a disparu.
Ce peut bronze es! enlré au Musée, en 1877, avec la
collection Thaurin. i laquelle il appurtenait. Il est d'un
très beau style. L'attitude de la tête est remarquable et le
symbole des irais cornes n'est pas douteux. Il se pourrait
même ivoir notre dessin en A) qu'un oiseau ï alouette ou
corhe.iu, Ml ete placé sur la croupe de l'animal.
La grande oxydation du bronze empêche de préciser
l'animal ou le symbole qui était posé en cet endroit. Néan-
moins il est indubitable que les traces des pattes sont en-
core visibles.
Cette statuette n'est donc pas sans mérite et présente
un très grand intérêt pour l'archéologie locale.
fcài eilct. elle provient des découvertes faites a Rouen,
lors des grands travaux de voirie exécutés en 1867.
J.-M. Thaurin. qui a recueilli tous les objets sortant des
terrassements, n'a eu garde d'oublier ce petit bronze. Mal-
heureusement, l'archéologue qui indiquait, avec une grande
précision, tous les éléments indispensables a la détermina-
tion des découvertes, a omis d'inscrire, de sa large écri-
ture, le lieu où le Taurus Iricornis a été trouvé. Néan-
moins îl est indiscutable que ce petit bronze est sorti du
sol Je Rouan antique
Cf lait seul a son importance. Jusqu'ici les statuettes du
Ta
, para
s le
''^leeda vallée du Rhin (i|. On avait bien rencontré,
"*Ôd*Ji, quelques* unes de ces statuettes dans d'autres
■
''ouruuo
le Tauriscus,
esdi
inités tricéphule
soûl
■ftilnln n
auraient-ils pa
s été
honor
s dans
notre
u-
Calâtes et les
Vélfc
nos an
,raPpaieni-i
s pas sur leurs
mon
laies la
figure d
u tau
"•:-'..i|>.ii;!i
e du sanglier?
■:-,. de découvertes lauroboliques aura crée l'ou-
bli dans lequel on a laissé le Bel^ium, tandis qu^- dons
.i-rnralc et dans la région de l'est de ta Gaule,
. Blt« M -ont succédé depuis celle faite dans la
îroite de Byciskala.
Kt cependant, aujourd'hui, après les trouvailles des
.,, ffrtnniOT Heinnch. Antiquité*
'; p. 194.
;.,~
bmun de Péronville. J-ins l'Eure-et-Loir ; du Kos^en—
teh Morbihan; delà statuette du fanum d'Harfleur
R d'une ïambe de statue de pierre, de Criqueheuf-s
Seine, il semble, dis- je. que dans la région de l'o
culte Jn Taureau a été également pratiqué.
Une remarque vient encore à l'appui de mon
thèse :
l.c Taureau de Péronville a ete trouvé lors de la dénaC30"
litiom de l'église de cette commune; le bronze du fe- *"
cenno a été découvert sur l'emplacement d'un lânurns. u
statuette en terre. d'Harrteur. a été recueillie dans •**
touilles d'un petit sacellum, et la jambe en pierre du t^^u"
reau de Criquebeuf a été retirée des substructions J' m
petit temple- C'est-à-dire que toutes ces statuettes ou ^" ^"
bris Je statues ont été trouvées dans des i
ou sur des emplacements que le christianis
tifiés. N'est-ce pas démontrer que toutes ces idoles a
été l'objet d'un culte ou apportées en ex-voto.
)e n'insisterai pas sur cette affectation qui me semafc^"'
démontrée et je ne m'attarderai pas non plus dans u» ac
dissertation qui emprunterait son érudition a l'ouvrage? y
documenté que M. àalomon Reinach a publié sur M es
antiquités nationales : Description raisonné? dit musée *"
Sa int-Germain-en - Laye.
LES BRONZES DU MUSSE ■
Le récolemenl des bronzes du Musée m'a également
amené à l'aire quelques constatations intéressantes en £e
qui concerne les marques ou noms reconnus sur des anse*
Ji! patèm,
Je citerai notamment le sigle IANVARIS. F., bien
connu, puisque l'abbé Cochet l'a signalé dans le catalogua
|I) Bulletin de ta Commission des Antiquités de U Seint-
In/érieure, t. IX, 3< livr., p, 3o?.
217
Je i,S68, page ôq; que M. Salomon Reinach l'a reproduit
dans les Antiquités nationales (i), et que M. Mowat l'a
mentionne dans les Marques des Bmn^iers (2). Cepen-
dant ces derniers auteurs ont donne une fausse attribu-
tion de provenance à cène patère, en la disant recueillie
■ m- la villa de la mosaïque, dans la forêt de Brotonne.
e acquisition laite par M. A. Deville, qui ;
d'er
indication fournie à
illiard. La confusion
e M. Reinach, citant
Musée deux manches
Reinach, sous le
forêt de Brotonne.
ffnii* et dessine cette patère :
v°l. 1, page 6.
L'erreur paraît provenir d'unt
M - Mowa t, par le regretté M . I
tarifai encore plus grande lorsqi
M • Mowat, croit qu'il existe dans le ^
•citiblables. Il n'en existe qu'un seul.
Le second manche reproduit par M
i° 4m (S), a bien été trouvé dans la
Il porte l'estampille du bronzier, mais le nom n'a pu
encore être lu. J'espère arriver â le déchiffrer grâce à un
'tendisse ment photographique et surtout a la bienveil-
!an« ci à l'érudition de M. Mowat.
Oii\antabien voulu m'aider encore dans la lecture d'un
S1gle frappé sur le manche d'un poêlon trouvé, en i852, à
I^ailly-en- Rivière, et oflert au Musée par M. Armand,
,r"Mituteur dans cette commune (4). C'est, je crois, la pre-
■îétt lois que celle estampille est mentionnée.
U voici : T1BERI.PLACCI. Elle présente quelques
"hwvaiions intéressantes faites par M. Mowat, et que je
"wucriiici :
' Bien que Tibérius soit généralement le prainomen et
l, on en trouve cependant
xprimé en toutes lettres et
'""murs abrégé en Tl ou TU
1 Mu nés exemples où il est
!>)* J99, p. 3i5.
I» Imprimerie Se vigne, — Vienne, 188.
' . P Ït8.
(4) Ahb* Cochet. Répertoire archeol. de i
Kft Jt Rouen. Année iSSi.pp. 611-63
■te
alors employé comme nomen penltlicium. Ainsi, Tibère
Alexandre, préfet d'Egypte, dont parie Tacite (i) ; a moins
qu'il ne snus-entendc un ^entilice entre Tiberius, prieao-
men, et Alexandre, cognomen. Je trouve encore un
T. Tiberius Marcus. dans le Corpus Insc. lot., vol. X.
31Ï40, ce qui est plus probant, ei même une Tibéria
MuiflU, ii Mornex (Suisse), Corp. Insc. tel., vol. XII. ce
qui est décisif. Donc la lecture de l'estampille de la patère
de Rouen est bien : T1BERI.FLACCI ..
LES MONTRES SOLAIRES DF CP.UCEFIX, DE DIEPPE
C'est pour aider aux investigations de M. l'abbé An-
thiaume. licencié és-scienees, aumônier du Lycée du
Havre, sur les instruments de marine, que j'ai été appelé
:i connaître la montre solaire en ivoire, signée de Nicolas
Crucefix et contenue dans une des vitrines de la galerie
J. Billiard.
Cette découverte augmente d'un nom nouveau la liste
des cadraniers dieppois dressée par notre collcgue,
M. A. Milet (1) et surtout me permet d'ajouter quelques
parHgrLtph.es a la notice que M. Paul Bordeaux vient de
publier dans le Bulletin de la Société des Antiquaires de
France (3).
Dans ce travail, provoqué par la donation du docteur
Le Blond au musée de Beauvais, M. Bordeaux s'est sur-
tout préoccupé des montres solaires de Nuremberg ou
cadrans portatifs, dont il a trouvé des exemplaires dates de
la seconde moitié du si" siècle. Les collections Kigdor. de
Vienne, et celle bien connue de M, Spitzer, lui ont égale-
ment fourni des sujets pour appuyer sa thèse et montrer
(1) Annales, 18; Hitt., Il, p. 70.
ul Anciennes industries tUeppottes, p. ai.
(3) Tome VI, 7> série, pp. 170 et suivantes.
itc des eadraniera allemands s'était encore ac-
aw lors de l'invention des horloges à rouage*. Aussi a-i-il
fia parlé des centrée de production en France.
fans la région du Nord, où le solt.il est souvent obscurci
par les nuages, où la température expose au gel l'eau des
c'*psydres, ces deux moyens d'indiquer l'heure de la jour-
"ceoni été remplacés par • l'orelogeau sable ■, au moins
pcsdnn le moyen âge (i). où le sablier tient la première
P'*« cl est souvent figure dans les représentations de
j«ï*s de mon ou attributs funéraires.
Cîpcndaat, dès la fin du xvi= siècle nos concitoyens lut-
'wt avec avantage contre les constructeurs étrangers, et,
lLJ « ii' litcltf, perleciionnent ces petits instruments dits
»">niru solaires.
La construction des cadrans portatifs est la grande préoc-
LUMtion de l'époque. Perrault, qui a traduit Vttruve, sur
'•4* de Louis XIV, en 1673. donne dans une note du
■lvre IX, chapitre rx, une montre de son invention, Et
""Ire collègue M. Milet, qui s'est fait l'historien des
^Iraniers dieppois, possède, dans le musée de Dieppe
Jont il est le zélé conservateur, une montre solaire en
■l"irt- sur laquelle on lit cette inscription : Fait ei inventé
F"r Charles Bloud. à Dieppe. Or, notre savant collègue
* Irouvé , dans Savinien d'Alquic (Délices de ta France,
**•!>, 1670), la citation suivante : * Vers le même temps,
a Dieppe, on excelle pour ce qui regarde la marine et
lu'on donne la gloire aux habitants de cette ville de faire
*i meilleures boussoles de mer et les meilleurs quadrans
Ju monde •.
Ainsi il est bien établi que nos concitoyens, dans les
dernières années du xvil" siècle, luttaient avantageuse-
ment contre la concurrence de l'étranger. En ce qui con-
1 Vu* mnfl dans la maison d'un habitnnl Je Freneme-
*ui-Stmc, une tlepsydre il tambour ou lympiinum; mais nou»
■W11 pu l'acquérir «u prix de 10,000 francs.
I
i des Dieppois, en particulier, le cadran
du musée de Rouen, que j'ai l'honneur de soumettre j \i
Commission des Antiquités avec un semblable en cuivre,
exécuté vers lu même époque, parMaçquart. à Paris, en
d en étudie
:
est la confirmation évidente. Ce cadran, qui est complet,
permet d'établir le parallèle avec l'instrument dîeppoiset
'en étudier te fonctionnement. On reconnaît alors que
le modèle de Dieppe possède au-dessous de la boussole un
211
de cuivre qui. au moyen d'uni1 ylissiére mue par un
entrique, caché dans l'épaisseur de i.i boîie, permet
btenir l'heure sous diverses latiiudes et dans les prin-
«les villes du globe (i|.
I I cadran «lu musée de Rouen présente aussi de l'iniê
rtt p.ir le nom de Xicolas Crucefix dont i! esc signé. C'est
encore 1 M. Milci que je suis redevable de connaître que le
«briquer., dt venu le nom de !a famille Crucefix, lui avait
"s donné parce que depuis plusieurs fiénétntions les
"'oiiicis taillaient des Christ en croix. Cependant comme
i ne figurait pas sur la liste des cadraniers que
1. Milei complète chaque jour; les recherches faites
le» archives de l'état-civil de Dieppe ont permis à
notre collègue de reconnaître que plusieurs branches de
^ kmille Crucefi* portaient le prénom de Nicolas au
[l ' Us instruirions pour la manœuvr
des cadrans
"«fort rixes. M. Milet en a retrouvé
un exemplair
*r en powede un autre.
siècle. Au moi* de juillet |65S, l'acte Je baptême do
fille de honorable homme Nicolas
de la .'il le de Dieppe, Ce qualificatif
tonner M. Milet, de qui je liens ce rensei-
par suite de la rareté des indications profes-
sur les registres paroissiaux.
Découvertes archéologiques. — M. de Veslv fait
suivre les deux communications qui précédent de la
nomenclature des découvertes qu'il a faites ou qui lui
ont été signalées :
DECOUVERTES *RCHKOIOOtQUES
A t'Hnlcl du Rnurgtheroitlde. — Au mois de juillet der-
nier, les ouvriers occupés il exécuter des déblais dans la
cour postérieure de l'Hôtel du Rourgtheroulde, pour Tins
lallation d'une ■ cave des coffres-forts >. rencontrèrent, à
o^tîo environ de profondeur, une aire paraissant de forme
circulaire.
Dans cette maçonnerie de 0"3o d'épaisseur se recon-
naissaient des débris de monuments et des fragments de
meules romaines. En dessous, les terrassiers trouvèrent un
petit manche de couteau, en os, de o™ ob de longueur,
représentant un griffon taillé suivant le profil des pieds
de table découverts à Pomper (maison de Cornélius
Ruffiol.
Les travaux amenèrent également le déplacement d'une
cuve ou baignoire mon ilithe, en marbre blanc, qui, par
M forme, peut être datée du xvne siècle. Elle mesure
oraoo de longueur; o^oo de largeur et 0*00 de hauteur.
Cette cuve est creusée de telle manière que le baigneur
se trouve assis ei avoir un plan incliné pour appuyer son
dos. On croit que cette baignoire a appartenu à la famille
l.e Roux du Bourgtherouldc, qui édifia et tut longtemps
porte toujours
Le manche de couteau ei la baignoire sont entres au
■Ufe Jk Antiquités, grâce a la générosité de M. de Ro-
Aucnh
I f Unité s'est également enrichi d'un Doutant au
'"Htsant, frappa en 1 557- Cette monnaie, décrite par
Hoffmann (page tai, pi. lxix), présente une petite va-
lante avec celle indiquée sous le n" 711. Elle doit être dé-
<*"* ainsi : -|- henricvs. a. a. francorym rex a r. Cette
'^tnJe entourant l'écu de France et les croissants cou-
ronnés (annclet sous I'm). Au R/ : -f- "f "omkn. ». bkne-
mctvsi. 1557. J R.
Ce différent n'est pas indiqué dans ta liste des Maîtres
<kla Monnaie.
Antimite propriété des Urstilines. — Les terrassements
Cléeuét pour établir l'aqueduc sous la rue nouvellement
Mtlte, dans l'ancien couventdes Ursulines, rue Morand,
0I>< permis ;
■ De relever le tracé d'anciennes substructions du chà-
t«« Je Philippe-Auguste;
i construit en petit appareil avec des
le irois briques. Ces matériaux avaient des épais-
**"« différentes. Ainsi les briques de la rangée supérieure
'•aient o™ 04 d'épaisseur, tandis que celles de la rangée
"•ftrieure mesuraient o™ o3 seulement, mais ces dernières
UttH munies de deux petits lestes placés A l'extrémité
d'une des diagonales.
Enfin les travaux ont laissé voir l'ancien escalier des
cuitme.t, qui Jt-bouchait dans le vieux fossé du Donjon.
Htters relevés ayant été entrepris par des collègues, j'ai
abandonné, dit M- de Vesly, les opérations géodésiques
le j'avais commencées.
J'ai dû également cesser de recueillir les objets qui
1 découverts. Ccu\ que je possède, et que j'ai l'hon-
nir de soumettre a la Commission, sontdc peu de valeur
2 34
et ne présentent aucun intérêt archéologique. Ce sont des
débris d'ohîeis en os : des manches de crochets, pièces de
jeu des jonchets, ou des médailles de piété, perdues par
les religieuses ou leurs élèves. La plus ancienne de ces
médailles a été frappée en l'honneur de sainte Philomène,
et ne remonte pas au delà des premières années du
Trésor d'Aujfay, — Des monnaies de billon, formant
un petit dépôt, ont été trouvées dans un vase de terre.
Ccsont des bianesaux ècus de Henri VI (1423-14531.
Elles sont décrites à la page 57 et figurent sur la planche xxx
du recueil d'Hoffmann {monnaies françaises). M. de Veslv
;i acquit, pour le Musée des Antiquités, deu* de ces mé-
dailles. L'une, à la marque du léopard, a été frappée il
Rouen; l'autre, a la fleur de lis, est sortie des ateliers de
Saint-Lô.
M. Sarrazin expose les résultais obtenus par l'explo-
ration des substructions de l'ancien château.
VESTIGES Itir VIEfX-CHATEAt
I. attention des érudits et des amis de notre histoire
locale a eu! tout spécialement attirée, cette année, sur la
découverte de curieux vestiges du Vieux-Chdieau cons-
truit par Philippe-Auguste en iïo5 et démoli en i5no.
Par suite du lotissement du couvent des Ursulînes, le
service municipal de la voirie a fait pratiquer récemment
des fouilles pour l'établissement d'une canalisation pro-
fonde qui passe à peu de distance du Donjon Où la Pucelle
lut menacée de la torture, et qui traverse au nord tout
l'emplacement de ce Vieux-Château où l'héroïne subit sa
longue et douloureuse détention.
Ces fouilles ont été pratiquées en largeur, de la rue
Bouvreuil à la rue Jcanne-d'Arc, au milieu de la voie
nouvelle créée entre le Donjon et l'ancien hôtel de
Mathan.
lin suivant l'ordre des découvertes, on doit signaler
tout d'abord le mur en pierre à peine parementé de la
225
rime vers l'est qui, de la demi-tour, voisine de la
tour du Gascon, allait rejoindre le donjon où les arrache-
ments Je celle counine sont encore visibles.
Un peu plus loin, on a retrouvé deux autres massits de
murailles, en pierre, de petit appareil chaînés de larges
oni]ue'. qui appartiennent à une construction romaine
Jtil reconnue, en 1 838, par H. Langlois, qui en a laissé-
un deî*jn,
Puis, à la hauteur du Donjon, les ouvriers ont mis à
l°ur un fragment de muraille en pierre parementée, en
pciii appareil, contre laquelle se développe un escalier en
Pierre, sur plan carre, ou vis de Saint-Oildas, dont le
iu et les marches ont pu être dégagées des terres de
remblai. Cet escalier de vingt marches donnait sur une
?°ne basse de deux métrés de hauteur.
la trouvé, en outre, dans le voisinage, de nombreux
'"Bments d'ossements d'animaux, et tout porte a croire
:et escalier conduisait, des grandes cuisines du châ-
teau, dans le fossé du Donjon.
En effet, si l'on observe l'emplacement qu'occupent cet
=ialier et cette porte basse, devant la partie du Donjon
1"i comporte des ouvertures faisant face à la porte devers
k rîik, on demeure convaincu qu'on est bien en présence
Jtlii vis par où l'on descend de la grande cuisine au
foui des fossés », citée dans le compte de 1431, publié par
1 Ch. de Beaurepaire. Ce même compte ajoute, en effet,
mi plaça contre le mur de la grande cuisine un canon
F°"r rompre l'huis de fer de la grosse tour ., c'est-à-dire
I» porte vers le sud du Donjon qui était tout a fait dans
*tte direction.
Ctlte découverte est du plus haut intérêt : car on
tonnait maintenant l'emplacement exact de la grande
cuisine du château, et il est permis de croire que la
grande salle, où Jean le Bon surprit à table, en 1 356, les
Jcudauircs normands révoltés, devait se trouver a côte.
u-dcfsuit nu dans le voisinage presque immédiat de cette
22H
ajouter quelques autres, dont pourrait profiter un
biographe Je cet artiste :
S juillet i5i)4. — * Cosme Du Monstier. escuier.
demeurant en In paroisse Saint -Nicolas de Rouen,
baille à louage, pour q ans, à Marie I,* Chevalier, la
grande île assise devant Bonporl, • dont l'usufruit lui avait
été donné par 11' poêle Philippe Desportes, abbé de Tiron
ei de Honport. — Prix du fermage. 100 écui d'or par a
' Signé : du Monstier. •
i3 juin t5o5. — Cosme Du Monstier. varlet de
chambre du Roi, paroisse Saint-Nicolas, en son no
comme tuteur et curateur de Daniel Du Monstier, fils de
lui et de défunte Charlotte Rernier (i), sa femme
i'« noces, donne procuration à Marie Carton (il,
femme, pour recevoir de Marie Greblet, veuve de feu
Raoul Bernier, sergent royal au bailliage de iïlois, 94 ùcu'
sol, restant de vin ■> xiv écus sol, pour la vente faite par
ladite Carton et ledit Daniel Du Monstier, de ce qui
revenu au dit Daniel Du Monstier de la succession de
défunt Raoul Bernier, son aïeul maternel.
17 avril et 8 juillet . i5oo. — Quittances données
Philippe Desportes, abbé de Tiron. par Cosme Du Mons-
tier, maître peintre et varlet de chambre ordinaire 1
4;:
Divers actes des 4, ao octobre 1S97, 4 avril ■ SgS, qu
montrent Cosme Du Monstier toujours établi sur I
paroisse Saint-Nicolas de Rouen,
Le genre de spéculation agricole auquel il se livra mérité
d'être signalé. Il nous est révélé par nombre de contrai»
notariés. J'en choisirai quelques-uns et je me bornerai a
en faire l'analyse :
(1) Dans unacteque j'ai rapporté en 1881, j'avais cru devoir
lire Serrterau lieu de Bernier.
( :[ Mil rit Carton ■'"! qualifiée, dans, un acte du 4 octobre 1 S, ,7 ,
de fille et héritière de (eu Guillaume Carton, bourgeois de l'aria.
229
H mars i5g5» — Cosme Du Monstier, valet de
chambre du Roi, paroisse Saint-Nicolas, donne procura-
tion à Marin Le Roy, demeurant a Mainemares (i), pour
réclamer trois vaches et un poulain h lui appartenant,
qu'il avait baillés à louage a Jehan Bochet, de la paroisse
Sainte-Genevièvc-en-Bray (2), et qui avaient été saisis, pour
six deniers de taille, par les commissaires de l'Election
d'Andely, nonobstant l'édit sur ce fiait par le Roi.
Signé : Du Monstier.
8 février 1596. — « Jehan Boche tel, de la paroisse
Sainte-Geneviève, au hameau de Canchy, confesse avoir
vendu à honorable homme Cosme Dumonstier, varlet de
chambre du Roi, demeurant paroisse Saint- Nicolas, huit
vaches (quatre de poil noir, une de poil noir et blanc,
deux de poil rouge, une noire et blanche), avec deux
génisses, l'une noire et 1 autre rouge. » Il s'engage à les gar-
der en fournissant, le 8 février, à Dumonstier, lJo livres de
beurre.
icr mai 1598. — Marin Le Roy, laboureur à Sainte-
Gencviève-en-Bray, vend pour 20 écus, îi Cosme Du
Monstier, escuier, paintre ordinaire du Roi, demeurant
paroisse Saint-Nicolas, deux vaches de poil rouge-brun,
âgées de 2 ans ou environ, pour en faire et disposer par
l'acheteur à son plaisir. » Par le même acte Marin Le Roy
prend les 2 vaches à cheptel pour un an moyennant 5o 1.
pour la peine de les garder.
18 novembre même année. — <« Noble homme Cosme
Du Monstier, paintre et valet de chambre du Roi, par.
Saint-Nicolas, baille à louage, pour un an, a Jehan Le
Roy, de Sainte-Geneviève, deux vaches, Tune de poil
noir, l'autre de poil brun, ù charge au preneur les nour-
rir, herbager et garder, moyennant le prix de demi-cent
(i) Hameau delà commune de Sainte-Geneviève.
(2) Commune du canton de Saint-Saens.
de beurre que le preneur sera tenu livrer à Du Monstier*"
en sa maison Je Rouen, à Jeux termes égaux, l'un ***
mois de mai, l'autre en septembre, et, en outre, de lut*
bailler les veaux qui sortiront des dites Taches, après lr^
avoir nourry l'espace de six mois.
» Signe : Du Monstier >
De i5<*4 à i5<;8. tout au moins, Cosme Du Monstier"^
habitait à Rouen, sur la paroisse Saint- Nicolas. On le?
retrouve encore a Rouen, mais dans une autre paroisse,
en ibo5.
« Du mardi quatriesme jour d'octobre mil six cens
cinq.
» En la présence de nous, etc., . tabellions royauh à
Rouen, noble homme Cosme Dumonstier, peintre et var-
let de chambre du Roy, demeurant en la paroisse de
Saint-Vi[vien] (1) de Rouen, a confessé avoir eu etrecea
comptant Je Mess ire Philipes Desportes, conseiller du Roy
en son Conseil d'Estat, abbé de Thiron et de Bonport, par
les mains de Me Jean Morin, son maistre d'hostel, la
somme de cent 1. t. pour ung quartier escheu ce dernier
jour de septembre dernier passé an présent, d'arrérages
de 400 1. de pension par an que ledit Dumonstier a à
prendre sur le revenu de ladite abbaye de Bonport pour
les causes contenues en la transaction de ce faicte et portée
entre luy et ledit Sr Desportes précédent ce jourd'huy.
» Signé : du Monstier. »
Le long séjour que cet artiste fit à Rouen nous donne
lieu de penser que les commandes qu'il reçut du Roi
n'absorbèrent pas tout son temps, et qu'il dut travailler,
au moins de temps ù autre, pour ses compatriotes.
11 appartenait à une famille d'artistes (enlumineurs,
(i) 11 faut lire : Vivien. Ce fut en effet sur cette paroisse que
Cosme Du Monstier mourut le 5 ou le 6 octobre 160 5. La veille
ou l'avant-veille tut passé le contrat que nous rapportons.
23t
orfèvres, monaayeurs), dont le berceau paraît avoir été
àaJQt-Etienne-du-Rouvray.
Orfèvres.
2^ mai i520. — « Ordre, donné par les chanoines de
Rouen au receveur de la débite (i), de payer a Cosme
D° -Monstier, orfèvre, 79 s. 9 d., pour avoir, dans le cours
d'urne année, réparé les vases d'argent de la Cathédrale. »
— I^our le même travail, 5o 1., 1 53o- 1 53 1 (G. 2533).
1 ^^4. — « A Cosme Du Monstier, orfèvre pour façon et
dorure de Yépistolier de la Cathédrale, 7 1. » (G. 2527.)
1 ^a5-i526. — « Cosme Du Monstier, échevin de la
confrérie Saint- Pierre Saint- Paul établie en la Cathédrale.»
1 ^26-1527. — Notre maître Cosme Du Monstier donne
«° s. à la confrérie.
1 5 3o- 1 5 3 1 . — 2 s. 6 d. payés par sa femme comme
membre de la confrérie; 20 s. pour sa sépulture ; peu de
temps après, 1 3 s. 4 d. pour son service (G. 3533).
dernier mai i528. — Cosme Du Monstier donne en
cchange a Thomas Du Monstier les deux tiers d'un jardin
a ^int-Etienne-du-Rouvray (Tab. de Rouen).
ll avril même année . — Mention de Michault Du
Monstier, laboureur en la même paroisse, et de Jean son
(r^e [Ibidem).
'o avril 1 333. — Cosme Du Monstier, orfèvre en la
croisse ^aint-Etienne-la-grandc- Eglise, vend à Denis
Kaoul. voiturier, demeurant à Boos, une rente de 4 mines
df Me, à Belbeuf, laquelle rente avait été achetée, le
'3 février i522 (n. s.), par Jeanne Du Monstier, ante du
dit Cosme (Arch. de la Seine- lnf. Pièce achetée à la vente
Je M. Lesens, 1899).
Aux frais de la confrérie Saint- Pierre Saint- Paul, en
,i) Sorte d'imposition duc par les paroisses à h fabrique et
à U Cathédrale.
232
1 552-i 553, service funèbre pour Cosme Du Monstier,
orfèvre (G. 2 53 1).
17 novembre 1 535. — t Meston Du Monstier, orfèvre,
demeurant paroisse Saint- Etienne-la-grande- Eglise, vend
à Adam Cécille, laboureur, demeurant paroisse Saint-
Etienne-du-Rouvray, deux pièces de terre en marest et
sablon à lui provenant de la succession de son père,
Jean Du Monstier, en son vivant, enlumineur, prix, 70 1.
et 70 s. de vin. » (Tab. de Rouen.)
Enlumineurs.
m
5 septembre i522. — « Etienne Du Monstier, enlumi-
neur, demeurant en la paroisse Saint-Nicolas, vend h
Jehan Coullombel, prêtre, demeurant a Saint- Etienne -
jouxte-Rouvray, une maison et masure avec une portion
de jardin pour 20 1. » (Tab. de Rouen).
4 octobre 1 535 . — « Gieuflroy Du Monstier, enlumi-
neur, demeurant en ladite paroisse, vend à honorable
homme Cosme Du Monstier, bourgeois, orfèvre, demeu-
rant en ladite paroisse, deux pièces de terre, la première
en mesturel (marais), contenant une acre, paroisse Saint-
Martin-d'Oissel, et l'autre, en sablon, contenant demie
acre, à Saint-Ktienne-du-Rouvray , d'un costé, Robert
Du Monstier, lui venant de la succession de son défunt
père » (Jean Du Monstier , enlumineur précédemment
cité); prix »5o 1. et 60 s. devin. (Tab. de Rouen.)
Monnayeur.
Un Cosme Du Monstier (qui pourrait bien être le fils
de l'orfèvre du même nom, et père de notre peintre) fut,
pendant quelque temps, Maître de la Monnaie de Rouen.
Lorsque le roi eut attribué aux échevins de Rouen la
nomination du personnel de la Monnaie de cette ville,
Cosme Du Monstier titdes démarches pour être maintenu
en possession de cette fonction. Mais les échevins, pour
233
une raison qui nous est inconnue, lui préférèrent Nicolas
Delisle, 4 novembre i55i. (Arch. de la Ville, registre des
délibérations.)
Cathédrale. — Vers la fin de septembre, le secré-
taire a eu l'avantage de reçue ilir de la bouche de
M. Courage, le chef du chantier, quelques détails inté-
ressants sur les travaux du portail.
Le côté sud, entièrement dégagé des échafaudages,
est celui qui était le plus endommagé. La restauration
se poursuit sans relâche et les ressources ne sont pas
près d'être épuisées ; mais la nature du travail est telle
que souvent on ne peut mettre plus de deux artistes
sur tels motifs de sculpture, dont l'exécution réclame
ainsi plusieurs mois.
Il y a eu un changement complet du personnel :
architecte, entrepreneur (de Paris), et par suite la plu-
part des ouvriers ont été remplacés; par bonheur,
M. Courage est toujours là pour perpétuer l'habile
tradition des premiers maîtres.
Enfin, le petit musée spécial n'a cessé de s'enrichir
d'intéressants débris.
Cathédrale — Ses anciens ornements — Le mé-
decin Sorbière visita la cathédrale vers le milieu du
xvne siècle, et il « s'en fit montrer » les ornements par le
sacristain. A cette occasion il écrivit une note que sa
double qualité d'étranger et de profane rend particu-
lièrement intéressante :
« Ces ornements, dit-il, sont les plus beaux et les
plus riches de France; les perles n'y ayant pas été
épargnées en la broderie, et les histoires y étant au
petit point fort vivement dépeintes. J'y remarquai en
une chasuble la tentation et le diable babillé en capu-
cin, qui est une chose fort plaisante ». (Sorberiana,
p. 107; éd. 1690).
Les archives, dit M. de Beau repaire, conservent des
inventaires très détaillés d'anciens ornements offerts
par le cardinal d'Estouteville et d'autres dignitaires.
Ils confirment pleinement Fappréciation du voyageur.
Monnaie <Tor. — Le 1 8 janvier dernier, des ou-
vriers qui ouvraient une tranchée au Petit Séminaire
du Mont-aux-Malades, ont remis au secrétaire une
petite monnaie d'or, fortement rognée, d'un diamètre
de f 4 ra/mf difficile à déterminer.
Un amateur de Saint-Sever, M. J. Taurin, dont on
sait les intéressantes collections , y a reconnu une
pièces espagnole de Philippe IV. Il possède du même
monarque une monnaie d'argent de moyen module.
Plusieurs membres y verraient plutôt une monnaie
portugaise.
M. Taurin a profité de cette occasion pour offrir
aux Archives de la Commission les empreintes de deux
cachets.
Sceau des évêques constitutionnels. — Au-dessous
d'une croix simple et du chapeau à quatre rangées de
houppes, on lit dans un carré de 7 millimètres :
É vécue
OU DÉPAR.
DE LA SEINE
INFÉRIEURE
A ROUEN.
Et au-dessous, dans un rectangle (21 "*/■ X 3) :
MÉTROPOLE DES CÔTES
DE LA MANCHE.
235
Sceau de ccmf férié. — Le second cachet, un peu
plus ancien mais d'ordre privé, porte un crucifix au
pied duquel un religieux est en prière, avec ces mots
en exergue : sig. sor. 3. o. s. kr. cong. rot. (Sigillum
sororum tertii ordinis S. Francisci, congre gatiunis
Rotomagensis) .
La date i y3y est gravée sur la douille et reproduite
sur 4e manche.
Cailly — Epitaphe. — Dans la sacristie de ce bourg,
une plaque de marbre noir, mesurant 0,94 sur o,65,
est ornée au sommet d'un bel écusson (200 m/m X 160)
dont les armoiries réclameraient la longue expérience
et tout le savoir héraldique de notre confrère, M. Gar-
reta. Au bas, la tête de mort traditionnelle, accostée
de trois larmes, surmonte les mots : Ptie^ Dieu pour
luy. Au centre de la dalle, le secrétaire a relevé ces
lignes :
CI-GIST
TRÈS HAUT ET TRÈS PUISSANT
ET ILLUSTRE SEIGNEUR
MONSEIGNEUR THOMAS
DE JOYIEUSE, CHEVALIER NON PROFES
DE L'ORDRE DE S. JEAN DE JERUSALEM,
ABBÉ COMMENDATAIRF DE LABBAYE
DE S. SIMPHORIEN DE Mï-TZ,
DÉCÉDÉ LE XVI NOVEMBRE, AGE DE
XLVII ANS, EN L'ANNÉE MDCCLXXIIII.
Quant au lieu précis de cette sépulture, peut-être
convient-il de ne rien affirmer, surtout en se rappelant
qu'à la paroisse de Cailly a été réunie celle de Saint-
Germain.
M. de Beaurepaire explique que le souvenir de cette
famille est resté populaire dans la contrée, grâce à une
dame de Joyeuse, femme d'un caractère extraordinaire
336
qui y mourut dans un âge avancé, au premier quart
du xixe siècle.
Ancien couvent des Cordelicrs. — M. de Vesly
demande à dire un mot des grosses maçonneries qui
ont été naguère mises au jour, rue Jacques-Le-Lieur.
Elles donneraient à faire croire que Ton songea à pro-
longer la chapelle des Franciscains. M. le Président
constate que celle qui a subsisté jusqu'à la Révolution
était déjà de dimensions très considérables.
Cour Dannery. — M. Pelay remarque, non sans
regret, qu'avec cette cour va disparaître un intéressant
vestige du vieux Rouen. Ce fut autrefois le couvent
des Filles Notre-Dame, congrégation du P. de Mat-
uiincourr, comme le peuple appelait saint Pierre
Fourier.
A trois heures et demie, la séance est levée.
A. Tougard.
237
SÉANCE DU 20 DÉCEMBRE 1907
Elle ouvre à deux heures un quart, sous la prési-
dence de M. Ch. de Beaurepaire, vice-président.
Sont présents : MM. G. de Beaurepaire, docteur
Coutan, Garreta, Lefort, Le Verdier, Pelay, Ruel, de
la Serre, de Vesly et l'abbé Tougard.
Se sont excusés : MM. Adeline, P. Baudry, Bru-
non, Malicorne et Vernier.
Lecture est donnée du procès- ver bal de la dernière
séance, adopté après deux légères retouches.
Correspondance imprimée. — Elle se détaille ainsi :
Cartulaires d'Aniane et de Gellone\ Montpellier,
too5; 2 fasc. in«4°; — Fouilles archéologiques de
Compiègne, par Cauchemié, 3e partie. Compiègne,
1 906, in-40 ; — Mémoires de la Société d% A rchéologie
de Beaune, 1907; in-8°; — Mémoires de la Soc.
archéoL de V Orléanais, XXXI, 1907; — Bulletin
item, n° 188 ; — Recueil de la Soc. libre de PEure,
1906. Evreux, 1907; — Bulletin et Mémoires de la
Soc.de la Charente , 1906-1907; — Bull, de la
Soc.de Semur, XXXIV, iqo5. Semur, 1906; —
Bull, delà Soc. des Antiq. de V Ouest, 1907, jan-
vier-juin, 2 fasc. ; — Annales de la Sac de Château-
Thierry ', 1906, — Bull, de la Soc. de Compiègne,
XII, 1907 ; — Procès-verbaux, item, XV, 1906; —
Soc. de Gandf Annales, VII, 2; VI II, 2; Bulletin,
XV, 4, 5, 6; — Commission des Antiquités et des
Arts de Seine-et-Oisey XXVII ; — Mercure musical,
nov. et décembre 1907.
Correspondance manuscrite. — Par sa lettre do
23 novembre, M. le Préfet a communiqué à M. Ie
Président un voeu adopté le 2 octobre par le Conseil
général. Ce vœu demande qu'une somme de 3oo fr-
soit attribuée à la conservation des fresques de Saint*"
Jean-d'Abbetot.
L'intérêt que ce monument historique inspire à l^
Commission ne laisse place à aucune hésitation;^
Pal location est appuyée à l'unanimité.
On examine s'il s'agit d'une oeuvre d'art toute mo-^^
derne; mais la restauration d'A. Dauvergne n'a fai^""
que compléter des fragments anciens. Des membres
croient qu'il s'agit surtout de travaux à la toiture de
l'église. M. Lefort explique que si la détérioration
provient principalement du salpêtre que forme l'hu-
midité des murs, il sera très difficile d'y remédier.
L'abbé Cochet lui même put avoir des inquiétudes
à ce sujet : car il y a trente ans, la Géographie de la
Seine- Inférieure (le Havre, p. 3o2) signalait les
atteintes que l'œuvre de Dauvergne avait déjà subies.
M. le Président lit d'abord les deux notes suivantes,
qu'a bien voulu rédiger pour la Commission, M. Fi-
quet. pharmacien à Pavilly, très zélé pour les études
locales.
Mont-de-rif. — Dalles tumulaires et croix de
cimetière du \vie siècle. — Dans l'église de Mont-de-
l'If, devant l'autel de la Vierge, existent deux pierres
tombales, d'aspect semblable et de dimensions presque
égales; mais l'une est en morceaux et tellement en-
dommagée par l'humidité que toute ornementation a
disparu, et de l'inscription il ne reste que ces mots :
Cy gi cinq cinquante deu^ pour lame de luy.
23g
Sur l'autre, qui mesure i«8i X°t54< c,t «présen-
tée uae femme ayant les mains jointes sur la poitrine;
les traits sont encore bien visibles ainsi que les plis de
li robe. Un seul écussoa, situé à droite de la tête,
reproduit ses armes : de... à une fasce de... accompa-
gnée de trois oiseaux de... L'inscription suivante, en
minuscules gothiques, est assez bien conservée :
Cjr-gist. damqy selle, jane. de. constances, en. soj. vivant,
fenme. de. jehan. gallay. laquelle, trespassa. le. dixhui...
esme. jour, de. mai. mil. cinq... cinqante. deux. P. dieu,
pour. lame, délie.
Lors de la recherche de la noblesse, la famille de
Constances, suivant la déclaration d'Olivier de Cons-
tances, écuyer, sieur du Mesnil-Vasse, demeurant à
Saint-Paër, portait pour armes : « d'azur à la fasce
J 'or accompagnée de trois merlettes d'argent ». Klle fut
maintenue le 29 avril 1668. (MS. De la Galisson-
nière).
Le 5 août 1 346 « Jeanne du Gallay » est. à Carville-
la-Folletiére, marraine de Pierre de Constances, fils
de Martin de Constances et de Philippe du Croité.
D\iprès les registres de la paroisse de Mont-de-PIf,
«Jane, femme de Jehan Gallay », avait eu plusieurs
enfants :
N . . . , baptisée le 2 août 1 547 ;
Philippe, baptisée le 6 novembre 1 549;
Nicolas, baptisé le 16 septembre 1 35 1 . Il avait pour
parrains Nicolas du Gallay et Martin de Constances,
écuyer.
Dans le cimetière, situé autour de l'église, est un
calvaire en bon état, composé d'un pied et d'une co-
lonne en pierre sur laquelle fut placée, à la fin du
siècle dernier, une petite croix en fonte chargée d'u&
christ.
Cette colonne, d'un seul morceau, dont le fût mesure
environ 2m8o et dont le chapiteau est orné de feuille*
d'acanthe finement sculptées, repose sur un pied e**
pierre de forme octogone, haut de im 14, composé &c
deux parties superposées et élevé au-dessus du sol a*-*
moyen de deux degrés, également en pierre, de 22cet*^
ti mètres chacun.
Orné de sculptures sur toutes ses faces, ce pied pré^-*
sente, sur quatre côtés, une tête de mort placée sur ur^
fémur; et alternativement, un calice, des fémurs pla^
ces en sautoir, et un écusson armorié : de .. à un che^""
vron de... accompagné de 3 coquilles de... 2 et 1.
Un seul côté présente une ornementation tropen-^"
dommagée pour être décrite.
De plus, sur ce pied de croix est gravée, en minus-
cules gothiques et en une seule ligne, l'inscription
suivante qui occupe très inégalement les huit côtés :
Lan mil / cinquâte trois \ a este faicte ceste / croix
par J eh à galle / lors tesaurier plaise j vous pour luy jdieu /
prier j.
Les armes reproduites sur Técusson sont celles de la
famille de la Haye qui, à cette époque, possédait la
•seigneurie de Mont-de-1'lf, et avait, suivant toute vrai-
semblance, le patronage de l'église.
La famille de la Haye, sur la production de ses titres
de noblesse, lut maintenue le 19 juillet 1667. Elle por-
tait pour armes : « de gueules, au chevron d'or accom-
pagné de 3 coquilles d'argent » (MS. de la Galisson-
nière).
La sieurie de Mont-de-1'If appartenait, en i5o3, à
241
Thomas de la Haye, sieur de Croixmaré et de Lintot
(A. Beaucousin, Registre des fiefs et arrière-fiefs du
Bailliage de Caux).
Le 27 juillet 1 538, une transaction fut passée devant
les notaires de Caudebec « entre Richard, curé de
Lintot; Charles, curé de Vittefleur; Jacques, maré-
chal des logis du roy, enfants puinés de feu Thomas
de la Haye, vivant escuyer sr de Croixmaré et de noble
dame Jeanne de Regneville, leur père et mère d'une
pan, ci noble homme Adrien de la Haye, fils aîné et
héritier dudit Thomas • (Arch. dép., MS. de la Galis-
sonnière).
Eglise de Bouville. — L'église de Bou ville pos-
sède trois cloches dont la plus grosse porte l'inscription
suivante :
Ùamoiselle Marie Ballue Vv* defev Vincent de Cyrille
S9 de Bovville ȣ DamoyHE Caterine Auber Vr' de fev
M* Anthoine de Cyville Sr et patron de Bovville.
♦ Noble homme Me Jaqves de Civil le Sr du ron-
bosc conseiller du roy en la court de Parlement de
Rouen *fr Damlu Marie Durai femme du dit Sr du
ronbosc et Damlle Fransoise de Civil le fille et héri-
tière de noble homme Me Vincent de Civille Sei-
gneur et patron de Bouville et premier président
aux requeste du pal aies de Rouen noble homme
gui lie me Le permentier Sr de roquelon iui3.
Au-dessous de cette inscription, se voit un écusson
aux armes des de Civille.
La première partie de cette inscription a été ajoutée
après la fonte de la cloche, et est gravée en petits ca-
ractères à la partie supérieure.
242
Cette église possède aussi, placé au-dessus de 1*
porte principale, un tableau qui a subi, en 1895, ur*^
heureuse restauration grâce au zèle et aux soins d*
M. l'abbé Papillon, curé de cette paroisse.
Cette toile, de 2" 85 \ iaoo, est une copie d'u£*
tableau du Louvre, par Antoine Coypd : Athalï^
chassée du Temple ( 1 j.
Au bas de ce tableau un double écusson, surmonta
.l'une couronne de marquis, et reproduisant lesarmoi -~
ries suivantes, révèle le nom du donateur :
i° « d'or, au pal et au chef de sable ».
2 « d'azur, à deux cœurs en abîme accompagn
d'une nuée en chef, et en pointe d'une toi, le tou
Sot » .
Ce sont les armes de Louis For mon t. accolées d
celles de son épouse : Marie- Marguerite Marye.
Au-dessous on lit : Rauniel pinxit, 1709.
Louis Formont, fils de Louis Formont et de Cathe-
rine Froger, Je la paroisse Saint- Nicolas de Meulan,
remplit à Rouen, où il demeurait rue aux Ours, les
tonctions de prieur des Consuls et celles de syndic de
la Chambre de Commerce de Normandie, en 1705
et 1 -08.
§
11 épousa le 18 septembre t685, en l'église Saint-
André-de-la- Ville, Marie- Marguerite Marye, tille de
Nicolas Marye, ancien conseiller échevin de la ville de
Rouen, et de Marguerite Linant.
;i 1 Gravée par Jean Aiuir.in, cette œuvre d'Antoine Coypelfut
.ik»rs reproduite accompagnée de celte légende :
>< Athahe vit le r<>i assis sur son thrône selon la coutume, ci
les chantres et les trompettes auprès de luy, et tout le peu pi.
dan.t la réjouissance et *«»nnnt de la trompette. Alors elledéchii
ses vêtemens et elle h'écri \ : Trahison! Trahison! ».
243
Louis Formont, seigneur de Neuville, acquit, sui-
vant contrat du 5 août 1708, d'André Jubert, conseil-
ler d'Etat et intendant d'Orléans, le plein fief et la
h&ute justice de Bouville, pour lesquels il rendit aveu
a la roy le 3i mai 1712 ( A rch. départ. —Aveux. —
V * comté de Caudebec).
Il décéda à Rouen, âgé de 63 ans, le 8 août 1712, et
fi-* t iuhumé le lendemain en l'église Saint-Lô (1 ), lais-
S£* rit trois enfants :
i° Marie-Catherine, qui avait épousé, le 6 juillet
1 ^07, Louis Grossin, seigneur de Saint-Thurien, con-
seillerdu roi et maître ordinaire en la Chambre des
C-^*mptes, Aydes et Finances de Normandie ;
3° Louise, mariée le 9 août 1707, à Pierre Scott,
5e î gneur de Fumechon, président au Parlement de
^ ^* uen ;
3° Louis Nicolas, qui, âgé de 18 ans, ne lui survé-
cv*t que quelques jours.
Sa veuve mourut à Rouen, le 24 avril 1748, âgée de
>o ans, et fut aussi inhumée en l'église Saint-Lô, où
eV\e avait fait une fondation (Arch. dép., G. 6874).
La statuette de la rue Coignebert. — En excusant
son absence, M. P. Baudry a apporté à M. le Pré-
sident, pour être présentés à la Commission, deux
dessins de cette intéressante œuvre d'art. M. Ruel dit
qu'elle a été acquise par un amateur qui en a enrichi
une propriété des environs de Rouen ; quant à son
attribution à Jadoulle, elle demeure très douteuse, cet
artiste n'ayant pas d'ordinaire travaillé le bois.
Dessins normands. — Avant-hier, signale M. le
(1) Voir Farin, Histoire de Rouen
244
docteur Cou tan, à la vente de la collection A. Roba*-*r>
ont passé aux enchères à Paris, sous les nos 79 et &**'
deux œuvres de Delacroix : une aquarelle( 5 3 "/"X ' oc*>'
étude d'après le tombeau des d'Estoutevîlle, fond^'
teurs de l'abbaye de Valmont: un dessin à la mined
plomb rehaussé de sépia (i45m/mx io5), reprodui ^
sant les ruines de cette abbaye.
Collection Brasseur. — Notre confrère M. Mali-
corne fait passer sous les yeux de ses collègues une
série de douze photographies d'autant de groupes d'an-
tiquités préhistoriques, recueillies par M. Brasseur,
conducteur des ponts et chaussées à Gournay.
Plusieurs membres, qui ont visité M. Brasseur, ne
parlent qu'avec admiration de sa splendide collection,
dont le classement fort soigné éclaire les résultats des
études préhistoriques. La Commission adresse officiel-
lement ses meilleurs remerciements et toutes ses féli-
citations à l'heureux explorateur.
Outre la collection de Longueville dont il nous a
entretenus naguère, M. Le Verdier se fait un devoir
d'en signaler une autre, également remarquable, aux
Grand es- Ventes.
M. de Vesly fait alors les trois lectures suivantes :
Médaille de la Renaissance. — Lors des dernières
vacances, un de mes élèves troliva, dans les terres de
La Fresnaye, hameau de la commune de Buchy, une
médaille de style qu'il m'apporta.
Cette médaille mesure om o35 de diamètre : elle est
en métal semblable à celui désigné par c métal de
cloche » et porte sur l'A/, une tête de profil regardant
;i droite, et au R/. . . une Victoire à la proue d'un vais-
seau qu'accompagnent des chiens marins. Malheu-
245
rcusement l'exergue de cette médaille est entaillé à
gauche et l'exergue de l'Avers ne permet de lire que
la fin du nom KONOe et au R/. que le mot N1KH et le
début d'un autre mot commençant par N ou M.
Le coin de cette médaille a été ciselé par un artiste
de talent de l'époque de la Renaissance. Il est d'un
fort bon style; aussi ai-je cherché à en identifier Fau-
teur ainsi que le personnage et le sujet qu'il a voulu
représenter.
Mes recherches dans l'ouvrage des médailleurs ita-
liens et autres ouvrages de la Bibliothèque de Rouen
ne m 'ayant donné aucun résultat, je me suis adressé à
M. Adrien Blanchet, directeur de la Revue de numis^
m<*tique .
Ce savant n'a pas été plus heureux que moi. Cepen-
dant il m'a donné quelques renseignements qui pour-
ront, je l'espère, permettre d'identifier la médaille de
La Fresnaye.
« C'est certainement, m'écrivait-il, une oeuvre ap-
partenant à une série de la Renaissance où Ton trouve
Homère, Sapho, etc. Elle est relative à un philosophe,
plutôt à un artiste célèbre, peut-être le peintre Micon,
d'Athènes, dont une oeuvre célèbre, supposée, serait
représentée au revers. . . C'est une pièce que je n'ai
jamais vue ailleurs, aussi est-il difficile d'assurer quoi
que ce soit. Je ne garantis rien ».
Je me suis donc lancé sur le terrain des hypothèses,
sachant que Micon est un peintre du v« siècle av. J.-C.
auquel on doit une partie des décorations du pœcile
d'Athènes et dont le nom fut chanté par les bergers
de Virgile [Eglogue VI, vers 77,. C'est le poète des
Bucoliques y qui dit comment « Scylla, tille de Nisus,
16
N,
246
dont les flancs d'albâtre étaient ceints de monstres
aboyant et qui, entraînant la voile d'Ithaque dans ses
gouffres profonds, fit déchirer par six chiens marins les
tremblants matelots ».
Ce n'est qu'une hypothèse que je livre pour ce qu'elle
vaut.
Epitaphe funéraire carthaginoise. — La vie est
comme l'océan qui rejette les épaves des naufragés.
C'est très probablement à un de ces événements dans
lesquels sombrent les familles que je dois d'avoir pu
acquérir, pour fo francs, et de posséder une inscrip-
tion rapportée de Carthage, en 1861, par M. D... C...
C'est l'épitaphe funéraire d'une jeune chrétienne
nommée ROCATA (1). Cette epitaphe est gravée sur
une petite plaque de marbre blanc mesurant om 18 de
longueur sur om 1 3 de hauteur. Elle est inscrite sur
quatre lignes et en caractères de om02 5 de hauteur.
Elle est ainsi conçue :
ROCATA vINN
OCA IN PACEv
VIXIT ANNISv
XVII1I >^
Cette inscription est connue. La copie en a été pu-
bliée par Beulé, dans ses Fouilles de Carthage : car il
Pavait vue sur Byrsa. Mais la copie qu'il en donne est
inexacte pour la première et la seconde ligne ainsi que
(1) Le P. Delattre (lettre du 21 mars i<jo8) observe que cette
epitaphe est au Corpus Inscriptionum Latinarum (vin, 1086).
Par une très légère correction, il propose Je lire Rogata, nom
très répandu en Afrique, et porté par plusieurs saintes.
247
r la position du monogramme chrétien, car Beulé
a * ■inscrit:
LOCATA INNO
CA IN PAGE
V1X1T ANNIS
XVIIIl
^ï - R. Cagnat m'ayant engagé à faire rectifier le
te^*^ publié, il m'a paru que cette modification pour-
r^** trouver place dans notre Bulletin, puisque l'épi -
iaPhc de ROCATA complétera désormais la vitrine
^^ ^4usée, enrichie par les dons du Ministère et de
aot r« concitoyen le R. P. Delattre.
Pierre commémorative de la fondation du prieuré
es Chartreux, au Petit-Quevilly. — Il y a quel -
^u^s années, M. Augustin Lemarchand, industriel
"ten connu pour la construction des appareils à va-
PeUr, installait ses ateliers dans une partie de l'ancien
prieuré des Chartreux.
Pour ces travaux, il en vint à démolir les fondations
delà chapelle, et découvrit, dans un massif de libages
en pierres de Caumont, un bloc entaillé dans lequel
reposait, au milieu d'une couche de sable tamisé, une
pierre dure, portant une inscription et mesurant om 5i
de longueur, om 35 de hauteur et omo4 d'épaisseur.
Cette découverte était faite dans la partie de la façade
à droite de la porte d'entrée, c'est-à-dire du côté de
TEpître.
Voici l'inscription, qui se compose de onze lignes
disposées en triangle et renfermées dans un cadre de
ora47 sur om3i :
3B . 1_ =^ à ■ k . ]
*ai .nji ai. _l. •^■crvi
UU IF"»
or»et
I^n* racrro.c r as p» sin* présenter de l'inté-
rîr ?v.a; i *_-i ;<:c=^ yiftrssses: la Jax de la pose de
-i zr^zr «tri r ■*?-* : ivriL f-56, ies noms du
rr:.r. L-eo: Lenase^-. lizzsi qoe cela: de Fanchi-
Z. ■* i s:± r.r.ii^ .iirs L& Giï'i* Càristiana ci était
rir ::->*;«*-- ::i-:î: mirs c'ess une bonne fortune
-•. -- .* M _5c-r lijirtzzztz'S. ies Antiquités de possè-
de- .: ? fzz :r i:r.;.=. ;:'i rien rjulu otfrir M. Le-
— izzzi-.i. z' izr.'.r.zzy Le remercions ici au nom des
i T". i * i e î r j r. r r . r «r. e .
M. .r "ré*.- en: i aussi inséré celle inscription dans
-r.eiec:urcsur i=s Injir.reux qu'il a faite à 1* Acadé-
mie. Les:: me que id Commission se doit de remer-
cier i^alimen: M. Lerr.archand.
'i Or, sï:: q-j± ie» «Jhs.r:rejx quittèrent leur prieuré de la
Kos-r, ::r.s 1= quartier Sa. nt-Hilure» à Rouen, pour venir s'éta-
blir sur 1 1 piroi&se .ie Saint-Jvilien Je Petît-Quevilly, vert la fin
•i't xvu*s:ècle :'>Î7 a i68'." et qu'ils y résidèrent jusqu'à la
Révolution. Répertoire archéol., p. 338.)
249
Quatrain de Fontenelle (?) — Au Musée de Tours,
dit M. Garreta, figure une maquette en terre cuite,
signée J.-B. Lemoyne, du buste de Jean-Florent
de Vallières (1667-1759), lieutenant général des
armées du roy en 1716, et Grand-Croix de Tordre de
Saint-Louis en 1 739.
Sur le socle en marbre de ce buste, se lit le quatrain
suivant (1), attribué par le catalogue à Fontenelle :
De rares ta I en s pour la guerre
En luy furent unis au cœur le plus humain.
Jupiter le chargea de lancer le tonnerre,
Minerve conduisit sa main.
Cartes à jouer. — M. Pelay fait circuler une plan-
che de vingt cartes à jouer, d'un beau travail (chaque
carte mesure 97m/mX 56). Elle est signée : Anthoine
Le Cornu.
Il lit ensuite cette note :
L'abbé Duine, dans son ouvrage : Bréviaires et
Missels des Eglises et Abbayes bretonnes de France
antérieurs au xvne siècle. Rennes, Librairie Géné-
rale de J. Plihon et L. Hommay, 1906; in-8° (p. 5o),
signale dans l'église paroissiale de Notre-Dame de
Dol (llle-et- Vilaine), ancienne église épiscopale, parmi
les particularités du culte au xvine siècle, une haute
crosse en bois, à laquelle était suspendu un dais en
métal, où se plaçait l'Eucharistie.
(1) Ce quatrain ne se lit pas dans les Œuvres complètes de
Fontenelle, publiées à Paris, en 1790 (8 vol. in-8°). Il n'en faut
pas conclure qu'il est apocryphe. On sait qu'aucune édition de
Corneille n'a inséré son sonnet imprimé dès 1648, par le P. Pierre
de Saint-Romuald, et qu'en ces dernières années M. l'abbé
Urbain a remis en lumière dans le Bulletin du Bibliophile.
(Note du Secrétaire.)
aSo
Cette crosse qui est fixée maintenant sur l'ancienne
stalle épiscopale, avait été fournie, en 1744, pu
Du feu, maître serrurier de Saim-Malo, et la suspen-
sion était l'œuvre d'un maître ferblantier de Rouen
(Arch. dép. d'Ille-et-Vilaine, G. 281).
Epitaphe de Talbot? — M. Ruel donne lecture de
quelques lignes qui semblent avoir été écrites au
xvme siècle, et qui reproduiraient l'inscription mise à
Falaise sur la tombe de Talbot.
Ce texte donne lieu à deux objections. Il ne semble
pas que réloge funèbre de l'illustre capitaine an-
glais ait pu être ainsi rédigé. Et on s'explique diffici-
lement que Talbot ait été inhumé à Falaise, après que
les Anglais eurent été chassés de la Normandie.
Les lectures s'achèvent par ce mémoire de M. le Pré-
sident écouté avec un vif intérêt.
KXTRAirs d'anciens comptks de voyage dans la haute-
NORMANDIi:, SPECIALEMENT DE PARIS A ROUEN
I.c collège du Plcssis fut fondé, en i322, à Paris, par
Geoffroy Du Plessis Ralisson, secrétaire du roi Philippe-Ie-
Lontu« et eut pendant de longues années pour administra-
teur l'ahbé de Marmoutiers.
I^i terre de Sainncvillc (1) ou fieflerme de Sainneville
provint 1 cet établissement par suite d'un échange fait avec
le roi, dune rente de 90 1., constituée par le fondateur,
contre ladite fieHèrme (2).
(i) Sainneville, aujourd'hui commune du canton de Saint-
Romain (Scino-lnfërieure).
(2) Terrier de Sainneville, rédigé vers i36'2, intitulé : « Ce
sont les rentes, que les escoliers de Saint-Martin en Mont de
Paris, autrement dit du Plexeis, ont à Saincville en Caux et es
2ÎH
Cette terre, aliénée dans le cours du xvn* siècle, appar-
tenait, dans les derniers temps, à la famille Baudot de Sain-
neville, circonstance qui explique pourquoi, parmi les
pièces de l'émigré de ce nom, aujourd'hui déposées aux
Archives du Département, il se trouve quelques docu-
ments relatifs à ce collège du Plessis. Je n'y relèverai que
quelques indications qui m'ont paru curieuses, sur la ma-
nière de voyager et sur le prix des voyages de Paris à
Rouen, à une époque singulièrement moins favorisée que
la nôtre, sous le rapport de l'entretien des routes et des
moyens de transport.
apartenances environ, et premièrement trente livres de rente
que maistre Geffrey du Plexeis, fondeurs dudit hostel, eust par
eschange de Mons* Miles de Nouiers et de sa famé, si comme
il appert plus plainement par Chartres seelées en cire verte et en
laz de soie qui sont es coffres des diz escoliers. Item quatre
vingts dix livres que les dits escoliers eurent du Roy par es-
change en ladicte paroisse de Saineville et es apartenances, c'est
assavoir la fieuferme que soulet tenir Pierre Le Rous, laqueule
il delessa en la main des diz escoliers et le Roy en eut quatre
vingts dix livres de rente que les diz escoliers avoient dudit fon-
deurs en la ferme du Plexeis en bailliage de Coustances »».
Le fief de Sainneville, d'après le Terrier de 141 5, avait des
extensions à Angervillc-l'Orcher, Epretot, Epouville, Gommer-
Tille, Gournest, Saint- Vigor, Sandou ville et les Trois-Pierres.
Outre la hefferme appartenant au collège du Plessis, il y avait
à Sainneville un plein fief de haubert, du même nom, duquel
cette fiefferme relevait et que le roi échangea juillet 1 6 5 1 ) avec
Pierre Le Petit, contre le fief de Gommerville. De Pierre Le
Petit, conseiller au Parlement, ce fief passa, par héritage, à
Geoffroy Baudot, lequel, à une date que je ne saurais exacte-
ment déterminer, dut y réunir par voie d'achat la terre du collège
du Plessis. Dans les dernières annéesdu xvin0 siècle, le collège du
Plessis ne possédait plus à Sainneville que les grosses dîmes de
la paroisse évaluées à 3, 600 1. de revenu (Kôle des vingtièmes).
Voir aussi aux Archives l'aveu de Pierre Le Petit où la fieflFerme
de Sainneville est indiquée comme relevant de son fief, et l'aveu
de Geoffroy Baudot de Sainneville, du 3o juillet 1718.
??2
En r355. un des boursiers du collège est envoyé
pays Je Caux. pour s'occuper de l'administration de >*-
terre de Sainneville (i).
I! part de Paris le dernier jour de novembre, un samedi- J
va le même jour dîner à Pon toise (pour moi et mon che^^
val, vu s., pour le serviteur, m d.)et souper à Magny (paye ^-
ii *.; au serviteur, un d.). Le dimanche il dîne à Ecouis '•
(dîner. 7 s. ô d.; au serviteur 6 d.), et arrive à Rouen poui
souper (4 s.). Grâce a la vitesse de son cheval le voyage
s'était fait aussi rapidement que possible (3o s. pour 2 jours)—
Un voi tuner. Jean Guignant, lui avait pris 6 s. 8 d. pour
le port de sa mallette. Le dîner et le feu étaient revenus à
4 s. par jour. Il avait, de plus, paye 12 d. à un poulailler
ou marchand de volailles d'Angerville-l'Orcher , qui
s'était charge de remettre les missives du collège au rece-
veur de Saineville. Les poulaillers qui fréquentaient les
marches de Paris, paraissent avoir rempli en plus d'une
occasion les fonctions de nos agents des postes.
Au retour, le mercredi 18, notre boursier dîne à Rouen.
paye à l'hôte et pour la chambre, 18 s. Il se met en route
pour Paris après avoir donné une légère gratification aux
serviteurs; il loue un cheval pour aller de Rouen à Ecouis.
5 s.; soupe à Ecouis; pour le souper et le feu, 6s.; le
jeudi, il déjeune a Ecouis. 2 s. 6 d.: loue un cheval qui le
conduit à Magny, 7 s. : y dîne, paie le dîner au garçon
qui était venu chercher le cheval, 6 d., en loue un autre
pour se rendre à Pontoise ; au souper pour lui et pour le
garçon qui était venu chcrcherle cheval, 7s. ;le 20, ildéjcunc
à Argcntcuil : fait porter par un garçon son manteau d'Ar-
gentcuil à Paris où il arrive pour dîner, o A disner à
(1» « F n suit le compte de la rcccptc et mise faictes par moy
Olivier Michel, boursier du collège du Plessis, pour les procès et
n flaires d'icdlui collège estant à Rouen et pays de Normandie,
suivant la procuration À moy baillée par ledit collège, et ce en
ung voyage f.iict audit pays de Normandie l'an M. Vc LV au
mois et jour que cy-nprès en icelle mise lest] déchiré ».
253
r*aris pour moy et ledit garçon qui avoit apporté mon
manteau de Pontoise à Paris, 4 s. ». Le louage des che-
vaux pendant 7 journées, du 18 au 2 5 novembre, était
revenu à 42 s.
Etat des/rais de deux boursiers du même collège
envoyés au même lieu, en i5j3 (1).
Premièrement, pour avoir envoyé lettres à Monsp Apris
t c'était le nom de homme d'affaires du collège » par les
poulaillers, pour l'advcrtir de notre voyage, 11 s. Pour une
main de papier pour escripre et porter, 11 s. Pour des
muguettes (2), 11 s.
Jeudi 9 avril, au partir, beu à la porte S.-Denys avec
ceulx qui nous ont convoyé, en vin, m s.; en eschauldez,
1 s. ; soupper à Pontoise ; achapté deux fouetz pour chasser
noz chevaulx, pour ce, xxx d. ; pour nous et nos chevaulx,
xxxv s.; aux varletz d'estable, 1 s.; aux chambrières, vi d.
Vendredi 10 avril, disner à Maigny, pour nous et nos
chevaulz, xxvm s. ; aux varletz et chambrière, 1 s. Deux
lieues par deçà Escouys, que mon cheval ne v ou 11 ut
suyvre la compaignie dont (me fallut) mettre à pied et
faire mener mon cheval par un garson et à luy baillé 1 s.
Soupper à Escouys, xl s. Pour avoir refaict la selle du
cheval du maître et pour 1 licol à mon cheval, v s. ; au
varlet d'estable, 1 s.; aux chambrières, vi d.
Samedi 11, une lieue deçà le Mont Se-Catherine, mon
cheval ne voullut cheminer; et baillé à ung qui le tenoit
par la bride, payé m d. Ledit jour arrivé à Rouen, à disner
(i) Maître Bcrtheaume François, maître dudit collège, et Ro-
bert Duval, délégués et élus par délibération prise après vêpres,
le dernier jour de mai 1D7IL
(a) Probablement de la muscade dont il s'.igissait de faire des
présents.
à la Teste Beline (i), rue Cauchoise. A ung garson qui
mena mon cheval, et cherchasmes par toutes les hostelle-
rics où estoit descendu notre maître, baillé m d.
Dimanche 12, après avoir parle à Monsieur le Pénitencier
Monsr Lambert, qui fut nostre juge de nostre rescript de
Rome, sommes allez disner au Petit Salut avec le clerc
de Normandie, pour ce payé xx s. Soupper à notre logis.
Lundi xiii, achapté ung chaussepied, vin d. Au sellier
pour mettre une courroye à lyer noz souliers, xvm d.
Pour des fers a nos chevaulx, vi s. Desjeuner à notre
logis.
Despence à notre dit logis. Compte fait avec nostre hos-
tesse, tant pour nous que pour nos chevaulx depuis le
disner du samedi précédent jusquesau partement et à elle
payé cxin s. Au varlet d'estable, 11 s. ; aux chambrières,
11 s. Ledit jour parti de Rouen pour aller à Caudebec en
passant par les Vieulx (2), faict venir une mesure d'à voy ne
à nos chevaulx et en pain et vin, vi s. ni d. Ledit jour, à
Caudebec, descendu à la Vignecte, pour nous et noz che-
vaulx, vin s. vi d.; au varlet d'estable, m d. Soupper à
Lislebonne pour nous et nos chevaulx, xl s. ; aux variez
d'estable, 1 s.; aux chambrières, vi d.
Mardi 14, arrivée à Montfleury, disner audict lieu
nichil; soupper à Monstiervillier, chez Mons' Aprist nikil.
Mercredi 1 5, disner chez M. de la Brière, et avons faict
porter ung gallon de vin, x s. Au savetier pour unecouroye
d'attache et boucle aux bottes de nostre maistre
De retour à Senneville, donné aux escuelles (plats de
la quête) de l'église de cette paroisse, 11 s. ; aux enfants de
la maison et varlets qui ont peu noz chevaulx et nettoyé nos
bottes, vin s. « Retour à Rouen, par Lillebonne et Cau-
(1) Auberge de la Tête de Blin, rue Cauchoise, encore connue
à la fin du xvm- siècle.
(2) Les Vieux, ancienne paroisse qui tire son nom d'un gué ou
de gués établis sur la rivière de Saintc-Austreberte; réunie à la
commune de Saint-Paèr sur Duclair, 2 avril i8i3.
255
debec. Le mardi 28, arrivée à Rouen. » Après disner nous
avons esté sur le gay (quai) et passé l'eaue pour veoir
des meules a moulin » ; au retour, boivent au Petit-
Salut (1), et concluent le marché pour achat d'une meule
à 57 1.; partent de Rouen, vont souper à Ecouis ; le jeudi,
dînent à Magny, boivent à Pontoise, soupent à Saint-
Denis; le vendredi, ils arrivent à Paris et dînent au
collège.
Le 6 juillet 1607, deux boursiers du même collège,
envoyés dans la Haute Normandie, ont la ressource du
coche qui partit de Paris ce même jour, et pour l'usage
duquel ils payèrent, à eux deux, 8 1.
En 1610, autre voyage de deux autres boursiers qui
prirent encore le coche (2). t Nous partismes de Paris le
dixiesme de may par le coche, pour lequel nous avons
payé, pour nous deux, vin 1. Item, pour le port des papiers
que nous portions avec nous, vin s. Pour une Coustume
b Normandie, vm s. Item pour un pain de sucre, pesant
quatre livres et demie ou environ, qui a esté donné à Mrdu
Mesnil-Basire, advocat général en la chambre des comptes,
"Hl. xs. ». A partir de Rouen, pour se rendre à Mont-
fleury, il leur fallut aller à cheval, à l'ancienne mode. Ils
revinrent à cheval de Monttieury à Rouen. « Prismes les
quevalles de Pierre Estienne, notre fermier, avec le neveu
du curé de Senneville, pour ramener lesd. quevales, et
pour la despence et renvoy desd. quevales seulement avons
payé xl s. ». Mais à partir de Rouen, pour revenir à
Paris, ils purent encore reprendre le coche qui leur coûta
S 1., et 10 s. pour le rapport des papiers, comme à l'aller.
Ces citations nous renseignent approximativement sur
(1) Auberge qui a donné son nom à la rue du Pctit-Salut.
Le Petit-Salut, près des Généraux, ou Cour des Aides, paroisse
Saint-Cande-le-Jeune.
12/ Jean Case t et François Butor, nommés par procuration no-
tariée du 8 mai iôio.
l'époque où fut établi, d'une manière régulière, un ser-
vice de voiture de Rouen à Paris et de Paris à Rouen, et
sur le prix des places.
Le prix du coche était loin de représenter tout le coût
du voyage, comme il paraît par d'autres citations que nous
fournissent des comptes de voyage d'un religieux de Bonne-
Nouvelle qui se rendait de Rouen à Paris, en 1639. II
paya 100 s. pour le coche; à la première dînée, à Ecouts,
1 1. 2 s.; pour le souper et coucher, à Magny, 1 I. 6 s.;
pour le dîner de la seconde journée, à Pontoise, 1 l. 1 s. ;
8 s. au cocher et 12 s. pour le paquet; 2 s. tant pour le
passage de l'eau comme pour le petit garçon qui avait
porté le paquet.
Autre voyage d'un autre religieux du même monastère,
1641. — « 28 octobre, départ de Rouen; dîner à FIcury,
20 s. ; coucher à Suzay, 2 5 s.; 2? jour, dîner à Magny,
12 s.; coucher à Pontoise, 25 s. 4d.; 3* jour, dîner à
Argenteuil, 10 s. 6 d.; au cocher, 5 s.; pour passer
l'eau, 1 s. ».
Autre voyage d'un autre religieux du même monastère
en 1644 : « Pour le coche de Paris à Rouen, 100 s. ; au
cocher, 10 s. ; pour le déjeuner à Nanteuil, 3 s, 9 d.; pour
le dînera Pontoise, 14s.; pour la couchée à Magny, 28 s.;
pour le dîner à Ecouis, 10 s.; à Forge-Feré (1^, jour la
collation, 4 s. ».
Comme faisant contraste avec ces comptes de voyage,
nous en donnerons un autre qui concerne des personnes
dune condition plus relevée et voyageant en plus grand
appareil.
En 1405, l'archevêque de Rouen, Guillaume de Vienne,
mande à Nicolas de Bourc, son trésorier, de venir le trou-
ver à Louviers, pour le fait de madame l'amirale. Il s'agit
sans doute de la belle-sœurdece prélat, veuve de Jean de
(1) La Forge Ferct, poste située à Franqueville. « La poste
deForge Feret, 161 3. » (G. 1268.)
257
Vienne, amiral de France, mort à la bataille dé Nicopolis
où il commandait Pavant-garde, le 26 novembre 1 396.
Voici un article du compte de ce trésorier :
« Le jeudi xxmie jour dudit moys (de juillet 1405), ledit
trésorier parti de Rouen pour aler à Louviers parlé (sic)
à Mon? qui Favoit mandé, et parti, ly 11e à deux chevaux ;
pour passer l'eaue au Port-S.-Ouen, ce jour, x d. Item, ce
jour, au disner à Louviers, où il fu jusques à l'en demain
après disner, pour despence faicte en l'ostel du Mouton,
où ledit trésorier fu logié, pour tout, v s. 7tem,cedit jour,
après disner, que il parti dudit lieu de Loviers pour aler à
Paris emprunter nie escux sur la mictre de Monsr et en la
compagnie Madame l'amiralle, elle vue, à dix chevaux,
aconpaignyé de Huguelin Germigni, lui 111e, et Jehan de
Gtrmigny, son frère, lui 11e, et ledit trésorier, ly ne, comme
dessus, qui font en somme xim personnes et xvi chevaux,
pour despence faicte par Vernon en passant, pour ce, ni s.
Item, ce jour, à Gaagny, en l'ostel de YEscu de France
pour despense faicte audit lieu, pour tout, uni s. ii d .
'ton, le samedi, en passant à Flavacourt, pour despence
laicte audit lieu, xvi d. Item, ce jour, au disner à Pon-
uize, pour despence faicte audit lieu, nyent : y a pour
cause que le seelleur de Mons' audit lieu en demoura
whargié. //em, ce jour après disner, a Franconville, pour
pain et vin despendu, audit lieu, 11 s. xd. Item, en passant à
•J Chappelle, pour pain et vin, despendu, 11 s. vin d. Item,
*x jour, au giste, à Paris, que le trésorier fu logié en Pos-
te! du doyen de Lisieux, et y fu jusques au premier jour
J'aoust, pour despenec faicte audict hostel, yci nyent.
Item, le premier jour d'aoust, que les dessusdiz trésorier
et Germigny partirent dudit lieu de Paris, eux uiie, à 1111
chevaux, ce jour, au disner, à Pontaize, pour despence
ûicte audit lieu, nient : y a pour cause que le dessusdit sec-
leur en demoura chargié. Item, ce jour, au giste, a S.-Cler-
sur-Ete, pour despence faicte audit lieu, pour tout, xu s.
258
Item, le dimanche, au disner, à Gaillon, pour une pièche
de beuf achetée en la ville, pour ce, xd. Item, ce jour, au
giste, à Loviers, pour despence faicte en l'ostel du Mouton
pour tout, vn s. v d. Item, pour passer l'eaue au Port-
S.-Ouen, x d. Somme des parties dessus dictes, nu 1. xi s. ».
M. Lefort demande si les comptes qu'il vient d'en-
tendre permettraient quelques conclusions sur le pou-
voir effectif de l'ancienne monnaie, comparée à la
nôtre.
M. de Beaurepaire répond que, pour ce genre de
recherches, il préférerait s'appuyer sur d'autres textes.
Plans dePoulletier. — Enfin, M. le Président raconte
qu'il a été assez heureux pour acquérir récemment
trois remarquables dessins exécutés par l'habile menui-
sier Poulletier, dont les églises de la Madeleine et de
Saint-Godard possèdent de bons travaux.
L'un est un buffet d'orgues, et les deux autres, qui
mesurent chacun im28 sur om 38, étaient un avant-
projet de stalles, le tout destiné à l'abbaye du Bec.
La Révolution en empêcha la mise en œuvre. L'histo-
rien du Bec, M. le chanoine Porée, a eu communica-
tion de ces belles épures, qui lui étaient restées
inconnues.
La séance est levée à quatre heures.
A. TOL'GARD.
259
Addition à la page 20g.
A propos de ce document, M. de Beau repaire dit
que d'après les registres de métiers, dans le Fonds du
bailliage de Rouen, aux Archives de la Seine- Infé-
rieure, Pierre Baudart, vraisemblablement l'artiste
dont il s'agit, fut nommé, en janvier 1 65 5, avec Jean
Duclos, du métier de maître sculpteur à Rouen,
pour exercer l'office de garde, concurremment avec
Pierre Le Pilleur et Buisson, qui devenaient gardes
anciens, aux termes des statuts.
Louis Baudart, maître sculpteur à Rouen, paroisse
Saint-Nicaise; Pierre Baudart, son frère, maître sculp-
teur, et Louis Bouvard, aussi sculpteur, fils dudit
Pierre, sont cités dans un contrat de tabellionage de
Rouen du 6 novembre 1675, duquel il résulte que la
famille éprouvait des embarras d'argent.
PRINCIPALES MATIÈRES DU BULLETIN
Pign
1. — Transfert du Musée départemental 1 34
Vase de Nicosthènes 137
Médaillon en ivoire 144
Tour Jeanne-d'Arc 154, 158, 208
Mandement de Charles V, pour Saint-Vigor. . . . 147
Port de Saint-Georges 1 $2
II. — Anciennes maisons à pignon 163
Ouverture de la foire Saint-Romain 1 67
Le Nid-de-Chien 169
III. — Villa gallo-romaine de Boos 178
Cimetière franc 183
Croix émaillée du xn« siècle 187
Pouvoir effectif des monnaies 188, 258
Redevances singulières 1 92
IV. — La Heuze : château et chapelle 197
Cartes a jouer de Rouen 200, 207, 249
Prétendues chapelles 203
Charte apocryphe 204
Devis Je contretable 209
V. — Culte du taureau 213
Montres solaires de Dieppe 218
Hôtel du Bourgtheroulde 209, 222
Le Vieux-Château 15$, 224
Le peintre Cosnie du Moustier 227
Cathédrale. Travaux du portail 253
VI. — Mont-de-1'If. Tombeau et Calvaire 238
Bouville. Antiquités diverses 241
Anciens comptes de voyage en Normandie 2>o
» * *.
I
PROCÈS-VERBAUX
DE LA
COMMISSION DES ANTIQUITÉS
L)K LA SKINK-INFEKIEUKE
PENDANT L'ANNEE 1008
SÉANCE DU i5 FÉVRIER 1908
Klle ouvre à deux heures sous la présidence de
M. Ch. de Beau repaire, vice-président.
Ktaient présents : MM. de Bellegarde, Coutan ,
Deglatigny, P. Le Verdier, Loriquet, Pclay, Sarrazin,
de la Serre, de Vesly et l'abbé Tougard.
S'étaient excusés : MM. G. de Beaurepaire, Mali-
corne et Vernier.
On adopte sans observation le procès-verbal de la
précédente séance (20 décembre 1007); y est joint ce
passage de la réponse qu'a faite M. Brasseur aux éloges
de nos collègues : « Je suis heureux d'apprendre que la
Commission ait trouvé mon travail intéressant et m'ait
adressé des félicitations. Cela me fait un sensible plai-
sir et je l'en remercie (27 décembre ). »
s6a
Correspondance imprimée- — Son modeste dossier
comprend : Mémoires de la Société d'iùnulation du
lioubs, 1906. Besançon, 1907; in-8°; — Société
ardicol. de Bordeaux, table des vol. 1 à XXV, par
E. Liibadic; item Mémoires, XXVI H, 1. Bordeaux,
1906, a vol. in-S°; — Bulletin de la Soc. archéol.
de l'arnet-Garoiine. XXXIV, 4; 1906; — Bull, tte
ta Soc. des Antiquaires de la Morinie, 223 ; — Bull.
de la Soc. d'Emulation d'Abbevilte, 1907, 3 et 4;
1 fasc; — Bull, delà Soc... de l'Orne, XXVI, 3 et
4; — Liste des Membres du Comité. — Bull, de la
Soc. internat, de Musique (ancien Mercure), janvier
1908; — Soc. palëont. et archéut. de Ckarleroi,
Documents et Rapports, XXIX, tgoS; — Circut.
minist. du 2b décembre, relative au XJLVï1 Congrès
îles Soc. savantes, du îr au '5 avril prochain.
Correspondance manuscrite. — Une lettre de
M. le Préfet a transmis le 28 janvier à M. le Président
la délibération du Conseil municipal de Dieppe, en
date du 4 décembre dernier, qui sollicite vivement le
classement de l'église Saint-Remi au nombre des
monuments historiques de l'Etat,
Nulle proposition ne saurait être plus agréable à la
Commission. Compris dès i8Ô7dans la seconde classe
des monuments historiques départementaux, ce bel
édirice vient d'être pendant un quart de siècle l'objet
des restaurations les mieux entendues, souvent pro-
voquées par M. le chanoine Neveu, son vénérable
curé, h l'unanimité, la Commission applaudit à cène
demande et joint ses instances à celle du zélé M. Coche
et de son intelligente Municipalité,
M. le Président donne lecture de la note suivante :
RnWSENWTIûN .DE.FEV.NOBLE.ET^g
HONORE. SEIGNEVR . MESSIRE .
FR ANCOYS . DE . BCRDEAVX.CHLR .
BARON . DE .CqVLONCES . SEN'A* \
TE V R . I )E . M 1 LLA. DEPVYS.COSEIL"
*L*ER.DV ROY. ET . PRESIDENT.GsrJ
' PAR LEM ENT. LE.QYEL.DECEDA,A?1
I L.X'mï.IAVlER.MIL}/""
.: PRIORE.DE. SAICTXO, I
DEVAN i.I I .GRAND.AVTEL.DrEV, I
LVY.I V i .l'ARDON.A.LAME«»£
versée sur la pointe de laquelle une eolombi
èployées, tient dans son bec un rameau. Une petite ban-
derole placée sur l'ancre porte les mots : Faclo opus
al (,).
Inscription et armoiries sont gravées dans un encadre
ment avec colonnes fuselée* et cannelées dans le goût de
la Renaissance. Ces colonnes présentent chacune un m
duillon ; à gauche celui d'un homme, â droite celui d'u
temme.
On peut consulter, sur le président de Bordeaux. l'Eloge
que Lui de lui Uaptiste Le Chandelier (éd. G. -A. Prévost,
P. 27) :
(il Une visite faite récemment au musée Je Vire m'a permis
de relever exactement l'inscription consacrée au baron de Cou-
Le collier qui entoure l'teu n'est nuire qui: celui de l'Eléphant
de Danemark. Cette distinction s'explique facilement puisque
François de Burdeaui avait été employj comme ambassadeur
pour traiter !■ paix avec le Roi de Danemark. François de Bor-
deaux avait épousé Horimonde (ou Esclarmonde) de la Barre.
Il y avait une famille Je ce nom en Provence, qui portait : d'ar-
gent frttté de gueules. Une famille de la Barre de Gaudrcville
{en Artois) portait également : d'argent fretlè de gueules.
M. l'abbé Blanquart a bien voulu me signaler, à la Bibliothèque
de Rouen (Epitaphcs et fondations. F. Martainville, Y. -j),
1 e[iit;iphc d'uni; tille du président Je Bordeaux, tpilaphe qui st
voyait dans le chœur du prieuré de Grand mont : h Cy gist Luce
de Bordeaux, tille de monsieur François de Bordeaux, chevalliei
baron de Coullonces et président en parlement, et de dame
Ësclarcmonde Je la Barre, laquelle décéda céans de la peste, 1
l'an i5i5 ».
Je dois a l'obligeance de M. Butet-Hamel, conservateur .
musiie de Vire, communication d'un cliché1 de M, Roger. Ce
cliché reproduit très exactement la plaque funéraire Je François
Je Bordeaux. Je prie M. Butet-Hamel et M. Roger de bien
G. DE B.
ExconSulari nr Jim: i-iri i-uipuHUw utiles prodeunt.
Pluribiis ecce ausis. magnisqut crruribus actmn
Ad sua traxerunt Stemmata Biirdegalum.
Hic Dacos adiil, gelidi qui Strymonù undas
Potant et Gcthici Bislonis arva cotant.
Firmavit pacem et fecialia pacta reportant
Barbaricas Francis cnnciliavit opes
Etc.
(Recepttu anno iStg, mense julii).
On consultera avec plus de profit les noies du président
''igoi, publiées par M. G. -A. Prévost, pour la Société de
'Histoire de Normandie.
Si l'inscription de Coulonces est exacte, François de
Bordeaux aurait été sénateur, ou comme nous dirions,
conseiller du Roi à Milan, probablement grâce au choix
'■lu cardinal d'Amboise, comme Pierre Bourbenon, autre
«mUter du Parlement.
J'aurais désiré obtenir un fac-similé de l'inscription et
Ptur cela je m'étais adressé ii M. de Panthou ijui m'a
rcpondu : ■ mon but était, a l'aide d'une notice complète,
appeler l'attention de la Société des Antiquaires de Nor-
"'ir,,! !L- sur la plaque. Elle est fort belle et en valait In
Peine, mais elle vient d'être ncquîse par le musée de Vire,
lie l' me voisine. 1:11e est la à sa place et sa conservation
"I assurée sans que notre Société ait eu .1 intervenir ».
Ne scmble-t-il pas qu'il y avait quelque intérêt à signa-
ler cette représentation à la Commission des Antiquités •
François de Bordeaux, qui tirait son nom d'un petit
lief, sis a Coulonccs, est, par la date, un des premiers
CWMÎlUfi au Parlement de Normandie et, d'autre part,
il est à supposer que la plaque a été gravée a Rouen.
A l'appui des doutes relatifs à Talboi, M. Cou tan
lit les notes suivantes :
a65
■ Talbot fut transporte en Angleterre et enier^*- lTt
dans le vieux cimetière des étrangers, de l'église paro_ •*^>«-
sialcde Whitechurch; quoique jusqu'à ce jour les pa^^-ay-
uns du Périgord le croient enterré dans un montku KJHllc
situé entre le camp et la Dordogne, lequel, du noL *ZX>m
d'une chapelle qui l'a surmonté jusqu'à la Révolution *=ui,
es! appelée la chapelle de Talbot. (Cf. Ribadiu mu,
Conquête de la Guyenne, p. 3l3.)
» Humerdit queses restes turent enterrés en Fran m — le,
et transportés en Angleterre, bien des années aprè^» é,i,
par son petit-fils, sir Gilbert Talbot, de G rave tôt; rrn — n/.r
il n'appuie sur rien son opinion . ■
« N. B. — Lors de la reconstruction de l'église, «
1H74, on découvrit une urne contenant le cœur cmrv-
baumé (Dtctionary of national bîography, t. L ^f,
1 898, an. de James Tait) t.
M. le Président rappelle qu'un des fils de Talbot es*
inhumé dans l'abbaye de Saint-Ouen.
M. de Vesly continue la série des communications
par la note que voici :
Trésor monétaire de Base-Normand (Eure). —
Dans le courant de l'année 185)4, M- Ernest Frémoni,
cultivateur à fiosc-Normand, canton du Bourgthc-
rouldc {Eure), faisait des plantations de pommiers
dans un verger situé derrière l'église du village.
(Feuille n° 2, section A, n° 71 du Cadastre.) A son
grand étonnement, sa pioche brisa un vase en terre
noire ou olla d'où s'échappèrent des pièces de mon-
naies romaines agglomérées avec des cendres.
La nouvelle de cette découverte se répandit parmi
les numismates de la région et plusieurs d'entre eux,
notamment MM. Vigot, Drouet, L. Deglatigny et
C Allard (i), offrirent des sommes variant de 5oo û
i ,000 francs pour devenir possesseurs du trésor dans
lequel ils avaient reconnu des médailles du Haut-
Kmpire romain.
M. E. Frémont ne voulut pas se dessaisir de sa
trouvaille; et dans l'espoir d'obtenir d'autres décou-
vertes, il se mit à entreprendre des recherches, qui.
d'ailleurs ne donnèrent que peu de résultats. Cepen-
dant a quelque distance de l'endroit où le vase conte-
nani les monnaies avait été recueilli, mais à une plus
grande profondeur, M. Frémont trouva les ossements
•t'un cheval qu'accompagnaient plusieurs haches en
sil« fragmentées. . . Il rencontra également plusieurs
petites hachettes en serpentine ou chloromélanitc:. . .
Cène dernière découverte, soumise ;t l'examen de
*i l'abbé Hamard, lit émettre l'hypothèse qu'on pou-
v»it se trouver en présence de l'incinération d'un chef;
'c savant abbé ne pouvant donner de précision à son
wKi puisque les recherches avaient été faites sans
aucun nrdrc ni méthode.
Bien plus, M. Frémont. ayant voulu accroître la
*'*leiirde sa trouvaille, recueillit toutes les monnaies
fc les laboureurs lui apportaient, et acheiaiitouies les
médailles qu'il rencontrait chez les brocanteurs elbeu-
viîib.
^'est ainsi que dressant l'inventaire du trésor inoné-
i1) Préiis de F Académie de Rouen. 1891- i8o5. — Rapport do
M. ChriMophc Allard. p. 111.
C«t grâce aux noies qu'a bien voulu me communiquer
«. Ch. Allird, avocat à Rouen et maire .le Boicher ville (Eure),
! 1.. j'-i: pu rêJiger celle courte notice. Je lui en exprime ici
toute mi
■
taire de Bosc-Normand, j'ai reconnu , grâce à l'aide if
M. Adrien Blanchet, plusieurs coins ou surmoula^
du Padouan (G. B. Sesterce de Vtiellius. — [Jid>a
Clara, etc.), ainsi qu'une médaille de Marius, frappec
au xvi* siècle, pour une galerie iconographique.
La collection expurgée a donné les résultais sui-
vants :
Deniers et quinaires d'argent i3i
Grands bronzes 35
Moyens bronzes 40
Petits bronzes 58
Quinaires bronze 9
: le Trésor peut ÈH*
Le total des pièces avant forr
tixé à 373.
Dans ce nombre il en faut compter 53 comme étant
d'une lecture impossible ou douteuse : monnaie*
d'arpent, 5; monnaies de bronze, 48.
Soit donc 220 bonnes pièces.
Parmi celles-ci on trouve : t monnaie gauloise en
poiin des Sequani de la série q. doci; 6 petits bronzes
des colonies grecques et romaines; 10 monnaies con-
sulaires, dont 3 Antonia.au R Lcg. iv — xxi — xviu.
— Les médailles impériales vont de César à Gcta; les
autres ne peuvent ëlrc regardées comme ayant appar-
tenu au Trésor. Elles se répartissent ainsi :
Deniers 117
G. B 3i
M. B tr,
P. B... 1
Quinaires 2
I
Les monnaies les plus nombreuses soni aux effigies
■le Vespasien (46) et de Domilîcn (3o), Antonin-le-
Pieux(i 1), Nerva(o), Caligula, Claude et Othon(5).
Néron, Galba, Titus (4). — Les autres empereurs ne
sont représentés que par une ou deux pièces (1).
Mort de M. Sauvageot. — M. de Beaurepairc
antionce que depuis la dernière séance la Commission
a fait une pêne considérable en la personne de M. Sau-
ïageot. architecte du Gouvernement, qui fut longtemps
architecte diocésain à Rouen. Durant plus de trente
atis il fit partie de la Commission et en suivait les
lances avec assiduité. Notre pays lui doit un certain
nombre de travaux importants, et au nombre des
Meilleurs on doit citer l'église Saint-Hilaire et la flèche
JeCaudebec.
M. le docteur Coutan ajoute que notre confrère est
mon en quelque sorte sur la brèche : car il vient de ter-
miner avec beaucoup de goût la restauration de Saint-
Pierre de Montmartre, édifice roman. Tune des plus
églises de Paris.
Tour Jeanne d'Arc. — M. Deglatijmy appelle
l'attention sur le triste état de sa loiture, surtout dans
la partie occidentale. Les circonstances en favorisent
une rénovation complète, dont elle n'a sans doute
jamais été l'objet.
Tour centrale de la Cathédrale. — Une réflexion
tome semblable s'impose, remarque M. Coutan, au
1 1 M Adrien Blanche! * fat! sur ce TnSior 1
. jtiou » la Société .le» Antiquaire! île France J.ms la séance de
mari (908.
I
sujet de la rléche de la Cathédrale. Voilà trente ans
qu'elle est achevée (sans qu'on ait pourtant doré les
arêtes ni leurs crosses, comme le comportait le plan).
et il n'a été rien l'ait pour son entreiien. Çà et là la
tête des boulons d'assemblage a disparu et la rouille
ronge des pièces dont les intempéries ont enlevé le
minium. Or ceux qui sont familiarisésavec l'usagedes
métaux savent que la rouille, quand elle s'est attaquée
à une masse de fer, en poursuit l'oxydation complète.
Il y aurait en outre à s'inquiéter si les points de con-
tact avec la pierre n'ont pas causé dans la maçonnerie
des infiltrations redoutables. Les traces encore
visibles de l'incendie provoquent des doutes sur la soli-
dité absolue des assises supérieures d'une tour con-
damnée à supporter un si énorme poids.
Eglise Satnt-Macloti. — On a des preuves maté-
rielles que les lézardes observées à la tour se sont sen-
siblement élargies, ce qui n'est pas sans préoccuper le
curé, Mgr Loih, notre honoré confrère. Si le
xvin' siècle n'a su, selon le mol de H. Langlois, que
a sacrifier à la sécurité publique son admirable ai-
guille » que lui rendit M. Barthélémy, ne peut-on pas
espérer que le xx' siècle se montrera plus habile et
plus respectueux de nos richesses archéologiques?
Aitre Saint-Maelau. — La Commission n'avait
jamais eu à s'intéresser activement à ce précieux dé-
bris du Vieux-Rouen. C'est que son sort était conrié
BU zélé du curé de la paroisse, ou, ce qui était la même
chose, à la fabrique de l'église. Aujourd'hui, la loi les
a écartés, et tout est mis en question, jusqu'à la pro-
priété de Pédicule. M, Pcluy se fait l'écho d'une déli-
bération des Amis des Monuments rouennais, qui
271
réclament quelques consolidations urgentes pour cei
aitre. l'un des rares spécimens que la France en pos-
sède encore.
La Commission suppose qu'une somme de 5oo fr.
suffirait au devis; et elle aime à croire que le départe-
ment ne se refusera pas à voter ce modeste crédit.
Ces tristes ravages du temps ne font que remplir le
mélancolique programme du poète : Debemur morli
nus nos traque. La Commission aurait démenti ses
ntigines. elle aurait renié jusqu'à son nom, si elle eut
hésité à en retracer sous nos yeux un tableau fidèle.
Mais pour dégager entièrement sa responsabilité,
elle ne saurait que signaler ces faits affligeants aux
administrations compétentes. Puisse un large courant
•l'opinion, qui est efficacement intervenu eu diverses
circonstances analogues, alléger une fois de plus la
lourJe tâche des Pouvoirs publics!
Vitraux d'Ancourt. — M. de la Serre, qui a visité
naguère ce village, a été péniblement affecté du déla-
brement des remarquables verrières de l'église, dont
un châssis serait à refaire totalement. Ces vitraux sont
classés parmi les monuments historiques du départe-
ment.
I.a Commission remercie notre collègue de sa vigi-
lante communication. Le secrétaire va écrire à M. le
Curé et lut donner la marche à suivre pour une
heureuse et prompte solution.
Bibliothèque du Vieux-Château. — tn ces temps,
remarque le secrétaire, où l'attention publique se plait
j évoquer les sou venirsdecet le vieille forteresse, M. Léo-
polJ Dulisle vient d'en fixer un nouveau qui ne peut
nous laisser indifférents. Ses admirables Recherches
sur la Librairie de Charles V expliquent (p. 1 38)
que, selon loutc apparence, le duc de lïedford y fit
apporter la majeure partie des livres qui avaient appar-
tenu aux rois Charles V et Charles VI. L'existence
d'une bibliothèque dans le château y est positivement
attestée par un compte du hucher Gontier d'Oissel,
qui, en I433j avait posé huit châssis dans les baies des
fenêtres « étant en la librairie «.
Quatre autres de ces châssis furent réservés aux
appartements particuliers du duc de Bedford. Et
comme ce régent de France, on le sait depuis long-
temps, doit être rangé « parmi les grands bibliophiles
du moyen âge ■ (ibid., pp. 140, 300-402), on peut
croire que durant quelques années le château de Phi-
lippe-Auguste a logé les plus beaux livres de l'époque.
Papier archéologique. — Des membres observent
que plusieurs feuillets blancs qui garnissent le bureau
sont d'un beau papier vergé du commencement du
xvruc siècle. On v lit sûrement les mots : A [encan.
H ad an.
La séance est levée à trois heures et demie.
373
SEANCE DU 26 MAI 1908
Elle ouvre à deux heures un quart, sous la prési-
dence de M. ie Préfet, président.
Furent présents : MM. G. de Beaurepaire, Degla-
lîgny, Drouet, Garreta, G. Le Breton, Le Verdier,
Lormier, Pelay, Ruel, Sarrazin, Vernier, de Vesly et
l'abbé Tougard,
Se sont excusés : MM. Ch. de Beaurepaire, P.
B.iudrv, docteurs Brunon et Coûtai], G. Dubosc,
Mgr Loth et Maitcorne.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et
adopté sans observation.
Correspondance imprimée. — Elle est volumi-
neuse ci se décompose comme il suit : Société des An-
tiquaire* de Picardie, quatre dossiers : Picardie ht st.
H monum. Abbevîlle; ï vol. gr. in-40, 1 1106-1907 ; —
Album arcbéolog. XV, XVI; 2 livr. gr. in-40,
1906-7; — Documents inédits, XVI-XVII; 1007-8;
in-4»; — Mémoires, XXXV; in-8°, 1908; — Soc.
des Antiquaires de ta Morinie : Registres des évè-
ques de Thérouanne. publiés par l'abbé Bled, II, 1 ;
1907; — Soc. des Antiquaires de France, Bulletin
nio-;— Bulletin de la Soc... de Soissons, XIII,
1907; — Bulletin archéol. du Comité, 1907, 2; —
Bulletin de la Soc. archéol. de Nantes, 1907, 2; —
Bulletin de la Soc. archéol. du midi de la France,
XXXVII, 1907; — Bull, de la Soc. des Amis des
Sciences nalur. de Rouen, 1906: — Mémoires de la
S<-c académ. de l'Oise, XXI, 1907; item, Compte-
rendu des séances; — Mém. de la Soc. archéol . et hist,
de l'Orléanais. XXXII, 1908; — Mém. et Documents
de la Soc. Savoisienne, XLV, 2, 3, 4; — Uull. de la
Soc. archéol. d'Eure-et-Loir, procès-verb. XII: 4
fasc.; — Bull, de la Soc... de Langres, n° 78, mars
1908; — Bull, de la Soc... de rOrléanais, d° 189 ;
— Bull, de la Soc... d'Avranches, 1908, 1; — Bull, de
la Soc... de Cand, xvi( année, 3 et 4; 1908; — Bull.
de ta Soc. archéol. de Touraine. XVI, 2 et 3; —
item, Bull, et Mëm. XLV, 1906; — Bull, de laSoc.
Duihiise,nj 1 53 ; avril 1908; — Comptes-rendus cl
Mém. du Comité archéol. de Sentis, 1908; — A
propos de S. -Philibert de Grandlieu, par le P. de la
Croix, 1908; — Mercure musical, févr.-mai, 4 li-
vraisons, et supplém. par H. de Curzon : YEvolution
lyrique, tabl. chronol.
Correspondance manuscrite.— Une lettre de M. le
Préfet en date du 17 avril fait connaître que sur la
proposition de M. le Vice-Président, il a nommé le
10 du même mois membre delà Commission M. Ed.
Duveau, architecte à Rouen.
M. le Préfet annonce ensuite que M. de Beaure-
paire, en raison de son âge et du mauvais état de sa
santé, lui a remis sa démission des fonctions de Vice-
Président qu'il exerce depuis trente-deux ans. M. le
Préfet, qui a su apprécier les qualités et le mérite du
notre éminent confrère et combien il serait difficile à
remplacer, n'a pu le faire revenir sur sa décision. Le
choix du nouveau Vice-Président n'était point pour le
préoccuper, elle 19 courant, il n'a cru pouvoir mieux
taire que d'investir de celte fonction M. Ci. Le Breton,
correspondant de l'Institut, directeur honoraire des
Musées départementaux. Sa compétence archéologique
est notoire.
M. G. Le Breton se lève pour exprimer à M. le
Préfet toute sa reconnaissance pour la confiance qu'il
lui témoigne en l'honorant d'une charge» considé-
rable.
Il signale l'importance des communications consi-
gnées dans nos procès-verbaux, qui l'ont du Bulletin
de la Commission un document de premier ordre, non
moins apprécié au dehors qu'à Rouen. F-t, reprenant
une motion plusieurs t'ois exprimée par nos collègues,
il espère qu'un modeste crédit supplémentaire per-
mettra d'y insérer les dessins des pièces archéologiques
d'une valeur exceptionnelle
M. le Préfet est reconnaissant à la Commission d'a-
voir, dans sa précédente séance, appelé son attention
sur plusieurs de nos grands monuments- L'Adminis-
tration départementale a t'ait procéder à un examen
attentif de ces quesliuns. et voici le rapport dressé pur
l'Architecte en chef dès le ib février :
La Commission des Antiquités a t'ait parvenir à l'Admi-
nistration préfectorale une délibération concernant divers
.-Jilices classés ou non parmi les Monuments historiques
Je l'Etat, et M. le Préfet nous demande notre avis et des
renseignements h ce sujet : c'est ce qui fera l'objet du
iTcicnt rapport :
Saint-Renti de Dieppe. Demande de classement. — La
Commission des Antiquités appuie à l'unanimité une de-
mande Je classement émanée Je la municipalité de
Dieppe
Nous avons adressé à l'Administration des Beaux-Arts,
rue de Valnis, à Paris, h même demande en insistant vî-
vement pour le classement de cet édifice très important SI
1res remarquable.
Tour Jeanne d'Arc — Nous adresserons incessamment
k l'Administration un devis des travaux de réparation
nécessaires a la couverture de la Tour Jeanne d'Arc
Eglise Saint-MacUiu. — ■ On ,1 la preuve matérielle, ■
exjiose la Commission des Antiquités, que « les lézarde*
observées à la Tour se sont sensiblement élargie- •. (Séance
Ju li tcxr.tr IÇjoSJ.
Nous avons visite l'édifice et particulièrement les ]w-
lies visées par la délibération précitée, le 14 lévrier looS
Nous avons examiné les lézardes et leurs témoins avec
la plus grande attention. Ces témoins, en plâtre, sont da-
tés de 189/. Les uns sont décollés, plusieurs sont fendus,
l.i plupart sont intacts. Mais tous sont dans le même état
que lors de la consolidation effectuée par nous en iqoi,
époque a laquelle un chaînage a été placé a mi-hautcur du
corps carré de la lanterne centrale. Ce chaînage 1 ui-niémi1
est resté absolument intact.
Il n'existe donc aucune preuve matérielle constatant
l'élargissement des lézardes. Au contraire, toutes les indi-
cations fournies par l'édifice lui-même établissent qu'au-
cun mouvement nouveau ne s'est produit depuis lyoï.
Nous sommes heureux de pouvoir rassurer la Commis-
sion des Antiquités au sujet de notre bel édifice.
Tour centrale Je la Cathédrale. — La Cathédrale n'est
pas comprise dans notre Hr
riques de la Seine- Inférieure.
tecte diocésain, résidant à Pari
;i lui que doivent être I
la Commission des Amiqu
; des monuments histo-
. Chaine, ancien archî-
;n est resté chargé : c'est
quées les observations de
Quant à la Tour cenu
ture a renvoyé avant le
trait de la délibération.
Signé : !.. Lefort.
ïlc de Notre-Dame, la prêtée -
M. Chitine l"ex-
-
Encequi concerne l'aître Saint-Maclou, M. Vicq,
receveur des domaines, y a tait effectuer au mois de
septembre des réparations s'élevani à 5oS t'r. Il a in-
formife io mars M. le Préfet qu'il allait s'entendre
*ï«M, Le fort pour donner satisfaction au désir de
)j Commission.
Commune de Veulettes. Demande de classement.
— Le a3 février, le Conseil municipal de Veulettes
j sollicité le classement de son église comme monu-
ment historique. Sa demande a été transmise a M. de
liejurcpaïrc le 4 mars.
Depuis t85u, observe le Secrétaire, l'église de Veu-
Icticsest inscrite dans la liste des monuments histo-
rique! départementaux de seconde classe. M. Le
Verdier explique que, malgré son réelintérèt, l'édifice
ni-- lui parait pas susceptible d'un classement par le
Ministère.
Cet incident amène l'abbé Tougard à rappeler le
vœu émis naguère par notre collègue M. Lefort
Jans une séance de la Commission. L'Architecte en
chef souhaitait que le département fit placer dans tous
I" monuments historiques une courte inscription
constatant leur titre d'édifices classés. Cette mesure se
serait exécutée en plusieurs années, en commençant
ptr. les constructions les moins importantes.
Eglise Saint-Eloi. Proposition de classement. —
>ur un rapport très développé de M. Decorde, le
Conseil municipal de Rouen a donné, le 1 7 avril, un
avis favorable au classement de cette église affectée au
culte protestant. Transmise à la Commission par M. le
Préfet le 2 courant, cette proposition ne soulève au-
cune objection
cune objection.
27»
Assises de Cautmnit. — En sa qualité Je SecfÉttife
Ju Comité Je ces Assises, noire confrère M. G. Ac
Beaurepaire a adressé le 12 courant au Président >'L
la Commission une circulaire pour rappeler que les
séances auront lieu à Rouen les 11, »3et 24 juilK'1
prochain, et invite notre Compagnie a s'y faire repré-
senter par un ou plusieurs délégués.
11 se trouve que la plupan des membres Je 1j Coffl-
mission sont déjà, à des titres divers, membres Je
droit des Assises. M. le Préfet insiste néanmoins prnii
que nous y soyons spécialement représentés- En flW
séquence, MM. Dcglatigny, Drouei et Garreia tecep
lent cette délégation.
Eglise Saint-Ouen.— La Commission appelle Pit*
tention sur les travaux d'entretien que réclame l'tbfa»"
tiale de Saint-Ouen. M. le Préfet proteste Je toute 9*
sollicitude pour cet admirable édifice, l'une des gWw*
de la Normandie.
M. de Vesly fait alors les cinq lectu:
• que voici
Quart de siatère d'or trouvé à LUtebunnu. — Cette
monnaie au type dérivé de Philippe a été trouvée lors
des travaux exécutés pour l'adduction des eau\, en
Elit est aujouni'hi
D'après M. Adrien Blanchet (
Philippe et le style de ces moni
Gaule permettent de les classer a
Je M. le LV on
la transformation Je
s dans le nord Je II
Rellovaci.
ne de laurier: ..u Et
U) Tra
p. Ï69.
i it.urffi.tis.
monétaire trouvé au Toi, commune Je Mont-
GwMire (S.-Inf.). — Le 6 du mon de mars dernier,
M.Emile l.cmoine, chauffeur Je machine1! ue,ricolcs, h
Eerosvillc, commune Je Montaurc (Eure menait me pro-
roger d'acquérir pour le Musée Jépartcmental J'Anti-
quiiés tio pièces d'argent romaines. Le i,r avril suivant.
•prts m'en avoir Jonnc avis, M. Lcmoinc m'apportait de
Mmtcau un lot de 1 10 pièces d'argent formant le complé-
ment du trésor dit du Tôt.
U découverte de ces monnaies avait été faite par les
HUtunde M. Emile Lemoine, journaliers â Mont-Cau-
VJirc [section Ju Toi) : la trouvaille eut-elle lieu sur
•eut propriété ou sur des terres qu'ils tenaient en locn-
' 'ii Nu! ne le sait, car ils cachèrent soigneusement les
monnaies dont ils ignoraient la valeur et par crainte que
-t bénéfice ne leur en fût ravi. C'est leur pelit-fils, un de
Iwn héritiers, qui, ayant appris par les journaux les re-
paies découvertes Je monnaies an type de Saloiline, me
proposa d'acquérir les vieilles pièces en sa possession. Il
kl croyait frappées sous le roi Philippe-Auguste, car il
■Mit parvenu 3 lire sur quelques-unes « l'mnrrvs Aug. ..
Le premier lot acquis se composait de cent vingt mnn-
njiri forgent presque toutes ."i fleur de coin et dans un
ii de conservation, l.c second lot comprenait
un médailles, soit un total Je i Jo monnaies. Encore ce
nombre est-il au-dessousde la vérité, puisque M. lemoine
ni déclare avoir donné plusieurs pièces S de nombreux
LtflVMtain du trésor du Tôt présente les résultais sui
t-anlsOl :
(i) l.c premier chiffre appartient .m prcmiei achat et le second
1U autant Les obtervatjoni donnent les revers rires.
GAtligS-ml
Ant. Car«ntli (111-117*-
El»ç»bik
v(u>.zJSj
Julie 54»m*e
Maximin i3j-i37)
Gordien III »38-i44) — -
Philippe pire U-n-140..
Oreille .
Philippe fili (i44-i4<()
Tra)«n Dèïi.
Etruicillc ......
Tréhonien (ï»l!e...
Totaux 110 - . 10 :?o
Il ressort de cette récapitulation que Les mtduU
Gordien III et de Philippe le père se rencontrent en
prnnd nombre dans le trésor (1 14 et 4J) et qi
n'a pu être lait avant l'avènement de l'empereur
1 198-413), ni après l'an aS3, date île la lin du rèç
Trcbonien Galle, puisque la dernière médaille en i
Ï^ic de cet empereur. C'est précisément l'époque fix
les historiens pour les invasions des Francs dont ils t
les incursions en Gaule ci en Espagne vers l'an s56
Topographie. — Une remarque s impose sur le 1
lu découverte. — Le Tôt est un hameau Je l.i cm
île Mont-Cauvaire, et lors d'un défrichement prai
'&*<>, dans la ■ côte du Tôt, dit M l'abbé Cochet (i),un
cimetière franc fut découvert et les objets qui sortirent des
fouilles, entreprises par M. Férei, de Neuville, passèrent
dans la collection de M. Caumont, de Jumièges «.
11 est encore une citation du savant abbé qui prend une
Certaine importance par la découverte du trésor du Tôt :
' C'est l'enceinte fossoyée de forme oblongue située en
&ce Je la petite église du hameau et que ics gens du pays
croient être un camp romain. On lui donne c
nent le nom de Chatel ou de Catel (a) ..
Examen des monnaies. — La plupart des i
Ie l'ai déjà dît, ont peu circule. Presque toutes sont com-
munes et marquées de la lettre C dans l'ouvrage de Cohen.
Cependant quelques-unes échappent à la généralité. Elles
rapportent aux empereurs ; Ant. Caracalla. IR/. fides
«Littm ou pontif. th. tu. cos il) ; a Maxime (vase et ins-
ru ment s du sacrifice); a Gordien 111; ;i Philippe et à son
'1* (Ri. vibtvs. avgg|— (Philippe et son fils galopant, etc.);
1 Hérennîus (R/. pietas avgvstorvm).
Quoiqu'elle ne soît pas suffisamment appuyée par le
'leu précis de la découverte, on peut émettre l'hypothèse
lue les monnaies trouvées au Tôt ont pu faire partie d'un
*ré*or militaire.
Criquiers. — Découverte de monnaies d'or. — Le
ly avril dernier, M. Jules Rcsse, charron â Criquicrs, et
un de ses amis, vinrent me proposer d'acquérir pour le
-Muwe trente-deux pièces d'or qu'ils avaient trouvées quel-
ques jours auparavant dans un petit pot en terre, engage
cotre les racines d'un arbre abattu au hameau des Au-
tbieux.
(i) La Stint-Inf. hi.u. et arek., pp. 189-190.— Répertoire.
pp. «83.184.
(1.1 La Seine-tnf,, hist. et arch., pp. 189-100. — Répertoire,
p. 11:1-184.
■tl
^
La plupart Je ces monnaies étaient des ëcu* d'or »l-
porc-cpic de Louis XII ou au soleil Je François 1"
Quelques-unes ciaieni hien conservées, mais le plu1-
grand nombre n'avaient d'autre valeur que celle du met»'
précieux. Or, le prix Je 5oo fr. que j'avais offert niy»1
pus été accepte, ie ne pus devenir propriet.iii a.
Cependant, il ma paru bon d'indiquer cette trou-
vaille faite en un lieu Jcja signale par Jes découvertes fré-
quentes (0-
Itucriptton fmêrairt Je .M"" Françoise. lubcrl, veuve i
St. Louis de Brinon. — Dans la séance Je la Commissio
des Antiquités du ni mars i885 (i), notre regretté colli
gue, M Gustave Uouellain, envoyait le relevé Jes inscri]
lions qu'il avait lues sur les cercueils de la famille <
Bnnon.
On venait, eo effet, de défoncer, quelques jours aup;
ravant, le caveau que celte famille possédait dans l'ancît
prieure de Saint-Lù, pour construire les bâtiments <
l'Ecole protessionnelle de Rouen, aujourd'hui Ecole pi
maire supérieure
Les cercueils découverts turent replacés Jans la part
Ju caveau non utilisée par les nouvelles constructions
tes inscriptions enlevées Jes sarcophages furent déposé
il la mairie Je Rouen.
M. Garreta, alors adjoint au maire, les envoya |
musée des Antiquités par un des employés de la munit
paille. Je ne les ai retrouvées ni déposées dans la colle
lion départementale, ni mentionnées sur les registres ■
cet établissement. Le hasard m'.i mis en possession
lune d'elles. C'est celle qui était fixée sur le cercueil
plomb de M"" veuve Louis de Brinon, que le dessin
teur Légeron a retrouvée sur le clos Saint- Marc et qu'il
bien voulu me céder.
i L'abbé' i <MH*T. — Reptrb
l) Hulleliu, année |8«!>, pagi
rctieotogiqu*. p. i
Celle plaque est en cuîvn
Elit porte gravée en lettres de o
ligne et de o= 007 pour les autres
tarife en capitales «ur huit lignes :
1 01 pour 1b première
l'inscription suivante
CY GIST DAME FRACOI///
JUBEHT UeUVEDE MESS1HK
Louis de Brinon Chevalier
Conseiller ao Parlement
De Normandie morte
Le I ;-|L'L JOUR DE JAN-
VIER de l'année 170^
Agée de 80 aks.
'' ■ .1 dans cette inscription abus des majuscules : elles
* 'en^imtreniau commencement de chaque ligne comme
•8 pissait d'un acrostiche et forment la première lettre
fc* noms et des titres.
M<« François Jubert, veuve de M. Louis de Brinon,
ttétk mère Je la première supérieure de l'institution de
S«int-Cyr où l'avait appelée la faveur de M«* de Mainie-
non- Mais les honneurs l' éblouirent ; sa hauteur blessa
!c monde et il fallut lui retirer ses fonctions en 1G88.
Um figure de satyre ilkyphalle, en bois sculpté (fin de
lj Renaissance). — On sait que la Uenaissance en rame-
nant les études vers l'antiquité fut une réaction contre
:i»me du moyen âge. Les grands dieux de la mytho-
re vinrent en honneur dans les arts et toutes les
rcs des divinités secondaires furent représentées avec
% »ymboles_
'c« que nymphes, sylvains, (aunes et satyres se prë-
admirablement à la décoration. On usa donc, on
abusa même, de toute la troupe bondissante dont le pa-
avait lormé le cortège de Racchus
Les satyres dont le christianisme avait lait des dimwis
cornus reparurent avec l'emblème de la lubricité. Us re-
çurent l'hospitalité non seulement dans les riehn de-
meures |i), mais jusque dans les sanctuaire- où ils OËtUt
bucrem à l'ornement» tion des boiseries et des vitraui (:)■
Beaucoup de ces ligures sont aujourd'hui dispinioott
mutilées. Parmi celles échappées iiu marteau des icono-
clastes et des démolisseurs, se trouvait une figure Wf
phallique que j'ai acquise pour le musée des AntiqitiSis-
Elle parait dater de la lin du xvi- siècle ou lies [ultfîtrW
années du xvtt*.
C'est une grande pièce de hois de i» oo de long"»'
dans laquelle a été sculpté un satyre accroupi. Le â"tx
appuie ses pieds lourchus sur une large console qu* Jc'
core une leuille d'acanthe. De la volute s'échappe m*
guirlande, qui retombe sur une feuille d'eau. A la pif"'
supérieure, le satyre les bras levés, dans la position i#
atlantes, parait soutenir un lourd fardeau en s'mImi*
sa tète couronnée d'une palmetie.
Le visage uu nez large, à la bouche ouverte parlo1*"
sirs impudiques, porte tous les stigmates de la IubticK'
Celte figure est incontestablement une ceuvre d'art re-
marquable taillée par nos huchiers normands. Elle serv'1'
de lien ou de blochet dans l'escalier d'une maison du f*w
Rouen.
J'ai pu en établir la provenance, grâce à l'album du && ]
sinateur Lcmarchand que possède notre collègue M. L°u'5
Deglatigny.
L'escalier y est représenté par une esquisse, accomF*
gnée de croquis de détails. Il est désigné comme ét**^
celui de ht maison ponant le n* yb sur la rue des CM',
reties. Cette maison, propriété Je M. de Pomcreu, et»*
(i) Hôtel de Brécourt (rue de l'Hôpital, n° i). — E*talrer ru'
au» Ours, ne i».
(•i) Portei de Snini-Mnclou. — Vitraux de Montigny (S.-Inf.|.
285
alors habiiée par MM. Lépingle ci Lelantier, marchands
Jroguîstes, qui furent expropriés, en 1861. pour le piis-
wgc de la rue de l'Impératrice, aujourd'hui rue Jeanne-
d'Are (r). Après leur expropriation, ces négociants trans-
férèrent leurs magasins rue Duguay-Trouîn, n" 2?.
M. Garreta se souvient d'avoir porté lui-même les
inscriptions de Saim-Lô au Musée départemental, et
il proteste avec indignation contre l'incurie et la dila-
pidation dont elles ont été victimes. Le Secrétaire
ajoute que l'ensemble des fouilles de Saint- Lô avait
paru assez intéressant pour mériter la visite qu'y rit la
Commission à la fin d'une séance.
A propos des monnaies habilement encadrées que
M. de Veslv fait circuler dans la salle, M. Le Verdier
(ait observer que la bonne tenue du Bulletin exige
qu'il ne soit rien hasardé sur le lieu et les conditions
où se font les trouvailles.
M. le Conservateur s'associe pleinement à ces re-
marques dont les conclusions s'imposent. Il a con-
tiance que la rédaction de ses notes a été faite avec
assez de précision pour ne pas exposer les lecieurs à
des méprises toujours fâcheuses, quelles qu'en soient
les conséquences.
Tour Saint-Romain. — M. rtuelappeile l'aiteniion
sur les travaux dont la Cathédrale est l'objet. Voudra-
t-on comprendre dans son dégagement absolu la dé-
molition Jus humbles constructions accolées aux
flancs de cette antique tour ? Ici le mieux semblerait
(1) M. de l'omercu, par quittance du 12 avril 1861, reait
»>,Î7i tr„ au lieu de la tomme Ue aï,ouo fr. primitivement »)-
tttute, cl M. L.épinftle. 5,noo fr. (archive* muniôpalet.)
vraiment l'ennemi du bien. A la suppression de ces
pittoresques bicoques, loin d'obtenir le prolongement
de quelque majestueuse perspective, un ne gagnerait
que l'aspect maussade d'une muraille plaie et parfai-
tement insignifiante.
Derniers témoins des innombrables maisonnettes
que nos pères avaient accrochées à l'enceinte vénérable
de la Métropole, ces pauvres logis commentent assez
bien par leurs dissemblances et leur rapprochement
« la vieille Maison a de la rue Saint-Romain, vouée
d'abord à la destruction.
Ces judicieuses remarques sont fort goûtées de la
Commission. A l'unanimité, elle sollicite instamment
le maintien dans son état actuel de la partie inférieure
delà tour, et elle espère que l'Administration dépar-
tementale appuiera énergiqueinent cette motion ftu-
pres de l'autorité supérieure.
En raison de l'urgence, les extraits du procès-verbal
concernant ce sujet et le suivant on! été remi* i lu
préfecture dès le lendemain 27 mai.
Nouvelle Jour Je h Pucelle « vers les champs. •
— M. Sarrazin constate avec bonheur le magnifique
entraînement d'opinion qui s'est manifesté dans touil-
la population rouennaise pour la préservation de ces
tronçons de murs qui rappellent de si émouvants sou-
venirs. Ce sentiment unanime s'est traduit par la
multitude de vœux que nos diverses Sociétés ont à
l'envi formulés. Sa réunion tardive permet A la Com-
mission de les résumer en quelque sorte, en insistant
par M. le Préfet auprès du Ministère pour que coi
vestiges deviennent propriété nationale. Un membre.
de l'Institut, M. Vaudremer, en écrivait avant-hier â
M. le Vice-Président : « Vous pouvez être certain de
l'accueil le plus favorable ».
Personne ne demandai)! la parole. M. le Préfet lève
i quairt heures.
'
SEANCE DU ao JUIN 1908
Elle ouvre à deux heures un quart, suus la prfsi
dencc de M. G. Le Breton, vice-président.
Membres présents : MM. Deglatigny, D rouet,
Du veau, Garreta, Minet, Sarrazin. Vallée, de Vesly
et l'abbé Tougard.
Se sont excusés : MM. Ch. de Beaurepaire, Coutan,
Lurmier, Malicorne et Vernier. En les énumérant,
M. le Président lit cette lettre que son prédécesseur lui
e envoyée le 16 courant :
« Mon cher Président, il est plus que probable que
l'état de ma santé ne me permettra pas, cette fois
encore, de me rendre à la Commission des Antiquités,
oit j'aurais été si heureux de me rencontrer avec mes
collègues. Veuille/, être auprès d'eux l'interprète de
mon constant attachement et de ma vive reconnaissance.
et assurez-les que je serai de cœur avec eux dans tout
ce qu'ils décideront pour la glorification de Jeanne
d'Arc.
« Agréez, mon cher Président, l'assurance de mes
sentiments les plus affectueux et les plus dévoués ».
La lecture du procès-verbal de la précédente séance
donne lieu ù M. de Vesly de préciser ce qui a été dit de
l'église Saiot-Ouen. Si l'attention fut appelée sur le
mauvais état de la toiture, notamment au versant sep-
tentrional de la nef, ce fui grâce à une visite où le
directeur du Musée cul l'honneur d'accompagner
M. Erich Blunck, conseiller au Ministère des Cultes
de Berlin, conservateur-adjoint du Musée des Beaux-
28o
Arcs de Prusse. L'honneur national s'est ainsi irouvé
mis impérieusement en demeure d'exécuter ces répa-
Correspondance imprimée. — Cinq pièces en
tormentlout le dossier : Bibliographie annuelle... des
Sociétés savantes de France, par R. de Lasieyrie el
Vidier, 1904-1905. Impr. nation. 1907; in-48; —
Mém. de la Soc... de l'Aube, LXXI. 1007; —
... Notices et Mém. de la Suc... archëol. de Cunstan-
tine, XLI, 190;; — Société... de l'Orne, XXVII, 1.
Mençon, 1908; — Bull, de la Soc... de Gand, XVI, 5.
Correspondance manuscrite. — Un arréié de M. le
Préfet en date du 3o mai a nommé membre de la
Commission M. Minet, directeur du Musée de pein-
ture. M. le Président applaudit à cette décision qui
donne à notre Compagnie un spécialiste distingué de
plus.
M. Du veau rend compte de l'obstacle urgent qui
l'.i reienu loin de la Commission au jour de la der-
nière séance. M. le Président lui répond qu'il avait été
excusé d'office, ei ajoute qu'il est heureux de le pré-
senter à ses nouveaux confrères.
M. de Vesly. directeur du Musée départemental
d'Antiquités, ouvre la série des communications par
les notes suivantes :
Découvert* de marbres antiques.— !.a Société d<
m de Rouen .1 Liequis, dans la côte de Nculchiiiel
Hl Cote du gibet, un vaste terrain sur lequel elle fa il élevej
de* petits pavillons. En traçant les chemins d'accès de
celte cité, les ouvriers terrassiers trouvèrent, le i5 1
2QO
damier, plusieurs (ragoeats de marbra antiques, dont
notamment i roi^ létes aytnt des dimensions variable*.
Delà plus petite, les jeunes ouvrier- lireni une boni»
v|u'ils utilisèrent pour leur, jeux; une autre tfte dont la
partie postérieure manquait, fut achetée par M. !.. Coutil.
des Anderys, et la troisième, iltui qu'un buste mutilé,
turent acquis pour te Musée -II-- Antiquité*.
Cette tête m subi quelques injures ci du temps ei des
hommes : le net .1 disparu ; un coup >lc pioche de L'ouvrier
terrassier ■• enlevé l'arcade sourciltierc droite, Malgré ces
n utils lion», lontcdlcdunei notamment eai déjà ancienne.
;.i tcie n'eal pan uns présenter un certain caractère d'an
t«es mu sont bien dessinés, le bouche est entr'ouverte
avec de livres retroussées vers les commissures. [<es die-
imbeni en mèches sui le I
i;k placées un peu bas ei en dehors des proport
t!.is%i^ui;s. Ausm. suis-je incité i\ considérer Li tèie,
ajiiÎM pour le Musée, comme un portrait.
Ij chevelure, pur sa disposition, la technique de sa fie-
mn, son style, etc indique une œuvre do ki décadence
mante ci peut être attribuée au iu= ou iv" siècle.
Le buste qui supportait cette tète n'est p;is antique ;
:'e« l'opinion de M. Héron de VÎHefossc,
rois une photographie du i
Iwm été rapportée et fixée ii
un buste relativement mode
mqui
tète antiqui
!pOque postérie
l 'n nue '1 devers
devant la Corn
gÉréei h» vases-devers
'■unie romaine (i). .I
■ ises trouvés en grai
vitsaieni avoir servi
|>Ml(res d'un usage loc
OWt de partager l opii
wrmîeni ù râper ou
iUrlbue le granulé et
cet nues a la présenc
yuaru.
In de ces vase* ut
i ■ Musée par l'adn
recueilli en 1897, lo
itiMnjetu.
Ce vase offre la
rebord vertical, des
•m S Je diamètre .1
ne seule tête de lioi
1 Bulletin Je la C'a
■ | l".>-c,- eérami
à mufle de lion. — J'ai déjà eiposé
les remarques que m'avaient suç-
oirs en [erre rouge appartenant ù la
.ii alors émis l'hypothèse que ces
id nombre dans noue région, pa-
1 Ij préparation de mets ou de
al. M. J. Déchelette, dont j'ai l'hon-
tiou, croît également que ces vases
.ï pétrir divers ingrédients (aj, ei
la rugosité du fond intérieur de
s dans la pâte de petits grains de
.<Jl.nr
des travaux
vient délie offert
re-Mares. Il a été
utés dans cet .in-
forme tronc-oonîque aplatie, avec
fabriques de l.czouv Il mesure
son ouverture et 0»IO de hauteur.
1 décore le bord de ce vaisseau, sorti
nmission le peiil
Le secrétaire a
groupe de notes que voici :
Médaille d* P. Concilie. — Au mois de jumitr,
le secrétaire a reçu de M. l'abbé Dubarat. archîprCire
de Pao. une médaille de cuivre (diamant S! *'
offrant le busic d'un personnage tourné ù gauche,
encadre d'une énorme perruque. Le» mol* pis**6
cohmeiu-e ont bien faii de préciser l'intention de Vv-
liste, car les traits oe rappellent guère notre grand
poète.
Notre confrère M. Pelav croit que cetie picfiH^
gravée.
Faut-il supposer que la médaille rappelle quelque
événement historique a cause du vers :
ROMS
s'sst PLUS
iunb aOMt
touts on ta
suis
qui se lit au revers entre Jeu» branches de laurier, au-
dessus du chiffre ocvni • Le buste lui-même surmonie
le nom caloïl dont plusieurs lettres sont d'une leciutt
douteuse.
Dalle tumulaire. — Par sa lettre du ao novembre.
M. Le Corbeîller informait le secrétaire qu'il a e«-
miné attentivement les trois morceaux de la pierre
tombale retrouvée dans la Maladrerie d'Arqués, dont
la Commission s'est jadis occupée I XI i. 35 | i L' inscrip-
tion commence sous les pieds de l'effigie, ma;s 1*
en est effacé et le milieu manque. Comme les
vers sont léonins, il lui semble qu'on peut lire ainsi
ces quatre hexamètres :
i Hic situs est Rogerus, factis verblsque severus
(Lacune]
. . . es nil natus sub ea petra tumutatus;
collegit lapident inultum, locus inditat idem.
Travaux de voirie sur les A Ipes au XIIe siècle. —
Les gigantesques travaux exécutés sous les Alpes pour
voies ferrées ont rappelé l'attention sur le passage
'la Saint-Bernard par les soldats de Bonaparte; et les
amis de l'antiquité n'ont pas manqué d'y joindre le
souvenir d'Annibal.
Qui croirait qu'en plein moyen âge un roi de France
réclame aussi la place dans ces audacieuses entreprises?
Or, voici la phrase que notre regretté confrère le
chanoine Somménil a su extraire de Guillaume de
Jumiégcs :
Jusqu'alors les Alpes avaient été à peu près inac-
cessibles. Mais l'inépuisable générosité du roi Henri I"
les rendit praticables pour ceux qui vont au tombeau
Jet Saints Apôtres \Umlna A postnlorum) ou des autres
Km* (VIII. 3a) »•
Le moîne chroniqueur parle de sang-froid, en
homme bien informé et qui ne veut rien exagérer.
Mats son laconisme est désolant. Comment, dans ces
emps réputés barbares, l'attention du monarque fran-
çais a-t-elle été provoquée a deux cents lieues de là sur
"uttlîié de (rayer des routes nouvelles aux pèleri-
nages transalpins? Qui nous nommera ses ingénieurs.
20
nous retracera leurs plans, nous supputera le àcri
huit cents ans après l'exécution ?
Peut-être les plus vieux cartulaires de la i
ont-ils sauvé quelques mois. En tout cas, un j
demeure incontestable : c'est que l'époque qui s;
contenter, pour entrer a Rouen, des cavées ( en pur a
mand des raidilluns) du Moni-aux-Maladeset Je 8
secours, ne s'est pas ingéniée à ouvrir aux som
Alpes les chemins de grande communication.
Harjleur, — La dernière fenêtre du mur i
trional de sa belle église menaçait ruine. M. 1'
Gibeaux, en arrivant dans la paroisse, avait |
à un nettoyage générai du monument, dont la %
architecturale a <j.s^n6 d'.iutant. Il a su, malgré le
temps peu favorables, faire exécuter, par i
M. Lefort, une excellente restauration du fenes
Il avait espéré le garnir d'un riche vitrail;
événements Pont privé, momentanément espéroni
du généreux concours qui lui était promis.
Mais là ne se bornait pas son ambition pastorale. D
ne rêvait rîeu de moins que de rendre aux baies a
dionales leur beauté primitive pour les peupler (
splendides verrières. On reconnaît bien là l'homme 4
goût qui a si heureusement transfiguré l'église i
Torcy-le-Grand, dont la rénovation a été naguère u
minée par M. l'abbé Lecomie, aujourd'hui doyen ,6
Bacqueville.
Calvaire de Beauvais. — Le nouveau curé t
Greuville, M. l'abbé P. Aubry a été surpris qu'aucui
des historiens locaux qui ont parlé de cette commune,
n'ait cité le calvaire élevé au hameau de Beauvais. que
les cartes postales ont naguère popularisé.
CALVAIRE DE BEAUVAIS
Quelques recherche» lui ont permis d'écrire une
courte notice. Jom les points essentiels méritent, ce
semble, une mention BU Bulletin.
Celle croix, hante de 3»40, est supportée par un ïui
très richement décoré (instruments du la Passion ci
emblèmes divers). Son érection semble devoir se pla-
cer vers la tin du premier quart du wti' siècle, et avoir
consacre le rétablissement Je la paix religieuse, si
profondément troublée, comme on sait, dans celte
région.
M. Aubrv offre aux Archives de la Commission lu
photographie que 11 secrétaire dépose sur le bureau.
M, L Président rappelle que, dans la contrée raisiné
du littoral, le grés fut généralement employé pour li
conslructiuii des églises (Bourg-Dun. Canv, etc.J W
même pour l'érection des calvaires. La dureté de là
matière ne l'ail que mieux ressortir l'habileté des sculp-
teurs, comme elle assurait il leurs œuvres une plus
longue résistance aux ravages du temps.
Plusieurs membres souhaiteraient que la vue du
calvaire de Beauvais figurât dans le Bulletin. L'abbc
Tougard répond que la gravure qui a paru dans la
lievue catholique pourra leur donner satisfaction.
Cartouche avec millésime. — M. Duveau présente
le beau dessin qui reproduit la date d'une maison de
la rue Malpalu (au n° 100). 11 est également jugé
digne d'être annexé au procès-verbal.
« Ce millésime, dit-il, est de 173?, sculpté en reliel
sur un cuir au milieu du poitrail de la façade de cette
maison. Au milieu du millésime se trouve un mono-
gramme de plusieurs lettres entrelacées symétrique-
ment. On distingue les lettres R. P. C.
aoo
* La maison, dont la façade a été remaniée et plâ-
trée, ne présente rien de remarquable; elle a trois
étages au-dessus du rez-de-chaussée avec deux fenêtres
à chaque étage.
» Au rez-de-chaussée, il y a à gauche une boutique
d'épicier avec une porte et une fenêtre; au milieu, le
poitrail est supporté par un poteau en bois; à droite,
une autre fenêtre de boutique, et ensuite la porte du
couloir d'entrée avec imposte grillée de trois barres de
1er.
> De chaque coié de la façade, et sur la hauteur des
irais étages, il y a des pierres en harpes figurées en
plaire ».
M. le Président, qui doit bïenmt partir pour la
Rouie, annonce une nouvelle séance vers le milieu du
mois prochain. On discute la convenance el les incon-
lénicms de fixer ordinairement les convocations au
vendredi. Apres quoi la séance est levée à trois heures
un quart.
SEANCE Dl" ifi Jl'ILLET 190S
Elle ouvre à deux heures vingt minutes, sous là
présidence de M. G. Le Breton, vice-président.
Membres présents : MM. G. de Beaurepaire, D«-
veau. Pelay, Rucl. Sarrazin, de la Serre et l'abbé
Tougard.
Se sont excusés : MM. Ch. de Beaurepaire, Mali-
corne. Minet. Vcrnier et de V'eslv.
Le procès-verbal de la dernière séance est adopte,
après un mot aimable de M. le Président.
Correspondance imprimée. — Elfe ne compte que
six pièces, savoir : Société archéologique de Ton-
raine : Mémoires, XLVI, 1007, sur le « Collège
de Saint-Martin-de-Tours », 3o7-i3a8; item, Bulle-
tin, 1907. 4; JfioS. 1 ; — Hulletin de la Soc. ai"
chéol. de Langres, n° 1 ;n; — Bull, de la Soc.de
Antiquaires de la Morinie, n° 2i5; — Programt*
du Congres international d'Histoire à Berlin, au
h' au 13 août 1 00X (en allemand) ;
Une circulaire de la Pomme, en date du i r cou-
rant, sollicite des adhésions aux mesures de protec-
tion étudiées pour le Mont-Saint-Michel. La Com-
mission ne saurait qu'appuyer par un vote unanime
les résolutions proposées. Tout en sauvegardant l'es-
tension de la terre-ferme et le libre accès à toute heure
qu'ont déjà obtenu les ponts ci chaussées, il importe
de maintenir à chaque marée l'investissement com-
plet du rocher, qui fait de temps immémorial le
charme de cet incomparable îlot.
Sot
Dés le j2 août. M. le Président s'est hâté d'infor-
mer le Secrétaire que les remparts du Mont-Saint-
Mtcbd viennent d'être classés par le Comité des
Monuments historiques et dépendent maintenant du
service de sa direction comme l'édifice même.
■ Désormais le Mont-Saint-Michel sera donc tout
à lait protégé, et qui que ce soit ne pourra toucher à
'es dépendances *.
La décision de l'Administration supérieure survient
ûa ne petit plus à propos. Nous louchons à l'un des
anniversaires séculaires de la fondation de l'abbaye ;
eue douzième centenaire sera marqué par plusieurs
Ictes auxquelles Pie X s'est intéressé, et qui attireront
un concours inusité de visiteurs.
Des travaux tout récents auraient révèle les subs-
Iroctîoni primitives.
U parole est donnée à M. de la Serre.
Srigneateville. Frise sculptée. — M. le curé de
l'tigneuseville, dît-il, a fait récemment dans son
^lite Une découverte intéressante. Le choeur de cette
est couvert d'un berceau en bots de forme ogi-
qui parait dater du svic siècle et s'appuie sur
une corniche qui était en plâtre et formait une forte
vnllie. M. le curé, soupçonnant que cette saillie ca-
chait quelque chose d'intéressant, rit enlever un mor-
-iu in ce plâtre et mit â découvert une portion de
corniche sn chêne mouluré sot
le commencement d'une Irise :
rhène et lori bien conservée,
plâtre sur toute la longueur ci
. ce qui représente env
Inppemcnr.
laquelle se montrait
ulptée. également on
1 ht alors enlever le
jr les deux côtés du
on ïb m. de déve-
3oi
La irise ainsi mise au jour présente des arabesque-'
élégantes, des sirènes ou femmes à queue de poisson,
des espèces de saltimbanques sonnant de l.i clocht ^
La frise est maintenant parfaitement neitoyét, »
gagée de tout élément étranger et présente la couleur
noirâtre du vieux chêne encore sain.
La découverte est digne d'attention, et je crois i|u l!
y a Heu de féliciter M. le curé de l'avoir faite; je lw
suis reconnaissant pour ma part de me l'avoir se
gnalée.
.
Antiquités diverses. — Ci-joint, poursuit notf"*'
confrère: 1" un croquis reproduisant une des (aceî*
du baptistère de Saint-Murtin-lc-Gaillard, lequel con-
siste en une cuve octogonale dont chaque l'ace pré-
sente un dessin différent;
2° Une vue extérieure de l'église de Uousseauvjllc.
Ld Commission examine ces bons dessins avec un
ïifiméréi. Elle demande à M. de la Serre de les re-
tire à la plume, ce qui permettra de les reproduire
Mis le Bulletin.
Duclair. — L'heureux résultai obtenu â Grigneu-
ville amène M. le Président à remarquer que les
ivaux de peinture exécutés dans l'église de Duclair
om compris dans un raie «nage l« ci
lèbrcs chapiteau* cl les colonnes monotiil;
coupable es; sans Joute (c décorateur, dont lu zèle y ■
trouva son compte, et M. Le Breton se persuade ]u il
suffira d'appeler sur ce point l'attention de M. le
doyen pour qu'un bon lessivage rende il ces précieuse
sculptures l'aspect primitif qui captive l'.inemiui] itfi
antiquaires.
Le secrétaire promet d'écrire ce qui a été (ail de* l<
lendemain , et il ajoute qu'il serait bien a souhait
qu'on fit b-cnéâcier d'un traitement semblable le beau
baptistère de l'ancienne église du Val-de-la-Htyc
aponé dans l'église neuve. Il y a environ un ûjoar'
Èele, ses bonnes sculptures durent subir cel an*
w jolivemem, auquel le clergé local resta complètemei'1
étranger.
A Duclair, M. le doyen est le premier à recoanaure
que la peinture aurait défiguré ses colonnes. Mai*
"elles doivent avoir été l'objet de quelque confusion,
car en ces derniers temps un de nos confrères a pu
les admirer à l'aise; que si elles doivent être soumises
à un lavage, M. le doyen hésiterait à l'entreprendre,
l'opération lui paraissant incombera la municipalité,
Quart de statire Sur truuvê à BellevUle-sitr-
Afer. — M. de Veslv, en excusant son absence, .1
envoyé la communication suivante :
« Depuis la découverte de monnaies gauloises, en
bronze, trouvées a Pariondcval 'commune de Belle-
ville-sur-Mer, et dont j'ai donné connaissance .1 la
Commission lors de sa dernière séance, j'ai poursuivi
mon enquête.
» J'ai été incité dans mes recherches par la ne-
3o5
quence de trouvailles de monnaies gauloises dans
l'oppidum dit Cité de Limes ou dans son voisinage.
C'est, en effet, un sujet 1res curieux à étudier que
celui des monnaies gauloises, trouvées éparses sur un
lieu déterminé. Il a motivé un chapitre spécial dans
l'ouvrage de M. A. Blanche! (i).
i J'ai reçu de M. Fournot, instituteur à Belleville,
un quart de statère trouvé par une femme de la com-
mune, en cueillant des herbes, dans les environs du
fameux oppidum.
« Cette monnaie est en or, avec alliage d'argent.
Elle pèse i gr. 585 et mesure o m. 012 de diamètre.
Elle porte à l'avers une Tète laurée regardant à
droite et reproduisant le type très déforme du statère
macédonien. Au R/ un cheval galopant à droile,
mais disloqué et ponant, sous le ventre, une rosace
formée par six petits points assemblés à Tcntour d'un
globule central. L'aurige se voit encore à gauche
dans la partie supérieure.
» M. Blanchet a donné une représentation de cette
monnaie, qu'il attribue aux Bellovacî, dans la lit; 67
de son ouvrage déjà cité (t. 1, page 221).
> Ainsi, en quelques semaines, on a pu constater
la découverte de monnaies des Coriosolites et des
Bellovaques sur le territoire de Belleville-surMer et à
quelques hectomètres de l'oppidum gaulois de Limes».
Douvrend. — Sur la prudente réserve qui doit
accueillir la plupart des informations archéologiques,
voici un nouvel exemple : « On disait qu'en cher-
chant du sable sur la colline qui domine le village
(1) Traité det Monnaies ganhites. — Chap. xxi, pp. 48J
?o6
au nord-est, on avait trouvé un dolmen. J'ai ex.^"
miné l'endroit avec soin, ajoutait, le 3o décembre*
M. Cahingt dans une lettre au secrétaire: mais J e
pense, jusqu'à preuve du contraire, que ce sont JeT*
blocs de grès naturel ».
Par leurs hachettes en silex et leurs galgals, 01J
pierres agglomérées, rappelle à ce propos M le Pré —
sident. les vastes tumuli ont souvent fait présumer"
l'existence de dolmens; et jl s'en est parfois rencontre
d'intéressants.
Antiquités vuisines de Rouen. — Au commen-
cement du xix* siècle, le peintre rouennais Houe],
qui demeurait alors à Paris, entreprit une tournée
archéologique par Beativais, Arras, Lille, Dun-
kerque, etc. De Rouen, qui fut sa dix-huitième sta-
tion, il écrivit : a J'ai fait quatre voyages naos tu
environs, au même endroit, ou j'ai trouvé des objets
si curieux, si extraordinaires, que je m'en suis occupé
exclusivement à tout ce qui m'environnait d'ailleurs.
■ J'ai trouve un temple de Cybéle très considé-
rable, à cinq lieues et demie de Rouen, qui m'a fort
occupé et qui m'occupera beaucoup encore, avant de
parvenir au moment d'en faire part au public ».
L'érudit Tamîzey de Larroquc, qui a publié cette
lettre il y a une vingtaine d'années (i), se demande
prudemment ; « Etait-ce bien un temple de Cybéle - »
Il présume que Houel n'a rien public a ce sujet,
Il est certain en tout cas que cette exploration n'a
laissé ici aucun souvenir. La notice biographique
(i) Une petite gerbe de billets inédits,
(Extniit du UulUtin du Bibliophile. ]
3o;
^crîie par Lecarpentier n'y fait pas la moindre allu-
sion, non plus que les Procès- Verbaux de la Com-
"lission. La question garde donc l'intérêt de la nou-
veauté.
Cène nouveauté s'explique d'autant moins que le
nom et les œuvres de Houel sont honora blcmenr con-
nus dans la Compagnie ; car non -seulement ses toiles
omeni le musée municipal, mais ses descendants ha-
bitent encore notre ville, et sa famille est alliée avec
N>1. Lïsch, et, par conséquent, avec notre confrère
-VI, Leibri. Dans les noies et dossiers qui s'y sont con-
servé*, peut-être aurait-on quelque chance de retrou-
ver le journal de cetie campagne archéologique de
vendémiaire an ix.
Quant à son parent Juste Houel, auteur des An-
nales des Cauchois, on rappelle qu'il eut le bonheur
de découvrir les deux bel les sculptures relatives à la
fondation du Palais-de-Justicc qui en décorent l'une
des salles.
L. Maurry. — Inscription commémorative. — A
plusieurs reprises, la Commission a rappeié que cet
habile typographe fut l'imprimeur ordinaire de Cor-
neille et qu'à ce titre il conviendrait qu'une inscrip-
tion perpétuât le souvenir de sa maison, récemment
démolie.
La suite de cette affaire nous était encore inconnue,
quand nos confrères MM. Le Verdier et Pelay ont
montré dans leurs ,-1 éditions à la Hibliogr aphte cor-
nélienne que nos désirs ont été satisfaits.
Il semble à propos pour les lecteurs du Bulletin de
réimprimer ici l'inscription gravée sur la plaque de
3o8
marbre qui orne la façade en pierre de la maison o° '
de la rue aux Juifs. La voici :
ici était l'atelier
DE
Laurent Maurry,
typographe rouennais
au xvii* siècle,
imprimeur de la plupaht
des œuvres
de Pierre Corneille.
Au lemps de Maurry, nous étions bien loin encore
du numérotage des maisons. Pour préciser l'empla-
cement de son domicile, cet >■ imprimeur ordinaire
de l'Archevêché « eut recours à une désignation (oui
à fait insuffisante aujourd'hui, supposé même qu'elle
soit encore exacte. Il se disait habiter ■ rue aux Juifs,
derrière la chapelle du Palais ».
Pour le passant du xxc siècle, notre plaque de
marbre devient ainsi un point de repère sur l'aména-
gement ancien du Palais, quand Corneille, à deux
pas de là, y siégeait à la Table de marbre.
Cette chapelle n'existe plus. De très modestes di-
mensions, elle avait été ajoutée à l'extrémité méridio-
nale du Palais, au profil de ces effets de pittoresque
dont nos pères se montraient si heureusement pro-
digues.
S'il est hors de doute, explique M. Pelay, que les
Maurry ont plusieurs fois changé de demeure, il
n'est pas moins assuré que les vieux bâtiments, aux-
quels a succédé l'immeuble actuel du n° 5i, ont
servi pendant une centaine d'années à loger un maté-
riel d'imprimerie. Cela se prouve par les publications
s prédécesseurs Hostïngue et Jamet Loys.
de leurs
Les constructions dernièrement abattues étaient
J'un uspect insignifiant surtout au rez-de-chaussée ;
Je irop nombreux remaniements n'en n'avaient pas
même respecté la porte cintrée. Les étages supérieurs
rappelaient mieux, comme cela s'est retrouvé à la
maisuu natale de Corneille, la main des âges amé-
"eurs.
MM. Pelay et Sarrazin relèvent diverses particula-
rités archiiectoniqucs qui recommandent ici à l'alten-
lion des antiquaires tous les vestiges du vieux Rouen
dans un de ses quartiers primitifs qui possédait
l'Hôtcl-Je-Ville, Notre-Dame-de-la- Ronde, le Clos
■in Juifs et leur synagogue, des caves à trois
é toges, etc.
t'pitaphe rimée. — Vers le bas de la net" méridio-
nale de l'église de Notre-Dame-de-Bonsecours est en-
castré, au milieu des ex-voto, un petit marbre noir â
peu près de leur dimension (o,33 < 33j, que les ran-
gées de chaises ne laissent pas assez remarquer. Voici
ce qu'y a lu le secrétaire :
CV OIST MAISTHK PaVL
L'Allekant,
cvré discret, hvmhlr et sçavant
qui, kavory des destinées
govvekva par cinqvante années
[.a paroisse de ce sainct i.1ev
en i.'amovb et crainte de Diev.
vous donc, ô sacrée Marie
qv'il A DÉVOTEMENT servie
IVSOVKS A LA PIN DE SES IOVKS
PMESTEZ LVI VOSTRK BON SECOVMS.
l'intention dv deffvnt Pater, Ave
et De l'njfvndia — i63z.
3 ia
Cartouche sur le poitrail eu bots de la nui-
son n" ton de la rue Molière. — Ce cartouche dt
l'orme rectangulaire s'étendant en long, dit M. Ed.
Duveau, fait saillie sur les moulures du poitrail, ei
l'ornement qui y ligure représente deux palmes VU
graines entre les feuilles. Ces deux branches sont croi-
sées et nouées par un ruban dont les deux extrémités
se développent de chaque côté en de gracieuses ondu-
lations.
Le poiirail est orné de plusieurs corps de moulures
avec denticules au milieu.
Cet élégant cartouche est de l'époque de Louis XIV.
La façade de la maison est plâtrée et n'a rien de re-
marquable. Elle a été remaniée postérieurement à sa
construction. La porte cochère est au milieu; à
gauche, la porte d'un café et une large fenêtre; à droite
aussi, une large fenêtre, et à la suite une autre porte
cochère moderne.
Au premier étage, il y a quatre fenêtres, deux de
chaque côté. Au milieu, uu-dessus de la porie princi-
pale, il n'y a pas de fenêtre.
Le second et dernier étage est semblable au premier.
La rue Molière a reçu ce nom au six" siècle. Autre-
fois, au \[ii= siècle, elle portait le nom de rue Notre-
Dame. Ce nom se rapporte à l'île entre Robcc et Au-
bette qui s'appelait île Notre-Dame; elle est men-
tionnée comme telle jusqu'aux xv* et xvi( siècles. Un
acte de i-|"4 lui donne celui de rue de * Lessay-
Notre-Dame », probablement l'aitre Notre-Dame,
désignation qui était donnée aussi à Paître Saint-
Maclou, près duquel cette rue arrive dans la rue
Martainville.
Cette rue avait été aussi appelée rue du Penteur.
Plusieurs actes de 1491 à 1495 citent « la rue Notre-
Dame, anciennement nommée la rue du Penteur ».
En 1*148, les religieuses de la Congrégation de
Notre-Dame vinrent habiter une maison dans cette
rue, qui prit alors le nom de rue des Filles-Notre-
Dame.
En 1716. elle est inscrite dans le Flambeau astro-
nomique sous le nom de la rue des Arpents, mais
seulement dans la partie entre la porte Guillaume-
Lion et la rue de la G rosse -Bouteille: le reste conser-
vait le nom de rue Notre-Dame.
C'est seulement en 1795 que le nom ■ des Arpents »
prévalut pour la rue dans toute sa longueur.
Sons la Révolution, elle porta pendant un an le
nom de Guillaume-Tell. [Dict. des Rues et Places
Je Rouen, par Nicéias Periaux, 1870. |
A la suile de cette communication, on rappelle que
celle rue ne possède plus l'inscription placée sur la
maison où naquit le général F leur us Du vivier. Cette
»'♦
SÉANCE UL" .9 OCTOBRE 1908
Elle ouvre à deux heures vingt, sous la préside txt
Je M. G. Le Breton, vice-président.
Etaient présents : MM. G Je Beaurepaire. DegçJa-
Drooci, Du veau, Garreta, Minei, Ruel, de
Vesly et l'abbé Toogard.
Se sont creusés : MM. P. Baudry, Coutan, P. Le
Verdïer, Malicome, Pelay, Vallée ei Vernier.
Mort de M. Ck. de Beaurepaire. — M . le Président
se 1ère et déplore que depuis la dernière séance la
perte de notre si distingué président M. Ch. àt
Beaurepaire ait causé dans nos rangs un vide irré-
parable. L'éloge du défunt est dans toutes les bouches,
comme son souvenir demeure gravé dans tous les
cœurs. En présence d'un tel deuil, M. G. Le Breton
lève la séance.
La Commission s'associe à un hommage si mérité,
et après un instant de silence l'ordre du jour est repris.
Le procès-verbal de la séance précédente est adopté
sans observation.
Correspondance imprimée. — Y sont énumérés :
Bulletin hisl et phsloL du Comité, 1907, 1 et 2, un
fasc; — Bull, de la Société académique de Laon,
XXXII, 2; 1908; — Bull, de la Soc... de Semur,
XXXV, r 906-7; — Bull, de la Soc. des Antiquaires
de Picardie, 1908; — Bull, de la Soc... de G and.
3.5
XV!, 8; — Bull, et Mémoires des Antiquaires de
France, LXVII, 1908; — Mém. de la Sac... de
Chalon-sur-Saône 1 X, a; 1908; — Mém. de la
Soc... d'Emul. d'Abbeville, XXII, 1908; — Com-
mission des Antiquités et des Arts de S.-et-Oise,
XXVIII, 1008; — Bulletin franc, de la Soc. inter-
nat, de Musique [ancien * Mercure musical »);
août 1908.
Trois hommages d'auteur : La Maladrerie de
Janval, par Coquelle, 1908; — L'Abbaye de S.-
Amand, par Ed. Delabarre; Rouen, 1908; extrait;
— Essai sur la Serrurerie..., par Ch. Loquet et
Ed. Duveau; Rouen, 1008; in-8°-
Correspondance manuscrite. — L'excuse de
M. Vallée est suivie de ces lignes : « Le temps me
manque pour établir une note sur la mise au jour que
j'ai pu faire de sépultures gallo-romaines à lîaons-le-
Comtc. Je compte d'ailleurs poursuivre les fouilles *.
Les excuses de M. P. Le Verdier comportent une
véritable taure écrite avant-hier à Belmesnil, dont
M. le Président donne lecture.
MM. Garreta et Dctdatigny posent une question
préalable. Ils contestent que notre confrère ait |e
droii de réclamer l'insertion au Bulletin. Il n'y a
rien de tel au procès-verbal, et l'insertion provoque-
rait des nores contradictoires qui éterniseraient inu-
tilement le débat.
On observe que. sans jamais avoir été officielle-
ment saisie de la question, la Commission s'en est
occupée au commencement de 1907. Diverses autres
observations sont échangées. M. le Président croit les
En en écartant l'insertion au proeês-
is bornerons donc à y publier la mo-
I
i
tioo de M. Le Verdier « tendant à « que la Commis-
tâoa déclinât toute responsabilité dans la décision
prise du transfert du musée des Antiquités dans
l'Archevêché ■.
Bulletin. — Les séances de fan dernier n'ont pu
paraître i notre date habituelle par suite d'un encom-
brement de travaux j l'imprimerie. Aujourd'hui en-
fin, le Bulletin qui forme la seconde livraison du
tome XIV est mis en distribution.
Intéressantes sculptures. — M. de Vesly signale
Jeux épaves archéologiques traitées aujourd'hui
comme pièces de rebut et menacées d'une destruc-
tion, sinon d'une soustraction prochaine.
Relativement a une pierre d'obit reconnue dans 1e
cimetière de Saînt-André-sur-Cailly et contre un de*
piliers de l'église. M. de Vesly expose que, dès Ie
it août, il avait écrita M. le Préfet pour lut demande*-
d'inviter M. le Maire de Saint-André-sur-Cailly à
faire placer et sceller, i l'intérieur de l'église, la pierre
en question, qui mesure environ o" 5o sur o" 40. — "
Elle porte gravée, en caractères gothiques, l'inscrip-
tion suivante :
Cy gist le corps de Jehan
dandebourg q. dieu absole
Lorsqu'il vivait trésorier de
Xre dame leql trépassa le ven
dredi dernier jo' de febvrier mil
V* XXXVII, prie{ dieu pour luy
(Dessin du gisant).
Dans la tournée qu'il a faite avec MM. Cornu et
Lefebvre, pour le classement du mobilier des églises,
M. deVesly a trouvé, appuyée contre un des contre-
loris extérieurs de l'église de Saint-Gilles-de-Cretot,
une staiue de la Vierge. Cette image de pierre et de
grandeur naturelle appartient aux premières années
du atvi< siècle et est d'un très beau style.
Lapante inférieure des jambes est séparée des pieds;
maïs les fragments ont été réunis par M. l'abbé Le-
l0Li«ey, curé de Saint- Aubin, dont Saint-Gilles est
aar»«e. Il serait urgent néanmoins que cette statue
'ul remise dans l'église, car les gamins en ont fait une
"t»leet leurs pierres ont mutilé la face de la Vierge.
■A. l'égard de la pierre sculptée de Saint-André,
M - Deglatigny pense qu'il suffira d'écrire au maire
S^e le musée départemental serait heureux de la
recueil]ir, pour que la municipalité en lasse volon-
té rs l'abandon.
M. le Président déplore l'indifférence trop com-
mune que notre public professe pour ces débris du
passé ei il lui oppose le respect dont l'Allemagne en-
toure les moindres vestiges des âges disparus. 11 serait
«*ri à propos que notre système général d'éducation
ouvrit les yeux des jeunes générations sur les motifs
nombreux ei attachants qui recommandent l'étude et
la conservation de toutes les œuvres d'art si peu im-
porta mes qu'elles soient.
Théâtre romain de Liltebonne. Fouille. — Depuis
le il septembre dernier, des travaux de terrasse-
ments sont entrepris sur l'emplacement de l'immeuble
Couette pour dégager l'entrée, vers l'ouest, de l'an-
tique édifice et construire un mur de clôture.
Ainsi que la Commission pourra s'en rendre compte
1
3t8
par le plan que je fais passer sous ses yeux, dit M. Je
Vesly, les i m meu blés Coueile étaient en panie mitoyens
ou plutôi élevés sur les ruines du vieux théâtre. Aussi,
je me suis concerté avec M. l.efun, ■rChiteCM en chef
du dépariement, pour faire profiler l'archéotoiiio dw
travaux exécuiés.
Je ne peux aujourd'hui qu'exposer les premières dé- —
couvertes faites; mais lorsque les fouilles seront ter
minées, je les résumerai avec le concours des util <IIM ;
tenus par le gardien Guyot.
Dans le premier niveau, des ossements humains on ' «-
été trouvés en grand nombre; car cet emplacement—»
avait été le cimetière de l'hôpital de Lillebonne. Le-^^
fragments de colonnes, débris de moulures, etc., s.^s
sont montrés à i a jo environ au-dessous du nivc3 *z^.i
de la cour Couette.
En général, ils ne présentent que psu d'intérêt, -ét
puisque des éléments plus complets sou; déjà conni u.<
et entrés depuis longtemps au musée d'Antiquité^.*,
Cependant je veux signaler un morceau de pierre vwv
lequel sont gravés les lettres S et F? dont le creux est
rempli d'une couleur rouge.
Les traces du violent incendie qui n détruit Je
théâtre de Lillebonne se voient sur les murailles Je
tuf. On peut constater que la couche de ceudies ei de
charbons mesure jusqu'à o ™ 14 d'épaisseur. C'est au
milieu de ces débris du feu que les ouvriers on: trouvé
de nombreuses monnaies de bronze. L'action chi-
mique qu'elles ont subie pendant de longs siècles les a
profondément oxydées, et il est fort difficile de recon-
naître les effigies des Césars et de lire les devises des
revers. Cependant j'ai pu reconnaître un G. B. de
Trajan percé pour être suspendu à un collier ou servir
3.Q
d'«mulette; plusieurs grands bronzes des Antonins et
des deux Fausiine ont étélus. ainsi qu'undenier d'ar-
gent, d'Alexandre Sévère, ikp. aluxander pivs*vg. —
R/. iovi PROPvGVATOFi |23i ap. J.-C).
L'airain a été employé au revêtement des moulures
des colonnes, et des ornements du même métal ayant
servi a la décoration d'un colTrel ont été recueillis,
ainsi qu'une petite aigle aux ailes éployées.
Les débris de métaux, clous et crampons en fer,
scellements en plomb, etc . se comptent par kilo-
grammes.
Les épingles en os sont également nombreuses.
La poterie noire ou rouge est représentée par de
nombreux débris, mais jusqu'à présent aucun sigle de
potier n'a été reconnu. Le verre irisé provenant de
débris de fioles est recueilli avec soin dans l'espoir de
pouvoir reconstituer un de ces vases précieux, etc.
Enfin, un fer de flèche a été trouvé, ainsi qu'une pe-
tite meule en poudingue comme en comportait l'é-
quipement des légionnaires. Ce sont les seuls vestiges
d'objets militaires rencontrés jusqu'à ce jour.
Découverte d'une ancora à Lillsàomie. — Au
printemps dernier, expose encore M. de Veslv, des
travaux furent exécutés sous la direction de M. Saliut,
architecte a Rouen, pour la construction d'un entre-
pôt, rue Pasteur, à LilJebonne.
Les ouvrier» employés aux terrassements décou-
vrirent, à o™4o en contrebas du niveau du sol de la
prairie et à 2m8o de celui de la chaussée de la rue
Pasteur, des substructions gallo-romaines et les piliers
d 'un hypocauste. Des débris de poteries noires et
grises, des fragments de Samos, l'anse d'une grande
amphore, furent trouvés dans les fouilles, ainsi cj *-*
des monnaies de bronze, mais trop frustes pour po**
voir être lues.
Cependant la découverte la plus intéressante ftJ
celle d'une petite ancre manne ou ancora, recueil!*
par M. Brognard ( 1 1, pharmacien à Lillebonne, dar*
lesol marécageux et au milieu de grosses pierres J
Hbages.
Cet instrument est en fer plat de o^ois d'épaisseur *■"
Il présente la forme d'un croissant de oai20 de corde^^
et de o™ 040 dans sa plus grande largeur. La tige ou
verge de l'ancre mesure om i-p de longueur et un mor-
ceau de fer prismatique s'élève au centre du croissant
pour recevoir l'anneau destiné au filin de l'orin. On
remarque que la tige n'est ni traversée par le jas ni
munie de l'organeau d'attache de Vancorale.
D'ailleurs le croquis ci-joint (voir fig. 1) fera mieux
comprendre l'appareil que la plus longue description.
Il suffira d'ajouter que le poids de l'objet ne dépasse
pas 760 grammes.
Les petites dimensions de l'ancre de Lillebonne,
son faible poids, l'absence du point d'attache de l'en-
corale, etc., donnent un faisceau de témoignages pour
reconnaître que l'instrument n'était pas destiné à
servir. En admettant même que l'ancre ait pu êire
employée, c'est à peine si son échantillon lui eût per-
mis de maintenir en place le plus léger esquif.
Le milieu gallo-romain dans lequel l'ancre de
ii) C'est grâce a la conimumcaiiun qu'a bien voulu m'en
Taire M. Brognard qui; j'ai pu décrire l'ancora et rédiger celle
note. Je veui le remercier ici .iu bienveillant intérêt qu'il porte
i la science archéologique. — L. de V.
AV:*E DE LI^LE30N\£
A>»C$£ tC 3K>'."£>
\ i
' tig. r.~ i
ng. n* 2
3&i
Lillebonne a été trouvée ei les considérations que je
viens d'exposer m'ont amené i\ proposer pour cet objet
une destination votive ou symbolique.
Les écrivains anciens ne sont pas d'accord sur l'in-
vention de l'ancora qui date de la plus haute anti-
quité. Quelle que soit la forme donnée à l'ancre, il
est certain que dés que l'homme se confia à la mer, il
chercha à assurer la stabilité et la fixité de l'embarca-
tion qui le portait. Les vases peints montrent des
ancres manrcuvrées par des matelots ou suspendues
i l'aplustre des navires, — Les monnaies de plusieurs
peuplades des îles de l'archipel grec ou de la pénin-
sule italique portent au revers la figure de l'ancora,
symbole de l'hospitalité de leurs rivages et de la sé-
curité de leurs ports.
Cependant l'ancre est par-dessus tout un emblème
religieux. C'est le symbole de l'Espérance qu'on
trouve représenté sur les tombeaux des catacombes,
sur les bagues et les bijoux des premiers chrétiens [i],
A ce propos, je crois devoir rappeler la découverte
qui eut lieu à Rouen dans les premiers jours de mai
de l'année 1 863 (î). On exécutait, à cette époque, des
travaux à l'angle des rues Grand-Poni et aux Ours.
Les ouvriers terrassiers trouvèrent en bordure de l'an-
cienne voie romaine et non loin du carrefour sacré
une petite anora de plomb. Elle était déposée à la
tète d'un des nombreux squelettes [3] qui furent ren-
contrés en cet endroit.
1 1 1 DirembciR ci Snglio. — Dict. de» Antiquité*. Art
pp. t46-6?<
m J.-M. Thaurin.— Noto manuscrite.
(3) Celte ancre est cnlrte au mun£« .te» Antiquités .
L'ancre avait été placée là
intention.
fit doute pour personne, car ses petites dimensions
longueur o"1 rôo, largeur des bras o">o6o), son faible
poids ok. >35 grammes, sa décoration par de peiiis
cercles et la fragilité des anneaux obtenus par la tor-
sion d'un simple ril de plomb incapable de résister â
la moindre traction, tout concourait à prouver que
l'ait cor a de Rouen était un objet svmbolique. (Voir
«g- *■)
.le me suis donc cru autorisé à faire un rapproche-
ment entre les ancres de Lillebonne et de Rouen et à
appeler l'attention du Comité sur ces découvertes et
les déductions qu'on en peut tirer.
Bas-relief du couronnement de ta Vierge, rue
\fartainvitle, à Rouen. — M. de Vesly fait la com-
munication suivante : dans un article paru dans le
Journal de Rouen ln° du 22 septembre dernier],
notre collègue, M. Georges Dubosc, appelait l'atten-
tion publique sur la démolition de vieilles maisons de
la rue Mariai nville. Il signalait notamment le bas-
relief encastré dans la façade de la maison portant le
n° 147; fac.ade en briques, de construction relative-
ment moderne, mais édifiée au-devant d'un trèi
ancien immeuble rescindé pour les besoins de l'ali-
gnement.
Noire érudit collègue faisait également remarquer
que le vieux logis s'élevait au carrefour jadis formé
par les rues du Ruissel, de la Chèvre et Martainville.
Carrefour appelé Le Ponehel jusqu'au xvn" siècle et
avec la collection Thaurin. Elle c»i Intente mm» le n- 1681 m.
registre Je* Dnns. — Avec celte irOUVallc, 011 rccueillii un <",. B.
lU Vostiimc, trop fruslc pour cire bien lu. — L. V.
qui avait remplacé l'ancienne porte désignée sous le
un de « Porte du Pom-Honfroy n ei citée dès
J'ai acquis des frères Caillouel, pour le musée
d'Antiquités, le petit bas-relief (qui mesure à l'inté-
rieur d'un cadre moderne om3o sur oni4?j. Il repré-
sente le Couronnement Je la Vierge. C'est un albâtre
comme en produisit en grand nombre le xv siècle.
Cependant celui-ci, quoique présentant des fautes de
proportions, notamment pour les mains et pieds des
i J'turnal de Rouen
à
324
personnages ei certains caractères identiques aux al-
bâtres d'origine anglaise !r|, en diffère sensiblement
par le caractère et le modelé des ligures.
Le visage de la Vierge est d'une réelle beauté
naïvement exprimée. La robe, quoique collante, en-
veloppe la poitrine dans de chastes contours. Le man-
teau tombant des épaules, en deux larges plis symé-
triques, recouvre les jambes et donne à cette figure
un ensemble harmonieux.
Deux personnages placés latéralement sur de fines
colonnettes, qui forment scabellum, leur permettent
de soutenir, en hauteur, la couronne à déposer sur la
tète de Marie. Un troisième personnage, plus petit
que les autres, occupe la partie élevée de la composi-
tion et complète la triade. Tous portent des couronnes
royales et la facture des visages et des barbes est re-
marquable. Un seul personnage, celui de gauche,
avait la tête ornée du nimbe, cet emblème de la béa-
titude céleste. Le même ornement accompagnait-il les
autres figures ? Cela est fort probable. Cependant le
bas-relief ayant été très mutilé, réparé et encastré avec
talent, il est vrai, dans une niche de pierre, il est
difficile de pouvoir être affirmant". Ce qui peut être
constaté, ce sont les traces de dorure et de polychro-
mie apparues après le lessivage.
Quant à l'origine du motif sculptural, elle me pa-
rait fort incertaine. L'albâtre dans lequel il a été
taillé et le style des figures le font classer dans l'art du
xv1 siècle. Il ne peut donc avoir appartenu à la porte
II) Vuir musée îles Antiquités, galerie Cochet, n" i
ioUci autre» bat-reliefs provenant de nJHblei n1"
(Catalogue (875).
325
i celle du Pont-
Al Kobee datant du xt= sièi
Honfroy disparue au xiv...
D'où qu'il provienne, le bas-relief du Couronne-
ment de la Vierge, recueilli rue Martainville, est un
HUoignage de la dévotion de nos Pères a la vierge
Mute et un repère pour la topographie de notre
vieille cité.
Après la lecture de M.deVesly, M. le Président croit
bjnde faire remarquer que la désignation ■ d'albâtres
ingbli », sous laquelle on classe les petits bas-reliefs
tu xv siècle, n'est peut-être pas exacte. On a taillé de
^"«albâtres en France et notamment à Lagny, pen-
wnt b période de la Renaissance. Par conséquent,
w bas-reliefs sortis de cet atelier sont bien des œuvres
M. de Vesly ne conteste pas l'opinion de M. I.e
Breton; il fait simplement remarquer que les bas-
ftutfi en albâtre, de style anglais, sont nombreux
''jus k musée d'Antiquités et proviennent tous de
stables du %V siècle et notamment d'églises de l'ar-
'oiidissement de Dieppe.
l'pttaphe de Christophe Vanchetle, bourgeois Je
Rouen. — J'ai acquis de M. Gouv, marchand d'an-
tiquités, une plaque de marbre noir, mesurant o"' 8u
.le hauteur et o"1 55 de largeur, que les amateurs ont
pu voir pendant plusieurs années dans ses magasins.
Cène table de marbre porte l'inscription suivante,
gravée en beaux caractères antiques :
I
D. O. M.
' BIST HONORABLE HOMME
CHKISTOPIILE vAMCBtLU
lO-BOVXOSOIl DE HOVEN
ANCIEN TKÉSOR1EN DI CETTE
PAROIS» L.EQVRL i IOMH. uv.w
IMÏSES MESSES A PEItl'ÉTVlT É
CHAQVE SEMAINE A HVICT
KEVRES DE MATIN l.'VNE LE lEVUV
ET i.'.lïillL' I.E SAMEDI M !■:<
DEVX OB1TS l'VN 1.6 IOVU 1<E
SOH UBCEDZ (Sic) QVl FUT I.E !■_)
DÉCEMBRE t « « 5 S L'AUTRE Lft IÔ
i633 iovr r>v le, k^
CATHERINE liRoWKL SA
Des recherches laites dans les tables et aux archiva
départementales. G. "241, il résulte que Christophe
Vanchellc ou Vanchelle fut trésorier à Saint-NkaÎK
de Rouen, pour le compte commençant à Pâques
(2 1 avril) de l'année 1 63 1 .
Le registre contient, outre la signature de Chris-
tophe Vanchelle, celle de plusieurs de ses parents et
notamment des Grouvel, ce qui indique la résidence
sur la paroisse Saint-Nicaise de la famille des deux
époux.
M. Duveau offre aux Archives de la Commission
deux excellents dessins joints à une photographie, il
les commente pour le Bulletin dans la note que voici
I
Cne ancienne fontaine couverte du quartier
Saùit-Filleul. — Sans doute peu de personnes ont
'«marqué en passant par la rue Musiel I autrefois rue
du Colombien dans un jardin maraîcher, au sud de
cette rue et tout près du treillage de chemin defer qui
clôt la propriété, une ancienne voûte en pierre de
taille avec faîte en arête taillée à même la clef. Cet
édicule enfoncé dans la terre et en partie couvert de
verdure n'attire pas l'attention.
Cependant cette petite construction est assez inté-
ressante. C'est une fontaine couverte qui date des
premières années du xvi* siècle, spécimen assez rare
;t peut-être le seul qui existe à Rouen.
Pour la voir de face, il faut pénétrer dans la ferme.
\lmr Dejaubrîs, l'aimable jardinière qui l'exploite,
ne tait aucune difficulté pour autoriser les amateur*
A Caire cuite petite visite.
Cette fontaine couverte se compose d'un réservoir
en pierres de taille de t m 63 sur i m 70 de vide inté-
rieur, ei 1*21 de profondeur, enfoncé dans le sol
d'environ 70 centimètres.
Elle est couveric par une voûte en plein cintre
également en pierres de taille et fermée au nord et au
sud par des tympans construits dans le même genr:'
Sur le devant, au sud, il existe une ouverture rec-
tangulaire de om 64 de largeur et o"1 $2 de hauteur
avec une feuillure extérieure de 5o m/a surfio"/".
Le seuil de cetie baie est formé par une grande
dalle verticale de 22 centimètres d'épaisseur qui, sur
le devant, ne dépasse pas le fond de la feuillure de la
baie.
L'eau se tient à 3o centimètres, en conire-bas du
3ïQ
«uil, ei un peu plus bas il existe un myau en plomb
qui iraverse la pierre du seuil et sert Je trop-plein.
Une porte moderne en tôle, mais en mauvais état,
remplace l'ancienne porte qui a disparu.
Les claveaux de la voûte ont 34 à 35 centimètres
d'épaisseur. Ceux des pignons ont une saillie ù profil
carre de 60 ■/"* sur iî5 m/ln de hauteur qui forme
couronnement.
Le contour extérieur de la voûte est un plein cintre
ponant au sommet une saillie formée par deux gorges,
et sur les deux côtés se terminant à la hauteur du seuil
par une doucine, ce qui donne à l'ensemble l'aspect
le ogive.
Au milieu de la clef, et au-dessous du couronne-
1 voit un rectangle en saillie de 1 3 5 m/" de
■ngueur sur 60 ">/" de hauteur qui portait probable-
autrefois un millésime ou une inscription dont
il ne reste plus aucune trace.
Cette fontaine est alimentée par la vasque qui se
trouve dans un jardin de l'impasse Saint-Filleul (au
nord delà rue Mustel) qui, elle-même, reçoit son eau
de la source Saint-Filleul.
Il est à supposer que cette fontaine a dû être cons-
truite à l'époque où la ville de Kouen captait les
sources de Saint-Filleul (i5io), pour un propriétaire
qui avait droit à une certaine quantité d'eau de la
source en question.
La propriété porte le n° 3 1 et appartient à M. Jules
Hardy, à Paris.
Description de l'écusson qui surmonte ièpitaphe
de Cailij' [Bull. t. XIV, p. a35), par M. Garreia :
Ecartelé : au t". d'azur à trois fleurs de lis d'or.
■
qui est do Bourbon ; au 2. d'or à la bande de gueules
chargée de trois alertons d'argent dans le sens de la
bande, qui est de Lorraine; au 3, de gueules a la
croix d'argent, qui est de Savoie; au 4, de gueules,
au lion passant d'argent, à la bordure de gueules se-
mée de fleurs de lis d'or, qui est de Saint-Didier, et,
'urletout. paie d'or et d'azur de six pièces, au chef
bégueules charge de trois merlettes d'or [remplaçant
'ci les trois hydres d'or[i], qui est de Joyeuse.
Derrière l'écu, posé sur un manteau d'hermines, se
voient une crosse et une épée mises en sautoir; il est
^rnrné d'une couronne ducaje avec cimier, lion ailé
ei lampassé d'or tenant de la patte senestre une épée
d argent derrière un livre ouvert du même, qui est
■onise.
Thomas de Joyeuse, né le 2 mai 1725, fut d'abord
Cttevalier de Malte, puis abbé de Saint-Symphorien
^e Metz. Il était fils puîné de Jean-Gédéon- André,
^'gneur de Joyeuse, Chouvoy, comte de Grandpré, et
de Antoinette de Villera, fille de Nicolas de V., sei-
Sïïeur de Rousseville et Famechon, et de Marguerite
dU Fresnedu Cange.
M. Deglatigny fait circuler trois plans des plus in-
'éressants pour l'histoire et l'archéologie locales. Ils
•ont dus à M. de Vesly fils. Ce sont le camp de Mor-
^ne a Incheville, puis le fa nu m et le camp décou-
vris dans la forêt de la Londe, prés de Moulineaux.
Revenant sur ce qui vient d'être dit, M, de Vesly a
(1) M. Gâfieu attribue cette subititution arbitraire ;i une
finttitlc inlércuje du graveur pour simplifier son travail. M
en itfrialc un «utre exemple. Ittote du Secrétaire .)
33s
pris, à l'égard de Lillebonne, des mesures pour que
les découvertes d'importance majeure qui pourraient
s'y produire fussent réservées au musée départemental.
La question des collections locales est de i
discutée, et, malgré tout l'intérêt qui s'attache à leur
création, leurs conditions de sécurité sont encore trop
précaires pour qu'ils puissent être présentemem
courages.
A quatre heures moins le quart, la séance e
levée.
SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE 1908
Elle ouvre a deux heures un quart, sous la prési-
dence de M. G. Le Breton, vice-président.
Sont présents : MM. de Beaurepaire, Deglatigny,
Duvcau, Lefort, Pelay, Ruel, Sarrazm, Vernier, de
Vesly et l'abbé Tougard.
Sesont excusés : MM- P. Baudry, P. Le Verdier,
Malicorneet Milet.
Le procés-verbal de la dernière séance est adopté
sans observation, mais après que M. le Président a
fait voterdesremercicmcntsà MM. Duveau et Loquet
pour leur beau volume.
Correspondance imprimée. — En voici la compo-
sition : Bulletin archèol. du Comité, 1908, t" livr. ;
— Bull. hist. et philo!., idem, [907, 3 et 4, une
livr.; — Bull, de la Soc... de Sens, XXII l; —Bull.
^e la Soc... de Tarn-et-Garonne, XXXV, compl.,
'907; — Bull, de la Soc... de i Orléanais, iqi; —
Hull. de la Soc... de l'Orne, XXVII ; - Bull, de la
Soc... Dunoise, [55; — Bull, de la Snc. des Anti-
l^oires de Picardie, 1 908, 2 et 3 ; — Bull, de la
sOc... de Gand, XVI, 9-10; — La Tour de la
P**cel!et par E. Delabarre. 1908; hommage d'au-
ieu,r; _ cinq fasdc. du Smithsonian Report de
1906.
Correspondance manuscrite. -
délibération de la Commission d.
le maintien dans son
En réponse à la
idant, le 2i> mai,
actuel de la Tour Saint-
Romain dans ses étages inférieurs, M. le Préfet a. le
17 novembre, iransmîs a M. le Président la lettre
qu'on va lire :
■ Paria, le |3 novembre 1908.
> Le Sous-Secrétaire d'Etat des Beaux-Arts
à Monsieur le Préfet de la Seine- Inférieure.
» Vous m'avez transmis, en me la signalant, copie
d'une délibération par laquelle la Commission dépar-
tementale des Antiquités de la Seine-Inférieure solli-
cite le maintien dans son état aauel de la parût
inférieure de la Tour Saint-Romain à la Cathédrale
de Rouen.
» J'ai l'honneur de vous faire savoir que la Com-
mission des Monuments historiques, consultée à ce
sujet, a émis l'avis, dans sa séance du 6 novembre
courant, qu'il y avait lieu de conduire les travaux de
ladite Tour, en ayant soin de respecter les construc-
tions visées par la délibération précitée.
» J'ai donné, en conséquence, les instruciions
nécessaires à cet effet a M. Chaîne, architecte de la
Cathédrale, et je vous prie d'aviser la Commission
des Antiquités de la Seine-Inférieure qu'il ne sera
porté aucune atteinte au* maison nettes auxquelles elle
s'intéresse.
■> Signé : Dujardik-Bkavmktz ».
20 M, Le Breton avait exposé à M. le Préfet qu'il y
aurait une grande convenance à élever légèrement les
fonds afférents à la publication du bulletin de la Com-
mission. Le4 novembre, M. le Préfet l'a informé que
le Conseil général, sur sa proposition, a augmenté de
s le crédit affecté à cette destination, en vue
de permettre la reproduction des pièces archéologiques
d'un véritable intérêt .
3° Saint- Andre-sur-Cailly. — La Commission
pouvait espérer aujourd'hui connaître le succès de
sa délibération, au sujet des intéressantes épaves
signalées dans cette commune. Mais M. deVesly, qui
en a été pressenii, n'a reçu aucune nouvelle. Heureu-
sement le curé. M, l'abbé Jeanne, a fourni le i 5 dé-
cembre cette note : » La pierre en question a été
scellée, il y a un mois, dans l'intérieur de l'église ».
C'est, une fois de plus, le meilleur résultai : la conser-
vai ion sur place.
4U Pierre des Emmurées. — Notre vénérable doyen
d'âge, M. P. Baudry signale de nouveau son aèle
archéologique par la communication suivante :
- Il y a longtemps, avant 1848 je pense, j'avais
remarqué dans les ruines de l'ancienne église des
Emmurées une pierre tombale gravée, de peut-être un
mètre de hauteur, portant les détails suivants :
« Dans la partie supérieure, J.-C. 'sur la croix
accompagne de deux anges qui recueillent le sang de
ses plaies. Plus bas, d'un côté saint Pierre et la
Sainte-Vierge, de l'autre saint Jean probablement et
saint Michel. Six religieuses à genoux semblent pro-
noncer les paroles inscrites sur deux phylactères :
Qui pro me sic dignatu.
i veniam peccati.
Pie Jesu,
> pfti, Ne denegei
lapsus.
» Meos michi tu cundona
• Inscription : S. J. Omont
pro 1
cifixus,
S. M. Durant, S. M.
> Ango, S. J. Ango, S. S. Ango. — Cv-devant gisi
ii honourable, discrète ut dévote religieuse, seur Rer— —
» rennelle Ango, laquelle a étéprieus(e de ce m)o
» lérc par l'espasse de xvm ans, et trespassa I. . .nbre
» lan (de) grâce mil CCGCHII**... «.
» Au moment d'une des démolitions dont le cou-
vent des Emmurées fut l'objet, cette pierre fut portée
rue Chasseliévre, 54, chez M. Louis Leclerc, qui
réunissait dans son jardin beaucoup de pierres sculp-
tées ou épigraphiques, et qui mourut le to no-
vembre 1884.
s Cette pierre, que j'y ai vue, était encastrée dans
le mur du jardin à droite quand on regardait la
maison.
* Elle était et serait encore digne de figurer au
Musée des Antiquités, prés des deux autres de même
origine et provenance, qui y ont été recueillies depuis
longtemps.
* Mais où est-elle '. Et si elle existe encore, le pro-
priétaire la donnerait-il? Je l'ignore ».
Notre confrère ajoute que la propriété L. Leclerc
fut ensuite occupée par M. Lemarignier, qui fourni-
rait peut-être quelques renseignements.
M. le Conservateur s'est assuré que cette pierre est
nt au musée.
Dans le même ordre d'idées, M. Rue! explique que
les démolitions de la fontaine de la Crosse, ainsi que
des fragments notables des sculptures de l'ancienne
église du Boisguillaumc se conservent au 11- 1 •>> de la
rue du Renard.
Quatre notes de M. de Vesly s
avec intérêt.
ndues
Le Trésor de Parfondvat à Betleville~sur~Mer r .
— Aalieu dit Parfundval, .1 environ 1 .800 mètres du
''*mp de César de Bracquemont, à 4 kilomètres
iord-esi de Dieppe (sur le terrain de la parcelle i5-
''' du pian cadastral, section A, de la commune de
'^'IlevilIc-sur-Mer), un cultivateur, nommé Landrin,
Passait des cailloux.
Ces silex destinés à la prestation devaient être cassés
P'Hir satisfaire aux conditions des règlements de
V[,irie. M. Landrin frappait donc avec son marteau
'"Us les cailloux ramassés sans se préoccuper de leur
'"rrne ni de leur aspect. Quelle ne fut donc pas sa
'UtprÎM lorsqu'il s'aperçut qu'un silex de forme
■'"onaéc venait de se séparer en deux parties sous un
*H| coup de masse. Sa surprise redoubla lorsqu'il
'■'' l'échapper du caillou ouvert des pièces de mon-
des.
A l'éionnement, quelque peu joyeux de l'ouvrier,
accéda te désespoir : les monnaies étaient anépi-
Waphes. Le paysany voyait bien des figures bizarres,
m.iis n'y lisait, et pour cause, aucune lettre, aucune
inscription. Il lui fallut donc avouer sa découverte.
Ce qui le déconcertait un peu. Enfin, il se rendit chez
l'instituteur. Celui-ci n'était pas plus documenté sur
[ion qui lui était posée. Il m'écrivit immédia-
tement et m'envoya une des médailles trouvées, afin
de l'examiner.
le reconnus vite que la monnaie était gauloise, et
iVM l'aide du recueil d'Adrien Blanchet |i), je pus
l'identifier rapidement.
,i> V..ir prieéàmitt >
,1 I r ni' dti monnaies gaulois*
Ht-inelicl, Hei-ue numismatique, throi
J
338
C'était une monnaie de billon des Coriiisolittr.
peuplade de la presqu'île J'Armor. Le type est diiau
nez droit ou en upsilon et le sanglier à droite.
Le trésor se composait de 34 pièces, dont i bien
conservées, 24 de moyenne conservation et 5 usées,
le tout renfermé dans le silex creux dont il a été parte
plus haut.
Ce petit trésor est évidemment à rapprocher de
celui d'Eetot-lcs-Baons (arrondissement d'Vvetot) qui
parait avoir contenu des pièces du même genre (r'|,
Les tirelires en silex paraissent avoir été emplo-
yées par les Gaulois de notre région, car il en ,1 éi.
irouvé à Hénouvillc, près de Duclair, et a BoK-
Kdeline [?). Les Gai lo- Romains se servirent égale-
ment de ce récipient secret, pour un dépôt de tode-
niers, qui tut trouvé ii brisé par un cantonnier m
cassant des silex provenant d'Eirimom, pris Baiîly-
en-Riviére (3).
Les monnaies appartenaient aux régnes de VeSjxV
sien et de Trajan \i« siècle de notre ère
encore la tradition gauloise qui disparaît bientôl,
puisque les trésors de médailles romaines, décou-
verts dans notre Département, étaient gènéralemeni
contenus dans des vases de bronze ou de terre, pré-
curseurs des fameux bas de laine des aïeules cau-
Votner ou soc de charrue. — Il y a quelques mois,
M. Poussier, ancien pharmacien à Rouen, m'offrait
(i) et {i) Adrien Blanthei, Traité des monnaie* gmttoîtet,
t II, papes ^91 et 5gJ.
(3) L'abbé Cochet, Rifcrt. arck. d? la Seine Inférieure,
col. 173 et ioi.
pour le Musée un soc ou vomer de charrue retira du
bief de l'écluse en aval de Gaillun.
J'ai accepté cet objet avec reconnaissance. Il sera
regardé Bref intérêt non seulement pur les laboureurs,
mais aussi par nos écoliers traducteurs de Virgile
Georg. I, 4?) ou de Cicéron [Phll. II, 40), et pour
lesquels les mots cutter, deiis, dentale ou vomer sont
souvent vides de sens.
Je ne peux affirmer si le « vomer « offert au Musée
appanient à l'ère gallo-romaine ou s'il peut dater
simplement du moyen âge. Cependant, après un long
examen, je penche pour celle dernière attribution :
car la forme de la charrue a peu varié depuis l'anti-
quité. Le seul détail qui puisse appuyer mon hypo-
thèse est la section triangulaire donnée par le plan
perpendiculaire à l'axe du vomer.
La métallurgie romaine ignorait ce travail. Le cul-
ter était plan et arrondi sur deux de ses bords comme
le bipalium et se fixait au coutre par une douille
semblable a l'emmanchement de nos bêches ou pelles
modernes. — Je crois donc que la forme en arc brisé
ou ogive des contours, l'œilleton ou douille de fixa-
tion et la section triangulaire du vomer de Gaillun
doivent faire classer cet outil dans la période du moyen
âge?
Anciennes mesures de la baronnie cTEsneval et de
l'avilly ( 1 ). — Au hasard des rencontres, j'aperçus a
iraveis les vitrines d'un antiquaire rouennais, quatre
COnuts de cuivre disposés en gradins. J'entrai voir
(i) Kn iiSo, les Jeu
de Robert J*E*nev.il ■
340
de plus pris ces gobelets. Quelle ne fut pas ma sur-
prise tn remarquant qu'ils étaient gravés d'armoi-
ries!... Deux des plus grands, en cuivre jaune.
portaient les armes des Le Roux et celles des Je
Dreux; les plus petits, dont un était de cuivre jauni:
et l'autre de métal rouge, étaient simplement grarèi
du chevron accompagné des trois têtes de léopard.
J'étais dès lors fixé sur l'emploi de ces gobelets :
Ils lurent les mesures de capacité en usage dans la
Baron nie d'Esneval, et j'avais devant les yeux Ici
sous-multiples de la Pinte de Pavilly.
Voici quelles sont les hauteurs de ces mesures '■
o m. i5o, - o m. i io, — o m. o5i, — o m. 034.—
ill manque l'étalon dit Posson),
Cependant, avant d'aborder l'étude et la comparai-
son de ces quatre mesures, je crois bon de prouver
l'attribution que j'en fais aux barons d'Esneval et de
préciser l'antiquité de ces mesures.
Nos regrettés collègues. MM. Bouquet et de Beau-
repaire, ainsi que M. Garreia, ont établi, dans un*
étude très documentée, insérée dans le Bull. Je l.t
Connu. Jes Antiquités iTome X, année lSg4,
pages .^3 et sutv.i, la généalogie des barons d'Esneval,
premiers vidâmes de Normandie. Ils ont montre par
quelles alliances le nom et le domaine d'Esneval.
plusieurs fois tombés en quenouille, arrivèrent, en
1644, par le mariage de Madeleine de Tournebu,
dans la famille des Le Roux de Tilly.
La se trouve l'explication du blason des Le Roux
gravé sur les mesures. Quant à celui des Uauvain de
Dreux, bien antérieur, il fut apposé lors du mariage
de ce seigneur avec Jeanne d'Esneval, en 1404. La
gravure de ce blason : Echiqueté d'or et d'azur (i)
fait remonter l'usage des deux plus grandes mesures
aux premières années du xv» siècle.
Et maintenant, quelle était la capacité de ces
mesures et par quel nom les désignait-on ?
A Paris comme à Rouen, le premier sou s- multiple
de ta pinte était appelé ckopine, venaient ensuite le
demi-setter ou demion, le posson ou demiard, la
double roquille et la roquille. — Ces noms sont
encore usités dans les cabarets de la banlieue pari-
sienne et des faubourgs de Rouen, avec celui de la
double pinte ou pot.
Il m'a paru intéressant de compléter cette note par
la comparaison des mesures de Pavilly avec les simi-
'aires de Paris et de Rouen et de la résumer sous cette
forme :
Paris. Renan (.). Pavilly.
Copine o 1. 406 o l. 470 o l. a35
"^nii-sctier ou demion o i33 o a3o o 144
"' '«.«on ou demiard o 116 0 ii5 manque
' * Posson ou double roquille. o 08Ï o of>8 o 060
R^quilk o 06» o o'io o o3o
Ce parallèle indique que la chopine de Pavilly était
lr»féneure à celle de Rouen et supérieure à celle de
**aris, maïs que les roquilles avaient une capacité
lr»férieure dans notre région. C'est très probablement
{ i) Cette gravure est très médiocre, et la bordure de gueules, qui
complète les armes de la Maison de Dreux, n'y est pas repré-
sentée.
I] Nattas Periaux, Manuel métrique, iv* parue, p. 101.
le dois remercier M. Tnmillct, vérificateur des poids et mesures
» Rouen, des conseils qu'il m';t donnés.
H'
leur taible contenu qui « provoqué l'abus des lit*
rions chez nos ancêtres aux robustes estomacs,
»
fragments de la pierre tombale de Guillaume de
Morainville, vicomte de Longueville. — Au mois Je
septembre dernier. M. P. Le Verdfer signalait à mon
attention un fragment de pierre tombale qu'il avait VU
au milieu de débris de toute nature dans une courde
Longueville. Notre collègue ajoutait qu'il avait pu
lire le nom de Morainville et que M. Harel faisaï1
bonne garde.
Malheureusement il n'y avait pas que moi dor»'
l'attention était éveillée : un marchand antiquaire Je
Dieppe, étant venu à passer à Longueville, se rend *'
acquéreur des débris de la dalle tumulaire pour 1e
■ prix de too francs. C'est à Rouen que je les ^'
retrouvés et achetés avec une majoration de prix, C^ r
je n'ai pas voulu que la dalle tumulaire d'un persof* "
nage normand s'éloignât de France.
D'ailleurs !e Musée de Houen possédait déjà quart"*-"
dalles tumulaires provenant du prieuré cluniste d^
Longueville. Les fragments de la pierre tombale d£
Morainville viendront donc s'ajouter à la collection
qui comprend : les dalles de Drogon de Trubleville
(1107); de Guill. Jourdain (p3o3); de Robert Mail-
lon de Lamberville et d'Isabelle d'Eu, vicomtesse de
Longueville | t33oj.
La pierre tumulaire de Guill. de Morainville, avant
sa mutilation et sa section en trois parties pour en
obtenir des marches, présentait une arc attire ogivale
accostée de pinacles, au centre de laquelle étaient gra-
vées les armes et l'image du défunt. Cette partie du
3*5
monument n'existe plus ou du moins je ne la possède
pus et la fait rechercher.
Les armoiries, quoique réduites par la section de la
reie, peuvent encore être facilement reconstituées,
parce qu'elles figuraient à droite et a gauche de la tête
du personnage et que le trait de scie, en tranchant
une partie de l'une, <i laissé entière la partie opposée
de l'autre.
Ces armes étaient de. à la fleur de
lis de à la bande cousue de ....... , brochant
ïurle tout.
Les deux fragments déposés au Musée mesurent
chacun o m. 35 de largeur et i m. q5 de hauteur, La
base et le sommet de l'architecture figurée, ainsi que
le» inscriptions de ces parties, ont disparu. Néanmoins
°n peut encore lire sur le fragment de droite celte
r*nie de l'inscription ; avqe-, ntaane. Ovill. de
■KHUINVILLB, vlOONtK DE LONGVEVILL et SUr le
fragment de gauche le complément que voici :
•■filACE. M. CCCXXXIX. LE SAMEDI AVANT LA S. BENEIT.
USIONS
Ces éléments de l'inscription sont suffisants pour la
rétablir et dans tous les cas ne laissent subsister aucun
doute sur les nom et date du décès du personnage
mhumé sous la pierre.
Tour dt la Pitcelle. — M. Sarrazin voit, avec un
profond regret, que les iravaux qui s'exécutent rue
Jeannc-d'Arc prennent un caractère 1res alarmant
pour la conservation des précieux vestiges qui cap-
ii-.eni, à un si haut point, l'attention publique. Les
protestations s'élèvent de toute part et les démarches
multiplient sans aucun succès appréciable. D'après
I
I
?44
l'ensemble des faits que résume noire confrère, il
semble pourtant qu'une négociation franche et loyale
eût dû amener la solution que nous desirons tous.
M . Deglatigny estime que dans les conditions ou se
trouvent aujourd'hui les pourparlers, le rachat du sol
est devenu à peu près impossible
Après l'échange de vues qui résulte d'une longue
discussion, il importe avant tout de provoquer à très
bref délai l'action administrative. MM. Lefort et
Deglatigny se chargent de résumer les intentions de la
Commission dans une courte note que M. le Président
va remettre aux mains du Préfet. La lecture en est
approuvée à l'unanimité. En voici la teneur :
■ La Commission des Antiquités de la Seine-
Inférieure,
> Considérant :
* i° La réduction consentie à 120,000 francs du
prix demandé de ses terrains par la Société des im-
meubles de la rue Morand;
» 1° La découverte du parement de la tour dite de
la Pucelle sur une hauteur d'environ dix mètres ;
» 3° Le maintien à 75,000 francs du prix demandé
par le propriétaire de la tour, et la continuation des
travaux entrepris par lui pour la construction d'un
immeuble de rapport ;
» Appelle à nouveau l'attention de M. le Préfet et
de M. le Ministre sur l'extrême urgence d^ssurer
immédiatement la conservation des testes de la tour
d'un si grand intérêt historique, même en recourant
à l'expropriation s'il était nécessaire, et prie M. le
Préfet de vouloir bien transmettre à M. le Ministre la
présente délibération.
■ Rouen, le 1 1 décembre iqai
_
345
M. de Beaurepaire annonce, qu'en passant à Vire,
îl a pu recueillir quelques renseignements propres à
compléter l'information de M. de Panthou, donnée
par son regretté père au mois de février.
L'année dernière M. Ch. de Beaurepaire avait parlé
d'une liste de graveurs rouennais dont il réunissait les
éléments, mais qui avait besoin d'être complétée. Or,
ces jours derniers, M. Georges de Beaurepaire a
recueilli une mise au net de cette liste qui avait été
préparée pour le Bulletin et que le procès-verbal est
foui heureux d'insérer ici.
NOTES SUR QUELQUES GRAVEURS ROUENNAIS
Accar (Pierre), graveur en bois, paroisse Saint-Jean,
fils de Jean Accar et de Catherine Terrier, 10 juin 1664
<Tabeilionage de Rouen, minutes de Cave), On lit la signa-
■
ture de ce graveur au bas d'un acte 1
(Ibidem).
Allais, graveur, mentionné aux année
(Atch. de la S.-Inf., F. de l'Hospice-Généi
747 et 174»
■l).
A— f .1 in (Jean), gra
Marie Alleaume, sa
r convertis, ■
, rue au Juifs, âgé de So ans;
ne, mentionnes dans l'Etat des
608 {Ibidem, C. 977). 1-e même
document nous apprend qu'ils avaient un tils du prénom
Je Jean, âgé de 10 ans, qui s'était fixé ù Dieppe.
Avril (J.-J.J- On trouve le nom de ce graveur au bas
Je L*«ti<jtieKe Au Dessert de la Bergère, d'un faïencier de
Rouen, 1779.
Bachli.eï (Jacques), J'abord menuisier à Rouen, plus
lard élevé de Le bas, à Paris, revenu a Rouen, fui employé
par Lceat à la gravure des planches anatomiques de ce
célèbre chirurgien; décédé en juin 1781. M"1* Ourse] cite
de lui : Les Vendeurs chassés du Temple; La Levée de la
Fierté à Rouen; les portraits de Lecat ei de Cîdeville ■■
trois vues de Rouen; d'autres vues d'Italie; des n
des paysages. Mériterait une notice approfondie ( i).
Baudken, graveur, locataire du collège des Clémentine
1699 (G. 4813).
Bellay (Du). Papillon, dans son Traité historique d
la Gravure sur bois, t. 1, p. 3oa, dit, à propos de ce
artiste ; < Je fais mention de Du Bellay, graveur en bois
non pas ù cause de la beauté de ses ouvrages, mais pou»
avoir eu la gloire de montrer son art au la m
Lesueur, le père. Je tiens ceci de M. Vincent Lesueur^ -
fils de ce dernier graveur. Du Bellay avait aussi montré 1^^
graver, en même temps, à Jean Papillon, mon ayeul -. On -^
lit la signature J. du B. au bas de la planche de la confré- —
rie des Pèlerins de Saint-Michel, fondée en l'église Saint-
Nicaise, i655.
Bellëau (Jacques), graveur à Rouen, fils de Jacques
Belleau et de Marie Bruny, mentionné en 1679. En 1698
il avait 5o ans et demeurait rue d'Enfer avec sa femme,
Susanne Forgeon, qui en avait 4$, et 1 filles, Marie-Anne
et Anne {Etat des nouveaux convertis, C. 977); cité comme
domiciliéà Rouen, 2$ décembre 1715.
Bougon (Nicolas), cartîer, faiseur d'images en papier,
me paraît pouvoir, avec quelque raison, prendre place
dans cette liste Je graveurs. Bougon i:st cité comme domi-
cilié sur la paroisse Saint-Jean, dans des actes du Tabel-
lîonage des 19 novembre lit-j et 18 octobre i53i .
Colla n (Jacques), graveur, marié à Madeleine Gloria;
baptême en l'église Saint-Lô, le 3o octobre 1711, de leur
fille Marie-Catherine.
De Gouve (Guillaume), graveur, domicilié sur la pa-
(i) Dans le Tableau de Rouen, 1 77?- 1 779. Bacheley est men
tionné, sur In liste des * Graveurs en tail!e-dou;e, métaux e
bois -, comme demeurant rue des Bonnetiers.
347
roisse Saint-Martin-sur-Renelie ; mention de Marie Senac,
sa veuve, et de Pierre De Gouye, leur fils aîné et héritier,
i5 janvier iÎ78(Tab. de Rouen). — De Gouye (Pierre),
graveur, paroissien de Saint-Lô, 8 juin 1676; paroissien
de Saint- Vincent; Françoise Foucher, sa femme, 11 dé-
cembre 1 593 (Ibidem).
Delamare, grava en 1735 la planche de bois de la con-
frérie de la Sainte-Trinité et de Saint-Luc, établie en l'é-
glise des Carmes.
D« la Place (Jérôme), graveur, loue, le 14 mai 170S,
une maison rue aux Juifs, appartenant a la confrérie de
Saint-Romain; le 5 juin 1707, pour 90 I., une maison rue
de la Poterne, appartenant nui religieux de Jumièges.
Doi.v, graveur, signalé comme en fuite pour mauvaises
affaires. 17 mars 1787.
Dupi.essis. Je ne sais s'il grava sur cuivre ou sur bois.
Kl grava le sceau de la Chambre du clergé du Jiocise de
t<ouen, 20 août 1746.
Duval (Jean), domicilié sur la paroisse Sainte-Croix-
d es- Pelletiers, 22 février i63o (Tab. de Rouen); grava
3 figures pour les affiches de; pardons de la Cathédrale,
iC35-i636(G. 2683).
Dvvkau (Louis), graveur, rue Massacre, paroisse Notre-
bame-de-la-Ronde, décéda le 18 novembre 1744, laissant
une veuve du nom de Charlotte Brasseur.
Du Vivier (l'aîné), grava, en 1696, la belle image de
la confrérie de Sainte-Reine, fondée en l'église de Saint-
Nicolas, Il est probable qu'un Du Vivier (le jeune),
frère ou fils du précédent, exerça pareillement à Rouen
l'art de la gravure.
Fermant (Moïse), domicilié rue des Charrettes, figure,
une femme et une fille, dans Y Etat des nouveaux
convertit d'environ 1698 (C. 977J.
GoOtL (le jeune), signe, en i6g3, l'élégante étiquette de
l'orfèvre Le Saas : Au Mouton qui /ait la barbe au Loup.
— Jean-Baptiste Gouel, graveur, âgé de 37 ans, mentionné
e de la Fttteim». paroisse Sarat-LÔ, le
■--..:- i..-, il -i[J.-; :i
boactr ^ Lan»), pnnu, *— i<-iiirf rue de la Chaîne.
mac canine occupant one bou-
■àgjote es la coar do Palais, le 10 janvier 169a .
Jacocas (Jean-PieTTeL graveur et marchand d'estampes.
locataire d'une brwîique proche de la tour Georges-d'Am-
boise, an parvis de a Cathédrale. 17Ô4; charge par la
VUle de faire des coins ans aimes dudncd'Harco«rt,gûu-
vernear de la province, eu lit trois qu'il soumit à l'appro-
baooa des écbe vins et qui iim'n m.; la commande lui ni'
retirée : on lui accorda toutefois 73 1. a titre de JéJaffl-
magerneoi, 10 décembre 171"' 5: il oc réussit pas mieux '
la Monnaie de Rouen, lorsqu'on y essaya une refonte des
louis. I,es gravures que l'on connaît de cet artiste sont, en
général, assez médiocres. On lit sa signature au bas de
deui caquettes d orfèvres, ses voisins Trehé et Delsnwre:
A UCU/SOr.AIa Boucle S Or (i).
I.i CoitNEH (Pierre- Louis). Je le comprends peut-être»
tort dans cette liste. Les chanoines avaient fait marché
avec lui pour un cachet d'argent en t6Si. Il demeurai'
rue des Carmes, paroisse Saint- Là, et avait épouse Mari'
M.iriavalle, veuve en premières noces de l'avocat Louis
Lieurey; cité 28 mai 1684 (Tab. de Rouen).
Le FoitErriEn, libraire; sa veuve, graveresse de signes,
(1) Le Tableau de Rouen, < 77^- 1 7^8, menrionne Gouel ave
l'indication ■ au P.ilaU ■.
(a) On trouve également son nom, comme graveur, au bas de
Vtx-libtit de la Soriéié royale d'Agriculture de Rouen, ex-libr'a
dessiné par Descamps. Au bas d'un * carlnuch.- .lu Commerce -,
on lil la mention : ■ se vend chez Jjcques, vis-à-vis le p,nt de
bateaux, à Rouen ■. Le Tableau Je Rouen, dans la liste ,!es
graveurs, mentionne Jacques comme demeurant parvis de Notre-
Dame, 1775-1788.
locataire d'une échoppe ■ contre le mante] du portail
libratiers », 1457-T45S (Arch. de la Seîne-Inf.).
Le Gris (Jacques- Benoît), graveur, décédé rue Ville-
deuil, paroisse Saînt-Scrvan, 12 janvier 1788, laissant
veuve du nom de Marie-Victoire Poitevin.
Le Mire (Noël), né paroisse Saint-Maclou, 4 novembre
1 714, a fait l'objet d'une étude très approfondie de M . Jules
Hédou (i).
Le Sueur. Plusieurs graveurs de la même famille qui
nous sont suffisamment connus par le Traité de la Gra-
vure en bois, de Papillon (1). — Pierre Le Sueur, né à
Rouen, en i63rj, mort dans la même ville, le lu décembre
1716, se distingua dans l'art de graver le bois, par la har-
diesse de sa manière. Nous connaissons de cet artiste un
Saînt-Jean-Parte-Latine, i(J68, et une Judith, 1070, d'après
Goltzius. fl laissa deux fils qui cultivèrent le même art
que lui. On lit sa signature au bas des images de la con-
frérie de Saint-Nicolas. .1 Amfrevîlle-la-Canipagne, 1Ô65;
de la confrérie de Saint-Jean-Ponc-Latine, pour les im-
primeurs-libraires, établie en l'église du prieuré de Saint-
Là de Rouen, itJ68;dela confrérie de Sainte-Reine, en
l'église de Saint-Nicolas, 170t. Il était entré dans la con-
frérie de Saint-Maclou, le 24 avril 1708, En 1708. un
Pierre Le Sueur, queju suppose être graveur, avait loué
de la fabrique de l'cglise Saint- Michel, une maison située
place du Vieux-Marche. — Pierre Le Sueur, dit l'aîné,
wn fils, né en t&t3. « Ç*a été un excellent graveur qui cou-
(1) Jules Hédou. — Noël Le Mire et km ouvre, iS7b.
11) Papillon. — Traité historique de la Gravure en boia, t. I,
p. 3o3. • Tandis que Christoffel Jeglier (graveur en buis alle-
mind) frisait de* merveille*, de son coté, Pierre Le Sueur n'en
fiicoit pas moins du sien. Il n.iquît à Rouen en 1636 ; rien n'est
pin* beau ci plus hardi que les tailles de ses gravures; quoiqu'il
ait fait quantité d'ouvrages admirables, la seule estampe des
| (uaircs qu'il a gravés, est capable seule de faire avan-
tageusement son éloge. »
341
aux
il le-
15a
poii le bois très délicatement. Il gravoit ordinairement son
nom tout au long sur ses ouvrages et quelquefois en
abrégé, avec ces trois lettres P. L. S. H scavoit aussi des-
siner assez proprement. Il a gravé plusieurs pièces excel-
lentes, telles que le grand llcuron du Dictionnaire de
l'Académie française J'ai eu depuis peu, de hasard.
une autre estampe de ce graveur, pour des billets oiur-
tuaires, qui est un beau morceau >. Mort le 17 septembre
1698. — Le Sueur (Vincent), son frère cadet, ne en iôûS.
mort le 2 1 avril 1743. Elève de son père et de Jean Papil-
lon, a gravé un grand nombre de vignettes et de fleuron»
Signait : V. L. S. — Pierre Le Sueur, autre frerc, nuisne
d'un autre mariage, résida à Rouen; mort en 17S0. Sa
fille Elisabeth fut employée par Ourse), imprimeur rouen-
nais, et grava les estampilles et marques des toiles qu'on
apportait aux Halles. Papillon cite encore Nicolas U"
Sueur, né en 1691, mort en 1764, graveur en CÊXSàtOfli
1 le plus illustre de la la mil le >.
Le Veau (Jean-Jacques-André), né à Rouen le 9 jaO"
vier 1729, élève de Le Has, en 17SÏ, a fait l'objet d'un*
étude approfondie de M. Jules Hédou (1).
LtÉCARD (Thomas), maître graveur de tombes, paroi***
Âaint-Maclou; son traité de mariage avec Manon V*
Sadde, i3 octobre 1607 (Tab. de Rouen).
Maintku. Un Metrue, graveur, âgé de 5o ans. figut*
avec sa femme, ilgée de 40 ans, dans l'Etat des nouveau.*
convertis, d'environ 1698 (C. 977) — Claude Montre,
graveur, probablement un fils du précèdent, marié à
Suzanne Le Vasseur; baptême à Saint- Vigor. le 16 sep-
tembre 1712, de leur fils Thomas-François, né de la veille;
ù Saint-Lô, le 29 décembre 1710, de leur fils Pierre, né du
même jour ; et, le t5 septembre 1722, d'un autre enfoni.
— Claude Maintru, graveur, décédé rue du Pctit-Salut,
fi) Jules Hédou. —J.-J.-A. Le Veau, sa Vie et son Œurrt
(1720-1780), Paris, Charavay, MDCCCCIII.
35
Snini-CanJe-le-Jcune, laissant pour héritii
:ousine germaine, épouse d'un cordonnier, dont mention,
11 octobre 1774- Maintru grava la planche sur cuivre de
la confrérie de la Sainte-Trinité et Saint-Luc, établie aux
Cirmesde Rouen, 17Î1.
Hénv (Nicolas), graveur, paroissien de Saint-Lô, 11 oc-
tobre i65g (Tab. de Rouen, minutes de Follet).
Mullahd (Pierre), graveur, figure avec sa femme, un
et une fille, dans l'Etat des nouveaux convertis, d'en-
1698 (C. 977).
P*piLtoN, Pour les Papillon, il n'y a qu'à copier ce
dit le plus illustre membre de cette famille, dans
Traité de la gravure en bois (t. I, pp. 304, 307, 3ot().
• Dans le temps de la fameuse Elisabeth de Sirano ou
Sirani, morte en 1670, Jean Papillon, mon ayeui, né à
Rouen, et dont les ancêtres étaient originaires de Tou-
T*intt exerçait aussi la gravure en bois; il ne sçavoit au-
cunement dessiner et n'a rien gravé de bien extraordi-
aa're; cependant la pratique lui faisoit bien couper les
'•illes suivant ce qu'elles étoient dessinées; il faisoit sa
m«rqueavec ces deux lettres : I. P. . . 11 a aussi gravé des
'pires de cartes à jouer. Mon grand père mourut en 1710,
^m le mois d'août. . . Feu mon père a été" l'un des plus
^biles graveurs en bois de son temps... Il naquit en 1661,
A l'âge de a ans, il fut conduit a Rouen et élevé chez son
•yeul « ensuite, il vint à Paris, chez son père, lequel le
"lit chez Noél Cochin, habile graveur a l'eau-forte, pour
les petites batailles On lui doit l'invention, a Paris, des
Papier-, Je tapisseries qu'il commenta à mettre en vogue
environ l'an 1688; il les sçavoit poser en place avec goût,
lucoup d'an et de propreté. Il a porté cette invention
au plus haut point où elle ait jamais été, de sorte que de
P temps et depuis lui tous ceux qui se sont mêlés de ce
roerce ont contrefait ses desseins » (1). On trouve
■
,.,.
Li gravure en boii cil beaucoup plus anck-nm: que celle
352
ta àgnunre de J.-M. Papillon ni bw de l'image de 11
Charité de Sainte-Geneviève, oublie en l'église du Bsunj-
Put: (Rocb). graveur sur le quai, rue Grand-Pont.
taie, en 1703, à 4L 10 s-, pour sa capilauon (C 3ii|.
Pnbxas (Abraham), graveur, indiqué a la date i»
a£ août i65o (Etat-civil des protestants).
Piqcesot iIon-Bajuiste-Pjtiice), fil* de Miche! Pique-
noi et de Marie- Elisabeth billard, était encore mineur
lorsque forent publiés les bans de son mariage avec M •'"
Anne Du Tail. bile de Georges Dn Thil et de Marguerite
Le Retour de M on «lie, « novembre 1779 Elève de De-
camps; il avait obtenu le prix de dessin, en 1771. Le I)*-
cetnbre 1751. son ancien maître présentait à l' Académie
de Rouen, deux estampes : La Vue du ekdteau de Covc?
et la Vue du Prieuré des Devx-AmanU, œuvres du \euai
graveur. « intéressantes par le travail et par k fini ^
burin*.
Rekavlt (Antoine], graveur, fit une donation à l'Hôitl-
Dieu de Rouen, le 31 août j6q3; U offrit au mémeria-
blissement une somme de 756 1.. moyennant une rente
viagère, 10 mars 1701. Y avait-il un lien de parenté en'11
lui et un Jacques Renault, graveur que i'on voit four'"1
au Chapitre, a estampes à marquer le linge de la Cathé-
drale, i6i5 (G. »6o8) r — Renault (Laurent), graveur, li-
en cuivre; mais moins brillante et moins délimite que celte Vf
nière. On n'en fait guère usage, aujourd'hui, que pour quelque
vignettes en fleurons, dont on se sert pour ornements data lL~
ouvrage* d'impression ». et en noie : - Le sieur Papillon est u
des plus célèbre* graveurs en bois, dans les genres les plus (**"
cieux et le* plus délions. Le* vignettes, les armoiries., le* pa'ï"
sages et les portraits qui ont été exécutés par cet habile artis**-"
sont regardes, à juste titre, comme des chef-d'œuvre* de l'Art
Dictionnaire Historique de la Ville de Paris et de se» ewviro'*-*
par MM. Hurtaut et Msgny. Paris, 1779, t. Ill, V. Gr&tv-^
353
ottre de Saint- Lô,
cala ire de la première maison
pour un loyer de rzo I. par an, 1657,
en l'église de Saint-Lô, i3 décembre 1679 de Romaine
Le Roux, sa femme, décédéc à l'âge de Soans. — Renault
^Louis), graveur, ciié comme veuf dWntoîneite Villei,
7 avril 1(565 (Tab. de Rouen). — Renault (Roberi). gra-
veur, locataire d'une maison située derrière l'église de
Sainte-Lô, dont il fit la remise, en 1 66 ( ; demeurant, en
1O64, rue Neuve-Sain t-Lô, avec Jean-Baptiste et Louis
Renault, ses fils fîi septembre 11164 — Tab. de Rouen,
Meubles).
Tkeroui.de, cité comme habitant la rue de la Haran-
guetie.avec sa femme et un fils, dans VEiat des nouveaux
convertis, vers 1698 (C. 977),
Toutain (Jean), maître graveur, décédé à l'âge de 67 ans,
le ii novembre 1705, inhumé dans la nef de l'église pa-
roissiale de Saint-Lô, le 17 du même mois; cité comme
domicilié rue de la Poterne, en 169c (Insinuations ecclé-
'ianiques).
Vallieh (Jean), graveur en bois, imagier, demeurant
■^ Kouen, rue Cauchoise, paroisse Saint-Vigor. — Claude
vallier,son frère, 18 juillet 1618 (Tab. de Rouen).
M. le Président profite de cette occasion pour dire
Su'il a demandé à notre collègue un bon portrait de
*on vénéré père, afin d'en enrichir notre Bulletin.
Il ajoute qu'il serait très désireux d'y joindre aussi
^ngrand plan plié du sol voisin de la Tour Jeanne-
d'Arc.
Ceci l'amène à parler des archives de la Commis-
*ion. Le secrétaire, rappelant que les plus anciennes
P'tccs forment quaire grands albums, présume qu'il
>' aurait lieu d'en faire relier un ou deux autres.
M. Le Breton ne borne pas là ses projets. Ces des-
*»iw, vieux de près d'un siècle et signés de H. Lan-
«lois ei de no* premiers archéologues, mériteraient U"
catalogue complet et méthodique. Il pourrait Ê»rt
imprimé dans notre Bulletin, et mettrait ainsi noi*"1
précieuse collection à ta portée de tous les travaï*"
leurs.
M. Duveau présente deux beau* dessins d'épis en
plomb et les commente dans les noiiees qu'on va lire? -
NOT1CB SUR UN ÉPI EN PLOMB DU XVI" SU.CLK.
Au fond de la cour de l'immeuble siiué rue du
Vieux-Palais, n° 3o, existe un bâtiment en galandage
du xvr= siècle, à deux étages dont le comble à deux.
croupes, couvert en ardoises et agrémenté de trois
grandes lucarnes, possédait, il y a encore peu d'années.
deux grands épis en plomb. Ils ont été démontés et
sont actuellement la propriété de M. I.cloup {couvreur,
rue Thiers, 40).
Ces épis, absolument semblables, se trouvant dans
des conditions exceptionnellement favorables, m'ont
engagé a en prendre les dimensions et à en relever le
dessin que j'ai l'honneur de présentera la Commission
départementale des antiquités. Us oni une hauteur de
t m. 8? et sont composés comme suit :
La base esr constituée par un chapiteau Composites
vase carré, monté sur un gros tore rond. Le vase est
orné de huit volutes entourées de feuilles d'ae.inthe
partant du tore et s'éievant jusqu'en dessous des
volutes. Les feuilles sont estampées et façonnées â la
main. Chacune des volutes est composée de deux
parties droites et gauches rapprochées et soudées
ensemble
3SS
Au-dessus est placé le tail-
loir à quatre côtés incurvés
vers l'intérieur et à pointes
émoussées, comme on le voit
Ewî
gêné raie me ni dans les chapi-
ifflÊk
l,«M
teaux des épis du xvi* siècle.
SXm*&
Ce tailloir est en même temps
ML
.a-r
la base du piédouche du vase
.«.
qui surmonte le chapiteau.
Ce vase à quatre faces est
composé d'une première par-
.<..«,
tie en forme de coupe, ornée
Sm
sur chaque face de trois go-
"*** '
drons moulurés et estampés
JpsJsflÙp
.Ole
et fixés par des soudures.
Au-dessus une large gorge
et une tablette de cinq centi-
Qîo
mètres d'épaisseur.
w^nlHl
Le col du vase est en for-
.*»
me de cavet et orné sur ses
r~wF
_Q"
arêtes de quatre belles volu-
1 pa
tes ornées de feuilles dV
J /=*
cinthe sur le champ et sur "
chaque tôté de trois teuilles
t
de roseau allongées et de
B^^I>Pî
r
trois autres recourbées qui se
>
terminent par d'élégants en-
/
roulements.
! ____J
Au-dessus du vase s'élève
une courte tige cylindrique
tpi en plomb
à Rouen
a"ec une astragale et une
épanouissement en forme d'entonnoir orné de
jodrons
muiihirés à l'estampe et fixés
par des soudu
es. Au-
356
dessus de cet entonnoir est un cône tronqué garni it
quatre feuilles d'acanthe retombantes.
Sur ce cône s'adapte une pointe en forme de vis
enveloppée de quatre grandes feuilles d'acanthe bstes
à sa naissance.
D'autres épîs en plomb de moindre importance
existent encore sur les trois lucarnes à croupes de ce
toit et sur une quatrième qui est sur une aile Edtbubi
avant-corps sur la droite de la façade; mais ces épis
sont en assez mauvais état.
L'épi du xv* siècle représenté par la vignetie cî-
contre se trouve à Lisieux sur une maison poriani le
n° t de la place Le Hennuyer.
M. le capitaine Engelhard, qui a beaucoup étudie
la ville de Lisieux, m'a communiqué les noies sui-
vantes au sujet de cette maison :
u La maison sur laquelle se trouve l'épi en question
est l'ancien manoir canonial du titre de Saint-Michel.
On prétend, mais sans produire aucune preuve à
l'appui de cette tradition, que le maréchal de Fet-
vacques l'aurait habité dans les premières années Ju
xvne siècle, alors qu'il tenait en séquestre les biens d*
l'église de Lisieux ».
M. de Caumoni, copiant textuellement des nutes
dont les originaux sont aujourd'hui la possession Je
la Société historique de Lisieux, écrit à ce sujet :
« Cette maison, qui porte le n° 3 du Friche-auï-
Chanoines (ancien numérotage et ancien nom de la
place Hennuyer), a certains caractères propres au*
maisons du xrv* siècle, principalement dans ses
lucarnes; son rez-de-c haussée est en pierre; la porte
357
cintrée, garnie de mou-
lures toriques, paraît ne
dater que du xvt« siècle.
L'Otage supérieur en bois
n'a conservé aucune tra-
ce des ouvertures primi-
tives ».
II est très certain que
ce manoii a été remanié
dans sa partie basse ;
quant à sa partie haute
elle est intacte.
A notre avis, elle doit
dater de l'extrême fin du
xiv* siècle ou plutôt de
Il première moitié du :
xv*. L'épi qui la sur-
monte et qui semble
bien répi primitif serait
par conséquent de cette
époque.
Il est regrettable que
les écussons. placés à
droite et à gauche de
la fenêtre dominant la
grande porte à moulu-
res toriques, aient été
grattés pendant la tour-
mente révolutionnaire ;
l'usage étant à Lisieux,
pendant le cours du moyen âge, de placer sur les
façades des maisons importantes non seulement les
armoiries de leurs possesseurs, mais aussi celles de
Épi en plomb à Lisieux
j'avais fait pan de cette
en occuper : car elle
La maladie l'en a em-
. Auto- a bientôt complété son envoi par trois
autres vues :
Le colombier de la Tureère, a Allourille;
Le porail et le côté sud de La chapelle Saint-
Georges, a Vallîquerville.
W*mcky-Csp**I- — Calvaire. — Poursuivant ses
bons offices à regard de notre album, M. Cahîngi a
envoyé le mois dernier au secrétaire la carte postale
qui reproduit la eroii du cimetière de cette paroisse -
11 y a joint t'ébauche de quelques détails d'ornemen-
tation.
Des remerciements sont votés à ce zélé correS'
pondant.
F_nôn M. Rue! fait cette lecture :
Cour aux Ciseaux. — Actes relatifs à un lènemer* '
de maisons situées derrière l'immeuble ponaniaciuL-1""
lement le n° 87 de la rue Ganterie ancienneme**'
n° ioij.
Ce tènement de maisons avait été vendu par ad'"
passé le 2 septembre 1646 devant «Jehan Laisné,
Tabellion Royal jur^ en la Ville et Vicomte du Pont-
delarche et Le Pon-Sainct-Ouen, et Pierre Le Tour-
neur son adjoinct audict Pon-Sainct-Ouen » par
_.
« Messire .
36r
Messire Jacques Dumoncel, Chevallier Seigneur de
Varengeville et de Gouy demeurant en son manoir
seigneurial de Gouy « à a honorable homme Mar-
guerin Bataille, marchand convoîeur, bourgeois à
Rouen >.
L'acte de vente le désigne ainsi : * ung tenemant de
maisons de long en lay, avec ses drotctures et deux
courts y appartenant, et pour et autant qu'il en appar-
tient audict seigneur vendeur sans y rien réserver, le
tout assis dans l'enclos de ladine ville de Rouen en la
rue de Laumosne, bornée d'un coste ledictacquisiteur,
daulire coste le sieur Desmarestz, procureur au bail-
liage de Rouen, d'un bout les héritiers Jacques
Le Grand et d'aultre bout les héritiers Michel Leb. . .
et... ».
Ces maisons et cours, recueillis par Jacques Dumon-
cel dans l'héritage de son père a Messire Louis
Dumoncel, chevallier seigneur de Mellement » furent
vendues 2,400 livres tournois, et 40 livres tournois
pour le vin du marché. L'acquéreur paya comptant
*■ quatorzeeents livres tournois enespesses de pistolles
«dTEspaigne, louis d'or, et d'argent, comme aussi
ladietc somme de quarante livres pour ledict vin en
Pareilles espesses que dessus ».
En marge de l'acte est inscrit, d'une autre écriture
'ÎUe l'acte lui-même : « Tenement de maisons nommé
'** Cour aux Ciseaux n.
Un contrat de vente daté de 1669 précise cette indi-
c«tion :
« Un corps ou plusieurs corps de logis sis en la
Petite rue de L'aumosne tendant à la poterne, ainsi
"îu'il se contient et comporte, appelé vulgairement la
cour aux ciseaux, ainsi qu'il est plus ampleme
spécifié dans le contrat d'acquisition fait de Mess* tc
Jacques Dumoucnel [sic] ». (Contrat du 2 ser7 P'
tembre 1646).
Un acte de 1-19 fait mention d'un droit de passai^ff*
« par une allée et cour commune nommée la cour au-—31
ciseaux qui son dans la rue de L'aumosne *.
Enfin les tiires de propriété indiquent que les alté^^*
communes, donnant accès à la cour » ancien nL' m tr S '"''-
nommée la Cour aux Ciseaux », avaient leur entres^''
rue des Ciseaux, petite rue de l'Aumosne et rue de 1 -*1
Poierne.
En résumé, les tiires dont nous venons de rou =*
citer des extraits, précisent l'emplacement d'une cou =»*
appelée vulgairement « la Cour aux Ciseaux ».
Cetie cour et les maisons qui l'entouraient appar — -"
tenaient, au commencement du XTO* siècle, au moin^""
pour partie, ;'i Jacques Dumouchel, seigneur de Varen— -"
geville et de Gouy, qui en avait hérité de son père,
Louis Dumouchel, chevalier, seigneur de Mellemont.
Elle était englobée dans le pâté Je maisons que
forment aujourd'hui les rues de la Poterne, des
Fossés- Louis- VIII et Ganterie.
M. le Président ajoute d'intéressants détails sur
Mellemont :
Au siècle dernier, cette terre était la propriété de
Prosper Soyer, lequel en mourant légua ses biens aux
Hospices. Mellemont fut vendu et acquis par M. Dar-
cel li], colonel de la garde nationale de Rouen et
(1) Il émit le père de notr
collègue Je lu Commission, Alfred
Darccl, ancien administra
eur des Gobelins et dlrecttw du
Musée de Cluny-
363
ancien capitaine d'artillerie dans le Grande Armée. Il
échut ensuite en héritage à son fils, M. Jean Darcel,
ingénieur des ponts et chaussées, l'un des auteurs des
Buttes Ghaumont; et son fils, M. Alphonse Darcel, le
possède actuellement,
La séance est levée à quatre heures un quart.
A. Tougard.
I
f
NOMS D'HOMME •
— Jr, 345.
Acliinville (d"), 74, 7S.
Altuçon (d"), i*3.
Attendre, 173.
Allais, ï45.
AHard fChr.), »o, 167.
Allemagne (H.-R. d'), 100.
Alorge (famille), 3o.
Alquietd'J.atg.
AmUise (G. dl, >65, 348.
Amené, aoi.
**idide Villarst, 77.
Ango, 335, 336.
Annibal, *g5.
An«out, i5ï.
An*hiaume (l'abbé), il 8.
AntOnia, a63.
Antonin-lt-Pieui, 16g, 3ig.
AP"s. JÎ3, 134.
Armand (A.), 177.
At**lin, 16a, 345.
A'h*lie, 141.
***-, 97.
Aubry(l-abbé), ao6, 358.
AUt*r«n, a4ï.
Aumont, ,53.
Aurélien, il
Au saint, 1 1
Auvray, 6a,
Bacclius, 184.
Bachelcy, aa7, 345.
Bailleul (de), 35.
Barbette, 187.
Barthélémy. 117. 371
Basset. 67.
Bassom pierre (Je), 11
Bataille, 36i.
Boudard, 1 34, ai 1. a!
Baudot, i5l.
Baudren, 346.
Baudry, 04., 97.
Haunard, a3.
Bcaulard, ia8.
Bedford (de), aa6. a;
Behottc, 118.
Bellay (du), 346.
Bellcau, 346.
Belle! orust, 116.
[Jenoli XIV, a6.
Bequet, i85.
Bcr, 58.
3M
Beraier, us.
Braque, 68.
Berry (de), 8, «J.
Bcnoui l'jbM- '»*■
Braqnetnont (B. dej, 146.
Brasseur, 246. 161,
Bertrand. 60, lia.
Bre>e (de), m-Iï3.
Braoche, 97.
Brian ebon, 46.
Besiin | la
BridM, gr, 94.
Beule, 146-
Brtnon(de), ï8*.
Bigirs de 11 Londe, •;',.
Bnsacier, i63.
Bigot, 117, 16S.
BrognarJ, 3 10.
Billiard, 117, 118.
Bucy (de), 7.
Bissari, ut.
Buisson, a 5 9.
Blanche lU rein* , 193.
BuIIsdi, 84.
Blinchet (A.), 1 16, 145, 168,
Bunel (l'ibM, 198.
169, 178, 180, 193, ïo5.
Busquet, 170.
335.
Butet-Hamd, 164.
Bloud, 119.
,
Blunck, 188.
c
hio. (..!■■ 1. 119.
Cacheleu. 64.
BuieWieu, 1 iS.
Cagnat. 147.
Boisiaj- (Je), 11?.
ChlBgt.35, 77, Sofi, 36»-
Boissitres. 104.
Caillot, 64.
Boivin. 5o.
Caillouel. H9.
Bonimy, Si.
Caligula, 169,
Bonaparte. 10 5.
Carncatla, 180.
Bor.iïam (P.), 118.
Carrf, 118-
Bordeaux (F. de), «63.
Carrel, 3g.
Bosgeffroy (de), 35.
Carton, u8.
Boucher, 61, 197.
Cajstni, 171.
Bougon. 346.
Caumont (l'abWt, 17, 38.
Bouju (M. de), 67.
Caumont (dej, 141, 358.
Bourbenon, 145.
Caumont, 18I.
Bourbon (de), 71, 33t.
CecLUe, i3*.
Bourdin, 97.
Ceri.y (de), 76.
Bourdon, 5o, 94.
Céiar, »6S.
Bouvard, aSg.
Chaîne. «76, ÏÏ4.
Bovette, 186.
Chapelle, 87.
Boyer, 48, ti5.
Charle* V, 65, 66, 146-14**
Boy vin, 70, 170,
■7>-
Brametot, 97.
1
- VI, ,,,.
i67
Il, 3», ni
Coullombd, 5i.
:, tss.
Coulongnc (de), 96.
■Mauvais, 145.
Courage, i33.
-Téméraire, 6.
Caurleilles (de), g8.
>5.
Coortojf, 194.
;<S.}, 197, 19g.
Cousin (J.), 11.
3p,
Cousin (chanoine), 186,
de), ï+â.
Cousinot, aï.
t. r70, 141 .
Couttl, 5o, 190.
io5. 1(3.
Coypel, 141.
!0.
Crespin, 111-124.
69.
Cresié, 154,
(de), iï3.
Cruismnre (de), 69.
4l i57, l6*.
Crucifix, aiS-zia.
abbé), 13-16, 10,
Cybèle, 3o6.
7g, 80. 85, 140,
D
5, i5g, 189, 116,
1, ï8i, 193, 338.
Dandebourg, 3)6.
5i.
Dnrccl, ao'. 36», 363."
'.), 166.
Daremberg, i3g, ï*i.
101.
Daron, 66, g3.
(6.
Daubin, 54.
:, 181, lïg.
Dauvergne, a38.
n, 79. '8r.
DBTi, I64-167.
Dèce, 180.
44, 3.5.
Déchclctte, agi.
uraont, 197.
Dccorde (l'abbé), 77,83.
0.
Deglaligny, 167, 184.
, 141-
De Gouye, Ï46.
.97-
Delabarre, 3i5.
ci, 338.
Delacroix, 344.
(P.), », 4, 18, 90,
De la Mare, 5o, 347, 348.
,, 3o8, 3o9.
De h Place, 347.
(Th.). 4-
De la Rue (G.). 49-
(Am.),4-
Delastre, 98.
s.
Delmire(K.-P ),<",„, 1 14, 18;.
BcaurciMi-it, 4a.
146, 147.
3(8.
De la Ville, 98.
*■
Deti#le(L.j, 17, 14J.147. j;i.
(J
Dhfia 0*r». 168.
Dolr, Î47
DvTiïKn, îr ■■
Drenz (de). 338.
Dtuguo. 341.
Drouef, 167.
Du BelUj, >46-
Duboc. 34. 65.
Dubosc (G.i, 3n.
Dubrcuil, i5.
DncB
. 79. !
Du clos. i3ç.
Dufcu, aSa.
Dufour. 08, 09, 161.
Du Fresne du Cangc, ïSl.
Du Gort, 53.
Du Homme, 114.
Duine (l'abbé), 149.
Dujardin, 87.
Du jardin-Beau meti, 33 1.
Dumoucbel, 69, 36i, 36».
DuMouBiief!C,E.,G..J.),5i
Esccval (if), 339.
Estoulttiilie (d*l. 96, il
Ktnudlle, 1S0.
Eu fif), 34».
Farin, 9, 33, 1 =
108, »63.
Faroiae, 177.
Faustine. 319.
Féret, *8i.
Fermant, 347.
Ferraque», 356
Ficquend, 35.
Fiquei, »J8.
Fîgdor, a 18.
Flang. 100.
Fleurus Duïivier, 3
Fomenelle, «49.
60, 10'.
369
ni, MM
Gravi Ile (de), 91.
R-), 80.
Gravois, 74, 75.
ï.), 173-187.
Grégoire (S.), 110.
Il3.
Grossin, «43.
0-), 83.
Grouvel, 3i6.
, 191, 3o5.
Guérard, 71.
I«, 84, 181.
ûueroult, 89, 96.
1 (B cri heaume), i5:'.
Guiben, 17.
û, 81.
Guibray (de), 108.
, 166.
Guillaume de Jumiéges, xi)S.
ïam, liq.
Guillebert, 65.
Guiot (l'abbé), 53.
U
Gutenberg, 17.
69.
Guyol, 3 18.
>3o.
69.
H
toi.
Halle, 97.
Hamard (l'abbé), 116, 167.
i3.
Hamilton, io3.
,61.
Hamy, [83.
95,96.
Harcourt (d'), Ï4S.
le), 64.
Hardouîn, 74.
,&4-
Hardy, 85, 3i9.
99-
Harel, Ï41.
1. 80.
Harlay (de), 73.
y (de), i57.
Hauguel, J48.
9-
Hauioi(de), 103, 163.
S, ïS'j.
Hafari, 7, 53.
(t'abbe"), 196.
Havy, 101.
(5, 99. 100.
Hédou, 349, 35o.
(de), 168.
Héliogabale, 175, 180.
(de), 35.
Henri 1", ag5.
, 64, 104.
- II, 84, n3.
349.
— IV, 14, i5, 98, 176,
M, 190.
177. "7-
17».
- V, 65.
Ill, 180.
— VI, 114, »a6.
*7-
Hérennius, a3o.
Héron de Vilkfotsc, 1 1(1,191.
3?o
Hervïeu, i6g_
Joyeutc (de), »3S, 33(.
Heute, loî.
Juin d*AM»cfcc if'
rtHpgj.ii_it.iij, iîq, «a*.
Juberl, 143, 281.
H-encc, MM.
JjII.i [Vitiiiu ïSo.
HilJcvert (s«n!'i, i
■-V-T, l8o.
Hoffmann, u.1 m
lBW.f-.-W., i«i.
Hungnari. -;
H
■M, 1*7.
H"sb1ier-. ri-.
bdfma, [16,
Hoitinguc. .
L
Houd. 3o6, 307.
Housset, 119.
La Bure 1 !.- _
Houzard, 86.
La Borde
Hubloche de Gmndmaiîon,
La Briêreïde). 254.
104.
Lachevre (L.1, 24.
H u chou, 100.
L_.«nsberg(M.). 145.
Fl1.1r1.1u1. 35*..
L»Haye, 141.
La Heuie. i<m.
1
Lni&né, 3 60.
Imbcii, 100.
Lallemam, 1,4, 309.
Ingoiill. 348.
La Mare {de», 301, ici.
InntKem XI, 81.
Lambert (R.), 64.
Lamber»i..c (de), 7Î. Ï4**
Lance te vite, 82.
Jacquemet (l'abbé), 49.
Landrin, 3ï7.
laïques, 3 48.
Langlgis (H), 1, ni, *7°'
Jadoulle, 13, 1&.
353.
l.iîlU.ivii. 1)6.
..anglois (l'abbé), 46.
Jean .S.), 335.
Langloia, loi.
Jean-Baptisie (S.), n5.
Liinion, 101.
Jeanne (l'abbé), 335,
La Portière. 8.
Jeanne d'Arc, 65, iSo. 114,
La Quériirc (de), 1 1
Lsunoy (M. de , 1
Laurent, iai .
186, 188, 3n.
Jeghcr, 34n.
Jiirôme (S ), 69.
La Vigne (de), 189.
Ion (de), .04."
Le Bas. 5o, 345.
Jourdain, 342.
Le Ber, r>6.
Jourdy, iî, 60, 8a, 1 14, 211.
Le Blond, r 17. nB,
Jouvency, 63.
Le Bourgti..
^^H M™
tM~*--J~~
37.
I-« Boursier, 7. 74.
Le Petit,
*- charpentier, 307.
Le Picard, 11S,
*-«£»«, Ï45. 3^6.
Le Pilleur, 5S, i5g.
L-e^rf, 4Ï.
Lépingle, »85.
*-« Chandelier. 164.
Le PM, S.
^s Chevalier, 101.
Le Queu, 49 .
*-«= Ch«n, 3*.
Le Roux, qo, 11G, iqa, ail,
*-«S«itW (L.), 335.
1,6.
*-«j:™te (l'abbê), 196.
Le Roy, ai 9.
•-e- Corbeillcr, 174.
LeSaas, 347.
*-*: Cotdicr, 34&.
Le Sauvage, 90.
•—«Cornu, 149.
Leschauf, 1 iq, uo.
t-edecourt, io3.
LeBens,a3i.
' ■fcjL.Tg.
Leily (de), 1 19.
* -g Fcburc, 74.
Leaourd (l'abbé), ai.
*-«e Pènev m.
Lespine (de), aoa.
*— e Flamem, 34.
Leapre, io.
*—c Forestier, S48.
Lcsueur, 34a, 349, 35û.
* — e Genevois, 148.
Le Tellier, «6a.
*— *geion, a8*.
Letouzcy (l'abbc), 317,
*-<grip, 41.
La Turquier, 171.
1— c Gris, 34«.
Lcvasseur, 348.
l— « H tic hier, 90.
Le Veau, 35o.
Leloup, Ï54-
Le Vif, 54.
Lemaîire, 60, 8».
Le Vignereux, «04-
Lemjtclmnd, 148, 184.
Le Vilain, 169.
Le Maison <'c PO, 148.
I.iégard, lia.
Le Masson le Gulfr, 118.
Lieurey, 348.
UeMsnudcla Noe, «86.
Lilli (de), 189.
Le Messicr, 10Ï.
Litch, Ï07.
Le Mire, S40,.
Littré, (63.
L= Moignc, St>.
Liverne. 189.
^■"noine, 17<i .
Loesel. 91.
LtN.yn, lia.
Lollius, 181.
^«anajr, 14.
Longuet, 5o.
L^d, 64.
Longue ville (de), 10.1,341.
Uï*eiey. '«. '"-<-
Loquet, i il. Mi.
^ Permeniier, 141.
Lorin, 118.
**e:sanide Boi»guilben, Ï4.
Louis XI, 6, 8, lajf.
37*
Louis XII. S+. î8i .
Mesnil-Baïire (du), i55.
— XIII, 188.
Mettot, 177.
— XIV, i6ï, 175, 188,
MfzarJe, 1S6.
.96. 119, 3io.
Mkhel, >5».
Louys (Isabelle», 65.
Michel (saint), 335.
Loytde S.-Pol, 110.
Mïcon, 245.
Loy»(J.), 3o8.
Miciea(R.). Notice. br'~-
Luc (S.), iS.
Micie» (C.), 67.
Lucé (de), 117.
Milel, 218-M1.
Lucille, 175.
Minerve, 139.
Luricnnc (de), loi .
Mionnet, 197.
Lyon net, 90,
Moncl, 32.
Monfreule, 101.
M
Morainville (de), 341, J4Î-
Monstier (C. du), »i7-iî3.
Macquart, 210.
Montmorency (de), 117.
Maillan, 341.
Morel, 37.
Maillet du Houllay. 80.
Morin (l'abbé), 117.
Maintenon(M"« Jet, s83.
Morisse, toi.
Maïntru, 35o.
Mowat, 17, 217.
Makce (l'abW), 37.
Moy (de), 199.
Mandrot, 8.
Mullard, 3St.
Murc-Aurilc, 181.
Mulot, 197.
Marcodé, tg'S.
Myrou, 23.
Marcîanu». 142.
K
Marctcot, 17.
Marguerite d'Anjou, 6,8.
Marius, 174, a68.
Marquez)' (l'abbé), 40.
Martin, 49, 102,
Neef, 174.
Nantier, 54.
Napoléon III, tSj.
Néron, 169.
Mis se lin, 5o.
Nenra, 169.
Neveu (l'abbé), »6a.
Mauconduîl, u.
Nicolas (S.), 9, 11.
Maxime, 180.
Nicole, 49.
Maiimin, i3o.
Nicosthines, 137-iïci.
Maurry, 1, n3, 3o8.
Nourry, 10».
Mbzc (l'abbé), 174.
O
Mercato, 141.
Univni, 335.
Mérv, 35 1.
Orme (de 1'), 84.
373
0*«t.49.
Pierre. 49.
°™«"> 97-
Pierre (saint), 335.
UuoDe, 180.
Pierre Fourier (saint), »36.
Othon, 169.
Pillet, t34.
Ott, 978.
Pilloy, .84.
Ouin-Lacroix (l'abbé), 94.
Piquenot, 35*.
Oukc], Ibo.
Place vnult, io3.
Ouracl (M"«), 345.
Pomereu, 184.
Ovide, 16, 63.
Pommereu (de), 190.
P
Porée (chan.), i58.
Poste!, m.
Pasin, 97.
Postume, 181, ]U.
Padouan, a68.
Poteu, toi.
Pantbou (de), i63, i65, 345.
Pottier (A.], 63.
Pipillon (les), graveurs. 173,
Poulletier, 2 58.
346, 3ÎO-35».
Poussier, 338.
Papillon (l'abbé), 14>-
Prévost (G.-A.J, a65.
Parent, 38.
n
Partout, *7.
Q
Pascal, 164.
QjKMt, tyo.
Pasquin, 134.
(Juesné, 174.
i'anirel. 11.
Parilly (de), 339.
R
Pcriaui (N-), 169, 341.
Rabardy, 61.
Pcricord (de), 70.
Radcval, 135-117.
Perrault, 119.
Ralle, 97.
Petit, 101. 35 1.
Ratoirc, Ci.
Pciit-Clerc, 164.
Rauniot, 141.
Philippe, 178, 180.
Rebillct, 114.
Philippe. Auguste, 37a, 179.
Regnart, 91.
Philippe IV, 134.
Rcgnaud de Villeneuve, 7,
Philippc-le-Jeunc. 173.
Régna ult, 89.
Philippe-le-L'jog, i5o.
Rcinach (S.), 115-117.
Philippe-le-Bcl, 35.
Renault. 35i.
Philippe VI, ni.
Resae, 111.
Philomine (sainte), 114.
Restout, 61.
Pie X, 3oi,
Rcvillout, n3.
Picdois, J5o.
Ribadiu, 166.
Pfest, 53.
Richer, 54.
»74
R«b*nt.*44.
T
RoJmare, 91.
Tabouret, 16a.
!**«». .46.
Tacite, ai S.
Rogar. »&,.
Tait, 166,
RoBCheroOc» lR.-R.deX 15».
Talbot, *5o, a65, 16C
Rtthîaeob (de), a»3.
Tancanille (J. de), 147.
R«k1, 101
Tamiaejr de Larr., 3o6.
Rouen, ti, (4.
Taurin, 144, ÏÏ4.
Rousse) (l'abbé An,), M.
Tauvtl, :?
Rouuelin, 166.
Taylor, 1.
Rouiel .le tardai;, 3).
Terriens, 1S1.
Rudcraare, 14}.
Thaurin. 181, 114. ïll.
Ruflio, ni.
Theroulde, 94, 355 .
Thésée, tîg.
S
Thibault (l'abbé), 87.
Thieaae (l'abbé), 63,
Sabinianus, 141.
Ttiorel . 1 9 1 .
Sahut. Ï10.
Tîberius Flaccus, 317.
Saint An.-, 1*1.
TÎWtrcs, tio.
Saint-Simon, 157.
Tinn, ta8.
Sainte-Beuve Me», 18.
T: tel ouïe. 190.
Siint-l jurent. 190.
Titus, 169.
Saintyon (J. de), 7.
Tonnerre (de), n3.
Salitbuty iJel, 91.
Tougard, 86.
Sauvage -l'abbe). 5, >..
Tournebu (de), 340.
Saungcut, jôq.
Tours, 349.
Savunnet, 1 1 ».
Toustnîn, 104.
Scott, 143.
Touiain. 353.
Senynpuehen, 5a, 53.
i'rann, 3 1 8, 338.
Severus. 141
Trébooioi, aSo.
Sepnour, 80, 141.
Trehé, 348.
SJlvcilrc, as.
rrthe* (l'«bW|, 36.
Sirano (El. de). 55 1 .
T relient, 6o.
Solinius, 141.
Trotullet. 341.
Soroménil (l'abbe . a$j
Trubleviile (de), 34a.
Sorbierc, aïî.
Turej», 57.
Soyer, 36a.
Tyrel, toa.
Spitzci-, ai y.
"
ivmphurienlsaint), 174, a35.
IV
~
375
y (S.), 83.
;r, 353.
:res (de), 249.
nelle, Vauchelle, 3*6.
remer, 287.
uclin, 62.
sier, 3.
Lire, 64.
uant, 164.
' (de) fils, 33 1.
Vespasien, 269, 338.
Vicq, 277.
Victorin, 142 ,181.
Vienne (de), 49, 2 56, 257.
Vigot, 191, 267.
Villers (de), 33 1.
Vincent, 49, 74.
Virgile, 245, 339.
Vitellius, 268.
Vitruve, 219.
fe
E??
hl
NOMS DE LIFU
A
B
Afcruiie*, i3g.
Bacqufïille, Ï7, 38, 171.
Anier, n 8.
llaillj-en-Riïiêrc, 44,117,338
Alcnçon. m.
Biiona-lc-Comu, Ïi5.
Aleui, k..o, îi3.
Bnrdou ville, 38.
Aliny. 60, 8a.
Biirneville, i5j, iSS.
Allemagne, ï 1 7 .
Bayem, 188.
Allouville, 37, 160, 35c,,
Beaubec. 37.
i6o.
Beau 11 1 1 . n t -lc-H n re ng , 44,
Alpe», ig5.
Beaiinay, 44.
Aivimare, 35«).
Beau séjour, 106.
Ambourville. i5i, iS3.
Beau vais, 3o6.
Amfreville- la - Campagne .
BecfleljaSS.
J49-
Belgjum, ai 5.
Atnfreïille-aur-Iton, 190.
Bel la ligue s. 3o5.
4«gerville-la-Manel, 08.
Belleticombrc. 36. 197, 199,
A"gcrville -l'Orcher, a5i ,
Bellevillc-aur-Mer, 199,304,
*5j.
337.
*"jqU, ,„.
Bcllozane, 36.
^OevillelDutlair), i5i, iSï.
Belmesnil, 70, 3l5.
^genieuil, iSï, a5(i.
Bcnnetol, 170.
Art*»or, 338.
Berlin, 188, 3oo.
*rque», 38, 194.
Berville-»ur-Scinc, «17.
■^rai, 3o6.
Beiancon, 176.
Ar*oi», a 64
Bihorel, 5.
A,h4nes, ,30, 14a.
Blangy, 37, 1117.
*™a«y, a 14.
Bloit, aa8.
Autnale, 191.
Boisgaulier, 96.
***»nche», 174.
Boisguillnume, 116,336.
A»reme*nil, 44.
Bologne, lâ.
^"coun, 199.
Ilimituville, *6i.
M
Boopan. 114. 307.
r.iiatn»-,»?-
CriktOe, iiS.
Bras. .
Cornacille, 33.
Bordeaux. 3 s.
Coucj-, 3S>.
fl.svrr.nr> )■■■"
ri 1 IHI> *«3-«H
Btat.EJeliac. au3. 33*-
Co«rceBc*-k-RecnaMo, 9».
Bofc-Guèrard. 68.
Cnqœ(laj. 70.
BoadtcrnBe, «67.
Cnquebeiif-suf-Seine, iK-
Bo^nrM>1. adfe.
Cr»qiners, 181.
n imi»iw. i»s.
Grabat*. :--.
Bcofaoa,55.
I~ih'iii»h 141.
Boocg-SaBdooia. 3Si-
Coirenilfe, 18.
I - '_ D| % J'^" ■
D
Bourges, 118.
Boutracourt, 55.
Diwil, 164.
Bouville, 141-143.
Deux- Aman» (prieure!. Ml-
Brtnl. m
Dieppe, 39. 134, 146. »*
Bcotoaatc, 107, 117.
i.8-»»i. 16*, 17*, "s
BruirBcs, 90.
3i5. 34S.
Bochy, 19, 144-
DoBTTCod, 3o>.
Bycakala, il.
Dreux, 34i.
C
Drunure, 146,
DuoUir, 3oî.
Caca, 11 3, l63.
Dunkerqoe, 3o6.
Cailly, 116, i35, 33i. Vok.
67.
E
Catètea, n5, i>o. ni.
Eaulne, 140,
Cambridge, 107.
Eawy, 197.
Cinehan, 44.
Ecouis, *5i, i5S.
Ecioi-I'Auber, 338.
Egypte, nfl.
Elbeuf, 90.
Canteleu, 16.
Cany, 196.
Cap français, 119.
Cari h âge, 60, 146.
Enndarille, 1S7.
CarviHe-la-K<it!eritre, »3q.
EpomaUe, i5i.
Caudebec, 81 , 146, 1S7.
E,-reioi,i5i.
154.169-
Eptc, Se», 191.
Caitmem, 106. 147.
Lrin.nii.ni-5Qr-ISu.-h)'. 14 -
Celloville, 175, 197.
Espagne, aSo, 36t.
C!iaumunl-en-Bii*igny, 187.
Eueisay, 8.
3?9
Et<juiteville, )J>g.
Kure, il 3.
Havre (le), ioB,
Hénouville, 193, 338.
'
Hermanville, 44.
Hermès, 116.
P*tai*e, êSo.
Heuqueville, 45.
Se«imp,6,33, 118-J21, 1S0.
Hollande, 101 .
f imbort, 161.
Hnnflciir, 146 , 1S4,
«63,
Flacon ri. i57.
209.
FraïK-iinvillc, l57
!
Franquevilk, 182, »56.
Frrneuse, a 19.
[(Tendu, 17.
Frctnoy-Folay. 107.
Imhleville, 14.
Furfboz, 18a.
Inchaville, 85, 33l.
Italie, ïo, 346.
°
Gailleiontsine, ïû.
Gaillon,»58, Ï38.
Jersey, i9ï.
Gain ne ville, 4?.
Jumiégee, 1 Jo-i .: 1, t &7
181,
Gascogne, 3a.
i95, Ï47.
Gainy, IÎ7.
Gaule, 280.
Génw, 9a.
Ugny, 3tî.
Gisors, 80, 125.
La Hayc-Chanielou, [a
5.
Gommerrille, 131.
La lleuze. NMtM, l<>7
•00,
Gonfreville l'Orchcr, 1*».
Upanle, 24.
Gournay, '}■}, 1111-195, «44.
Leioun, 81, 191.
Gtiurnay-en-Caui, »5i.
Lignemsr*. 3S.
Gnusscau ville, 3oa,
Lille, J06
Gouy, 177. 'fii-
Lillcbonne, 13,80,86
141,
Grandcs- Vente», «44,
143, iSo-i5i, 1Î9
181,
lire mon vil le, 40.
185,278, 3i7-3ii.
Orcutillt, «96.
Limésy, 49, 69.
' Irigmmicville, 3.1 1.
Lintol, 141 .
Lisieut, 2o,33,358.
H
Londe (la), 174, 107, 33 t.
HiBeboK, 87.
Longboel, 18a.
Hirtleur, 146, 174, Xtfi.
Longtieville, 144, 341
Haruuel, 1*5-117-
Lorraine, 33 1.
H-iutot-Saini.Sulpke, 71.
UovMM, 359.
38o
LouTiere, 8, 181. i>6. sî?.
M
Lucauca, g5.
Nantcuil, a 56,
Luxembourg, 88.
Ncufbosc, un.
Lyon, 104-
Meufchàwl, i5, 34, 81.
M
Neuville, Sg.
Net>viHe-Chant-i'0«I ("1.
Machonvillc, 10t.
1-7. 1»
Magny, 1Ï1-J56.
Névillc, 99.
Minne«lk-lj-G..upil. 14.
Nogenl-Ie-Roi, m.
Marmoutiera. a5o.
Normandie, 3a,
Maromme, io5.
Normart, ï<j3.
Marlincami-, n5.
N.-D. de Bondeville, 44
Martini ille-aur-Ry, 358.
N.-D. du Vœu, 87.
Martot, 11, 174-
N.-D.-du-Bec, tu.
VU u lévrier. m.
Nuremberg. ai8.
Mauny, ni, 1 53, 107.
0
Mayence, 17.
MeJlement, Meliemonl, 36i.
Oise, 11.
36s.
Oissel, 5t, 57, uo, tïi,*7''
Manières, i»5.
Orbe:. 358.
Mett, JÏ5, 33 1.
Orlc'ani, 208, «43.
Meulan, H1-
0*moy, 77. M.
Meule», 44.
Outnarc, t53.
Mcnères-aur-Muid», roi.
Ouraille (H. i»5.
Milan, i63, i65.
Ouville-1 a- Rivière, 44.
Monceau-lc-Neut, 184.
Oxford. 35.
Mont-au-Bergcr, 104-306.
P
Mont-aux-MaUde», 46, >Î4.
196.
Pàcy, 99.
Mont -Saint- Michel, 3no.
Parc (le), 104.
Montaure, 17g.
Monlcauvaire, 179.
95, 104. lia. i^l,. 17'.,
Montchauvet, 111.
196, aao, ia8, a33, 144-
Montncury, a 54-
i5n, 169, 3o5, 3iq, 3Ï4,
Monttgny, 90, 1 36.
V>. 341. :<5i. K3.
Moniivillier», a $4.
Pau, 194.
Monvillc, 117, 188.
Pavuly, i38. 338.
Moriagne, 85, 33 1.
PérigDtd, a66.
Moulineaui, io5. 33i.
PcronvUle, ai6.
38 1
Ptàt-Qucvilly, 247.
Rcu
en, Aitre St-Maclou, 170,
Pciriik-, -S.
177.
: . n3.
—
Archevêché", 1Ï4, 3i5.
... 111.
—
Auberge de la Tête de
Pr.et- Aude mer, 7, 45
Blin, 154.
Pont -de -i' Arche, 10, n ,
—
— du Petit-Salut,
.
i54l i55.
PùOioijc, 1Ï1, 237.
—
Au^ustins, 69.
Po»i-Siint- Pierre, 8, iSa.
—
Augustin s déchausses,
Potquiéval, 146-149.
■6l-l63.
Ftaes. II.
—
Bailli, 166.
Pori-Sainl-Ouen. 157, a58.
—
Brodeurs, 88-111.
Pûui. n5.
—
Carmélites, 70.
Prtnence. 164.
—
Carmes, 53, 04, 347,
Q
36i,
Carrefour du Ponchel,
Qnilltbcuf, 1S1.
îai.
R
_
Caniers - do minotiers ,
Riderai, |>6.
100-101.
Rhin, »iS.
—
Cave à triple étage,
Ricarville, 186.
47. 3og.
Bidonne, tgs-ig.5.
—
Champ du Pardon ,
Roaudel, 99.
167, 168.
Rooehcrolles-le-Vivier, 38,
—
Chapelle S. -Marc, 98,
ôo.
100.
Rouen en ttcttuvailis, 116.
—
Chapelles prétendues .
Rmufs, i, •>, 5o, n3, 164,
ao3.
176, 196, i3o, i63.
-
Château de Philippe-
»6o, 3ofi, 341, 341,
Auguste, 171.
346. 351. 36i.
—
Chaussée de St-Sever,
— Abbaye Ste-Calherine,
167.
9, ï53.
—
Cimetière St-Maur, 41.
— — de Sl-Amand,
—
C1"S St Marc. 97, 18».
14, 178,181,
—
— des Galées, 1S6.
3i5.
-
- .aux Juifs, 3og.
— — deSt-Ouen,55,
—
Collège des Bons-En-
166,178,188.
fMrt, 73.
— — de Bonne-Nou-
—
— d'Albane, 171.
velle, .56.
— de*Jcsuites,i9o.
382
Rôti
», Colltpi- des Ofme*-
Rouen, Eglise Saint-! iillv.
Lins. 34G.
de-Ripainyflle,
—
Congrégat. des Filles-
16g, 170.
H.-D., Su.
- — Saint-Godard, 53.
—
Cordeliers, 69, i36.
ï58.
_
ConrHuiCiseaui, 36o.
- - St-HerMano1, ïi,
—
— Dannery, î36\
98.100.
—
la Crosse, 336.
— — Saim-HiUire, 169.
-
Eglise Cathédrale. 1,
- — St-Jean, q3, 191,
7, 9, 11, 49Ô4.
Î45, ï46.
67,97-101,144,
— — St-Laurcnt, 10,49-
i3l-ï34, 260,
h, 97-IOÎ.I3S.
176, 285. Ï34,
— — Sainl-Lô. 68, 101.
347-349,35».
;i6. 191, 14!,
—
- U Madeleine, i58.
*63, ï8i. 346,
-
— des Carmes, .I47,
348. 349. m.
35i.
— — Saint-Maclou , 6.
—
— N.-D-de-la-Rondc,
■ t, 48. ai, 97"
7, 3o, 58, 144,
lot, 103-107.
t86, Son, 347.
349.350.
—
— Saini-Andre"-de-]a-
— — Saint-Martin-iur-
Ville, «41.
Renelle, 91,347.
—
— Salnt-Cande-le-
— — .--ainl- Michel, 96,
Jeune, 7, 101,
r«;w»,54$
35i.
— — Satnt-NLaise, 164,
—
— Sainte- Candc-le-
)i5, Î49.
Vieux, 33, 53.
— — St-Nicolas, 37,
54.
4^-5', 90. 97,
—
— Siiini-Elot. 67, 98,
118, un, Ï47.
tlfi. Ï03-107,
Ï49.
177.
— — Saint - Pierre - du-
"
— Salnt-Elienne-la-
0 ruade- Eglise,
Châtel. 7. 53.
57, »3i.
_ _ Siiim-Pierrc-lc-
_
— Saint -Et ienne-d es-
Portier, 50.
Tonneliers, 5i,
— — Snini-Sever, 5*.
97-101.
— — Saint-Vigor, ÏÎO,
— Ssînl-GervaJs, S,
353.
_ _ St-Vincenl. 5l.
n, Kifliic Saint-Vmen.
Rouen. M;iiii>n îles Corneille ,
&4,<17-ioî, a3o.
4. 5, .8, io.43.
—
— Sainte - Crois - St -
—
— de la rue Saint-
Oucn, 34, 5o.
Romain, 3o8.
—
— S» -C toi x -des- Pel-
-
— de L. Maurry, a,
letiers, Ï47.
. 47,56,ii3, Ï07.
—
Les Emmurées, 335.
—
— de la Quille, loi.
—
Enlumineur», 48-55.
—
— de Boisguilbert ,
—
Ferme du Vin. '14.
34-
—
Foire Saint -Romain,
—
Marché- aux-Chevaux,
167, 186.
167.
—
— Je In Chandeleur,-
_
Mitrche - aux - Veaux ,
■68.
■ 16, aog.
—
— de la Pentecôte,
—
Martainville, 161.
j68.
—
Monnaie, j3î, 348.
—
Glacier, 171,
—
Moulin», 64, 170.
Gramonl 1 prieuré) ,
■63.
-
Nid. de-Chien, 16g-
171.
Hôpital-Général . ao.
-
Palais-d-Justice, 3o7(
48, 61, 170.
3o8.
—
Hôtel-Dieu, 10, 4»,
—
Parlement, 1 1, 6g, 70,
ia7. 35», 36a.
73, >oo, aog.
—
Hotel-de-Ville lancieii).
-
Petits-Campa, 167.
47, Sog.
—
place de la République,
i — -
Hôtel Det. incourt. No-
tice, 6-8.
—
Porte Jcan-le-CœurT 6.
—
— Lion-d'Or. 6,7.
—
— du Pont-Honfro)',
-^
— des Coquet», 17.
3*3.
— aulHevrei, 14Ï.
' — ■
— de la Qtaewe, 3o,
Prison, rue Herbicrt,
' — '
— deSt-Wandrille,
■68.
48.
_
Quai aux Tuiles. 168,
~~-
— Je Mathan, <~ii.
_
Quartier Saint-Filleul,
■*-
— Bourgtheroulde,
Î.7.
i»6, 117. i<>9.
-
La Kougemare, 1 59,
167.
— ■
Ile Noire-Dame, 3n.
—
rue Sucrais, a.
—
Jacobins, too,to3.
—
— des Bonnetiers ,
—
Jeu de Paume. 74.
1,6.
384
Rouen, rue de 1* Cuurvoi-
Rouen, Tour de la Puait
•erie, 7.
3«». 343.
— — N.-Dame, 3it.
— — Jeanne-d'Arc, 14I1
- — Thourct, 7.
i54-i>8, «t».
_ - Guillaume -Tell,
it5o,,*76.
3n.
— — George» d'Am -
— — de» Aviron», 16.
boite, 34S.
— — de» Arpent», 3 1 1 -
— Viel-Pont, 167.
- — du Vieux-Palai»,
- Vieille ■ Haranguer*,
356.
.67.
— - Malpalu, 16. 34.
— Voituriers pw e»«.
198.
Note 9- II,
— — MartainviHc, 3a*.
Rousseville, 33i.
— — de l'Ecole, 4g, 5o.
Rouvray, 174.
— — de Coqucréau -
Russie, 19g.
«nom, 74-
S
— - Saint- Vivien. 74.
Saâne (lu). 1411.
— — dci Capudns, 74,
Sainneville, a5o-s55i
86.
St-Andre-eti -Gouffern, 4'
— — d"Enfer, 346.
Saint-André-s.-Cailly, J16,
— — aux Ou», 14' •
335.
«43, *83.
S»i n l- A ubi l 1 -s u r-Mcr ,
- - des Hcrmit««.
Saint-Clair-sur-Epte, *3j.
.67.
Safat-Cjï, *87.
- - du Merrien, 168.
Saint- Eticnne-du- Rouvray,
de l'Hôpital, a83.
5t, »3i, aï*.
— — des Char relies ,
Saint-Gcrmain-sur-CaiHj ,
184.
»33.
— — du Penlcur, 3u
Saint-Germain-d'Établcs, 44
— — de la Poterne, 347.
Saint-Gormain-en-Layc, i63.
- - Molière, 3 10.
Sainl-Gilles-de-Cretot, 317.
— — duKuîssel, 3aa.
Saint-HelHer, 98.
— — du Colombier, 317
SftLM-Jean-d-Abbe«ot, a38.
— — Morand, 344.
Saîni-Malo, a$o.
— Sources Saint-Filleul.
Saint-Mards. 44, 1 70.
3»g.
Sain t- Ma rtin-du- Vivier, i»i.
- Siège de 1418, 64.
Saint-Martin -de-Boschcrvilk ,
— Synagogue (ancienne),
.89.
47, 3oq.
St-Martm-te-GaiUard, Ï04.
385
Saint-Omer, ai>8.
Touraitie, 35t.
Saint-Ouen, »5, It'i.
Tourne bu, 340.
Sabu-PMr, ȕg.
Trezilidc, 38.
Suint-Pur et, 164
Trots-Pierres (les). i5l.
âaiut-SacnS, i36, 174-
Saint- Se rvan, Ï49.
V
S-Valcry-cn-Cnux, r5, 1
:.
Val-de-ln-Hayc, 304.
Sa in t- Vn 1 cr y-sous-Bu res
44-
Valaase, 46.
81-8S, 188.
Valiquerville, 49, î6o, 35g.
S«ini-Wan.lrilkM8i.
36o.
Salot-Vigor, 145-149. »
Valtnont, 144.
Sninte-Foy, 4», 44.
Val ri cher, 169.
Saïnte-Geneviive-en-Bray ,
Vnrcngcville, 36».
119.
Valleville, l53.
Sainte - Marguerite - sur -
Du-
Vaurouy, 70.
clair, 1S4.
Veaiiville-k-s-Bnons, 35y.
SÉidouviDd a5i
Vélioeasses, n5, i5o, »i5.
Sa ïsci 1 .1- le- Mauco nd u it .
»4-
Venise, loi, 33i.
Sau*aay (le), 192.
Verdure, 64.
S»TOie, 33 1.
Verguant, 164.
Seinc(U). 148-01, 187
Vernon, 11, m, 357.
Scquanï. 168.
Vexin, 80.
Séria, m 5.
Vienne, »i8.
Sierrilte, bq5.
Vieux (les), 1^4.
Sommerv ,71.
Vieux-Ruuen, 117.
SonerUJc-lci-Roucn, 186.
Vire, 191, i63, 164, 345
Sliymon, 163.
Vittefltur, m.
Suède. *0l.
SuUae, 174, 118.
W
T
Wanchy-Capval, ïfio.
TatwarTille, 146-14S.
Whitethurch, 366.
Thuringe (mont), 4?.
Y
1 iilj, 340.
T'Tcj-lc-Gnind, jq6.
Yerville, 1 j5.
T'-rey-lc -Petit, iqt.
Yvt.ln.y4, .oa-
t..i, *ta
Yvetol, 160, 187,359.
Torpt, iȕ, i53.
Yville, 37, iSÏ.
Toulouae, 176.
387
PRINCIPALES
MATIÈRES
A
B
lie Je Rouen, 35g.
Habelou, 6q.
er, 194.
Baein (or de), 96, loi.
1 mii« sioile,87, tba.
Badigeon, 1 19, 304.
n* à la Bibliographie
Bague de Boïeldieu, 1 iû.
tienne, Ï07.
Baignoire cd marbre, 111.
ent, ni.
B:il des Grenadiers de France,
en Heurs, 33.
48.
m.
Baptistère, 3oa.
S*. 120.
Barrier, ni.
tr, i5o.
Sas-relief d'albâtre, Îi3,3i5,
3 19.
Ï5g.
«■<■• •>?■
Bnssette, lot, 101.
lit préhistoriques, 3,
Buteur, 3 1 .
60, 81, 144.
Bedeau (grand) de la Faculté
romaine», 3, n3.
de théologie, i5.
africaines, '">°. 1 [4,
Beneetier, 3l.
187, 146.
Beioine, 0, 1 .
Épique incertaine,
Besoingniei-, 0,1, 107.
4S, 114.
B-iecte, to5, 107.
ie/iw. 164-1^6.
Boiseries, 36, 37.
ititte, 108.
Boucqucs. 3l.
icM. IÎ4-.ÏÔ, srs.
BnumeiM. ion.
>, 191.
Briques romaines, 180, 181.
57. 58. 184.
Broc, 58.
ki, 35. 191, »3o-
Broderie (la). fVofic*, 88-
i63, »f>4, 3î9, 340,
1 12.
S43.
Braque, i 1 .
'/<-, I»o,
8'iiudeurt, i|o, io3.
d c Cnumont, tgfj
Broudeeure. y 3.
BrOttdcrtsse, 117, 103.
, 3i.
fl*#<j, 3».
t, 3».
388
c
Collection» lucale^
Caalit, lu
Colombier, 36o.
Cachet, 157.
COHKISSIO* DES U .
Cadeau, cadet, 5i.
Caere, St.
AVowcw.
Calvaire, 8*-85, tS8, 1Î9,
ji)6, 3 60.
Camp, 85. 33i.
juin
Campanile, 3o3.
Capucins morts de la peste.
4»-
Carier, 110.
Sommaire. 1 ïi,
Carrières, 145-147-
Cartes à jouer, ion, 307,
février
ï49-
Cartouche, 198, 3m.
C.asublerie, 8y.
Caxublier, 100.
Centenaire de P. Corneille,
Somma fre, 160.
», m, 14, 88.
— (douiième) du Mont-
Saint- Michel, 3oi-
mai qi
Certainai, i65.
Chainture, g3.
Chambre, 9».
Chanson gravée sur une
5»mm4inr, S95.
manche, g3.
Chapelles, 3o8, 35g. 36o.
Cnmniunjcaf ion! it
Charpe, 76.
MM. BaudryiP.), 143, 3?5
Charte busse, 104.
— Bcaurepaire (Ch. Jcl.
Chaussicr, qo.
t, 5-l«, ïo, 14- '4.
Chenil des ducs de Norman-
41-43,48,64-71,88-
die, 160.
■ 11, 114, 118-tiS,
Citoyens de Lillcbontte, i»o.
IÏ4. I43-l54, 160-
i5i.
■ 7». '86, 189-195,
Clepsydre, 119.
100-207, >I7-»3S ,
Cloche, 180.
138-143, i5u-i5g.
Clochers romans, 44.
2G1, 169, 374, 188,
CoUectaire, 53.
34b-353.
38o
M».
Beau repaire (G. Je), 61,
MM. Vallée, 3 1 5.
73,209,164,178,345
- Vesly (de), ia-16, ai,
-
Bellegarde (de), 42.
45, 57-6i, 78-85,
-
Chevreui, ao, 71.
114-117, 119, 134-
-
CouMïl, IS4, 200,144,
i43, i57, «74-185,
166, a6g.
188, 189-199, a36,
-
Deglatigny, 5, 45, 269,
244-248, 266-269,
3t5, 33i.
a78-a85 , a88-a93,
-
Drouet, 100.
3o4, 3i6-Ï26, 33i,
-
Duveau.ï98,3(o,3i5,
33G-Ï43.
3a6-33o, 354.355.
Commission : Membre* décè-
—
Carrela, 24, 143,249,
des, 45, 160, 269,
3i5, 329.
3i4.
—
La Serre (de), 171 ,
— Membres nouveaux,
Ïoi-3o3.
i59, 274, a8i.
_
Le Breton, i35, 275,
— Vice-président, 374.
3oi, 3o3, Ï06, 3ia,
— Bulletin, ao, aoo, 275,
3i4, 3i5, 3i7, 3a5,
3i6, 334.
333, 334, Ï53. 36a.
— Archives, 4a, 43, 77,
—
Lefort, 4, 20, 275-277.
3a6, 359, 36o.
—
Le Verdier. 1 53, 148,
Cften.v, 96.
177, i85, 3i5.
Chie^, 103.
_
Loth (Mgr), i36, 270.
Cimetière franc, l83.
—
Malieornc, 88, 248.
— ancien, 3l8.
—
Peïay, 1,4,34,44,47.
ComplaignjntB, 147.
71, 88, 143, 208,
Compte de Fécamp, 118,
an, 327, a36, 249,
Comptes anciens de voyage.
370, 309.
a5o-i58.
—
Ruel, 45, 47, ii.|.
Concilié, tu.
161, 10Q, 143, i5o,
s85, 336. 36o.
Confrérie, 77, 346-349, 35t.
Congrès des Sociétés nor-
—
Sirnziti. 72, 1 55, 207,
mandes, 20, 56.
108, 334, 286, '<OQ,
3n,343.
Tougard (l'abbé), 1. 17,
ao.at, 35-4o,Ci, 63,
Conseil gcncral, 63, 334.
-
Conseulx, i65.
Contendrc, aS.
86, 11S, 1S6-188.
Contraull, 1 1 1.
i33-a35, 171, 277,
Contrautel, 99, 101, iu3.
294- iq8, 3a5-3o<,,
Contretable, 154, 209.
335, 35S-36S.
Coqueriaucoq, 33,
m
:*o<>
Coquilles, 178.
Enlumineur, *3*.
Cornes de cerf, 175.
Enlumineur». ,Vûlt«, 4**"'
Corporallier, 98.
Entencion, 3l ,
Couppter, 3i.
Entremîtes, 54-
Coutume* de port, i5j.
Épée d'honneur, a3.
Cramellie, si.
Epis en plomb. 354-358.
Cristallin*, bi.
Epitaphc, vir Inicriplioiu
Croix gammées, 17.
— rimée, 3o_î.
Croix comme entaillée, 1B7.
Espance, g'i.
Crucefix, 99.
Esptreurs, l]l.
Cueillerait, t65.
Esumpc, »i7, 35»-
Cuillir, 33.
Est.mi pilles, .*5o, 35î-
Custode, 3i.
Etain, 118.
Etrcine, 110.
D
Euilli, 19.
Dalles tumuïeirea, 86, i38,
Exschiver, 111.
»94, 335, 341.
Exposition cornélienne, i"
Declirtr, 91.
Extencilles, 3 a.
Deffaute, iô-j.
Demi-temps, 5o.
Dcmiard, demie», 341.
Fac-similé de S.-Maelou, 1 1»
Dessins Je boiseries, iSB.
Fanuro, 33t.
Devis de sculpture, 909.
Faucons, 68.
Dictionnaire d« l'Académie,
Fer, i8a-iS5.
3So.
Etrmuitler, tu.
Diofite, 1 14.
Feu .te S. Chriitopbe, 197,
Dolmen, Ï06.
Fibules, 178, 18Ï.
Don du Ministère, 1 14.
Fil d'or de Chypre, 9s.
Dragage», 5?, 81.
Reurisseure, 5s.
Drap de Vire, 191.
Fleurir, 5o.
Drccheur, 3i.
Flûte de Pan, 100.
Droicture, 108, (io.
Foire S. Romain : ouvet-
E
ture, 167, 186.
Fondation de confrérie, 77.
Echo, 190.
Fondeur, »5i.
Embesongner, 90.
Fontaine couverte, 3i7-33o.
Embossemenl, son.
Forclos, 110.
Encommencier, 108.
Fortraiti, ut.
Enlumineor, 49.
Fossés, 190.
391
Poullovtr, 19Ï.
Images de Rouen, i63, 173,
Fourme, 3i.
ao8.
Frarie, lob, 1 09.
Image* en
papier, 346.
Frenge, 98.
Imprimerie
se* origines, 17.
Frite sculptée, 3oi.
Incendie, 3t8.
Inhumation
s, 68-71, |9,,
G», i5o.
Inscription!
ubituaircs, 11,
Gectons, 5r.
.S, 39, 154,
Gramle, 81.
3i6,3»6,335.
de vieilles nui-
Grange dimeresse, 35g.
.0.., ,3-,6.
Grawcise, Ï48.
Graveurs, Ï45.
Gravure sur bois, 35o. 35i.
-
rue de la Pie, 43.
de calvaire, 83 .
Gréer, îo.
—
tumulaire, 87,
Gredit, 3 1 .
135,146, 1 So,
Grï* pour églises et cal-
Grillant. 78.
_
183,309,335.
commémora 11 ve ,
86, 161, 148,
Guetc, t65.
307, 3n.
de cloche, 186.
H
—
<lu;m«sieclc,i63.
Habit, 191-
i65.
/JdWW, 1:0.
Hiitorieur, S*. 53.
1
Hache* en silex, 1C7.
Jeton, 118
176.
1 i a cii eue* en bronie, 4S.
Journieur,
54.
Hommage à M. le Maire de
L
Dieppe, i34, 1S7.
tfonnourablement, <|o.
Léal, 107.
Horloge, 38.
HasttUr, 164.
Légion d'honneur, 41.
Lettre de Marie-Thérèse, 161.
H ou fier. iqj.
Lever, io5
Hourdel, 107.
Libratier, 49, 349.
Hrpotauite, 180, 3iq.
[
Livrée, 93
Loyan m eut
9°.
lie maintenue au Mont- Saint-
M
Michel, loo,
Maisonnettes de la tour Saint-
Illuminer, Yi.
î85. 333.
3<)2
Manche de couteau, aaa.
Monuments, proposition dt
Maquettes, 119.
classement, 85,
Marbres antique», a8g.
t88, 161, i;i,
Marchander, 91,
*77-
Matériaux romain* employé*
Mosaïques africaines, 187.
au moyen Age, 181.
Muette, 169.
Mectes, 166.
Mugueite, 3 53.
Médaille, 177, 144, 194.
Muraillei, ti3.
Médaillon en ivoire, [44
Musée départemental , ÏS-
Minages, ni.
61, 81, 86, 114,
Mengier, go.
119,134.143,176.
Méridien, 37, 38.
179,181, 1(3,179-
Mesturel, i3a.
181, a85, igo,3i6,
Mesure* de capacité, 33g.
3si-3ft5,33a,5»,
Meules romaine», 11a.
34», ^43.
Meschine avant l'onel, 19.
— de Lillebonne, 81,
Meutte, tSi.
«7-
Mobilier bourgeois, 3i.
— de Neufchitel, 81.
Modela», aïo.
— de Caudebec, 81.
Mo t'son , nj.
— de la Cathédrale,
Monnaies, 5.
ï33.
— d'or,i78,i8i,3o4.
— Carnavalet. 1 1.
— romaines, 40, i75.
— Boleldieu, 116.
i78-i8t, 197,
— d'Evreux, 8a.
166, 17g, 3i8.
— de Lyon, 18t.
— gauloise* , irô ,
— de Vienne, [Si.
16S, igl, 337.
— de Tours, 149-
— moyen âge, 10S,
■ 83, 114.
N
— modernes , 175 ,
Neceessif, 106.
.iJ, iî4-
— leur pouvoir effec-
O
tif, 188, 1».
Qnglettes, 110.
Monnayeur, i3o.
Orfèvres, *3i.
Montre* solaire*. 118-aai.
Orfrett, 96.
Monuments historiques, 37,
Ornements de la Cathédrale,
117, 18S, a38,
j33.
a6g-»7<- a75-
Os, i8a.
177. *9$. 3i3.
Lv
Otrier, t5t.
3p3
Ouller, 97.
Poulaillers porteur» de tel- •
Uuvrccur, no.
Pourtrelure, 'il.
V
Prinst, to5.
Paltnods, S*. 53.
Profflllé, toi.
Papier archéologique, 171.
Pugnician, ut.
— Je tapisserie, 35 1 .
Q
P«rchemin»; leur destruc-
tion, 119.
quatrain, a4o, 'A'J-
Parchonnerie, i5i.
R
Pardons de la Cathédrale,
347-
RabilUr, 1 18-110.
Passager, i5i.
Raidillon* de Rouen, 196.
Passages sur la Seine, i5o-
Rebrouder, io3.
i53.
Recordacion, la,
Paiera, 11 6-1 (8.
Redevances singulières, 191.
Pêche (droit de), Kia-194.
Règlement de collège, 171.
Pèlerins de Suint-Michel, I46.
Renfondrcment, 209, 110.
Pendule à médaillons, 34.
Renversé, 98.
Penneaulx, 118.
Restoupper, 110.
Perdurablcment, iSl.
Revenue, 1S1
Perruque», 19a,
Robes, 192.
Philadelphes (Cercle des).
Rompture, 164.
118.
Roquilh; i^\.
Pignon sur mu. Notice, t63-
Royaume d'Yvetot, 160.
i65.
Ruh, tl.
Plans, 61.
poignard en silex, 3a.
s
Pont de Paris, 9, 31.
.Sanguin, gi.
Populo, popelot, 70.
Satyre, i83.
Porquier, 1 53.
Sceau, »34, >S&
Portitchti-, i5o.
Scellé (prisonnier), ia3.
Porte de* Clarisse», 189.
Serement, to5, 107.
portion congrue, 188.
Sépulture» franquei, 140,
putson, 341.
Soc de charrue, 338.
Poteries, 8o, 178, 184, 3 19.
Soleux. i53.
Potier» gallo-romains, 141,
181.
PMiUt, 74.
Souffîiammtnt, 90, 108.
Statuette, a3, 43, 143.
'94
Statut* de» brodeur», io5-
TabLe, li.
191.
:ulte,n3-n6.
Tavelle, 104.'
Temple* romains, 174, fo6.
Terme» de »culplure, 70.
Tesnioigner, !'if>.
Théâtre romain, 14Ï, 317.
Thériaque, 16-18.
Tirelire, 3<i3. 338.
Tombeau», M, 7S, 84, toB.
TourdelaPucelle, 286, 3i».
343.
Tour Jeanne-d'Are, 61, 71,
tig, 143, 1S4, i58-i6o.
308, 313-217.
Train de mai son d'une grande
dame, i8-3o.
Traire (»e), 147.
Tran»fendu Musée, i34-i3fi,
3i5.
1 résor monétaire, 166. 17g,
Treste, 3i.
Truquage, 86.
Tumulus, •"'"'.
Vise déversoir, 391.
Vase d'élain, 39.
Vase» acoustique», 45,
Vase* grecs, [37-139.
Vases gallo-romains, 1,
Verre, 181. 3ig.
Verrières du xv siècle,
— historique
— de Monïille,
47-
[88.
Vills. t78. 180, i93.
Vitraux, 171, 196.
Voitures de Pari* t Rouen,
i55,i56,
Voirie aur le» Aipea au
xn* siècle, i<iï.
Volume partagé en 4c ux
tome», m.
Volume ,-iccessit d"hi»toirc.
FIN Dtl TOME XIV
— Heaurëhaire (M. Ch. de).. 263, 274, 288, 314, 345
Fr. de Bordeaux, président au Parlement 263
Trésor monétaire 166, 279, 291, 337
Cathédrale 269, 276, 28;, 334
Tour Jeanne-d'Arc 269, 312, 343, 353, 386
Eglise Saïnt-Madou 270, 276
Vieux-Chlteau 171, 286, 343
— Nomination du Vice- Président 274
Monnaies d'or 278, 281, 304 I
Figure de satyre 283
— Église Saint-Ouen 278, 288
Médaille de Corneille 294
Travaus de voirie sur les Alpes au \W siècle. ... 295
Calvaire de Bcauvais, à Grcuville 296
— Protection du Mont-S.iint-Michel 300
Frise sculptée 301
Laurent Maurry l'imprimeur 308
Cartouche en bois 310
— L'archevêché 315
Épaves archéologiques 316, 336, 342
Lillebonuc 317. 319
Bas-relief en albâtre 322
Ëpitaphes 309, 326, 3 36
Fontaine couverte 327
VI. — Mesures de Pavilly 339
Graveurs rouennais 345
Archives de la Commission 3S3
Épis en plomb 354, 356
Chapelles des environs d'Yvetot >S9i J^o
Cour aux Ciseaux 360
Table des noms d'homme 365
— noms de lieu 377
— principales matières 387
;i
->
?5
■
(-,PKINCIPALES MATIÈRES DU BULLETIN
1. — BëaCRepaim
Fr. de Borda ux, prêtent ju Pultroun:
Trésor monitjûtiT. *Mi, : 7
.-■■■■
Tour jcanne-d'Arc tt~..
Église Saint-Mai
Vieux-ChSlrai
II. — N. ..
-■■-;
m. - >
■
■
■ ■
.
V. - [."archevêché-, ,
Epaves archéologiques ji6, ijé.
Lillebùrme
Bai-ivliLt hj Jbiirt ...
Épiupîics ...
■ Il
.
Archives de h Commmiun .
Kpis uii ploml
Chapelli
Cour aui I
Table ilts noms d'hommi . ......
STANFORD UNIVERS
LIBRARIES
STACK3
AUG22 1977
BULLETIN
DE LA
OMM1SSION
des ANTIQUITÉS
SEINE-
INFERIEURE
rOME XV,
— |i' LIVRAISON
KOUhC\
IMPRIMER1K CAGNIAKD |Uos G Y, Succ'i
Hun juin» iI'Ajl, BS, et île» Ilginigc, »
►
LISTE DES MEMBRES
DE
LA COMMISSION DES ANTIQUITÉS
DE LA SEINE-INFÉRIEURE
Juillet iqio
Dates Noms Qualités
1902, Ier oct. Fosse, C >$, préfet de la Seine-Infé-
rieure, président.
1875, 3 juin. Le Breton (Gaston), O $£, correspon-
dant de rinstitut, directeur général
honoraire des Musées de Rouen;
vice-président (arrêté du 19 mai
1 908 1 .
1 866, 24 janv. Loth (Mgr), chanoine honoraire,
curé deSaint-Maclou.
1871, 27 nov. Barbikr de la Serre, ancien inspec-
teur des Eaux et Forêts, à Paris.
1K73, tj avril. Pelay, bibliophile, à Rouen.
187D, 3 juin. Tougard (l'abbé), docteur ès-lettres,
professeur au séminaire du Mont-
aux-Malades.
1879, 17 mars. Lkkort, $£ , architecie en chet du
département et des monuments
historiques.
Il
1880, 28 août. Vesly (Léon de), directeur du Musée
départemental d'antiquités, conser-
vateur des monuments historiques
de la Seine-Inférieure.
1 885, 18 juill. Drouet, archéologue à Caudebec-lès-
Elbeuf.
— Milet, ^, conservateur du Musée de
Dieppe.
1887, 21 oct. G arrêta, ancien adjoint au maire de
Rouen.
1801, j3 mai. Coutan (Dr)? archéologue, à Rouen et
au Tréport.
1897, 22 t'cvr. Dubosc (G.), critique d'art, à Rouen.
10 mars. Vallée (E.). agent- voyer, à Yvetot.
1808, 29 août. Deglatigny (Louis), négociant, à
Rouen.
1809, 4 mai. M aucorne, conseiller général, à Forges.
iv)oo. 1 5 août. Lk Verdier (P.), docteur en droit,
conseiller général, à Belmesnil et à
Rouen.
1001. 8 aoùi. 1 .criquet, conservateur de la Biblio-
thèque municipale, à Rouen.
1002, 20 juin. Ci. de Beaukepaire. docteur en droit,
inspecteur divisionnaire de l'Asso-
ciation normande.
ioo{, 3o janv. l.r Bi.osn, *fc. ancien conseiller à la
Cour, préfet honoraire, à Dieppe.
Bki'non, >j^, directeur de l'École de
Médecine.
Ruel lG.), architecte.
Sarrazin, >J£, avocat.
190?. 8 juin. Bouctot, député de la Seine-Inférieure,
a Saint-Martin-Osmonville.
III
iqo5, 8 juin. Chevreux, ancien archiviste du dépar-
tement.
1907, 22 fév. Vernibr, archiviste du département.
— G. Lormier, conseiller général, direc-
teur du musée céramique.
1908, 10 avril, Duveau (E.), ingénieur civil, Rouen.
3o mai, Minet, directeur du musée de pein-
ture de Rouen.
1009, io nov. Delabarre (E.), architecte-ingénieur,
à Rouen.
I*
LISTE DES MONUMENTS HISTORIQUES
DU DÉPARTEMENT DE LA SEINE-INFÉRIEURE
dattes par arrondissements.
MONUMENTS HORS CLASSÉ
i° Edifice appartenant à F Etat
La Cathédrale ou Notre-Dame de Rouen (1).
2° Edifices appartenant au département
ARRONDISSEMENT DE ROUEN.
La salle capitulaire de S^Georgcs-de-Boscherville* (1822).
I-a maison de Pierre Corneille, au Petit-Couronne (1868).
ARRONDISSEMENT DU HAVRE.
Le théâtre romain à Lillebonne * (1818).
(1) Les monuments dont la désignation est suivie d'un asté-
risque sont classés au nombre des monuments historiques recon-
nus par l'Etat, et comme tels soumis au contrôle de la Commis-
sion des monuments historiques, établie près du ministère des
Beaux- Arts.
Les autres monuments n'ont que le titre de monuments histo-
riques départementaux, et sont donnés comme tels à la surveillance
et au contrôle de la Commission départementale des antiquités
de la Seine-Inférieure, dans les termes de l'arrêté préfectoral du
i5 mai 1867 (v. Bulletin de la Commission, lomel, p. 67).
Le dernier classement ministériel (loi du 3o mars 1887) ne
range plus au nombre des monuments historiques de l'Etat :
Buchy, Jumiéges, le Bourg-Dun, Envermeu, Sainte-Marguerite*
Aumale, Saint-Wandrille.
MONUMENTS CLASSÉS
ARRONDISSEMENT DE ROUEN.
Première classe.
uf. — Vitraux de l'église Sainte-Etienne* (i85o).
r-GEORGES-DE-BoscHERViLLE. — L'église, la salle cap i-
tulaire et les restes du cloître* (1838-1887).
r-QuEviLLY. — Chapelle de Saint-Julien des Char-
ux* (22 juin 1869).
:n. — Saint-Godard. Les deux anciennes verrières du
chevet des bas-côtés* (i85o).
Saint-Maclou. L'église* (1838-1840).
Saint-Ouen. L'église* ( 1 838- 1 840).
— Chambre aux Clercs* (1887).
Saint- Patrice. L'église et les vitraux* (i85o);
Saint-Vincent. L'église et les vitraux* (i85o).
Deuxième classe.
m
nville-Crevon. — L'église (1867).
iy. — Le chœur de l'église (1867).
métal. — La tour de Carville* (1859).
L'église de Longpaon (1857).
lineaux. — L'église* (1838-1840).
en — Saint-André (la tour) (1867).
Cathédrale. Salle capitulaire et cloître (1867).
Croix-de- Pierre (la fontaine de la) (1867).
Saint-Gervais. La crypte et l'abside* (1867).
Saint-Maclou. L'aîtrc* (1867).
Saint-Nicaise. Le chœur (1866).
Saint- Romain (la chapelle dite de) à la Vieille-
Tour* (1867).
VI
Troisième classe.
Les AuTHiELxsurlc Port-Saint-Ouen. — Eglise et vitraux
■i$ô-h
Bo$c-Bor:»el. - Le porche de l'église (1867).
Cu'debe»-lès-Elbeuf. - Tour du clocher (18 nov. 1884).
OtcLAiR - Le«:lise# '1S67).
Ei bkvf. Vitraux de l'église Saint-Jean* (1867).
EpiNA\-si*R-DrcL\iR. - Porche de l'église <i 1 oct. 1888).
Le Calvaire du cimetière (17 juin 1893).
Fresqcienne. Clocher de l'église (26 janvier 1870).
Hoitpevh.1 f. Eglise* ( i S67).
Isneai ville. Eglise et vitraux (1867).
Jtmifges. Eglise paroissiale I1867).
Mont- aux- Malades. L'église (1867).
Monyili.e. — Les vitraux du xvi« siècle* (23 août 1897)-
Necvii i e-Champ-d'Oisel. — La nef de l'église (1867).
Oissel. — Porte des M ornons (3 novembre 1904).
Préu'x. — Les dalles tumulaires (1867).
Rouen. — Saint-Paul. Abside de l'ancienne église (1867)-
Samt-Vi\ien. Le clocher de l'église (1867).
Rn. — l ^ porche de l'église u«> décembre 1878).
Timu-remme Annexe d'Estcville). - Le retable de
l'egiUe \ 1 1 décembre 1S77).
Yainmi 1 e. L'église* 1S07 .
ARRONDISSEMENT 1>F DIEPPE
Première classe
Arqiks. L'église* ( 1838-1840;.
Atffay. L'église nS3o).
liorRG-Ors. — L'église (i85o).
Difppf. - L'église Saint-Jacques* (1838-1840}.
Enykrmki'. L'église • 1 ^-^4).
Ei;. - L'église ou abbaye* il 838-1840).
Dcu.vicme t Lisse
Cri kl. — L'cglise (1867).
Dieppk. -- L'église Saint-Remi (1867).
Eu. — Le tombeau des Guise* (église du collège) (1861).
Sainte-Marguerite-sur-Mer. — L'abside eti'autel (1867).
Neuville. — Le chœur (1867).
Tréport. — L'église* (1867-1887).
Troisième classe
Ancourt. — Les vitraux de l'église (1867).
Avremesnil. — Le clocher de l'église (1867).
Denestanville. — Fonts baptismaux (4 février 1879).
Sainte-Foy. — Le clocher de l'église (i863).
Saint-Martin-le-Gaillard. — L'église (1867).
Saint-Victor-l'Abbaye. — La statue de Guillaume-le-
Conquérant (1867).
Varengeville-sur-Mer. — L'église (1864).
ARRONDISSEMENT DU HAVRE
Première classe
Etketat. — L église* (i85o).
Fécamp. — L'église de la Trinité ou l'Abbaye (i838).
Graville. — L'église ou abbaye de Ste-Honorine* (i85o).
Harfleur. - L'église* (1 844-1887).
Montivilliers. — L'église abbatiale* ( 1 83o).
Norville. — Le clocher de l'église (i85o).
Deuxième classe
Lillebonne. — Le clocher de l'église* (1867).
Manéglfse. — L'église* (1867-1879).
Saint-Jean-d'Abbetot. — Le chœur et la crypte de
l'église* (i838- 1887).
Saint-Vigor. — L'église* (1867).
▼tu
Troisième classe
àngeryili.e-i.'Okcher. — L'église* (1867).
Beuieyille-la-Grenier. — L'église (1867).
Cerlangue (la\ — Le clocher de l'église* (1867).
Etainhus. — L'abside de l'église (1867).
Gaimmeyille. — Le clocher de l'église (1867).
Graucbouyille. — L'abside (1867).
MoNTiviLUERS.— Le cloître et la croix du cimetière (1867).
Raffetot. — Baptistère et médaillons (i5 déc. 1881).
Sainneville. — La nef de l'église (1867).
Saint- Eustachk-la- Foret. — L'église (iS déc. 1881J.
Saint- Laurext-de-Brèyedent. — Le clocher (1867).
Virville. — L'église (3i octobre 1874).
arrondissement de neufchatel.
Première classe.
Aumai.e. — L'église (i85o).
(îournay-en-Rray. — L'église* (i85o).
NKrFCHATEi- — Le chœur (i85o).
Deuxième classe.
Hiires. — L'église (1807).
Sigy. — Le chœur de l'église (i83o).
Troisième classe.
Bi.angy. — L'église (1807).
Frksi.ks. — Retable et tabernacle en bois sculpté (10 vl
cembre 1877).
Nkl-fmarchk. — L'église (1867).
^aint-Saens. — Les vitraux de l'église (1867).
Yatierville. — Le clocher de l'église (1864).
Yii.LKDiKU-i.A-MosTAGNE. — Le clocher de Tcglise 129 ju*
1 868).
AkKONDISSKMEN'I 1) YVfcTOT.
Première classe.
Caudebec-en-Gaux. — L'église* (i85o).
Deuxième classe.
Allouville. — Le chêne-chapelle (1867).
Blosseville-ès- Plains. — Les vitraux de l'église (i85o).
Sainte-Gertrude. — L'église* (1867).
Valliquerville. — Le clocher de l'église* (i858).
Vatteville. — L'église (1867).
Veulkttes. — L'église (i85o).
Troisième classe.
Boudeville. — L'église (i863).
CoNTE\iLLE(à Paluel). — Fonts baptismaux*! 10 août 1904)
Ingouville-ès-Pi.ains. — La nef (1867).
>!aulévrier. — Lutrin (8 août 1879).
Saint- Wandrille. — L'église (1875).
Chapelle Saint-Saturnin* (1887).
Sasseville. — La croix du cimetière (1867).
Veules. — Le clocher de l'église (1867).
Villequier. — L'église et les vitraux (1867).
LISTE DES SOCIÉTÉS
«CAQCTttES LE BCLLET!* DE LA COMMISSION EST ADRESSÉ
CH%QCE ANNEE
P**r* Cxnite des Travaux historiques au
Vi-istere de l'Instruction publique
S>2>:tc des Antiquaires de France.
Cxrire ie$ Sociétés des Beaux-A*15
FVjîs- Royal'.
5csr.ee,: ethnologique du Trocadéro-
>.\r:cri des Amis des Monuments pa"
Xï^s- S.viere Académique de Laon.
>\r.e:e archéologique, historique c
<c:errxàque de Soissons.
xv.e:c historique et archéologique **
C h irea a- Thierry .
\ . ,x.\« , . - -. .x <— *:_ j^ lettres. <cience> et arts »J- ^
V x<-Vi- ::rne>, à Nice.
* N* >\:.:. icjc^micue Jaçriculture. *-^
-c i Ji-. ï-t< et belles-lettres
v^* v ^ >.; .:::;> ..::re^, sciences et arts
V.e ".*■*. .- Rodez.
v \ > * ^ >*c *:, Ci^ A~.::cuA:-e>de Norman J- **^
^*c .!i* .:^> rsra-x-Arts de Caen.
>•„■ ~ti " — c.r<c d\ archéologie.
v -.%v >-c ~:~ " >:^:c-e. .-.tteraire. artistic^
.• <.*:'icui :u Cher, a Bourgs *="
^ . .*. . *c- V -v eu. -es Ju Centre,
v ^ v\ n. > *c ,:v c ..«ce? de Constantin^'
XI
-<=>-xe-d'Or. Commission des Antiquités du dépar-
tement de la Côtc-d'Or, à Dijon.
Société archéolog., d'histoire et de lit—
térat. de l'arrondissement de Beaune.
Société des sciences historiques et na-
turelles de Semur.
*o*_jbs. Commission archéologique de Besan-
çon.
^Rôme. Comité d'Histoire et d'Archéologie à
Romans.
^ure. Société libre d'agriculture, sciences,
arts et belles-lettres du département
de l'Eure, à Evreux.
Société libre d'agriculture, sciences,
arts et belles-lettres (section de Ber-
nay), à Bernay.
Bibliothèque publ. à Pont-Audemer.
Musée des Andelys.
Eure-et-Loir. Société archéologique d'Eure-et-Loir,
à Chartres.
Société Dunoise, à Chateaudun.
Garonne (Haute-). Société archéol. .du Midi, à Toulouse.
Gironde. Commission des monuments et docu-
ments historiques, à Bordeaux.
Hérault. Société archéologique de Montpellier.
Indre-et-Loire. Société archéologique de la Touraine,
à Tours.
Loire-Inférieure. Société archéologique de Nantes et de
la Loire- Inférieure, à Nantes.
Loiret. Société d'agriculture, sciences, belles-
lettres et arts d'Orléans.
Société archéologique et historique de
l'Orléanais.
Manche. Société académique de Cherbourg.
Société archéologique d'Avranches.
Marne (Haute-). Société historique et arch. de Langres.
XII
Morbihan.
Nord.
Oisk.
Orne.
Pas-de-Calais.
puy-i>k-1)ô.ik.
Saône-et- Loire.
Savoie.
Seine-et-Marne.
Seine- Inférieure.
Société polymathique du Morbihan, à
Vannes.
Commission historique du Nord, n
Lille.
Comité flamand de France, à Lille.
Société Dunkerquoise pour l'encoura -
gement des lettres, des sciences et des
arts, à Dunkerque.
Société historique de Corapiègne.
Société archéologique de Senlis.
Comité historique et archéologique d&
Noyon.
Société historique et archéologique de
l'Orne, à Alençon.
Société des Antiquaires de la Morinie.
à Saint-Omer.
Société académique de Boulogne-sur-
Mcr.
Commission des monuments histo-
riques du Pas-de-Calais, à Arras.
Académie de Clermont-Ferrand.
Société d'histoire et d'archéologie de
Châlons-sur-Saône.
Société savoisienne d'histoire et d'ar-
chéologie, à Chambéry.
Société archéologique du Gâtinais, à
Fontainebleau.
Académie des sciences, belles-lettres et
arts de Rouen.
Société libre d'Kmulation du Commerce
et de l'Industrie, à Rouen.
Société des Amis des sciences natu-
relles, a Rouen.
Société Jes Amis des Monuments
rouennais.
XHi
Seine-Inférieure. Bibliothèque des Sociétés savantes, a
Rouen.
— Blangy.
— Bol bec.
— Clères.
Dieppe.
— Elbeuf.
— Eu.
— Fécamp.
— Gournay.
— Le Havre.
— Montivilliers.
— Neufchâtel.
— St-Etienne-du-Rouv,
— Yvetot.
Musée de Caudebec-en-Caux.
— Lillebonne.
Somme. Société des Antiquaires de Picardie, à
Amiens.
Tarn-et-Garonne. Société académique et archéologique.
Vienne. Société des Antiquaires de l'Ouest, à
Poitiers.
Yonne. Société d'études d'A vallon.
Société archéologique de Sens.
ÉTRANGER
Angleterre. Société Royale desAntiq. de Londres.
Société Jersiaise.
Belgique. Société d'histoire et d'arch. de Gand.
Ivtats-Unis. . Institut. Smithsonienne à Washington.
Société historique de New-Haven
(Connecticut).
Russie. Commission Impériale archéologique,
à Saint-Pétersbourg.
Suède. Société des Antiquaires royaux de
Stockholm.
•
i
:>'
COMMISSION DES ANTIOUITLS I>E I.V SKlNK-INFEKlKURE
ALBUMS DE DESSINS & GRAVURES (i)
Album I (2)
(Portrait et médaillon de E.-H. Lan g lois y
1 Rouen. Construction romaine sous S.-Herbland, 2 f.
col., 1828, H. Langlois.
2et4- — Salle romaine, r. Royale, col., 1846, Deville.
3 — Constructions romaines rue Saint - Lô,
col., 1848, Deville.
(1) Les pages suivantes satisfont au vœu qu'exprimait M. le
^résident Gaston Le Breton dans la dernière séance de 1908.
^et inventaire sommaire de nos albums ouvre en quelque sorte
uo petit musée en images, où se voient bien des pièces archéo-
logiques aujourd'hui disparues.
11 a fallu d'abord continuer le quatrième album et en faire un
cinquième qui s'est trouvé presque rempli. M. de Bcaurepaire
s'était maintes fois préoccupé de ces mesures; cette sollicitude
a encore accru le zèle de son chef de bureau, M. Jacquelin, qui a
veillé avec un soin jaloux à la conservation des Archives spé-
ciales de la Commission.
Col. signifie « colorié » ; — /., « figure •» ; — les noms d'homme
en italiques sont ceux des auteurs des dessins ; — séance suivi
d'une date indique la séance où les objets ont été présentés ; —
la date rapprochée du nom du dessinateur est celle que l'artiste
a jointe à son œuvre.
(2) Ce premier album (scripsit Choinet) est daté de i85i et
porte en titre : Rouen et environs. Le second est réservé aux
autres arrondissements, sauf le feuillet 78, affecté par confusion
à Caudebec-lès-Elbeuf.
I, 5 Rouen. Muraille rom. et hypocauste, rue Royale,
col., 1845, Deville.
6 — Eglise S.-Gervais. Chevet, 2 f., #. Lanplois.
— — Chapiteaux, 4 f. —
7 — Eglise S.- Paul, i83o, 2 f., H. Langlois.Derly
et A. Durand.
8 — Eglise S.- Paul, col., H. Lanplois.
9 — — intérieur, 2 f. col., ih]>
H. et Esp. Lansloù.
10 — Eglise S. -Paul, chapiteau, 2 f., —
1 1 — — ornements, 3 f . —
12 — Eglise S.-Herbland, intérieur, col., 1824.
1 3 — — extérieur et détails, 7 '•
14-15 - Eglise S. -Nicolas. Vitraux, 5 f.
iT> Château de Philippe-Aug. Vue, E. Langlois-
17 — — plan (i635), 2 f.
18 — — plan.
19 — — donjon, 2 f., 1840,
E. Barthélémy-
20 — Hôtel duBourgtheroulde.Tourelleextérieure,
col., H. Lançlois.
— — Armoiries des Le Roux, —
21 — — Extérieur, porte, médaillons, 4''
H. et Esp. Lan f lois-
22 — — Galerie: ensemble et bas-relief.
6 f., Polyclès Lan f lois-
2$ — — ô bas-reliefs, 1821. H. Lançlois-
24 — — (> dessins, —
2 5 — — Bas -relief, — Détails, 2 t.,
182Ô, Deviht-
2«» — Porte du Palais-de-Justice, 3 dessins anglais
27 — Maisons des deux Corneille, col. (v. IV. 70).
— Maison rue Malpalu, .4. Berty.
— Maison rue de la Savonnerie.
1S24, H. Langlois.
i* — Cheminée, maison de la rue de la Pie» col.,
1824, Esp. Langlois.
3
> Rouen. Maison rue de l'Ecureuil, 3 bas-reliefs,
1824, H. Langlois.
— Maison rue de la Grosse-Horloge, 11 5. Bas-
reliefs; 2 f., 1825, F.-M. du Boullay.
— Maison rue de la Croix-de-Fer, 4. Bas-reliefs;
4 f., avec note, H. et Esp. Langlois.
— Fragment d'un bas-relief en pierre (tour dé-
molie en 1827), 3 f., Esp. Langlois.
Note de H. L.
— Objets d'une sépult. rom., 5 f. col., 1827, —
— Prieuré de Saint-Lô. — Tombeau en pierre,
2 f., 1847, Deville.
Cippe tumulaire, etc., 2 f., i83o, —
— - Tombeau, rue L.-Auber, 3 f., 1841, —
— — rue Tabouret, 2 f., 1882, Fosse.
— Bas -reliefs circui. des cadrans de la Grosse-
Horloge, col., avec note, H. Langlois.
— Cathédrale. Détails. Inscription du cœur de
Richard C. -de-Lion, Deville, i838; Darcel.
— Cathédrale. Statues et détails, 4 f.
Petit-Quevilly. Chapelle S. -Julien. Plan, H. Lan-
— glois, avec note, et A. Drouin.
— — Vues extérieures, 3 f., H. Langlois.
1 — — Coupe de l'abside, H. Langlois
et A. Drouin.
— — Partie supérieure du chœur; col.,
Pol. Langlois.
— — Chapiteaux, 5 f. col., —
— — Peint, des moulures et des nerv. ; 3 f.
Sotteville Quatrc-Mares. Tombeau en pierre, 184 3,
10 f., Deville.
— — Vase, cercueil, 9 f., —
— — Objets trouvés dans le tombeau, 12 f.,
Deville.
S. -Léger- du- Bourg- Denis. Eglise. Façade et sculp-
tures, 18 32, 3 f.
I. 47 S.-Denis-le-Thibouh. Vases antiques, 3 f. col.. iS3ô,
Devilk-
48 Moulineaux. Eglise 11 83 1-1832). Plan, A. Drouin.
4* — Extérieur, 2 f., A. Durand.
3o — Intérieur, panneaux, encorbellement, 4 f.»
avec note, H. Langlois.
3i — Détails divers, 11 fig., H. et P. Langlois.
3i — Vitraux, fenêtres, etc., 11 f. col., avec notes,
H. Langlois.
33 — Fonts, col., —
34 — Logis. Vue, fragments de peinture, 2. f., M*
Langlois-
33 — — Portraits (col.) de la famille, 10 f.»
avec note, H. et P. Langlois-
36 S.-Georges-de-Boscherville. Salle capitul., façade et
intérieur; 2 f. col., avec note, H. Langlois-
36 b. — et Lessay, 190*1 de La Serr*-
37 — Statues, chapiteaux, etc., i5 f., H. Langlois-
38 — Chapiteaux, 1 3 1. , H. Langlois.
3«> — Abbaye, chapiteaux, 4f., 1826, A. Devilk-
60 — Salle capitul., pavés vernissés, 4 f. col., £sp.
Langlois.
61 Jumiéges. Vues. 2 f. (une col.), E. et H. Langlois.
62 — — —
Où
~ ••
l»4
64 b. —
Vue des tours
— —
63 —
Vues intérieures, 2 f.
—
6ô ctb.
—
—
<»7 -
* Détails géométriques »
—
t'.X —
— 6 f.
—
6<> —
Chapiteaux, 4 f.
— av. note:
70 et b.
Vestiges 3 f.
—
71 -
Chapiteaux, statues.
etc.,
1 1 f. Note. -
1
828,
Esp. Langlois
72 —
Statues, etc. 8 f.
?3 Jumiéges. Officinœ 2 f. Esp. Lan g lois.
— Cloître, chapiteaux, 6 f . —
— Peinture à fresque 6 f . —
Les Enerves 6 f. (3 col.). 1828.
Tête, ornements 14 f.
1828, E. et H. Langlois,
8 Yain ville. Eglise (i832), 7 f., 1844, G. Morin.
> —
7 -
19 Eslettes. Antiquités (1847), J4 f. col.,
to — — 10 f. col.,
Si - — i3 f. col.,
82 - — 8 f. col.,
83 - - 8 f. col.,
84 S.-Andrc-sur-Cailly. Mosaïque (1817).
Deville.
Album II
Hubert.
i836, Deville.
i836, —
1 Limes (cité de). Ruines romaines, 12 f.
2 Arques. Château,
3 — Plan des ruines,
4 — Plan en 1 708.
5 — Vue du château, 2 f.,
6 et b. Donjon, 3 f., — —
7 Poterne et tour, 2 f., — —
* — Entrée, 2 f., —
, — Bataille; archer, 2 f., —
> Envermeu. Antiquités mérovingiennes (i85o-5i), 34 f.,
color., Es th. Pottier.
— Antiq. mérov.(i85o-5i), 6f. col., E. Pottier.
— — 4Ï>, —
— Of.,
Tréport. Eglise, 2 f.
— Plan de la ville (171 1).
Etretat. Plan du presbytère, col., i835.
b. — Fenêtre du chevet des collatéraux, 1 87 1 .
II, tj LHlebonne. ThéAtre romain, |S3«, 3 £
— 1839,
RW*
— col. (légende incomplète).
Statue, 1 f.
Statues 08a3),4f.,
H. tmgUt
Tête de statue, a f.
Statue de marbre a f.,
E. lm$M*
— et monnaie, 4 f.
—
Figurines, lampe, etc., 1a f.
H. et E. Lot
gbà
Têtes et figurines, 5 t.
—
Fragments de fresques, 6 t.
col., H. L**
glois, tanJoil-
Dalles tumulaires, sculptures
etc., tof.
Sculptures, 10 f.,
Esp. Langtois-
7f,
—
lof.,
—
7f-.
Tambour de colonne, 1843,
Derite-
Sculptures, 5 f.,
H. Lançlois-
Objets Jivers, 3oL,
-
a6/..
—
— i5f.,co
, E. Ijingleii-
Objets en bronze, 10 f.,
Lanioa-
Varia; épigraphie, 1 1 f..
Ekvillt-
Mosaïque, 2 f.,
iS36, -
4a - - a t.,
43 — Château, 3 f.
44 — — peintures à fresq., col.,£. Langloo-
45 et b. Gravenclion. Eglise, 2 f.
S- Denis de Lillebonne. Eglise.
Le Valasse. Obélisque, Ch. Je Malort'1-
— Enceinte fossoyée (séance, a5 juin 1867)-
46 Liilebonne. Balnéaire, af., 1828, H. Langloa
47 e
6f..
Il, 48 Tancarville. Château, 3 f.
40 — — peintures à fresque, 2 f.
5o — — 3f., E. et H. Lan g lois.
5o b. S.-Nicolas-de-la-Taille. Camp, 1897, JET. Vallée.
3i Graville-Sainte-Honorine. Eglise; plan, 1827. Notes
de H. Langlois.
52 Graville-Sainte-Honorine. Eglise ; extérieur, 3 L,E. et
H. Langlois.
53 Graville-Sainte-Honorine. Eglise; façade, 2 f., E. et
H. Langlois.
54 Graville-Sainte-Honorine. Eglise; coupe, col.
55 — Fond du chœur; arcade, 2 f., H. Langlois.
56 — Chapiteaux, etc., i5f., E. et H. Langlois.
57 — — 14 f., E. Langlois.
38 — Abbaye; plan, 181 8, Baudry.
59 et b. — 4 f., 1 coi.
60 Cauville. Vases antiques, 1844, 5f., Deville.
61 Fccamp. Abbaye ; plan (calque) (1).
62 — — 2 ft, Lemonnier, H. Langlois, Derly.
63 — — Vue, E. et H. Langlois.
64 — — Intérieur, 2 f., —
65 — — Chapiteaux, 3 f., —
66 ci b. — — Clôtures en pierre, 5 f., —
67 — — Maître -autel. Richard 1er ct Ri-
chard II, 3 f.
08 — — Tabernacle. Précieux -Sang, etc.,
4 f., H. Langlois.
ô,j — — Deux tombeaux, 2 f., E. Langlois.
70 ct b. — — Tombeau. Détails, i5 f., P. et E.
Langlois.
-1 — — Tombeau. Détails, 7 f., E. Langlois.
-2 ct b. — Emplacement de la citadelle, 1817,
H. Langlois et Héliot.
_S — Falaise; col.
l 1 ) Les dewins de Fccamp conservent des notes de H. Langlois.
8
II, 74 Fécamp. Chapelle du Port-Baudoin, 2 pi., H. La*-
glm.
75 — Camp de César, col., 1817, Héliot
76 Mesnières. Château, col.
77 Sainte-Beuve-Epinay. Buste et statuette en brome;
184a, 1846, Devilie.
78 Caudebec-lès Elbeuf. Antiquités diverses, 12 f. —
1844*1845, Devilie.
79 Caudebec-en-Caux. Prise de la ville, gravure, Rde
Hoogke.
80 et b. S.-Wandrille. Plans, 5 f., H. et E. Langlois.
81 — Eglise et abbaye, vue, E. Langlois.
82 — Eglise abbatiale, 2 f., H. et E. Lan-
glois.
83 — chœur et chap., 2 f. col., H. Langlois.
84et&. — vue générale, détails, 11 f., —
85 et b. — chapiteaux, placage, fresques, 8 f. col.
86 et b. Cloître : plan et vues, 6 f. (2 col.), H. et
E. Langlois.
Syetb. — détails et vues, 10 L% Devilie, —
88 — porte et statue, 2 f., H. Langlois.
89 Lavabo, 2 f., H. et E. Langlois*
90 — détails; panneaux, i3f., —
9iet&. Abbaye, détails; inscriptions, armoiries,
monnaie, H. et E. Langlois.
92 Chapelle S. -Saturnin, 20 f., H. Langlois.
q3et£. N.-D. de Caillouville(voirf. 92), 9 F., —
94 Saintc-Gertrude. Intérieur et armoire, 2 f. (1 col.).
q5 Allouville. Chêne -chapelle, col., H. Langlois.
96 Maulévrier (forêt de). Antiquités romaines, 3 f.
97 — Antiquités romaines, 1 5 f. (1) col., 1846, Devilie.
98 Brotonne (forêt de). Mosaïque, 2 f., 1 col., i838,
1844, Devilie.
• (1) Une clochette du Landin.
II, 99 et b- Canvîllc (i). Vase en verre, col.
ioo Brotonne (forêt de). Masque, anse de vase (2), 3 f.,
Deville.
101 — Objets antiques, 3 1 f. col.. 1846, —
J02 — — (Landin), 33 f. col., — —
io3 — — — 24 f. col., 1847, —
1 04 Yébleron. Débris de vase en bronze, 1 836, col., —
io5et£. Valmont. Château : vue et détails, 2 f.
106 ex b. — Abbaye : tombeaux et détails, 20 f.,
1825, H. et E. Langlois.
107 Le Hanouard. Armilles et hachettes en bronze, 1840,
5 f. col., Deville.
108 Objets divers : Douvrend, Bures, Evreux,
Yébleron, Mont-S*e-Catherine, 1 1 f. col.
109 Falaise. Casque en cuivre.
Caumont (près de), épée gallo-rom., 2 f*, une col.,
Deville.
110 Amiens. Plat antique, poids en basalte; 2 f., une col.,
Deville
1 1 1 Adoration des Mages, bas relief, De Jolimont.
Eu. Reliquaire de l'Abbaye, 2 f., Deville.
112 Varvannes. Figurines en terre vernissée, i83o, 3 f.
col., Merlin.
\\2 b. Dieppe. Cercueil du commandeur A. de Chattes, 4 f.
1 1 3 Le Havre. Tête d'un conspirateur, 2 f., 1839.
114 Osmoy. Inscription sous le clocher; fac-similé.
1 1 5 Bures. Inscription, mur du chœur.
116 Cauchoise. Costume ancien, col., Kécamp, 1827,
H. Langlois.
ii6£. — Costume actuel, coi., — —
Album III (3)
1 Seine (de la). Epées en bronze, 7 f., Km. Pottier.
(1) Voir la note ajoutée par l'abbé Cochet.
(2) Chandelier du Landin.
(3) Ce recueil est daté de 1867.
III, i Faillite. Casque en bronze (il M. de (tlanvillc), col.
J Rouen. Poterie» [près la tour Bigot}, 1841,1!., Devillt
4 et 7 — Salle romaine |rue Royale), 1846, col , —
5 — Muraille et hvpocauste, —
fielfc.— Conslruct.rom (r. S.-L6), 1848,00!., —
8 Noms (6ij de potiers sur poterie rouge, —
9 Statue {séance, 5 février 1867), Basset.
— Pierre tombale (xtv* s,), chap. S.-Ftienne de
la Cathédrale.
10 — Tombeau de Pierre de Brézé. Cathédrale,
i8a6. Devitle.
11 — Pavillon de la cour d'ALbone, démoli en 186S
(séance >lu 7 Jëc), Basset.
12 — Peinture murale à S.-Ouen (chap. Immac-
Conc), 1864, A. Dennellt,
i3 — Chapelle S.-Romain [llauie-Vieille-Tour),if.
14 — - Plans, 3 f.
i5 — Projet d'Hôtel-dç-Ville. A. tiuratid, Brevitre.
16 — Sculpture? de la voûte de la GfOSM-
rlorloge, .863, —
17 — Bas-relief, rue de t'Iîcureuîl, î5, E. et H.
Lan g lois.
18 — Maisons rue du Change, démolies en i86i
(séance du 7 déc). Basset.
19 — Façade, rue de la Crosse- Horloge, 1 1 3 - 1 17.
conservée pour être rcediriée (séance du
Chàica
Façade, rue de la Grosse- Horloge, 119-131,
vée pour être réédifiée (séance du
. i86ai
j de Philippe-Auguste. Plan. Acadé-
mie, 1*41 .
Fontaine de la Croix-de-Pierre. Projet, 18J9.
Faucher/. (7 déc. i865). 1 1'. IV, 28].
Château de Ph il. -Auguste; projci de restau-
ration. (70e*. i8ô5), Fouetter/.
Il
III, 24 Rouen. Hôtel du Bourgtheroulde; projet de restau-
ration, i858 (7 déc. i865), Foucherf.
2 5 — Marques de papiers, 1430- 1 636 (une centaine
de dessins) (séance, 3 juin 1868), Deville.
26 Saint-Andrc-sur-Cailly. Pavé romain (séance, 9 nov.
1864).
Lillebonne. Vases trouvés dans un dolium, 5 f. (séance,
16 juillet 1857).
27 Bods. Fenêtres en pierre, 2 f., E. Barthélémy.
28 Cailly. Dolium, i865 (séance, 19 avril 1866?).
29 Caudebec-lcs-Elbeuf. Construction gallo-romaine,
1864, gf. col., Taille/esse.
30 Eslettes. Fouilles de 1848, 12 f. col., Deville.
3 1 — Armes mérovingiennes, 1 3 f. col., —
32 Saint-Etienne-du-Rouvray. Puits du Manoir,
i865, Brevière.
33 S.-Georges-de-Boscherville. Salle capitulaire, Deville.
34 Héronchelles. Contre-poids en bois sculpté (séance,
9 avril 1864).
35 — — —
36 Monttgny. Médaillon (mois de mars), col.
37 Moulineaux. Plan du château de Robert-le- Diable,
col.
38 Sierville. Vases funéraires, 2 f., col.
3«) Yainville et Newhaven, 2f., i856, Southon.
40 Rouen. Cathédrale, statue de Richard Cœur-de-Lion,
1867, 2 f., Basset .
41 — Statue de Henri Court-Mantel, 1867,2 f.,
Basset.
41 b — Inscription de la dalle de Charles V.
42 Ailly. Phare, A. Durand.
42 b. Sainte-Marguerite. Intérieur de l'église, —
43 Ancourt. Eglise, —
43 b- Offranville. Eglise, —
44 Archelles (Arques). Balance romaine, col.
44 b. Longueil. Eglise,
k^Éfl
13
III, 43 Arques.
Bailliage, A, Durand.
45 b Martin- Eglise.
Eglise,
4" -
Bas-relief en pierre hl.
yb. Hautot-sur-Mer.
Eglise, A. Durand.
47 Avremesnil. Eglise
—
IN — Eglise
après l'incendie, 1864, —
4-i Rellencombr..'. Vase acoustique (séance, 5 fcv. 1867),
Sa Bouteilles. Ancien
cimetière (découvertes iS55-5ô),
Condor.
52 — Tombeaux
anglo- normands , 14 f. col..
A.Féret.
53 DenettanviUe. lampe romaine, col. (séance, 22 mai
1864J.
b4 - -
55 Envermcu. Seau en bois, garniture en bronze doré,
.854-
56 — Guerrier; Pierre tombale (d'Inerville) , 2 f.
col., A. Féret.
57 Londinières. Antiquités mérovingiennes, 1847, 6 f .
col., Deville.
58 — Antiq. mérov., 1847, 8 f. col., —
59 Incheville. Vases gallo-romains, 1 856, 4 f.
60 Longueville. Ruines du château, A. Durand.
61 Neuville. Jardin a sépultures romaines, 1845.
62 — Vases en verre ei en terre, 48 f., — Deville.
63 — Manoir, A. Durand.
64 Ouville. Château, —
64 b. Miromesnil. Château, —
65 Rouxmesnil. Carrelages émaillés.
66 Varengeville. Manoir d'Ango, —
66 6. — Eglise, —
67 Etretat. Aqueduc romain, t85i, col., R. Bouchent.
(1) Note de deui pages par l'abbé Cochet.
i3
III, 68 Fécamp. Fouilles, i85a, 6 vases, E. Pottier.
69 et b. — — 9 vases, —
70 — — 7 vases, —
70 b. — Plan de l'abbaye.
71 Les Loges. Maison romaine, plan, i85o.
72 Le Valasse. Croix, col. (séance, 5 fév. 1867).
73 — Construction xne siècle, —
74 — Cheminée xvie siècle, —
75 Lillebonne. Statue; bains romains, 2 f.
76 — Douze salles du balnéaire; 1827.
77 — Théâtre romain; plan, i832 et 1887, 2 f.
78 — Construction romaine; plan, i852, Orange.
79 — Fouilles, 1 85 3, 25 f.
80 et b. — — 1 3 f. col., E. Pottier.
81 — — 1 5 f . col., —
82 — — 6 f. col., —
83 — — 1 f. col., —
84 — Strigiles en bronze, 1864 (séance, 20 mars
i865), E. Pottier.
85 — Buste en bronze, col. (s., 19 avril 1866). —
86 — Vase de verre, col. — —
87 — Dieu soleil (bas-relief), col. (séance, 20 mars
i865).
88 — Plateau d'argent, 2 f. (séance, 7 déc. i865).
89 — Construction romaine, 1864.
90 Trois photographies (sans note), antiquités
diverses.
<)i Manneville-la-Goupil. Vases de terre et de verre, i858,
4f. col., E. Pottier,
«)2 Bailleul-Neuville. Dalle tumulaire, Mathon.
«j3 — Figure d'après une empreinte.
94 — Calque de l'inscription.
q3 — Fenêtre et chapiteau, 3 f.
<)6 — Vitrail du xivc siècle, col., Mathon.
y7 — Pavés, 5 f. col.
98 Bouelles. Antiquités gauloises, 1 852-54, 4 f*
t6 août
nanti.
i ,iu capitaine Ch. Desmarets,
(séance te man 1867J A. Hurand.
fiim. photographie des détail*, 4 r.
Vases (7), publia i>.ir l' Académie, Brevière
(séance, 4 nov, i865).
Meule, nue n hachette, 3 f., — (séance,
4 nov- (86 J).
102 Objets en fer, vases, 6 f., — (séance. 4 nov.,
t865).
iu3 Mesnil-Mauger. Vase de bronze, a f. (séance, t6 août
1864).
10401* Vatierville. Eglise; projet de resta
(séance, 5 Éev. 1 8G7J
IOJ Bivilk-h-Miincl. Dalles tum.,xiv* siècle, /..Déni.
Caudebec-lès-Elbeuf. Bracelet gaulois
Cnny, Vase gaulois, i865.
106 Caudebcc-cn-Cau*. Portrait de Th. Bazin.
107 S.-Denis-d'Héncourt. Crypte : plan et lettre de Deville,
3o déc. 1S47.
108 — Antiquités [renoues, 3 f, col.
109 Héberville. Urne gallo-rom , 18S7, a f. co!., H'i/mer.
1 to Ouainville. Croix en gros [actuellement a liolbec)
(séance, aSmai t866).
tu Valmont. Chapelle de l'abbaye, i832, Deville,
ii2 — — Piscine, i83a, —
1 1 3 S.-Aubin-lés-Gaillon. Epingle et pierre-cachet (séance,
4 nov. 1 Su 5) .
1 14 Boisemont (Eure). Bracelet en or (séance, 38 mai
1866),
1 Orival (près Fécamp). Fouilles, 1864, 42 i. (a).
(i) Daté de 1S7Ï, avec la mention : « Don 4e M. Dutu
(1) Notes de l'abbé Cochet.
V,a Trouville-
S.-Aubin-si
3 Envermeu.
Ouville-la-Riv
Beaussault
S.-Saens.
4 Neufehitcl.
Incheville.
-Caux. Coupe en verre, S{.ca\., A. Férct,
Sâe. Collier de perles, iB53, col.
Sarcophage.
Objets francs, 7 f. col. J. Reynaud.
— |855, 3 1. col., —
Kihule Je bronze. tS53. col.
Hipposandale, 1 f.
Plaque et fibule, 3 f.
Vases en verre, a f. col.
du-Rouvray. Objets en bronze, 3 I".
Envermeu. Coupe et vase en verre, a f. col., Wiimcr.
5 Héberville. Urne hexagone, |S57, a f. col. (1).
Janval (DieppeJ. Balance romaine, 1 8CS, 1 f.
Doudeville. Céramique, 1837.
Lillcbonne. Fibules en bronze, i85a, 5 i. col.
— Vases de terre et de verre, 4 f.
6 Sigy. Fibules eo bronze, 3 f. col., Wilmer,
Bfiwrmeu. Collier et bracelet, i8S3, 2 1". col.
Neufchiitel. Arme, A. Féret. Antiquités du Musée fa).
Douviend. Fibule en bronze, i865.
Dsinpierra-en-Bray. Agrafe mérovingienne, i85o.
Valleville [Eure), Contreplaque damasquinée, col.
Bouelles. Plaques damasquinées, 1S54, 3 f. col.,
A. Fèrel.
7 Lillebonne. Mosaïque, 3f.
8 — — (détails), 2 f.
., iir\ivd!c-S"-Honorine. Tombeau de sainte Honorine,
1867 (séance, ]3 nov. 1807).
;o Etretat. Aqueduc romain, R. Boucherol (séance,
5 mars |8Ô3).
il — Trépied romain, a f. (séance, ao juin 187a).
Yerville. Vénm anadyoméne. 1S1J7, a f. (séance,
i5 oct. X867).
— Statues, 1 f. .ï la plumu,
il) Notes de l'abbé Cuchet-
(i) Note» de Mattaun.
iv.
Héi
lurt-cn-Caux. Fouilles ; plai
1868. 3 t,
Armand.
lï — Plan des ruines de S. -Mellon, 1868. —
14 Lillebonne. Objet* en bronze, 8 f., Landais.
S.-Saens. Fouilles de 1869, Ternisïen
ib Incheville. Four gallo-romain, >'• F. Iséance, ïi nov.
1871), Varombmtx,
Caudebec-Iés-Elbeuf. Vase romain en terre, col.
(séance, 1 3 mai 1871).
Lillebonne. Lampe, tasse et coupe, 3 f.
Valliquerville, Vase en terre rouge, l865.
16 Antiquités préhistoriques ; tî f., collection Hardy
(séance ïi mai ■ 87 1 ). Eu, Arques, Aneouri.
— jf. Musée départemental. Rosay, Sottevilk-
lès-Rouen.
17 S. -Andrë-s.-Cailly. Théâtre antique ; plan et détails,
12 f., .870, Guilberi.
18 Fêcamp. Objets gallo-romains, 14 f. Hamel.
Saint-Germain-sur-Eaulne. Hachette, 1872; a f.
Caudebec-lés-Elbeuf. Fibules en 1er, 1864, 2 l
— Oiseau, /.. de Merval.
Martot (Eure). Fouilles, 1870, 5 f., col.. Taillefesse
19 Avesnes en-Bray. Fouilles, i8ôi">, i5 f'., /,. de Merval.
(séance, i5 déc. itiù-).
Rouen. S.-Ouen, i838 et 1871. Agrafes en brome.
Sommery. Fibules et bngue, 1 S07- 1 SôS, L. Je Merval
(séance, ta déc. 1868).
Objets indéterminés (séance, 11 dés
20 Nesle-Normandeuse. Vase, 1872, col.. A. Mtllon.
Criel. Agrafe franque, 1866, col . Lettmg,
Nesle-Hodeng. Fibule et monmiied'argent.
Aubermesnil-les-Erahles. Fibule et monnaie, 1869.
Pitres (Eure|. Fibule Scandinave, i865, a f. (séance,
23 mai [871).
Gouville. Vase en terre, chaînette en cuivre, 1861.
Nassandres (Eure). Cercueils, 186B, A. Loiset.
IV, il Fécamp. Vase hispano-mauresque (voir 106 &.).
Dieppe. Chapelle S. -Yves : caveau de Jean Ango,
i85y, 5 f., Leclerc.
— Dalle tumulaîre d'un archer.
22 Arques. Fac-similé de l'inscript. comm. de la bataille.
jj Beauvoir-en-Lyons. Abbaye de S.-Laurent, S t'. 1M1.7,
Delaunay.
— *{., 1867,
Delaunay.
Pavilly (hospice). Statue ei dalle turaulaire, 3 f,
(séance, 19 mai (868).
2Ï Monchaux, Ruines du chàleau, 1871, avec une note
imprimée, M. Hardy.
Rouen : chapelle des Dominicains, statues, a f. (séance,
10 nov. i86y). E. Charpentier.
Dessins sur pavés ëmaillés, i5 f.,
1827, E.LanpIois,
Crosse el inscription calquée, 3 f. col.
Dieppe. Eglise d'Etran (vers i83o).
Yébleron. Mobilier du moyen âge, en fer, 8 f.
57 Arques. Chapelle Sai n te- Wilge forte, i85o, A. Féret.
Rouen. Vitrail de S.-Cande, 1820, H. Langlois.
Bévilliers (Harfleur). — Carrelage de la chapelle, col.
(séance, 21 nov. 1871).
Dessin sans aiiribuiion.
Rouen. Cathédrale. Inscription tumul. des Innocents
Iséance, 7 avril 1870). E. Charpentier.
Bremontier-Merval. Fonts baptismaux,
1867, P. Delaunay.
Rouen. Croix-de-Pierre ancienne (1870) et nouvelle
(i87î), [v. 111, ii], Barthélémy, Basset.
Moni-aux Malades. Vases du moyen âge, ï f.
Caudebec-cn-Caux. Vitrail de Th. Bazin.
Haulot-sur-Seine. Fragmeni de vitrail, L. Mattesse.
Darnélal. Bouclier sur un obélisque (tour de CarvilleJ.
(séance, a3 fév., 1871). BUliard fils.
i8
IV, 29 Darnétal. Ecusson de bouteiller (séance, i8déc.i867^
S.-Arnoult. Blason sur buire en cuivre argenté.
Rouen. Enseigne de maison (S. Romain et gargouilla
1848, C--&
— Auberge de i'Aigle-d'Or. Montoir.
Etretat. Tour (séance, 28 fév. 1870).
3o Beauvoir-en-Lyons (S. -Laurent). Pavés, etc., 8 f.
Delaur*
— 2 vases de bronze (double de).
Merval. Bénitier, ancienne mesure de pierre.
Le Trait. Fac-similé d'inscription, i536.
Hautot-le-Vatois. Fac-similé d'inscription (séa
10 nov. 1869).
N.-D.-de-Bliquetuit. Objets divers.
Dalle tumuiaire, phot. (séance, 21 nov. 187 K
Quatre dessins à déterminer.
3i Vierge (collect. Bligny, puis Martin Le R.oy)
32 Rouen Photographie (? girouette de la tour J.-d'Arc/
33 — Fenêtre du Musée départemental.
34 - - -
35 — — —
36 — — —
37 Mesnil-sjus-Lillebonne. Verdâtre, vase (? en verrai,
dessin au trait (1).
38 Thiétreville. Verdâtre, idem.
3q Canville. Verdâtre, idem.
40 Vébleron. Bleuâtre, 1819, idem.
40 b. Rouen (Musée). Coupe grecque en verre (séan*-e»
3o juin 1808;.
Urne cinéraire en verre (s., 29 janv. i8t»£"*
41 S.-Denis-le-Thiboult. — —
42 Yébleron. Vert, i833, — Ncuvit**'
42 b. Bolbec. 1809. Autre, col. (dessin anglais).
(i) Les numéros 3 7 à 44 semblent provenir d'un carton in11'
talé « Verreries antiques du Musée de Rouen ».
IV, _j.3 et ^- Gard. Près du Pontbeauvoisin. En verre blanc-
verdâtre.
44 ? Item, vert-bleuâtre.
43 Ry. Porche. Restauration, 1878, P. Lecceur.
46 — Plan, —
47 Bas-relief, photographie.
48 -
49 Dessins coloriés, i6f.
50 S.-Saen*. Bras reliquaire (séance, 2 déc. 1878).
5i S.-André-s.-Cailly. Théâtre romain, plan, 1870.
52 — — —
Sib. Lillebonne. Théâtre romain, plan, 1868.
53 Sassetot-le- Mal-Garde. Projet de reconstruction par-
tielle de l'église, Martin.
54 Villedieu-la-Montagne (Haucourt). Projet de restau-
ration de l'église, 1868, Dauphiné.
55 Rouen. Palais de Justice, façade ouest, L. Lefort.
56 — La Motte (propriété de M. Paul Baudry).
57 — Maison.
58 — Chapelle des Emmurées; portail.
bg Burgos. Bras de croix en ivoire (séance, 28 mars 1878).
60 Buste de Jeanne d'Arc.
61 (Médaillon), A. Deville, créateur du Musée
des Antiquités.
62 L'abbé Colas, premier conservateur du Musée
céramique.
63 L'abbé V. Godefroy, constructeur de l'église
de Bonsecours.
64 Médaillon, 1849.
GSetb. Rouen. Fouilles du jardin de S.-Ouen, 1871 : ire,
2e et 3e chambres; 2 pi.
ôôexb. Rouen. Fouilles du jardin de S.-Ouen, 1871,4e;
dessin de tissu.
67 — Vases funéraires, 4 r". col.
68 3 objets coloriés.
IV, &<j Roumare (forêt de). Fourneau
(séance, 30 juin 187a),
69 b. — —
70 Rouen. Maisons des deux Corneille,
P. Ilelauntr.
G Je là Sort
1819, Ronmr.
L. Gaucherd.
G. Je la Serrt.
■job, — Hôte! d'Aligre,
71 Neufchatel. Restauration de l'entrée du S -Sépale*
(séance, 7 avril 1873), Barri.
71 b. Rouen. Arcade romane, 1H84, î f.
71 S. -Germain (près Neufch.). Plan du château (séan«i
3 août 187}).
73 Fresles. Contretable, sïi1 siècle (sénnce, i(j nol [II7ÎJ
74 Forges. Monument de Brévière —
75 Bouteilles. Brique coudée, xiv' s., — Le Blo*-
76 et b. Elbeuf. Eglise S.-Jean ; détails. 6 f. (séance, ; w^
i873). IF.tKfl.
77 Rouen. Rue des Quatre- Vents ; estampage d'inscrip-
tion (séance, lô mars 1877).
77t. — Eglise S. -Laurent (prés de 1'); colonne ro-
maine (séance, 7 avril 1873), 4e h Strre-
78 Mont-aux-Malades. Façade de l'église (séance i3 ma»
^74), G. Quein'*-
78 t. Buste indéterminé.
79 Rouen. Ancienne chaire de la Cathédrale (sêan«e
14 janv. 187S), fl'jin**
80 TouffrevilIe(Estevilie). Retable (séance, 3i mai ■87*'*
81 Fécamp (Abbaye). Restitution du jubé; élév. pm>*
(s-, 18 oct. 1875J, L. Sauvage»
Si — — Vue perspective. —
83 — — Face latérale,
84 — — Plafond,
85 à 88 Grands calques col. (cartons de l'abbé Cochet-?
81) Rouen (Cathédrale). Lanterne, Barthélémy-
yoetb — Jubé, 3 faces, co!. i SwtW'
91 — — face âia net, Font-
ga — Fouilles aux Nouv. -Galeries, plan A, Laisrl-
21
IV, cj3 Rouen. Objets recueillis aux Nouv. -Gai. A. Loisel.
94 Darnétal. Projet de restauration de la tour de Car-
ville, 1862, Démares t.
$5 Cléon. Découvertes sous le porche, 1884, L. de Vesly.
<)6 Rouen. Bicètre (ancien noviciat), i885, J. Adeline.
r)6 b. — Bonne-Nouvelle; fondations successives, col.,
1886, Ruel.
57 et b. S.-Ouen. Port, des Marmousets. Vitrail, 2 f.
«38 Fccamp. Tombeau trouvé en 1710 dans l'abbaye.
Qgeib. Aumale. Prison, 6 f. (séance, 5 fcv. 1867).
* 00 Neuville. Fouilles par M. Coppinger, 17 f. (séance,
8 janv. 1874).
loi Le Mesnil-s.-Lillebonne. Statue, A. Devaux.
1 02 Beaune. Retable de l'Hôtel-Dieu.
1 o3 S.-Martin-Osmonville. Villa romaine ; plan (séance,
7 janv. 1874).
104 Pise. Six clefs trouvées dans TArno(s., 26 mars 1874).
Autographe de La Fontaine (s., i3 mai 1874).
io5 Bosc-Roger. Pierre tombale (séance, lonov. 1874).
106 Bfotonne (forêt de). Antiquités, 2 dessins.
\o6 b. Vase hispano-mauresque (voir 21).
107 Rouvray (forêt de). Exploration archéol., 1901, 6 f.,
L. de Vesly.
108 Bailleul-Neuville. Tombeau 1903, Lechanteur.
109 Longueville. Plan du prieuré, 1752.
110 Lillebonne, 1864. Construction gallo-romaine, 2 f.,
Leîanneur.
11 î — 1880. Fragment de colonne, (scancc, 19 mars
1880), Duval.
— 1828. Deux statues, H. Langlois.
ii2etfc. Bois-PAbbé (Eu), 1872, Temple; théâtre romain,
etc., 4 f., de la Serre.
1 1 3 Montivillicrs. Ancien plan; peinture a la voûte de la
chapelle du Brisgarct, Rœssler.
— Lettres Rœssler et de Beaurepairc.
11 3 b. Plan à déterminer.
22
IV, ii4 Tombe de Flavacourt.
Statue à déterminer.
Vanves (près Paris). Maison, i86o(Fragm.cératn-)
114k Beauvais. Verrerie romaine.
Portugal. Bouteille —
1 1 5 Quatre bas-reliefs à déterminer.
S.-Wandrillc. Cloître, Dev*lU
Descente des Normands en Angleterre.
116 et b. Rouen. S.-Maclou, clocher ancien et nouveau.
117 Grand dessin à doterai i*1^*
Stèle de Dhibân.
n8et£. Nesle-Hodeng, 1867. Céramique franque, 2 o f-
Bléville, 1889. Vase funéraire.
Nesle-Normandeuse, 1873. Céramique, etc, -*■ U
de Morg'^'
Céramique. Sèvres, etc./'
iiq Préaux. Dalle tumulairc (séance, 3i oct. 1888), 2Ï-
120 Elbeuf. S. -Jean; vitrail (couronnement de la Vier^^)*
Af.BUM V
1 Le Catillon (Lillebonne). Vue générale; objets
cueillis, 2 f. (séance, 19 fév. 1874).
2 — Cippe tumulaire; statue, idem.
3 Bosc-Gerïroy. Ecussons, 2 f. col., 1873. Attributic^--
effacées (séance, 8 janv, 1874).
4 Roncherolles-lc-Vivier. Ecusson.
4 b Longueville. Tête (1) (séance, lonov. 1874).
5 Criel. (Cimetière franc; objets divers, 6 f.,A/. Harc^-^J
6 Martigny. Cimetière mérovingien, 2 f., M. Harc^z* f
i3 mai 1874.
7 Couvercle de fonts baptismaux (s., 2déc. \%f ™
8 Elbeuf. Outillage de faux monnayeur, —
(1) Note de l'abbé Cochet.
23
V, g Rouen. Maison sculptée, 1878.
'oeti. — S.-Romain; ancien et nouveau clocher [187 5-
1878] (séance, 27 juin 1878). Barthélémy.
ii — Sceau de la Commune et du Maire (séance,
3i mai 1878).
i2 — Plat en faïence de Lille [collection Maillet du
Boullay] (séance, 2 déc. 1878).
■ 3 Fresquienne. Retable (séance, 3i mai 1878).
1 3 £. Ste-Austreberte. Empreinte sur la cloche (séance,
7 juin 1901).
■ -4 Caudebec. Vitrail de Thomas Bazin, — A.Marguery.
* 5 Bailleul-Neuville. Dalle tumulaire. —
»6 — — —
■ 7 Omonville. Lutrin et chandelier pascal (séance, 4 mars
1881).
18 S.-Wandrille. Figurines de saint Nicolas, en plomb
(séance, 24 juin 1881).
Caudebec. Ampoule de pèlerinage.
18 b — Fragments de l'ancien jubé.
19 Gauville. Dague en ter, 1872.
19^. Rouen. icr clocheton de la Flèche ; août 1881,
Barthélémy.
20 Saint-Saens. Flèche incendiée le 10 juin i883, de la
Serre.
21 Sainte Marguerite-sur- Mer. Chœur : projet de res-
tauration (note de l'entrepreneur).
22 Pont-Authou (Eure). Découvertes de i883 (séance,
du 7 février).
23 b / Estampages, Rouen. S.-Oucn; Fouilles, déc. 1884,
23 c j L. Sauvageot.
24 — Substructions, rue aux Juifs (séance, 24 juil-
let 1886), de la Serre.
2 5 — Sainte-Croix-des-Pellcticrs. Poutre armoriée
(séance. 20 juill. 1888), A. Laquerrière.
26 Orival. Forer de Rouvray, de la Serre.
27 Lillebonne. Manoir d'Alincourt.
, ïS AUou ville. Le Chêne-Chapelle i
î<i L. Maki de Graville, Fergus [fialUiarÀ
îoetft. Le HaVK. Dessins à déterminer, ;
3i T report. Tympan du portail (séance, ■: août 1889)^^ *
Mieusement
3i b. La Londc. Château.
— Kouillcs dans la forêt. 3 f. (séance. 14-
juin 1890). de la Serre.
3i Rouen. .Maison de S.-Amand (séance, t3d.ee, 1S90).
33 et *. Treport. Anciens fonts baptismaux, 5 f. (1) t*
(séance, .9 mars 1891).
34 Gonfrevillc-l'Orchci. Hachettes {séance, 14 juif] 1891) *
l'abbé L. Palfray.
35 Rouen. Porte de l'ancienne caserne S -Sever.
35 b. — Ancienne fontaine de la Pucclle, L. de Merval.
iC Eu. Collatéral sud de l'église (séances, 29 oct. et
10 dec. 1892).
37 S.-Pierre-en-Port. Estampage (séance, 24 nov. 1891).
38 Vatieville. Portail non restauré, Jacq. Lefivre.
3g Rouen. Tourelle de l'hôtel du Bourgtheroulde (séance,
•14 fév. 1893), A. Durand.
40 — Portail des Augustin-, (séance, g juin i8n3).
41 et b.— Gros-Horloge, 2 f., Brevîire.
42 — S.-Cande, Fenêtres du pignon ouest (séance,
aS nov. 1893), Layer.
43 et b. Monvilte. Mur><illc nord du cho»ur et 4 vitraux,
St., Coller!,-.
44 Le Havre. Chaire de l'Hospice (séance, ^ddc. iBgS).
H. Mural.
45 Rouen. Chartreux ; fac-similé d'une inscription, î f.
40 — Rue Grand-Pont, 39-41 [séance, >9 OCL 1896),
de la Serre.
47 — Hue Grand-Pont. ■ Le Sauvage > (séance,
I9fev. 1897).
(il Y compris les fonts de Cfiéreng (Nord),
25
l4^ Rouen. Démolitions, Ch. Collette.
"*'-* — Démolitions. —
50 — _
- — Découverte d'uneépée. Plan (Bulletin^ 1,424).
**t b. Omonville. Lutrin et chandelier (s., 19 fév. 1897).
Anneville-sur-Seine. Croix en argent (séance, 3ojuill.
1897), l'abbé Thillard.
Caudebec. 3 fenêtres et 3 verrières, 4 f. (séance,
22 oct. 1897).
** Rouen. Lycée de Joyeuse; pavillon du censeur, rue
Maulévricr, 3 f. (séance, 28 mai 1897).
•^ Manéglise. Portail et clocher, 2 f. (séance, 3o juillet
1897), de la Serre.
5G Veulettes. Travée de la nef, 2f. (séance, 29 juil. 1898).
Drosay. Eglise. Porte occidentale, de la Serre.
$7 Rouen. Rue du Bac, n° 66.
58 Virville, Fréville, Villedieu, Houquetot. églises, 4 f.
(séance, 28 oct. 1898).
5y Sotteville-sous-le-Val. Calvaire.
5«> b. Le Manoir-s -Seine (Eure), lutrin (s., 20 déc. 1898).
60 Rouen. Rue Grand-Pont ; boiserie armoriée (séance,
28 oct. 1898).
61 S.-Etienne-du - Rouvray. Mur avec niches (séance,
17 fev. 1899).
62 Gainneville. Fenêtre du chevet (séance, 21 avril 1899).
63 Epinay-sur-Duclair. Tour et porche (séance, 3i oct.
1888). delà Serre.
04 Décoration de* maisons en bois,
1898, de la Serre.
63 Préaux. Dalle tu mulaire (séance, 3i oct. 18881.
Ménerval. Eglise et bas de la tour centrale, 2 f.
66 et b. Rouen. Fenêtres de l'église des Jacobins, 2 f.,
Gosselin et de la Serre.
6- S.-Vigor. Corniche, façade sud.
(>-] b. Rouen. Eglise Saint- Laurent. Fenêtre d'une cha-
pelle démolie en 1889, 2 f., de la Serre.
V, Ô8 Rouen.
nerie, 4.
69 Foucari. Croix « daie, au côié inférieur du seuil
(séance, 17 oct. 1899).
70 Rouen (envir. de). Monnaie gauloise (séance, a; M.
189(1). Noie de M. Drouet.
71 Mélamare. Chapelle S'^-Honorine; Fresques ci daits
2f., E.W».
72 Auvillierseï Neufchâlel. Puits à silex préhistoriques,
3 f. (séance, 13 déc. 1899), L, Mr-
j3 Rouen. Chevet de l'église des Augustins, de laStm.
74 — Façade, rue P. -Corneille, —
75 Etretai, Bas-relief {séance du 22 déc. 1900).
76 Bois-Himont. Inscription de calvaire (séance, 10 cet
■ 900).
77 Rouen. Plan pour une conduite d'c.iu (leADC
.90.).
78 Orival. Topographie de l'enceinte, L. de Yaly
79 Soiieville. Eglise et bâtiments du prieuré de Gratn-
mont, 3 f.
80 S.-Martin-du-Vivier. Manoir et sa cheminée, 1 1.
81 âasseville. Personnages sculptés à la base du calvaire.
3 f. (séance, 25 oct. 1901).
82 et b. Biville-la-Rivière. Epi en plomb du manoir
(séance, i3 oct. 1902).
Triquerville. Ancienne église [séance, <*■ déc. 190J).
Bernières, — —
Cany. Ancien calvaire de Vinfrinvillc (séance, 23 oct.
I903), Vabbé P Aubry.
83eii. Bolbec. Manoir de Caliot, col. (séance. 19 juin
■ 903), [voir VI, n], de la Sun
Rouen. Maisons rue S. -Denis, 3 f. (s., il avril iooÎ).
— Pièce ms trouvée dans celte maison (ptiot.j.
84 (Rouen). Coitévrard; clocher Je l'église 5--N
85 et b. Bailleul-Neuville. Intérieur de 1 église, 2 f.
86 Colleville. La Vierge et l'Enfant (séance, ïo feV. ioo3]
2^
V, 87 Sceau octogone en fer (1) (s., 16 déc. 1904).
'88 Guerbaville. Console au portail ouest (séance, 16 déc.
1904), de la Serre.
%gt\b. Sainte-Gertrude. Fenêtre absidale, —
Norville. Fenêtre du côté sud de la nef, —
Thiouville — façade sud, —
Foucart — nef, côté nord, —
Harfleur — chevet, bas-côté nord, —
90 S.-Eustache. Dais. —
Butot. Fût de la croix du cimetière, —
9 1 Osmoy. Titre de la fondation d'une confrérie (séance,
26 août 1906), H. Cahingt.
u2 Rouen. Rue M us tel, 3i. Fontaine couverte, 3 f.
(séance, 19 oct. 1908), E. Duveau.
o3 et b. Allouville. Ferme de la Turgère ; chapelle et co-
lombier (séance, n décembre 190&), T abbé
P. Aubry.
94 Valliquerville. Ferme de La Londe ; chapelle S.-
Georges, portail, côté nord, côté sud, 3 f.,
l'abbé Aubry.
qbetb. Etoutteville. Chapelle S.-Côme et S.-Damien, à
Etiennemare, —
Veauville-les-Baons. Chapelle S. -Gilles, à Alvim-
busc, —
<)6et£. Alvimare. Chapelle des Blanque s, —
Bois-Himont. Chapelle S.-Guillaume-du-Désert,
07 Louvetot. Bas-relief de la Grange-aux-Moines, —
98 Wanchy-Capval. Croix du cimetière (séance, 20 nov.
1908), H. Cahingt.
95 b. Rouen. Sceau des sœurs du T.-O. de S.-François
(séance, 25 oct. 1907).
Double cachet (2) (séance, 3i juil. 1903).
i) Note de M. Gurrcta.
2) Note de M. Milet.
cl h Vattevilk. Eylise (séance, ï4 jllllj
de la Serré
Fontaine-le-Bouig. Fonuine- Nourrice, —
100 Hénouville. Château Ju BcIIjv.
ioi Eu. Corniche en pierre, 1820 h| (s., -i-j février it>-iC„ ■'
toi LoûgU*vUle. Eglise « détaili, 1S44, A. Helk
toi b. Letire d'envoi d'Ain. Hellot, îojanv. [83
toi Lamherviile. Clocher, inscription, etc., Helhi-
11.4 Lanjmerville. Fenêtre, pilier, statues, —
io5 Bacqucville, — etc.,
nu. Bourg-Dun. Eglise; portail, au., 1 1., —
106 b. Pierre tumulaire.
107 Argues. Chapelle S. -Etienne de la Maladrerie; février
1003, 4 f., l'abbé L. Caumont.
108 — — Plan. Fragment de dalle (ffuiff,
;i KT. 100:1),
109 Bcmieres. Ancienne tour de l'église (séance, 18 dec,
igoSK
1 10 Yville. Calvaire du cimetière (séance, 10 tëv. 1903).
no». S'*-Barhe [Croissetf. Plaque en ivoire des fonda-
tions, 1869, L. de Merval.
1 10 c. Avesnes-en-Brav. Vases des fouilles de i86ti (séance,
■ S oct. 1867).
1 1 1 Tourelle (à déterminer).
112 Londinières. Plaquette en bronze, 1 f. Lettre de
M. H. Cahingi.
n3 Rançon (S.-Wandrtlle), église, Merlin.
114 Rouen. Pont Mathilde; Vieui-Palais, 1 (..deJnlimoni.
it5 — Ba^ue Scandinave en or.
116 Bustes. Musée de Toulouse.
117 Isneau ville. Eglise f séance, lônov, 1876), de la Serre.
tiSeti.c. Hénouville. Chapelle Sainte Anne, i835, 3 f.
(séance, 28 oct. 1875), .-t. e) J. Ihuwl.
119 Rouen. Portail de B -Nouvelle(veillc Je la démolition!
(i) Note de l'abbé Cochet.
2Q
V, 120 Miniature (envoi de Mgr Barbier de Montault
à l'abbé Cochet).
i2i et b. Trois écussons (imprimés).
122 Bcrville (Duclair). Costumes divers, i835, 6 f. offerts
par A. et 7. Darcel.
123 Anneville, la Mailleraye, etc , i/em, 5 f. (séance,
28 oct. 18751.
1 24 Photographies à déterminer, 2 f.
125 Caudebec-lès-Elbeuf. Vase gaulois, 1864.
125 b. Elrctat. Dalle tumulaire (1) (séance, lonov. 1860).
1 26 Dieppe. Tours et batteries de la plage.
127 Beuvreuil. Château.
128 Rouen. Château d'Eau; inscription commém., 1870.
\19Qtb. Havre. Sépultures gallo-romaines, 3 f.
i3o Montivilliers. Statuette, douteuse (Note de l'abbé
Cochet), 1869. A. Devaux.
1 3 1 Caudebec-en-Caux. Fragments du jubé, 2 f. (séance,
27 fév. 1873).
i32 Auguste. Médaille.
1 33 S.-Wandrille (église). Chapiteau, 1880, Galloway.
134 Graville. Pavés émaillés du château (séance, 7 déc.
1876).
1 35 (2) Dodécaèdre (pièce de chef-d'œuvre de confr.) Léry.
S. Riquicr-en-Rivicre, i863; vase en terre blanche,
2 f .
\bbb. Lillebonne. Plan du théâtre romain.
1 3ô Caule-Sainte-Beuve ; chapiteau servant de bénitier.
Sigy, 1892 ; chapiteau à tète humaine, l'abbé
A. Collette.
Douvrcnd, i865; tibule de bronze.
(1) Note de l'abbé Cochet.
2) Jusqu'au no 141, presque toutes les pièces proviennent des
deux dossiers que M. Brianchon a intitulés : « Dessins et gra-
vures provenant des cartons de l'abbé Cochet » (séince, 22 fév.
«*77).
ir; Vaydrc uil (Eure), 18S9; vues ceft>, 3f., Goujoir*
Neuvillc-FerriiTt-s, |863; léte et fragment! Je ierr*5
»:iiitc. Notes de l'abbé Coche 1.
H Seine-Inférieure romaine, .4. I)urjn,t-~
Neufchâtc), Me. Haches en bronze, etc., z f. (1)
9 Oycs (Marne). i»7> ; Touilles, sépultures, 7 f. (1)
a S. Sairc, 1864. Portail, 1 f., Je J« Serre.
Kouvray (forêt). Enceinte fortifiée.
1 Neufmnrché. Eglise, 1878, 3 f., —
Mathonville. Voussures de la pont,
1 Rréaulé. Porto de l'église, —
1 b. Le Havre. Première maison, i5j3, a t. (séance,
«3 j.nv. ,87)).
3 Darnétal. Clocher de Longpaon (s., 14 nov. 1879).
Rouen. Ancienne église S.-P*ut, 1 i.
— Sceau et cachets, 5f,
Four antique, découvert (et publié) par l'.ilihe
Decorde.
Rouen. Source S.-Filleul.
Yerville Venus anadyomcne, 1867.
Arc plein cintre? (note de l'abbé Cochet!.
Merval (Brémontier). Bénitier (ancienne mesure)
(séance, 17 déc. 1867).
4 S. -Martin aui-Buneaus, 1864; éperon en brome (3).
Foucarmont, itf6ij; agrafe franque, E Charpentier.
46. Epinay-Sainte-Beuve. Trépied incruste d'argent.
Je la Serre.
4 c. S.-Saens, 1869; poids en gré- 14].
5etri Darnétal, 1872 ; silex tailles, 2 f. (séance, 17 nov.
(1) Lettre de Mithon,
(a) Ci.ua tre lettres de B.iyi:.
(3) Note de l'abbé Cochet
(i) Id,-m.
860.
3i
46 Rouelles. Cadran solaire (séance, 5 oct. 187 1).
b. Pavilly. Eglise. Note d'Alfred Darcel, i85o ;
restauration, 2 f. (séance, 3o oct. 1888).
Rouen (musée). Vases romains de Gisors.
a. Fragment de poterie émaillée.
b. S.-Eustache-la-Forét. Cheminée (s., 25 juin 1876).
Vénus à inscription gauloise.
Vase étrusque, col. (s., 7 août 1873), de la Serre.
b. Villers (Haudricourt). Dalle tumulaire (séanee,
3ojuin 1868).
Baons-le-Comte^ Sépulture (séance, 26 fév. 1909),
E. Vallée.
Dieppe. Fouilles des nouveaux bassins, 2 pièces
(Bulletin, VII, 295).
Eglise S«e-Genevicvc près Auffay (s., 9 juillet 1909).
Portail de l'église de Vaudreville-Longueville (séance,
9 juillet 1909).
Muchedent. Retable xv# siècle (s., 9 juillet 1909).
— Intérieur de l'église (s., 9 juillet 1909).
Greuville. Plan (séance, 9 juillet 1909).
Palais de Justice de Rouen. Aquarelle, J.-P. Cotman;
au South Kensington Muséum (s., 9 juillet
1909).
Villa du bois Flahaut à Boos(s., i5 avril 1910).
VI
COLLECTION PHOTOGRAPHIQUE
Roue (séance, 16 nov. 1876).
Lillebonne. Théâtre romain (séance, i3 nov. 1867),
E. Letellier.
— Clocher (séance, 28 janv. 1869), —
Le Valasse. Pyramide (s., 25 juin 1867), —
S.-Maurice-d'Etclan. Château (s., 28 janv. 1869), ~~
— — autre vue, —
, 7 Tancarvillc. ChJtcau (s., iS juin 1SÔ7). E. Leteitif-
8 LaCerlangue. Eglise (s., i3 nov. 1867),
9 Angerville-Bailltul. Château (s., 25 juin 1867),-
10 — entrée (s., a5 juin 1867), -
11 — chapelle(s., i3 nov. 1867),-
1 2 Bolbec. Manoir de Calletot (séance, 28 janv. 1869J-
■ 3 Etrctat. Portail (séance, 28 juin 1869I.
14 Fécamp. Façade de S. -Etienne (séance, a8 janv. 1869].
■ 5 Caudebec. Eglise (s., a3 janv. 1869), E.Ltteltitr.
16 — Portail (s., a3 janv. 1869),
17 Jumiéges. Ruines (s., a3 janv. 1869), —
18 Rouen. Portail de la Calende.
19 Mont-aux-Maladcs. Chevet de l'église, G. Caff"-
19 b. — Petit Séminaire, —
ïo Etreiat. Vue générale (séance, 38 janv. 1869J.
11 Canon et boulet (séance du 16 nov. 187»].
13 Antiquités indéterminées, 3 f . —
33 — —
14 Lillebonne. Mosaïque.
Cartons de vitraux, pour Saint-Vincent ;
Le Riche et te Pauvre; — Pauperes saturabo panibut; —
Frange esurienti partent; — Cibabis nos (au bas d"
dessin); — Sans texte.
Calques de dalles tumulaircs offerts par l'abbé Langlos
(Procès- Verbaux, I, a8o et 309) :
Cathédrale ; Etienne de Sens ;
— Un prêtre.
Saint-Ouen : Nicolas de Goderville;
— J. Lemerchier;
33
Saint-Ouen : Alex, de Berneval ;
— Trois tombes indéterminées;
— Poret ;
de Billy.
M ont-aux- Malades. Maheut;
— Le Bas.
S.-Georges-de-Boscherville. A. Le Roux.
Harfleur. Tombe engagée sous le maître-autel ,
— — de 1575.
Valasse. P. Boutren. 4 nov. i8f>5 (Procès -verbaux,
II, 400).
VIII
ANNEXES DIVERS AUX ALBUMS DK LA COMMISSION
Histoire du port du Havre, par Frissard ; 2 vol. in-40.
Commission impériale archéologique de S.-Pétersbourg.
Atlas, 1 865-1 881.
Ferronnerie. Collection Jouan. Photogr.
— Collection Loquet, —
Faïence. Collection de Bellegarde.
Verrerie antique du Musée. 104 pi., Deville.
Notes manuscrites d'André Pottier. Aperçu très som-
maire : séance, 20 avril 1893.
Entrée d'Henri II à Rouen. 10 eaux-fortes, L.de Mervalt
1868.
Commission des Antiquités. Notes et documents :
Lillebonne;
Allouville à Lestanville ;
Limésy à Yville.
Affaires diverses :
De 1822 à 1860;
36
avaient été trouves, il y a plusieurs années, lors de la
réfection du fosse du chemin de grande communi-
cation n° 55 allant d'Yvetotà Varengeville, vers Gré-
monville, sur le lerriioirede la commune des Baons-le-
Comte, j'ai pu, dans une fouille pratiquée aux envi-
rons, dans le fossé et le talus du chemin, remettre au
jour une urne en terre grise de oœ25 de hauteur et
omt6 d'encolure contenant un petit vase de terre grise,
de façon plus fine, mais sans ornement (rig. i. Voir
dans l'Album).
Celle urne était recouverte d'un plat en terre rouge
et vernissé montrant, comme ornement, quelque*
cercles concentriques au rebord et au fond. A Veuc-
rieur du fond de ce plat on voit la trace d'un rebord
qui servait à le supporter quand il reposait sur sa base.
rebord qui a été abattu. Il ne donne aucun nom de
potier mais une estampille représentant une pâque-
rette à six pétales (fig. 2).
Par suite de la brisure du plat, l'urne, toute tèlée,
était complètement remplie d'argile durcie, mainte-
nant le tout bien en plate. C'est en la vidant, avec
toutes les précautions possibles, que j*ai rencontré le
petit vase, rempli aussi d'argile, reposant sur un mi-
lange d'os calcinés et de charbon provenant de l'usiîon
situé au fond de l'urne. Dans ce mélange se trou-
vaient deux morceaux de fer méplat et très oxydé dont
l'un présente une sorte de couverture paraissant être
de l'émail. Leur état d'oxydation ne permet pas de les
identifier,
II y a tout lieu de supposer que l'argile qui remplis-
sait l'urne et le vase provenait de parcelles d'argile du
terrain environnant entraînées par l'eau entre
débris du plat de recouvrement
PROCÈS-VERBAUX
DE LA
COMMISSION DES ANTIQUITÉS
DE LA SEINE-INFÉRIEURE
PENDANT L'ANNÉE 1909
SÉANCE DU 26 FEVRIER 1909
Elle ouvre à deux heures un quart, sous la prési-
dence de M. G. Le Breton, vice-président.
Furent présents : MM. de Beaurepaire, Deglatigny,
Duveau, Garreta, Lefort, Le Verdier, Pelay, Ruel,
Sarrazin, de la Serre, de Vesly et l'abbé Tougard.
Se sont excusés : MM. P. Baudry, Lormier, Mali-
corne, Milet et Vallée.
Le procès-verbal de la précédente séance (11 dé-
cembre 1908) est lu et adopté.
M. le Président a tenu à remercier M. Dujardin-
Beaumetz de son avis favorable pour la tour Saint-
Romain.
Il lit ensuite la communication que M. Vallée a
jointe à sa lettre d'excuses. La voici :
Sépultures gallo-romaines des Baons-le-Comte. —
Ayant appris que quelques vases et débris de vase
36
avaient été trouvés, il y a plusieurs années, lors de l*
réfection du fosse du chemin de grande communi-
cation nq 55 allant d'Yvetotà Varengeville, versGré-
monville, surle territoire de la commune des Batms-le-
Comte, j'ai pu, dans une fouille pratiquée aux envi-
rons, dans le fossé et le talus du chemin, remettre «ti
jour une urne en terre grise de om25 de hauteur et
o^tô d'encolure contenant un petit vase de terre grise,
de façon plus hue, mais sans ornement ifig. I 1'»"
dans l'Album).
Cette urne était recouverte d'un plat en terre rouge
et vernissé montrant, comme ornement, quelques
cercles concentriques au rebord et au tond. A l'exté-
rieur du fond de ce plat on voit la trace d'un rebord
qui servait a le supporter quand il reposait sur sa base.
rebord qui a été abattu. Il ne donne aucun nom àt
potier mais une estampille représentant une pâque-
rette à six pétales (fig. a).
Par suite de la brisure du plat, l'urne, toute fêlée,
était complètement remplie d'argile durcie, mainte-
nant le tout bien en place. C'est en la vidant, W
toutes les précautions possibles, que j'ai rencontre Ie
petit vase, rempli aussi d'argile, reposant sur un mé-
lange d'os calcinés et de charbon provenant de l'usini"
situé au fond de l'urne. Dans ce mélange se trou-
vaient deux morceaux de fer méplat et très oxydé do"1
l'un présente une sorte de couverture paraissant être
de l'émail. Leur état d'oxydation ne permet pas de les
identifier.
M v a tout lieu de supposer que l'argile qui rempli*'
sait l'urne et le vase provenait de parcelles d'argile du
terrain environnant entraînées p;tr l'eau entre lc!
débris du plat de recouvrement.
Une autre fouille, à quelques métrés plus loin, et
toujours dans le fossé et le talus du chemin, a fait dé-
couvrir une autre urne en lerre rouge très tendre [fig. 3 j,
recouverte d'une grande tuile à rebords. Elle conte-
nait, elle aussi, au-dessous de l'argile qui la remplissaii
k trois quarts, des débris d'os calcinés ei des cendres
parmi lesquels j'ai rencontré deux morceaux d'un mé-
tal très oxydé que je crois être du bronze. Je pense,
sans pouvoir le certifier, que l'un est un fragment de
statuette et que l'autre, plus caractérisé, est une son-
nette.
i'entour de cette urne se trouvaient deux cruches
(fig. 4-5); deux petits vases (fig. 7-8); un plat en terre
rouge recouverte d'un vernis rouge imiiant la terre de
Samosffig. ô) et ponant aussi l'estampille en forme de
pâquerette à six péiales ( ht;. 2); enfin un vase à panse
ondulée, semblable a celui trouvé par M. l'abbé Cochet
1 Saînte-Marguerite-sur-Saane. Je n'ai pu reirouver
que le quart environ de ce vase complètement brisé.
D'après une légende que j'ai recueillie, une grande
ville aurait été située en cet endroit;, et bien qu'il ne
Taille pas toujours ajouter foi a ces légendes, celle-ci
paraît avoir quelque assise par la présence de ces
sépultures et de la vote romaine; aussi ai-je l'intention
de continuer les fouilles dans la terre voisine dès la fin
: la moisson.
Plusieurs membres se refusent à croire à la grande
ville. Mais le sol a déjà fourni d'intéressantes épaves:
tt d'ailleurs une agglomération importante de popu-
lation est attestée par le surnom des Baons porté par
trois localités voisines Ils félicitent M, Vallée de cette
fructueuse campagne.
38
Correspondance imprimée. — Son dossier com-
prend : Recueil de la Société libre ...de l'Eurt,
1907; — Mémoires de la Société d'Emulation Jk
Doubs, 1007; — Mém. de la Soc. d'Archéologie àt
Beaune, 1006-1907; — Annales de la Soc... it
Château-Thierry, 1907; — Bulletin archéol. i»
Comité. 1908, 2: — Bull, de la Soc. archéol. it
Nantes, XLIX, iqoS; — Bull, de la Soc. des Amis
des Sciences nat. de Rouen. XLIII, 1007: — tttut
de l'Avranchin, XIV, 1908, 4; — Soc. de l'Ont,
XXVII, 4; — Bull, de la Soc. d'Emulation d'Abbt-
ville, 1008, 3 et 4, une livr.; — Bull.de la Soc.tr-
chéol. d'Eure-et-Loir, fëvr. et avr. 1908; deux livr.;
— liull. de la Suc. des Antiquaires de la Morimt.
1427, 228, deux livr ; — liull. de la Soc. Dunoitt,
.5i ; - Bull.de la Soc. de Gand. XVI. 1 t et U
deux livr. ; — Annales item, VIII, 3.
Une circulaire ministérielle annonce le 47' Congru
des Sociétés savantes, qui se tiendra à Rennes J[
1 3 au 17 avril prochain. Le Programme v est joint.
M. de Veslv a le premier la parole pour exposer*
belles découverts de l'arrière-saison :
THÉÂTRE NOMAIN DE LILLEBONNE
Fouilles Je iffoS. — Dans un petit opuscule, p«ru
en i8îG, sous le titre : Première Lettre sur les Anliqn'"'
de Normandie ( 1 ), adressée à M. Davois de KJnkertiHt:
Raymond, son auteur, paraphrasant une hblt k
La Fontaii
(1) Paris, chez Maze, libraire, rue du Colombier. 9. — 1816.
39
Lillebonnais,
Creusez, fouillez, bêchez, ne laissez nulle place
Où la main ne passe et repasse.
Je l'ai dit, je le dis encor,
Vos champs recèlent un trésor.
J'ai suivi la leçon du vieil universitaire. Le Conseil
général ayant acquis les immeubles Couette, situés à
l'ouest et sur l'entrée de l'antique Théâtre, j'ai mis à pro-
fit ces travaux pour opérer des fouilles.
Je ne retracerai pas ici l'histoire du Vieux Monument,
ni les recherches que firent l'abbé Rêver, en 1 821, et ses
continuateurs, MM. Gaillard et Deville, jusqu'en 1S40.
On sait Qu'ils déblayèrent et explorèrent le théâtre de
Lillebonne. Les travaux et les découvertes faits ont été
décrits en leur temps et sont suffisamment connus. J'abor-
derai donc de suite la description des déblais opérés sous
mes yeux et des objets recueillis directement ou par les
soins de M. André Guyot, le zélé gardien du Théâtre de
Lillebonne.
RAMPE D'ACCÈS
(Entre la rue du Toupin et l'orchestre)
On sait qu'à l'époque des invasions, le Théâtre fut
relié à la citadelle de Juliobona. Il devint un fort que les
barbares incendièrent ou qui, pour être plus exact, devint
la proie des flammes. Au moyen âge des terres furent
apportées pour remblayer les gradins, puis l'orchestre, uti-
lisé à son tour, devint un vivier, un réservoir seigneu-
rial (1).
On sait également que les moines de Saint-Wandrille
vinrent, en 7^4, chercher dans les ruines de Lillebonne,
tous les matériaux nécessaires à la construction de leur
(i) Raymond, op. cit.
abbaye (i) ei que le cimetière de l'hôpital occupa l'empla-
cement vers la rue ilu Toupin. Les fouilles ont confinât
toutes les hypothèses. Elles ont montré la transformation
en camp retranché, puis en nécropole, du vaste édifia
Les entrées bouchées au moyen de grosses pierres; <■'<
puissante couche de charbons et de cendres, vestiges de
l'incendie, ont montré nettement le chantier dont parle II
Chronique de Fontenelle.
Il suffit, pour s'en convaincre, de jeter les yeux sur l«
deux croquis annexes à ce mtmoire (voir la
coupes.
Les premiers remblais s'observent sur le sol, au bas des
murailles. Ils sont formés par les éboulis des matériau*
des murailles et des toitures. Une couche d'humus, pro-
duite par les herbes et les premières plantes qui ont
germé sur les ruines, la recouvre (ï).
Un chantier se laisse voir ensuite. Il mesure o™40
d'épaisseur et comprend les débris des mortiers détachés
des matériaux enlevés pour être réemployés dans l'abbaye
de Saint-Waodrille. Car je suppose que ce
celui ouvert, en 734, par l'abbé TetsinJe
Erinhard, ainsi que tous les débris qui seront dédaigné!
ou oubliés. Sur ce chantier une épaisseur de omic
composée par la céramique gallo-romaine, tuiles et vases
de toute nature.
Les fouilles ont permis de plus
cernent de la porte ou arc tt
Je dégager le pylône de drt
nerîe formait le si
dont une base a
_
i de reconnaître l'empl»-
îomphal (voir le plan) et
ite. Ce massif de maçon-
j piédestal Je deux colonnes
mais elle devait appartenir
|i) L'abbé' Cochet. La Seine-tttfirieure historique et jreftré-
tûgîque, p. 141. •■ Allolis pétris .le Julïàbonâ. Castro quonJara
nubilisiimii se tintiissimu •. Ckron. Fontanetl., c. X, p. 27
.Vt'UJtl-M JJM, p. 149.
(») Nous avons observé le même phénomène sur la ruini
la Cour des Comptes incendiée en 1871.
Dans cet ordre de découvertes, la plus curieuse: est cer-
tainement celle d'un des claveaux d'une archivolte qui
re om40 Je hauteur (fig. i). Ce fragment orné de
moulures décorées de feuilles d'eau, de perles, de pi-
rouettes, etc. . . appartient à l'ordonnance composite. Or,
la hauteur o"jo représente le module, et, en appliquant
les règles posées par Vignole, on trouve que l'ouverture de
l'arcade à laquelle appartenait ce claveau devait être de
6 mètres environ. Voilà donc la liiryeur de l'entrée défini-
tivement fixée.
C'est un résultat qui a son importance puisqu'il est
temporairement impossible de touiller sous les immeubles
Née et sous l'hôtel du Cirque romain. M. Dentze, ancien
agent-voyer à Lille bon ne, aujourd'hui architecte dans cette
ville, nous a assuré qu'un grand édifice avait eïisté sur
nplacemeni du théâtre.
tait, sans nul doute, l'entrée et le pourtour de la
42
scène de ce coté. D'ailleurs les fragments de niodilions c
frises reproduits par la photographie (lîg. î), d'u
tére et d'un style semblable au* sculptures précédem-
ment trouvées sous les immeubles Née, attestent suffisam-
ment la richesse de l'architecture de l'entrée principale du
Théâtre.
(fit- 0
Nous avons cru reconnaître les fondations du pylône Je
gauche de cette porte (voir le plan) formées par de grosses
pierres de libages. C'est dans les environs de ce poini
qu'ont été recueillies les bases de colonnes ainsi qu'une
partie d'autel dont un fragment de bronze parai»
recouvert la mouloraiion.
Une curieuse constatation a également été faite. Il s'apit
d'un aqueduc que les travaux entrepris ont mis au jour
Il est figuré par la lettre P sur le plan et s'j
milieu de l'entrée pour se couder verticalement et gagntr
le sous-sol. Il est en béton et présente une section circu-
laire deo^o de diamètre. Son arrivée par la partie E n'u
pu encore être reconnue, mais un sondage a permis de
constater sa descente jusqu'à la profondeur de i^i 5.
Cet aqueduc amenait-il les eaux de la fontaine Femel
dans l'orchestre pour transformer en bassin cette partie du
théâtre et permettre les naumachies, ainsi que plusic
archéologues l'ont prétendu? Nous ne le croyons pat. I. ne
4
3
tranchée que nous avons fait creuser au point T du plan
vers l'entrée de l'orchestre et jusqu'à une profondeur de
omQO n'a révélé aucune trace d'aqueduc. Néanmoins, il
faut attendre les résultats d'autres sondages pour se pro-
noncer avec certitude.
Objets découverts. — Monnaies. — En outre des frag-
ments d'architecture énumérés ci-dessus, nous avons
recueilli 71 médailles romaines, qui se décomposent en :
Monnaies d'argent . ^ 5
— grands bronzes 9
— movens bronzes 16
— petits bronzés 41
Les monnaies d'argent comprennent : 1 Gordien,
1 Maximin et un Alexandre Sévère au R/. iovi propvgna-
tori, qui est assez rare, plus une médaille d'une lecture
incertaine et une monnaie normande du duc Richard II.
Les bronzes vont d'Antonin-le- Pieux (1 38- 161) à Tétri-
cus père (268-273).
Les G. B. d'Antonin sont malheureusement très frustes.
Parmi les monnaies de grand module, on remarque une
médaille en métal dit « potin ». La patine qui la recouvrait
s'est détachée au premier frottement et a laisse voir un
métal blanc, semblable à celui connu sous le nom de
« Métal de cloche ». Cette monnaie présentait encore une
autre particularité : elle était percée pour être portée sus-
pendue, et la perforation avait été pratiquée derrière la
nuque du personnage qui est ici Trajan ? Il en est de
même pour un moyen bronze sorti également des fouilles.
De sorte que ces médailles étant suspendues l'Empereur
regardait la terre.
Des médailles perforées pour servir d'amulettes ont été
trouvées en grand nombre. Langlois (1) a décrit et des-
1 1 ) E.-H. Langlois, Mémoire sur des Tombeaux gallo-romains,
Bull, de la Soc. d'Emulation.
sine celles rencontrées i Rouen, en 1817-1818, JaX7'
tombeaux gnllo romains, et M. Babelon a, lui aussi. C*
des d.-iails sur ces intéressants lalismans (1).
Le M. B. trouve rue du Renard ,ï l'A/, ivu* «axe* /*'
sentait la perforation dans une position identique 1"
pièces de Lillebonne, tan lis que les G. B. d'Antoni" "
de Marc-Auréle étaient percés sur le sommet de la lêic-
Langloû rappelle, dans la brochure précitée, les i»("
dailles perforées d'Antonin-le-Pieux et de Juli
trouvées réunies par un til de brome dans le théâtre J'
Lillebonne, en 1816.
Un lingot de monnaies soudées ensemble pai Vac/t*
lionel par leur séjour au milieu des cendres a été recueilli-
Nous n'avons pns essayé de séparer ces monnaies, parte
qu'il nous a semblé plus intéressant de les
Parmi les objets de bronze, trouvés pendant l'exécution
des travaux, nous citerons notamment :
Une petite aigle, aqirila (fit:. 3), de o»>o65 de longueur.
Cette dimension a été mesurée de l'extrémité du hecili
queue. L'oiseau symbolique est pris à l'instant précisoùil
va toucher la terre et se reposer ; les ailes sont
éployce;. Cette petite figurine ofFre une grande ressem-
blance avec l'aigle des lutrins de nos églises. Nous croyons
qu'elle ornait la partie supérieure d'un sceptre ou ifc
quelque trophée.
C'est également le bronze qui a été emplové pour le
couvercle et les ornements d'un coffret, ainsi que pourto
revêtements de moulures d'architecture dont nous avons
trouvé les fragments (fig. 4),
Un bracelet, une petite clochette, des bouuolles, Je
pinces à épiler, des manches de petites cuillères (lig*fà
une fibule a arc, etc., tous ces objets recueillis a» 0»B**
des terres, des charbons et des cendres, étaient en brCtf6
(1) Babelon, Mémoires deU Soc. des Anliq. de France
Cfig- 4)
Deux lamelles du rai-mv métal, garnies de poinfes sur un
Klll côté el assez semhlables aux peignes dont se servent
les dccoraicurs, oni et* trouvées. Les premiers explorateurs
de Lillebonne les ont désignées sous le nom de traçoirs.
> ne savons exactement à quel emploi pouvaient être
utilisées ces lamelles, mais nous croyons plutôt qu'elles
servaient à fixer des ceintures ou autres ornemenis du
comme,
OsseUerie.— Plus de soixante épingles en os et en ivoit
de divers types et en différents états, ont éti PKMÏH
vers I entrée du Théâtre, Il semblerait que lors d'ui
panique, les femmes aient perdu les attaches qui rci
naien! leur chevelure. Ce n'est la, bien entendu, qu'une
hypothèse, maïs il esc évident qu'une cause trafique
comme l'approche des Barbares ou l'incendie du Théâtre
a provoque l'abandon d'un si grand nombre d'épingles.
Nous avons également recueilli plusieurs petites cuil-
lères en os, ainsi que des jetons. Les defemes de nnglief
toujours en grand nombre dans les remblais des premiers
siècles, ont donné quarante-trois objets en y comprend!
les dents du porc â demi-sauvage (Sus scrofa),
La Céramique. — C'est par décalitres qu'ont été «mis-
ses les débris de vases de toute nature et de toutes cou-
leurs, depuis le noir le plus foncé jusqu'au blanc l«HU
en passant por le rouge et le gris.
Je n'ai à signaler comme intéressants que les fragment*
d'un vase à médaillons et ,1 personnages de la fabrique dt
l.ezoux (forme 67, I Oèchelette). — Surces fragments, on
remarque la figure de Vénus se regardant dans un mirmr.
et une fraction du sigle du potier ivll. qui se II! ««
rétrogradant. Le potier ivi.linvs est déjà connu
figure sur des débris de vases conservés au Musée ai
Rouen et est déjà inscrit dans les tomes XII et MI! J'
Cnrpus l'isc. I.dtinarum.
J'ai pu réunir plusieurs fragments d'un vase en «f*
rouge et de forme glnbulée avec décor incise Jt n ,n •'■-
obtenir que- les trois quarts Jes morceaux. Cepeini"»1
l 'assemblage est suffisant pour reconnaître le type iio"n'
par M. Décheletie dans la planche \it du tome II de s*0
ouvrage sur la Céramique galln-rnma'tne.
Un petit biberon en terre rouge est également sorti &
terrassements. Son profil peut-être désigné par le tyt*
dit : • balustre ». Il mesure o^oS de hauteur. Ce petit
47
vase viendra grossir et compléter ceux de même série
recueillis dans les fouilles par l'abbé Cochet.
Trois têtes ou mufles de lion, provenant de vases à
déversoir, vont s ajouter au nombre défà important des
vases de cette catégorie. On sait, aujourd'hui, combien
depuis la découverte faite en 1845 dans le cimetière de
Neuville-le-Pollet, ces vaisseaux en terre et d'un type
spécial ont été rencontres en grand nombre dans la Seine-
Inférieure.
Sont également venues entre nos mains deux lampes en
terre, mais d'une facture qui peut les faire descendre jus-
qu'au moyen âge.
Le Verre. — Le verre s'est montré en très petits mais
très nombreux fragments, ce qui s'explique par les dépla-
cements successifs des terres qu'à notre tour nous avons
fouillées.
Une seule pièce est à peu près intacte : c'est la panse
d'une petite bouteille d'un verre irisé; mais sur le tond
ancun sigle n'était indique.
Pierres. — Parmi les pierres n'ayant pas appartenu à la
construction, je n'omettrai pas de mentionner un mor-
ceau de marbre siliceux qui a dû servir à aiguiser les
outils. Une autre pierre marmoréenne, portant des rai-
nures semblables à celles que les préhistoriens désignent
sous le nom de « polissoir », a été encore tirée du sol. Cette
pierre devait servir à donner de l'acuité aux pointes des
lances et des Mèches si l'on en juge par les deux sillons
très étroits dont une des faces de la pierre est creusée.
Enduits. — Des crépis ou enduits revêtus de peintures
ont été retirés de la masse des décombres. Us représentent
toujours les vestiges de la décoration polychrome qu'en-
ployaient les Gallo-Romains, c'est-à-dire qu'ils présentent
le type souvent rencontré d'un revêtement de mortier
appliqué sur la construction, puis lissé et recouvert de
Fouilles sur
d'enceinte de l'a
Théàtre-Rorarâ
la lettre H s
pa,
rue Albert -Glatigny. — L
que monument devant être pi
a rue Albert-Glatigny, jadis
mus avons exploré la partie nurq
le plan ci-annexé, c'est-à-dire «
L
: Davois-de-Kinker
Le théâtre est, en cet endroit, complètement édifit
le calcaire de lu colline qui a été entaillée pour rei
les gradins et les maçonneries. La roche offre une ï
dureté, et les ouvriers durent employer la mine
creuser les fondations, du nouveau mur.
Ces travaux ont fait reconnaître qu'un trotloir mg
ou margines) entourait l'édifice. I^a fouille pratiquée
nos ordres dans les terrains de remblais voisins du mur
théâtre ont donné neuf monnaies, dont :
Médailles. — Un grand bronze d'Antonio
sept petits bronzes et un quinaire. Sur trois des M
bronzes, on peut distinguer les effigies de Probus, de (
lien et de Tétricus fils; les autres médailles sont t
frustes pour être lues.
Céramique. — Des débris de vases de diverses
r;ories ont été rencontrés. Aucun des fragments n'i
d'intérêt. Une tête de déesse mère et les jambes
Vénus Anadyoméne ont cté recueillies sur remplacera
fouillé.
Telles sont, trÈs sommairement résumées, les dci
vertes archéologiques laites dans les ruines du Théit
Romain de Lillebonne pendant la campagne de igdfi
Église Saint-Mue Uni. — M, Le Verdier, en p
trant de l'église dans la nouvelle sacristie, ■ con
avec peine que les vulgaires panneaux de bois
t>°^<lent le passage masquent la vue de fort belles
Sc***lptures sur pierre. M. Lefort explique qu'on s'est
Préoccupé de ce fâcheux état de choses; mais le peu de
s°lidité de certains détails a fait recourir à ce malheu-
rev*x expédient.
Xi. Le Verdier souhaiterait qu'on appelât sur ce
P°ï nt l'attention du service des monuments historiques.
^r quoi l'architecte en chef répond qu'il y remédie-
r^it lui-même volontiers, si les voies et moyens
^venaient disponibles.
Eglise Saint- Vincent de Rouen. — Du rapproche-
ment de deux textes, M. Ruel observe qu'il faut con-
clure que l'orgue de l'église de Sainte -Catherine
d'Honfleur provient de notre église Saint-Vincent. Il
resterait à préciser s'il s'agit bien de l'instrument
même, ou simplement du buffet qui, évidemment, n'a
pas été exécuté pour Sainte-Catherine.
Eglise Saint -Vivien. Maître -autel. — Cette
œuvre remarquable, faite pour l'église des Cordeliers
de Rouen par l'habile architecte Milet Desruisseaux, a
été étudiée par M. Ch. de Beaurepaire, notre confrère
à jamais regretté (Bulletin, V, 11-21). L'inscription
des chandeliers avait appelé l'attention de M. de Veslv,
et plus anciennement celle de M. Georges de Beaure-
paire. La complaisance de M. le Curé permet aujour-
d'hui un complément hors de la curiosité publique.
M. de Vesly a en effet reçu de M. l'abbé Lefebvre la
copie de l'inscription suivante, gravée à l'intérieur du
tabernacle, sur la porte :
sacris pignoribus
relifriosiP assen-ati/mis (i)
obsequio
D. O. M.
rum eteemosirtis expensarum necess
miser ieordi ter providente,
Tabernaculum
hoc
etsi manufactum
divina tamen dignatinne
Corpori Dominico
decentiâ qud minus impari
dalum est
Constructtduin procu ravit
F. Carolus de Courcy sacerdos
fat/us atmi convenlus
FF. Minormn Rothomagensîum
Aiiimnus
A la base extérieure du tabernacle, on lit : Fait par
Le Vaché, M' fondeur, rue des A rets. Paris, îj40-
(i) Ce mol est la traduction littérale de l'expression courante
dans le langage ecclésiastique • La sainte réserve • , qui
désigne les hosties conservées dans le tabernacle.
Ces inscriptions intérieures sont rares. Cependant l'architecte
E. Barthélémy, notre ancien confrère, en a continu* la tradition
à Bonsecours. Au maître-autel, le revers de la porte du taber-
nacle Fait lire :
Vere
Do Minus
bl
Ces mêmes noms de Courcy et le Vaché, gravés sur
es candélabres, empêchent, selon la remarque de
M. de Vesly, de faire remonter leur exécution à la
construction du retable.
MM. Deglatigny et Garreta ont confirmé ces cons-
tatations.
Gravures et dessins. — M. Pelay fait circuler
quatre ou cinq gravures anglaises au nom de Rouen.
Il semble bien que le graveur a travaillé de souvenirs,
sans viser à l'exactitude archéologique : on croit tou-
tefois reconnaître la chapelle du transept nord de Saint-
Ouen, et peut-être encore l'ancienne tourelle sud-est de
l'hôtel du Bourgtheroulde.
Le même membre présente également une dizaine
de dessins signés « Ranson nette, 1825 ». L'un d'eux
pourrait bien être la côte du Port-Saint-Ouen ;
« rentrée du four à chaux de Saint-Paul » fait le sujet
d'un autre dessin. Des vues de l'église Saint-Paul et
des maisons avoisinantes ainsi que du bas de la côte de
Honsecours se trouvent sur les autres dessins. L'aspect
général du quartier s'est peu modifié depuis plus de
quatre-vingts ans.
Ferronnerie. — M. Du veau a très fidèlement des-
siné diverses pièces exécutées par nos serruriers du
xvme siècle : leur grâce et leur bon goût en font de
véritables œuvres d'an dignes d'être conservées dans
nos archives.
GRILLES D'iMPOSTES EN FER FORGÉ A ROUEN
I. Rue Dinanderie, 20. — Cette grille existait autrefois
dans l'imposte de la porte battante à deux vantaux de la
Au-dessus du deuxième étage existe ana lorte corniche
en bois autrefois couverte en ardoises.
Les abouti des poutres qui sont en dessous sont en
saillie lt ornes d'un disque en saillie ei en bus d'un cal-
de-lampe mouluré.
La moulure de la corniche contourne le haut des abouts
et les couronne.
Les fenêtres du rez-de-chaussée sont a cintre surbaisse,
celles des étages ont un linleau droit. Il y en a quatre pat
■tage. Les appuis des fenêtres du premier étage sost en
saillie et moulures; un peu au-dessus est une barre d'appui
en fer forgé",
Le toit a une forte saillie sur la façade, ce qui indique
que le troisième étage servait autrefois de séchoir et avait
Je grandes baies à jour comme beaucoup de maisons de
La maison voisine (n° i 3) est construite dans le même
genre.
V. Hue F.uu-de-Robec, 57 bis. — La façade de eetU
maison, qui est tout prés de celle dont il lient d'être
question, a trois étages au-dessus du rez-de-chaussée, et
est construite toute en charpente, sauf le socle qui est en
pierre.
L'imposte au-dessus de la porte d'entrée est dormante,
en forme de lambrequin est tordue e
la date qu'elle portait ne se voit pli
grjphe normand, où M. A. S:
grille, qu'on peut la retrouv
partie enlevée, et
c'est dans Y Auto-
Le rez-Je-chausséc de cette maison est en pierre
étages en briques, de construction moderne et sans orne
ments. Il est probable que les étages étaient primitive
ment en charpente.
les
IV. - Rue Lan
forgé du même gen
d'enroulements et
L. D. au milieu da
1-e rez-de-chnussi
étages qui la
ntc. Le rei-de-cha
Phn| avec moulun
i5. — Grille d'imposte en fer
de la même époque, composée
:urons avec un monogramme
est en pierre, les
i charpente appa-
': par un bandeau
Au-dessus du deuxième étage existe une forte corn
en bois autrefois couverte en ardoises.
Les abouts des poutres qui sont en dessous sont en
saillie ei ornes d'un disque en saillie et en bas d'u
de-lampe mouluré.
La moulure de la corniche contourne le haut des iboutt
et les couronne.
Les fenêtres du rez-de-chaussée sont à cintre
celles des étages ont un linteau droit. H y en a quatre pJi
étage. Les appuis des fenêtres du premier £ugl
saillie et moulurés; un peu au-dessus est une barn
en fer forgé.
Le toit a une forte saillie sur la façade, ce qui indique
que le troisième étage servait autrefois de séchoir ei Ht*
de grandes baies 1 jour tomme beaucoup de maisons de
ce quartier.
La maison voisine (nu r!i) est construite dan^ le m*M
V. Rue Kau-de-Robec, 5; bis. — La l'a ta de de cetU
maison, qui est tout prés de celle dont il vient d'étn
question, a trois éia^es au-dessus du r cï -de-chaussée, e
est consiruite touie en charpente, sau! le socle qui est &
pierre.
L'imposte au-dessus de la porte d'entrée est dormante,
en menuiserie et vitrée
55
La barre d'imposie est ornée d'une frise avec postes
\u-ifessus, dan? le rectangle, une archivolte
iri'e, au milieu de laquelle un double cercle; dans le
plus peiit, un monogramme V. S., ei entre les deux le
millésime 1735 et quatre anneau*; le tout à jour. Malheu-
reusement le millésime et le monogramme ont été enlevés
il n'y a pas bien longtemps.
VI. Place de l'Hûtel-de- Ville, o.— Maison du xviih siècle,
d'après M. G. Dubosc, avec rez-de-chaussée en pierre.
Sur la porte à deux vantaux, qui donne dons la rue de
la Croix-Vene existe la grille d'imposte en fer forgé repré-
sentée ei-contrc ; simple mais élégante,
VII. Hue Eau-de-Robec, 4S — Grille d'imposte dans le
tympan Je la porte en plein cintre, composée d'enroule-
ments avec lettres D, B, C, R et la date de 180S; compo-
sition assez bizarre et pas tics harmonieuse.
L» taçaJe de celle maison est jiu re/-Je-ctuiussee en pierre
avec une porte en plein cintre au milieu et une fenêtre
de chaque côté; la porte est couronnée par une torte
corniche supportée par deux consoles ornées de deux tri-
ftiyphcs et trois gouttes. .
Au premier éinge, qui est plfltré, il y a trois fenêtres
rectangulaires avec tympan avenue au-dessus.
Au second étage, trois fenêtres recta ngotaîrei
nier avait autrefois deux grandes paies ouvertes. Le toit"
une forte saillie supportée par des liens en bois.
Maisons diverses. — Il signale en même temps
une remarquable maison de la rue Mariainvîlle, dont
il met sur le bureau une photographie.
M. de Beaurepaire rappelle une destruction regret-
table . celle d'une maison de la rue Saint-Denis, dont
il a pris heureusement la photographie.
Tour de la Pucelte — M. G. Le Breton, après avoît
loué en peu de mots l'activité et le zèle admirables
déployés par ses Collègues du Comité qui s'enâ
constitué po ur la conservation de ces précieux vestiges,
prie son président, M. Sarrazin, noire confrère, d'ex-
poser les faits et démarches qui ont eu lieu depuis
notre délibération du 1 1 décembre.
M. Sarrazin répond a cet appel par un résume
simple et rapide des actes du Comité et de ses négoda-
lions tant avec les particuliers intéressés qu'avec les
Pouvoirs publics; et bien que l'étal présent .Us eboicJ
ne laisse guère d'espoir pour une heureuse solution, il
déclare que le Comité ne croira sa tâche terminée
qu'après avpîr épuisé ses moyens d'action et avoir vu
se conclure les arrangements les plus décisifs contre
son entreprise.
Après les réflexions que provoque naturellement
celte importante communication, il est décidé qu'elle
ne sera pas insérée au procès-verbal . La Commission
croit avoir témoigné à la Tour de la Pucelle tout l'in-
térét dont elle est digne : mais, simple organe adminis-
tratif, il ne lui convient pas de suivre l'affaire dans ses
dernières conséquences. M. André Hallays, réminent
rédacteur des Débats, vient justement d'intervenir, et
il le fait avec toute l'autorité de son nom et cette sincé-
rité que les dissentiments locaux ne sauraient altérer.
La Commission tient seulement à constater que les
efforts du Comité ont trouvé, dans les diverses admi-
nistrations, et spécialement auprès de M. le Maire de
Rouen, tout l'appui et la bienveillance désirables : et
elle ne peut que les en remercier vivement.
Voici, comme épilogue, la dépêche que M. le Préfet
a transmise à M. le Président, dès le 17 décembre :
« Palais-Royal, le i5 décembre 1908.
» Le Sous-Secrétaire d'État des Beaux -Arts à Monsieur
le Préfet de la Seine- Inférieure.
» J'ai l'honneur de vous informer que la Commis-
sion des Monuments historiques s'est, dans sa der-
nière séance, préoccupée de la question de la conser-
vation des restes de la Tour « Devers les Champs », à
Rouen.
» La Commission a examiné les deux projets qui
ont été établis en vue d'assurer le dégagement de la
Tour : le premier, consistant en l'acquisition du ter-
rain Dagnet (5o,ooo francs) et de parcelles environ-
nantes et en frais de déblais, construction de murs
de soutènement qui s'élève approximativement à
73,000 francs. Le second comprenant, outre l'achat du
terrain Dagnet et des terrains adjacents et les frais
accessoires, l'acquisition de la grande parcelle a l'angle
des rues Jeanne-d'Arc et du Donjon li 37,387 francs)
58
entraînerait au minimum une dépense de 2io,ooofr.
» La Commission, après un examen attentif, n1a
élevé aucune objection à la réalisation de l'un ou de
l'autre projet. Mais elle a estimé que le premier était
suffisant pour assurer la conservation du soubasse-
ment de la Tour « Devers les Champs », et permettre
au public son accès et ses abords. Elle a, en consé-
quence, exprimé, à l'unanimité, l'avis que le budget
des Beaux-Arts ne pouvait contribuer à l'exécution de
l'un ou de l'autre projet pour une somme supérieure
au tiers de la dépense nécessaire à la réalisation du
premier projet, soit pour plus de 25,ooo à 3o,ooo fr..
participation maxima.
Signé : Dujardin-Beaumetz.
M. le Président remercie nos collègues d'être venus
si nombreux, malgré la rigueur de la saison, et il les
félicite de Paîtrait qu'ils ont su donner à la réunion;
puis il lève la séance. Il est quatre heures.
A. Tougard.
*9
SÉANCE DU 27 AVRIL 1909
Elle ouvre à deux heures un quart, sous la prési-
dence de M. G. Le Breton, vice-président.
En présence de MM. Deglatigny, Drouet, Duveau,
P. Le Verdier, Mgr Loth, de Vesly et l'abbé Tougard.
Se sont excusés : MM. P. Baudry, Malicorne,
Pelay et Vernier.
Correspondance imprimée. — On y inscrit : Bul-
letin et Mémoires de la Société. . . de la Charente,
1907-1908; - Item Annexe : Théâtre gallo-romain
de Bouchands, par le P. Cam. de la Croix, S. J.; in-
fol. ; — Mémoires de la Soc. . . de F Oise, XX, 2; —
Compte-rendu, item; 1908; — Soc... de VOrne%
XXVIII, 1; — Mémoires et Documents... Soc.
Savoisienne, XLVI, 1908; — Mémoires de la Soc.
archéol. de Montpellier, 2e série, IV, 1908; — Con-
grès archéoL de France, LXXIV; Avallon, 1907.
Caen, 1908; — Bull, de la Soc. archéol . du Midi,
38; nov. 1907 -juillet 1908; — Bulletin. . . Anti-
quaires de France, 1 908 ; — Bull. hist. et philol. du
Comité, 1908, 1-2; un fasc; — Bull, de la Soc. de
Gand, XVII, 2 et 3.
Avant de prendre le dernier procès-verbal, le secré-
taire réclame pour la Suite la parole pour une com-
munication urgente. Les explications qu'il fournit
ramènent à la faire sur-le-champ en ces termes :
Valliquerville. — Au commencement du mois der-
nier, M. le Curé de cette paroisse, rencontrant fortui-
6o
temcm l'abbé Tougard, lui raconia qu'une piefTt
détachée du beau clocher venait d'endommager la
toiture de l'église.
Pareil accident a été signalé â la Commission il v i
vingt ans et s'est renouvelé plusieurs fois. C'est que
l'entretien de ce remarquable monument historique
laisse à désirer depuis plus d'un quart de siècle. Le
terrible ouragan du 12 mars 1876 en abattit un clo-
cheton qui ne fut refait que dix ans après.
Le curé insista alors pour qu'on remplaçât tu
même temps soixante-dix pierres de la flèche, certain
que plusieurs paroissiens lui fourniraient pour ce tra-
vail une somme de 1,000 francs. Mais M. Sa
refusa d'exécuter cette restauration supplémentaire
qui eût seule assuré le parfait état de l'édifice.
En r8g5, M. le Curé rappelait - les sérieuses répa-
rations ■> dont le clocher avait besoin, en remarquant
que les bienfaiteurs sur lesquels H comptait naguère,
étaient morts. [Bulletin de la Commission, VU, 36o
VIII, 33, 34; X, 3o4.1
Le secrétaire a conseillé à M. le Curé d'inviter 1:
municipalité à signaler à l'autorité supérieure le mau-
vais état du clocher, l'un des plus beaux du départe-
ment. C'est pour elle un devoir, et c'est !
d'une sage administration : car de nouvelles dégra
dations rendraient plus onéreuse la restauration qui
s'impose.
M. le Président sera heureux de favoriser de ti
son pouvoir cette urgente opération et de la recoirr
mander à la sollicitude de M. l'Inspecteur génénl
L'abbé Tougard va écrire dans ce sens h M. l'obi
Vallet.
M. de Vesly saisit cette occasion pour déplorer l'A
ÔI
lamentable des toitures de Saint-Ouen. Il pleut dans
l'édifice d'une façon alarmante.
Lecture est alors donnée du procès-verbal du
26 février, adopté après une rectification qu'y fait
M. Duveau.
Tour Jeanne d'Arc. — En regrettant l'absence de
M. Sarrazin, mieux qualifié que personne pour
prendre maintenant la parole, M. le Président tient à
consigner ici les dernières démarches dont le mérite
revient surtout à MM. Le Breton, Sarrazin et Dela-
barre. Selon une expression familière, M. Dagnet
s'est vu mettre au pied du mur par une proposition de
rachat avec indemnité pour ses travaux. La première
lettre n'a obtenu qu'une réponse évasive, mais la
seconde fut suivie d'un silence absolu. Le procédé est
jugé.
M. Le Verdier rappelle que l'expropriation, telle
qu'on la pratiquait jadis, était une mesure rare et qui
était obtenue non par un simple décret mais par une
loi votée en Parlement (1).
Rouen. — Maisons. — M. Duveau offre aux archives
de la Commission trois photographies des maisons de
la rue Saint-Denis, n0< 1 3 et 1 5. Klles ont été tirées et
sont offertes par M. l'architecte P. Panthou. La Com-
mission lui en adresse ses meilleurs remerciements.
Le même membre enrichit encore nos collections
(1) Des 1860, A. Champollion-Figeac (Droits et ('sages,
p. 22) pensait, contre Viollct-le-Duc, que le pouvoir féodal a
connu le droit d'expropriation. Mais il avoue plus loin (p. 1 33)
qu'au xun' siècle « l'utilité publique manquait de législation
suffisamment protecttice » (N. du S.).
d'une série Je dessins dont deux seulement oui i
publiés par la Sociêiédes Monuments Kouennais :
Compagnie applaudit à son zèle.
M. de Veslv complète les eoir
intéressants mémoires que voici :
TMâtré r
i de Liliebonne. — Je con,
en commençant, à frire enlever de l'antique théâtre
débris de toute nature dont il fut le dépôt pendant Je
longues années. C'est ainsi qu'on a dû ctuuftn
deux tombereaux des vases en terre ou en m i
rôles, chaudrons et ustensiles de ménage hors de service
dont les habitants de l.ilk'bonne s'étaient débarrassés en
les projetant par dessus les murs de clôture.
Je profite de ce travail de propreté pour d ....
soubassements des contreforts et pratiquer quelques
fouilles, notamment .1 droite de la nouvelle entrée par la
rue du Toupin. C'est ainsi que j'ai pu recueillir uenir
nouvelles médailles, malheureusement toutes trop frustes
pour être cataloguées. Cependant j'ai su déterminer la
récolte qui comprend :
1° G. B. — 1 deVitellius— 1 Hadrien [1 Marc-Autele
— R/ Vase et instruments du sacrifice) — 1 FaostJU
jeune— 1 Aurélien - 6 complètement illisibles.
i° M . H. — 4 Postume — Revers illisibles et 3 mon-
3» P. B. — t Tétricus (commun) et S pièces trustes,
quinaires en bronze — 3 illisibles.
J'ai également trouvé les ornements en bronze d'une
de petits clous, en fer, a la tête taillée en pyra-
disque en os de O'"o4<i de diamètre, percé d'un
ml et de quatre plus petits et excentrés, qui
e à une fibule', des pions Je jeu ci des cubes
aïque aux ions bleus et verts.
pingles en ivoire et en os, qui ont été
ceint
recueillies en plus grand nombre. Dans un espace, qui ne
mesure pas 4 mètres superficiels, trente-six de ces petits
objets servant à maintenir la chevelure des femmes ont été
trouvés ; quinze étaient intacts, vingt et un brisés.
Cette nouvelle découverte, faite vers l'entrée de l'édifice,
au milieu de la couche de charbons et de cendres, con-
firme l'hypothèse que j'ai exprimée précédemment : une
panique a dû se produire en cet endroit, soit à l'ar-
rivée des barbares, lorsque ceux-ci pénétrèrent dans le
théâtre romain transformé en citadelle, soit lorsqu'ils
mirent le feu à l'antique édifice où s'était réfugiée la popu-
lation lillebonnaise.
Sarcophage de pierre, rue Césarine à Lillebonne. —
Le <> octobre i<k>6, poursuit notre confrère, les ouvriers
occupés au creusement des tranchées pour l'aménagement
de la distribution d'eau à Lillebonne, trouvèrent, rue Césa-
rine, devant la maison portant le n° 61 bis, un cercueil de
pierre. Ce tombeau avait son couvercle placé à om3o seu-
lement en contre-bas du sol de la rue; quand il fut com-
plètement dégagé, on reconnut que la dalle de recouvre-
ment était brisée et qu'un des fragments avait pénétré
dans l'intérieur. Lorsqu'on la souleva elle se brisa complè-
tement. Le sarcophage fut exploré; un mélange de terre
et de débris divers entourait deux squelettes : celui placé
au fonds occupait la position longitudinale et normale ;
l'autre, qui indiquait une inhumation postérieure était
replié sur lui-même et la tète était située vers les pieds du
squelette du fond.
Il n'a d'ailleurs été trouvé aucun objet ni mobilier func
raire dans ce sarcophage.
A propos de l'Enseigne de la Barge. — Le zélé conser-
vateur des collections départementales décrit ainsi une
pièce du Musée :
Lors des travaux exécutés au commencement du
xix« siècle pour rétablissement des quais de Rouen et les
premiers élargissements d
portant le nn36 sur cette rue tut démolie.
C'était un vieux logis semblable à ceux encore debout
rue de la Savonnerie et place Eau-Je-Robcc ou à celui
démoli récemment rue Saint-Denis, n*" I 3 cl i5. Ile
prenait une charpenieric avec de la maçonnerie pour le*
remplissages el une porte couronnée d'un arc surbaissé.
Des crossettes aux feuilles creusées et irisées ont
gables qui se réunissaient en un fleuron d'amortissement
Ce fleuron était obtenu par la réunion de trois colombe*,
Les oiseaux favoris Je Vénus soutenaient ou plut
paraissaient soutenir un motif sculptural, lequi.,
dénommé : l'Enseigne de la Barge.
Le motif sculpté a été reproduit par E. de la Qui-
riére (i). Le savant archéologue rouennais a initiqui
{'Enseigne de la Barge était désignée, pour la maisc
la rue Grand-l*ont, dans un très ancien titre, remontant
;i 1458 et que le propriétaire, très mal conseillé, a anéanti
comme inutile.
Combien est grande la différence entre le bois gravé
dans l'ouvrage d'E, de la Quérière et la photographie
placée sous vos yeux !.. . Non seulement la colombe for-
mant motif central n'e liste plus; les flots de la mer, Il
mâture arrière de la caravelle sont d'une indication dilte-
rente, mais les - rageurs « qui supportent l'ensei
complètement absents. Ces dragons tiennent dans leur
gueule un serpent enroulé dont les anneaux viennent >
réunir au commet de la console.
Comment un pareil oubli a-t-îl pu se produire/
Doii-on en accuser le dessinateur? Je ne le pu
Tout le motif sculptural était recouvert d'une épaisse
couche de peinture mesurant troiî millimewes d'épais-
seur, que j'ai dû faire enlever pour mettre .1 nu le; sujets.
Dans l'exécution de ce travail, j'ai constaté que la pTt
(1) Recherches historique* sur Ici Enseignes, pp. 8, n et 4^
roiere couche était de couleur rouge et que cette teinte
recouvrait tout le motif. J'aurais voulu conserver ce pré-
aux document, mais il était déjà trop tard puisque la
P°tasse l'avait attaqué en faisant disparaître les couches
suPerficielles.
J ai eu la curiosité de rechercher l'étymologie du mot
BarKe.
H^nrv Moisy, dans son Dictionnaire du patois normand,
a,t ce nom féminin et veut qu'il soit synonyme de meule
e Paille ou de foin. Il justifie son opinion par une cita-
!°n empruntée ù une Lettre de rémission de 1453 :
■ ierrc Adams descendit de dessus le paillen ou barge
e paille d'iceluy lieu où il estoit, tenant en sa main
Ur*e fourche ».
^ette interprétation fut loin de me satisfaire, car l'en-
^îgne de la vieille maison représente une nef ou navire.
^ est d'ailleurs la signification qu'en donne Littré et autres
^teurs de dictionnaires, qui font dériver le mot « Barge »
^0 terme Barga, barque, chaland ou péniche.
A. Jal (1) adopte également la même origine : « Barge,
^it-il, vient de l'ancien français Barca, navire à la traîne,
Manœuvré par un seul homme », et il ajoute avoir vu des
^onvois de ces bateaux naviguer sur la mer Noire.
El sans aller aussi loin et remonter à une époque
Reculée, on trouve un diminutif de Barge dans le nom de
« Barguette » qui était donné à des bateaux à fond plat
traînés par deux chevaux. Ces coches d'eau mettaient en
Communication, avant l'invention des bateaux à vapeur (2)
et des chemins de fer (3), Rouen avec Elheuf, Oissel,
Tourville, Port-Saint- Ouen, etc..
M. Edouard Turgis (4), à qui j'emprunte ces détails,
( 1 ) Glossaire nautique.
(2) En 1826.
(S) Le 2 mai 1840.
(4 Histoire d'()isselt pp. 99 et suiv.
ajoute que In navigation n'ét
puisque sur uiK des maisons bordant le chemin
.1 I lisse!, k voyaii itnc image de h Vit
Cet exemple fera cesser, je l'espère, toute intei
erronée du mot ■ Barge • dont les noms chalands,
péniches peuvent être considères comme les synonytua
actuels.
L'enseigne de la rue Grand-Pont n'était pas isolée dans
la capitale normande. Cela se comprend, pour un pon Je
transit tel que fut celui de Rouen au moyen %e et tel
qu'il l'est encore dans le bassin fluvial.
M. Ch. de Beaurepaire, qui a fait un relevé ,[■
hôtelleries rouennaises 0). ciie : La Barge,
Saint-André, porte Cauchoise, et ta date du - ...
1493 qu'il a trouvée sur un acte. Il mentionne .
des enseignes de la Barge sur des hôtelleries de la paru
Saint-Eloy (i5aa-i5q8) et de la paroisse Snfatt-Craa
Saint-Ouen.
J'ai retrouvé cette dernière hôtellerie citer..-
compte de Pierre Le Roy, chanoine et receveur ifc
l'Eglise du Sépulcre de Rouen pour l'année (iSafi-l --:■■'
. Jean Hêlot, avoir des» femme au lieu de Guille Orffl
susdits Jehan Delamare pour l'osiel où pend l'enseigne
■ La Barge 1 au pont de Kobec, xxx 1. •-
La Barge de la rue Grand-Pont n'était pas une hôtel-
lerie ou avait cessé de l'être : c'est ce qui rend lesPN
difficiles.
Le ib mats .838. la vieille enseigne entrai.) ai
(1) Bull, de ta Comm. des Antiquités, nnnée 1901.
Il) Archives déparie mentale s G. g33g.
6/
des Antiquités au titre de don fait par M. Eustache de La
Quérière. Depuis cette époque, elle était déposée et cachée
dans l'angle d'une des baies de la galerie Langlois. Aujour-
d'hui, elle figure dans la galerie Corneille avec tous les
vestiges de notre vieille cité.
Le Calvaire de Saint-Martin-sous-Bellencombre. — La
vallée de la Varenne, continue M. de Vesly, est une des
plus pittoresques de la Seine-Inférieure : aussi est-elle
dénommée La petite Suisse, principalement entre Saint-
Saéns et Bcllencombre. Toute cette partie de la vallée est
très riche en antiquités.
La sagacité de l'abbé Cochet ne lavait pas trompé :
Belle ncombre, la t Warihnee • des Francs, est une des
localités les plus curieuses. Le bourg actuel se compose
des maisons groupées autour du château féodal et des
anciennes paroisses des Authicux, de la Heuze et de Saint-
Martin-sous-Bellencombre.
L/èglise ou chapelle du prieuré de Saint- Martin, avec
pignons du xu* siècle, a été transformée en grange.
est aujourd'hui enclavée dans les bâtiment- d'une
ploitation agricole.
C'est en cherchant les vestiges de; j^e-» :>a* é- qu-. \u\
reconnu le Calvaire que je *.ai- décrire. Ce nV«t pas un
oment ignoré puisque, ch:q-c Ti-ir:i J-j l'cr^cvc. le
descend des Grande- -Vc. te» e? -e rer* i procc.ior.-
oellement à l'église J'Ori.i;. -i-jo-r: -«-: ar.r.cxc :•.- ^inr-
Hcllier.
Le Calvaire de Saint-Mir::.*. . * ii,:.: :■*• .'. j."/ :.'»>-
rier dans un tr.zVi* v ,: * . :. ; - . . - - e:o . • : - - # e *:. . -. ; c :
Grandes- Ventes et St'.i r ,^s :.- h:. ;-. .;-. '.t.-r-t
(Section A, n- 107 Jj Ci ;: -■- ! * v.- -m-; - v,:.
d'iris et de ro*e*. plar.te ■„-• ■-■•.* -f-;-. - :.;: ;. r. .-.-.t v,-.
socle comprend -e -1 : . ; •:- :. . * ; . . •■...-.. •;-. ^ • r - . . 4 .-. •
respectivement v»7i tr v:: -■; .v.- -■ -. .t t
riTiiteur. Viji- iï r.z*'--
.•'•-.'
Le pîed de la croix se compose de plusieurs gris «illt*
en priâmes à seize facétie» sur une hauteur de im<to. !>t
colliers de fer assurent la stabilité de la colonne, nuis
nuisent b son élégance. Quatre pyramidions ramènent l>
base au carre" parfait. In chapiteau de o™ot". de hauteur
avec abaque quadrangulaîre. de a"'ii de côte, complète 11
colonne qui supporte le Calvaire proprement Jh
Celui-ci comprend un dé de o"i8 de hauteur orne suna
quatre laces : au levant et à l'occident, d'une i
diadème; au nord, de* armoiries d'un seigneur allié aux Je
La lleuzc (i); au sud, d'un cadran solaire avec la date Je
"'77.
Enlin la croix formée Je prismes octogonaux de 0=17(1
d'une élévation de c-So. Ce dernier chiffre porn
la hauteur totale de l'édicule.
Toute la partie de la croiv ornée de sculptures est en
pierre tendre. Elle a beaucoup souffert des injures do
temps et des hommes. Le Christ, qui regarde l'Ont
les bras et les jambes mutilés; la Vierge, placée à l'Occi-
dent, a les membres supérieurs enlevés et il ne I
de l'Enfant-Dieu. Sur les faces latérales
nants du blason sont devenus informes et le* ornements
recourbés en S ne présentent plus que des fragm
souvenirs ou traditions de l'art Je la Renaissance, C'est 1«
un des traits curieux de ce Calvaire dont l'érection puni-
rait être datée du règne de François I" par cemins détails
de sculptures. CepcnJjni la Jaic Je 1677, ni:
dessus du cadran solaire, en lait un monument B|
au dernier quart du nvn« sieele et édifié sous le règne Je
Louis XIV.
Vieille maison
— On vient Je
rue Saint-Denis, n°' i.l et tS à Rouen.
démolir, ajoute notre confrère, une Je>
(0 Blason écartelc au 1 et 4. d'un chevron Je. . accompagné
Je trois ruses de... deux en chef et une en pointe — aux
i de. .. i S hoiiseaui Je, . qui est de 11 Henzc.
vieilles maisons en bois portant, sur la rue Saint-Denis, les
n°* i3 et i5. Au cours des travaux plusieurs découvertes
ont été faites et M. Paul Panthou, architecte, a bien voulu
me les communiquer et les résumer ainsi :
Une cl ef- loque tière et un parchemin mesurant omio sur
om04 ont été trouvés entre la console de décharge et le
poteau de façade supportant une ferme en charpente. On
lit sur le parchemin, pièce de procédure, très effacé, les
noms de Guillaume Latou, clerc, contre Jean Nicol ; la
date de 1499 et la signature Mallet. Cependant la lecture
serait relativement aisée si le scribe n'avait, selon l'usage
de l'époque, agrémenté son écriture de liaisons et de
paraphes.
Quelques deniers tournois ont été recueillis. Ils sont à
l'effigie de Louis XIII et portent les dates de 1634 et 1648.
Deux autres deniers à l'avers de Louis XIV et à la date de
1 649, ont été trouvés dans une mortaise au pied d'un des
arbalétriers d'une ferme en charpente.
Cependant la découverte la plus curieuse est celle d'un
mereau en plomb argentifère trouvé sur le linteau du rez-
de-chaussée.
La pièce pèse 2 gr. 6 et a un diamètre de on02 5. En
voici la description :
A TA/, trois fleurs de lis partent du centre, divisent le
champ en trois secteurs égaux. Dans chacun une couronne
et en bordure : qvi. maledixkki. principes, morte, mori :
[sic) .
Au R/ , Cartouche à trois lobes tracés sur les côtés
d'un triangle dont les angles sont apparents ; au centre
une mappemonde surmontée d'une croix avec l'inscription
suivante en bordure : srr : nomen : domini : benedictvm HE*
On remarque l'absence du t final du mot maledixeriT
ainsi que des dernières lettres du mot moriATVR que le
graveur n'a pu inscrire faute de la place suffisante.
Ce verset se retrouve avec variantes, dans la Bible, aux
Livres des Proverbes (c. xx, 10), du Lévi tique (c. xx, v. 9)
'0
et Je l'Exode le \\ et \\i), ainsi que ■'
,/<■ Saint Marc |c. », v. to) et de Saint Mathieu (.
J'ai communiuuéun moulage et la lecture que :
feire Jl' ce jeton 3 M. Adrien i; bel I . ivant direc
teur de la Revue de numhmatique m'a écrit qui'
que le jeton de Ij rue Saint-Denis ftaii celui d'une C
frérie, peut-être des Innocents, et qu'il était inédit- Il «
propose de l'étudier et de le publier ires prochainement.
Plusieurs autres méreau* et jetons ont ■
recueillis dans les décombres de la vieille maison, mais ils
ne paraissent pas avoir Je l'intérêt.
Accident à I'édicuie de Fontaine-Nourrice à Foauint-
le Bourg. — Dans les premiers jours du mois de joaric
cette année, explique noire confrère en terminant,
lourd ■ iardier ■ chargé de gros arbres, descendaii de
Quineampois a Fontaine-le- Bourg en suivent la route don!
les lacets se développent dans le vallon. Arrive au carre-
four formé par le chemin vicinal et la grande rue du vil-
lage, le charriot fut entraîné par la déclivité sur un sol
neigeux ci glacé. Le conducteur ne fut plus muii.-
auelage, el malgré lous ses efforts, l'extrémité d'un
arbres vint toucher i la Pieta « Je I'édicuie de Konia
Sous le choc, le groupe virevolta et vint s'abattre fort
heureusement sur la neige abondante en cet end
éclat de la pierre fut enlevé à la partie inférieure de 1»
robe de la Vierge, et l'accident, quoique 1res regrettable,
lut de peu d'importance.
Néanmoins il lui signalé ;'i l'Administration par le Maire
de la commune, et M. le Préfet me délégua pour apprenti
k- dommage. Je me rendis sur les licuï, et après i
constaté, par enquête, le cas de force majeure
lequel le charretier s était trouvé, je conclus au versement
d'une somme de 20 francs dans la caisse communale.
i.'cdiculc de Foniaine-le- Bourg passe pour être classé
71
parmi les Monuments historiques du département. Il ne
figure cependant point sur la liste de classement, jadis
dressée par la Commission des antiquités et approuvée par
le Préfet; mais j'ai pu constater d'ailleurs que la protec-
tion qu'elle peut «accorder aux œuvres d'art est bien illu-
soire : il n'y a que les monuments reconnus par l'Etat qui
bénéficient réellement du titre de Monument historique.
Archives de la Commission. — Enfin M. le Pré-
sident se félicite de l'excellent travail dont elles
viennent d'être l'objet. Les figures, photographies,
etc., recueillies depuis 1875 ont été classées dans les
albums 4 et 5. Une sixième collection est formée de
grandes photographies. Les lettres et documents rela-
tifs à la Commission se retrouveront par ordre de
communes.
Outre divers annexes que mentionnera l'inventaire,
M. Jacquelin, auquel sont dus la conservation et le
groupement méthodique de tant de pièces curieuses, a
spécialement appelé l'attention de M. le Président sur
des dessins de très grande dimension qui ont servi à
l'usage de peintres verriers. Plusieurs d'entre eux
sont déployés sur le parquet. Leur effet décoratif y est
considérable. MM. G. Le Breton et G. Dubosc y
ont, presque aussitôt, reconnu les cartons qui ont
richement peuplé de vitraux les fenêtres de Saint-
Vincent. On y réunira une vingtaine de beaux
estampages de dalles tumulaires exécutées par nos
anciens collègues Brianchon et l'abbé Langlois.
A Tégard de la belle suite de portraits des membres
de la Commission, qui nous est venue en 1886,
M. le Président souhaiterait que nos confrères la
complétassent de leur mieux.
Une conclusion pratique parait s'imposer & M. le
Président, par suite de ces classements. C'est que, en
dehors de nos collègues, ces albums ne pourront pas
être communiques à tout venant, et que l'autorisation
d'en prendre connaissance devra être obtenue.
La séance est levée à quatre heures moin* le quart. ■
-3
SÉANCE DU 28 MAI 1909
Elle ouvre à deux heures un quart, sous la prési-
dence de M. G. Le Breton, vice-président.
Membres présents : MM. de Beaurepaire, Deglati-
gny, Duveau, Pelay, Vallée, de Vesiy et l'abbé
Tougard.
Se sont excusés : MM. P. Baudry, Malicorne et
Vernier.
Correspondance imprimée. — Son modeste dos-
sier est ainsi composé : Bulletin de la Société des
Antiquaires de Picardie, 1908, 4; — Bull, de la
Soc. des Antiq. de la Morinie, n° 229; 1909, 1 ; —
Les Fêtes du IIIe centenaire de P. Corneille en igoô.
Rouen 1909; — Extraits (vu) du Smithsonian Report
de 1 907 ; in-8°, — xix livraisons de la Commission
archéol. de S.-Pétersbourg, 1898- 1907; gr. in-40.
La lecture du procès-verbal de la dernière séance
amène d abord M. Duveau à y demander une légère
retouche.
Puis M. Pelay demande à M. le Président la per-
mission d'insister sur l'état lamentable où est laissée
la toiture de l'église S.-Ouen. De grandes pluies pour-
raient causer de véritables flaques d'eau sur le dallage.
M. de Vesly tient à bien préciser la question. Voilà
plus de deux ans qu'il a appelé sur ce point l'attention
de M. le Préfet. Aussitôt prévenu, M. Lefort a fait les
études nécessaires pour la réparation ; puis le concours
de la Ville et du Département a été déterminé. Il ne
74
restait don; plus, pour commencer les Ifsvbi
obtenir l'appui effectif de l'Administration supérieure
La Commission conclut a l'unanimité que l'expose
de sa délibération sera soumis à M. le Préfet, en k
priant instamment de présenter nos doldance
ni stère. M. Deglatigny estime qu'une démarche per-
sonnelle du Président aiderait puissamment au «ceci
désiré.
Clocher de Valliquerville. — Le i5 courant. M. le
curé a envoyé au Secrétaire le complément d'informa-
tions que voici :
Les pierres tombées du clocher ont causé naguère
25o tr. de frais. La mairie s'est adressée a» Ministère
des Beaux-Ans, Il faut faire le travail sans retaré,
a-t-on répondu. « Mais quand il s'est agi de 11- p*JU,
on a fait la sourde oreille ».
Après avoir remarqué que le voisinage d'Yvetoi
nuit .1 la fréquentation de l'église, le curé signale un
autre travail urgent :
= Votre cloche, lui disait M. Roy.de Saînte-Aus-
treberte, datede i 5i3 et est réputée pour cire la pin-
ancienne et une des plus belles de la région. Elle me-
riie bien un montage à neuf. Dans l'état actuel elle est
exposeeà tomber; et si cela arrivait, non seulement la
cloche se briserait, mais il est probable qu'elle passe-
rait à travers planchers et voûte, anéantirait l'horloge
et ferait des dégâts considérables.
» La dépense serait d'environ 600 fr. De plus un
beffroi neuf serait utile pour ramener la cloche au
milieu de la tour. En tout cas, une consolidation
même provisoire s'impose ».
Enfin, mardi dernier, pour répondre au désir de
M. le Président, M. l'abbé Vallet nous a offert deux
vues. L'une, prise de l'un des principaux chemins du
pays, fait admirer le caracière de grandeur imposante
que cette tour et sa flèche ajoutent à l'aspect général
ou bourg; l'autre, d'une exécution singulièrement
difficile, ne reproduit que la partie supérieure du
monument. On pourrait assez justement l'appeler un
acte d'accusation contre les derniers travaux : car elle
laisse nettement distinguer un certain nombre de ces
pierres plus ou moins endommagées qui eussent du
être remplacées.
La Commission décide sans hésitation que tout cet
ensemble d'informations sera remis à l'Administra-
tion départementale, afin qu'elle poursuive par tous
les moyens possibles une parfaite restauration de
l'édifice.
Sculpture du XVII l' siècle. — Le millésime 1747,
que j'ai l'honneur de présenter à la Commission des
Antiquités, se trouve, dît M. Duveau, sculpté sur le
poitrail en chêne de la maison située rue Orbe, n° 5o.
La façade de cette maison a été malheureusement
modifiée et plâtrée, et il ne reste de l'époque que le
millésime en question et un pilastre en pierre avec
chapiteau toscan en assez mauvais état.
Uggate. — M. le Président dcmfi
frères ont connaissance d'une soiie d'article que VEl-
beuvien publie sur les origines de Caudebec-lès-Elbeui.
Ils méritent l'attention ci notre éminent collèiiue,
M. Drouet, si compétent sur les antiquités
région, nous en portera sans doute un jugement au-
torisé.
L'intérêt principal de la séance se trouve toujours.
commed'usage, dans l'ensemble des communications
que M. de Vesly nous offre ensuite:
Fouilles d.ms le théâtre romain Je Lillcbonne. — J'ai
profite, dit-il d'abord, Je la construction Ju mur en bor-
dure surla rue Albcri-Glaiigny (ancienne rat >'
romain) pour explorer et fouiller les terres,
J'ai>;ncore trouve là des épingles à cheveux dont une
en bronze, des appliques, sous forme de cartouches, puur
ceinturons ci de nombreux débris de vases blanc, nobi
ou rouges. Parmi ces derniers je n'ai rencontré qu'une
seule marque de pottier : le sigle merci, m. sur un fond de
grand vase. C'est la première fois que le nom de Mehcatob
se pr.'sente sous cette forme. Le tome XII du Corpus
Inscription. Latinarum donne fpsge 745, (". Sfa et 583):
les variantes or. merc — merc ou mekca pour des mu
trouvés à Vienne. J. Diichelettc (il mentionne frcqucm-
ment le potier mf.rcatoh parmi les céramistes de la 6-
brique de I.ezoux qui ornèrent les vasessortis de leur-
ateliers, de reliefs figurant des divinités et des anitntuv
Devant la fréquence du >igte mercator et de ses variantes,
J. Déchelette émet l'hypothèse que les marques qu'il a
réunies dans un même article appartiennent à phultHl
potiers (1).
(1) Les l'jtt'j céramiques ornés de la Gaule mmai'irr, t. L
pp. 17», 108, ut; I II, pp. 17. 78, 107, lïl,
(a) Op. cit., t. I, p. »86.
77
Les monnaies, beaucoup plus rares que dans l'explora-
tion vers Tentrce, rue du Toupin, n'ont donné qu'un g. b.
d'Hadrien, deux m. b., deux p. b. illisibles ; mais les plus
curieuses de ces monnaies sont deux petits bronzes ou
plutôt quinaires, à frappe barbare, qu'on tient comme
antérieures à l'époque mérovingienne et qu'on date géné-
ralement du iv* siècle. Ces monnaies représentent des dé-
formations des types de Postume et de Tétricus. Leur
étude ne saurait être négligée, puisqu'un jour il sera pos-
sible de les grouper et de suivre la déformation de ces
types (i).
Parmi les autres objets recueillis et qui méritent une
mention spéciale, je citerai un disque en os de oBlo55
de diamètre et légèrement bombé en son milieu. Il est
percé de 5 trous, dont un central et d'un groupe de deux
placés latéralement. Deux cercles concentriques sont les
seuls ornements de ce disque dont le centre forme umbo.
Un disque d'un diamètre moindre, omo5o, et perforé
seulement de 3 trous disposés 2 et 1 sur les bords, a été
trouvé par l'abbé Cochet, dans le cimetière romain de
Cany, fouillé en 1849. La position de ce fort bouton placé
à côte d'un biberon de verre a fait supposer au savant ar-
chéologue qu'il avait dû servir de couvercle au vase à boire
vie l'enfant (2).
Je ne veux pas attaquer cette hypothèse. Néanmoins,
j'observerai que la rainure tracée sur la face postérieure
des disques porterait plutôt A lui attribuer la fonction d'un
lien ou d'une fibule. Des pions à jouer en os ont été égale-
ment trouvés.
Dans les ossements recueillis en très grande quantité
on constate que les défenses Je sanglier sont en majorité.
Je n'aurai garde d'oublier la mâchoire inférieure d'un
(1) Maurice Prou, note manuscrite.
{*) La Sormandic souterraine, chapitre v, p. b'S et rîg. 5(),
pi. 1.
cheval qui a été également trouvée avec des a
bovidés.
Le conservateur. .ii Musée départemental fait alorscon
naître qu'une allocation ministérielle de 35o fr .
sa disposition pour continuer l'esploration du théâtre
Il m propose, après tes représentations dramatiques, d'en
interroger les substructions.
Cimetière franc de Saint- Aubin- Eptnay. — N
lègue. M. l'abhé Tougard, poursuit M- de Vesly, m'ayanl
informé que des antiquités étaient collectionnées par
■ . i- Sav-nigne, de Saint-Aubin- 1
rendu dans cette c ira m une. J'ai vu réunis dans une vitrine
un grand vase en terre noire, maïs brisé, ptusdetox BUtRI
vases dont un complètement recouvert de plomb i
large plaque de ceinturon en fer damasquina,
les dessins avaient presque entièrement dbpara. Lutin
plusieurs mâchoires humaines.
J'ai înlct in-. M : ■' Sassaigne sur la provenance des objets
qu'elle possède. Elle m'a repondu qu'ils étaient sortis des
fouilles faites en iSijj, au hameau de Bellenguet. par feu
son mari, pour niveler le sol de la prairie, et M«= Sas-
saîgne m'a indiqué de sa maison l'emplacement du tertre
disparu. Il était situé au Sud du Chemin du Coffre ci m-
dessous de la nécropole trafique, si bien dé)
MM. de Bcaurepaire (i), et dont il élaii une dépendance
Toute la panie inférieure du coteau, traversée parle
chemin ou sentier du Coffre peut d'ailleurs être considérée
comme une nécropole des vt* et vn« siècles qui ■
un cimetière gallo-romain ou l'uslion et l'inhumation ont
laissé des témoins. Tels le grand vase ou urne p> i
M"* Sassaigne et ce nom de Sentier du Coffre donne M
(t) Bull, de la Comm, dis Anliq. Année iSçjî, p. Ï07. Notka
pp. 419-417.
Voir Également : l'abbé Cochet. Rcpert, arçhéolog., p. l'Jî,
cl Seine- Inférieure htst et arek., p. it3.
79
chemin sur le bord duquel un cercueil de plomb avait été
trouvé.
Numismatique. — M. de Vesly raconte alors trois dé-
couvertes de médailles dans la Seine-Inférieure :
i° Monnaies romaines. - - Depuis que M. de la Serre a
commencé des fouilles archéologiques dans la forêt de
Rouvray, et que j'ai continué cette exploration, les habi-
tants des Essarts (Grand-Couronne) et des localités cir-
convoisines recueillent toutes les médailles qu'ils peuvent
trouver.
Bûcherons et laboureurs s'y emploient, et, il y a quel-
ques jours, M. Timbaud, de Rouen, m'apportait un lot de
médailles ramassées par la nourrice de sa femme.
Je fis l'inventaire de ces médailles dont le nombre s*éle-
vait à 83. Dans ce nombre 56 purent être lues, et 27 recon-
nues trop frustes restaient illisibles.
Entre les médailles lues la plus curieuse fut un bronze
saucé de Lélien. Cohen en a donné la description dans
le tome V, p 61, ainsi qu'un dessin dans la planche 11 du
même volume (1). On peut voir à l'A : imp. c. laelianvs.
1». f. avg. Son buste radié ù droite avec la cuirasse, et
au R/. Victoria avg. Victoire debout h gauche, le corps très
penché en arrière,- tenant une couronne et une palme. La
valeur de cette médaille est de i5 francs.
On croit que lelien, loi. lien et .klikn ont été souvent
confondu* en un même personnage. Pollion raconte que
ce fut la révolte de Lollien qui coûta la vie à Postume,
en l'an 207 de J.-C. Lelien avait rétabli les villes et les
forts que Postume avait construits et qui, après sa mort,
avaient été ravagés par les Germains. 11 fut bientôt tué par
ses soldats dont il exigeait des travaux trop pénibles.
L'inventaire a donné 3i médailles de Gallien dont
(1) Première édition. Paris, i85y, chez M. Rollin, rue Vi-
vienne, 12.
i de Saloc
i de Valérien, i deClwxb 11,
dont u
Les autres médailles n'ont aucune valeur n»n
:■■ Sou d'or de Jean III de Portugal. — Une assez cu-
rieuse découverte a été faite à Rouen. Mme pj||t-r
laire de l'immeuble portant le w> Jo de la rue Lamartine,
a trouvé un sou d'or en cultivant son jardin
Cette monnaie mesure om oio dediumètre et pi
A l'A/ se voit l'écusson timhré de la couronne Cet
armes peuvent se lire ainsi : d'argent chargé de 5 écus i
î bcsanis poses I, i et i, et de b tours en orhe. A l'evcr-
gue ioannes : m : kex : i-oktv ; et : al. — Au Ry, le diacre
saint Etienne, debout, tenant une paime de la main druitt
et une pierre dans la main gauche. Dans le champ.
navire et deux étoiles, et l'inscription : /ïlat-or n
VSQVE AD MOKTEM.
Jean III, né en ijoi, occupa le trône du Portugal
de 1S11 à i 557. C'est pendant son règne qu'eut lieu la dé-
couverte fortuite du lapon et l'établissement des Portu-
gais en Chine, au rlresil et dans le nord Je l'Afrique. Ce?
lui qui établit l'Inquisition dans son royaume et y appel»
les Jésuites.
perdre dans la rue L
domaine des hypothest
demi-siècle en arrière,
Bihorel, aujourd'hui
l- .le e
■die
prince 1
? La réponse appartient
Cependant si on se reporte i
n voit que la partie du coteau Je
par la rue Lamartine, boit
de Californie. D'où pouvait
provenir cette désignation qui s'appliquait fort mal i
sol caillouteux, recouvert d'un maigre gazon et d'ajoncs,
que nos ancêtres appelaient ironiquement Caillou/ourni
Lst-ce que le nom de Californie n'aurait pas élé donne I
cette section de Bihorel après la découverte de quelque
trésor caché dans la friche rouennaise et dont le sol d'or
de Jean 111 ne serait qu'un égaré ?
Une autre hypothèse est celle bien souvent constatée
8i
pour les monnaies rencontrées sur les pentes des coteaux
des environs de Rouen. On y déversait les ordures ména-
gères et de la voirie, les fumiers, etc.. Les monnaies per-
dues s'y trouvent aujourd'hui que les matières qui les ca-
chaient ont disparu dans le sol.
M. Pelay, faisant appel a ses propres souvenirs, croit
qu'en effet il faut voir dans cette Californie, moins une
antiphrase qu'une altération du mauvais jeu de mot « cail-
loufourni ».
3° Médaille énigmatique. — C'est ainsi qu'il faut dési-
gner, dit M. de Vesly, une médaille dont je suis le dépo-
sitaire et qui a été recueillie dans la région Bolbec- Lille-
bonne.
Cette médaille, en bronze doré, mesure om o38 de
diamètre.
Sur l'A/ on voit une femme nue placée debout devant
un portique. Elle a le bras droit étendu et le gauche
appuyé sur un cippe. Elle déploie une banderolle qui tra-
verse tout le champ de la médaille en cachant l'abdomen
de la figure. Un lion passe aux pieds. En exergue est
inscrite la maxime : nvllis cedo malis et fortiter omnia
vinco. ï 565.
Le R/ comporte une figure de femme (bergère^) vue de
profil et caressant une brebis. Dans le fond, à gauche, un
arbre et, à droite, un arbrisseau. A l'entour cette devise :
iVSTlNEO QVEMV1S PATIENT1 CORDE DO REM (dolorem).
Les lettres n et s qui commencent les devises à TA/ et
au R/ ont en partie disparu par la perforation pratiquée
dans la médaille afin de la suspendre.
J'ai interrogé inutilement le Dictionnaire de Chassant,
et autres auteurs qui ont résumé les devises et maximes.
Les Concordances ne m'ont rien révélé. J'ai fait appel à la
bienveillance et à la science de M. Adrien Blanchet, au-
quel je m'adresse toujours pour rrf aider dans la solution des
problèmes de numismatique.
J'ai obtenu la réponse que voici : « Cette médaille est
mais je ne vois pas d'à!
peut-être huguenote? i.
: qu'elle n'a pas été publiée.
lotion à lui donnci
Villa gallo-romaine du Fonds du VauraUHtx
(Eure).— Enfin M. de Vcslj termine par cet
Quoique la commune de Pitres n'appartienne pas si
parlement Je la Seine-Inférieure, elle en est trop
ci son territoire, le Pistis des Francs, présente l
tiîrël historique pour être délaissé par les archéologue
rouennais. L'abbe Cochet l'avait bien compris : i
entretenu souvent la Commission des Antiquités des re-
cherches laites à Pitres : c'est pourquoi je nhêsite.pas i
décrire la découverte que je viens Je luire .
localité.
D'ailleurs, ta villa gallo-romaine du Va u renom,
laquelle je désire appeler l'attention, se rattache b
du Plateau de Boo> que j'ai déjà étudie (i) I ■.-.
les fouilles que j'avais entreprises dans les bois ■
haut, j'ai signalé le vallon de la Petite foniatne où jadis
avait coulé un ruisseau tributaire de l'Andellc.
Ce cours d'eau, au commencement de l'épaqi»
nuire, se jetait dans l'Andellc, à Pitres, par plusieurs émis-
saires que ses eaux avaient creusés dans l'argile ■ '..
des plateaux. C'est cette topographie qui a rail
ce triage de Pitres par Fonds du Vaurenoux. Les tertres
argileuï sont aujourd'hui exploités, pour l'extraction de
!a terreà briques, dans les établissements de MM. Lenutet
et Frétigny. C'est dans cette dernière briqueterie
ouvriers ont rencontré, à l'altitude de '
tru:tions antiques ainsi qu'un puits. Le puits, aujourdlufl
rebouché, était situe â 3 mètres au nord du cl I
grande communication de Pont-de-l'Archc a Charlenlrl
s l'ouest du chemin d'exploitation
innée 1907,
83
briqueterie; son emplacement est encore visible. Les ma-
çonneries de la villa sont à environ 5o mètres de la route
et toujours au nord.
Les ouvriers rejetèrent, sans s'en préoccuper, les diffé-
rents objets qu'ils rencontrèrent et qui ne présentaient
pour eux aucun intérêt : ils nuisaient même à la qualité de
l'argile.
Cependant, j'ai pu encore recueillir des tuiles à rebords,
mesurant oœ 3o sur om 38, mais d'une cuisson imparfaite.
Jai reconnu des cols d'amphore, des rebords et des panses
de grands vases en terre grise, puis des ossements d'agneaux
et de cerfs.
Une petite ligula de bronze a été trouvée; elle est dépo-
sée dans la collection de M. Lebert, de Pitres, un des an-
ciens surveillants des fouilles de l'abbé Cochet. Cette ligule
est assez curieuse par la forme du cuillcron, semblable au
paleron d'un aviron.
Il n'a pas été trouvé de monnaies ou plutôt je n'en ai
pas vu, car ce sont les seuls témoins que les ouvriers déro-
bent pour les conserver ou les vendre.
Etouteville. — M. Vallée présente quelques-uns
des menus objets qu'il a découverts aux Baons-le-
Comie. Il les avait déjà décrits dans la notice qu'il a
récemment adressée à la Commission.
Il y joint un lot de pièces d'archives conservées à la
mairie d'Etouteville et qu'il a cru bon de copier à
cause de leur ancienneté.
La Commission ne peut qu'applaudir au zèle de
notre confrère. Quelques membres observent que les
textes d'Etouteville sont de simples transcriptions qui
ne remontent qu'au xviie siècle. Il y aura lieu de colla-
tionner celles qui ont dû entrer dans le beau volume
de M. de la Morandière.
Kiitin le :
vantes :
[aire donne lecture des noies mi-
Inscription commémorât ive. — L'abbé Pieiie. de
passage à Vascœuil. a eu la bonne pensée de relever,
pour l'abbé Tougard, les lignes suivantes qui se lisent
sur la boiserie extérieure de la sacristie. Elles conser-
vent plusieurs souvenirsdu m* siècle intéressant notre
région. Le prieuré de S. -Laurent éta
sait, sur la commune de Beauvoir-en-Lvons.
d'Argueîl :
HUGUES DE S.-JOV1NJEN,
CHANOINE RÉGULIER DE S. -LAURENT
El LYOHS, 1 lH- ; HERMITE A S"-HONtlRlNE.
MORT BN ODEUR DE SAINTETE, C3M
LRS PRÉMONTRÉS DE l.'tLE-LilEU.
FONDATEURS :
RECKAUI.T DI PAULLV.
ET GAUTHIER. ARCHgVÊQIK UB ROUEN.
Sous ce texte, de rédaction moderne, est couchée U
statue en pierre du Bienheureux. Elle se distingue,
parait-il. par une ornementation peu ordinaire.
Val-de-ia-Haie. — Inscription commémoratii-e.—
Le baron Lézurier de la Martel, dont le nom est resté
populaire à Rouen, a laissé un petit souvenir épigra-
phique presque absolument ignoré. Aussi semble-i-il
bon au secrétaire de le mentionner ici, qaoîqnHI M
dateguérequed'un demi-siècle.
Sur le modeste calvaire du cimetière du Val-de-la-
Haie, on lit :
85
EX VOTO
Ludovici LÉZURIER.
MDCCCLH.
C'est Tannée même du décès de M. Lézurier, qui
mourut au château de Sainte- Vaubourg chez [sa fille,
M"* Fizeaux.
Un épisode de la destruction de Jumiéges et de
Saint-Wandrille. — En 1834, le Rouennais Emile
Morice publiait, et même selon toute apparence, réim-
primait cette phrase : « que, comme à Jumiéges et à
Saint-Wandrille, les pierres de chaque chapelle, soi-
gneusement numérotées, aillent se réédifier sur les
bords de la Tamise ou de la Tweed » [Révélations et
Pamphlets, p. 21. Paris, in-8°).
Les historiens les plus complets de nos deux grandes
abbayes ont-ils enregistré ce détail, qui peut avoir un
jour un intérêt plus que rétrospectif?
Selon M. Pelay, les déprédations bien connues des
Anglais dans nos deux abbayes confirment le témoi-
gnage de Morice.
M. le Président remercie la Commission de l'en-
semble de ses travaux, et il lève la séance à trois
heures un quart.
A. Tougard.
SEANCE DU 9 JUILLET iqoq
Elle ouvre à deux heures un quart, sous la prési-
dence de M. G. Le Breton, vice-président.
Etaient présents : MM. de Beaurepaire. Dou-
leur Coutan, Du veau, Mgr Loth, Minet, Pelay, Vcr-
nier et l'abbé Tougard.
Se sont excusés ; MM. Adeline, P. Le VerJiti.
Malicorne, de Vesly.
Mort de M. P. Baudry. — En ouvrant la léutct,
M. le Président se lève pour paver un très sincère
tribut d'hommages à la mémoire de ce distingué con-
frère, doyen d'âge de la Commission dont il faisait
partie depuis quarante-cinq .ins. Archéologue d'ins-
linctdès sa jeunesse, notre Compagnie tînt une pUat
considérable dans sa carrière studieuse, a tel point
qu'il tint à excuser son absence de noire pré ce -te nie
réunion, et que notre dernier Bulletin donne de lui
une intéressante communication. Amateur plein de
goût et de savoir, il fut l'un des fondateurs de l«
Société des Bibliophiles normands, et songea même
â rétablir l'Académie des Palinods. Parfois, son salon
réunissait une société d'élite pour entendre quelque
savante conférence de son ami l'abbé Delalonde.
Ce collectionneur d'une curiosité universelle avait
fait de son joli manoir de la Motte un délicieux mu-
sée; mais, par une disposition bien rare, il entrait dans
le programme de sa vie de chercheur de ne pas se ré-
server avec un soin jaloux le fruit de ses fortunées ren-
conires. Toujours à sa portée, les modestes éiiqueties
»7
où il avait imprimé ces quatre mots : Donné par
M. P. Baudry, allaient çà et là, selon les inspirations
de son cœur, augmenter les précieux vestiges du passé,
comme le Grand et le Petit-Séminaire étaient heu-
reux de les faire admirer aux visiteurs. Aussi la
Commission a-t-elle voulu honorer ses funérailles, oti
son Président a dignement exprimé tous nos regrets.
La séance est momentanément levée en signe de
deuil.
Après la lecture du procès-verbal de la dernière
séance, M. le Président expose la suite des deux
affaires qui nous gavaient surtout occupés.
La délibération relative à Saint-Ouen lui donna
lieu non seulement de l'appuyer par une lettre, mais
même de faire une visite à M. le Préfet pour l'inté-
resser aussi vivement que possible à cette réparation.
Le succès de la démarche ne s'est guère fait attendre,
comme on Ta vu par la presse locale, et M. Pelay
vient de lire une affiche qui met en adjudication ces
travaux de couverture.
A l'égard du clocher de Valliquerville, notre col-
lègue M. Lefort a été sans retard mis au courant,
les chutes de piene pouvant se renouveler et causer
d'importants dégâts. Il voit avec peine que la dépense
sera considérable à cause des frais préalables que ré-
clame l'échafaudage; mais l'Administration supé-
rieure sera suppliée de fournir une généreuse alloca-
tion qui permette aux ressources locales de pourvoir
à la différence.
Correspondance imprimée. — Kl le se décompose
ainsi Commission départementale du Pas-de-
Calais; Mémoires et Bulletin, III, 6 et 7 liv. in-40;
— Item, Kpigraphie du Département, 4 fasc.
— Item. Statistique monumentale, CXI, 4; — BulU
un arahéol. du Comité, 1008, 3; — Mém. de ta Stuc,
de CAube, LXX1I ; — Société archéol. de Constt
Une, XXVIII, a; — Mém. de la Soc. des AntiqM
Centre, : — L'église du Tréport, par It
docicur Coutan; Abbeville, 1909; pet. in-8°. Hom-
mage d'auteur.
Correspondance manuscrite. — Le 5 juin dernier
M. Nicolle, secrétaire honoraire de la Société jersiaise,
a demandé a M. le Président le service de noire Bul-
letin a titre d'échange. La proposition est adoptée.
M. le Président explique que, sous la domination
étrangère. Jersey est resté très français et même trw
normand. Dans les familles, certains costumes rap-
pellent nos couleurs nationales. Un irait plus signi-
ficatif est l'exclamation d'un notable habitant qui
souhaitait revoir sa capitale. Se voyant mal compris,
il se récria : « Non, non, ce n'esi pas de Londres au'il
s'agit : Rouen est toujours notre capitale *.
Bulletin. — M . le Président en achève la distribu-
tion, commencée avant la séance. Cette livraison com-
plète le tome XIV et lui donne les trois tables d'usage
Pour opérer cène livraison tardive, on a dû redoubler
d'activité. M. de Beaurepaire a droit à toute notre re-
connaissance pour le laborieux agrandissement df h
planche de Vire. Enfin, M. Gy nous a surpris agréa-
blement par le papier fort sur lequel s'est effectué le
tirage : qu'il en soit pareillement remercié.
Hôte! du premier Président. — M. G. Le Breton
offre à nos Archives Pédicule qui recouvrai! le pont,
à la laveur duquel le Président du Parlement entrai'
i Palais sans meure les pieds à ierre. Celte photo-
reproduit l'aquarelle de Cotman, conservée
iée de South-Kensington. M. Pelay croît se
rappeler que celte pittoresque construction fut démolie
vers i85o.
En s'excusant, M. de Vesly a icnu quand même à
prendre pan à la réunion par ces deux notes.
Trésor monétaire romain. — Dans les derniers
jours du mois d'avril de celle année, M. Benhelot,
délégua de M. Cuainebé. demeurant à Gournay, a
soumis a mon examen plusieurs médailles d'un
trésor qui venait d'être découvert à la Feuillie par des
maçons.
kLes monnaies avaient été déposées dans un vase en
re grise qui fui brisé par les ouvriers, dans leur
ipressemeni à s'assurer la possession du trésor qu'ils
se partagèrent. Il se composait d'environ too g. b.
aux effigies des Antonins. J'ai pu lire sur les médailles
i me turent soumises les noms d'Antonin-le-Pieux,
: Marc-Aurèle, des deux Faustine et de Lucile. Je
l'en ai pas reconnu de postérieure à cette dernière.
Le Heu de la découverte est une terre dépendant de
ferme du Haut-Manoir, qui n'est autre que la
laison construite par les religieux de Saint-Laurent, à
rauvoir-en-Lyons.
La Feuillie est, on le sait, une localité composée
■ « Essans » faits dans la forêt de Lyons dont
le territoire était traversé par une ancienne chaussée
allant de Rouen à Gournay. — Une hachette de
bronze et des médailles romaines ont été trouvées
i hameau de la Londe-Corcel.
Lance en bronze. — Une lance en bronze (dt
.!
IL rr-iwîk.
£-:
r'îr re .cixie^r rs:
. &.
iFT'S i -Tif^-Z Z1
**
■JL-.'_ .
r-**nc^rc
d*U>
a:c3c i^ rire:-:
-c-î-r
an
recueilli
n-
t
•xrzz i Moalirjeaux. Ce: objet,
i M. SaiûŒon Reiaacfa. a été
r: rr.-see de Sa:n:-Germain.
-_r_-_ - ri :r: --ères SDn: les p\ss :n*-
:t . • ;■-* i'. rissa^e j g_ie. ur\z chaussée
■-■ = ■ - -5' .-serre n- I2 légende do sainte
î :_. V .'irr-e T vj*a:\i rapporte jans sa
- t :e 1 ^.i-e-Inrrrïeu-e Arrondissement
:. 7 :-.: L:~s des mortes -eaux, le niveau
rr. s" = ri s- in:. Î3:sse apercevoir encore une
r 55ô^> ~ f uj qui reliai r la cavéc de Grand-
» : zt '.z Je Sainte- Vaubour^.
Vf
.-» .. 1 -
*3:r.i
^
-
^
^^ 1
1 A «
•*
%
J
dage
i
1
■ 1
il
■■• r.esa-jrai: se persuader que la Seine air
j-iéîble cn*re le Val-de-la-Have et Grand-
ïu temps mime où elle a pu baigner le
:ux jollir.es. Le Secrétaire ajoute qu'un son-
a p-atiquj au passage du Grand-Couronne,
.î>!
lors des plus basses eaux, a révélé au chenal une pro-
fondeur de 8m 3o.
Quant aux hauts fonds qui existent, en effet, un
peu en amont de la cale du Grand-Couronne, on in-
cline à y voir les vestiges des travaux entrepris par
saint Louis pour établir un port à Couronne.
M. P. Le Verdier a joint de même à ses excuses la
notice intéressante ci-aprés :
Voici quelques cartes postales qui pourraient trou-
ver place dans les portefeuilles de la Commission.
La première se distingue par une inscription fau-
tive : Portail de l'ancienne église de Vaudreville ;
ce n'est pas le portail de cette ancienne église.
Cette arcature se voyait jusqu'à ces derniers temps
au pignon d'un bâtiment ruiné, à Vaudreville, na-
guère filature de coton, exploitée par M. Lefebvre, et
incendiée vers 1875. L'usine avait été construite, en
i833, par le propriétaire du sol, M. de Médine, der-
nier possesseur d'une terre prochaine, la terre et sei-
gneurie de Bois-Robert, commune du voisinage.
M. de Médine y avait appliqué cette .ancienne
porte de grès, en faisant graver, plutôt fâcheusement,
entre les moulures de Tare surbaissé, en lettres de
i5 centimètres environ de hauteur, l'inscription que
laisse voir la carte postale : Le v'« de Médine. M.
\D. C.\ CC. XXX. III. Vers le bas, et près du socle,
se lit la date véritable, 1 53 5. Entre les moulures on
peut remarquer une jolie cordelière élégamment dis-
posée.
Ce portail est-il celui de l'ancienne église du lieu,
Vaudreville, paroisse supprimée et devenue simple
hameau réuni à Longueville? On serait tenté de le
:.-"-' : : -l -.' 1 -_ T".:".il fl ngGDI
wmtumm tnûifu de U baie mu :
■es de brze nr deux mètres quatre-vingt-
e nanv nasir: exae hamenr se subdivise
ainie centimètres pour le socle
Q3
m
et deux mètres à partir de la base des moulures jus-
qu'à Parc. La partie moulurée présente une largeur
de quarante centimètres.
Je joins à cette communication trois autres cartes
postales. Deux donnent la vue intérieure de l'église et
des boiseries Renaissance de Muchedent, dont la
Commission des Antiquités s'est occupée plusieurs
fois.
La troisième montre le clocher de Sainte-Geneviève,
canton de Tôtes, simple mur de pignon percé de deux
arcatures destinées à recevoir les cloches. Ce type de
clocher, comme on sait, est extrêmement rare en
Haute-Normandie.
M. Pelay lit alors la note suivante :
En parcourant les Mémoires de la Société d'Archéo-
logie de Beaune (Côte-d'Or), années 1906-1907, j'ai
relevé dans un article sur les Anciennes cérémonies de
Notre- Dame-de- Beaune* par M. Charles Voillery, un
renseignement concernant un de nos compatriotes, le
bienheureux Père Jean Eudes. Je crois devoir vous le
signaler.
Il s'agit de deux missions prèchées dans cette église
par le Bienheureux et de ses confrères : la première en
septembre 1645, et la seconde pendant le carême de
Tannée 1647.
Le passage de ce Normand à Beaune fut marqué
par un trait de patience chrétienne. Un jeune homme,
peu satisfait probablement des sermons du fondateur
des Eudistes, l'attendit un soir et, après l'avoir acca-
blé d'injures, lui donna un violent soufflet. Le saint
prêtre, sans s'émouvoir, tendit l'autre joue; son
agresseur eut la lâcheté de le frapper à nouveau, et
peut-être aurail-il été plus loin s'il n'avait
du bruit qui le mil en fuiie.
Le Père Eudes avait gardé, le silence sur cet outrage
qui serait resté ignoré si son auteur ne s'en émit
vanté.
Les deux missions de 1645-1647 eurent lieu au*
frais et à la demande d'un autre Normand. M dl
Renty, qui devaitétre le baron Gaston-. lean-Baptiste,
né en 1611, au château de Béni, dans le diocèse de
Bayeux, mort .1 Parts le 24 avril 1649.
Après avoir servi avec distinction à la tête d'une
compagnie de cavalerie dans les guerres de Lorraine,
déjà même députe par la noblesse aux Etats de Nor-
mandie, de Reniy, à l'âge de vingt-sept ans. se retira
du monde pour se livrer uniquement au service de
Dieu et des pauvres, et notamment au rachat des
chrétiens esclaves chez les nations barbaresques. On a
de lui quelques ouvrages 11 est surtout connu par sa
vie qu'a écrite le P. de Saint-Jure.
Greuvitte. — La ferme aux moines. — Le calvaire
de Beauvais, publié dans le précèdent Bulletin, est
devenu, dit enfin le Secrétaire, le centre d'intéres-
santes informations, grâce à un événement trop com-
mun et toujours fâcheux, l'incendie d'une maison, le
27 janvier dernier. Il en est résulté une page de cette
histoire en plein air qui ne s'appuie ni sur des chartes,
ni même sur des baux, mais seulement sur les 1 dires
de nos anciens ». Un contrôle prudent s'impose; et
néanmoins ces traditions locales méritent toujours
d'dtre enregistrées.
La maison incendiée ne se distinguait que par une
immense cheminée à pilastres de granit \ mais elle était
95
dans une cour à entrée monumentale formée de deux
intéressants bâtiments de style Louis XIII, avec jardin
entouré de très vieux murs en pierre de petit appa-
reil, jadis tapissés de vignes. Les vieillards racontèrent
que des moines y avaient vécu, et que cela se nom-
mait autrefois : la ferme aux moines, des moines
blancs, ajoutait-on. En effet, les Prémontrés de Tlle-
Dieu avaient fondé là un prieuré dont les religieux
desservaient la paroisse.
Plus près de la croix se rencontrent de très solides
fondations, « où on n'a jamais pu entiérer le bétail, car
le fer ne peut y tenir. Ce doit être, concluait-on,
une ancienne chapelle ». M. l'abbé Aubry va plus
loin et croit y reconnaître les restes de 1 église primi-
tive, située ainsi au centre du village, tout près du
prieuré et à vingt pas du calvaire qui était alors la
croix du cimetière.
Ce fut Pépoque des guerres de religion qui déplaça
régi i se et la bâtit au nord du pays, à dix minutes
delà.
Le plan sommaire, que le curé a joint à sa lettre,
mérite, si imparfait qu'il soit, d'entrer dans l'album
de la Commission.
Aitre Saint- Maclou. — Mgr Loth annonce que
f Administration des domaines se propose de mettre
en location ces incomparables galeries.
Cette nouvelle cause une profonde émotion au sein
de la Compagnie. On y rappelle que ce chef-d'œuvre
du xvi* siècle n'est pas demeuré intact une vie
d'homme, puisqu'en i5Ô2 d'aveugles fureurs en dé-
capitèrent toutes les statues. Les diverses affectations
qu'il a subies depuis la Révolution n'ont pas contri-
97
SÉANCE DU 22 OCTOBRE 1909
M. G. Lebreton, qui préside, l'ouvre à deux heures
et se lève pour exprimer les profonds regrets qu'é-
prouve la Commission de la perte considérable qu'elle
a faite, il y a deux mois, du grand artiste J. Adeline,
qui fut en même temps un éminent archéologue. Il
lève ensuite la séance en signe de deuil.
Elle est reprise vers deux heures un quart, en pré-
sence de MM. G. de Beaurepaire, Deglatigny, Drouet,
Duveau,Garreta, Le Verdier, MgrLoth, Pelay, Ruel,
de la Serre, de Veslyet l'abbé Tougard.
Se sont excusés : MM. Coutan, Malicorne, Milet,
Minet et Vallée.
M. le Président demande au Secrétaire de commu-
niquer à la Compagnie les paroles qu'il l'avait chargé
de prononcer sur la tombe de M. Jules Adeline au
nom de la Commission (étant alors aux Eaux de
Vittel). L'abbé Tougard s'exprime ainsi :
a Messieurs, après les hommages distingués que
vous venez d'entendre, vous m'excuserez si je viens
encore, par ordre, prendre la parole au nom de la
Commission des Antiquités. La voix tout à fait auto-
risée de son Vice-Président, correspondant de l'Aca-
démie des Beaux-Arts, vous eût dit, beaucoup mieux
que je ne saurais le faire, les mérites du savant archéo-
:> ?":*:"-> cu"exci:e une :e!!e rr.jrt.
"5 n:.$ re-r'ej'jcuses cndc-'^ances a 53
:-••=■= A-..-. Monsieur .:. AjL-lir.t En
v; js [1 >sec dar.s Ijl ^:e artistique de la
j. >eri : ^i::ien:en: comblé. Adieu! ».
tnviàrle pant-
açu* rue -ir V . ." Ahslsie s k snnjeur de U
T'ss ri rr sfer iz ±rzzn e= cti:i Tan des
J ' ;-Ti£ UDT rfc- 7irrr:S2IT*ffTn piT Jt». qci DOUS UîS-
*u ■ -sr^irrr at e rnr:>r~v-r j:«r..r*e?irps encore; mais
ci'imc'" panr: n:* £roras f31"m;" par sa pro-
:«.t:i:»r .
1 Er. rt 1 i£ •ZzTrjsss&Lm si >Sr. duran: ces
■:r.r"-sc?" eiïs !I *n£-: .-:e f~r. ôe> plus assidus aui
^xrircï "Lft it .e^-it accablai:: zuz absorba il ses
.■l-iisss ce car: r.x^s c:cire^e M. G. Dubosci
- .»»r-i il riirôc l: Ttb-jta- sr achere. Ses comir.a-
-. ca:ï:ir:« r^rsreiïtlif* r'-rtr: .rcoc moins fréquentes
. l :•- De £'l: s:-r.r *- ir.«:s :I a'eLa:: pas rare que
- rr:v:iczi: >: r £t^ sur îé> ic:I]e cjuesîîons où
zîCf.^t:: si. c:«— rr:«cs c.rrrne aussi, au cours des
. : >err:: ;-* ; Ji sssriia:: un isr*a:. J. Adeline inter-
;:.i : p=r cae^-i-* rr.;:s qa: valaien: presque un
-;- -* 5: car:]* s: c. e i5er-si: la brièveté, avait
.- -. .-_--. _r.i r. rve c:r.> c=ric!e Le> 2rr:s du
:_?.-?.-;". - c .-*i-: -z. > -■. e~.r recv: na:.>san:
■ . - . r . *". . - . rr : 1 ■ e: M e r'rei cen: 2 ! > c p.ser-
j_ •rfcjrTj'sr e: jeac
99
A Pégard du portail de Saint-Lô, M. G. Le Breton
confirme ce qui vient d'en être dit. Il lui semble utile
de rappeler que Tidée première avait été un démon-
tage pour une restitution en quelque autre emplace-
ment favorable. Cest la Société des Amis des Monu-
ments rouennais qui eut le mérite de faire prévaloir
le seul parti vraiment digne de la cité.
Correspondance imprimée, — Elle est très chargée
et enregistre successivement : Le Centenaire du
16 août 1804, à Boulogne (Légion d'honneur), par
A.. Lefebvre; 1909; — Bulletin de la Soc. acad. de
Boulogne-sur-Mer, 1909, 1 et 2; — Société des
Antiquaires de France, LXVIII, 1908; — Bulletin
hist. et philol. du Comité, 1908, 3 et 4; — Soc. des
Antiq. de VOuest, 1908 et 1909, 5 livr. ; — Soc. des
Antiq. de Picardie, Bulletin 1909; 2 livr.; — Soc.
d'Emul. d'Abbeville, Bulletin 1909, 1 et 2 livr.; —
Bull, de la Soc. des Antiq. de Normandie, t. XXVI
et XXVII, 1909; — Soc de l'Orne, XXVIII,
1909; — Société archéol. de Bordeaux, XXVI II et
XXIX ; 3 fasc.; — Bull, de la Soc... de Soissons, XIV,
1907; Soissons 1909; — Annales delà Soc... des
Alpes-Maritimes, XXI, 1909; — Bull, de la Soc.
archéol. de Nantes, etc., XL1X, 2e sem.; — Bull, de
la Soc... de Langres, VI ; sept. 1909; — Soc. poljrm.
du Morbihan, Mémoires 1 et ir, 1908; — Comité
archéol. de Sentis, I, 1908; — Soc . des Antiq. de la
Morinie, Bull. 23o; t. XII, 2e fasc, 1909; — Soc...
de Chalon-s. -Saône, XI, 1909.
M. le Président explique en peu de mots comment
l'envoi de Jersey ne doit pas nous être parvenu, bien
que M. Jacquelin ait donné satisfaction à la demande
honorable qui nous a été faite par la Soc. Jersiaise.
4
î
s
t
9
4
1
101
sance leurs demandes étaient accueillies par le jeune
archiviste. . . L'analyse des dossiers des trois séries C,
D, G (institutions administratives, instruction pu-
blique et clergé séculier) remplit neuf volumes de
YInventaire sommaire, qu'on ne saurait parcourir
sans être frappé de la discrétion et de l'habileté dont
l'auteur a fait preuve en se conformant, dans la mesure
du possible, à des instructions prématurément don-
nées par des gens inexpérimentés.
» La vigilance deCh. de Beaurepaire... s'étendit à
toutes les archives secondaires de Rouen et des com-
munes, assura la conservation de beaucoup de petits
dépôts et fit connaître des documents vraiment pré-
cieux.
»... On s'imagine difficilement la variété et l'im-
mensité des notes et copies qu'il a amassées, et dont
plus d'une génération pourra tirer parti. De là sont
venues les innombrables communications qu'il a faites
aux Sociétés normandes dont il fut un des plus labo-
rieux collaborateurs. . . La bibliographie du cinquan-
tenaire (24 mai iqoi) se compose de 346 articles, et
elle n'est pas encore complète. . .
» Sur la vie de Jeanne d1 Arc, plusieurs dissertations
sont venues jeter la lumière. On me reprocherait de
passer tout à fait sous sjlence les ouvrages de longue
haleine qui se recommandent par l'abondance des
recherches, la sûreté de la critique, la nouveauté et
l'utilité des informations. J'en citerai seulement une
demi-douzaine tout ù fait dignes de prendre rang
parmi les meilleures œuvres d'érudition historique
exécutées en Normandie pendant la seconde moitié
du xixe siècle :
» 18 36. — De la Vicomte de Veau de Rouen;
8
» t85o. — Les Etats de Normandie sous lad
nation anglaise ;
■ [865. — Notes et documents concernant fYM
des campagnes | suite en quelque sorte des merveil-
leuses Etudes sur la classe agricole, par M, L
DelisleJ ;
> 1870. — Chronique normande de P. Cochon
(publiée pour la Société Je l'Histoire de Normandie
» 1871. — Recherches sur f Instruction publique
dans le diocèse de Rouen avant 178g ; 9 w
[réimpression, aux frais de Fauteur, d'un gre
moire publié par les Antiquaires Je Normandie; tous
ceux qui ont travaillé sur l'enseignement, ont renJu
hommage a ces belles études] ;
■> 1876-180,1. — Cahiers des Etats de Normandif
\8 vol. publiés pour l'Histoire de Normandie].
» . ..Telle fut, en deux mots, la carrière de R «0-
dèle des Archivistes, qui a lait le plus grand honneur
il l'Ecole des Chartes et qui a tristement assombri les
derniers temps de ma vie Ipour entendre ces mots, il
faut songer que son âge faisait espérer â M. Dclisle
qu'il ne survivrait pas à son ami) ».
M. de Beaurepaire a fait partie de la Commission
des Antiquités plus d'un de mi -siècle (1854-1908).
C'est assez dire quelle incalculable somme de rensei-
gnements il y a consignés : car sur le plut
nombre des questions il prononçait toujours quelque*
mots utiles i\ ajouter aux débats.
Aux premiers volumes du Bulletin il avait inséré
des notices sur les tombes de l'abbaye de N.-D.-de-
Bondeville, sur l'abbaye de Fécamp, sur l'tmaginier
Desplanches, etc. Quant à sa note sur le manoir de
io3
Bévilliers, dix pages avaient suffi pour retracer les
annales de ce château, et esquisser la biographie de
ses nobles possesseurs.
A cette époque se rattache un incident trop peu
remarqué. Les ateliers de charité organisés à Rouen,
pendant l'occupation prussienne, au printemps de
1871, avaient permis à l'abbé Cochet une fouille
magistrale jusqu'à la profondeur de cinq ou six
mètres. Les siècles passés y avaient superposé plu-
sieurs étages de sépultures. L'auteur de la Normandie
souterraine n'hésita pas à les qualifier « le cimetière
de Saint-Ouen ». C'était une erreur, car le vrai cime-
tière abbatial n'était pas là ; et il importait de ne pas
laisser s'accréditer une attribution inexacte. M. de
Beaurepaire le comprenait excellemment; mais chez
lui la délicatesse des procédés remportait sur le zèle
pour la vérité historique. Il attendit donc que legrand
archéologue eût fermé les yeux avant d'insérer dans
l'Académie (1875-1876), en une vingtaine de pages,
la notice sur le Cimetière de Saint-Ouen, où les faits
sont rectifiés.
M. de Beaurepaire était alors président effectif de la
Commission. En tenant compte d'une dangereuse
maladie, et d'une chute assez grave qui l'obligèrent à
garder la chambre, il en a dirigé environ deux cents
séances. Il importe de préciser ici son mode de colla-
boration, auquel les membres eux-mêmes n'auront
guère pris garde.
Après avoir donné la parole à quiconque la deman-
dait, si la durée ordinaire de la réunion n'était pas
atteinte, le président tirait de son portefeuille quelques
feuillets, parfois jaunis par le temps, en résumait le
plus grand nombre et lisait le reste. L'éloquence fai-
io4
sait défaut (on osa même se plaindre qu'il ne savait pas
faire la phrase); mats les faits parlaient plus haut que
la parole. Cela durait cinq minutes ; mais la rédaction
qui entrait au procès-verbal avait souvent une dizaine
dt pages et parfois davantage. La Compagnie en de-
meurait émerveillée. Il y avait pourtant quelqu'un qui
n'était pas satisfait : c'était l'auteur lui-même. Une
dernière révision pour ses volumes de Mélanges, qui,
au milieu du xx< siècle, se vendront au poids de l'or,
lui faisait glaner ça et là dans ses dossiers quelques
notes additionnelles.
Quant à son intervention dans la marche des déli-
bérations, à peine se faîsail-elle sentir. Quand, par
extraordinaire, la discussion s'animait un peu, douce-
ment et en quelques phrases il résumait les avis si à
propos que rarement un vote était nécessaire. Ce scru-
puleux défenseur de l'exactitude était avant tout un
pacifique, qui avait en horreur les scandales dans tous
les sens du mot (t ).
L'abbé Cochet eut la joie de se voir attribuer par
M. Ltzot, qui avait suivi ses conférence religieuses au
Lycée, ce que nous pouvions appeler « la salle de la
Commission », avec armoires pour y conserver ses
archives. Peu après sa mon, de nouveaux aménage-
ments donnèrent u nos séances un caractère nomade,
jusqu'à ce que M. de Beaurepaire voulut bien l'auto-
riser à se réfugier dans son propre bureau. On avait
entendu le mot de protestation... M. de Beaurepaire
(i) 11 lui arrivait parfois Je corriger Fann, Chéruel et autres,
el en certain» cas ta rectification occupait pré» il'une page. Un
auditeur distrait n'eût vu 1j qu'une communication vulgaire ;
t seuls pré-
5 incidemment ietés n
rappela qu'on ne peut voir en nous qu'une Commis-
sion départementale; sorte de question préalable qui
empêcha d'insister.
On songeait, une autre fois, à se réunir sur le ter-
rain d'une exploration archéologique. Le Président
fit observer que la Préfecture est en quelque sorte
le siège légal de la Compagnie. Il arriva enfin que la
note d'un membrese plaignit d'une façon un peu vive
d'une mesure prise par la voirie. M. de Beaurepaire
effaça quelques mots en disant avec son doux sourire :
« Le bon cousin X. oublie que nous sommes un simple
organe administratif (i) ».
Le recrutement de la Commission ne fut pas sans le
préoccuper. N'avait-il pas éié dît que « son personnel
aurait besoin d'être renouvelé s. L'excellent homme
méconnaissait son influence, aussi forte que bienfai-
sante. De quelque point de l'horizon que vinssent les
recrues, son aménité naturelle, servie par une bien-
veillance toute chrétienne, leur faisait un accueil qui
les captivait (2) et leur donnait aussitôt une haute
estime, une sorte de vénération du président.
Ainsi, sansavoir jamais prétendu imposer ses idées,
1'éminent paléographe faisait école parmi les habitués
des Archives. L'immensité du savoir rehaussée d'une
(i) Par respect du principe d'autorité", il ne manquai! pas île
rnppeler que le fiichuui expédient île la commendc dont il con-
naissait mieux que personne les "bus, était parfaitement légitime,
puisqu'il résultait de l'accord de l'Elut et du pouvoir ecclésias-
tique. 11 était plus à l'aise avec le Parlement Maupcou, pour lequel
il ne tachait pas sas sympathies.
(i| Il y eut toutefois une exception, qui changea presque
l'elr.pe du nouveau venu en une sorte d'excuse à ses confrères
C'est qu'il leur présentait son tils que le Préfet avait nommé h
m
io6
verra aimable entraînait insensiblement les travail-
leurs.i suivre ses errements; les livres, les notices, les
périodiques mêmes se ressentent depuis longtemps de
cou excellente influence; puisse-t-elle se perpétuer
pour une saine formation de l'esprit scientifique!
Uo dernier souvenir ' i j. La Commission allait en-
trer en séance. M. de Beau repaire saisit une feuille Je
papier, ouvre un registre et se met à copier quelques
lignes, en me disant tout bas, par manière d'excuse :
« Pour ne pas perdre mon temps ! >. Le bon emploi
du temps doot tant d'importuns lut ont, sans l'émou-
voir, dérobé des heures entières, avait été la règle de sa
longue vie. Il lui valut l'éloge si mérité que le préiet
Limbourg fit un jour, d'un geste affectueux, à son tout
jeune fils : « Ton père est l'homme le plus savant du
département ». A. T.
La Commission exprime par des applaudissements
l'intérêt qu'elle a bien voulu prendre à cet hommage
tardif.
M. Garreta ouvre la série des communications en
présentant, de la pan de M. Poussier, deux pièces
qu'il est chargé d'offrir, en son nom, au Musée des
Antiquités.
Pavé ému il lé. — La première est un pavé en terre
cuite vernissée, où le dessin présente des entrelacs
semés de roses héraldiques.
ri) En voici encore un autre plus intime, qui même de ne
pas tomber dans i'oubli. Le secrétaire lui annonçait, il y a trois
c doyen d'âge, l'.ibbé Somménil. Sa prè-
le voudrais que mon âme fût où
mitre réltexion
est la sienne ». Oraison funèbre
nos deux collègues.
: qu'honorable pour
io;
M. Le Verdier observe qu'il y a une trentaine d'an-
nées cette sorte de carrelage se rencontrait à profusion
dans les moindres gentilhommières de tout le pays
de Caux.
Le bien fondé de cette remarque n'empôche pas
qu'il soit intéressant d'en recueillir avec soin quelques
spécimens, ne fût-ce que pour se représenter le grand
effet décoratif que la combinaison de ces pavés devait
produire dans l'aire de nos appartements.
Inscription commémorât ive. — La seconde est une
plaque en argent, de forme ronde (diamètre 68 milli-
mètres) portant l'inscription commémorative de l'érec-
tion du calvaire qui avait fait donner le nom de place
de la Croix, à la place que Sotteville appelle aujour-
d'hui place Voltaire. Voici le texte :
En exergue :
* Jt&ckîm Iiooil Giyot, miiri de li commune de SotteYille-lei-Ieoen, l'an 1S17
*
La première Pierre
a été posée par
Marie (raillier,
Femme L'apôtre
Sous le Règne de Louis
18, dit le Désiré, Roy
de France et
de Navare
H. Yon. F. cour S* Maktin
Et au revers (la première ligne étant sous « de
Navare », avec exergue) :
Et MM
Adrien Le BlMC,
M" longuet. S'i
Mulloi, J)>h L'apôtre,
/■j.Tt aie k Sueur, Jp*
Duhamel, et Joseph
Bugnot.
Tous Tresortas Je
l'Eglise Je Sotre-Dame
Je SottevilL-
tei Rouen,
Les excuses do M. Vallée étaient accompagnées des
deux notes suivantes :
Sépulture gallo-romaine d'Anvéville. — J'ai
l'honneur du signaler qu'une urne remplie de terre
et de débris d'os calcinés, recouverte d'une « fattt i en
terre blanche, d'une jolie facture, vient d'être décou-
verte dans la terre de M. Biard, à Anvéville, lors du
labourage.
L'urne, enterre grise, est brisée, mais la «jatte»
est intacte. Avec les cendres il se trouvait un petit vase
de forme allongée, de couleur rouge recouverte d'une
teinte noire qui disparaît au lavage, puis un joli flacnn
en verre bleu pâle, malheureusement brisé, mais cju»
devait avoir une certaine élégance à en juger par le
col, l'anse et le commencement de la panse. Il rap-
pelle absolument celui trouvé par l'abbé Cochet, dans
le cimetière romain deCany, en 1849.
Cette sépulture |i|, dont j'ai repéré l'emplacement
(t) Celte sépulture, explique
d'envoi, « avnil été déposée à If
être faîte par la gendarmerie au
dunt les journaux ont parlé ».
:< >nfrère .lans » lettre
et une enquête devait
me lugubre découverte
io9
en vue de fouilles prochaines, était à la crête de l'an-
cien talus déformé d'un chemin aujourd'hui aliéné,
mais dont on devine très bien le tracé par suite d'un
vallonnement assez prononcé. Cet ancien chemin est
dénommé au cadastre t chemin de Rouen »; or, la
présence de cette sépulture et sans doute d'autres à
découvrir, jointe à la dénomination du chemin, sem-
ble donner un caractère antique à l'ancienne voie dont
il s'agit; c'est donc là un nouveau document pré-
cieux pour l'élaboration d'une carte des voies romaines
que j'étudie en ce moment.
Cimetière romain de Cany. — Les fouilles entre-
prises de concert avec M. le conseiller général Romain,
dans le cimetière romain de Cany, visité en 1849 par
l'abbé Cochet, ont donné un certain nombre d'objets
antiques. Je fais reboucher les tranchées à cause du
mauvais temps et vais préparer pour la Commission
un compte rendu, accompagné de dessins et d'un plan
indiquant les fouilles faites en 1849 et les nôtres.
M. Romain et moi comptons reprendre ces recher-
ches aux beaux jours.
Aux excuses de M. Milct était jointe une intéres-
sante note sur le mausolée de Jourdaine de Pellevé,
veuve de François de Pardieu de Boudeville. Il vient
d'être recueilli par le musée de Dieppe. Sa notice doit
être insérée dans la Normandie fvoir numéros de mai
ioîo et suiv.).
L'archéologie souterraine nous revient avec l'ample
moisson dont M. de Vesly sait nous enrichir :
I IO
EXPLORATION ARCHEOLOGIQUE DU PLATEAU DE BOOS
(IQO4- 1909)
La difficulté d'atteindre et de parcourir le plateau de
Boos, que ne sillonne aucune voie ferrée, a éloigné l'ar-
chéologue de cette région de la Seine-Inférieure. [«a fer-
tilité du sol, quia provoqué les défrichements et les nivel-
lements, a tait labourer et ensemencer le plus petit coin
de terre, rend maintenant invisibles les traces d'une an-
tique occupation : les pas des ancêtres ont disparu des
pistes; les fonds de leurs cabanes ont été comblés et la
charrue passe aujourd'hui lentement sur les tombeaux
oublié*.
J'ai voulu retrouver et lire ce passé disparu. En 1904,
exactement le 24 juillet de cette même année, j'entrepre-
nais des fouilles et j'interrogeais le sol afin de compléter
la carte archéologique du plateau de Boos (1). Ce sont les
découvertes faites pendant la période quinquennale de
i«i04 à ioo«) que je vais exposer ci-après. Je n'ignore pa<
qu'il reste encore beaucoup à entreprendre et que le^ la-
cunes seront encore nombreuses. Cependant j éprouve la
<ati>t"action — je l'écris sans taus^c modestie — d'apporter
non pas une pierre, mais un petit caillou, un modeste tri-
but .1 l'ieuvre commune.
I. — KPOQUE NKOLITHIQUE
1. (Commune de Sjint-Aubin-Celloville. — Fonds de
cabanes découverts, en 1906, dans les bois de M. J.-B.
Mullot, lors Je l'extraction du sable nécessaire aux cons-
tructions de la gendarmerie de Boos.
2. — Même commune. — Fonds de cabanes découverts
1) Celte carte est déposée aux archives de la Commission.
1 1 1
par M. Viard, de Cello ville, en labourant ses terres vers
les limites de la commune de Franqueville.
II. — ÉPOQUE DU BRONZE
3. — Commune du Mesnil-Esnard, — Sépulture décou-
verte dans la briqueterie Longval, lors de l'extraction des
terres. Les ossements avaient été dispersés ; mais nous
avons vu, M. Dcglatigny et moi, un torques de bronze
que les ouvriers avaient recueilli.
m. — âge de fer (Période de la Tène)
4. — Commune de Belbeuf (lieu dit : Inglemarc). —
Sépulture qui a livré à M. Bénard, de Belbeuf, son au-
teur : une belle fibule de bronze à tête de génisse, des
fragments d'un vase aussi en bronze et un mors de cheval,
en fer avec anneaux de bronze. Deux grands cerceaux de
fer, très probablement les garnitures de roues d'un char,
n'ont pas été recueillis. Les autres objets ont été offerts
au musée des Antiquités.
IV. — ÉPOQUE GALLO-ROMAINE
5. — Commune du Mesnil-Esnard. — Vestiges gallo-
romains trouvés dans la villa de la Châtaigneraie. Les
monnaies ont été prises par les ouvriers qui travaillaient à
dessiner le jardin et à opérer des changements dans la
propriété. Malgré les démarches faites par M. ,
banquier à Paris, aucune médaille n'a pu être retrouvée.
f>. — Commune de lilosscville Bonsccours. -- Débris de
poteries et de tuiles vus dans le jardin de la ferme voisine
de l'église de Bonsccours (1) et quatre citernes, sur le bord
du Mont-aux~Aiglcs du plateau (propriété Lefebvre). Dans
(1) L'abbé Cochet avait déjà signalé une remarque semblable
laite en 1846 (Répcrt. archcol,. p. 266).
I Jil :
la mime région on recueille des petîls boulets dont U
au musée.
7. — Commune de Saint-Aubin-Cellovitle (liei
Château d'incarville). — Vestiges Ue construction-
d'hypocaustes dans les jardins du château qui fut II |
priété de la famille de Tardieu
8. — Mêmes commune et triage. — Fossés d'un camp >
Incarville. Lenceînte qui a la forme d'un carré présent*,
les profils et le tracé du vallum romain. Cependant le -v
aérai Jourdy croît que ce camp fui un refuge pour k>
habitants de Rouen, à une époque postérieure à l'occu-
pation romaine.
9. — Commune de Bons (lieu dit ; Le Faulx).
tiges de constructions gallo-romaines, débris de tuile*.'
rebord et de poteries Je Samos. m.irc, etc
io, — Commune de Notre- Dame- Je- Franqueville (lieu
dit : Brunville). — Villa gallo-romaine imparfaitement
fouillée. Il a été recueilli des i>. a. du Bas-Empire et d«
fragments de poterie rouge (1).
11. — Commune de Notre- Dame-de-Fr.mqueviHc [lieu
dit : Franquevilleue). — Substructions gallo-romaine
reconnues après des fouilles exécutées en 1908. Une mare
qui se trouvait dans le voisinage sera bientôt remblaya
iï. — Commune de Boos (villa du Bois-Flahaul
Trou-du-PuilsI. — FouillJecn 1906 et 1007. Hypocaustt,
caveau, nombreuses monnaies des Antonins. Sépulture*
franques des vit et vin* siècles rencontrées sur les ruines
avec leur mobilier funéraire (1),
i3. —Même commune (lieu dit : In PorlC-Rougc|. -
Villa fouillée en 1906. Les substructions en (
(1) Bull, de la Comm. des Antiq.
(ï) Répert. archêol,, p. 167. — Ces ruines etaie
comme d'épuque incertaine ; ancien château -Fort, rr
u3
gnées comme celles d'un agraria : pailles ce céréales brû-
lées, monnaies et fibules à arc en bronze, etc.
14. — Commune de Saint-Aubin-Celloville (lieu dit :
L.c Thuit). — Fouillée en 1904, cette villa a livré plusieurs
morceaux de belle poterie ornée, avec les siçles : cara-
TILLI. GEMEN. MILLIACI. TACITVS et VAGIRO. Un hypOCaUSte
a été reconnu ; des fibules émaillées et une statuette de
déesse- mère sont sorties des cendres, témoins d'un grand
incendie.
Des sépultures franques caractérisées par des vases et
des scramasaxes étaient disposées le long des murailles.
La mare du Thuit est à une petite distance des substruc-
tions reconnues (1).
1 5. — Commune de Notre- Dame-de-Franqueville (lieu
dit : La Garenne). — Derrière le parc du château et laté-
ralement à un chemin tracé dans une cavée tributaire du
vallon de Brunval, existe la tuerie de M. Cavrel, équar-
risseur. Il y a quelques années un vase entier, en terre de
Samos, fut trouvé là par M. Cavrel père et vendu à
M. B loch (Moïse), de Rouen. Depuis on ne cesse de ren-
contrer dans ces parages des débris de tuiles a rebord et
de poteries.
iô. — Même commune (lieu dit : Les Longues-Pièces
ou Mare-de-1'Essart). — Villa gallo-romaine qui vient
d'être explorée et fouillée. J'ai recueilli douze grands et
moyens bronzes de Néron, de Trajan et d'Adrien, dont
quatre ont pu être déterminés. Des clés dont une en
bronze et une grande « laconica » ont été trouvées. Un
hypocauste et un caveau ont été vus, ainsi que de nom-
breux débris de poterie dite samienne. Trois squelettes
sans aucun mobilier ont été découverts auprès des mu-
railles. Une mare rebouchée existait dans le voisinage de
cette villa (2).
;i) Bull, de la Comm. des Antiq.
(2) Voir ci-devant, pp. 112 et suivantes. — L'absence d'armes
17. — Commune du Mesnil-Esnard (lieu tlil :
mare). — En 1907-1908, j'ai reconnu en cet endroit u
construction gallo-romaine très soignée, mais ■
ploration ne m'a donné que peu d'objets, car elle avait été
précédemment visitée, dit-on, par un marquis de Belbeuf
Les habitants désignent encore sous le nom de • eaplwr-
naom 0 l'emplacement de cette villa, ou se trouva ie
objets divers. Je n'y ai recueilli qu'une poignée
et un ornement de ceinturon en bronze une m.
Crispine el plusieurs médailles du Bas-Empire. DetlXOI
perforés vulgairement appelés tiùtes, une grandi
uni été découverts dans le champ; un vase enterre n
place d.in- l'angle d'une muraille, est
touilles, plus divers débris de poterie rouge.
V. — l'ÉKIOUE FRANIJltE
18. — Commune d'Amfrcritte-ta-Mivoié (lieu du : U
Mont-Ager). — Une nécropole franque du vin- ju ivsk-
clés, c'est-à-dire voisine des inhumations sans mobiiiei
funéraire,» été fouillée sur le liane du coteau. Elkriem'j
rien donné. Cependant M. Mignot, boulangera InMiroic.
auquel appartient le terrain fouillé, avait trouvé, en Ml
endroit, un cercueil de pierre ei des fosses qui lui avaient
donné un petit vase en forme de cruche et d«:
19. — Commune de Saint- AubinCelloville (lieu J"
I .a Crût* du Becquet). — J'ai reconnu non loin du carre
Jour des chemins de Pitres et de Cellonii,
labour appartenant à M. I.erat, d'Incarvillc. plusieurs
cercueils de pierre qui n'ont donné aucun objet l.a pierre
employée pour la confection des sarc: .
nombreux microbnes; il est reconnu qu'elle provient Ju
bassin parisien et des carrières de Magny-en-Vevin
conseille, selon M. Drcue
l'attribution des squelette
une prudente réserve 1
(.V. du S.).
1 1 5
20. — Dans la même commune de Celloville. — Au
Thuit, dont il a été parlé précédemment, des fosses for-
mées de grosses pierres contenaient des squelettes ayant
aux pieds des petits vases en terre noire et, au côté, un
scramasaxe sans boucle d'attache pour le ceinturon.
21. — Commune de Boos (Bois du Trou-du- Puits). —
Une véritable nécropole franque avait été créée sur les
ruines de la villa gallo-romaine. J'ai pu recueillir dix-
neuf vases en terre blanche ou grise, de larges plaques en
ter damasquiné, un petit coffret en fer, des perçoirs, des
clés et des petites fibules ansées, ainsi qu'un ornement ou
fleuron en bronze.
Dans une séance de la Commission, le regretté M. de
Beau repaire disait : « Pour conserver les ruines romaines,
il ne faudrait pas les découvrir ». Cette phrase, qui aurait
pu paraître paradoxale, n'est que la vérité. Les silex des
murailles de Normare ont servi a construire l'enceinte du
nouveau cimetière des bruyères Saint-Julien, et les cail-
loux de Franqueville seront bientôt utilisés pour empier-
rer les routes.
LA VILLA GALLO-ROMAINE DE FRANQUEVILLE
J'ai décrit plusieurs fois le plateau de Boos, aux bords dé-
chiquetés, coupés de vallons aux pentes très rapides vers le
nord (versant de l'Aubette), puis diminuant en passant à
l'ouest (vallée de la Seine), pour arriver a des inclinai-
sons très douces en dévalant vers l'Andelle. Je n'y revien-
drai pas.
Le voyageur qui, pour se rendre à Boos, a gravi la côte
de Bonsecours et joui du magnifique panorama de la ville
de Rouen, vue de ce côté, remarque bientôt, dès qu'il a
atteint le plateau à Mesnil-Esnard, un large sillon au
milieu des terres. Cette cavité de profondeur variable, in-
dique le passage de l'ancienne route de Paris à Rouen et
est visible sur la gauche de la voie actuelle, entre les kilo-
irô
mètres 10, 8 et 9. Un chemin herbeux, sur lequel les
poœœierj projettent leur ombre, converge vers l'antique
voie et la rejoint à la cavée Je Brunval. Ce chemin pont
des noms différents : il est tantôt désigné par Chemin in
Hoi ou Voie Potiùret ou plus vulgairement connu sous k
nom de Rue vé Goutte, par ta habitants de Franque
ville. Ceux-ci prétendent même que cette voie inversait
l'emplacement de l'antique Franquevillc. Cette tradition
n'est pas dépourvue de vérité, ainsi que des fouilles vien-
nent de le démontrer,
Au lieu dit les « Longues- Pièces ■ ou . Ancienne Mare
de l'Essart « (section I), du cadastre de la commune
Franquevillc), les laboureurs heurtaient du fer de leur
charrue des fragments de muraille, des pieds de murs,
selon leur expression pittoresque, et ils ramenaient, dans
le sillon creusé, des débris de poteries. C'est probable-
ment à celte cause que le nom de Voie Potière a été
donné nu vieux chemin, A quelques kilomètres plus au
Nord, on a bien dénomme Chemin du Coffre \\) le che-
min qui traversait la nécropole franque, ainsi déngoé
pour les nombreux sarcophages qu'on y a reconnus. Enfin,
deux amateurs d'archéologie, M. l'abbé Bonncau et
M. Vaussier {î), ramassaient des fragments de poterie
rouge décorée qu'ils voulurent bien me soumettre.
Ces diverses constatations m'engagèrent a pratiquer des
fouilles dans le triage des Longues-Pièces ou de la Mare-
de-l'Essart, J'ouvris mon chantier dans les derniers
jours du mois de septembre 190g. Je l'ai Terme le
1 5 octobre, par suite du refus et des exigences de MM. Ran-
son et La vigne. Malgré cette opposition, j'ai pu dresser un
plan de la villa gallo-romaine, dont je venais de décou-
(1) Ch. de Beau repaire. — Nécropole franque de Saint Au-
bin-Epinay {ISull. de la Comm. des Anliq.). ~ Léon Je Veslt.
- Ibidem, t. XIV.
(i) Vaussier, — Bull, de la Comm. des Antiq , t. Xlll, p. 475.
appareil for! curieux : 1 sa partie intérieure se roil une
: ie de silex de o™ n> de hauteur, au-dessus de
Laquelle se trouve an rang de briques, puis trois
tuiles entre lesquelles soni logis des silex. Au-dessus des
tuiles, une nouvelle maçonnerie de silex de o" la d'épais-
seur (l'niV le dessin).
Toute celle partie de la construction est faite avec mor-
tier, on peut la dater du m= siècle. Puis on remarque alors
des silex non enveloppés de mortier. C'est un travail de
fondation, régularisée par un rang de tuiles, sur lequel lut
édifiée une nouvelle construction.
Il est évident ou, tout au moins, il résulte de l'examen
de cette muraille, dans laquelle se voient de gros mor-
ceaux de charbon, que la villa primitive fut incendiée vers
la fin du ur siècle, puis les éléments de terreur ayant disparu,
une nouvelle habitation s'éleva sur les ruines de la pri-
mitive construction : habitation qui fut à son tour anéan-
tie par un violent incendie.
Cette hypothèse se démontre encore par L'étud
paroi intérieure de la muraille sud du caveau : cette mu-
ruilleétait entièrement construite en tuiles posées il bain
de mortier. On peut encore suivre dans les remblais ie
tracé d'une ouverture ménagée, soit pour donner accès
au caveau, soit pour y laisser pénétrer la lumière.
il m: saurait donc exister de doute pour un .
leur : il y a eu, è la villa de Pranqueville, relèvement des
parties incendiées ou détruites une première foi
leurs l'expose des découvertes opérées confirmera encore
cette opinion,
i™ Sépultures. — Trois squelettes sans aucun
funéraire ont été rencontrés. Le premier était placé au
nord, contre In muraille E, les deux autres, voisins, se
trouvaient dans la partie H du plan, c'est-à-dire au-dessus
des remblais du caveau. L'inhumation avait donc eu lieu
posté rii
n7
vrir les substructions et faire quelques remarques qui, je
le crois, ne sont pas sans présenter d'intérêt.
La villa à laquelle je donnerai le nom de Villa de Fran-
queville, devait présenter 40 mètres environ de longueur,
sur 17 de largeur. Elle avait un corps central et deux ailes.
Sa façade principale était tournée vers le midi. D'après les
substructions retrouvées, on peut supposer que cette ha-
bitation comprenait un vestibule central C, donnant accès
à des salles latérales B, D et E. Un hypocauste situé en A,
dont deux piliers seulement ont été retrouvés, devait
chauffer cette partie de l'habitation et distribuer égale-
ment la chaleur dans la salle B. Tandis qu'à l'ouest, exis-
taient les appartements F et I, non pourvus de chauffage,
ainsi que le caveau H, dont il sera parlé ci-après.
Toutes les murailles, d'une épaisseur variant de om 65 à
om 90, étaient recouvertes d'un gypse sur lequel était appli-
quée une couleur rouge avec des filets blancs, jaunes,
noirs ou verts.
Une cour intérieure, comprise entre les appartements
A et I, formant ailes, était empierrée ou plutôt pavée au
moyen de silex enchâssés dans une couche de marne pi-
lonnée. Un petit bassin carré de im 40 de côté, construit
avec des tuiles posées en bordure et un fonds maçonné a
été reconnu dans cette cour (Voir le plan).
C'est le troisième bassin ainsi construit et de semblables
dimensions, ou à peu près, que nous rencontrons dans nos
touilles : la première fois, ce fut au Catelier de Crique-
beuf-sur-Seine et la seconde fois à la Mare-du- Puits, dans
la forêt de Rouvray.
Le caveau H présentait, comme dimensions, 4" 26 de
longueur sur 3 mètres de largeur; son fonds se trouvait à
2m2o environ au-dessous du sol actuel. En outre des dé-
couvertes faites dans les remblais qui avaient servi à com-
bler l'excavation, ce caveau nous a permis de faire les
remarques suivantes :
La muraille intérieure de la façade nord présente un
9
il»
appareil fort curieux ;i sa partie inférieure se voit uk
maçonnerie de silex Je on'io de hauteur. ju-Jr»us d(
laquelle se trouve un rang Je briquet, paie trois rang< de
tuiles entre lesquelles sont logés des silex. Ai:-
luilei, une nouvelle maçonnerie de silex de o'iid'épaô-
scur(FoiV le dessin}.
Toute cette partie de la construction est faite avec mor-
lier, on peut la dater du m* siècle. Puis on remarque alors
des silex non enveloppés de mortier. C'est un travjil Je
fondation, régularisée par un rani; de tuiles, sur lequel lut
édifiée une nouvelle construction.
Il est évident ou, tout au moins, il résulte de l'examen
de cette muraille, dans laquelle se voient de gros mor'
ceaux de charhon, que la villa primitive fut incendiée ver,
li ii n .(n m- siècle, puis les éléments de terreur ayant disparu,
une nouvelle habitation s'éleva sur les ruines de la pri
mitîve construction : habitation qui fut i son tour anéan-
tie par un violent incendie.
Cette hypothèse se démontre encore par l'ctudc de la
paroi intérieure de la muraille sud du caveau cette niu
raille était entièrement construite en tuiles posée
de mortier On peut encore suivre dans les remblais le
tracé d'une ouverture ménagée, soit pour donner i«*
au caveau, soit pour y laisser pénétrer la lumière.
Il ne saurait donc exister de doute pour un construc-
teur ; il y a eu, à la villa de Fra tique ville, relèvement dt*
à
parties incendiées ou détruites une prem
ère fois. D'ail-
leurs l'exposé des découvertes opérées co
ifirmera encocc
DÉCOUVERTES
t* Sépultures. — Trois squelettes sans
aucun molli lu"
funéraire ont été rencontrés. Le premie
était place n
nord, contre la muraille E, les deux au
très, voisin», *
trouvaient dans la partie H du plan, c'esl-
à-dire au-desnii
des remblais du caveau L'inhumation an
i donc eu heu
postérieurement.
ii9
Les squelettes ne paraissaient pas orientés, il eût d'ail-
leurs été fort difficile d'en fixer l'orientation puisque les
crânes étaient absents, brisés et dispersés, et que tous les
ossements avaient subi l'atteinte du fer de la charrue.
Cependant, il ressort de la présence d'ossements humains
dans le voisinage immédiat des murailles d'une villa que,
dans notre région, l'usage des inhumations à Pentour des
habitations paraît avoir été général. C'est une observation
que nous avons déjà faite aux « Vieilles-Maisons » (forêt
de Bord), à la villa du Grésil (forêt de Rouvray), a Boos
(villa du bois Flahaut).
2° Monnaies. — Treize monnaies sont sorties des fouilles :
Parmi, un liard à l'effigie de Louis XIII, apporté avec les
himiers de culture, et douze bronzes romains. Huit de ces
monnaies n'ont pu être lues ou présentent une détermi-
nation si incertaine qu'il est préférable de n'en mention-
ner que le nombre.
Sur les quatre monnaies pouvant être classées, se ren-
contrent 2 G. B. et 2 M. B. Voici les lectures proposées:
1° G. B. — A/. IMP. NERO. CAESAR. AVG. P. M. T. R.
POT. P. P.
Sa tête nue à droite.
R/. Illisible.
2° G. B. — A/. IMP. NERVA. TRAJIANO. OPTIMO. AVG. GBR.
PMTR. P. COS VI. PR.
Son buste à droite.
R/. Non visible.
3° M. B. — A/. IMP. CAES. NERVA. TRAIAN. AVG. GERMA.
P. I».
R/. Effacé.
4° M. B. — A/. HADRIANVS. AVG. COS. III. RP.
Son buste est nu, laurc à droite avec le paludamentum.
R/. LIBERAL1TAS. AVG. COS. VII. S. C.
La Libéralité debout, à gauche, tenant une tessere et
une corne d'abondance.
Ainsi un seul reversa pu être lu sur les quatre médailles.
De leur récapitulation il résulte que tomes ont été irap
pccs pendant les deux premiers siècles de noire ère.
3" Le Bronje, — Une belle clef a rouiion avec manchon
de bronze (tig. i), est un des objets PemrqoB&Iec sorti*
^fS^J
L
fijj- ■ fig. ï
des fouilles ilu caveau. I.e manchon, de forme prisma-
tique, peut être comparé à un petit piédestal sur lequtl
repose un arc formant tête, tandis que du côté oppMi
s'insère la clef proprement dite : celle-ci ponant trois fines
garnitures que l'oxydation ne permet de distinguer que
difficilement.
Un peut fixer au n* ou lit* siècles l'époque de cette dé.
4" Le Fer. — Ce métal est représenté par de nombreux
.
121
débris et notamment par les fragments d'une plaque de
serrure fixée par quatre gros clous (clavus muscarius) et
percée de quatre petits trous à chacune de ses extré-
mités.
Une belle clef en fer (clavis laconica) avec tige recourbée
et œilleton, pour la suspension, a été trouvée dans les
remblais du caveau (fig. 2), ainsi qu'une autre petite clé
de omo6 de longueur, mais sans trou de suspension.
C'est également le fer qui a fourni les charnières ou
couplets d'un coffre, la crapaudine et les gonds d'une porte
(fig. 3). La plaque de la serrure, trop faible pour résister
à l'oxydation, a été retrouvée en fragments; mais tous les
accessoires de renforcement ou de protection des ais de la
fermeture sont bien conservés (fig. 4).
C'est par kilogrammes que les clous de toute nature et
de toutes dimensions ont été recueillis ; et, pour terminer
S» La Céramique. — Les briques ci les miles employée
dans la construction ont été trouvées en grand nombre
ainsi que les briques carrées de o- 20, nyantappartenu ai
piliers des hypocaustes. Des fragments de grandes dallrt
ont été également recueillis, ainsi qu'un mufle de lion
provenant d'un vase à déversoir, et un col trèfle d'une
cruche en (erre rouge, recouverte d'une b.irhonni: de
sable aurifère. Ce vernis, fusible el transparent, I
les paillettes d'or sur le flacon qui a l'aspect du g
ta seconde fois que je rencontre dans mes fouilles le type
de cette poterie.
Cependant la céramique la plus abondante consistait
en fragments de poteries grise ou rouge. Cl- ,i
bris avaient, avons-nous déjà dit, attiré depuis longtemps
l'attention dedeuxaiiKtteursdarchéologte ; MM. ilonneau,
curéde Belheul, el Vaussier, proprict.ure â Franqucvillc.
Notre récolte ne se compose que de fragmentsuès ténus,
mais non dépourvus d'iniértt .' c'est ainsi que, sm
ment nn 1 , si- voit une rigurc de femme assise et dcmî-i
Elle a la main droite appuyée sur un bouclier et lient une
lance de la main gauche. Longtemps, on avait cru recon-
naître, dans cette figurine, une représentation de 1
nerve ». M. J. Déchelettc (il l'attribue n
Vénus armée, Il considère ce fragment comme rare et
.1-.: I.l Gillltc n
. II.
T23
un unique exemplaire possédé par M. l'abbé Hermet. Le
vase orné par cette figurine serait sorti de la Granfe-
senque ou d'un atelier du voisinage, mais toujours du
groupe Rutène.
Le personnage qu'on aperçoit dans la métope latérale
serait Silène (n° 88).
Le fragment de vase catalogué sous le n° h est au con-
traire de fabrication arverne. Décor à métopes et à mé-
daillons (i). H donne la figure de Diane (type n° 68, de
J. Déchelette) et un fragment de satyre ithyphallique,
jouant de la double flûte. Dans le même médaillon un
personnage nu constitue alors un groupe erotique (2).
Ces motifs appartiennent à la fabrique de Lezoux et sont
fréquents, avec le sigle du potier cinnamvs. Les produits
de son atelier ont été rencontrés dans la Gaule, en Angle-
terre et en Allemagne. Dans notre région, ils ont été
trouvés à Caudebec-lès-Elbeuf et à Lillebonne, et sont
représentés par neuf vases ou fragments dans le Musée de
Rouen.
On peut les classer dans la 111e période de l'industrie
céramique de la Gaule romaine et en fixer la production
à la fin du second siècle de l'ère chrétienne.
En est-il de même du fragment portant le n° 111 ? Je ne
saurais le dire, ni lui assigner une date précise car son
décor manque de caractère et n'a pas été catalogué par
M. J. Déchelette. Cependant il me paraît devoir servir de
transition entre les fragments auxquels j'ai donné les
noS 4 et 5. Ceux-ci appartiennent à la catégorie des vases
d'ornementation à ^ones striées. Or, ces quelques débris
confirment encore l'hypothèse de la destruction de la villa
de Franqueville une seconde fois, au v* siècle. Les vases à
zones striées sont d'importation germanique. Ils ne se
( 1) J. Déchelette. — Op. cit., t. I, p. a 64.
(2) Ibidem, t. II, p. 5y, n°» 3i5, 323.
montrent que dans la Belgique et Je nord de la Gaule ou
dans les contrées traversées par les invasions.
Cette théorie s'est généralisée depuis les fouilles entre-
prises à Strasbourg, par M. le chanoine Straub, ci l'explo-
ration du cimetière gallo-romain de Vermand par
MM. Lek et Pilloy. Les vases trouvés au camp Je Chj-
lons l'ont confirmée et il semblerait que l'étude de la
villa de Franqueville lui donne une nouvelle aliénation—
J'aurais voulu apporter, â l'appui de ma thèse, de;
preuves plus nombreuses, si non plus probantes, afin de
justifier la dénomination de Villa du Franck que les éty-
mologistes donnent au territoire compris aujourd'hui dans
les communes de Saint-Pierre et de Notre-Dame-de-
Franqueville.
PROCÉDÉ DEM. ADRIEN OGER POUR LA CONSERVATION
DES OBJETS EN FER
Avantde terminer sa communication, M. de Ve*ty place
sous les yeux des membres de la Commission ; on fau-
chard. un javelot, des scramasaxes, des plaques de cein-
turon, etc., tous objets en fer qui étaient profondément
oxydés lorsqu'ils furent envoyés i M. Adrien Oger, con-
servateur du musée de Namur, au mois de juin dernier.
Ils étaient même en un tel état de délabrement que mes
prédécesseurs les avaient relégués dans les greniers du
Aujourd'hui, grâce au procédé employé par M. Oger,
et que je ne saurais décrire puisqu'il est le secret de cet
inventeur, le travail de désagrégation s'est arrêté. Tousles
objets ont pris un ton d'un brun foncé et peuvent êlte
remis en exposition dans les vitrines.
Les résultats obtenus sont si satisfaisants que les musées
de Stockholm, Moscou, Bruxelles, Nuremberg, et que les
directeurs des collections françaises de Pérîgueui.de Ne-
vers, de Nancy, etc., ont traité avec M, Oger.
125
Je me propose, ajoute M. de Vesly, de suivre ces exemples
pour la belle collection d'armes franques amassée par l'abbé
Cochet, et qui se détériore chaque jour par suite de l'hu-
midité de notre climat et du long séjour fait par ces objets
dans les terrains argilo-calcaires de notre région.
M. le Président appuie les conclusions de l'exposé
fait par le directeur du musée départemental des anti-
quités (qu'il a mis en rapports avec M. Oger), sur
lesquelles d'ailleurs l'accord est unanime.
M. Pelay fait circuler ces deux dessins remar-
quables et les décrit comme il suit :
La Tour Neuve qui changea son nom en celui de
Bigot, en 1781, quand la partie des remparts sur
laquelle elle se trouvait édifiée fut achetée par le pré-
sident Bigot, faisait partie de la ligne de défense nord
de la ville de Rouen.
Construite au commencement du xvic siècle, démo-
lie en 1839, elle se trouvait comprise dans le groupe
d'immeubles situé entre les rues Alain-Blanchard et
Neuve-Saint-Patrice.
Iconographie :
Intérieur de la Tour Bigot. Lithographie par
Alexis Drouin. — Revue de Rouen, avril i83q.
La Tour Bigot (vue extérieure). Lithographie par
Dumée. — Revue de Rouen, novembre 1840.
Plan de la Tour dite de Bigot. — Voyages Pitto-
resques et Romantiques dans l ancienne France.
Paris, 1825, in-folio, tome II, planche lyobis.
M. Duveau présente de la Tour Bigot une vue exé-
cutée par Duboc, en 1839. Elle complète la pièce que
vient de communiquer M. Pelay, en ce sens qu'on y
voit cette tour prise à l'intérieur de la cour.
La porte de la Basse-Vicille-Tour, connue égale-
ment sous les appellations de Porte-Dorée ei Porte-
du-Vent-d'Aval, était située un peu en avant de l'em-
placement actuel de la rue Porte-Dorée. Placée entre
les portes des Halles et du Bac, c'était une des petites
portes de la ville (nous apprend Taillepied, dans
Recveil des Antiqvîte^ et Singvlarite^ de In Ville
de ttoven), qui en temps de guerre n'était pas ggrdél
et par où les « harnais « ne pouvaient pas entrer.
La date de sa construction est inconnue. Démolie
en i Son, elle menait en communication les bâtiments
des Halles avec la partie du quai de la Seine qui porta
successivement les noms de quai d'Elbcuf, delà Basse-
Vieille-Tour, de Paris, de Bordier, de Napoléon.
pour revenir de nos jours à son ancienne dénomina-
tion de Paris.
Les loges des marchands de cidres se trouvaient
dans le voisinage de cette porte; elles furent transfé-
rées, en 1785, dans le local du Champ-de-Foire-auï-
Boissons. avenue Pasteur, qu'elles occupent toujours.
En considérant les mesures que la Commission a
votées et a l'ait adopter par l'autorité supérieure, M. P.
Le Verdier se demande s'il ne nous reste pas un autre
mode d'action moins solennel, mais non moins effi-
cace. En tant qu'organe administratif destiné à éclairer
la bonne gestion des intérêts dépanemcniaui, ne
pourrait-elle pas entendre les propositions de ses
membres et appuyer de son vote celles qui semble-
raient dignes d'être prises en considération. Son pré-
sident les présenterait à M. le Préfet qui aviserait sur
les voies et moyens à prendre pour donner satisfaction
à des idées justes et utiles qui ne se fussent peut-être
»
127
pas manifestées autrement. Notre confrère aurait, en
ce qui le concerne, quelques vues à soumettre ainsi à
la Commission.
Cette pensée est accueillie avec faveur par la Com-
pagnie, et spécialement par M. Le Breton; elle ren-
drait plus fructueux le fonctionnement de la Com-
mission, et il semble au secrétaire qu'elle rentre
assez bien dans ce droit d'initiative dont le préfet
Li m bourg nous avait investis, il y a une trentaine
d'années.
Dans ces conditions, il est immédiatement donné
suite au désir que M. Le Verdier vient de manifester.
PROPOSITIONS DIVERSES
M. P. Le Verdier émet le vœu que soit enlevé un ba-
raquement en planches édifié contre le côté nord de
Fégl i se Saint- Laurent;
M. P. Le Verdier émet le vœu que la clôture en
planches entourant la cour d'Albane disparaisse au
plus tôt ;
M. P. Le Verdier émet le vœu, déjà exprimé par lui,
que soient enlevés les armoires ou placards inutiles
existant dans le passage intérieur qui conduit du
bas-côté méridional de l'église Saint-Maclou à la
nouvelle sacristie, lesquels masquent et déshono-
rent des détails architecturaux intéressants ;
Mgr Loth émet le vœu que la Commission, après
avoir entendu les craintes formulées par M. de
Vesly au sujet du chéneau et de Tarc-boutant du
transept N.-O. de Saint-Maclou, adopte l'avis que
des travaux de réparation soient immédiatement
faits pour prévenir la chute du rampant, et les acci-
dents qui pourraient s'ensuivre. M. Lefort s'est
T28
d'ailleurs toujours montré plein d'une active solli-
citude pour ce monument;
Mgr Loth émet le vœu qu'on protège par des grilles
le portail et les portes de l'église Saint-Maclou, tou-
jours exposés aux plus regrettables dégradations;
M. G. Je Beaurepaire émet le vœu que. dans la res-
tauration de l'ébrasement du portail Saint-Jean, à la
cathédrale, le pilastre en pierre que Ton a commencé
à édifier du côté gauche ne soit pas continué, mais
qu'il soit remplacé par une colonne.
Chacune de ces propositions, rédigée par l'opinant,
n'ayant soulevé aucune objection, elles sont successi-
vement adoptées à l'unanimité par la Commission. Ce
paragraphe du procès-verbal est transcrit et remis à
M. le Président qui voudra bien le recommander à la
bienveillante attention de M. le Préfet.
M. Le Breton se félicite des divers objets qui se sont
partagé d'une façon si intéressante le temps de la
séance; il son ^e ensuite à déterminer l'époque de la
prochaine réunion.
La séance est levée à quatre heures un quart.
A. Tougard.
129
SÉANCE DU 17 DÉCEMBRE 1909
Elle ouvre à deux heures un quart, dans une salle
annexe au local ordinaire, sous la présidence de M. G.
Le Breton, vice-président.
Etaient présents : MM. G. de Beaurepaire, Dela-
barre, Du veau, Garreta, Lefort, Pelay, Ruel, Ver-
nier, de Vesly et l'abbé Tougard.
Se sont excusés : MM. le docteur Coutan, Milet,
Minet et Vallée.
M. le Président se lève et est heureux de présenter
à ses collègues notre nouveau confrère M. Delà barre,
nommé par arrêté de M. le Préfet, en date du 10 sep-
tembre dernier. Sa place était depuis longtemps mar-
quée au sein de la Commission. N'a-t-il pas rendu
de signalés services aux antiquités locales dans la
Société des Monuments rouennais, notamment par
ses belles recherches sur l'hôtel Saint-Amand et par
son application dans la reconnaissance de la Tour
de la Pucelle, et dans les négociations engagées pour
le rachat. Sa collaboration ne peut que nous être pré-
cieuse par son activité, son zèle et l'étendue de ses
connaissances.
Lecture est alors donnée du procès-verbal de la pré-
cédente séance. II est adopté après une légère addition
de M. Pelay, et sous le bénéfice des communications
et éclaircissements qu'il vient provoquer.
Sociétés savantes. — A propos de la restauration
actuelle des piliers de la porte d'entrée de l'hôtel des
Sociétés savantes, M. le Président rappelle que son
ancien fronton a été transporté au Musée départemen-
tal, oii il constitua une maquette naturelle pour la
*
réfection du nouveau, devenue indispensable, pour h
sécurité des passant*
A ménagement Je ld cour d'Albanc. — l ■.
rani, M. le Préfet a écrit en ces termes .1 M, I* Pré'
si dent :
■ Fn réponse à votre lettre d a 3 novembre dernier,
j'ai l'honneur de vous faire connaiire que, sur U
demande Je M. le Sous- Sécréta ire d'F.i.n des Be;im-
Ans, l'architecte de la cathédrale de Rouen prépare.
■présenicntc avec l'architecte de la Ville, un projet
: 1 ranstormaiion en square public, bordé d'une
grille, de la plus grande punie de la cour d' Al ba ne. Le
projet va cire incessamment soumis à la Commission
des Monuments historiques.
» Agrées, etc. ■ .
Comme suite appropriée a celte intéressante nou-
«lie, M. le Président dépose sur le Bureau un dessin
original du célèbre pein're anglais Boningion. qui re-
produit le pavillon de la Trésorerie du Chapitre. Ju-
limrd'hut démoli.
Eglise Suini-Maclou — En conséquence de la dé-
cision prise le 3o octobre en assemblée générale, la
Société des Amis des Monuments rouennaîs nous
écrit par l'organe de son Président pour nous signaler,
avec les dégradations de la tour et des toits, le lamen-
table état des portes de ce monument historique et
pour aviser a la protection des boiseries. La porte du
transept nord, désormais fermée a demeure, réclame-
rait la suppression du tambour qui en masque dé-
sagréablement les sculptures et a le double inconvé-
i3i
nient de servir de magasin aux chaises hors d'usage,
qui constituent un danger d'incendie.
M. Lefort explique qu'aux parties hautes de l'édi-
fice les dégradations ne sont que trop réelles et récla-
ment de sérieuses réparations ; mais leur urgence n'est
pas aussi immédiate qu'un premier aspect donnerait a
le croire. Notre confrère a dû pour le moment se bor-
ner, vu la saison, à quelques mesures préventives som-
maires, le travail définitif ne pouvant s'exécuter
qu'avec le retour des beaux jours.
Quant au tambour et à la conservation des portes,
l'architecte en chef suppose que tout le monde est
d'accord sur les doléances qui viennent d'être expri-
mées. Le complément de clôtures par l'achèvement
des grilles, depuis si longtemps en projet, mérite par-
ticulièrement la sollicitude des antiquaires.
Valliquerville. — Le 7 courant, M. le cure man-
dait au secrétaire que l'ouragan du commencement du
mois a fait voltiger des ardoises de l'église. Les
dégâts sont peut-être plus considérables qu'il ne
saurait les apprécier.
11 n'oublie pas tout l'intérêt que prend la Commis-
sion à la restauration de sa flèche; mais jusqu'ici l'in-
tervention de la Compagnie n'a été suivi d'aucun ré
sultat appréciable.
M. Lefort reconnaît, qu'ici encore, il y a beaucoup
à faire. Mais comment envisager de sang-froid que
pour replacer deux pierres au sommet du clocher
l'échafaudage coûterait peut-être près de 3 ,000 fr.
D ailleurs le subside départemental de r5,ooo fr.
affecté à nos monuments historiques est loin de pour-
voir aux besoins même les plus urgents. Comme pour
*
parer à des nécessites imprévues il n'est jamais fourni
que des allocations parcimonieuses ; de sorte qu'à
l'échéance Ju 3l mars le reliquat du crédit renire
dans les ressources disponibles du département
Correspondant* imprimée. — En voici le relevé
Annulas de la Société -■ de Château- Thierry, 1909 ;
— Recueil. . de la Soc. libre,., de l'Eure, 1908:
Ei-reux, 1909:— Société des Antiquaires de Ij Mu-
rinie, Bulletin 2 3 1 ; — Société savoisienne. Me-
moires et 0<icutnentx, XLVll. 1909; — Contirùssio*
des Antiquités et, des Arts de S.-et-Oise, XXIX,
Versailles, 1909: — Société des Antfçttairéi jV
l'Ouest, Bulletin, avril-juin 1909; — Hulletin ar-
chéol. du (.'•■mite. < gog, 1" livr. ; — Bull, de ta Sac,
archéol. de Gand, XVII*, 7; — Fomvannen Meddt-
landen..., 1908. Stockholm, 1909.
Titre normand. — M. Pelay demande à signaler
dans le Bulletin archéul. du Comité 1 iqoS. p. 4:4
d'après une pièce conservée à Saint-Pétersbourg, Ici
dépenses dt1 M. de Saime-Beuve dans le voyage Je
cinquante jours, retour compris, qu'il :i lai:
Le nom u Chartres » y surprend et reste inexpliqué:
on demande si ce n'est pas une mauvaise le^- -n pnur
« Chastes ».
Ex-libris. - En laisant circuler une mtéreiMOtt
gravure, M. Garreta l'accompagne de la noie qui suit'
Plaque de cuivre armoriée du AI'//' sieele —
Dimensions : largeur 0,1 35 ; hauteur 0,10.
Elle présente l'écusson de d'or
au chevron de gueules, chargé de trois croissants d'-ir
gent. Le H*yer accolé : d'argent il deux fasces de
sable ; couronne de comte.
i33
Supports : lions affrontés.
Les Le Hayer sont une famille des environs
d'Alençon.
La saison des fouilles est passée, ce qui n'empêche
pas M.de Vesly, le très zélé conservateur du musée
départemental, d'offrir à la séance un riche contingent
de communications. Les voici :
Monnaies d'or du Haut-Empire .trouvées dans une car-
rière à Duclair. Au mois de mars 1908, M. D..., pro-
priétaire à Duclair, vint me trouver et me soumettre cinq
aurei dont il désirait connaître l'attribution.
Je questionnais M. D... sur la provenance de ces mé-
dailles qui me paraissait suspecte. Il me raconta qu'il les
tenait d'un jeune ouvrier employé à l'extraction du caillou
dans les bois de Duclair. Je fis alors remarquer au posses-
seur que les cinq médailles étaient à l'effigie des empe-
reurs Néron, Titus, Domitien, Trajanet Hadrien ; qu'elles
paraissaient suivre Tordre chronologique, pouvaient fort
bien avoir appartenu à une collection et provenir d'un vol.
M. D... m'avoua que l'ouvrier lui avait cédé les aurei
pour le prix de i5 fr. chaque, et, qu'ainsi que moi, il con-
cevait des doutes. Il me demanda quelque temps pour
surveiller les agissements de son vendeur et je laissai la
situation en l'état, l'honorabilité de M. D... étant fort
connue.
Plusieurs mois se passèrent ainsi pendant lesquels j'eus
le plaisir de rencontrer M. D..., notamment lors du clas-
sement des objets d'art de l'église de Duclair, en compa-
gnie de MM. Deglatigny et Garreta. Rien d'anormal
n'avait été signalé contre l'ouvrier inventeur du petit tré-
sor qui aurait compris sept aurei.
Néanmoins, je crus devoir rappeler à M. D..., le
7 juillet dernier, qu'il m'avait promis le dépôt, au Musée,
j- — -^ — «te* z z~ rrur^ss k «iiî^ar .s je : bmi cjés
4. « J~;= 7*r.:r- TU2izzi*suii ai. ^mKir^g ^e ."Inscac-
un 7:1:--; .ans, ^.r s~ ioxr ose mrrnn; ^tt- r-i^sriac
zir sut ^i ..a^rTtf- a*t te-mi:ia& se l *" vi-rrr.icr-sriag
^- '«aiiT:-»-^ Jt ^ ~ilis as ?nr&. De* jeïtres que
*. V ^t i Tiur u= *^"*iii£. T-t-bl. rr, ,_ :ae nren: p*r-
-2ar : -îsuni. zmèz. tl c leurre** aes m***-.:,** ni ie
I*Er- *^.iii- -nir-r-inr Inrm x arc ai vvrH-^ d'un to!
ur "Tt-."ji.iy- asmn^anc^ t jsiir* -âme ; f tjus ai; iecir «Ses
.*z -nt» r«iii " sTiziitite Binn: ri s'grpfrTc s tous les
ouistrt ni J-niiii c r 2T"i ne? zrjjrcsc^iig i ceux de la
^.nniic . * i*?s ne Tartc-I mit ^e ôsoser la descrip-
tjji û^ .tirt sine *ul TTnr: srcrer ts Masëe ie? Anu-
vc*: :tRa Haitni Li ieîe ie Néron lau-
«. - - . *^^ .aJ «h >4b & Varna» • t» m»
^_ . • a*. . , a» aa.,*.». . — «W**. **v *» «A *a» %,*.-» i- ** »V •* »-*
• ---"-.i -L- i:z :^s -■:: ?. r. Fiçure iemi-
i-s ::.-"=:£ li _:-ï =: _ irr-.tc. :en = n: un iezird
; -^ *_= Ljlzl- :•: «lt.vx^ at:. ?. it. Sa tête couroa
?» . t= *-•:". "25. tu;;, p. ?. Chaise curule su?por-
m: _- ::_-ri *::- i^crr.è jîhs Cohen, ir£ édiu.
^.- A w? Tî.k K*z. ses., tac pmtrp. cos. y. p. f. Tra-
■ir. j:-ror:r.é e: iDurae à iroiie.
M PsliY se p*r~e: -s fure observer que le vol a pu être
w'^^^is :au3S _:ae cjîï&rti.ri paauuhère
i35
R/. spqr. optimo. principi. Cavalier sur un cheval
lancé au galop et écrasant un prisonnier.
5° A/, hadrianvs avgvstvs. Hadrien couronné, tourné
à droite.
R/. La louve allaitant Romulus et Rémus : cos, au-
dessous xn.
Cadran solaire, bi-plan, de l'église de Saint-Paër. —
L'église de Saint-Pacr est un des plus curieux édifices de
notre département. On y observe le style roman du
xi6 siècle dans la chapelle nord du chœur, lequel ainsi que
la nef appartiennent à l'époque de Saint-Louis. Le clo-
cher, entre chœur et nef, est une tour tronquée du
XVIe siècle, voûtée avec nervures portées par des culs-de-
lampe et flanquée de petits transepts du même temps. A
droite et à gauche du chœur sont des chapelles du temps
de François Ie'.
C'est en procédant, vers 1884, à des travaux de restau-
ration de cette partie de l'église que des suppressions
furent opérées, et notamment celle du Cadran solaire,
placé sur un des contreforts sud. Ce méridien fut jeté aux
décombres, dont il fut heureusement retiré par un des
parents de M. Lenoir, professeur de langues. C'est ce der-
nier qui a bien voulu céder le cadran au Musée des
Antiquités.
J'en suis fort heureux, puisque ce monument sera dès
lors conservé et que sa curieuse construction pourra être
étudiée.
En effet, le cadran de Saint-Pacr est bi-plan; il a été
taillé dans une pierre mesurant om 5o de longueur, om2 5
de largeur et om 3o de hauteur d'assise. L'arête du dièdre
était placée dans le plan du méridien. De sorte que sur
Tune des faces étaient tracées les divisions correspondant
aux heures du matin, tandis que sur l'autre se lisaient
celles de l'après-midi. Il n'existait pas de style projetant
son ombre sur les divisions du cadran, car des joues mé-
iM
nagecs dans les parois latérales de la pierre, en leoiitf
lieu I Voir le dessin). Trois feuilles de chardon, I
ccnirulc imitant une tête de mon, complétaient i
tationdecet intéressant cadran solaire que devait ceruÎK-
mem accompagner quelque devise; elle aura disparu
:ontrcfon auquel appartenait le cadran.
Objets recueilli.' au fossé Je la tour Jeanne d'Arc. -
Les remblais qui avaient été employas à coml'lcr
de la tour Jeanne-. l'Arc, viennent J'ètre enlevé*
retrouver de nouveau la base du donjon et essayer &
redonner son caractère primitif au monument.
On tait qu'un -ondan,e opérO. efi l86ç>, par M, Desnu-
rest, architecte en chef du département, avait permis d(
reconnaître que le fond de la douve se trouvait à 7**7
au-dessous du niveau du sol de la tour, C'est cette profon-
deur que viennent d'atteindre les ouvriers qui, sou* h
direction de M. Lefort, ont creuse1 de nouveau le vieui
fosse .
Dans ce travail, des objets de toute nature ont tti
recueillis, et cela se comprend puisque des terres de rem-
blais étaient remuées. L'inventaire des monnaie
comprend to pièces, dont 5 petits bron/cs illisible* v
J4 médailles ou jetons qui se répartissent ainsi :
1 h. b. d'un Antonin? — 3 jetons du moyen
communs; - 3 sous tournois de Louis XIII et 1 ■
— 1 liard de France de Louis XIV; — 2 sans ottributio».
peut-être des liardsde Bordeaux? — 1 sou de LouisXIV;
— 1 centime de la République de 1848; — t médaille Je
la fête du 14 Juillet 1880. .
La plus curieuse des monnaies recueillies est un peM
(twrHoi>deJean-le-Bon(i35o-i3Ô4), décrite par Hoffmann
sous le nf 70 (page 43, pi. xxxui) : •}■ iohannss rbx, c
H .. . Chatel tournois, bîllon.
Les objets rencontrés dans les terres sont ; une broche
à rayons ornée de fausses perles bleues (époque iSioj;-
137
Une bague en argent d'une religieuse, avec inscription à
l'intérieur : jisus, mon époux, etc.. Parmi les médailles
de pieté il en est une qui pourrait bien remonter aux pre-
mières années du xvnr» siècle. Elle porte à l'A/ une figure
équestre de Jeanne d'Arcl et sur le R/ la scène du bû-
cher avec la date de 1431.
Je dois encore citer un petit drageoir, en vieux Rouen,
qui a beaucoup souffert par la pioche des terrassiers et
dont l'inscription écrite sur la panse est d'une lecture dif-
ficile, par suite de l'absence d'une grande partie des
lettres.
J'ai soumis cette petite poterie à l'examen d'un pharma-
cien, M. Poussier, très versé dans l'étude de la pharma-
copée ancienne. Cet érudit a cru reconnaître, dans les
premières lettres, le commencement du mot Unguentium
écrit par un H, et a pu émettre l'hypothèse que le petit
vase avait contenu un collyre à l'eau de rose ? Tel est le
modeste bilan des objets sortis des fouilles opérées autour
du vieux donjon.
PETITE LIGL'LA OU SPATH A
Parmi les nombreux instruments ou outils employés
pour délayer, agiter et prendre les onguents ou parfums,
dans l'antiquité, je n'en ai pas encore rencontré du type
que je présente ici. Le manche, qui est de forme com-
mune, se termine par une partie plate ou spatulée.
Ce petit objet a été ramassé par M. Leber sur l'empla-
cement de la villa gallo-romaine de la vallée Galantine
(territoire de Pitres), à la limite des départements de la
Seine-Inférieure et de l'Eure.
Disque gallo-romain en bronze. — Dans son Rëper-
loire archéologique, l'abbé Cochet a signala (pape ïfyl, !•
découverte faite en i865, lois du défrichement d'un bo
au hameau de Crèvecœur, commune de Quincampoix.
Celte découverte comprenait un dalium avec urne (
verre; el!c s'est complétée d'un disque ta brome ayi
cercle émaillé de deux tons, bleu i-t jaune-, qui nvail Ber
très probablement d'ornement nu frontal d'un eh
objet mesure 55 millimètres de diamètre ; il a étc offert II
Musée par M. Lenoir. propriétaire du terrain défriché, qui
conserve encore la belle urne en verre, avec l'empreinte D
marquée en relief sur le fond.
On peut faire remonter nu second siècle de notre c
les découvertes faîtes au CièvecŒW.
Sépulture à inhumation de Saint-Aubin sur-Mc ,
MM. Fortin et Chevalier, de Rouen, ont découvert une
sépulture, avec vase en terre grise, n Saint- Aubin-
sur-Mer.
Le vase parait s'être renverse sous le poids du corr*
inhumé, ainsi que le mnntre le croquis ci-joint.
On remarque également que la losse il été creusée i
la falaise et qu'une faible épaisseur de terre recouvrait le
cadavre, dont les ossements ont été recueillis par M. For-
tin, président de la Société des Sciences naturelles Je
Rouen, lequel a également rassemblé les morceaux
vase qui s'était brisé lorsqu'il fut dégagé Je la terre
Théâtre romain de Lillebonne. — Epingles trauvéa
dans les fouilles. ~ Ces deux derniers mois, ;
suivi, au moyen d'une subvention accordée ;
Ministre de l'Instruction publique, ajoute M
les fouilles entreprises, en igo8, dans le théâtre antique
de Lillebonne.
J'ai retrouvé en partie l'euripus ou fossé qui
i39
les spectateurs contre les atteintes des animaux, dans les
jombats du cirque, et déterminé l'emplacement d'une mu-
raille ou plutôt des dalles en pierre qui divisaient le
podium .
Je me propose de continuer mon étude dès le retour
ies beaux jours. Cependant j'ai tenu à soumettre à la
Commission, et dès aujourd'hui, les dix-sept types d'épin-
gles de bronze, d'ivoire et d'os, que j'ai réunis sur une
carte afin de les mettre mieux en évidence : 3 épingles
<ont de bronze avec tète rappelant les boutons des fleurs ;
5 épingles me paraissent en ivoire et 7 sont en os. Les
épingles d'ivoire, plus courtes et plus fines, sont d'un tra-
vail délicat et appartiennent a l'art sous les Antonins; les
épingles en os se rapprochent de l'ère des invasions et
montrent un art plus grossier.
Plus de quatre-vingts épingles en fragments ont été
recueillies vers l'entrée ouest (rue du Toupin) de l'antique
édifice (i).
Bague en bronze du X Ve siècle. — L'ancien presbytère
de la Mivoie fut vendu, il y a quelques années, à M. Mi-
gnot père, boulanger dans cette localité. Celui-ci ayant
fait procéder à divers travaux d'aménagement du jardin,
a trouvé une bague en bronze sur le chaton de laquelle
sont gravées, en caractères gothiques, les trois lettres 1 h s,
du monogramme du Christ. La forme des lettres ne laisse
aucun doute sur l'époque à laquelle appartient cette bague.
Klle est des dernières années du xv siècle, et l'anneau
paraît avoir été orné de feuilles tressées en couronne.
Plaque de garde aux armes des Sfontmorency. — M. de
Vesly termine ses communications en plaçant sous les
(1) Ce nombre considérable peut tenir à des causes qui nous
échappent. Ce fut ainsi que, sous les yeux de M. Pelay, la
drague ramena du fond de la Seine une multitude de débris de
peignes en bois qui durent être jetés a quelque heurt.
140
yeux des membres de la Commission une plaque ovale
en argent (y5 X 62). Cette plaque porte gravées les armes
pleines des Montmorency qui sont : d'or à la croix de
gueules cantonnée de quatre alérions d'azur. Elle pré-
sente cette curiosité : .
L'écu est timbré de la toque aux cinq plumets avec lam-
brequins que portaient les sénateurs, comtes du premier
Empire. Les quatre alérions du premier canton de la croix
ont été effacés pour faire place au franc-quartier à dextre,
également dévolu aux hauts dignitaires de Napoléon.
Cependant cette pièce honorable n'a pas été gravée ou
aura été grattée.
Néanmoins cette plaque de garde est non seulement un
objet de curiosité mais un témoignage de l'adhésion du
premier baron chrétien au régime impérial (1).
J'ajouterai qu'en 1816, un prince de Montmorency fut
député de la Seine-Inférieure, et que la plaque de garJe
que j'ai acquise pour le musée d'antiquités a été trouvée
chez un antiquaire de Doudeville.
M. le Président rappelle la négociation qu'il avait
heureusement commencée pour faire acquérir par le
département, la magnifique vierge d'ivoire conservée
au presbytère de Colleville (V. Archives de la Com-
mission, V, 86).
Déprédations archéologiques. — L'enlèvement des
tapisseries de Saint-Vincent lui donne occasion de ra-
conter en quelques mots le coup d'incroyable audace
dont fut autrefois victime, le musée de Lausanne. Il
(1) Anne-Louis-R.ioul- Victor, baron puis duc de Montmo-
rency, marquis de Fusseux, premier baron chrétien, etc., ne
à Soleure (SuUse), le 14 décembre 1790; chambellan de l'cm-
pjreur en 1 S 1 3 ; aide de camp du duc d'Orléans en 181 5; mort
a Paris le 18 août iS<">2, sans postérité. (Note de M. Garreta.
141
esquisse ensuite l'impossible odyssée qu'il accomplit
au travers des derniers bas-fonds de Paris. Elle avait
mis sur la piste des malfaiteurs qui dévalisèrent le
médailler du Musée des Antiquités, malfaiteurs dont
on ne put se saisir. Enfin il mentionne le merveil-
leux retable de Fresles, qui fut sur le point d'être
recueilli par le Musée, et classé comme monument
historique de la Seine-Inférieure dont cependant le
Christ et les deux larrons ont depuis disparu.
Toutes ces richesses artistiques n'étant guère mieux
en sûreté dans nos galeries publiques que dans leurs
sanctuaires privés, M. Pelay insiste sur l'opinion qu'il
a manifestée à diverses reprises : à savoir que le local
le mieux approprié au dépôt de ces précieuses curio-
sités est encore le lieu pour lequel on les a façonnées.
Cette manière de voir est approuvée par plusieurs
membres.
A quatre heures, la séance est levée.
A. Tougard.
"'
PRINCIPALES MATIERES DU BUi.
i ta
A nu
i.
,... i in
■
H.
.
lit.
■ ■■ .
IV.
V.
l-.\pior.';.
VI.
LIBRARIES
AUG™
"f%T7
BULLETIN
DI LA
COMMISSION des ANTIQUITÉS
DE LA
SEINE-INFÉRIEURE
TOME XV. - 2. LIVRAISON
IMPRIMERIE CAGNIARD (Léon G Y, bucc'l
Kaei leinDc^l'Arc, US. et da Buiuga. 5
•
10'
\
:\,\
PROCÈS-VERBAUX
DE LA
COMMISSION DES ANTIQUITÉS
DE LA SEINE-INFÉRIEURE
PENDANT L'ANNÉE 1910
SÉANCE DU 18 FÉVRIER 1910
Elle ouvre à trois heures, sous la présidence de
M. G. Le Breton, vice-président.
Membres présents : MM. G. de Beaurepaire, Dela-
barre, G. Dubosc, Duveau, Garreta, Lefort, MgrLoth,
Pelay, de la Serre, Vemier, de Vesly et l'abbé Tou-
gard.
S'est excusé M. Milet. Quoique sa présence reste
toujours désirée, observe M. le Président, la Commis-
sion attachera toujours du prix à ses moindres com-
munications.
Correspondance imprimée. — Elle se résume ainsi :
Mémoires de la Société d? Emulation du Doubs, 1 908 ;
— Mém. de la Soc... du Cher, 1 909 ; — Mém. de la
Soc. archéol. de Touraine, XLVI1; Tours, 1908; —
Bulletin trim., idem, XVI, 2, 3; n. sér. I, 1, 2 et 3;
4 livr. ; — Bulletin archéol. du Comité, 1909, 2 ; —
Bull, de la Soc. de Gond, xvii* année, 9; — Inven-
taire archéol. de Gand, fasc. L, 1909; gr. in-40; —
I
1+6
Bull. delà Soc... de l'Orléanais, 193-194-,
de la Soc. Dunoise, i56-i6o, janv. -avril 1900.; —
Afém. de ta Soc... de Langres, 1909; în-40; — Ar-
mure et Lettres de Jeanne d'Arc, par Ch. Rœssler
'ancien membre de la Comm.|. p. 1910; în-8°; —
Circul. de la Suc. libre de l'Eure Iconcours L. Fou-
cM, [910).
Esi adopté, après leciure, le procès-verbal de la pré-
cédente séance (17 décembre 1909).
Eglise Saint-Maclou. — Ce qu'on y a délibéré de
ce beau monument inspirée M. le Président la pensée
de tenter une démarche auprès du « Turing-Club »,
pour lui mériter d'une manière effective l'intérêt de la
puissante Société dont les aspirations archéologiques
sont si élevées.
Je dépose sur le bureau, dit M. Garreta, une pièce
de faïence à déterminer, qui concerne une Société
burlesque inventée par quelques hommes d'esprit, à
l'époque de la Régence, et connue sous le nom
d'u Association ou de Régiment de la Calotte >. Sous
prétexte de manquemeni aux bienseances.au bon goilt,
à la logique et au bon sens, soit dans les paroles, soit
dans les actions, les membres de l'Association de la
Calotte, au dire de Dinaux (Les Sociétés badines.
bachiques, chantantes et littéraires. Paris, 1867;
2 tomes in-8°|, envoyaient des brevets à tous ceux
qu'ils croyaient dignes d'être enrôlés dans leur régi-
ment. Aucun grade, aucune dignité, nulle position
élevée n'était à l'abri des brevets satiriques de ces
joyeux critiques.
Pour ne citer que des Normands, Fontcnelle, qui,
en qualité d'administrateur ei de censeur des livres,
H7
avait approuvé avec éloge des productions au-dessous
du médiocre, fut incorporé dans le régiment. Il y a
aussi des pièces concernant l'abbé Desfontaines. L'in-
terprétation des armes et des figures symboliques qui
ornent le fond de l'assiette que je vous présente et qui
a dû faire partie d'un service commandé par cette
Société à une faïencerie qui reste à déterminer, se
trouve notamment dans les Mémoires pour servir à
l'Histoire de la Calotte, nouvelle édition augmentée
des II Ie et IVe parties. Aux Etats Calotins, de l'Impri-
merie Calotine, 1752-54,6 partiesen 3 vol. .pet. in-12.
Elles sont décrites sur une feuille placée dans la
Ire partie, entre l'épître à Nosseigneurs les Régens de
la Calotte et la table.
Je l'ai transcrite ainsi que les Lettres Patentes con-
cernant la Calotte, puisqu'elles sont le commentaire
précis du blason facétieux qui nous occupe.
Explication des armes du Régiment de la Calotte.
— L'Ecusson d'or au chef de sable, chargé d'une lune
d'argent et de deux croissants opposés de même métail.
L'Ecusson est chargé en pal du sceptre de Momus,
et semé de papillons sans nombre de différentes cou-
leurs.
Ledit Ecusson est couronné d'une Calotte à oreil-
lons dont l'un est retroussé et l'autre abaissé.
Le Fronton de la Calotte est orné de Sonnettes et
de Grelots, indifféremment attachés pour marquer la
hiérarchie du Régiment.
Elle a pour Cimier un Rat passant, surmonté d'une
Girouette, pour en marquer la solidité.
Les Armes ont pour suppôts deux Singes; ce qui
dénote l'innocence et la simplicité, et deux cornes
,_,8
d'abondance en lambrequins d'où sortent des Brouil-
lards sur lesquels sont assignées les Pensions du
Régiment.
A ces t-'xplications est joint le portrait d'Aymon
premier, dessine par son ami Cb. Coypel I172ÔI,
gravé à l'eau-forte par L. C. C, terminé au burin par
Joullain. Au bas de la planche est répété l'écusson d(
l'assiette.
Lettres Patentes concernant ta Calotte (1™ partie,
pp. i3-i5| :
Nous, Général de la Calotte,
l'oussô Je la mime Maroite
Qu'avoient les Grecs et les Latins
l'our perpétuer leur mémoire,
Afin de conserver la gloire
Du Régiment des Calotins :
Voulonsqu'on frappe une médaille
Qui fasse nargue it l'Antiquaille
Et dont la face et le revers
Ornés des Symboles divers
Que porte la gent Calotière,
Instruise la race dernière
Du mérite des Caloticrs,
Autrement Frères de la Joye.
Ordonnons au sieur Roetiers,
Le graveur de notre monnaye,
De graver, avec beaucoup d'art,
Le grand Dieu Momus d'une part
Assis sur un léger nuage
Et montrant un riant visage
Avec ces beaux mots à l'entour :
• C'est régner que de savoir rire »,
Mots que la Ville et que la Cour
Devraient à tous raomens relire.
!49
Quant au Revers, on y verra,
Autant que l'Art le permettra,
Le noble Ecu de la Calotte,
Portant en pal une Marotte
En champ semé de papillons,
Les plus légers des oisillons.
Le chef, comme noble partie,
Aura la Lune dans son plein.
Cet astre, qui du genre humain
Règle la conduite et la vie,
Dont les croissants aux deux côtés
Marqueront les variétés.
Une Calotte à double oreille,
Conservant le chef à merveille
Servira de timbre à i'écu.
Sur ce casque plein de vertu,
D'où pend maint grelot et sonnette,
Sera mise une girouette
Légère, tournante à tout vent,
Ayant au pied un rat passant;
Pour lambrequins une fumée
D'un des plus fins brouillards formée;
Deux singes puissans et jumeaux
Feront à côté les suppôts ;
Mais, quoique pareils en nature,
Ils seront divers en vesture.
L'un portera manteau, collet,
L'autre, la botte et le plumet,
Image de gent occupée
Tant à la Robe qu'à l'Epée.
Enfin, pour devise et pour cri,
On y lira ce grand vers-ci :
« La Lune nous conduit, Momus nous favorise ».
Vers renfermant doctrine exquise
Et duquel vers tout Calotin
Se souviendra soir et matin.
Voulons, Je plus, que chaque frère
Porte le susdit médaillon,
Tant en or. qu'argent, bronze ou plomb,
Du côte de la boutonnière;
Entendons que tout cordon bleu,
Noir, rouge, ou de couleur bizarre
Tel que celui de Saint Lazare,
Se dira par un noble aveu
Frère de la Chevalerie,
Surtout, dans le tems de fratrie,
Tems auquel l'aimable Cornus
Suivi de Bacchus et Cythère
Ordonne de la bonne chère
Ko Maître-d'Hôtel de Motnus.
Sur ce, mes chers frères, je prie
Le grand Dieu de la raillerie
Qu'il vous donne joye et santé.
Le tout conclu, fait, arrêté
Pris notre grand' Chancellerie,
Au mois que la feve est fleurie :
Scelle, signé de notre nom,
De Torsac, et par moi, Aimon.
Il est hors de doute pour M. le Président que l'as-
siette n'est pas de fabrication rouennaise. A l'objection
proposée : que les joyeux compagnons n'ont pas du
recourir à un centre de production fort éloigné, M. Le
Breton satisfait en conjecturant que la pièce pourrait
peut-être sortir de la faïencerie de Saint-Cloud.
Albums de la Commission. — M. le Président fait
circuler l'épreuve en tierce du catalogue des Albums
de nos Archives que le secrétaire a pris la peine de
rédiger pour répondre aux désirs exprimés dans la
1 5 1
dernière séance de 1908. Il ne doute pas que nos con-
frères n'apprécient tout l'intérêt de cet inventaire que
les futurs volumes de nos procès-verbaux mention-
neront en regard de leur titre, aussi bien que la table
générale sommaire qui a terminé le tome X. Il lui
semblerait à propos d'imprimer le mot Album ou
autre équivalent avant les chiffres qui les désignent (1).
L'imprimerie, étant au regret que notre étroite jus-
tification ne permette pas de reproduire avec quelque
ressemblance l'heureux aspect de la copie, proposerait
de faire sur grand format un tirage à part, interligné,
qui diminuerait le nombre des lignes doubles. Quel-
ques membres en redouteraient une surcharge oné-
reuse à notre modeste budget; mais M. Le Breton
déclare que ces remaniements n'affecteraient pas les
ressources ordinaires de la Commission.
On fait valoir l'avantage qui résulterait d'un extrait
en tout semblable au Bulletin. Rien ne serait plus
facile à obtenir en augmentant de cinquante exem-
plaires le tirage ordinaire decesdeux premières feuilles
du tome XV.
Sur les observations présentées par M. Pelay, rela-
tivement à la convenance et à la commodité d'un for-
mat uniforme tant pour les procès-verbaux que pour
ce catalogue, la Commission décide à la presque una-
nimité qu'il ne sera fait qu'un tirage à part sur papier
fort, à deux cents exemplaires.
Malgré une forte indisposition, M. de Vesly donne
lecture de ces trois communications :
(i) il songe aussi à dévoiler, dans la mesure du possible, les
artistes qui ont garde l'anonyme.
Découverte de vestiges a'che'ologiques rue Grand-Pont.
"01 77"7y' à Rouen. — Un de mes anciens élevés,
M. Georges Avenelle, architecte à Rouen, esi «o
quelques jours, me demander de visiter les tra>
exécutait dans sa propriété, rue Grand-l'unt, 77-7'., H
connue sous le nom de Brasserie Paul. Cet immeuble a
son entrée principale sur la rue Grand- Pont, mais possède
deux autres accès : l'un nu n° 18 de la rue aux Ours,
l'autre par une porte au fond Je l'impasse Ampère.
Pour éclairer ce vaste établissement, M. A venelle 11 pro-
jeté d'établir une machinerie destinée à produire I élec-
tricité et le gaz. C'est l'installation des générateurs qui i
motivé l'ouverture d'une excavation mesurant 7"5o sur
5 mètres. Les travaux furent commencés le iS ponte
dernier. Les ouvriers rencontrèrent bientôt, à 3 mètresde
profondeur et a l'angle S.-E. de la fouille, deux murailles
parallèles et distantes de 1*75 à l'ouverture mais qui se
rapprochaient, puisque chacune d'elles avait un parement
avec fruit de o ■ 10 pour mètre. Ces murailles, que j'ai le
premier reconnues, avaient été construites avec des maté-
riaux de fortune, c'est-à-dire que les moellons dont elles
étaient formées n'étaient pas d'égales dimensions. Leur
horizontalité était assurée au moyen de fragments de mile)
du moyen âge. Cependant, dans la céramique, je crus
reconnaître deux ou trois débris de tuiles à rebord. L'ou-
vrage me parut, par sa disposition, avoir été un fosse
établi à la hâte.
Les terrassiers, ayant poursuivi leur travail, trouvère"!
dans le prolongement, vers l'est de ce premier fossé, de
grosses pierres que M. Avenellc fit dégager. Il donna en-
suite des ordres pour approfondir encore davantage lit
fouille et la pousser jusqu'à i" 5o en contrebas du niveau
qui avait été atteint. Alors, on constata qu'une muraille.
également formée de grosses pierres, avait été construite
parallèlement a celle vue précédemment.
De plus, vers la paroi nord de I
1 53
gnalé le stratumen d'une voie romaine avec un puits en
bordure. Devant ces découvertes, M. Avenelle convoqua,,
pour les apprécier, MM. Raoul Aube, Georges Dubosc,
E. Morel (de la Dépêché), Eugène Fauquet et P. Pan-
thou, architectes, et voulut bien me charger de donner
les explications nécessaires à ses invités, auxquels s'était
joint M. le capitaine Quenedey.
La réunion eut lieu le vendredi 1 1 février, à cinq heures.
On procéda alors à une visite minutieuse des fouilles et
des objets découverts.
Le premier fossé rencontré avait été détruit en partie.
Cependant les vestiges conservés indiquaient bien encore
une construction établie rapidement. Le mur en grosses
pierres montrait deux piles de im 5o de largeur, dont les
assises étaient assurées au moyen de briques romaines.
Entre les deux piles et sur 3m 5o de largeur, de grosses
pierres, posées en délit, de ira 20 surom 3o, reposaient sur
le sol, indiquant une reconstruction ou réparation. Le
mur en contrebas était également de grand appareil et
parallèle au premier. Il semblait indiquer un passage ou
les traces d'une caponnière? Je crois plutôt a l'existence
d'un fossé construit au mfl siècle de notre ère; mais je
n'avance cette hypothèse que très timidement, car elle
n'est pas suffisamment étayée.
Il n'en est pas de même pour la route. L'existence d'une
voie romaine au nord de l'excavation et en biais, ne sau-
rait être douteuse : les gros silex de la fondation (stratu-
men), le conglomérat du rudus et du nue le us suffisent pour
préciser l'art des voyers romains, dont Vitruve a consigné
les règles.
C'est d'ailleurs le même système signale par l'abbé
Cochet et J.-M. Thaurin et que j'ai reconnu, il y a
quelque quarante ans, lors de la construction d'un aque-
duc au carrefour des rues Heauvoisine, du Cordier et de
la Kougemare.
pastillées ou vernissées. Du moyen âge ces verrerie* soui-
llées dans les ateliers Je la vallée de la Bresle, etc., etc.
En résumé, les substruelions de la rue Grand-F
paraissent avoir appartenu à un grand édifice (porte mo-
numentale, peut-être ':) entouré de fossés ou d'aqueduc-
rapîdement exécutés et avec des matériaux Je fortune,
puis remblayés au moyen âge. Cependant, je le répète, il
est prudent de ne rien affirmer et il serait bon, pour que
le fruit de découvertes semblables ne soit pas perdu. Je Ici
rapporter sur un plan à grande échelle de la VÎUc du
Rouen, tel que celui dressé par M. l'ingénieur Gogcard.
Nota. — *. Chandelier brome iv« siècle. — a. Cruche en
poterie, vernissée jaune avec pasttllagc. — c. Coupelle en terre
cuite. — 'n. Chautfe-mains en poterie, vernissée *erte. — t. Vate
funéraire en terre grise.
Croquis de G. V. em lu .
Ces conclusions, que les antiquaires rouennais n'ont
pas eu souvent l'occasion de formuler, sont fortement
appuyées par M. Lefort. Sans rappeler les massifs de
r l'âge précis. L'incertitude de leur date i
sainmcii! ce Jernier point (N. d. S,)-
I
maçonnerie de la rue aux Ours, ni ceux que rencon-
trèrent les fondations de l'aile occidentale du Palais
de Justice, il a trouvé dans le voisinage de la Seine,
vers le bas de la rue Grand-Pont, des constructions
romaines considérables à quatre mètres au-dessous du
sol actuel, ce qui prouve que le colmatage de cette rive
du fleuve était dès lors assez avancé; la direction de la
rue Grand-Pont suit d"ailleurs l'arête surélevée du
terrain qui permit aux habitants de la plaine de
descendre vers le fond de la vallée.
Cadastre archéologique. — Les souvenirs évoqués
amènent notre confrère à exposer toute l'utilité qu'il y
aurait à constituer, soit au Musée des antiquités, soit
aux Archives départementales, une sorte de plan ca-
dastral, sur assez grande échelle, qui enregistrerait
avec précision, au fur et à mesure des données four-
nies par le hasard des excavations, et les rares débris
de l'antique Rotomagus, et les vestiges qui peuvent
éclairer les origines gallo-romaines, franques et méro-
vingiennes de la cité actuelle. Il serait à souhaiter que
cette idée reçut au plus tôt un commencement d'exé-
cution.
Sauvegarde des antiquités. — On énumère diffé-
rentes découvertes dont les épaves sont absolument
perdues ou ont du moins disparu. Les difficultés d'at-
tribution ont souvent contribué à ce fâcheux résultat.
Du moment surtout que Rouen songe, un peu tardi-
vement peut-être, à se créer aussi son Musée Carna-
valet, il est de toute convenance que la légitime pro-
priété des objets soit strictement respectée. Mais le
souci le plus pressant à prendre, aussitôt que les dé-
couvertes se produisent, est d'en assurer la conserva-
non et de les préserver de toute manœuvre indélicate,
en réservant lu question de propriété soii à la ville,
soit au département.
Ces considérations sont partagées par tous les
membres de la Commission. Elle souhaite en consé-
quence que des lettres adressées à M. le Préfet et à
M. le Maire ménagent entre leurs deux administra-
tions la bonne entente indispensable.
Cercueils de pierre découverts sur la place de tigiitt
Saint -Gervais, à Rouen. — Le i5 janvier dernier, les
ouvriers du service municipal, occupés à la plantation
d'arbres sur l'esplanade de l'c^lisc Saini-Gervais. S Rouen,
rencontrèrent, en creusant un trou à 10 mètres environ
de In façade sud du monument, un cercueil de pierre.
L'excavation fut alors agrandie et approfondie et huit
sarcophages apparurent, dont quatre furent complètement
dégagés. Tous étaient orientés ouest-est, suivant la Bf»
luroe observée dans les nécropoles franques; leur ■lifO*
ment se trouvait donc être parallèle à la façade latérale
sud de l'église.
Les cercueils étaient en deux parties : le wcoptngc
proprement dit et le couvercle en bàtiére ou teciiforme.
Le surveillant des travaux ayant consenti a faire soule-
ver, en ma présence, deux des couvercles, tes ouvriers n'y
rencontrèrent que des ossements mélangés et épars : car
nt séparées, les os Je la tetc
autres débris. Cette constatn-
diatement que les SL-pu'iurv-
rement et que l'intérêt de la
que dans l'étude des dcux.cer-
I
gisaient pèleméle avec l
lion fît reconnaître imi
avaient été visitées antéri
découverte ne résidait pi
cueils que ic vais décrire
Le plus intéressant, sai
par le dessin ci-joint (pi. II).
nul doute, est celui représenta
vygsmsv
^^
-*£*
Croix chrismée Je [a rite du sarcophage.
ID0,
11 est en pierre de Vernon, de la roche dite de Saint-
Maximin, et mesure 2m 10 de longueur. Ses dimensions
sont plus grandes à la tète qu'aux pieds (0,700 et 0,660 —
o,685 et 0,620).
I^es rampants du couvercle ne se rencontrent pas sui-
vant une vive arête, mais sont réunis par un méplat ou
listel de 25 millimètres de largeur. Les parois intérieures
de l'auge ou sépulcre, sont arrondies en demi-cercle à la
tête et conservent leurs arêtes rectilignes vers les pieds.
L'intérêt de ce tombeau réside surtout dans la décora-
tion dont sont revêtues les faces latérales et le couvercle.
Sur chacun des grands côtés, des dessins de mappes ou
réticulés ont été tracés. Ces dessins sont lisses et en relief
d'un centimètre environ sur les fonds qui sont brettés,
c'est-à-dire à surface rugueuse.
A la tête, dans une rosace de oœ47 de diamètre, ont été
tracés, toujours avec un faible relief, le symbole appelé
chrisme; et, dans les cantons supérieurs de la croix A et u>;
dans les inférieurs deux rosaces à sept et huit feuilles
(Roses de Salomon) (pi. III),
Chaque rampant du couvercle est décoré par cinq ro-
saces à six pétales légèrement incurvées en leur milieu for-
mant nervure. Entre chacune des feuilles ou pétales, le
segment laisse libre est décoré d'arcs qui se terminent par
un gland à leur rencontre, vers le centre de la rosace.
Ainsi que pour l'ornementation des faces latérales, les
motifs employés pour le couvercle n'offrent qu'un faible
relief et se détachent sur un fond bretté.
C'est la première fois qu'il m'a été donné d'observer un
cercueil de pierre d'une décoration aussi riche. Ordinai-
rement dans la région, les cercueils ne présentent aucun
chrisme, ni sculpture quelconque. Il faut en excepter
cependant l'un des cercueils retirés des fouilles exécutées
pour la construction du calorifère de l'église Saint-Ouen
de Rouen; encore, ce sarcophage était-il déplâtre. On
doit donc regretter que la sépulture de Saint-Gervais ait
lÛO -
été polluée, car elle était certainement celle d'u
personnage ou dignitaire.
J'ai réclamé a l'Administration municipale ce magnifique
cercueil afin de le déposer au Musée d'Antiquités, avec in
second sarcophage qui ne présente pas le même înlertt
mais qui doit cependant être signalé
Ce second cercueil est en pierre de Vergelé. Ses dimen-
sions sont les suivantes: longueur 1*96, largeur o»;i,
hauteur de l'auge à la tète o™S3 et aux pieds 01147. Le toit
mesure en hauteur : A la tète o-4b et aux pieds 0=40- U
listel qui se trouve à la rencontre des deux rampants est
de forme trapézoïdale avec o^oy, mesure prise à la tête,
et omo35 seulement aux pieds.
J'espère que l'autorisation de poursuivre les fouilles
vers l'est me sera accordée et que le Musée, qui possède
déjà de nombreuses reliques de la nécropole gallo-
romaine de Kotomagus, s'enrichira des débris du cime-
tière franc de Saint-Gervais.
Apres cette leciure, M. de Vesly donne communi-
cation de la dernière lettre qu'il a adressée à M. ie
Maire de Rouen, et dont suit la teneur :
Rouen, le 16 février iqio.
Monsieur le Maire.
J'ai eu l'honneur de vous demander, par ma lettre d"
16 janvier dernier, lors de découvertes archéologique
faites en planta"! des arbres non loin du mur méridional
de l'église Saint-Gervais :
1» D'attribuer au Musée d'Aniiqintés, le sarcophage d*
pierre décore de mappes et de rosaces;
•2° De m autoriser à poursuivre l'exploration de la né-
cropole franque de l'église Saint-Gervais.
i6i
Je n'ai pas encore reçu votre réponse. Permettez-moi
donc, Monsieur le Maire, de développer Fexposé de mes
demandes.
On m'assure que la municipalité, ayant projeté V instal-
lation d'un musée à V exemple de celui inauguré à Carna*
valet, par la ville de Paris, ne voulait plus se dessaisir des
antiquités sorties du sol de Rotomagus.
Il ne m* appartient pas de discuter le projet de la ville
de Rouen. Cependant il me paraît venir un peu tardive-
ment puisque de nombreux objets, et des plus rares, sont
aujourd'hui au Musée d'Antiquités.
*
Néanmoins, en attendant la création du musée roùen-
nais, la municipalité pourrait, il me semble, mettre en
dépôt, au Musée départemental d'antiquités les objets
dignes d'être recueillis. Là, au moins, ils seraient visités,
tandis qu'ils ne peuvent être vus en l'état actuel du sous-
sol où ils sont relégués.
Cette observation m'a été suggérée par plusieurs archéo-
logues venus au Musée d'Antiquités, dans l'espoir d'y
étudier le curieux sarcophage de Saint-Gervais. Je vous
la soumets, convaincu qu'elle méritera votre haute $o//i-
citude.
En ce qui regarde la continuation des fouilles dans le
prolongement de celles déjà faites et parallèlement à la
façade sud de l'église Saint-Gervais, je redirai ce que j'ai
eu l'honneur d'exposer à M. Lemarchand : les dépenses
qu'entraînera cette exploration seront imputées sur le
crédit mis à ma disposition par le Conseil général {Cha-
pitre XVI ', article 14) pour la recherche des antiquités.
J'ajoute que je contriburai personnellement à ces travaux
en y affectant une partie du prix qui m'a été attribué par
la Société d'Emulation.
Je me plais donc à espérer, Monsieur le Maire, que
vous daignerez accueillir favorablement mes requêtes et
12
vous prie d'agréer l'expression de ma vive reconnatisaw
el Je mon profond respect.
Signé ■ L. de VESLY.
La vallée- de lu Varenne est une des plus riantes et d«
plus pittoresques de la Seine-lnfériêure. La rivière qui lui
a donné son nom s'échappe des sources de Fontenil
(Fontes). Apres avoir fait tourner de nombreux moulin*
et baigne les bourgades de Saint-Saéns et de Belien-
comtire, la Varenne va se jeter, à Archelles, dans l'estuaire
formé par l'Eaulne et la Béthune pour alimenter lepor
de Dieppe.
Cependant, la Varenne est non seulement la vallée nui
paysages virgiliens, elle offre à l'étude des sites aux noms
historiques. Voici Montérolier II) où saint Rîbert lonJi
un parthénon ; Saint-Sac* ns ou Sidonius éleva un monas-
tère où vécurent saint Leufroy et saint Landon ; Sain!-
Hellier, où cet apôire baptisa les païens ; puis les divers
hameau* où les premiers disciples du Christ prechèrcni
l'évangile (i).
Déj.1, en i8')3,un monument gallo-franc avait été recon-
nu aui sources de lu Varenne par l'abbé Cochet [3J : cent
découverte avait incité les recherches des archéologues,
lorsqu'en iSou, en construisant la ligne de Montérolier 1
û
(il Monasteriim Holerii. Mouosie
Histoire de Montéivlier, p. i~
(al Chronicon Fontanelle. C. IX. -
Gallia Chnstiana, t. XI. p. lïi-
(5) La Seine- Inférieure historique el archéologique, p. 3 i<
■l'an odoteriî, P. A. Leroy :
- Netatrié pu. p. 164. -
i63
Saint-Saens, un cimetière franc fut mis à jour au Fon-
tenil.
Les ouvriers qui travaillaient à rétablissement de la
voie, éprouvèrent d'abord quelque surprise en apercevant
des sarcophages de pierre qu'ils ne tardèrent pas à briser.
Us dispersèrent les ossements et les objets découverts.
Cependant, une partie du mobilier funéraire fut recueillie
par les soins du Service vicinal (1) et déposée entre les
mains de M. Gaston Le Breton, alors directeur du Musée
des antiquités. Celui-ci fit une communication à la Commis-
sion départementale des antiquités, le 16 février 1900, dans
laquelle il exposa les objets trouvés (2) dans la tombe d'une
femme.
M. Bouctot, député et ami éclairé des arts, n'avait pas
été surpris par ces découvertes. Depuis longtemps, des
débris humains avaient été recueillis dans le parc de son
château d'Osmonville et dans les environs de Fontenil .
Dès 1 866, l'abbé Cochet avait décrit sous la rubrique
« Epoque incertaine » les découvertes d'ossements faites
dans ces parages (3). Aussi, M. Bouctot projeta-t-il de
poursuivre l'exploration de la nécropole franque que la
voie terrée avait révélée.
Ce sont les résultats des fouilles naguère entreprises
ainsi que des premières découvertes qui vont faire l'objet
de ce mémoire.
Emplacement des sépultures. — Deux emplacements
ont été reconnus :
Un premier, aux limites des communes de Montérolier
(1) Je tiens à remercier M. l'agent -voyer en chef Dagan qui
m'a fourni des éléments pour cette étude.
(2) Bulletin de la Commission des A ntiquités de la Seine- Infé-
rieure, t. XII, p. 4.
(3) La Seine-Inférieure historique et archéologique, p. 5a3.
!<4
et Je Saint-Mari
ferrée, au point
Un autre en B
qui a été captée
i-Osmonvil!e, au kilomètre S Je la voit
larquéA sur le plan (fig. i);
au droit d'une des sources du FomcniL
our établir un lavoir.
En ces deux endroits, la ligne du chemin de fer pa<st i
3 mètres environ au-dessus du sol de la prairie entaillant
le coteau par une large tranchée. La pente Je la colline
est d'environ 60 degrés.
Sur le premier emplacement A, it n'a été trouvé qu(
des ossements sans aucune préoccupation de sépulture
méthodique. Se trouve- t-on là en présence d'inhumations
faites après un sanglant combat, ainsi que le prétend la
tradition populaire, ou d'une nécropole de l'époque des
inhumations sans mobilier funéraire ?
La question se pose II n'en a pas été de même pour
remplacement marqué B sur le plan : car les sépultures se
composaient de cercueils de pierre contenant un mobilier
que nous allons décrire.
Sarcophages. — Tous les cercueils découverts étaient en
pierre de Vergelé ou de Saint-Leu, plus larges et plus éle-
vés à la tête qu'aux pieds (voir fig. i). Un couvercle tec-
tiforme les surmontait et l'orientation était ouest-est,
c'est-à-dire que le défunt paraissait regarder le soleil
levant. La couche d'humus au-dessus des sarcophages ne
dépassait pas 60 centimètres.
Le type des cercueils correspond aux découvertes de
Dieppe, en 1847.
Le mobilier' contenu dans les cercueils comprenait des
armes, des objets d'équipement et de toilette, des vases,
etc. Il indique que le cimetière franc du Fontenil était
en usage dès la fin du v« siècle et que les inhumations s'y
sont continuées jusqu'au vm« siècle de notre ère.
Armes. — Le Fontenil a livré deux angons ou plutôt
deux longs épieux de fer (fig. 2) à section quadrangu-
laire assez semblable au pilum des Romains. La lon-
gueur d'une de ces pointes mesure o m. 60 et le bois était
encore adhérent à la douille.
Ce n'est pas la première fois que la présence de lances
de ce type est signalée dans notre région. L'abbé Cochet en
indique une trouvée à Parfondcval et une autre à Morte-
mer-sur- Eaulne (1). D'après le savant archéologue, le
(1) Op. cit., p. 35a.
ARMES — fepiBDX, SCRAMASAXES, COUTEAUX ET HACHES
Musée d'uriillerie de Paris posséderait également une
arme semblable.
Une lance ,'< boutons, avec douille conique traversant le
CIMETIERE FRANC DU FONTENIL
Boucles flaw-ilM de [iroii/c ei Je 1er.
t6r
e l'arme, a été trouvée au Fontenil. Une lance de ce
lype avaïl dé|i été rencontrée dans le cimetière franc
J'Envermeu, et d'autres semblables se voient à Bruxelles,
au Musée de la Société d'archéologie et dans le Musée de
Charleroi(i).
Quatre couteaux et cinq scramasaxcs ont été recueillis
au Fontenil, Les scramasaxes mesuraient o m. 54 de lon-
gueur, dont o m. [4 pour la poignée et o m. 40 pour la
lame. Ils ne donnent lieu a aucune remarque spéciale
L'arme qui mérite de fixer quelque peu l'attention, est
un poignard, dont la poignée présente un léger renflement
vers le milieu ; In lame est dite en feuille de laurier.
Trois haches ou francisques sont sorties des fouilles du
Fontenil, deux sont du type bien connu, c'est-à-dire
qu'elles ont leur tranchant très arqué et le fer du talon
e prolonge sur
hachettes du Mu
de Caranda lAisi
Moreau.
La troisième s
emmanchement, tel qu'on le voit sur les
je de Saint-Germain-en-Laye, provenant
;), et qui ont appartenu à la collection
e rapproche de lu cognée des bûcherons et
ressemble aux types trouvés a Bassecourt (Suisse) et sur-
tout à Hantes-Wihcries (Belgique), du Musée de Char-
lerot (i).
Une observation s'impose par l'étude des armes du Fon-
tenil ; le métal est plus oxydé sur le tranchant des haches
que sur le méplat de l'arme, c'est-à-dire dans la partie qui
a subi l'action de la trempe. Les chimistes et les métallur-
gistes avaient déjà remarqué que les fers s'oxydaient plus
ou moins rapidement, selon leur degré de pureté.
Boucles, plaques et ornements de ceinturon
recueilli huit plaques dans la nécropole de Fonteni
li) Barrière- F hv y : Les «
jrt, XI, hg. 1 et 4-
(»)#**,, pi. XVII, tig. 3.
industriel* des peuples barbares.
168
Je ces boucle; étaient de hronte ei ovoïdes avec plaquer
rondes. Une agrafe appartient au type dit « queue J*
poisson «, avec trois clous de fixation et boucle carrée;
une autre agrafe avec cinq clous de fixation (fig. i).
Enfin une large et grande agrafe en fer avec boucle ovoi-
dale et cinq clous.
fig. 3
Il f.n
deux a
s plu.
ajouter deux petites boucles ovoides «
; petites et carrées qui ont appartenu n la
trousse dont il sera parlé cî-aprês.
Parmi les grandes boucles ovoïdales, l'une est de potin
et les deux autres en bronre : celle de potin ne présenic
aucune ornementation selon l'usage de l'époque. Les Jeux
agrafes de bronze sont ornées de dessins reproduits par les
ligure. 3 et 5.
A remarquer notamment le dessin d'une figure tract
sur l'ardillon (t).
I
U> Bar
e-Flavj", op. cit., pi. XL1X.
i6q
Il y a absence de dessins sur la contre plaque
La boucle avec plaque en queue de poisson est dépour-
vue également de dessins linéaires. Elle est même dépour-
vue de l'ornementation donnée par les têtes des clous de
fixation, car elle était fixée à la ceinture par trois goupilles
intérieures.
[.a contreplaque possède au contraire une ornementa-
tion de tresses qu'augmente encore la saillie de clous
enchâssés dans une alvéole finement ciselée (t).
Iis. 5
La grande agrafe ovoïde de fer avait sa contreplaque
recouverte d'une damasquinure d'argent. Cependant la
grande oxydation produite par les terres argilo-calcaires
qui avaient pénétré dans le cercueil a empêché de recon-
naître toute trace de travail.
I70
Les dimensions de cène agrafe (o m. i5 de longueur
sur o m. 06 de hauteur) peuvent seulement être relevées
et permettre de constater que des plaques semblables on)
été trouvées à Muids(Eure). à Esleties (Seine- Inférieure)
et dans les collections de nombreux musées.
Les petites boucles de bronze sont au nombre de six
i° une ovoïde.avec son ardillon, ne comporte aucun des-
sin: 1* une autre de même forme est ornée de godrons:
3° la plus intéressante (fig. 3| devait être décorée de
bâtes; la quatrième présentait un profil découpé dan^
l'ardillon. Enfin, les deux plus petites boucles apparte-
naient à la trousse, elles sont plates et rectangulaires, La
plus petite a été dessinée avec la trousse (lit;. 6 1
Dans la catégorie des agrafes, nous rangerons encore
une plaque de fer, carrée, dont les gravures ont du dispa-
raître et qui était fixée au ceinturon par quatre clous de
Aumônitrt. — Une des plus intéressantes des décou
vertes laites au Fonteni! est, sans contredit, celle d'ui
CIMETIÈRE FRANC DU FONTENII.
PERLES EN VERRE
Il il
SCIU MA DU NlfcUIJ
•7»
petit sac ou aumônière en cuir. Par un heureux hasard, le
cuir a résisté à la décomposition et le petit sac peut très
bien être reconstitué.
Ainsi que le représente la figure 6, il se composait de
deux morceaux de cuir découpés en croissant et réunis par
une couture sur le contour apparent. Deux oreilles avaient
été conservées sur la partie du sac touchant le corps. Une
boutonnière ouverte dans ces oreilles, ou tenons, laissait
passer la courroie de suspension, laquelle était terminée
par un nœud à chacune de ses extrémités. Cette ligature
ne saurait étonner de peuplades admiratrices passionnées
des entrelaces, car ce nœud était fort bien composé; il
avait été obtenu par la réunion de quatre lanières décou-
pées dans la largeur du cuir ou ruban de suspension.
Pour résumer et faire saisir la disposition de ce nœud
bouclé, nous donnons (pi. IV) un tracé schématique. Les
lanières ont des couleurs différentes qui mettent bien en
évidence la technique franque. On nous a assuré que ce
genre de nœud est encore employé par les selliers.
L'aumônière était fermée au moyen d'une languette de
cuir, de forme triangulaire, fixée par trois clous de bronze
avec courroie et petite boucle (fig. 6).
La sac avait dû contenir du numéraire ainsi qu'en
témoigne le gonflement (a) qu'on peut observer ; mais les
monnaies auront été dispersées par les ouvriers, qui n'ont
remis au surveillant des travaux, qu'un peigne, un cure-
oreille et un cure-dents de bronze, ainsi que les crochets
de fixation à la ceinture ou à la rouelle.
Cependant l'examen de l'aumônière, sans fermoir métal-
lique, trouvée au Fontenil, aidera à fixer les nombreuses
hypothèses que cet objet a provoquées et qui ont si bien
été résumées par M. Boulanger dans son livre sur le cime-
tière franco-mérovingien de Marchélépot (Somme), pages 82
et suivantes.
I
Rouelle- — Une rouelle en bronze, trouvée avec i'au-
monière dans une tombe de femme, appartient^ M. Bouc-
toi; elle est circulaire avec tenon a la partie supérieure.
A l'intérieur se voient trois serpents découpés et contour-
nés en S. Sur le plat, une ornementation composée de
petits cercles dits • ccils de perdrix ■ (fig. j\.
Une plaque semblable >
été trouvée dans les sé-
pultures de l'église abba-
tiale de Saint -Ouen de
Rouen, lors de l'établisse-
ment d'uo caloritêre (i.j.
M. Barrière-Flavy en i
dessiné également une pro-
venant d'Hardenstein
( Pas-de-Calais), aujour-
d'hui au Musée de Boo-
logne-sur-Mer (i).
Les crochets qui se fi-
xaient à la rouelle pour
suspendre l'aumôniére et
les divers objets composant la trousse, que les femmes
portaient à leur ceinture, ont été retrouvés, mais dm*
un tel état d'oxydation qu'on ne peut reconnaître que
la forme recourbée des crochets.
Petite balance de bronze. — On a recueilli dans le?
fouilles pratiquées par M. Rouetot une petite balance de
bronze fort bien conservée (fig. 8).
Le fléau de cet instrument mesure o m. 10: de longueur.
A ses extrémités de petits anneaux servaient a fixer le'
cordelettes des plateaux ; mais celles-ci ont disparu et les
fi) Comte d'Estaintot et L. de Veslv, dam Bulletin de te Com-
mission des Antiquités de la Seine-Inférieure, année iSS*.
P- 469-
|») Barrière- Flavy, op. cit., pi. XVI, fig. î.
"B- 7
173
plateaux seuls sont arrivés indemnes jusqu'à nous. Ils sont
circulaires et légèrement incurvés vers le centre; leur dia-
mètre est de o m. 034.
La tige de suspension, à deux branches avec anneau
terminal et mobile, laisse passer l'indicateur.
ItmTmim
1**41)
(^
SaaaUfcamiiitt— a iiniiMmimmtiiJwv
fi. 8
Une balance semblable a été trouvée dans le cimetière
franc d'Envermeu, fouillé par l'abbé Cochet en 1854 et
i855 (1).
Epingle styliforme. — Une seule épingle de bronze a
été rencontrée dans les sarcophages trouvés au Fontenil ;
c'est une simple tigette de bronze, pointue à l'une de ses
extrémités et aplatie de l'autre. Telles les épingles recueil-
lies en Suisse (2) ou dans un cercueil à l'abbatiale de
Saint-Ouen de Rouen (3).
(1) Abbé Cochet : Sépultures gauloises, pp. 157-177, 179-199.
— Idem . La Seine-Inférieure historique et archéologique,
pp. 391 et 3o5.
(a) Besson : L'art barbare dans l'évéché de Lausanne.
(3) Comte d'Estaintot et L. de Vesly, dans le Bulletin de la
Commission des Antiquités de la Seine-Inférieure, 1884, p. 469.
L'épingle d'Osmonville portait encore enroulés, de*
débris d'une étoffe de lin qu'elle avait dû fixer ou réunit
C'est bien à cet emploi qu'elle avait servi, puisqu'on n'y
observait ni gonflement, ni rendement vers son milieu, ni
aucune trace de perle, de prisme ou d'oiseau.
Les perles et tes colliers. -
ntère décrite plus haut, les p!
ves au Fontenil sont peut-é
possédées par M. Bout
Avec la trousse ou aumô-
is intéressants objets trou-
e les six perles de verre
que les morceaux d'ambre
mrd'hui au Musée d'antiquités (voir pi. IV).
Les perles de verre sont surtout remarquables et je tiens
les modèles des figures a, b, e, <t, e et/ comme très rares.
La perle (a) est cylindrique et le verre a la couleur de
l'améthyste ; elle mesure 10 m/m de diamètre et 14 m/ro
de hauteur. Sur la surface cylindrique sont peintes, en un
émail vert clair, quatre palmettes finement dessinées et
analogues a celles dites • lis de mer 0, qu'on voit sculptées
sur la frise du Capitule, modèle répandu dans toutes les
écoles de dessin.
Les perles désignées par les lettres b et c sont également
cylindriques et de verre. La première (i) est d'un ton vio-
let foncé; la seconde |c| d'une couleur vert lumineux-
Leur décoration ne présente rien de remarquable : des
lignes brisées rejoignent des cercles tracés en bordure des
deux bases du cylindre, et figurent lues bien les corde-
lettes qui tendent la peau d'onagre des tambours.
La perle 1J1 d'un bleu foncé est cylindrique et d'une
dimension supérieure aux précédentes, puisque son dia-
mètre mesuie iï m/m et que sa hauteur est également
de 1 1 m/m. Cependant, sa décoration se compose de deux
cercles, l'un tracé à la base inférieure, l'autre à la supé-
rieure, avec un émail jaune vif qui a été aussi employé
pour tracer, vers le milieu de la hauteur, une ligne ondu-
lée de feuillage et de fruits ? faisant saillie.
La perle e est ovoïde; elle aussi présente une décora-
175
tion d'émaux délicatement traités pour les cercles des bases
et une tige milieu avec lignes digitées. La perle /, la plus
grosse, mesure i3 m/m pour les bases et 18 m/m de hau-
teur ; elle est sphéroïde tronquée et décorée de cercles en
émail équidistants, tracés sur la surface, tandis que des
oscelles brochent sur le tout.
Les dimensions relativement petites de ces perles, leurs
belles couleurs, leur délicate ornementation, m'ont paru
pouvoir les faire comparer aux travaux de verrerie du
cimetière de Vermand (Aisne), exploré par MM. Eck et
Pilloy.
Collier de perles d'ambre. — Un autre collier composé
de cinq morceaux d'ambre et d'une petite perle sphcrique
a été recueilli par les agents du Service vicinal. Les perles
d'ambre sont taillées à facettes ; la perle sphérique est
godronnée et assez semblable à la graine de la capucine.
Elle appartient, d'ailleurs, à un type plusieurs fois ren-
contré dans les nécropoles franques de la Seine-Inférieure.
Bagues. — Je ne saurais oublier de faire figu-
rer, dans la nomenclature des bijoux, deux
anneaux de bronze ou bagues, mais qui ne pré-
sentent aucun intérêt puisqu'ils sont dépourvus
de toute ornementation.
Le cure-dents et le cure-oreilles retenus par
un anneau, obtenu ou plutôt formé par un fil de
bronze tordu, sont de bronze (fig. 9). Ils ont eu
leurs similaires dans les découvertes faites à En-
vermeu et à Caudebec-lès-Elbeuf.
Céramique. — Les vases ont été recueillis au
nombre de dix : neuf étaient en poterie noire fig- 9
un seul est d'un ton jaune-rosé. Le plus grand
de ces vases mesure o m. 12 de hauteur; le plus petit n'a
que o m. 07 de hauteur. Ils offraient tous le profil en
carène plus ou moins accusé, caractéristique de l'époque
franque, sauf un qui esc en forme Je bourse, forme ass«
fréquente pour les vases de verre.
Plusieurs vases n'ont pour ornement que des cercles
[racés sur leur panse. Sur trois cependant, on a insère
entre les cercles des dessins faits à la molette, que les
dessins (tig. 10, ti e[ la) rendent mieux qu'une longue
description.
Les ornements des lig. to et 1 1 se rapprochent d'orne-
ments déjà publiés dans les ouvrages de l'abbé Cochet (il,
Je M. Barrière-Flavy (ï) et de M. Ch. Boulanger fi .
Cependant, le dessin (hg. 12) m'a paru être peu connu,
sinon complètement inconnu. Le vase qu'il décore mesure
■ historique e
(t) Normandie souterraine; Scme-Inféri
archéologique .
(1) Barriére-Flavy : Les arts industriels des peuples barbares.
fi) C. Boulanger : Mobilier funéraire gallo-romain et frtnt
en Picardie; — Le cimetière franc de Marchêlepot .
i77
fig. 12
o m. iode hauteur, om. 06 d'ouverture etom. 10 de dia-
mètre à la partie la plus renflée de la panse.
Peut-être me repro-
chera-t-on de n'avoir
point donné une repré-
sentation complète de
ce vase? Je répondrai
d'avance à cette objec-
tion par les considéra-
tions suivantes :
i° Le profil de ce
vase étant commun, il
m'a paru inutile de le
reproduire ;
20 Un dessin, en pro-
jection orthogonale ou
en perspective, aurait
déformé le décor qui
est la partie intéres- .
santé du sujet.
On peut s'étonner de l'absence de swastikas, de croix
gammées ou pattées ou de tout autre symbole chrétien
sur les objets découverts dans la nécropole franque du
Fontenil. En outre des nombreux obstacles que la religion
du Christ a rencontrés pour s'établir en Gaule, il faut
reconnaître que, dans la vallée de la Varenne, les pratiques
des superstitions antiques ont résiste au zèle des premiers
apôtres qui y prêchèrent l'Evangile. Quelle que fût la foi
des Ribert, des Sidonius, des Leufroy, etc., ils ne purent
déraciner les coutumes païennes.
J'ai raconté le feu de saint Christophe à La Heuze (1).
J'ai assisté aux baignades dans la source de Saint- Hellier (2).
( 1 ) Bulletin de la Société d'Emulation de la Seine-Inférieure,
années 1893-94. Amélie Bosquet : Normandie merveilleuse.
(2) Les églises de l'arrondissement de Dieppe. L'abbé Tou-
gard : Géographie de la Seine-Inférieure.
i3
J'at vu ia cavité creusée pour remplacer la marc vénérée
du bienheureux saint Saéns (i) et suivi la procession qui
se rend chaque année, à Orival, à la chapelle de Saint-
Pa terne (î). Toutes manifestations des cultes du feu, des
eaux et des fontaines, que le christianisme n'a pu faire dis-
paraître complètement, et nous sommes au xx' siècle ! . . .
J'ai fait cette digression pour montrer qu'on ne peut
tirer aucun argument de l'absence de symboles chrétiens
sur les objets découverts au Fontenil, et que cette nécropole
tranque a pu recevoir des sarcophages dès la fin du
v siècle et rester en usage jusqu'à l'époque des inhuma-
tions sans mobilier, c'esi-a-Uire jusqu'au n' siècie. A cette
époque, la nécropole fut reportée en amont du Fontenil.
en A du plan, ainsi que )C l'ai précédemment exposé.
Je n'ai voulu donner ici qu'un résumé des découvertes
faites en iSkei et djoo. Cet exposé manque forcément de
précision, puisque les éléments d'une étude méthodique
l'ont défaut ; mais je me propose de poursuivre mes inves-
tigations et d'entreprendre, avec le concours de M. Bouc-
tot, des louilles, qui, conduites avec soin, permettront de
mettre en évidence la richesse archéologique de la nécro-
pole franque du Fontenil.
L'Astrolabe de Bèthencourt. — L'année 1909, dit
l'abbé Tougard, a été bonne pour le Musée départe-
mental. On devrait le dire rien que par l'activité qu'a
mise le conservateur;! l'enrichir du fruit de ses fouilles
et à explorer ses anciennes acquisitions.
En cet ordre d'idées, le Congrès des Sociétés sa-
li) L'abbé Cochet, op. cit.
(1) Modeste chapelle élevée au xvm siècle sur les ruines J'un
sacellum nmique (DispJlcr des G allô- Romains !). On ne peut
creuser une tombe dans le peiit cimetière qui l'entoure, uni
reiirer des tuiles A rebord ut des fragments antiques. (Voir l'abbe
Cochet : Ripert. arehéol., p. 14. Commune de Saint-Hellier).
i7n
vantes entendit à Rennes, le 5 avril dernier, une com-
munication de M. l'abbé Anthiaume, licencié ès-
sciences mathématiques, aumônier du lycée du
Havre, sur l'Astrolabe de Jean de Béthencourt et la
Navigation des Normands au Moyen-Age. Comme ce
titre l'indique assez, il s'agissait moins de décrire un
simple bibelot, sinon unique du moins Ion curieux,
entré en 1 85 5 au Musée (n° 919), que de révéler en
lui un vrai document, équivalant presque à un traité
d'hydrographie.
Notre compatriote a eu la bonne fortune de rencon-
trer au Congrès un spécialiste, M. le docteur J. Sot-
las, de la Société astronomique de France, qui l'a
déterminé a développer et à parfaire son étude. De
leur collaboration est né un véritable volume gr, wi-fy
de près de 200 pages, enrichi de tableaux et orné de
10 figures dans le texte et de 8 planches hors texte (la
'•>' reproduit l'astrolabe nautique du musée de Cau-
debec-en-Caux. Nicolas Le Tellier l'avait fabriqué à
Honneur, en (632). L'ouvrage a pour titre: L' Astro-
labe-quadrant du Musée de Rouen. — Recherches
sur les connaissances mathématiques, astronomi-
ques et nautiques du Moyen- Age.
Construit par un Européen, et ainsi d'origine chré-
tienne et latine, notre astrolabe n'en reproduit pas
moins le Zodiaque qu'empluvaient les Arabes au
vin' siècle. Un examen très attentif de ses différentes
parties permet d'en placer la construction au commen-
cement du xiv* siècle. C'est un objet normand, ù tout
le moins par son usage. L'instrument, concluent-ils,
un beau monument du génie scientifique du moyen
âge. 11 constitue une nouvelle preuve de la hardiesse et
de la science nautique des marins de notre province.
Espérons qu'il donnera une nouvelle ardeur au*
recherches de M. Atuhiaume, sur l'enseignement
local de l'hydrographie, encore si imparfaitement
connu.
M. de Veslv lient a ajouter qu'il n'y avait, en effet,
que d'habiles mathématiciens dont les patientes éiuJes
pussent meure en tout son jour la valeur documen-
taire et scientifique de l'astrolabe.
tions auront pu être complétées. Mais dès aujourd'hui
la plume habile de notre collègue M. Duveau offre
à notre album un joli dessin qui reproduit partielle-
ment sept d'entre eux.
M. le Président y remarque, comme digne d'une
attention spéciale, celui qui porte le monogramme du
Christ et dont le couvercle est décoré de rosaces.
M. Pelay souhaiterait qu'il en fût tiré une photogra-
phie; mais les formalités préalables seront laborieuses
et ne permettront pas peut-être d'accomplir ce vœu.
M. Le Breton estime que la Commission doit
s'adresser directement à M. le Maire, et il a bien voulu
lui transmettre lui-même les désirsde la Commission.
Prix d'une statue de Desolbeaux. — La restaura-
tion de la cathédrale ajoute un nouvel intérêt à cette
note que M. Pelay emprunte à Y Inventaire des
Archives (G. 2 1 53) : a Le 19 juillet i5i2, le cha-
noine Louis d'Estouteville offrit pour la réfection du
grand portail une statue de N.-D. exécutée par l'ima-
gier des Obeaux, pour 5 7 livres ».
Notre confrère fait ensuite circuler un grand et très
beau dessin : vue de la cour de l'abbaye de Saint-
Amand, à Rouen.
La chapelle de l'ancien Hôtel-de-Ville. — M. G.
Dubosc résume de vive voix la notice intéressante
qu'il en a donnée dans le Journal de Rouen; et, de la
part de M. Poan de Sapincourt, il offre à l'album de
la Commission neuf photographies des détails et un
grand plan de l'ensemble, à l'échelle. Des remercie-
ments sont votés à M. Poan de Sapincourt.
Le Bourg-Dun. — D'après une note qu'a publiée le
Journal de Rouen , le 21 janvier dernier, M. Pelay
■ 8>
signale dans cène commune la découverte d'armes e
d'ossements romains. Le faii n'a pas échappé a M. de
Vesly qui s'est renseigné sur place.
Fontaine d'Aiéthuse. — Le mauvais étal de la fon-
taine du beffroi a suggéré la pensée d'un lavage. Mais
on objecte que c'est tout ce qu'il y a de plus dangereui
parce qu'on s'attaquera au calcin de durcissement, ce
qui compromettra la conservation des sculptures. Le
meilleur expédient serait de consolider les parties qui
menacent une ruine prochaine. Tel est surtout l'avis
de M. Le Breton.
Heurtoir. — M. Du veau tait circuler l'admirable
dessin qu'il a pris en voyage, d'un marteau de pone
à Acqui, en Piémont.
M. le Président se félicite qu'un bon nombre de
membres soient venus assister i\ la réunion ci lui aient
donné un grand intérêt par leurs commuai cm ou?
variées. Il lève ensuite la séance. Il est cinq heures d
Marteau 1 Acqui (Piémont).
i83
SÉANCE DU t5 AVRIL 1910
Elle ouvre à deux heures un quart, salle du Conseil
de Préfecture (rez-de-chaussée), sous la présidence de
M. G. Le Breton, vice-président.
Membres présents : MM. G. de Beaurepaire, G. Du-
bosc, Du veau, Garreta, Lefort, Minet, Pelay, Sarra-
zin, de la Serre, de Vesly et l'abbé Tougard.
Se sont excusés : MM Cou tan, Malicorne et Ver-
nier.
Lecture est donnée du procès-verbal de la séance
précédente. Il est adopté après une rectification et
deux légères retouches.
Correspondance imprimée. — Elle comporte les
pièces ci-après : Cartulaire de S. -Corneille de Corn-
piègne, publié par le chan. Morel (pour la Soc. hist.
de Compiègne, t. II, années 1218-1260), in-40 (1); —
Bulletin hist. du Comité, 1 909, 1 et 2; une livr. ; —
Bull... de la Soc... d'Eure-et-Loir-, 1909, compl.
6 livr.; — Bull, de la Soc... de Langres, IV; 1910;
— Bull, de la Soc... de VOrne, XXVIII, 4; oct.
1009; — Mém. des Antiquaires de la Morinie, 1908-
1909; XXIX; — Société d'Emul. d'Abbeville, Mé-
moires, VI, 11; — Item, Bulletin 1909, 3 et 4; —
Item, Inauguration de la statue de Boucher de Per-
thes; — Bulletin de la Soc... de Gand\ XVI H, 1 .
L Assiette du Régiment de la Calotte. — M. de
Vesly est heureux d'apprendre à ses collègues que
(1) Peu d'instants avant d'expirer, M. Léopold Deiisle fît
l'éloge de cette savante publication.
,84
cette curieuse pièce de céramique, dont les a entre-
tenus la dernière séance, a été offerte par M. Garreia,
au musée départemental. Des remerciements sont
votés avec empressement au sympaihique donateur.
Les sarcophages de Saint-Gervais. — M. le Prési-
dent explique que la mairie a donné satisfaction à sa
demande de photographier ces remarquables cer-
cueils; mais elle a réservé la question de leur dépôt.
M. de Vesly ajoute qu'il lui a paru bon, en cet éiai
des choses, de faire procéder à un moulage de la plus
ornée de ces sépultures. Cette détermination est ac-
cueillie avec faveur.
M. Pelay demande quelle a été la décision de la
municipalité au sujet île l'autorisation des fouilles que
le conservateur du musée se proposait de pratiquer.
Aucune réponse n'étant intervenue, notre collègue
souhaiterait qu'un rappel de cette demande fût res-
pectueusement adressé au maire. Cette motion est
adoptée par la Compagnie à l'unanimité.
Quant à la date présumable de ces sarcophages,
encore inconnus dans notre région. M. de Vesly les
croiraii nu moinscarolitii>iens; M. Le Breton les fèraii
même remonter à l'époque mérovingienne, quelques
motifs même semblant rappeler les décorations gallo-
romaines. Les Congrès scientifiques en ont signalé
d'analogues au vie s.; mais il y a lieu de considérer que
chez nous le christianisme s'est implanté plus tard que
dans le midi. Il en résulte ici une infériorité marquée
pour nos œuvres d'art d'époque semblable. D'ailleurs,
la question reste a l'étude : car on ne peut espérer que
les découvertes aient épuisé le sujet.
Bulletin de la Commission. — Le 5 courant, M. le
maire de Sottevillc-sur-Mer a sollicité de M. le Préfei
i85
l'envoi de nos procès-verbaux « pour renseignement
du musée de l'école des garçons de la commune ».
La Commission ne peut qu'être flattée de l'intérêt
témoigné à ses études; mais à l'examen de cette péti-
tion elle a regret de constater qu'il n'y peut être donné,
suite, parce que l'envoi constituerait un précédent à
conséquences presque incalculables. A cette considé-
ration morale s'ajoute une impossibilité matérielle,
bon nombre de Bulletins étant à peu près épuisés.
Oissel. — M. le Préfet a transmis, il y a huit jours,
à M. le Président la copie d'une lettre de M. le maire
cf Oissel, en date du 29 mars, où ce magistrat appelle
l'attention de la Commission sur le mauvais état du
monument historique connu sous le nom de Porte
des Montons.
La Commission n'a pas oublié l'intérêt que mérite
cet édicule. Malheureusement sa conservation em-
prunte aux divers propriétaires auxquels il appar-
tient des difficultés spéciales. Après délibération, la
Compagnie ne peut que prier M. le Préfet d'aviser
avec M. le maire d'Oissel aux voies et moyens les plus
propres à protéger cette porte contre toutes les chances
de dégradation et de ruine.
Suivent les communications de M. de Vesly, qui
comme d'usage, sait y unir l'intérêt à la variété.
Dans un lot de monnaies acquis pour le Musée, au prix
Je 7 fr., il s'est rencontre les médailles ci-après :
i° Un grand bronze de Trajan coté 40 fr. dans Cohen
[t. II, p. 95, 11° 540); h l'A/. IMP. CAES. NERVA. TRAIAN. AVG.
3ERMANICVS. DACIVS. P. M. Au R/. TR. P. VII. IMP. IUI. COS.
v. p. p. se. Rome casquée, assise adroite, sur une cuirasse
.87
Fontaine d'Aréthuse. — La Commission se de-
mande avec inquiétude quelles mesures préservatrices
vont pouvoir être prises en faveur de Pédicule qui
accompagne si gracieusement notre Gros Horloge.
M. Lefort rappelle que, le petit monument étant muni-
cipal, c'est à la Ville que son entretien incombe. Mais
lorsqu'un sérieux devis des travaux à exécuter aura
été dressé, on a lieu d'espérer le concours des crédits
du Ministère.
Abus de l'affichage. — M. le Président le félicite
vivement d'avoir débarrassé les murs de Péglise Saint-
Laurent de l'affreux bariolage que leur infligeait la
multitude d'affiches qui les défigurait, ce qui a été une
rude besogne. L'architecte en chef gémit sur la licence
effrénée des afficheurs à laquelle, malgré les règle-
ments, n'échappent ni la cathédrale, ni le Palais de
Justice.
Ancien jubé de la Métropole. — M. G. Dubosc
expose que ses colonnes en marbre cipolin avaient été
reléguées dans l'ancien grand séminaire. Il a semblé
préférable de les ramener à la cathédrale, entre l'édi-
fice et la tour Saint-Romain. Elles seront ainsi remises
en vue pour la satisfaction des visiteurs.
Criquiers. — Inscription funéraire. — En récla-
mant quelques explications au sujet de la communi-
cation que M. de Vesly a faite sur ce village, dans le
Bulletin de 1908, M. l'abbé Louchet, curé de la pa-
roisse, a signalé, dans sa sacristie, un marbre épigra-
phique que la poussière rendait méconnaissable. Ce
losange mesure 65o millimètres de hauteur et de lar-
geur, sur 460 dans sa partie la plus étroite. Son orne-
ment caractéristique est un cœur ailé, d'où s'échappent
des flammes, le tout encadré d'un triangle isocèle de
io3 millimètres de côté sur une base de 140. On lit
ensuite :
189
L'acte de décès dit que Martial Dufour, âgé de
soixante-trois ans environ, était né à Limoges. Parmi
les ecclésiastiques présents aux obsèques, il nomme
François Rogier, prieur de l'abbaye de Beau bec.
L'évéque cité sur ce marbre a donné son nom à une
rue de Beau vais. Il fut, ajoute M. le curé, l'un des
plus célèbres prélats qui ont occupé ce siège, et il
devint même cardinal.
Si le marbre n'est pas encore replacé dans l'église,
la Commission conseille de l'encastrer dans la mu-
raille, en laissant en arrière un espace libre pour pré-
venir la formation du salpêtre.
M. de Beaurepaire déplore à cette occasion les ra-
vages que le salpêtre a causés à Bouville au curieux
monument épigraphique que l'abbé Papillon entou-
rait d'une sollicitude éclairée.
La dalle tumulaire de Saint-Aubin-sur-Mer, ajoute
M. Pelay, en a également subi de fâcheuses atteintes.
A ce propos, M. le Président rappelle la splendide
pierre tombale de l'abbaye de Saint-Georges, en fa-
veur de laquelle il voulut jadis inutilement prendre
quelques mesures de préservation. On pourrait songer
soit à la relever, soit à l'entourer d'une grille très basse
ou à la recouvrir d'une plaque de verre.
Chacun de ces procédés soulève des objections.
M. Lefort croit que le plus sûr serait d'insister auprès
du Ministère pour la sauvegarde de ce beau monu-
ment tumulaire. Les Beaux-Arts, une fois saisis de la
question, aviseraient au moyen le plus convenable à
employer.
Notre confrère a pu ainsi, il y a quelques années,
relever les belles dalles de Préaux, et il a eu en même
lislactîoi) Je renouveler le carrelage de
temps H
l'église.
Rue du Lieu-de-Santé .
archives Je la Commission
«cour A venelle », dans la rueJu Lieu-de-Sam
vnii plusieurs types intéressa jus d'anciennes maisons
M. Duveau offre aui
photographies de la
Queues jours auparavant (4 avril), grâce au Jon
du chimiste Raimond Coulon. notre album s'était en-
richi de la photographie d"un objet assez singulier,
petit mémorial de l'habileté métallurgique de nos an-
cêtres. Sur le socle qui le supporte on lit :
Reconstitution des DodécaèJrri xdUf-romains.
Dodécaèdre creux, ajouré et perlé,
lrondu d'un seul jet, sans soudures,
Tvpk du Musée de Roukn (l).
La séance est levée à quatre heures un quart.
(i) En 1694, le P. Mené
lâg) que le dodécaèdre
r croyait {Traité des Enigmes,
vait aux sort»». (N. d. S.)
19I
SÉANCE DU 28 MAI 1910
Elie ouvre à deux heures, sous la présidence de
M. G. Le Breton, vice-président.
Etaient présents: MM. G. de Beau repaire, Delabarre,
G. Dubosc, Duveau, Garreta, Lormier, l'abbé Loth,
Pelay, de la Serre, Vernier, de Vesly et l'abbé
Tougard.
S'étaient excusés : MM. Le Verdier et Malicorne.
Tout d'abord, M. le Président se lève pour déplo-
rer la nouvelle perte que vient de faire la Commission,
en la personne de M. Albert de Bellegarde, qui en
était un des doyens d'âge, aussi bien que de promo-
tion, puisqu'il y était entré il y a quarante-deux ans.
Si ses fréquents séjours à la campagne ne lui permet-
taient pas de s'associer régulièrement à nos études, il
n'en tenait pas moins un rang des plus distingués
parmi nos antiquaires. Ses collections de meubles, de
faïences, d'ex-libris et de portraits normands ont mar-
qué dans l'histoire locale de la curiosité.
Un assentiment général accueille les profonds re-
grets qu'exprime M. le Président, au nom de la Com-
pagnie. Il ajoute que, empêché par un cas de force
majeure d'assister aux obsèques, il a tenu à y faire
représenter officiellement la Compagnie par le secré-
taire et par les conservateurs du Musée des Antiquités
et du Musée de peinture.
Correspondance imprimée. — En voici le détail :
Neuf grandes et belles photographies avec deux
103
p tans (complétai!! les précédents procès-verbaux) des
resies de la chapelle de l'ancien Hôtei-de-Yille de
Rouen, offerts a la Commission, par M. G. Dubosc,
au nom de M. Poan de Sapincoun (de nouveau
remercié); — Congrès archéologique de France, ses-
sion lxxv. à Caen ( iqo8), 3 forts volumes in-8°; —
Bulletin des Amis des Sciences naturelles de Rouen.
année 1908; — Soc. archéol. de Beaune, mém. 1908;
— Mem.delaSoc.arckeol.de Touraine, XLV11I.
1909; — Bulletin item, 1909, 4; 1. XVI II: — Bull,
de la Soc. archéot. de Nantes. 1909, 1 ; t. L; — Bull,
des Antiquaires de la Morinie, a33; 1910, 1 ; —
Mettensia, VI (Antiquaires de France], 1909, 1; —
Bull, des Soc. sav. de Caen (non mis dans le com-
merce), n" 2, 3, 4, 5. Caen, 1909 ; — Baron G. Je
Vismes, 2 fasc. histor. pei. in-8°. Vannes, 1908. (La
rédaction en a été provoquée par le Bulletin de la
Commission, XIV, a8).
Lecture est donnée du procès-verbal de la dernière
séance. Elle amène quelques échanges de vues sur
les sarcophages de Saint-Gervais.
Correspondance manuscrite. — A leur sujet M. le
Président lit cette lettre endatedu 2 courant :
« Monsieur le Président, en réponse à votre lettre
du ïo avril dernier, j'ai l'honneur de vous faire con-
naître que je suis heureux de vous autoriser à prati-
quer des fouilles sur l'esplanade de l'église Saint-
Gervais.
* Toutefois, il reste bien entendu que la ville de
Rouen ne participera en aucune façon aux frais et qu'à
la suite de ces touilles, la voirie sera remise en état.
■ Dans le cas où elles seraient de nature à causer une
io3
gène quelconque, je me réserve, bien entendu, le droit
de révoquer la présente autorisation.
» Veuillez agréer. . .
» Le Maire de Rouen,
» M. Lem4Rchand, adjoint ».
La Commission sait bon gré à la Ville de cette gra-
cieuse autorisation qui peut amener d'intéressantes
découvertes. Quant aux conséquences pratiques de la
fouille, la Commission en examine diverses hypo-
thèses qui ne présentent aucune difficulté sérieuse. Elle
croit donc que, sans nouvelles démarches, les travaux
peuvent être commencés.
Lillebonne. — Projet de constructions. — Mardi
dernier, M. le Préfet a envoyé à M. G. Le Breton la
copie d'une lettre, écrite au Havre, le 9 mai, par
M. Herrenschmidt, pour le consulter sur les bâti-
ments communaux qu'on se propose d'élever à pro-
ximité du théâtre romain. Il y a lieu d'examiner si ces
constructions « ne sont pas susceptibles de porter
atteinte à la vue des ruines de Lillebonne ».
Au simple énoncé de la question, des murmures
improbateurs se produisent de divers côtés. M. le Pré-
sident invite M. de Vesly, particulièrement bien infor-
mé et ainsi tout à fait à même d'émettre un avis auto-
risé, à exprimer d'abord son sentiment. Le conserva-
teur du Musée estime qu'il ne faut, à aucun prix,
modifier l'aspect d'une ville qui possède, si près l'une
de l'autre, une construction romaine et cette tour du
haut moyen âge, que la présence de Guillaume-le-
Conquérant a illustrée. « Rouen a eu le malheur,
dit-il, de laisser mettre en bouteille les vestiges de la
»4
lourde la Pucelle ». il ne faut pas que cette catas-
trophe archéologique se renouvelle ;i Lillebonrte. Le
département a d'ailleurs le droit d'intervenir vigou-
reusement dans cette discussion : car il a fait d'assez
grands sacrifices pour les antiquités de Juliobona.
Ces vues sont très goûtées par la Commission ; et à
l'unanimité elle invite M. le Préfet à s'opposer cner-
giquemem à toute grande bâtisse moderne capable de
jeter un trouble irréparable dans l'aspect des lieux et
dans le culte de leurs souvenirs.
Cathédrale. Portail Saint-Jean. — Plusieurs con-
frères ont demandé à l'abbé Tougard comment ce
portail est resté dans l'état défectueux contre lequel
notre collègue, M. G de Beaurepaire, a si justement
protesté.
M. G. Dubosc répond que le bien fondé de la plainte
a été reconnu par M. Chaisne, qui a fait exécuter la
colonne à placer. Si elle est restée jusqu'ici sans em-
ploi, la faute en est à des scrupules techniques dont
M. Baudot n'a pu encore se dégager. La Commis-
sion se plait à penser qu'une nouvelle insistance
obtiendra enfin le résultat légitimement attendu.
M. de Vesly a la parole. Il commence par taire
remercier M. Garreta de la pierre gravée à l'écusson de
la famille Brice qu'il a bien voulu offrir au musée
départemental. Puis il fait ces quatre lectures :
J'opère des fouilles, dit-il, en ce moment sur le plateau
des Hautes-Bruyèreslcommunede Blosseville-Bonsecoursi,
au lieu dénommé Les Quatre Citernes ou Les Quatre
Terrines. J'espère pouvoir expliquer devant la Commis-
sion, dans une prochaine séance, le but de mes rechercha
et y joindre quelques lignes sur les travaux de fortifications
t95
exécutés pour la défense de Rouen. En attendant, j'expo-
serai le résultat de quelques investigations auxquelles je
me suis livré.
Ducat <Tor de Philippe 11 d'Espagne. — Les décou-
vertes de monnaies anciennes furent fréquentes à Amfre-
ville-la-Mivoie, et celles de médailles romaines faites en
1806 et de 1862 ont été enregistrées par l'abbé Cochet
(Répert. archéol.> pp. 263-264). La découverte d'une mon-
naie d'or, trouvée par M. Noblesse, instituteur, en dres-
sant la tombe d'un de ses parents, dans le cimetière de La
Mivoie, me semble intéressante à signaler. Philippe II fut
l'ennemi de la France et fomenta les troubles de la Ligue.
L'ambitieux fils de Charles-Quint avait projeté d'ajouter
aux couronnes d'Espagne et d'Angleterre, qu'il portait
déjà, celle du royaume de France.
La monnaie trouvée par M. Noblesse a-t-elle appartenu
à l'un de ses partisans ou perdue par un des Espagnols
qui habitaient et trafiquaient dans Rouen? La réponse est
du domaine des hypothèses. Cependant il m'a semblé que
la médaille trouvée in situ méritait d'entrer au Musée
d'antiquités.
Voici la description de la monnaie :
A l'A/, Philippe regardant ù droite, portant la cuirasse
et la couronne fermée : phs. i>. g. hisp. angl. rex. dvx.
BRAB.
Au /£/, L'écusson écartelé et contre-écartelé de Cas-
tille, de Léon, de Bourgogne, de Flandre et de France,
posé en abîme. L'écu est entouré du collier de la Toison -
d'Or et timbré d'une couronne fleurdelisée et fermée.
Poids : 5 grammes.
Four de potier. — La commune de La Mivoie m'a en-
core fourni une autre découverte. Sur le côté gauche de
la route de Paris, au n° yo, se voit une rampe d'accès à
des immeubles qui portent sur le cadastre (section A) les
i6l, *6t, jfiîet Î5i
■ l.iil- le c
ivelle c
iope
En démolissant une cave creuse;
mi dit terrassements pour édi-
tion, les ouvriers de M. Léon
trouvé les vestiges d'un four Je
Mignot, propriété
potier.
Je suis arrivé trop tard pour juger Jes dispositions que
présentait te fourneau; maïs j'ai pu recueillir, avec le con-
cours de M. Mulot, plusieurs pièces qui servaient à l'en-
castage des vases soumis à l.i cuisson. C'est ainsi que je
peux présenter un petit support céramique de forme trian-
gulaire ou plutôt présentant trois branches munies cha-
cune d'une pointe pour l'isolement des pièces, et des
plaques ou biscuits portant des traces de glaçure jaune
Cette découverte n'a rien qui puisse surprendre dans
une localité qui, avec la Poterie de Belbeuf, dut être
ciennement un centre de fabrication de céramique.
Monnaies gauloises. — C'est au hasard que je dois de
posséder sept monnaies gauloises en bronze coulé, prove-
nant de la trouvaille faite en 1S48, par M. de Valdory, i
Saint-Germain-sous-Cailly. Celte découverte a donné lieu
à des notes et mémoires, par MM. A. de Barthélémy,
Lambert, L, de Glanville, l'abbé Cochet, etc., résumés
par M. Adrien Blanchet, dans son Inventaire des Trésors
gaulois (1). La dernière étude, dans laquelle il fut ques<
tion de la découverte, a été lue par noire savant collègue.
M. Drouet, dans la séance de la Commission dcsAntiqut
tés du 17 octobre 1899 (a|.
L'étude de ces petits bronzes m'a fait
1» Deux monnaies attribuées aux A m bis
Blanchet et qu'il désigne ainsi (3( : • Je classe encore dans
cette série un bronze au personnage courant, évidemment
{1) A. Blanchet, Traite des Monnaies gauloises, t. U,
dice i.pp. 3ot-3gi.
(î) Bull, de la Comm. des Antiq,, t. XI, pp. 35a-356.
(3) Op. cit., p. 374.
"
iQ7
inspire de ceux donnés aux Véliocasses (fig. 370). Le cava-
lier du Rj se retrouve sur un bronze dont un côte est cer-
tainement imité du denier celtibérien, attribué à Balsio.et
(en note) sur un bronze analogue à Sain t- André-sur -
Cailly (Seine- Inférieure) ».
20 Quatre monnaies que je classerai aux Catalauni
Renio, pour suivre la nomenclature de M. Blanchet qui
s'exprime ainsi (i) « De nombreux auteurs ont classé aux
Catalauni les bronzes coulés portant un guerrier tenant
un torques (anneau fermé sur certains exemplaires) et un
quadrupède (fig. 395). Le catalogue du Cabinet de France
donne le nom de Camulus à ce personnage (n°* 81 33,
81 41, 8143); mais il est presque inutile de faire remar-
quer que cela n'est basé sur aucun autre motif que sur
l'opinion de F. de Saulcy ».
De nombreuses monnaies de ce type ont été trouvées
dans les départements de l'Aisne, de l'Oise, de la Marne,
de Seine-et-Oise et de Seine-et-Marne.
3° La dernière monnaie que j'avais à examiner a été
très difficile à déterminer par suite de son état fruste à
VA/, comme au RI. M. A. Blanchet vient de m'écrire
qu'il faut l'attribuer aux Véliocasses.
Les sept monnaies viendront s'ajouter aux vingt-cinq
jadis achetées par l'abbé Cochet, ou plutôt à celles que les
voleurs ont laissées.
Reliquaire. — Lait de la Vierge. — Je ne sais vraiment
si le titre de reliquaire peut être donné à un cadre de bois
doré, garni d'un verre pour protéger des fleurons et volutes
en papier doré ? Il est vrai que cet entourage est destiné à
orner un christ en verre et un fragment de roche qu'une
bandelette imprimée désigne ainsi : Lait de la Sainte
Vierge.
Cet assemblage d'objets divers remonte au xvne siècle,
(i) Op cit., p. 374.
Il a fait l'étonnement ei a provoque les investigations de
nombreux chercheurs. On savait bien que, sous le règne
de Louis XIV, plusieurs pèlerinages avaient été organises
pour la visite des Lieux Saints, mais aucun historien, que
je sache, n'avait parlé des souvenirs rapportés de Pales-
tine. C'est à la lecture d'un récit du docteur L. Boucher
qu'on doit les éclaircissements sur cette intéressante
question :
• Nous nous dirigeons ensuite n). écrit te médecin
rouennais, vers la Grotte du Lait, qui perpétue une cu-
rieuse légende. Marie et Joseph, dans leur fuite, s'étaient
réfugiés sous un renfoncement du rocher et l'émotion de
la Vierge, a l'idée qu'on allait massacrer les enfants fui
telle, que la source de son lait se tarit momentanément.
Mais, au bout de peu d'instants, il reparut plus abondant,
si abondant même, qu'il en tomba quelques gouttes sur
la pierre pendant qu'elle allaitait I Entant.
• Et depuis, les lemmes du pays, les chrétiennes comme
les musulmanes, prennent un peu de la poussière de cette
roche calcaire pour guérir celles qui n'ont pas de lait ».
11 est fort probable que le fragment de roche (c.irbonate
de chaux), offert au Musée par M. Poussier, n'est qu'un
souvenir, rapporté de Palestine par un pieux voyageur qui
lui a donné les honneurs d'un encadrement semi-somp-
tueux. Dans tous les cas cet objet a etc trouvé par le do-
nateur, dans un grenier où il avait été déposé avec plu-
sieurs objets, à l'époque de la Révolution. Il proviendrait
de l'ancien couvent des Capucins de Dieppe.
Prix décernés pur l'Académie de Rouen. — Avant la
Révolution, l'usage voulait que les prix aux élèves des
i Voyage de Terre-Sainte (xx:x' pèlerinage .1 Tifnutli m)
en, irop. Gy, 190g; page <,6.
199
grandes Ecoles de la Ville (1) fussent décernés dans une
séance solennelle tenue chaque année, dans les premiers
jours du mois d'août, par l'Académie de Rouen (2).
Cependant, on ignorait généralement que ces prix
étaient des objets se rapportant aux sciences qu'étudiait
le lauréat.
Nous avons eu l'heureuse chance de voir deux instru-
ments attribués aux élèves de l'Ecole de Mathématiques,
pour Tannée 1772.
La séance eut lieu, cette année là, le 5 août, dans la
grande salle de l'Hôtel -de-Ville, et le discours d'ouver-
ture fut prononcé par M. Haillet de Couronne.
Le premier prix fut décerné à M. Leblant. Il consistait
en un très beau graphomètre renfermé dans une gaine en
cuir frappé à froid d'un semis de fleurs de lis. Cet instru_
ment est aujourd'hui la propriété de M. Garreta.
Le second prix, obtenu par M. Bournisien de Repen-
ville (sic), est une boussole d'arpenteur avec sa boîte en
noyer. Il appartient au Musée d'Antiquités.
Les deux instruments, graphomètre et boussole, sont
sortis des ateliers de Canivet, à l'enseigne de La Sphère, à
Paris. Ils portent, gravés dans un cartouche aux armes de
la ville de Rouen, l'inscription suivante dans laquelle figure
le nom du lauréat : Hoc Prœmium Civitas. Rotho. De.
aquod. Rotho. Judicio Addixit Academiœ. Anno 1772.
Suit cette notice par M. G. Dubosc :
En feuilletant l'inventaire des biens laissés par Alexis
Le Bovier de Fontenelle, chanoine de Rouen, mort à
Rouen le 20 novembre 1741, à deux heures de l'après-
(1) Ecoles d'Anatomic, de Chirurgie, d'Accouchements, de
Botanique, de Peinture et Dessin, de Mathématiques et d'Hy-
drographie.
(2) Le docteur Gosscaume. — Résumé des Travaux de l'Aca-
démie de Rouen, 5 volumes.
midi, J;in= une des maisons canoniales de la rue Sami-
Romain, j'ai trouvé meniion de quelques indications in-
téressantes.
On voit figurer en effet, dans cet inventaire, trois ta-
bleaux ainsi désignés : > Trois labieaut à bordures dorées
représentant Mp de Colbert, archevêque de Rouen, le
frère du dict défunt, et M' de Corneille, son oncle ».
Le frère dudit défunt, c'est Bernard Le Bovier de Fon-
tenelle, l'auteur de la Pluralité des Mondes. Quant a
■ Mr de Corneille, son oncle t, en l'absence de désigna-
tion de prénom, il est difficile de savoir s'il s'agude Pierre
ou de Thomas Corneille.
Les scellés furent tout d'abord apposés sur la maison de
la rue Saint-Romain, à la requête de Jean Lherminier,
prêtre habitué en la paroisse Saint-Laurent, qui était por-
teur de ia procuration de M. Bernard Le Bovier de Fon-
icnelle, un des quarante de l'Académie française, demeu-
rant à Paris, rue et paroisse Saint-Roch, seul héritier pur
et simple de son frère,
Après la levée des scellés, une vente en plusieurs vaca-
tions eut lieu. On voit que le portrait de Mgr de Colbert
fut adjugé pour 16 livres à M. Guebart ; on voit également
que toute la bibliothèque, où figuraient les œuvres des
deu\ Corneille, lut également vendue; qu'on mit égale-
ment aux enchères un Dictionnaire de Moreri, adjugé â
l'abbé Denis, pour 5o sols; une Histoire des Tura, par
Mézeray, adjugée à Le Boucher, devant le Palais.
Quant aux deux portraits de Fontenelle et de Corneille,
ils ne figurent pas dans la vente. Il est à penser qu'ils furent
remis à Fontenelle, qui devait encore survivre sçïie
ans a son frère Alexis, le chanoine de la Cathédrale.
Exposition de Gtascoiv. — M. le Président l'an-
nonce d'après sa correspondance particulière. A en
juger par les ressources dont disposent les organisa-
teurs, elle promet d'être brillante.
20!
Il ajoute que dans le reliquaire présenté tout à
Prieure par M. de Vesly, il a remarqué des émaux
soufflés de Nevers. On fabriquait ainsi les singu-
lières amulettes du Genétay, qui n'ont disparu du
commerce que vers i83o.
Eglise Saint-Laurent. — M. Delabarre déplore le
mauvais état des toitures de la chapelle septentrionale
et de la sacristie ; les fermetures de l'église lui semblent
insuffisantes. Mais comment qualifier les hideux ra-
vages que l'audace des gamins a multipliés aux fenê-
tres? Us ne savent respecter absolument rien, si bien
qu'il a fallu garnir de rideaux les fenêtres de la vieille
maison de la rue Saint- Romain, pour leur faire redou-
ter des habitants imaginaires.
M. le Président fait observer que d'autres nations
forment la jeunesse au respect de ces constructions du
passé qui sont Tune des pages les plus instructives de
toute histoire nationale.
Il y a un demi-siècle nos vieux monuments por-
taient souvent des inscriptions préservatrices. Pour-
quoi ne les renouvellerait-on et ne les multiplierait-on
pas en intéressant expressément la responsabilité des
parents ? Les instituteurs ne sauraient trop former leurs
écoliers à ces égards intelligents que méritent spécia-
lement toutes les œuvres du passé.
M. Pelay estime que le meilleur résultat s'obtien-
drait peut-être par un vœu adressé tant à M. le Préfet
pour le Conseil général, qu'à l'Inspecteur départe-
mental pour instructions à ses instituteurs.
M. Le Breton se félicite des travaux et de l'assistance
de cette séance, et les membres ne songent qu'à se
séparer, quand, averti d'une note rédigée à tout ha-
sard, M. le Président autorise le Secrétaire à la joindre
sans lecture au procès- verbal. La voici :
Mgr Barbier de Montaull. — Au commencement
d'avril a paru la bibliographie de cet émîneni archéo-
logue. C'est un volume gr. in-8° de 4?o pages i[ui
atteint le chiffre invraisemblable de 4.415 numéros.
Un renseignement particulièrement intéressant ai
que les articles manuscrits et les notes amassées par
Mgr Barbier seront réunis au Musée Saint-Jean
d'Angers, qui possède déjà toutes ses publications.
On s'est étonné à bon droit que ce travailleur, qui
écrivit de 1849 a 1901, n'ait pas trouvé place dans k
Vapereau. Il semble se rattacher à notre département
parla branche de sa famille que représente aujour-
d'hui M. le marquis de Montault, maire de Nointot.
La séance est levée à quatre heures moins le quart.
)
203
SÉANCE DU 8 JUILLET 1910
Elle ouvre à deux heures vingt minutes, sous la
présidence de M. G. Le Breton, vice-président.
Membres présents : MM. G. de Beaurepaire, Dela-
barre, Drouet, G. Dubosc, Duveau, Pelay, Ruel, de
la Serre, Vernier, de Vesly et l'abbé Tougard.
S'étaient excusés : MM. P. Le Verdier, Malicorne,
Minet et Vallée.
En ouvrant la séance, M. le Président se lève pour
déplorer le nouveau deuil qui vient de frapper la
Commission, dans la personne de M. Biochet, notaire
honoraire à Caudebec. Nous l'avions pour collègue
depuis vingt-cinq ans, et, sans que sa mort nous ait
été officiellement annoncée, sa perte n'en sera pas
moins appréciée dans nos rangs. Il laisse une somme
de 10,000 francs au petit musée municipal de Caude-
bec, créé sur son initiative. Il avait terminé, il y a
une douzaine d'années, un ouvrage important sur la
noblesse qui devait former un volume in-40, mais ne
serait publié qu'après sa mort. On assure qu'un no-
taire local est chargé de l'accomplissement de ses vo-
lontés. M. le Président souhaiterait que les moindres
notes de ce travailleur distingué fussent recueillies
avec soin, soit par la Commission, soit par les Archives
départementales. Le secrétaire espère avoir à ce sujet
quelque moyen d'information.
Distinction honorifique. — M. Le Breton ne veut
pas continuer la séance avant de féliciter chaudement
I
le conservateur du Musée départemental de ta men-
lion honorable que vient d'accorder l'Académie Je*
Inscriptions à son important mémoire sur les Fana.
Après lecture, le procès-verbal de la dernière
séance est adopté sans observation. M. le Président'
fait néanmoins deux intéressantes additions.
Correspondance imprimée. — Elle comprend :
Société des Antiquaires de France, mémoires LXIX,
mioo; item. Bulletin. 1909; — Mémoires de la So-
ciété... de l'Aube, LXXIII, tgog; — Bulletin . Jc>
Antiquaires de l'Ouest, tgoq, n° 3; — Bulletin... des
Antiquaires de Picardie, 1910, 3 n™; — Bulletin de
la Soc. archéol. de l'Orléanais, n° ig5. 1910; —
Bulletin de la Soc... de Gand, W1II, 3, 4, >:
■2 lîvr. ; — Inventaire archéol. de Gand, Ll, fuit)
1910; — La Normandie, mai 1910. Tombeau de I»
Jame d'Ouville, par notre collègue A. Milet; hom-
mage d'auteur.
Circulaire de la maison Benhaud, qui se préparer
publier la collection des dessins archéologiques de Gai-
gnières : 2,5oo pi. pour 400 fr. aux souscripteurs. Le
nom seul de Gaignières recommande assez l'entre-
prise, et M. le Président se plaît à espérer que ceuide
nos confrères qui siègent au Comité de la Biblio-
thèque obtiendront que la Ville souscrive. M. Pelavse
permet de souhaiter qu'on persuade les éditeurs de
consentir des souscriptions partielles i des fascicules
classés par provinces.
Emaux. — Une communication de la séance pré-
cédente amène M. Pelay à présenter une statuette de
sainte Thérèse, encadrée dans une sorte de tableau
305
orné demaux, doni la fabrication parait être espa-
gnole. Des émaux semblables, observe M. le Prési-
dent, se voient au musée céramique de Nevers. Ils
oni été fabriqués dans cette ville sous le nom d'émaux
soufflés de Nevers.
AuJ sujet des fouilles voisines de Saint-Gervais,
M. de Vesly annonce que le sarcophage le plus riche-
ment décoré a éié moulé, aussi bien que II- chrisme,
et un exemplaire de ces deux moulages a été offert au
musée Saini-Uermain. Le temps n'a pas permis de
reprendre l'exploration, qui ne sera pas sans difficulté
à cause du chemin d'accès qui coupe le terrain en dia-
gonale.
Comme actualité, notre confrère rappelle que le
Musée départemental possède le fanal fixé à la proue
du vaisseau de Duquesne. Il n'a pas été possible, cela
se comprend, de songer à l'en laisser sortir, malgré
tout l'intérêt qu'y eurent pris les belles l'êtes de
Dieppe.
L'Amphithéâtre gallo-romain de Rouen. — Un
article déjà ancien de notre confrère M. Georges
Dubosc (Journal de Rouen du 2Î août 1907) a
amené M. Delabarre à étudier avec le plus grand
soin tous les vestiges de maçonnerie ancienne récem-
ment mis au jour dans le voisinage de la tour Jeanne*
Darc et notamment dans la maison Demonchy, démo-
lie depuis peu sur le terrain acheté par M. Thérou. Il
expose les principales conclusions qu'il tire de l'appa-
reil des murailles. 11 parait évident qu'on est en pré-
sence des ruines de l'amphithéâtre dont parlent les
vies des premiers archevêques de Rouen. De ses expli-
cations techniques très précises résulte ce fait très re-
marquable que les dimensions de notre amphithéâtre
étaient plus vastes que celles des principales villes
romaines de la Gaule.
M. le Président félicite notre collègue de cette étude
approfondie et lui demande ensuite d'en rédiger pour
le liultetin un mémoire substantiel. Les figures dont
il l'accompagnera devront être, autant que possible,
des photographies qui ne laissent rien à l'imagination.
Voilà entin précisé un point important de la topo-
graphie des origines de Rouen sur lequel s'étaient
produites tant d'hésitations ; car l'énormedifférence de
niveau de la rue Morand et de la rue du Bailliage
n'avait pas empêché des antiquaires de situer l'amphi-
théâtre aux environs de la rue Saini-Lô. Enfin les
dimensions relevées par M. Delà barre supposent, au
Rouen des premiers âges une importance beaucoup
plus considérable que celle qui résulterait des docu-
ments écrits.
M. Drouei approuveabsolument les sages réflexions
de M. Le Breton, et en eut proposé quelques-unes, si
M. le Président ne s'en fût si brillamment acquitté.
Cheminée de Lisieux. — M. Duveau obtient la
parole pour l'intéressante communication qui suit :
Le dessin que j'ai l'honneur de présenter à la Com-
mission départementale des Antiquités, est plutôt un
relevé gcométral qu'un croquis artistique, étant tracé
d'après les mesures prises sur place.
Il représente une cheminée en ogWe qui se trouve
au premier étage d'un arrière-corps de bâtiment cons-
truit en pierre de taille, et situé Grande- Rue, «■ ->,-.> i .
La pièce qui contient cette cheminée occupe toute
-
Chuninfe A Liaîeiis, Graudu-Rue, 29-}!.
207
la largeur du bâtiment, ec la cheminée est placée dans
le mur de pignon, dont l'épaisseur, au-dessus du pla-
fond, est encore d'un mètre.
Elle est presque entièrement logée dans le mur et ne
saillit à Tintérieur que de omo9 à partir des deux con-
soles de jambage et de om24, à partir de l'ogive.
Dans le comble, le corps de cheminée ne fait que
peu de saillie sur le mur; très large en bas il se rétré-
cit sensiblement vers le haut. De chaque côté du corps
de cheminée, il y a une ouverture au niveau du sol
en forme de meurtrière (ou de soupirail), avec cintre
surbaissé et large ébrasement de im45 d'ouverture
et om95 de hauteur au milieu. L'ouverture vers le
dehors n'a guère que om45 de largeur et om 5o de
hauteur.
Ces ouvertures étaient peut-être destinées à la dé-
fense du manoir.
La charpente du comble est formée de maîtresses-
fermes et de fermes de rem plage en chêne dont les
jambcttes et aisseliers forment l'ogive comme cela se
rencontre souvent dans les charpentes du moyen âge.
La couverture est en tuiles plates et Taire basse en
terra ge.
Pour en revenir à notre cheminée du premier étage :
le foyer a plus de deux mètres de largeur et est fermé
en haut par un cintre surbaissé, en pierre de taille,
de i m 1 3 de hauteur à la naissance et de im42 au
sommet.
La cheminée a om8o de profondeur et le mur de
contrecœur est en pierre de taille avec un arc en ogive
qui encadre la partie du milieu, construite en bri-
quettes.
2o8
ees
Jt.
L'ouverture delà cheminée a été réduite po
rement par un rétrécissement en bois.
La pièce où se trouve cette cheminée a u
avec solivagc en chêne apparent qui pose si
glaces supportées par de forts corbeaux tai
de rond avec large chanfrein en pierr "~Wr ^-
corps de cheminée est placé un chevétr
lives de remplissage. ^^ K ^rier
Le manteau de la cheminée s'élè* M — s» £ j*
baissé, sans saillie, jusqu'à l'arc en
le motif le plus intéressant de cette <
Le profil des moulures de cet 1 -(
deux quarts de rond séparés par t
filet.
Au-dessus de Tare brisé, 1'
monte verticalement et fait om
intérieure de ce manteau et se
par une corniche composée
rond et d'un bandeau.
L'ensemble de cette che
raissent indiquer le xiue
aucun renseignement ni
que de la construction
cette cheminée.
Quoique aucun tex
est probable qu'il faû - -
ou d'une importante
La cheminée que
unique dans son gt
■■ * m.
• - *.
-.^J S" --±~ -"*
Antiquités divet
qui fait le meilleu
preuve en est fou
3oq
juin (dernier a eu
i de monnaies de
x (n* 5i3), et des
rsde notre capitale
1. — Jetons r
lieu, à Paris, la vente de la collectioi
M. J. Du Lac. J'aurais voulu y acquéri
de Rouen, plusieurs médailles frappées
notre ville, notamment un denier \K e
le-Chauve. R\. rotvmacvs «vit., croi
mereaux avec la date de i5g5, aux arm<
normande (n°» 1687, 1688).
Je n'ai été adjudicataire, par l'intermédiaire de M. Feuar-
dent, que des deux lots, a°' 1601, 1693, du catalogue.
Néanmoins je suis heureux d'annoncer que notre collec-
tion départementale s'est enrichie : .
1= D'un jeton en cuivre (refrappe) de Louis de Faucon.
A l'A/. On Ut : M»I. LOVIS. D. FAVCON. S. D. RIS. P. PR* A. PA* .
d. roven {"rosace). Cette inscription entoure l'écusson des
Faucon, timbré d'une couronne de comte et d'un casque
grillé que surmonte le mortier de premier président. Le
tout entouré de lambrequins.
Au A' . i-kii damna resviîoit, devise qui enveloppe un
arbre dont les branches brisées gisent il terre (1).
a" Le second jeton est celui de Louis Le Couteulx, qui
tut maire de Rouen. Il porte la date 1 764. Sur \'Aj. on lit
en exergue : civitas popvlvs qve rothomagknsis, et au
centre les armoiries de Rouen dans un cartouche ovale.
AU Rj. iJlANT. LUI». LE COUTEULX EQUES MAIOR HOTHOM.
electus 1764. Dans un cartouche ovale les armes des Le
(1) Quand la commander ie île Sainte-Vaubourg au Val-de-
l*-Huic fut vendue, comme bien national, l'acquéreur (qui
îemble avoir été celui île Sainl-Windrille), pressé de faire de
l'urgent, scia au rat du sol la belle rangée d'arbres qui, du
nord-ouest du bâtiment, se dirigeai! vers Hautot. Il r en
redire aujourd'hui ce Per damna resurgît : car chaque tronc
est remplacé par de nombreux rameaux qui son! autant d'arbres,
pied jusqu'à dix-sept.
Il importe de tixe
disparue (N. d. S.).
i locale, déjà pet
J
^
Cowteulx. qui portent d'argent au chevron de gueula
accompagne de trois feuilles de trèfle de stnople, posées
Jeux enchei'etune en pointe.
î" Ce jeton qui complétait le lot n° t6q3 est en cuivre.
Il a iJté frappé i Rouen et ne porte pas de date.. - A Y A - une
figure de femme tenant de la main droite ? et de ta gauche
une branche d'olivier A l'entour : Je suif la faix, fille
Je /a Victoire; et au bas. Rouen.
Au Rf- un bosquet au milieu duquel s'élève un rôtie
avec cette devise : le prens naissance au miliev Jt Jj
Ztoirt.
Ce jeton, de la fin du xu* siècle, me paraît avoir tU
frappé à la suite de la conclusion de la paix et de l'EJit de
Nantes. Je ne cite lu qu'une hypothèse admise, car l'his-
toire des jetons rouenn.tis est encore a taire.
l.e quatrième jeton est en argent et de lorme
(n° iô,i5 du cit.). Il a appartenu au clergé
A VÂj. au-dessus d'un cippe ou autel, sur lequel brùlc
une lampe, on lit la devise des serviteurs de Dieu : Bico-
hat astf aras, et en bas : clercé ne novss ; latéralement
les lettres b, n. v. qui sont la signature de P. Siméon-Uen-
J3min Duvivier, célèbre graveur.
Au Rf. DOV. 1>E LA ROCHEFOUCAULT. ARCH. KOTH. « lit
armoiries du prélat, au centre d'un cartouche ovale, sou-
tenant une couronne ducale que traverse la double croi»
de Lorraine; et, couronnant et entourant le tout, le cha-
peau de cardinal avec le cordon et les glands.
La Normandie qui a eu de riches corporations, de granJs
seigneurs et d'habiles artistes, a vu frapperde nombreuses
médailles et jetons. La collection du Musée est relative-
ment pauvre Je ces reliques, et, pendant qu'il en est temps
encore, j'essaie d'augmenter et de comploter '■■
des galeries Langlois et Corneille (t).
(r) Plusieurs vides ont été comblés déji, par M. Le Bretun.
à la vente de notre collègue, M. Charles Lormier.
21 I
II. — Trésor monétaire de Monville. — J'ai appris, dit
encore M. de Vesly, par Mme Badin, de Barentin, qu'un
pelit trésor monétaire avait été trouvé dans une de ses
propriétés de Monville. L'aimable et équitable proprié-
taire, désirant récompenser l'indicateur, a bien voulu me
confier l'estimation des médailles. J'ai pu constater que
leur dépôt avait eu lieu pendant les troubles de la Ligue.
Il comporte quarante-sept monnaies allant de Fran-
çois Ier (i5i5) à Charles X, cardinal de Bourbon (1591), et
se décompose ainsi :
François I". — Douzains à la croisette 4
Henri II. — Douzains au croissant, frappés à Rouen. . . 2 }
— Douzains — à Toulon . . 8 j
Charles IX. — Sol parisis 1
Henri III. — Douzains 9 \
— Monnaies d'argent dites francs 5 /
i A } 22
— 1/2 écu 2 l
— 1/4 d'écu 6 /
Charles X. — 1/4 d'écu 4 i
— Douzains 5 \
Louis II, prince des Dombes (1 574) 1
Total 47
a
Cette dernière monnaie est une des curiosités de la
découverte. Elle porte à VA). + lvdov. d. mont. p. d. dom-
bakd. Ecu à trois rieurs de lis, avec la couronne ducale,
accompagné de chaque côté d'un lambda avec couronelle.
AU Rj. ifl I). NS. ADIVT. ET. REDKM. MKVS. O74. Croix
pattée cantonnée de Heurs de lis et de couronelles. Elle a
été émise par Louis IL prince des Dombes.
Une autre particularité qui mérite d'être signalée se
trouve sur une monnaie surfrappée de Henri III, qui
donne pour l'année démission i5,8jx. C'est évidemment
1 582 qu'il faut lire.
[II. - Theit't r*m*tn M Liltctamme. — En procédant,
uomijii le nwrninr da Mirtéc, 1 renlcvement des
orri» et des bernes qui esmhisieitt te pied des mitrailles.
Jner* obfets oai été reocoatrâ dans le théâtre de Lille-
bOttSC- Je citerai :
i* Dcut moyens brocues et no petit quinaire trop 017
dés pour pou «où être las, et sept petits disques en méui ;
t* Deux de» en fier du type bien connu ;
3" De nombreuses épingles en os ainsi que îles défenses
et des mâchoires de sanglier;
4* Deux morceaux de marbre, dont l'un de couleur
rouge est décore d'une frette portant dans le créneau in-
férieur on 1er de lance, tandis que le fragment de marbre
blanc est orné de moulures. Sur La lace postérieure de ces
marbres on remarque les trous des crampons qui tes niè-
rent ii la paroi des murailles (pi. I);
>• Enfin des débris de poterie grise. Parmi
ment* de céramique, le plus intéressant est un morceau
de vase de ton foncé, godronné et pastille. Ce vase Jon-
la forme pentagonale de la panse avait été obtenue par b
pression des doigts du potier sur le poculum, oÊ
mitivement un profil en balustre. Apres une première
cuisson le vase avait clé décoré de torons distants de
0*06 et de divisions séparalives des godrons, le tout ob-
tenu par une barbotine de couleur blanche. De grosse;
pastilles blanches avaient été déposées à la base des Jini-
sions et, dans la partie supérieure, les lettres si
tracées avec lu même mixture Dans chaque cavité, quatre
pastilles routes, placées a, i et i, décoraient ces godrotu
Ce fragment de vase m'a paru des plus curieux. D'abord
pnr le pasti liage rouge, décor qui était peu répandu, ci
ensuite par les trois lettres de l'inscription. Aussi Û-)t
l'ait des recherches dans les environs du lieu d'où il
était sorti pour essayer de le reconstituer. Mes recher-
ches ont été vaines, mai* j'ai réussi à compléter Tins-
On désigne par le nom de poteries parlâmes, les vais-
seaux de terre a inscriptions votives et décoratives faîtes a
la Barbotine, ou mixture déposée à la surface après une
première cuisson.
Le plus souvent les inscriptions sont bachiques, et
M. Maxe-Verly en a donné un recueil (0 et a fait remar-
quer qu'aux caractères grecs ont été substituées des lettres
onciales romaines. C'est grâce à ce Corpus que j'ai pu
reconstituer les deux lettres qui manquent a l'inscription
et proposer la lecture (za)sro.
Cette forme se rencontre sur des vases des musées de
Saint-Germain, de Cologne et de la collection Hans (2).
De plus, et toujours d'après M. Maxe-Verly, l'inscription
zKsts importée en Goule sur des poteries grecques (3),
aurait été complétée ainsi : pu zeses, adoptée par les
Romains sur les vases du titF siècle. Elle pouvait se tra-
duire alors par : bois (pie) et vis (zeses). Les premiers
chrétiens s'emparèrent plus tard de la même inscription,
mais en lui donnant une interprétation conforme aux
paroles de Jésus-Christ : « Celui qui mange ma chair et
boit mon sang vivra éternellement 1, à cette époque la
communion ayant lieu sous les espèces du pain et du vin.
Des poculu avec l'inscription pie zeses en belles capitales
romaines, ont été trouvées dans !c nord de la France. Je
crois que nos concitoyens A. Deville et E.-H. Langlois
ont donné, le premier, dans son étude sur les verreries
romaines, le second, dans son mémoire sur des tombeaux
gallo-romains (4), et plus récemment M. C. Boulanger (5),
(i) Maxe-Verly. — Mémoires de ta Soc. des Antiq. de
France. Année 1888, pages 36o et suiv.
(3) Op. cit.. p. ...
(3) Du Cleuiiou. — Les Poteries gauloises.
(4) Tombeaux gali^-rtmiains découverts à Rouen dans le
cours des années 1827-28, page 7 et pi. I, fi|î. B.
(5> C. Boulanger. — .Mobilier funéraire gallo-romain et
franc. Explication des pi. 17 et 18, l'asc. I, pages 47 et »uîv.
de substantielles explications sur les vases pastillés arec
inscriptions.
Le Musée Je Rouen possible deux petit* pocula avec le
il »vt; un troisième vase de même catégorie mais plus
grand arec l'inscription wsce Enfin un quatrième est
décoré de quatre croû. gammées ou swastika. Le frag-
ment trouvé Ji I illebonne viendra augmenter notre petite
Le dégagement du pied des murailles a conduit a remar-
quer que des fragments de pierres sculptées avaient été
employés dans les fondations du petit balnéaire édifie
dans l'orchestre de l'antiqu théàire de Lillebonne. Ces!
ainsi qu'à l'angle S. -O. de la piscine? se rafi une pierre
longue de 0-69 et haute dt o"" la, sur laquelle sont sculp-
tes des postes. Cette même pierre repose sur une grand;
meule en poudingue.
Dans la muraille S.-E. du même Mfcuta on remarque
également une pierre placée I la base, sur laquelle des
feuilles d'acanthe ont été gravées, et semblent les débris
d'un pilastre corinthien, tandis qu'un autre bas-relief
a dû appartenir ,1 une Irise représentant des musi-
L'em placement de la piscine et du puits avaient d'ail-
leurs :'.iit admettre depuis longtemps que la construction
du petit balnéaire était postérieure à celle Ju théâtre : les
documents que je viens de citer appuient encore les théo-
ries reçues.
IV. — Le drapeau révolutionnaire de Mari incamp . —
Il v a trois ans. dit enfin M. de Vesly, je fus en rapport
avec M. A m braise Milet. de Dieppe, pour acquérir le dra-
peau de la garde nationale de Martincarop (paroisse de
Bully), en sa possession depuis 1878. Cependant notre
correspondance lut interrompue par la raison que noire
sympathique collègue ne pouvait se décider à céder la
2l5
précieuse étoffe (i). Or, il y a quelques semaines, M. Pelay
m'informa que des propositions séduisantes étaient faites à
M. Milet pour l'acquisition du beau drapeau de Martin-
camp, mais qu'il repoussait toutes les offres parce qu'il
desirait voir entrer dans un musée la célèbre relique. La
correspondance interrompue fut reprise et, finalement, le
jeudi 23 juin dernier, je me rendis à Dieppe pour prendre
possession du rare et précieux symbole.
Le drapeau mesure 2m6o de largeur sur 2mo6 de hau-
teur. Il peut être décrit ainsi : une croix blanche, canton"
née aux i et 4 d'étoffe de soie rouge, et aux 2 et 3 de la
même étoffe mais de couleur bleue. Chaque canton chargé
de trois fleurs de lis d'or posées, dans la partie supérieure
2 et 1, dans l'inférieure 1 et 2. De sorte que, quel que
soit le sens dans lequel on regarde le drapeau, on voit
toujours les trois couleurs qui flottèrent glorieuses à
Valmy.
La croix blanche est particulièrement remarquable. Au
centre, un ovale sur fond bleu entouré et couronné d'un
tore feuillage de laurier que soutient un petit. génie volant
au-dessus d'un nuage orageux, d'où émergent des piques,
des drapeaux, un canon et un tas de boulets.
Sur le bras horizontal de la croix, et disposés symétri-
quement au cartouche central, sont dessinés deux tro-
phées. Celui de gauche est formé d'une épée, d'un fais-
ceau de baguettes consulaires avec la hache du licteur se
croisant en diagonale ou sautoir sur la massue d'Hercule,
dressée et supportant un casque à cimier de plumes, dans
le style du xvnie siècle. Et, à droite, un bâton de paysan
avec sa machelottc (masselote), couronné du bonnet rouge
de Liberté. Le tout accompagné de branches d'olivier et
noué par des rubans tricolores.
(1) M. Ambroise Milet est né à Martincamp : il est le fils d'un
potier dont il quitta l'atelier pour se rendre à Sèvres, et il devint
chef de fabrication dans la célèbre manufacture.
,
En tête de la croix, sur une petite banderolle bleue,
est inscrite la hère devise : vivre libre ou Mot;nm. Et au
pied on lit cette inscription sur quatre lignes :
GARDI NATlOSA! E
DO HAMEAl M
MARTI ■iCAMP
PAXOBn DE BULLV
■ 791.
Les sujets sont peints à la gouache ; les fleurs de lis et
les inscriptions sont en or.
Je laisse à M. Mtlct le plaisir de décrire les vicissitudes
d'acquisition et de possession du précieux symbole,
que de dire ce qu'il sait de son origine probable et de
son histoire.
C'est au commencement de 1878 que l'existence du
drapeau de Martincarnp me fut révélée par le regretié
Alfred Darcel, qui avait pu le voir et l'admirer chez son
récent propriétaire, M. Emile l'eyre, architecte et grand
collectionneur d'objets rares en meubles sculptés ei
tures ( 1 1. Et, en m'entretenant de ce curieux sujet, Darcel
qui savait que j'étais originaire de ce village qu'il ;
visité, se demandait comment une simple
de potiers, relativement pauvres, avait pu s'offrir le lo«
d'une pareille bannière.
.le ne tardai pas à me rendre à l'habitation de M. Pcyre,
rue Saint-Georges, 35, où dans un véritable musée je pus,
non sans émotion, contempler l'incroyable relique que,
malheureusement, malgré tout mon désir contenu, ïl y
(1) M. Emile Peyre a lègue ses collections ,iu Musée In
Ans décoratifs.
2I7
avait peu de chance d'acquérir. J'usai du peu de diplo-
matie dont j'étais capable en demandant et obtenant d'em-
porter à Sèvres le drapeau pour le faire photographier. Il
se passa quelque temps ; puis vinrent les pourparlers qui
se traduisirent par l'échange possible au moyen de quel-
ques meubles anciens, qu'il s'agissait de se procurer; mais
mon inexpérience en cette matière m'amena des déboires.
Aucun des meubles réunis n'eut l'heur de plaire à un
connaisseur difficile. Voyant cela, M. Peyre qui ne vou-
lait pas vendre, se rabattit sur quelque objet céramique
français ou italien, à sa convenance, et je dois dire que
sous ce rapport je ne pus davantage le satisfaire.
Il me fallut donc prendre une autre voie, celle d'une
ambassade en la personne d'un ami commun, M. Moreau-
Nélaton, à qui je confiai mon désir et mon espérance. Il
se chargea volontiers de la négociation qu'une circons-
tance imprévue faillit rompre : un faux bruit répandu sur
le prix d'acquisition d'un sieur Guilain, antiquaire à Ver-
sailles, vendeur du drapeau, dont il avait demandé 5oo fr.
m'avait valu une lettre de M Peyre me déclarant que, jus-
qu'à justification, il ne voulait plus ni échanger ni vendre
à quelque prix que ce fût.
La chose s'étant cclaircie, mon possesseur, touché au-
tant par mon insuccès en matière d'échange que par ma
constance, consentit enfin à me céder la relique à son prix
d'acquisition, que je soldai en octobre 1878.
Pendant ces longs mois, la photographie avait eu le
temps de se faire, le drapeau n'avait pas quitté la muraille
de mon appartement, à la manufacture de Sèvres, et n'en
fut enlevé qu'en i885, lors de mon installation à Dieppe,
où une muraille semblable l'attendait.
L'Exposition du Centenaire de la Révolution, aux Tui-
leries, en 1889, eut le privilège de le rappeler à Paris,
dans l'ancienne demeure des rois, où il ne rencontra pas
son pareil et ne manqua pas d'être admiré par les orga-
nisateurs et le public.
L'Exposition universelle de 10,00 faillit encore le faire
revenir dans la capitale, à la sollicitation de Paul Eudcl.
lequel voulait créer une exposition des tètes publique
qui n'eut pas lieu. Celte demande ne servit qu'a me fuir*
doubler le drapeau d'une étoffe mi-soyeuse, protectrice.
Après trente-deux ans de jouissance, c'est dans la capi-
tale normande, dans son beau musée départemental, qu'il
c*t appelé à montrer un exemple du hel enthousiasme
du passé, assagi, non éteint.
Tentatives de cession. — Une grave maladie subie à
Paris et à Sevrés même, pendant cette même Exposition
universelle de 1000, me lit songera me séparer de ma
relique. Je m'en ouvris au musée Carnavalet de Paris,
en ii)o3, A ma demande de 800 francs, M. Georges Caio
m'offrit d'abord 5oo, puis 600 francs, que je refusai autant
pour l'insuffisance a mes yeux que par mon instable désir
de séparation.
La commune de Bullv, à l'instar de Monvillc, voulu'
également rentrer en possession du drapeau, en 190Ï- Une
délégation, présidée par le maire, vint me faire des propo-
sitions que, tout dispose à faire des concessions, j'aur.n»
pu accepter, si les locaux m'avaient paru suffisamment
protecteurs.
Je ne parle pas des offres rejetées que me firent îles
marchands, ni de celles plus récentes émanant Je dm
membres de la « Soubretache 1, a Paris, tort déaimu
d'acquérir. Pour me séparer de mon dr.ipcau, c'esl un
musée qu'il me laltait et avant tous celui de nos antiqui-
tés départementales : mon vœu est rempli.
Quelques mots a" Histoire. — Ce serait peine perdue
que de chercher â savoir quelle fut la cérémonie de Mué*
diction ordinaire de notre drapeau, nid'mdiqucr â quelles
fêtes il a dû assister.
Les archives locales soni muettes là-dessus. En proie
219
aux embarras du moment par le fait de la disette et de la
difificultueuse circulation des grains passant par la grand'-
route de Martincamp, il y est bien question d'organisa-
tion de la garde nationale, et même d'usurpation du com-
mandement par un personnage dont un Neufchâtellois a
narré l'histoire assez agitée (i).
Il s'agit d'un maître potier de Martincamp, Jérôme,
Martin Jérôme, fils du jardinier du château, lequel devint
capitaine de la garde nationale en 1791, et ne fut peut-être
pas étranger à l'existence de notre drapeau, dont il n'est
question nulle part, à ma connaissance. Un seul souvenir
traditionnel m'en est venu de mon père, lors de mon
acquisition. Il devait avoir reçu un coup de feu dans une
bagarre, et le lait vérifié s'est trouvé exact auprès de l'ins-
cription supérieure : L'Union fait la Force.
Origine probable du drapeau. — On a vu que cette ori-
gine était une énigme pour Darcel. Il en fut de même
pour moi jusqu'au jour où, considérant que le château de
Martincamp appartenait à l'ex-chancelier de Maupeou,
allié à une descendante des l'Estendart; que le fameux
personnage, retiré au Thuit, aussi riche qu'intéressé, avait
probablement voulu se concilier la Révolution et ses chefs
en offrant à la Nation, le i5 août 1790, la jolie somme de
5oo,ooo livres. Ce raisonnement me porta à penser que le
vieux chancelier, sollicité peut-être par le fils de son jar-
dinier, Martin Jérôme, très populaire, continua, compléta
son geste de 1700 en dotant les gardes nationaux du siège
même de son château, de la gigantesque bannière qui
nous occupe.
Mais Bully avait été divisé, lors de la réorganisation de
la garde nationale, en deux sections ; celle du fond de la
paroisse et celle de Martincamp. Y eut-il un autre dra-
peau pour le fond de Bully ?
(1) Jérôme. — Martin Jérôme, par M. Ch. Lefebvre (Clérem-
bray) ; br. in-8°, 1 88g.
120
Comment le drapeau de Martincamp quitta-t-il son ter-
ritoire ? Crté en 1791, il ne devait plus serrîr en 1791,
d'après Ij loi, à cause des insignes royaux dont il était om
par sa Heur de lis, ce qui constituait une alliance arec le
bonnet de liberté, c'est-à-dire la Constitution rêvolurioc-
n.iire, que les Normands avaient tant souhaitée durable et
que la Republique vint anéantir.
Le drapeau aurait donc dû être détruit d*apre4
Peut-être Martin Jérôme le sauva-t-il en le soustrayant
nui regards de tous. Le fait est qu'il dut être cache dam
quelque armoire à linge... (d'après la révélation de ses plu
en 1878I entre des draps, jusqu'à une époque indétermi-
née qui peut aller jusqu'à la restauration de II
Alors, un négociant en toiles (0. M. Tillet d'Achem,
d'Amiens, qui avait de la parenté à Ncufchâtel et y remit
fréquemment avec sa voiture de marchandises, eut vent
de l'existence dissimulée de la relique dangereuse et l'ob-
tint sans doute par voie d'échange, l'emporta à Amiens et
la cacha a son tour jusqu'à sa mort, arrivée un peu avant
1878, moment ou M. Guilain, de Versailles, put l'acquérir
et la céder S M. Emile Peyre. On sait le reste.
Prototype du drapeau de Martincamp. — La ville de
Paris ne put foire la Révolution sans créer une force ar-
mée, qui lut la garde nationale, pour tenir tête au Pou-
voir; et celle-ci, divisée en soixante sections, ne pu
passer de drapeaux. M y en eut soixante, tous
improvises en une nuit (le S juillet 1789) par le dessin je
Jean-Louis Prieur probablement; ils procédaient quelque
peu des drapeaux de l'armée. Sur soixante il y en eut la moi-
tié ornée de la Croix blanche accompagnée d'attributs
variés : vaisseau (devise de Paris), effigie, fletu
chiffre royal, inscriptions de toutes sortes. Tous ces
peaux de la première heure, entachés de loyalisme
01 Double d'uncolleaionncur 4' antiquités.
221
royalisme et d'aspirations, devaient périr à mesure que la
Révolution s'accentuait et périrent en effet. On ne les
connaît que par l'image. Ils servirent peu au dessinateur
de notre drapeau. Mais c'est à Rouen même que nous
nous plaisons à en trouver l'inspiration.
En 1 789, la capitale normande en organisant ses volon-
taires nationaux, leur donna une enseigne aux couleurs
bleue et blanche avec les anciennes armes de la ville : de
gueules au lion d'or passant avec le chef de France ;
mais elle dut se procurer un autre drapeau lorsqu'il s'agit
de la grandiose Fête fédérale des gardes nationales, qui
eut lieu aux Bruyères-Saint-Julien, qu'on eût pu alors,
comme on le fait aujourd'hui avec Bruyères-Aviation,
appeler Bruyères-Fédération. Cet insigne, fort beau, fut
très célèbre. André Pottier en donne ainsi la désignation
à son ami Canel :
t Drapeau dévolu à la Fédération rouennaise :
» Croix blanche au centre; et deux de ses quartiers
opposés étaient rouges, les autres bleus; chacun d'eux
était garni de trois fleurs de lis d'or.
» Au haut de la croix cette devise : l'union fait la
force ; au-dessous : vivre libres ou mourir.
» Au centre : deux faisceaux de baguettes en sautoir,
des branches d'olivier et une javeline au milieu, surmon-
tée d'un bonnet.
9 Au bas : fédération de rouen, le 29 juin 1790 ».
Une inauguration pompeuse par le clergé, fête inou-
bliable qui réunit cent mille individus soulevés d'enthou-
siame, remplis d'espoir. Retour et suspension à la Cathé-
drale, au-dessus du jubé, voilà ce que les Rouennais et une
partie de la Normandie, de la France, virent en 1 790. Puis,
trois ans plus tard, alors que tout emblème rappelant soit
la royauté, soit la féodalité, devait être légalement détruit,
la célèbre bannière, apportée en grande pompe avec une
musse de papiers, (tans un eharriot attelé de quatre che
vaux, lut incinérée le 10 août 1 7<j3 .
Ainsi périrent quantité d'anciennes bannières. La ban-
nière fédérale de Rouen dut servir Je modèle pour l'cie-
culion de notre drapeau qui, en somme, jjtO- cet» du-
neui an» J'es.isience, brille encore par son ornementation
gOIMChée. Il peut compter pour un des plus beaux qui
aient existe, entre ceux mêmes de Paris, dont il ne reste
que l'image réduite. Je ne sais si un autre village de
France pourrait être cité pour un semblable exemple
d'égale valeur.
Bulletin. — M. le Président distribue alors un peu
tardivement les procès- ver baux de iqoo (tome XV,
première livraison du Bulletin), avec la liste des
membres mise à jour. On y trouve aussi l'inventaire
des cinq albums de nos archives et divers annexes.
Au Bulletin sont joints quelques tirages à pan de ces
Albums. Le portrait de M. Ch. de Beaurepaire, encore
jeune, attire particulièrement Tauention.
M. le Président veut bien remercier le Secrétaire de
s'être employé à cette sone de catalogue archéologique
qui rendra, à la Commission et même aux antiquaires
en général, de signalés services. On souligne d'une
chaleureuse approbation les mots aimables de M. Le
Breton.
Vitraux de Caudebec — M. de Vesly appelle l'at-
tention sur l'état lamentable des grandes verrières de
ce beau monument. Aux intempéries des saisons déjà
redoutables les pierres des gamins ajoutent leurs
hideux ravages. Des grilles de protection sont absolu-
ment indispensables.
223
Saint-Georges-de~Boscherville . — Salle capitu-
laire. — Enfin M. Pelay, au nom de M. G. de Beau-
repaire, forcé de quitter la salle avant la fin de la
séance, signale les réparations urgentes qu'exige la
toiture de cette salle. Pour comble d'infortune, on n*a
trouvé rien de mieux que de faire de la salle même
une vaste loge à lapins. Encore que l'aspect même du
vénérable édifice interdise de le protéger par une clô-
ture, qui pourra se résigner de gaîté de cœur à le voir
transformé en une annexe delà basse-cour de la ferme
contiguë ?
M. le Président se félicite de l'empressement de ses
collègues à concourir à l'intérêt de cette réunion, et il
lève la séance à quatre heures un quart.
A. Tougard.
DC h OCTOBRE 1910
tJcliu Le faw, Tia priiiJtuL
: de MM. G. de Beaorepgtre De£n- 1
, Mit Lutta, PcUt. ±^ |
MM MU«. Rucl.
4c la prtcéaVntc séance est In e I
M. le Président en priât ]
• Son copieux d-mio
: Société des Antiquaire* de Fit*?-
s XXXVI. 1910; item, Bulletin, IgN.
n . rm. DKtioon- hist- et arcbèol. de U Picardie.
1. arr, d'Amiens, 1909; — Société d'EmuUlùm
SAt-oerilie. Bulletin de 1910, 1-11; — Bulletin et
USoc. de rOrne, XXIV. 1 et a. avril toio. 3 lin.
— fin//, de /j 5ol-... du MortUtan, 1. n, a &sc.; -
i>'a,7. de /a Soc. des Amis des Sciences natur. dt
Rouen. 1008. I; — Bull- de la Soc. d étude da
Sciences natur. SElbeuf, 1909; — Antiquaires d*
Centre (Cher). Mém . XXXII. 1909 ; —Soc.archéol.
de Constantine. Xotices et Mém.. XII. 190; — Cartu-
luire d"Aniane (Hérault), par l'abbé Cassa n ; — Soc.
mrekêol. de Touraine. Bulletin, 1910, 1 ; — Sac. ar-
chéoL de Nantes. Bull. L, 1909;— Société... de
Chdlons-sur-Saùne. Mémoires, 2* série, t. 111; —
Soc. archéol... de l'Orléanais. Bulletin 196, 1910;
225
— Photographie de la Tour Saint- André off. par
M. Turpin, chef de bureau à la préfecture. Remercî-
ments; — Soc. de Gand. Bull. XVII I, 7; item, In-
vent, archéol. LU ; item, Répertoire d'archéol.,
ire année; — Société jersiaise, journal de Jean Che-
valier, fasc. v; — The Smithsonian Institution,
Washington, 1909; — Fornvannen, 1909.
Circulaire ministérielle contenant le programme du
quarante-neuvième Congrès des Sociétés savantes qui
s'ouvrira à Caen le 18 avril prochain aux conditions
ordinaires.
Correspondance manuscrite. — Une lettre de
M. Levé, président de la Société historique du Nord,
transmet la circulaire qui expose les mesures que cette
Société a prises pour la sauvegarde des édifices et des
constructions dignes d'intérêt. Cette puissante Compa-
gnie fait Thonneur à la Commission de la consulter sur
l'organisation du classement de nos monuments his-
toriques. Il est décidé qu'on lui offrira notre dernière
liste qui a paru cet été. M. le Président veut bien se
charger de répondre à M. Levé, qu'il a eu l'avantage
de rencontrer dans plusieurs réunions archéologiques,
comme M. Levé Ta lui-même rappelé.
Clocher de Valliquerville. — En raison de l'inté-
rêt qu'il a inspiré à la Commission dans nos précé-
dentes séances et de l'urgence extrême de sa restaura-
tion, le secrétaire demande la parole et résume ce
qu'on va lire :
Ce monument historique de l'Etat était resté dans
un complet abandon depuis nos dernières délibéra-
tions. Mais, dans la nuit du 1 5 au r<> juillet u un
orage très violent s'est abattu sur l'église; la tour a
16
reçu plusieurs coups Je foudre e! les réparations voni
s'imposer ■■
Le curé, d'accord avec le maire, avait écrit dés le
lendemain à l'architecte en chef, « J'espère, mandait-
il au secrétaire, que M. Lefori va se décider a venir
et à préciser les mesures à prendre *.
g M. le Maire, ajouie-t-il, nous remercie de ce que
nous avons fait pour la paroisse. Il saii que c'esi vous
qui avez agi le plus énergiquement «.
Et, en effet, M. le Président a voulu signaler lui-
même a M. Lefori les ravages récents du tonnerre.
M. Le tort visita l'église, accompagné d'un agent
d'assurance. Les travaux d'échafaudage furent décidés
et misa l'éiude par un entrepreneur peu de semaines
après. Au devis des derniers dégâts se joindra le relevé
du mauvais état antérieur qui remonte à une tren-
taine d'années ; et cela, il ne faut pas se lasser de le
répéter, grâce au mauvais vouloir de M. Sauvageot.
qui refusa les restaurations supplémentaires que ré-
clamait instamment le curé.
Avant-hier, le secrétaire a reçu de M. l'abbé Vallet
ce complément d'informations.
L'orage du mois de juillet a causé prés de 8,000 fr
de frais, dont environ 3,5oo francs pour échafauder.
L'assurance prend à sa charge à peu près 5, 000 francs.
sa police étant de 10,000 francs, bien inférieure à la
valeur du monument. L'ensemble des travaux prévus
dépasse 1 3, 000 francs.
Le curé prend en compassion les archéologue-
qui, pour de longs mois, ne pourront voir a Valli-
querville qu'une flèche « bariolée de madriers dans
toute sa hauteur »; il s'apitoie aussi sur ses paroissiens,
réduits à entendre tinter seulement leur belle cloche,
227
que l'échafaudage ne permet plus de mettre en volée.
Mais, conclut-il, on serait tenté d'applaudir au coup
de foudre qui, en aggravant les dégâts, en a hâté la
réparation.
La Commission déclare qu'il y a lieu d'aviser au plus
tôt, et M. le Président s'affirme prêt à toutes les dé-
marches qui pourront assurer et hâter les travaux.
M. Pelay estime qu'il faut d'abord connaître les allo-
cations que pourraient fournir le curé et la commune.
Une lettre, en ce sens a été, le soir même, écrite par
le secrétaire. M. Pelay insiste, en outre, pour que la
Commission, dans sa requête à l'Administration dé-
partementale, observe que le crédit de 12,000 francs,
affecté par le Conseil général à nos monuments histo-
riques, n'a pas encore été touché, à sa connaissance,
et qu'il devra ainsi permettre une prompte et complète
remise en état de cette flèche, la plus belle assurément
de tout le plateau du pays de Caux. La Commission
adopte à l'unanimité cette proposition.
Impostes. — M. Duveau, qui s'est fait une spécia-
lité de l'étude de ces intéressantes ferronneries, offre
d'abord à notre album celles qui ont déjà paru dans
le Bulletin.
Il présente ensuite trois nouveaux dessins, et les ac-
compagne de la description suivante :
I. — La grille d'imposte en fer forgé de la maison
portant le n° 34 de la rue Beffroy, représentée par le
dessin n° i, se compose d'un ovale qui encadre un
monogramme J. L. L'espace entre l'ovale et le cadre
carré est rempli de gracieuses volutes, disposées symé-
triquement à droite et à gauche.
! ; façade de la maison est une façade banale, plâ-
trée, peut-être remaniée. Au rez-de-chaussée, la porte
au-dessus de laquelle est l'imposte est à gauche: à
droite, il va deux fenêtres géminées. Au-dessus du
rez-de-chaussée, deux étages avec deux fenêtres par
étage.
Au-dessus de la corniche est une grande lucarne
fermée par un mur à pignon, dans lequel il v a deux
fenêtres.
Cette maison peut dater du xvuic siècle.
II. — La maison de la rue aux Ours n .'■ e*
celle où naquii P.-L. Dulong, le célèbre chimiste.
Sa façade a trois étages avec trots fenêtres aux dei»
liages supérieurs, et trois porte-fenêtres et un balcon,
avec rampe en fonte ornée sur toute la largeur au pre-
mier étage.
Au rez-de-chaussée, il y a, à gauche, surdeux tiers
delà largeur, une devanture de café; et, à droite, U
porte d'entrée qui est flanquée de deux pilastres en
pierre avecchapite
blable se trouve à I'
ux toscans. Un auirc pilastre sem-
tirémité gauche du rez-de-chaus-
Au-dessus, la façade est plâtrée avec chambranle
moulurée autour des fenêtres. La porte-fenêtre du mi-
lieu, au premier étage, est surmontée d'une corniche
soutenue par deux consoles.
Au-dessus de la corniche existe une grande lucarne
à pignon avec deux fenêtres. En somme, rien de re-
marquable, si ce n'est la grille d'imposte en fer forgé
au-dessus de la porte d'entrée représentée par le dessin
n* 2.
Sur une plaque de marbre blanc, placée sous le bal-
con au-dessus de la porte delà devanture, on lit l'ins-
cription suivante gravée en lettres dorées :
e:
Pierre-Louis Dulong,
Chimiste et Physicien,
est né dans cette maison
le 1 3 février ijS5.
Itl. — La grille d*im poste que représente notre des-
l n* 3, se voit au-dessus de lu
porte
d'entrée de la
, a**
gueur, sont t
maison située à l'angle de la rue Saint-Eloi et de h
rue des Charrettes, et qui porte le n° i 27 de cei te der-
nière rue
Cette grille en fer forgé contient,
dans un cadre ovale, un mono-
gramme, L. B., double et symé-
trique; deux volutes placées entre
la lettre L et le cadre pourraient
être interprétées comme des
lettres S.
De chaque côté de cette grille,
complétant la défense de l'imposte
qui a environ t m. jb de lon-
* barreaux en 1er carré avec hachures
sur les arêtes. La porte en dessous de cette imposte «t
à deux vantaux et a été élargie sur le côté gauche. Elit
donne sur la rue Saint JHot. La façade sur cette rue mi
divisée verticalement en deux parties a peu près sem-
blables.
Le socle et le tez-de-chaussée sont en pierre a*ec
trois pilastres avec chapiteaux toscans.
Les trois étages au-dessus sont en charpente appa-
rente et galandage plâtré. Chaque étage a deux fenê-
tres dans chacune des deux parties.
Aux deuxième et troisième étages de la partie droite,
les fenêtres sont anciennes avec linteaux en cintre sut-
baisse.
Elles sont divisées en quatre parties égales par un
montant et une traverse. Chaque partie a six carreaux.
Les pièces d'étages ou sablières sont renforcées par
des décharges qui forment avec le poteau de remplagc
23l
entre les deux fenéti es (comme poinçon) des espèces de
fermes. Cette disposition se rencontre souvent dans les
façades du xvn« siècle.
*
Deux lucarnes surmontent la façade. Elles sont à pi-
gnon et aissentées en ardoises. Devant celle de droite,
la saillie du toit est supprimée.
La façade du côté de la rue des Charrettes est du
même genre que celle du côté de la rue Saint-Eloi,
mais elle n'a que trois fenêtres par étage. Celles du mi-
lieu sont aveuglées et ont des linteaux cintrés.
Une fenêtre au second étage (celle de gauche) et deux
au troisième étage sont anciennes avec vingt-quatre
carreaux; les autres sont modernes avec linteau droit.
Dans le toit, une lucarne semblable aux autres, au-
dessus des fenêtres de droite.
Les pièces d'étage (sablières) sous les deux fenêtres
de gauche ont deux décharges, celles sous les fenêtres
de droite n'ont qu'une seule décharge vers le poteau
d'angle ; placée là sans utilité et simplement en imita-
tion des autres.
Le rez-de-chaussée est en pierre avec deux pilastres à
chapiteaux placés à chaque extrémité de la façade. Les
soupiraux sont carrés en bas, et découpés en accolade
aiguë dans la pierre qui les couvre.
Le Logis et l'Œuvre. — La correspondance impri-
mée contenait un beau fascicule in-40, numéroté 74,
qui a semblé mériter une mention spéciale, en tant
qu'ouvrage posthume de notre regretté confrère, J . Ade-
line. Une sorte de prospectus, que son éditeur adressa
le 28 septembre par notre Président « à la Commission
des Antiquités », analyse assez fidèlement cette belle
publication, pour être inséré dans le Bulletin. Le
voici :
Quelques mois avant sa mort, Jules Adeline avait
entrepris de publier, en le dédiant à ta mémoire de
sa femme, l'ouvrage que j'ai l'honneur de vous adres-
ser.
Dans son esprit. Le Logis et l'Œuvre devait être
la dernière étape de sa féconde carrière de dessina-
leur, d'aquafortiste et d'écrivain, le couronnement
d'un édifice qui avait été l'œuvre de sa vif, sa vie
même et sa joie. Retracer en quelques pages l'aspect
du <• Logis <■ qu'il chérissait et oit sa vie paisible
s'est écoulée tout entière; donner une Bibliographie
minutieuse de toutes ses œuvres, tant publiées qu' iné-
dites, pleine de souvenirs lointains et d'impressions
personnelles; compléter enfin cette Bibliographie
par une série de planches donnant une idée d'en-
semble de son œuvre, tel avait été le but qu'il s'était
proposé.
La mort vint l'empêcher de mener lui-même son
projet à bonne fin ; lorsque la maladie l'emporta, en
août igog, ta partie typographique de l'ouvrage
venait à peine d'être composée. Mais il avait exprimé
le désir que tout fût terminé par mes soins, suivant
les instructions qu'il m'avait données.
La famille de Jules Adeline a eu à cœur de réa-
liser ses intentions, et nous remplissons aujourd'hui
nos derniers devoirs envers celui qui n'est plus, en
vous offrant Le Logis ei t'iKuvre, selon son désir et
en son nom.
Daigne^ agréer, etc.
Signé : Lksiringant.
233
La Commission offre ses meilleurs remerciements à
M. Lestringant, et le prie de les transmettre à la
famille.
M. Delabarre a la parole pour la lecture de la note
suivante :
LES RESTES DU CHATEAU DE PHILIPPE-AUGUSTE
ET DES ARENES ROMAINES DE ROUEN
Aujourd'hui que la plupart des terrains compris dans le
périmètre de l'ancien château de Philippe-Auguste se
trouvent occupés par des constructions nouvelles, le
moment semble venu de publier les renseignements que
nous avons recueillis et les notes que nous avons prises
durant les travaux ayant précédé 1 édification des diffé-
rents immeubles.
Ces indications, complétant celles que nous avons don-
nées antérieurement (i), permettront, dans un avenir plus
ou moins éloigné, nous l'espérons, de préciser les dispo-
sitions exactes de l'ancien château de Philippe-Auguste
auquel s'attachent tant de souvenirs historiques, et dont
la construction, antérieure de quelques années seulement
à Coucy, affirme déjà d'une manière évidente, ainsi que nous
avons cherché à le démontrer dans une note précédente,
la forme nouvelle que prit l'art de la fortification au
xiue siècle, forme qui semblait jusqu'alors ne pas
devoir être recherchée au delà de la date de la construc-
tion de Coucy où on la relevait pour la première fois.
Au château de Philippe-Auguste s'attache également un
souvenir non moins intéressant, celui des arènes ro-
maines de Rouen.
(i) Bulletin de la Société industrielle de Rouen , novembre-
décembre 1907 ; juillet-août 1908; septembre-octobre 1909.
cm» avons i»dis tenté par les fouilles, non-seulement
Jeo démontrer l'existence, mais même d'en dégager le
forma et l'orientation.
I-es notes qui suivent oe font, à notre avis, que confir-
sbct rh]rpMbêsc que nous avions alors émise : à savoir que
le château de Philippe- Auguste avait exactement recou-
vert toute leur surùce et utilisé, tant pour son enceinte
proprement dite que pour sa basse-cour, les fondation;
de ses murailles extérieures.
Tant de substructions découvertes et l'intérêt qu'elles
artàcanm nous font regretter une fois de plus que l'on
a ah pu mieux en assurer la conservation et la visibilité.
Quelques restes, à cause des difficultés de démolition
qu'il* présentaient, subsistent heureusement encore sous
les immeubles ; mais d'innombrables détails intéressa ni'
ont du être détruits.
Nos relevés présenteront alors un double avantage : celui
de faciliter, A l'avenir, la recherche des vestiges encore
existant*; et celui de fournir des indications utiles sur
ceux dont les constructions nouvelles ont exigé la dispari-
Présentées successivement suivant les terrains sur les-
quels elles ont été recueillies, nous pensons que nos note1
offriront ainsi plus de clarté.
Un plan d'ensemble réunissant nos divers relevés éta-
blira plus tard la liaison nécessaire entre les documents que
nous avons jusqu'alors fournis dans nos communications
publiées au cours des travaux exécutés en ces dernières
années au même endroit.
Terrain du Garage Catois- Ménager.
Les fouilles malheureusement trop superficielles de ce
terrain, en raison de l'établissement d'une plateforme en
béton armé, ont, néanmoins, révélé l'existence de quel-
ques substructions intéressantes :
235
i° Un puits de forme circulaire construit en pierres de
o m. 35 de hauteur d'assises, de o m. 40 de largeur
moyenne et deo m. 20 d'épaisseur.
C*/ fo/?/^
'£/*¥
Teirain du garage Catois-Ménager.
I:ig 1.
Le diamètre du puits foc puits a été conserve) est de
o m. 80. Son tampon de o m. 45 d'épaisseur et mesurant
236
1 m. juvi m. oo,a été retrouvé .1 la coie 3 m. 13 (demi
du tampon), mesure prise au-dessus du trottoir de la ru
du Donjon, dans la ligne médiane du passage du garage.
Ce puits dont t'axe se trouvait a la jonction de deui
parallèles aux murs de la propriété de M. Gargam, me
nées l'une ù 1 1 m, 5o du mur joignant la propriété J
Ma» Fromentin et à 1 mètre du mur recoupant le précé
dent, suivant un angle aigu, était profond de 12 mètres
tifr r).
il était construit à cheval sur un caniveau de o m.
de large courant à su partie inférieure, caniveau apparic-
mmt j Ij source Nntre-Dame-Saint-Amand.
2" Un autre regard de forme rectangulaire, mesurant
de vide o m. 80x0 m. 47, établi en pierres correctement
appareillées de o m. 40 de hauteur d'assises et ayant
0 m. 40 d'épaisseur, a été découvert dans les environs du
Son puits descendait au-dessous du niveau du sol sur
une hauteur accessible de b mètres. Le fond au-dessous se
trouvait obstrué par des ébouiements.
Chaque assise sur chaque face présentait des entailles
rectangulaires de o m. j5 de hauteur et de o m. t5 de
profondeur pour faciliter la descente.
L'axe se trouvait au croisement de deux parallèles me-
nées l'une à 3 m. 60 du mur de M. Gargam joignant la
propriété de M™' Fromentin, l'autre à 39 m. 5o de l'ali-
gnement de l'entrée sur la rue du Donjon.
Ce regard appartenait également à la source Notre-
Dame-Sain t-Amand.
3« Enfin, une bétoire en pierres sèches, de forme cir-
culaire à i m. 5o au-dessous du niveau du sol, établie, en
des temps récents, au croisement de deux parallèles, l'une
à 6 mètres du mur de la propriété de M. Gargam, joignant
la propriété de M™" Fromentin, l'autre a 3i m. 70 de la
rue du Donjon, présentant un diamètre intérieur de
1 mètre.
237
Cette bétoire était en grande partie comblée par des
boulements de terres.
Au-dessus, et à 1 mètre du niveau du sol, courait un
:a niveau constitué de vieilles pierres carrées non join-
oyées.
Sa section intérieure était de o 20 X° 2° î son ^>nd
Était établi en dalles de pierres.
Il est indiscutable qu'anciennement ce caniveau avait
;es faces soigneusement dressées; mais, au moment de la
découverte, celui-ci se trouvait dans un fort mauvais état
ie conservation.
40 Outre ces divers éléments de canalisation, les fouilles
ont découvert quelques débris de vases, de cornes, osse-
ments d'animaux et de pierres sculptées, d'intérêt secon-
daire, mais que l'on ne doit pas rattacher au château, car ils
ne furent recueillis qu'au milieu de terres de remblai
ayant servi à combler les fossés de la ville et du château.
Ces débris ont tous été recueillis à environ 1 m. 5o au-
dessous du niveau du sol.
Tour de la Pucelle.
Dans une communication parue dans le Bulletin de la
Société industrielle de Rouen, en juillet-août 1908, nous
avons déjà fourni quelques indications relatives à la Tour
de la Pucelle.
Il convient de compléter celles-ci par les notes sui-
vantes, recueillies depuis, au cours des travaux poursuivis
par M. Dagnet pour l'établissement de son immeuble.
Le dégagement de la tour a été poussé jusqu'à 12 mètres
de profondeur au-dessous du niveau du trottoir. Son fruit
a été reconnu égal de bas en haut.
La face de la courtine, dans la partie comprise entre la
tour et le donjon, et du côté des fosses, fut mise à jour sur
une égale hauteur.
Si Ton menait une tangente à la tour, parallèle à la rue
e celui de la tour.
a hauteur
r swr 3 m. io était
e aant ta panàe bn et était établie en pierres de peu
ï*»bl mIob. 3* de hauteur, comme la tour
lit des assises plus élevée* de
rteor et d'une longueur plus
Leur parement était eu plu»
bu eau; celai des assises supérieures.
de hcanrrJae étû dt 00.11 par métré dam
■MC, et de o ta. 1 7 par mètre dans la partie
près de la tour était de 9îb «ts
Le ami
h par»
Les —[ht. de la courtine avec la Tour de la Pucelle
■■an admirent que celle-ci, comme nous l'avons sigmîc
jadis, sortaut presque complètement hors des remrwru.
coramaïKiaii ires sérieusement leur ace extérieure.
Cette disposition, analogue à celle qui fut adoptéeàli
tour de U Pevre a Carcassonne et à Coucy. avait ici par-
ti.: ai iert ment «a raison d'être, en raison de la longueur
exagérée de la courtine entre la Tour de la Pucclle elle
Donjon, et paiement parce que la ligne de défense dans
cette partie de la forteresse accusait une courbe 1res pro-
noncée (fig. 1).
Eniin. tout à tait à la base de la Tour de la Pucelle, il
nous fut permis de constater la présence d'un empatte-
ment constitué de forts libagesde 1 mètre de saillie sur le
mur de la tour.
Dans le voisinage immédiat de la Tour de la Pucelle,
les recherches découvrirent un certain nombre de subs-
tructions dont certaines présentaient un intérêt tout par-
ticulier.
i° Dans notre précédente note sur la Tour de la
l^ucelle nous avions signalé un mur indiqué par des
Hachures sur le plan alors annexé nu texte.
Tour de la Pucellc
Hg. 2.
Il fut depuis reconnu que ce mur découvert prés du
niveau supérieur du sol appartenait a des constructions
récentes édifiées par les Ursulines.
Il s'étendait sur une hauteur de 3 m. 5o en contrebas du
sol du trottoir, mesure naturellement prise en dehors du
périmètre de la tour : car coupant celle-ci dans une direc-
tion à peu près parallèle à la rue Jeanne-d'Arc. il est bien
entendu que les assises supérieures de la tour lui servaient
de fondation dans cette partie de sa longueur. En dehors
de la tour, le mur reposait sur le sol même et non sur des
fondations solides. A i mètre en contrebas des assises
inférieures du même mur, et dans le même plan vertical,
la fouille atteignit le niveau supérieur d'un autre mur
jadis dérasé, contigu à la tour et se prolongeant au delà
du terrain de M. Dagnet, à travers les terrains voisins.
Dégagé sur une certaine hauteur, ce nouveau mur fut
trop rapidement encastré en partie dans des construction
240
nouvelles pour que nous ayons pu le relever dans «
parties baise v pas asset, cependant, pour nous empêcher
Je constater que ses assises, d'aspect tort ancien, me;
raient o m. 35 de hauteur, et que sa jonction avec
tour, a sa partie supérieure, comportait trois marches ii
crues dam un anneau dont le rayon était de > m.
supérieur .1 celui de la tour, les centres étant les métnev
1.4 hauteur des marches éMit pour la plus basse Je
o m »©, pour U marche intermédiaire de o ra. îo et
po«r la plus haute o m. 1 5. La largeur des deux marche*
inférieures prise contre te parement de la tour était de
o ni. 5o.
I. "assise supérieure du mur, au point où nous avoni
relevé son derasement. correspondait au niveau de li
marche intermédiaire.
li contient également d'ajouter, pour fixer exactement
remplacement Je cet escalier, construit dans l'épaisseur
du mur, que la contremarche inférieure était il plombdu
parement du mur, opposé a la rue Jeanne-d'Arc. et que I"
direction des contremarches supérieures parallèles entre
elles formait cependant un angle aigu avec la première,
tel que le sommet de l'angle des deux premières contre-
marches se trouvait être à plomb du parement oriental du
mur i) l'oppose de la tour.
Nous avons pu encore relever la présence d'un autre
mur très curieux, au fond de la fouille.
Ce mur, construit l'extérieur du parement du mur
précédent opposé à la rue Jeanne-d'Arc, avait exactemttii
la direction est-ouest.
Son niveau supérieur se trouvait Être à 3 mètres du
fond de fouille.
Il s'annonçait, d'abord, par trois assises supérieures, la
plus haute de o m. 3o de hauteur, et les deux suivantes
seulement de o m. 20. Leur longueur était environ de
Ces trois assises, parfaitement appareillées et à pare-
241
ments bien dressés, offraient sur chaque face du mur un
fruit égal assez accusé, puisque l'assise supérieure n'ayant
que o m. 62 d'épaisseur, l'assise inférieure avait o m. 92.
Une quatrième assise était établie en dessous des précé-
dentes avec la même épaisseur de o m. 92 et avait ses
parements verticaux. Sa hauteur était de o m. 32.
F»g. 3
Muret en talus au pied de la tour de la Pucelle.
En dessous de cette dernière assise, en existaient deux
autres encaissées dans la terre, avec un empattement de
o m. 25 de chaque côté sur la quatrième assise (fig. 3).
Détail curieux à retenir, ce mur ne joignait pas la tour,
et s'arrêtait à 2 m. 5o de son parement.
Les trois assises supérieures du côté de la tour présen-
taient sur la face d'épaisseur un fruit égala celui des deux
autres faces, très bien dressé, la quatrième assise étant ver-
ticale, se retournant aplomb de la base de cette sorte de
tronc de pyramide, sans empattement sur lui de ce côté
par conséquent.
17
l'arête du rtarc-
c-d'Arc. celle-ci
24a
Si l'on prolongeait a l'assise superiei
ment le plus rapproché de la rue Jeu
joignait In Tour de la Pucelle à l'ii
parement tMC le plan du mur précédemment étudié
opposé >\ la rue Jeanne-d'Arc,
Ce mur, dégagé seulement dans le voisinage de la tour,
semblait se prolonger également a travers le terrain voi-
II serait difficile, et même prématuré, d'expliquer la
présence et la raison des deux derniers murs que nous
venons de décrire.
Nous avons cependant judis l'ait observer que la direc-
tion du premier semblait correspondre a celle d'un mur
indiqué sur le plan de Farin de 1735, joignant la tour car-
rée.
Il est à remarquer que l'introduction de l'artillerie au
xvc siècle nécessita naturellement des modifications pro-
fondes dans les systèmes de défense jusqu'alors adoptés
et que les portes devaient être inévitablement accompa-
gnées de protections servant d'abris aux pièces à feu. Il
est permis de supposer que la construction de ta tour car-
rée avec sa porte, semble avoir appelé, comme on le fit a
la porte de Mazelle h Metz, l'édification de murailles nou-
velles et de boulevards en travers des fossés.
Les deux
a cette époque e
avons décrits pourraient alors
t relever des modes de défense
abords du château.
it, pour le moment, de lais-
s dans le domaine de l'hypo-
thèse et de ne s'en tenir qu'aux simples relevés présentes,
en attendant que des fouilles ultérieures permettent de les
compléter.
,i qu'il en soi
s dernières observati
Terrain de M"" Fromentin.
t terrain, situé à l'angle de la rue du Donjon, de
H 3
la rue Jeanne-d'Arc et du boulevard, les fondations de
l'immeuble ont été établies au moyen de puits poussés
jusqu'au bon sol rencontré à des niveaux différents
variant de i5 à 17 mètres.
Aucune construction ancienne, d'après les renseigne-
ments que nous avons recueillis, n'a été rencontrée au
cours de la perforation de ces puits.
Le seul détail intéressant à conserver est la présence, à
3 m. 5o de profondeur, sur une partie de l'espace occupé
par la construction, d'un pavage en silex noirs parfaite-
ment dressé et posé sur un lit de sable.
Le même pavage a été retrouvé lors de l'établissement
de la construction élevée pour le compte de M. Badin
dans la rue du Donjon dans certaines parties du sous-sol,
à 3 mètres de profondeur.
Il est impossible actuellement d'expliquer l'origine de
ce pavage établi après remblai dans une partie des fossés
du donjon et de la ville.
Relatons simplement que ce pavage ne s'étendait pas sur
toute la surface occupée par l'immeuble de Mœe Fromen-
tin, mais n'a été rencontré dans les puits que dans la
partie triangulaire de la construction comprise seulement
entre les deux côtés de l'angle le plus rapproché de la rue
du Donjon vers le passage du garage Catois- Ménager.
Terrain de M. Badin, rue du Donjon.
Les fondations de cet immeuble ont été établies sur
puits.
Des sondages opérés, il ressort que si un certain nombre
de puits n'ont rien révélé, par contre, certains ont permis
de fixer la direction de la courtine courant à travers le ter-
rain, d'autres ont découvert la présence de murs romains,
d'autres, enfin, ont mis les constructeurs en présence de
maçonneries anciennes ou plus récentes sur l'origine des-
quelles il n'est pas permis d'apporter aucune précision.
p«i« i$ue oous *1
lettre» .A. fl et C (fi*. 4)
lie» trow paits Je t'arme c
nom retaré figures par l»
rée MMlcutf «ses verticam.
TN
n
' -5
a
D
X_
..à
_&/
. . \ > -
MM
Terrain de f
. Badin.
Fig- *
A. Au croisement de deux parallèles menées une a
4 m. 05 en arrière du mur de la propriété de M. Dagntl,
et l'autre à 1 6 m. 5o de l'alignement de ta rue du Donjon.
Ce puits de i m. 3n x i m. 3o en surface, a deux de ses
cotés parallèles au mur de M. Dagnet.
B. Au croisement de deux parallèles menées une à
10 m. a5 en arrière du mur de la propriété de M. Dagnet,
et l'autre à io m. 29 de l'alignement de la rue du Don-
jon. Les cotés de ce puits, de 1 m. 3o X 1 m. 3o, sont
parallèles aux précédents.
C. Puits en façade de l'immeuble de M. Badin, sur 1*
rue du Donjon ; son axe est au croisement de deux li-
gnes, l'une parallèle à la rue du Donjon, à o m. 65 en
245
arrière de l'alignement, et l'autre perpendiculaire à la pré-
cédente, à 7 m. 40 de l'angle du pan coupé vers la rue
Jeanne-d'Arc. Ce puits a 1 m. 3o X 1 m. 3o.
Le dérasement de la courtine fut atteint à des profon-
deurs variant de 2 m. 89 h 3 mètres au-dessous du sol. Le
fruit de la courtine sur son parement dans ces puits ac-
cusait om. 33 par mètre.
Murs romains. — Un premier mur romain signalé par
la présence de larges briques plates fut découvert dans le
puits D dont Taxe est situé au croisement de deux paral-
lèles mesurées Tune à 8 m. 25 de la rue du Donjon, l'autre
à 18 m. 40 du mur du fond de la propriété de M. Dagnet.
Ses dimensions sont de 1 m. 3o X 1 m. 76, cette dernière
mesure prise parallèlement au mur de M. Dagnet.
Ce puits avait 1 m. 3o x 1 m. 76.
Le mur a été atteint à 4 m. 80 de profondeur; malheu-
reusement sa direction n'a pu être fixée. Il n'a pu non
plus être rien établi sur le caractère ou l'emplacement de
son parement, celui-ci n'ayant pas été mis à jour.
Un autre mur romain a été découvert dans le puits E
dont les dimensions étaient de 1 m. yb X 1 m. 75. Ce puits
se trouvait au croisement de deux parallèles menées,
l'une à 10 mètres du mur du fond de la propriété de
M. Dagnet, l'autre à 18 m. 60 de l'alignement de la rue
du Donjon.
Un des côtés est parallèle a la maison de M. Dagnet.
Ce mur constitué comme les autres murs romains dé-
couverts précédemment à l'emplacement du château de
Philippe-Auguste présentait un petit appareil carré de
o m. 11 à o m. 12, en parement du côté opposé à la rue
Jeanne-d'Arc.
La partie supérieure de ce mur a été retrouvée à 3 m. 5o
de profondeur
Une large brique romaine en a été détachée.
La direction de ce mur faisait i3° vers l'est avec le nord.
346
N'occupant qu'une faihle partie Je la surface du puits,
ver* la rue Jeanne-d'Arc, son parement passait par l'angle
de ce puits le plus rapproché de la jonction des aligne-
ments sud de la rue du Donjon et de la rue Jeanne-
d'Arc.
Il est à remarquer particulièrement que la direction du
parement de ce mur romain est sensiblement perpendicu-
laire à la courtine, ce qui ne ferait que confirmer l'hypo-
thèse que nous avons jadis énoncée lie In construction de
la courtine sur les fondations de l'enceinte extérieure des
s de Rouen. Dans ce cas, le mur romain
un mur supportant les gradins de
m phi théâtre.
iulres débris de construction. — Dans le même puits
avant d'atteindre le mur romain, et a 3 mètres de pro-
mant dallage
dont nou
avons parle
précéd
m ment dans
l'article réser
c au terra
ndeM-'Fro
Dans le p
Us F. pr
s de l'imme
uble de M. Dagnet,
puits de 1 m
?5Xi rr
. 3o, on a mis à jou
r à 4 mètres
de profonde u
r l'angle
rectangulair
d'une
large pierre
plate encastr
e dans les
terres.
L'axe de ce puits se trouvait au croisement de deux
parallèles, l'une à 4 m. 70 du mur de M. Dagnet, l'autre à
iï m. 5o de l'alignement de la rue du Donjon, Le plus
grand côte de ce puits est perpendiculaire à la propriété
de M. Dagnet.
La direction d'un des côtés de cette pierre insuffisam-
ment dégagée pour qu'il pût être formulé aucune indica-
tion complémentaire sur elle, faisait 70 vers l'est avee le
nord. L'autre côté était, comme nous venons de le dire,
perpendiculaire au précédent.
Longeant le côté de ce puits le plus rapproché de la rue
Morand, et dans une direction à peu près perpendiculaire
à la rue Jeanne-d'Arc, mais faisant exactement 40* vers
247
l'ouest avec le nord, les substructions d'un ancien mur en
moellons, non fondé, de o m. 67 d'épaisseur s'étendaient
sur une longueur de 6 mètres à l'opposé de l'immeuble de
M. Dagnet, à partir de la face du puits la plus rapprochée
du même immeuble découvert à o m. 3o au-dessous du
niveau du sol ; sa hauteur n'était que de 1 mètre.
Son origine n'est nullement ancienne : il semble avoir
appartenu à des constructions dépendantes du couvent
des Ursulines.
Dans un puits G, situé à l'extérieur de la courtine, près
de l'angle de l'immeuble de M. Badin, au croisement de
deux parallèles, l'une à 6 mètres de l'alignement de la rue
du Donjon, l'autre à la façade perpendiculaire à la rue du
Donjon, en retour de om. 65 sur celle-ci. Les dimensions
de ce puits sont de 1 m. 3o X 1 m. 3o; deux de ses côtés
sont perpendiculaires à la rue du Donjon ; on a rencon-
tré deux pierres de 1 mètre d'épaisseur séparées par un
large joint de o m. 04 recouvrant un massif de maçonne-
rie. Ces pierres ont été mises à jour dans les environs du
niveau du sol.
Dans un puits Hy des maçonneries incontestablement
modernes ont été retrouvées.
L'axe de ce puits est au croisement de deux parallèles,
l'une à 17 m. 90 de la rue du Donjon, l'autre à 14 m. 5o
du mur postérieur de la propriété de M. Dagnet. Deux
de ses côtés, sont parallèles au mur de cet immeuble.
Dans le puits /, dont l'axe est au croisement de deux
parallèles, l'une à 10 m. 20 de l'aligneoient de la rue du
Donjon, l'autre à 24 mètres du mur de la propriété de
M. Dagnet; les côtés ayant 1 m. 75 X 1 m. 3o et le plus
grand étant perpendiculaire à la propriété de M. Dagnet;
et /, dont l'axe est au croisement de deux parallèles, Tune
à 4 m. 60 de l'alignement de la rue du Donjon, l'autre a
24 m. 10 du mur du fond de la propriété de M. Dagnet;
on découvrit, a peu de profondeur, des blocages de maçon-
nerie au-dessous desquels se trouvaient de forts libages.
Enfin, dans le puits AT, U fouille atteignit comme dans
le puits G, de belle» pierres superposées de i mètre de
hauteur. Ces pierres étaient parfaitement taillées et bien
Ce dernier puits fut établi sous la longueur du pan
coupé Jt la propriété m la rue du Donjon, vers la rue
Jeanne-d"ArC-
Ces pierres, sans aucun doute, appartenaient à la même
construction que celles du puits G. Leur présence dans le
fossé en dehors de la courtine, sinon inexpliquée, ne per-
met pas, en tout cas, pour le moment, de les rattacher ju
château on à ses dépendances.
Terrain occupé par timmiuble Je M"1 Keittinper
rue Ju Donjon .
Cet immeuble, construit sur un plateau de béton arme,
n'a pas permis de recueillir aucune indication relative »uj
iutmructions anciennes d'édifices construits en cet
endroit.
Il eût pourtant été intéressant d'y rechercher le tracé
de la courtine et des deux murs romains que nousavons
décrits antérieurement dans une note publiée par le Bulle-
tin Je la Société industrielle de Rouen, en novembre-
décembre 1907.
Terrain rue Ju Donjon occupé par ta construction
de M. Quesnel.
Absent de Rouen au moment de l'établissement des ton-
dations de cet immeuble, nous n'avons pu ensuivre les
fouilles.
Les architectes, MM. Janet père et fils, consultés, nous
ont déclaré n'avoir rien retrouvé en cet endroit.
240
Terrain apporter ant à la Capitalisation.
Les touilles opérées sur cet endroit ont mis à jour
L.
• « i » - »
L-
*. ..
/
Fig- 5.
Terrain appartenant à la « Capitalisation »
i° la contrescarpe du château;
2" deux regards appartenant à la source Gaalor.
La contrescarpe, construite comme dans ses autres par-
i niveau actuel du sol. Son dcrase-
mcm présentait une épaisseur de i m. 3o.
la longueur qu'elle pté-
Son oie, a peu prés rectiligne, s'amorçait sur te mur.
limite Je la propriété aboutissant d'une part à la rue du
Donjon, a i8 m. 70, de la rue, ei d'autre pan dans l'aie
du mur du fond de l'immeuble, à 8 m. 70 de l'axe du
précédent mur, vers l'est (fig. 5).
I -1 longueur de l'axe de cette contrescarpe dans la partie
découverte était de 1 1 m. »5.
Les axes verticaux des deux regards, de forme carrée, se
trouvaient ainsi déterminé* :
Celui du regard le plus occidental par le croisement Je
deux parallèles l'une au mur du fond de l'immeuble, i
1 mètres de sa face extérieure, l'autre au mur occidental
de l'immeuble, à 2 m. 7? de sa lace extérieure; l'autre
regard, au croisement de deux parallèles aux même*
murs, l'une S 3 m. iS de la face extérieure du mur du
fond, l'autre à 7 m. 73 de la face extérieure du mur occi-
dental allant vers la rue du Donjon.
Les côtés de ces regards se trouvaient être parallèles à
la ligne déterminée par les deux axes indiquant en même
temps le sens de la canalisation sur laquelle ceux-ci s'ou-
vraient. Ils étaient entourés de mursdeom. 22 d'épaisseur:
leur vide avait pour le premier, o m. 41 de côté, o m. 61
pour le second.
Terrain de M. Benoît.
t les fouilles précédant la construction que
fit exécuter M. Benoît, rue du Donjon, on découvrait suc-
au dessous du niveau du
25l
trottoir, une voûte plein cintre en moellons, de o m. 25
d'épaisseur, construite au-dessus d'un réduit présentant les
dispositions suivantes :
Un couloir central de i m. 2 5 de large que recouvrait
immédiatement la voûte précitée, long de 3 m. 35, était
fermé à ses deux extrémités par des murs en maçonnerie.
Les directrices delà voûte suivaient la plus grande dimen-
sion de ce couloir, et ses murs latéraux en recevaient la
retombée.
Sur ce couloir, s'ouvraient de chaque côté deux caveaux
de i m. 5o de large séparés entre eux par un mur de o m. 2 5
en moellons.
Leur profondeur était de 2 m. io. Chacun de ces ca-
veaux était voûté séparément en moellons de o m. 25
d'épaisseur et de o m. 40 de largeur moyenne.
Les voûtes plein cintre de ces quatre caveaux présen-
taient une direction perpendiculaire à la précédente
voûte.
La pénétration des ouvertures des caveaux s'accomplis-
sait toute entière dans la verticale des murs du couloir.
L'ensemble occupait un espace de 3 m. 35 sur 5 m. 45
(mesures prises dans le vide des murs).
La fouille poussée jusqu'à 3 m. 80 du niveau du trot-
toir ne découvrit pas malheureusement l'aire inférieure de
cette cave, transformée à une époque assez récente en
bétoire, ainsi que l'indiquait le fond des fouilles constitué
par des matières vaseuses et noires.
La direction du couloir central faisait 45° avec la rue du
Donjon en cet endroit. L'angle le plus occidental des
caves se trouvait exactement dans le prolongement du
mur de clôture occidental du logis de l'ancien chapelain
des Ursulincs encore existant sur la rue Morand.
L'angle le plus au nord des caves tombait à plomb de
l'alignement de la propriété de M . Benoît sur la rue du
Donjon.
Sans vouloir préjuger de l'origine de ces substructions,
il est permis néanmoins de supposer qu'elle- appartenaient.
en raison de leur disposition spéciale et de leur construc-
tion soignée, a l'ancien château.
Peut-être nous trouvons-nous là en présence Je caves
servant de garde-manger dépendant des cuisines vraisem-
blablement voisines.
a' Dans le même terrain, le pic des terrassiers se trou-
vait, plus a l'est, arrêté par une dalle de pierre de
o m. 5o x o m- '<-' fermant un orifice à 2 m. 5o au-dessous
du niveau du sol.
Cet orifice donnait accès dans une vaste cave, à l'inté-
rieur de laquelle on découvrit la courtine du château, la
demi-tour, un mur romain et un caniveau pratiqué pour
l'écoulement des eaux à l'époque romaine.
L'angle nord du regard, de forme carrée, se trouvait a
t m. 5o de l'alignement de la rue du Donjon, et en arrière
de celui-ci ; son côte oriental était à plomh du mur le plus
oriental de la cave.
La cave était voûtée. Ses dimensions moyennes étaient
de 3 m. 45 environ, mesure prise perpendiculairement a
la courtine, et de 5 m. 90 environ, mesure prise dans
Ses murs n'étaient pas perpendiculaire
La voûte en pierres avait o m. 55 d'épaisseur. Elle était
plein cintre et retombait régulièrement sur le mur le plus
oriental de la cave, mais formait pénétration à l'opposé
avec la courtine ; la ligne de cette pénétration horizontale
se trouvait a o m. 75au-dessousdelaclefdela voûte (fig. 6).
La cave était bornée d'un côté par le mur de courtine;
d'autre part, par des murs incontestablement construits
après coup, lors des remblais des fossés ou postérieuremeoi
à ceux-ci.
Courtine et demi-toi
appareillé comme les t
- Le mur de courtine était
s parties de courtines décou-
vertes antérieurement, les pierres d'équarrîssage régulier.
avait 2 m. 80 d'épaisseur au fond de la cave, les lits
nt de o m. 35 â o m. 43 de hauteur.
Terrain de M. Benoit.
La courtine reposait directement sur la terre, s.ins fon-
dation? de béton, p;ir conséquent ; elle présentait un fruit
assez accusé de o m. 40 par mètre.
Son pied était constitué par deux assises ou libafies for-
Vers le nnrJ, la c iunine loi^nait la demi-tour du châ-
teau formant saillie à l'intérieur de la cave.
Cette saillie, jusqu'il la pénétration d'un des murs dci«
ave de direction à peu près perpendiculaire à celle de 1«
:, était de i m. 85.
Parallèlement à La courtine, la partie visible Je h demi-
tour apparaissait sur une largeur de o m. S8. Sa longueur
mible développée était de i m. 20.
Au point où h courtine joignait la demi-tour, celle-li
faisait 10° vers Test avec la direction du nord.
L'angle formé par la courtine et sa pénétration avec li
demi-tour ce trouvait perpendiculairement a l'alignement
de U rue du Donjon h I m. 10 de cet alignement, sous 1c
trottoir de la rue du Donjon et le pied de cette perpendi-
culaire sur l'alignement à z m. 8ô de l'angle oriental de
l'habitation de M. Benoît, mesure prise vers l'occident.
La courtine se développai! dans la cave, jusqu'à la demi-
tour, sur une longueur de 5 m. 40.
Son point opposé à la demi-tour, en (onction avec le
mur de cave opposé à la rue du Donjon, se trouvait être à
plomb de t'axe du mur oriental de la construction de
M. Benoît, à 3 m. 5o en arrière de l'alignement delà rue.
Autres murs de la cave. — Le mur de cave en pénétra-
tion avec la demi-tour, situé sous le trottoir de la rue
du Donjon, Taisait un angle aigu de jb° environ avec la
direction de la courtine.
Ce mur, dans sa hauteur, était construit en blocirrcgu-
lier et en mortier. Sa longueur entre la demi-tour et le
mur opposé était de 1 m. 07.
Le mur de cave opposé a la courtine lui était parallèle.
C'est sur ce mur que retombait la voûte de la cave.
Il présentait le même appareil que la courtine (6g. 7).
255
Il reposait sur un mur de construction romaine dont il
sera question plus loin.
Sa longueur était de 5 m. 3o.
Enfin, le dernier mur de cave, vers le sud, formait un
angle sensiblement aigu (70° environ) avec la courtine.
Sa longueur était de 3 m. 65.
Hg. 7.
Coupe sur la cave du terrain de M. Benoit.
Caniveau sous la courtine. — En dessous de la cour-
tine, à environ 1 mètre en dessous des libages, se trouvait
un caniveau d'origine vraisemblablement romaine, car il
présentait une direction parallèle au mur romain précé-
demment cité.
Ce caniveau présentait au fond un dallage, ses parements
verticaux étaient constitués par du moellon assemblé au
ciment.
Sa voûte était en arc surbaissé et était partiellement
écrasée.
Il passait sous la demi-tour.
Son épaistcur à 1 outit p
gueur, «oui la courtine un peu avant la derai-tour.
M largeur Jtaii de o m. 40.
L'eau coukiil trii faiblement dans ce caniveau.
Son mur côté est avait o m. 80 d'épaisseur.
Sa direction comme celle du mur romain cuit «acie-
men i nord-sud.
11 est certain que, lors de la construction de la courtine,
U présence de ce caniveau dut être ignorée, les fouilles
n'ayant pas été poussées jusqu'à lui, sans quoi les rondi-
tions de la courtine auraient inévitablement été établies
en cet endroit au moins au niveau de son dallage.
Mur romain. — A 1 métré au-dehorsdu parement exté-
rieur du caniveau se dressait le parement d'un mur ro-
Cclui-ci s'élevait à 2 m. 5o au-dessus du fond du cani-
veau.
Le parement apparent était constitué de petites pierres
carrées, appareil adopté, d'ailleurs, pour toutes les ta«s
des murs romains reconnus en cet endroit de la ville.
Ce mur lait de moellons en mou avait une grande épais-
seur, et celle-ci se perdait sous le mur de la cave-
11 faisait une saillie intérieure de o m. 70 sur le mur île
cave vers le sud, et de 2 m. 18 au nord ; ces mesures prises
aux deux extrémités de la cave.
Il est intéressant de constater que la direction de ce mur
romain étant presque parallèle à la courtine, celui-ci. en
nous plaçant dans l'hypothèse déjà énoncée, aurait vrai-
semblablement constitué un des murs de couloir de l'am-
phithéâtre romain.
Il convient, pour compléter les ind:
ment fournies, d'ajouter les mesures
cet endroit :
Hauteur de la cave sous clef de voûte, 4
précédera -
re levées en
sion prise au pied du r
trouvant o m. 3oplus I
1, le fond du caniveau se
257
Le mur de o m. 80 d'épaisseur formant un des côtés du
caniveau avait o m. 20 de hauteur au-dessus du fond de la
cave, et, par conséquent, o m. 5o au-dessus du fond du
caniveau, celui-ci étant de o m. 3o en contre-bas de la
cave.
Terrain de M. H ornai s.
Les fouilles poussées en puits sur ce terrain présentent
un intérêt particulier.
Elles ont, en effet, non-seulement remis à jour les fon-
dations de l'hôtel de Mathan, mais permis de reconnaître
sur une assez grande longueur la continuation des murs
romains déjà découverts dans la tranchée dégoût de la
rue du Donjon de 1907.
Ces deux murs parallèles avaient, on le sait, leurs pare-
ments parfaitement dressés en pierres carrées sur leurs
laces extérieures. Des assises de briques alternées avec des
moellons avaient également été reconnues dans leur cons-
truction.
Les dernières fouilles ont révélé les mêmes disposi-
tions.
Il convient, néanmoins, de remarquer que si ces murs
traversaient par le travers tout le terrain de la propriété
de M. Homais, le mur le plus occidental dérasé aux
mêmes profondeurs indiquées dans le relevé de 1907, voi-
sines du niveau de la rue, n'a été suivi que sur une lon-
gueur de 4 m. 5o à partir de l'alignement (fig. 8).
Après cette longueur, on perdait sa trace, les fouilles
n'ayant pas été poussées plus avant.
Cependant, vers le fond de l'immeuble, un puits ayant
été creusé à 8 m. 80 de profondeur, le dérasement d'un
mur romain apparut à ce niveau dans un angle du puits.
Ce puits se trouve immédiatement sous l'angle du fond
de la propriété de M. Homais, contigii à celle de
M. Quesnel, son axe étant à 14 mètres de la rue du Don*
jon.
18
':
Terrien 3e M. Honnis.
F= se lï-.-^.vîsai ta plan qae nous irions dressé slon,
?rïS':i5S*a) «es une io~-.te hvpothéàque le plan des artott
ie Rroes. U poJM en qoestioo se trouverait être à te-
plaoeateat Je il peste supposée.
V
I raison de la profi:
cié reconnu dans ce pui
.ubstruction d'un rr
retrouvé à Nîmes et
ad
ndeur a laquelle le mur n
s, celui-ci pourrai! alor
.ir sous la piste, comme on en
u Colisée. On pourrait des loi
u dan:
analogui
une certaine mesure, q
arènes romaines de Rouen existaient des caves s
à celles que l'on a reconnues dans les cirques romains de
et du Cotisée. Bien qu'appartenant ù des caves sous
l'arène, il ne semble d'ailleurs pas étonnant que cette partie
retrouvée dans le puits soit dans le prolon-
gement <Ju mur contîgu à la rue du Donjon ; car, en se
reportant au plan supposé des arènes de Rouen que nous
avons dressé en 1907, il est facile de constater que la pro-
priété de M. Homais se trouve justement être à l'entré-
roité du grand axe de l'arène.
1 Colisée, par exemple, étant jus-
tement parallèles au grand axe, devaient donc en cet
endroit, par conséquent, se trouver naturellement dans le
prolongement des murs des gradins existant encore près
1 rue, la direction de ces derniers étant à peu près
Hèle au même grand axe des arènes supposées.
o m. 66 en contrebas du dérasement de ce mur, dans
le puits, un empattement de o m. 20 de saillie apparut,
dénonçant les parties le< plus inférieures du mur.
L'autre mur romain, plus oriental se poursuivait i\ tra-
vers les caves sur une longueur de 7 mètres.
A partir de cet endroit, sa présence ne fut plus signalée
que. dans un puits creusé dans son prolongement, l'axe de
ce puits étant tixé par une parallèle menée à 9 ra. a5 de
l'alignement de la rue du Donjon.
Son dérasement dans ce puits se trouvait il une profon-
deur de 4 m. 80 au-dessous du niveau du trottoir.
Sa présence a été encore signalée vers la face occiden-
tale d'un puits de 1 1 m. 45 de profondeur contigu à la
(ace orientale du mur romain prolongé, à une distance Je
14 mètres de l'aligne ment de la rue.
11 avait en cet endroit été dérasé à 8 mètre» de p
deur, et ses assises inférieures se trouvaient cl
au dessous le niveau du trottoir (tig. 9).
Lu*j*e m&Tetie dff /tiITT*
troupe Jl's puits de la propriété de .M. H01
Comme le mur dont l'album n» 1 , feuille 18, de la Com-
mission départementale des Antiquités, donne le deuil,
ses fondations avaient été établies sur pilotis.
Ces pilotis avaient o m. 10 de côté et se trouvaient espa-
ces de o m. 5o d'axe en axe.
Les mêmes observations faites au sujet du précédent
mur peuvent donc naturellement s'appliquer a celui-ci.
Il convient de signaler également que, à l'angle de la
propriété de M. Homais, contigu à la propriété de
M. Quesnel, on a retrouvé deux murs en moellons et
pierres, sous l'aplomb ou aux environs de l'alignement.
•"un, à o m. So en arrière de l'alignement, avait un
[^•"Crrient en glacis parallèle à l'alignement.
L'autre formait un angle très ouvert en pénétration
leKêre sous te trottoir. Il s'étendait sur une longueur de
**•- 5o vers l'est, a partir Je la propriété de M. Quesncl.
Nous avions signalé, en 1907, près de l'escalier retrouvé
"s l;i touille, un parement Je mur. Ce dernier mur peut
•"attacher aux précédents, et tous trois ont Jù appartenir
alJ x mêmes constructions, cuisines du château de l'hilippe-
uKuste, sans doute, si l'on se rapporte aux notes se
rai*açhant à celles-ci.
En arrière de l'immeuble de M. Homais, à 16 m. 5o de
dignement de la rue, et à 3 mètres du mur de la pro-
rrtvté de M. Benoist, on a retrouvé un ancien puits de
rnètre de diamètre. L'origine de ce puits reste indéter-
minée (]).
Propriété n
e du Bailliage
mmeuble occupant le
• de fond limitant le
hauteur constitué en
Lors de la démolition de l'ancii
<P ri de la rue du Bailliage, !e i
'errain nous apparut dans toute
deux parties.
La partie inférieure, très
leur, était constituée d'assises de moellons irréguliers sépa-
rées par intervalles par dis rangs Je briques plates romaines.
Le premier lit de briques romaines se trouvait il 2 mètres
du niveau du trottoir de la rue, le deuxième lit à 3 m. 80.
Au-dessus des 4 m. 80, le mur, dans sa deuxième par-
tie par conséquent, avait été surélevé postérieurement par
des matériau* de nature différente.
Ce qui constitue principalement même l'intérêt de cette
(1) Nous devons les c
|n propriété de M. Heu
les a relevées serupulci
> retrouves dans
M. Gopeard qui
m
(Couverte, c'est que
i-ûice courbe wr uni
n cet endroit, présente u
e longueur, courbe que ne
e en 1907 sur le cadastre, et qui avait sei
de base au tracé des arènes que nous avions donné.
L'hypothèse que nous avions laite alors, en examinant
le cadastre, que cette partie de mur devait être de cons-
truction romaine, se trouve donc aujourd'hui conrirm
II semble surprenant, peut-être, que le parement ne
présente pas d'ouvertures, et que sa face ne soit pas dres-
sée en appareil carre.
Cependant la réflexion permet d'admettre que le pare-
ment non lié avec l'épaisseur du mur a pu s'en détacher et
tombera une certaine époque, ou que cette partie exté-
rieure du mur pouvnit être décorée de placages de pierres
également détruits.
11 convient peut-être, en outre, d'attribuer l'absence
d'ouvertures dans cette partie de mur à ses fonctions dans
les arènes, car la déclivité du terrain depuis le bouleva
jusqu'à la rue du Bailliage a sans doute nécessité en <
endroit un soubassement assez élevé, soubassement que
l'on retrouve dans certaines arènes romaines, a Poia, par
exemple, corrigeant les différences de niveau que prése
tait un sol très en pente.
Dans la cour du même immeuble actuellement en cons-
truction, à 4 mètres du mur romain vers la rue du Bail-
liage et dans une direction parallèle à celui-ci, la cave de
l'ancienne construction mesurant 7 mètres sur 5 mètres
(La plus grande dimension prise parallèlement au mur
romain)a été fouillée pourl'éialilissememdecunalisaiions.
Cette fouille a révélé à 7 m. 5o en contrebas du niveau
de la rue, des substructions anciennes en moellons, établies
dans la presque totalité de la surface de la cave.
Ces substructions en moellons se rattachaient sans doute
extérieurement aux anciennes arènes ; il ne nous a pas 1
possible, cependant, d'en déiinir la destination.
il convenait, cependant, de signaler leur présence
263
Les papiers de feu noti e collègue M. Biochet. —
Le Secrétaire a fait connaître à leur sujet les désirs de
la Commission à M . l'abbé Anthiaume, licencié ès-
sciences, et l'historien de notre astrolabe (i), qui avait
eu quelques rapports avec M. Biochet. L'abbé répon-
dit qu'il était charmé de l'information, et qu'il espérait
bien donner quelque satisfaction à la Commission,
d'autant qu'il « connaît intimement » son légataire uni-
versel; mais il se pourrait, aux termes mêmes de cette
réponse, que l'examen et le classement des manuscrits
ne soient pas encore terminés. Il parait que M. Bio-
chet avait disposé de ses notes; j'ai quand même appelé
l'attention sur les moindres feuillets qui ont pu rester
sans affectation.
La Commission se loue du zèle qui a jusqu'alors
suivi cette affaire.
M. de Vesly, directeur du Musée, termine la séance
par une série de communications non moins intéres-
santes que variées.
Bas-relief de Lillebonne. — Dans la dernière
séance de la Commission, j'ai eu l'honneur d'exposer
la découverte faite dans les fondations du petit Bal-
néaire élevé dans l'orchestre du théâtre romain de Lil-
lebonne.
Permettez-moi, aujourd'hui que les découvertes se
sont précisées, de vous les exposer complètement.
J'avais remarqué, dans les fondations et à l'angle
S.-O. du petit édicule, une pierre sculptée d'ornements
(i) L'Académie des Sciences vient d'offrir 5oo francs à MM. Sot-
tas et Anthiaume pour leurs savantes recherches sur ce curieux
instrument.
cp-rlepnv
■ ieLmltpl. I).
7oi le fnpncai «"on bas-refaci nxsunni o m. JT
r w o n 48 de hauteur. Les figura?
ion rcpraemces nsci que sur les mes 1 meropes,
c"es*-â-dirs que de» efirâiofU séparent les scènes «les
personnages.
Un grand listel vertical divise d'abord le panneau
en dtui panies : celle de gauche est subdivisée encore
en deux par un autre listel. Dans la partie supérieure,
se voient les jambes d'un petil génie, et, dans le tableau
inférieur, la tête d'un satyre jouant de la double flûte,
Le plus grand tableau mesure o m. 31 ; une femme, le
torse nu, vue de dos et regardant à droite, asescheveui
ramenés sur le sommet de la tête. Son bras droit est
levé, tandis que le gauche et le mouvement général de
la figure s'abaissent vers le sol. Est-ce Vénus se pen-
chant vers l'Amour ? Il est certain que la symbolique
des sujets indique le cycle de l'Aphrodite ou de Bac-
chas. II y a là des recherches à faire que je n'ai pas en-
265
core entreprises, faute d'éléments nécessaires et indis-
pensables.
Cependant, je signalerai les caractères qui me pa-
raissent ceux d'une inscription et se voient dans le bas
de l'omoplate et sur le dentelé ou profil gauche de la
figure principale.
Ces lettres s'observent bien sur la photographie exé-
cutée par M. Monet, et encore mieux sur l'estampage
obtenu par le procédé Lottin, que m'a remis M. Tassel
de Lillebonne.
Le Cimetière franc de Petitville dit du Bois-des-Tom-
beaux. — La commune de Petitville appartient au canton
de Lillebonne. Cette localité est située sur le bord d'une
falaise crayeuse, dont la Seine baignait encore le pied il y
a soixante ans (i). Aujourd'hui, les eaux du fleuve en sont
éloignées de près de quatre kilomètres, et les alluvions
sont devenues de riches et fertiles prairies.
C'est sur un cap de la ialaise que se trouve le cimetière
franc connu dans le pays sous la désignation de Bois-des-
Tombeaux. En cet endroit la craie est recouverte de sa-
blon et forme un tertre. Le fleuve baignait ce tertre a
l'ouest et au sud par une vaste crique appelée le « Cul du
Tôt » (2), corruption du mot « Accul », qui en Nor-
mandie signifie endroit où les eaux demeurent stagnantes.
(1) Les vieillards se rappellent que des cabanes de pêcheurs
s'élevaient à cet endroit.
De même aussi, observe le secrétaire, vers la tin du dernier
siècle, les plus vieux habitants d'Hartieur racontaient qu'ils
avaient cueilli des moules au pied de la colline du nord de la
ville.
(2) Tôt, pour toît ou maison, est souvent employé comme
suffixe dans tous les noms de communes ou lieux dits : Autre-
tot, Blactot, Critot, Estantot, Kultot, Sassctot, Yvetot, etc.
La toponymie ne prêle d'ailleurs A aucune équivoque,
puisqu'à 200 mèires h l'esi a été bâtie la ferme du « Pas
Criant (glissant) ». Le lieu était donc bien un marécage.
Cependant, par suite de sa situation sur un point clevë et
sablonneux, l'emplacement du Bois-des-Tombeaux était
désigné pour une nécropole franque. Ces peuplades choi-
sissaient pour inhumer leurs morts un site exposé au
soleil et non humide (t). l.'abbé Cochet (1) lait passer par
Petitville la voie romaine qui de Liliebonne conduisait à
Dreux, a Evreux, à Lisîeux et au Mans, après avoir fran-
chi la Seine au Vieux-Port ( Vêtus Portus). Il est indubi-
table que Petitville est une localité fort ancienne, et If
fouilles exécutées au mois d'octobre 1910 démontrent
qu'une population y vivait aux vu* et vlii= siècles.
Est-il hesoin de dire que le nom de Bois-det-TombetUx
fut donné à cette dépendance de la ferme du Pas-Grii
a la suite de découvertes de sarcophages laites iors
l'ouverture d'une carrière. Dès 1870, l'abbé Cochet (3)
signalait l'existence du cimetière franc reconnu en cet
endroit et dont plusieurs objets et. notamment, des sera
masaxes étaient entrés au Musée d'antiquités.
La guerre franco-allemande détourna l'attention de ce'
sujet intéressant pour la science, etl'éloignement de Petit-
ville de grands centres comme Rouen et le Havre livra
aux ouvriers carriers la majorité des objets découverts
depuis quarante ans et aujourd'hui dispersés. C'est à
bienveillance de M"» de Bovet, propriétaire de la ferme
Pas Griant, que nous devons la bonne fortune d'avoir pu
fouiller le Bois-des-Tombeaux et de déterminer le cime-
tière franc. Nous l'en remercions bien sincèrement.
it) C. Bouicnçer. — Le Cimetière de Alarchélepot, Geargpt
IJoury. — Le Cimetière franc de Ij Justice de Ha-ts (Mdnic).
P. 35.
(î) Répertoire archéologique de la Seine-hffÈriture, y. 1S7,
(?) IStitletin delà Commission des Antiquités, L II. Uiade 187*1
pp. tBJ et J77.
267
Les sépultures étaient situées au bas du coteau ou tertre
décrit plus haut. Le plan annexé montre qu'elles étaient
plutôt groupées que disposées ou rangées sur un seul ali-
gnement. Quelques-unes avaient été faites dans des cer-
cueils de bois dont on retrouvait les clous avant servi à
fixer les planches. Cependant, la majorité comportait des
sarcophages de pierre. Ces cercueils avaient été utilisés
pour des inhumations successives, on en avait fait de véri-
tables caveaux ainsi que le démontrent les amas d'osse-
ments trouvés non loin de quelques-uns d'entre eux.
Nous avons retrouvé jusqu'à trois crânes dans ces dépôts
( Voir le plan). Remarque à consigner : c'est que les cada-
vres inhumés directement ou dans des cercueils de bois
n'ont pas été visités.
Sauf une sépulture (n° 20), les corps avaient été inhu-
més la tête au nord et les pieds tournés vers le sud, c'est-à
dire suivant une autre disposition que celle ouest-est,
considérée comme classique.
Les Sarcophages . — Ils étaient sortis des carrières du
pays : Tancarville, Lillebonncou Caumont, et leur trans-
port avait dû être fait par eau. Peu étaient d'une seule
pierre creusée. Yjà plupart étaient composés de deux
pierres ajustées, mais non réunies par un ciment quel-
conque. Us étaient enfouis peu profondément (o m. 40
environ). Une dalle plate formait couvercle. Cette dalle,
peu épaisse, s'était brisée dans les manœuvres qu'elle avait
subies, laissant filtrer par les interstices le sable ou passer
les racines des arbres. Aussi les crânes étaient-ils remplis
de terre et se brisaient-ils dès qu'on les soulevait. C'est
pourquoi aucune mensuration n'a pu être faite.
Le tableau ci-après donne les mesures relevées sur des
sarcophages et indique les longueurs des différentes par-
ties des cercueils de pierre. Malheureusement, on ne peut
tirer aucune remarque, puisque c'est tantôt la tëtc, tantôt
les pieds du sarcophage qui présentent des dimensions dit-
l'érentcs et que plusieurs c
rcueih n'ont pu
tre mesur
leurs parois s'étant brisées
t détachées avant
1'explorat
Complète de la sépulture.
La remarque la plus cur
euse a été faite s
ir le cerc
(no ■ 1 du plan). La pierre
employée avait <
té celle d
gnée sous le nom de Vergelé (carrière des i
Vcrnon). Lorsque les ouvriers eurent dégage le cercueil e
l'eurent enlevé de la fosse, ils me montrer!
était sculptée en dessous, aux pieds, et remarquèrent d
plus que la cuve n'était pas close de ce côté. La croix, i
branches égales, mesure o m. 58. Dans chacun des c
tons, un objet a été sculpté en bas-relief, mais il e
impossible de distinguer ces attributs. Toute explicatioi
qu'on chercherait S en donner ne serait, suivant noi
qu'une interprétation imaginaire. Nous nous contenter
Jonc d'en produire la photographie et d'émettre l'hy]
rhè«e que le sarcophage a été taillé dans un fragment d
monument antique |voir pi. VI).
Monnaies. — Un moyen et un petit bronze à l'effigie
de l'empereur Constantin I" ont été trouvés, mais les R/
étaient également illisibles. Il en a été ainsi pour trois
monnaies du moyen âge. Un bouton de bronze paraissant
un sceau a été également recueilli, mais i! est impas-
sible de distinguer si les saillies ne sont pas des boursouf-
Armes — Les Scramasaxes. — Trois de ces grands cou-
teaux ont été retirés des sépultures. Deux d'entre eux
étaient bien conservés; le troisiè
débris de fer.
Le moins oxydé a été reçut
(Voir le plan). Il mesure o m
o m. 35 pour la lame. Celle-ci t
nures ou sillons tracés narrallèlen
; n'oflra
: plus que des
illi dans la tombe n° 14
08 pour la poignée et
tait gravée de trois rai-
ent au dos; les cavités de
dation a fait dispai
é remplies d'un fil d'argent que l'oxy-
I
I
i
f fi k 1 I I
< ô S
I I r :
S3Sri[do?iiH sa p „ n
270
Une lance il talon portant un signe incruste H M Kl
sortie des dragages Je la Seine en i88ï. Le scranusiiM:
decouvert ;i Peticvilta serait donc la seconde arme trouvée
dans le département ayant ponc une incrustation de métal
précieux. Le fourreau qui la contenait avait disparu.
Cependant, la chape qui en décorait l'entrée a été reirou-
vée. fille était formée par une lame de bronze allant en
diminuant du centre vers les extrémités réunies par un
rivet. Une face, l'antérieure, portait une décoration
Je mappes ou entrelacs semblables à ceux tressés par les
doigts du vannier (pi. Vil, 6g. 4). Cette partie du four-
reau, assez rare, d'ailleurs, nous a paru intéressante.
Les scramasaxes se sont, du reste, montrés nombreux a
Pctitville; et, fait remarquable, ils ont toujours été
trouvés auprès des sépultures faites, soit dans des cer-
cueils, soit simplement près des cadavres inhumés en
dehors des sarcophages de pierre.
Dans la sépulture n° 14, à côté du scramasaxe, se trou-
vait un couteau (Voir le plan) ayant o m, i 1 de longueur
de lame et o m. 41 pour la soie, ce qui donnait à l'arme
o m. i5ï de longueur totale.
Dans cette tombe, qui possédait le mobilier le plus com-
plet, on m également trouvé une pince à épiler.
Pinceà épiler. — Ce petit objet, qui ne mesurait que
o m. 04 de longueur, était formé par une lamelle de
bronze légèrement incurvée vers son milieu et large Je
o ni. oo3. Kepliée sur elle-même et placée sur un man-
drin, elle offrait le type si souvent reconnu dans les nécro-
poles franques carolingiennes.
Boucles. — Plusieurs boucles ont été trouvées au Bois-
d es -Tombeaux. Nous le savons par l'enquête à laquelle
nous nous sommes livré; mais, dans nos fouilles, nous n'en
avons recueilli que deux. La plus petite (hg. ijesten
bronze et comprend la plaque et la contreplaque décorées
de torons sur les bords et de courbes en S que M. Boulen-
Croîi cantonnée
^ilpt« wr le fimJ d'un cercueil du Bo«-deS-Tombewl
i Pctùville.
' ^M ffla-iJ |- ..■'•il
fi %^ W ""' '
J»'- ■*•»• •*-<ll K&jj s
■ # :
Objets découvert! d-itis le Bais-des- Tombeaux, à Peiitvillc
271
ger compare à des figures de serpents déformés dont il
trouve l'origine dans l'art des Scythes et des Goths (1).
La seconde plaque (fig. 2) est en fer damasquiné. Tous
les ornements exécutés en argent ont disparu. Quelques
traces du métal précieux se voient encore ou plutôt se
devinent sur les plaques de fer dont la forme générale est
celle d'un poisson. Avec cette boucle de fer on a trouvé un
ornement du même métal et qui avait également reçu
des incrustations d'argent.
Ces boucles sont identiques à celles reproduites dans les
albums de MM. C. Boulanger, Barrière-Flavy, celui de
Caranda et, en général, à celles trouvées dans les nécro-
poles franques carolingiennes explorées dans les départe-
ments de l'Aisne et de l'Oise.
Elles permettent d'attribuer aux vnc et vm« siècles les
sépultures explorées à Petitville dans le Bois-des-Tom-
beaux.
Fibule. — Une seule fibule a été trouvée dans la terre et
en dehors des sépultures. Elle est de forme discoïde et
mesure o m. 022 de diamètre. Cette fibule se composait
ou plutôt devait être formée (puisqu'elle est incomplète)
d'un bouton cylindrique en os ou en bois sur lequel était
fixée l'aiguille. Ce disque était recouvert d'une feuille
mince de bronze estampée (fig. 3) sur lequel se voit au
centre un bouton entoure d'un cercle de petits points en
relief, le tout enveloppé de quatre figures de monstres
marins ou serpents déformés contournés en S et dont les
membres antérieurs se terminent par des volutes. — Il
semble que ces figures soient les prototypes des gro-
tesques que Raphaél a peints aux Loges du Vatican.
Céramique. — La céramique rencontrée dans le cime-
tière du Bois-des-Tombeaux, à Petitville, comprend:
(1) C. Boulenger. — Le Mobilier funéraire, etc.
2-t2.
quatre petits vases !» troncs de cônes opposes par lew
grande base et qui donnent la forme dite en carène : type
de lu céramique des Francs et dont la forme fut a
employée par les Etrusques (i).
Troisd'entre ces vases sont de poterie grise et mesu-
rent o m. of> à o m. 08 de hauteur. L'un est orne d'ui
annclct à la base du col (fig. y), l'autre décoré d'un
rangée de parallélogrammes à la partie supérieure de la
panse (fig. 8|. Le troisième vase, un peu plus grand que le
précédents, puisqu'il mesure o m. 85 de hauteur
également o m. 06 d'ouverture, est de couleur jaune ro«
avec annelet ii la base du col. C'est un type déjà vuj»'
nous dans le cimetière franc d'Osmonville et qui appar-
tient certainement au viti" siècle.
Tous ces vases étaient placés aux pieds du mort. Cepen-
dant, la sépulture (n» 14 du plan) comportait deux vas*
déposés l'un à la tête, l'autre aux pieds. Ils étaient certai-
nement votifs, ainsi que l'indiquent leurs petites dimen-
sions.
Objets divers. — Outre les monnaies, armes, boucles,
tibule et objets divers décrits ci-dessus et qui caractéri-
sent l'époque franque, il a été recueilli des débris de tuiles
à rebord et un fragment de meule en poudingue, témoin*
indéniables de l'existence d'une station gallo-romaine dans
le voisinage. Je crois devoir en iixer l'emplacement '
l'ouest du Bois-des-Tom beaux, sur le poini élevé J£
la crête où le fer de la charrue rencontre des gros*
Conclusion. — En résumé, l'explorati
de Petitville a révélé :
1° Que les inhumations les plus ancie
dans des cercueils de bois ;
1° Que les sarcophages de pierre, sou
(1) Marlha, L'Art élrutque, hg. 3i.
iu cimetiert
i ont eu lie"
: formés de
273
deux morceaux pour la cuve ont pu être utilises égale-
ment dans les temps lointains et simultanément avec les
cercueils de bois, mais qu'ils ont servi à des sépultures
successives jusqu'à l'ère romane exclusivement ;
3° Que les armes trouvées ne sont que des sera ma saxes
et des couteaux et qu'elles peuvent, avec la céramique,
foire remonter aux vne et vin» siècles l'époque où fut en
usage la nécropole franque du Bois-des-Tom beaux;
4° Que cette hypothèse est confirmée par les boucles et
autres pièces du mobilier funéraire rencontrées à Petit-
ville ;
5° Enfin que les monnaies, fragments de meule en pou-
dingue et de tuiles à rebord témoignent de l'occupation
du lieu à l'époque gallo-romaine et qu'en définitive on peut
hasarder la conclusion que les habitants des triages du
Bois-des-Tom beaux et du Pas-Griant ont pratiqué les
inhumations jusqu'au jour où l'ancienne église construite
au xie siècle (1) devint un lieu de sépulture et le cime-
tière qui l'entourait un nouveau champ de repos.
Monnaies <Tor de Criquiers. — Dans la séance du
26 mai 1908, j'avais informé la Commission qu'un
petit trésor, composé de 3o monnaies d'or, avait été
trouvé le 19 avril précédent à Criquiers et m'avait été
présenté pour l'acquérir. (Bull., t. XIV, pp. 281-282).
L'achat n'eut pas lieu, le ou plutôt les possesseurs
n'ayant pas accepté l'offre de 5oo francs que je leur
avais faite pour 3o pièces aux effigies de Louis XII et
de ses successeurs.
J'avais perdu cette affaire de vue, lorsqu'il y a quel-
ques semaines, M. Eusèbe Facquet, charron à Cri-
quiers, vint nVoffrir d'acquérir 7 monnaies d'or qu'il
me dit avoir trouvées en démolissant un mur au ha-
(1) Cochet, op. cit., page ibj.
'9
*74
mc-iiu de Morienne, commune de ftainte-Marguerite-
lès-Aumale.
,1e procédai comme d'habitude, c'est-à-dire que je
demandai des renseignements au maire de iacommune
sur laquelle la découverte avait été faite J'appris ainsi,
de M. le Maire de Sainte- Marguerite, que la déclara-
tion de M. E. Facquei était erronée, et que je deuil
m'adresser à son collègue de C.riquiers. L'honorable
M. Buée, en me répondant, m'a permis de rétablir 11
vérité sur la découverte.
C'est en abattant un orme sur la propriété de M . Buée,
maire de ta commune de Criquîers, que M. Reusse.
charron, et son parent et aide. M, Eusêbe Facquei,
trouvèrent, incrusté entre les racines de l'arbre, unpoi
en grès contenant trente monnaies d'or.
M M . Reusse et Facquet s'étaient bien gardes de pré-
venir de leur découverte M. Buée, le propriétaire du
fonds sur lequel la trouvaille avait été faîte, Néan-
moins, celui-ci l'apprit, et les inventeurs furent obligés
de lui verser quinze des monnaies trouvées, c'esi-a-dire
la moiiié du trésor.
Les sept monnaies acquises pour le Musée compo-
saient la part revenant à M. Eusêbe Facquet, et qui
comprenait :
Charles VIII. — A). Ecu au soleil (Fleur de lis).
Carolus : Dei gka. Francoru rex. — Ecu de France
surmonté d'un soleil.
Ri. Fleurs de lis. XPS : Vincit : XPS : Régnât
XPS: imperat. Croix fleurdelisée (fr, à Paris). Poids :
3 gr.40. — i5 francs.
Louis XII. — A). Ecu au soleil, fleur de lis couron-
née. Ltioovtcos : Dei : Gratta : Francoru : Reï b. Ecu
de France surmonté d'un soleil.
2;5
RK (Fleur de lis couronnée). XPS : Vincit : XPS :
Régnât : XPS imperat : b. Croix fleurdelisée. Poids :
3 gr. 40. — i 5 francs.
François Ier. — Aj. Ecu au soleil : Franciscus : Dei :
Gra. : Francorum : Rex : Ecu de France surmonté
d'un soleil.
R). XPS : etc. imperat. Croix fleurdelisée cantonnée
de deux F, et de deux fleurs de lis. Poids: 3 gr. 35. —
I 5 francs.
Un second exemplaire. — i5 francs.
A). Ecu du Dauphiné : Franciscus : Dei : Gra. :
Francor Rex. Champ, écartelé de France, Dauphiné;
en haut, un soleil.
RJ. XPS. Vincit, etc. Croix fleurdelisée. Poids:
3 gr. 33. — 1 5 francs.
Charles X. — Ecu d'or. Carolus X. D. : G. Fran-
cor rex. 1590. Ecu de France; dessus : un soleil;
dessous un A. Christus Régnât Vincit kt imperat.
Croix fleurdelisée, fleuron née (frappé à Paris). Poids:
3 gr. 35. — 2 5 francs.
Pièce rognée italienne : or.
Enfin, une monnaiecspagnole, mais rognée et pesant
7 grammes.
M. Buée, maire de Criquiers, a fait abattre un orme
voisin de celui dont les racines enveloppaient le trésor.
II ne rencontra aucune monnaie, mais s'aperçut que
les arbres s'étaient développés sur les substructions
d'une ancienne commanderie de Templiers. Je suis
incité à croire, par suite de la monnaie d or étrangère
ît de celle de Charles X, que le petit trésor de Criquiers
fut caché lors des randonnées du duc de Parme et de
Henri IV dans les environs d'Aumalc.
— ^c-milc ie arena: D.
V.. V"„., HES-fT'3 «B l.tra 11^5 Ï_EC REDKBA ««HT-
fwTtt', — 5"eo83s ^Kl.^■■^r->:u, ErartiufO. «nom-
•fi:'; iis.-u:> ^liu-ejiiH, Q jinrori rat omda à So-
eurs le _ iecsanîr- ici*, ïï ^i casitoiB: ta: aHth*
>*bhii> ute tk^ji'. le -f jr inepte sçôn-tkment i «^
277
III. — Cette médaille mesure 58 ra/m de diamètre et
est de bronze doré ( i ).
A l'avers : vt sapiens architectus fondamentom
posuit.
La tête du cardinal de Noailles regardant à droite.
En exergue : Lvdovîcus Amonius CARhinalis de
Noailles, dvx. par franco, arghiepiscopus p arî sien -
sis.
R). Divo Luo/ico sacrum in insula wcnoAtum anno
MDCLXIII, CONTINUATUM OntlO MLCCII.
L'église en construction.
Exergue : Régis liberalitas et PAROCuunorum, et,
plus bas, sur une ban de roi le : iacobus lhiillier, pas-
TOR,etC.
IV. — La médaille intéresse particulièrement la ville
de Rouen (2). Elle fut frappée à l'occasion de PHôtel-
de-Ville projeté par Le Carpentier, édifice qui, on le
sait, ne fut pas édifié.
Médaille bronze : D. : 42 m/m.
A). Lud. XV, christianiss.
Le roi Louis XV regardant à droite; au-dessous,
f. m.
R). avspice rege DU.ECTissrMO. — La façade de l'édi-
fice, et dans l'angle gauche : roettiers.
En exergue : civ. roto, basiuca instaurata mdcclviii.
V. — Médaille bronze. D. : 53 m/m.
(1) Op. cit., t. II, pi. xxxv, page 3a.
(2) Cette médaille, ainsi que la suivante, ne sont pas indi-
quées dans le Trésor de numismatique. — La construction de
l'Hôtel -de- Ville de Rouen fut autorisée par lettres patentes du
S juin 1735, enregistrées au Parlement de Normandie le
3o juillet suivant.
A). Loi'» XVI, roi um Fh*K(;ais — La téic du roi
regardant ù droite Sou» le cou : B. Duvivreu, et e"
exergue : Ville db Paris,
li). JV FERAI DESORMAIS «A DKMEEIHE HABITUELLE,
Groupe dans lequel la Ville de Paris, symbolisée par
une femme ponant la couronne murale, indique les
Tuileries a la famille royale, composée de Louis XVI.
de la reine et du dauphin Louis XVII. — L'événe-
ment a la suite duquel celte médaille fui frappée, est
suffisamment connu.
M. le Président remercie ses confrères d'avoir prèle
leur concours à nos éludes, et il lève la séance a quatre
heures
270
SÉANCE DU 16 DECEMBRE 1910
Elle ouvre à deux heures un quart, sous la prési-
dence de M. G. Le Breton, vice-président.
Membres présents : MM. Garreta, Lefort, Mgr Loth,
Pelay, Poussier, Ruel, Vernier, de Vesly et l'abbé
Tougard.
Se sont excusés : MM. Cahingt, Deglatigny, Du-
veau, Lormier, Malicorne.
Le procès- ver bal de la dernière séance est adopté
sans observations.
Correspondance imprimée. — Elle est abondam-
ment fournie, comme il résulte de ce détail : Bulletin
archéologique du Comité, 1909,111; 1910, 1; — Item,
historique et philol., 1909, 111 et iv, un fasc. ; —
Bull, de la Soc. . . de Soissons, V, 1908; — Bull, de
la Soc. . . de Langresy 83 ; — Bull, de la Soc. . . de
V Orne t XXIX, ni; juillet 1910;— Bull, de la Soc...
des Antiquaires de la Aforinie, 234, 1910; — Mém.
et Docum. de la Soc. Savoisienne, XLVÏII et XLIX,
1910; — Bull. . . des Antiquaires de Picardie, 1910,
111 ; — Bull. . . des Antiquaires de l'Ouest, XXV et ( 1 •'
trim. 1910) XXVI; — Mém... des Antiq... de la
Côte-d'Or, XV, 2e et 3s 1907-1909, in-40; — Anna-
les de la Soc... de Château-Thierry, 1909; —
Bull, de la Soc... de Semur-en-Auxois, XXXVI,
1908- 1909; — Bull, de la Soc. . . de Gand, XVIII,
3 ; — Deux extraits (n0$ 1910, 19 1 1) du Smithsonian
Report, pp. 677-710. Washington, 1909.
i5 on. <r,or>. — Bulletin du Comité da Beau-
Art» dei départements, octobre, lyio.
Correipondancé manuscrite — En ouvrant il
fltMKe . M . le Président se levé pour donner lecture ie
r*rrAc du 26 novembre par lequel M. le Prête 1
nomme membres de U Commission M. Altred Pmn-
fi#r, ancien pharmacien à Bcllcncombre. et M.H.Ca-
biogt, professeur au Collège de Dieppe. II se t'élkîiï
de là présence de M. Poussier, avantageusement conna
portes espionnions dans le passé. Noire nouveau
Confrère remercie ■mccmotion.
M. Cahingt remercie du grand honneur qui lui est
fait par lu décision de M. le Préfet, et il s'excuse sur
ses devoirs professionnels de ne pouvoir assister i ls
■tance.
Efllt* Sairtt-Ouén. — M. de Vesly rappelle set
anciennes démarches pour obtenir la réparation ds
toit lires de l'Abbatiale. Elles ont été couronnées de
succès, (trace au concours de M. de la Bunodière. Il
nvnii insisté sur le mauvais état des chéneaux, dont le
bmi entretien incombe à la Ville.
I)atnpierre-en-/iray. — Château. — M, Poussier
ti l'insigne fortune de ne pas faire son entrée à la Com-
mission les mains vides. Il offre, en effet, à notre al-
bum une série de dessins, depuis 1820 jusqu'à nos
jour*, qui reproduisent cette noble demeure du
khi* siècle, dite parfois « des Huguenots ».
« l.e nom de Beuvreuil, observe M. Garreta, sem-
blerait se rattachera :
- David Lalouel, avocat au Parlement de Norman-
die, qualifié sieur de Buvreil, anobli au mois d'août
28l
1 653, fils de Jean Lalouel, écuyer, sieur delà Soudes-
irye et de Jeanne du Fayel, demeurant à Rouen.
» Il appartenait à la religion réformée ».
Rouen. — Rue de la Maréquerie. — Il nous gratifie
également de la bonne photographie prise de cette rue
en 1868 quand on lui donna le nom de rue du Doc-
teur-Blanche. Elle avait été soigneusement conservée
dans son cabinet par le docteur.
Véglise (TEtretat. — Monument historique de
l'Etat, et de 1 re classe ( 1 85o), ce très intéressant édifice
réclamait depuis longtemps des réparations. Voici le
résumé des deux lettres que M. le curé d'Etretat a écri-
tes, à leur sujet, au Secrétaire.
Vers le commencement de Tété dernier, le curé, sur
l'avis du maire, adressa au Conseil municipal une de-
mande de restauration, en insistant pour provoquer
l'examen des hommes compétents.
La réponse est venue le 1 3 novembre, et elle conclut
qu'il « n'y a pas lieu de taire de réparations »,
prétendant qu'un devis n'avait pas été fourni. Un
argument décisif était pourtant intervenu aux fêtes de
la Toussaint : car l'eau y coula dans l'église avec une
telle abondance, qu'on dut ouvrir ses parapluies, et le
bruit de sa chute sous le clocher empêcha d'entendre
le sermon.
Çà et là, en effet, la toiture est détériorée, notam-
ment à la jonction de la nef avec la m tiraille de la tour,
si bien que la voûte est demeurée humide sur une lon-
gueur d'un mètre. On semble attendre le moment des
grosses réparations. Pour une construction de cet âge,
c ce serait, dit très bien M. le Curé, un acheminement
vers la ruine ».
s qu on ne ptui consi-
* à ta lettre où l 'Echo dEtretu
> c'est le corc qui est obligé aux rspars-
irkk refuse pas à payer des travaiii
lis il se demande,
t locales pourront ensuiie
a sérieux et suffisant,
c eéîàkc qae Je grandes villes regrettent de
S, rtAcacc intervention de la Commù-
étmmmK émx la meilleure espérance.
L le frejwsen: appelle qu'en succédant à Maillet
rj. 3 «raàt ea le bonheur de prêter secours i
■onaaâre roman 11 est impossible que
: •■peneurc ne pourvoie pas i une
sî M. le Maire «pose «
Jatte-- «V Yairtqme\-%nit. — Il en faudrait dite
*«-*■: 3e cerec tcar dont nous ne pou vons nous dés in-
wr«s;? M i; Care .ensuit bien que rexcellent rap-
ror: -ir U Ltior: a été envoyé au Ministère. » Anm>
ïsen: î::. coacIu;-:i. le rapport est dans les cartons.ei
;i v nesiera -Jrqu'j ce qu'on trouve moyen de l'en
\:ntïs une courte délibération, approuvée à l'unani-
mité. M ^ Président conclut, en oeqai regarde l'église
d~E:rwj:.que M. le Maire a le devoir d'écrire au Pf*"
tet une lettre alarmée pour recommander instamment
le UmemiNe eta: de cet editice. unique dans le dépar-
tement. Quan: à Valliquervilie. le recours au conseil-
ler nxner.il d'Y veut, qu'ont décidé le maire et le cure.
es: excellent; il r.iuira y joindre une lettre à M. le de-
28?
é Quesnel qui, étant sur place, peut faire au Minis-
; une démarche décisive.
Succession Biochet. — Voici ce qu'a pu écrire, le
octobre, M. l'abbé Anthiaume au Secrétaire :
Le Nobiliaire normand doit être publié à Paris,
• le libraire normand Ern. Dumont.
Hes documents livrés, on s'occupera de la succès-
n qui ne sera pas entièrement liquidée avant un an
plus.
La Bibliothèque du Havre bénéficiera des ouvrages
'elle ne possède pas encore. Les matériaux amassés
• Caudebec par M. Biochet y seront réunis au Mu-
archéologique dont il fut le créateur.
3n cite enfin des notes mss. sur un certain nombre
paroisses; et c'est sur ces notes que j'appelle l'atten-
n de notre obligeant correspondant.
Maison et rue J.-Adeline. - Notre confrère, M. G.
bosc, a souhaité (Journal de Rouen du 25 octobre
nier) qu'une plaque commémorative fût apposée
le logis où J. Adeline a passé toute sa vie, ou bien
e son nom fût donné à une rue. Seraii-il donc ex-
sif de désirer, maintenant que la rue est votée, qu'on
t, en outre, sur sa maison, une inscription pour
pétuer mieux encore le souvenir de l'artiste qui a
>ien mérité du Rouen monumental?
^a proposition du secrétaire est adoptée et sera
tmise au maire de Rouen.
M. Léopold Delisle. — Puisqu'il vient d'être parlé
lomsderues, M. Pelay verrait une grande conve-
nce à ce que Rouen possédât aussi sa « rue Léopold
liste ». Cet illustre Normand, dont la réputation est
. à toqodle il a
t. Il serait doo<
■ foi faapajIwijL dans la capitale à
ment par U Coo>-
M. La» 4e Verfr dm pli
e; raattreestdc Marc-Aaréfe
■a» a a—jatt, f— ce tjwTI ««M —fec data le ko dn fa-
tal «■ ■ fcMCfctta ■ — très ea aapdiai les popolabnB
raaa. *— ■ ras éaBBe o aprej b ucscrâpnon : car K
•e *• Mwaéc raiéajaàaû- Le G. B de Faosna* e*
a Omo- a criaa A- Maa-s-Asnie. an francs, wr Co-
tât »- Bàaw. t. IL aayiSAax 5*4*.
*■- C*r» F»r>mi Pu. Soa bosse A droite, attc le
: derrière teqad est us
s, m pana de face re»f-
. P* a f. Son buse ou '
■ et la canane.
- m S- C. Mart>-A«rêle &o* "■
t. tesm na sceptre surmonte
«"aa aâajkr. Cas HI «st faalaji rfi i à rrterrue.
285
mon séjour dans celte localité pour explorer la région si
riche en antiquités de toutes les époques.
Ma première visite a été pour le chantier de M . Girard,
entrepreneur de maçonnerie a Saint-Saéns. Cet entrepre-
neur, qui a démoli l'antique église et reconstruit la mo-
derne, possède de nombreux débris de l'édifice disparu.
Il a même édifié un hangar et employé les colonnes et les
chapiteaux du XIII' siècle pour en soutenir la toiture,
suivant en cela l'exemple des habitants de Sotieville-sous-
Ic-Val et d'Alizay, qui ont construit les portails de leurs
fermes avec les colonnes de l'abbaye de lîon-Port.
Au milieu des débris amoncelés dans le chantier Girard,
j'ai retrouvé les modillons du grand autel élevé dans l'église
de Saint-Saéns par Millet des Ruisseaux. Les chapiteau»
dorés provenant du même aulel ont été déposés dans les
dépendances du presbytère par M. l'abbé Cagniard, alors
curé-doyen de Saint-Saens. Mais il n'est rien resté du
grand bas-relief qui décorait la contre-table du même
auiel.
C'est déposé contre une muraille que j'ai vu, arqué, un
fragment de pierre tombale que M. Girard a bien voulu
ro'offrir pour le Musée.
Cette dalle a été arrachée sans aucune précaution des
pierres qui l'enveloppaient, et de ce lait a été brisée et
;s inscriptions de la bordure
loique les noms des person-
sépulture ainsi que les date»
elle offre encore un certain
dciériorée. Ce
ont disparu. Néanmoins,
nages dont elle recouvrait
de leur décès aient dispart
intérêt documentaire.
Elle mesure o m. 90 de hauteur sur o m. 55 de largeur,
et laisse voir la partie décorative, qui se composait d'un
tableau sur lequel est tracée une arcade géminée dont les
arcs reposent latéralement sur des colonnes a chapiteaux
Kodronnés, et au centre sur un modillon ou cul-de-
lampe.
Sous fireature de droite, l'effigie du
t bien con-
X ea présence dune dalle tumulaire d'un nche
» et >lc «oa Épouse, ayant reposé J.ins un menu
i et représenté la tête nue, appuyîe
* cncrcux sont boudes et la barbe loi>-
t vêts Jj poorpoint, porte le ha ut-de- chausse' ,
s an large manteau qui ne laisse aper
r que kumiu jouîtes dans l'attitude de la priera
eau de U colonne lie soit godronne.
G ver» le tiers de la hauteur, arrête I;
t lierre, doot ies spirales enveloppent la base de la
. Tout oe-> caractères semblent indiquer que
sépulture peut être datée de la seconde moitié du
■ tiède. On pourra objecter a cette attribution les lel-
« gMhiqncs dont les traces Ju mot n
i. L'êyif i iphie lapidaire e*t souvent en contradiction
; l'époque ou les monuments .ont été élevé
i. par «.etnplc qu'a U cathédrale de Rouen, hsh»
cnpbum du toanheau des d'Amboisc sont en capitales m
nques. tandis que mr le mausolée de Brëzé, élevé it
ans plus tard, se voient des caractères gothiques iii
MxJes des vertus cardinales, ainsi que sur les grandes pla-
ques de marbre portant les condoléances de Diane Je
Pottiers.
III. Figurine Je Vierge et boucle religieuse. — Ct*1
dans les cm irons de Saint-Sacns, aux Hayons, que M'J
(nulle n'a dit, cominue M. de Vesly. avoir trou" "
boucle et 1* statuette en brome dont je vous soumets Jt*
ESOjnpMje*.
n Statuette Je ia Vierge. - C'est plutôt une k»w
quunc statuette, cette image en bronze de Marie. tn
relief sur une ûcc ci présentant un méplat avec sifriii'**
suspension sur 1 autre.
387
La Vierge est couronnée et vêtue d'un manteau a la
forme rigide. 11 ne s'écarte que pour laisser saillir les
avant-bras afin de présenter l'Enfant-Dieu. Le groupe re-
pose sur une tête de chérubin aux ailes éployées et se
termine par un demi-disque ou cachet.
Cette statuette, que je rapporte au style Louis XIII, a
dû appartenir aux pendeloques d'un chapelet. M. La mu lie
m'a affirmé qu'il l'avait recueillie en ramassant des silex
taillés, ainsi que la boucle que je décris ci-après :
Boucle en brorvçe avec inscription. — Dans le' même
hameau des Hayons qu'explorent MM. Lamulle frères, ils
ont également recueilli une boucle en bronze de forme
circulaire et de om 045 de diamètre. Cette boucle, qui est
encore munie de son ardillon, porte cette curieuse ins-
cription inscrite en relief : *f* mater dei mkmento ora.
Les premiers mots matkr dei mémento sont très lisibles;
mais il y a trois lettres très difficiles à remplacer. Forment-
elles l'abréviation rox? Mais dans ce cas que signilierait-
t-elles?... Enfin, le mot ora est parfaitement lisible.
J'ai interroge plusieurs ecclésiastiques pour apprendre
s*ils ne trouvaient pas dans l'office de la Vierge Marie une
invocation se rapprochant de celle inscrite sur la boucle des
Hayons. Leurs réponses ont été négatives. Peut-être
quelque savant épigraphiste trouvera-t-il le mot efface.
Toujours est-il que la boucle que je viens d'étudier a été
trouvée dans une sépulture ou plutôt en creusant dans un
herbage, ainsi qu'a fini par me l'avouer M. Lamulle (de-
vant au Quesnay, commune de Saint-Saëns).
C© ne serait pas la première découverte de cette nature
k*te dans un tombeau (1). M. J.-M.Thaurin a collectionné
^es boucles par lui trouvées dans le sol de notre vieille
^PUale. On peut les voir groupées dans la vitrine (salle
**) Collection Thaurin. — Galerie Langlois, vitrine n# 109 (M usée
e* Anùq., salle Langlois).
.--■
t J an ti fuites, ou. sous la désûndricHi
* », ek* L»fci«uii leor àliation avec le- bou-
da « «sntts ie I ésn-aec traaque.
s d* moyen âge peuvent être ran-
s spéciales : i« les boucles simples,
a de métaux précieux; 5° les bou-
le ae prierai pas «les premières ; elles ont à peu pris le
Mène aanoMéire et la atae forme pendant tout le moyen
àaje : îoar tes secocôev fl M souvent difficile, pour ne pu
*ne MmwaïBÉe. de décrire ces agraics sur lesquelles deui
■feeBJBK dMEraaet en cotHtt ont produit une oxydation
«j-a a «a* d-jonraltre le dessin le vais enrin décrire In
Les légendes de celles-ci sont
n'emploient les lettres ^ue
tabon. Telle la boucle recueil-
e de l'église Sain t-Sauveun «Ji
iï. plusieurs fois répétée ainsi.»
• fretie ». Cependant, la ma-
l des invocations à Marie. Le
•»»«*■ iaar it«k développer la dévotion à la Mire du
Christ : nest-eUe pas 1 intermédiaire désignée entre l'hu-
aaaniie et la divinité? Femme, elle appartient à la grande
taaûUe humaine, et sa maternité la rapproche de Dieu !
Aussi, lit-on sur La boucle des Hayons : mater au. ei,
sjr une autre tabule, trouvée dans une sépulture Je
retlwe. . . avr reux* coeumum — ave domina (al.
1V1 a cru que les boucles faisaient partie du costume mo-
nasttque. oo qu'elles se trouvaient particulièrement dans
les tombes des moines (5). C'est une hypothèse qu'il &«'
abandonner, putsaue des inscriptions gâtantes ont été i*
cueillies par M .J. Tnaurin, et il n
lUNdra.
i ,*>St Cochet. Rtpertaire irçk.
iï CoUecooa Tbiurin. IhUeim.
e suffira de citer celle*
289
ci : ma mie trop vos eime (sic), qu'on peut voir sur une
fibule retirée d'une sépulture de Saint-Martin-sur-Renelle
en mai 1868.
La loi que paraît établir la mensuration serait celle-ci :
Les boucles ou fibules augmentent de diamètre en se rap-
prochant de notre époque, c'est-à-dire qu'une boucle est
petite dans le bas moyen âge et qu'elle est relativement
grande vers l'époque de la Renaissance.
IV. Les boucles d'oreilles d'hommes. — L'étude des
boucles trouvées dans les sépultures du moyen âge
m'amènent à entretenir la Commission du port des boucles
d'oreilles par les hommes; car c'est une coutume qui va
disparaître des localités où elle était en usage.
Il y a une quarantaine d'années, nous avons remarqué
dans une fête de compagnonnage qui se tenait non loin
de l'Observatoire, ù Paris, et au milieu des rubans dont
étaient ornés les chapeaux, que les hommes avaient de
larges anneaux aux oreilles. — Quelques mois plus tard, je
fis la même constatation dans un bal de la rue Montmar-
tre.
Ce fut donc un fait acquis pour moi, que les ouvriers
portaient des boucles d'oreilles avec les emblèmes de leurs
corporations. La guerre et la Commune arrivèrent, et
j'avais complètement oublié les c Compagnons du Devoir »
et leurs insignes, lorsque mon attention se trouva de nou-
veau appelée sur les ornements symboliques que portent
suspendus à leurs oreilles les ouvriers de la presqu'île de
Tourville, près Elbeuf.
Il ne s'agissait plus là d'ouvriers embrigadés — syndi-
qués, selon le qualificatif moderne — ni des Compagnons
du Tour de France, mais bien d'artisans, de simples villa-
geois ignorants, ou presque, des formules des associations.
Je me livrai à une enquête qui me révéla deux motifs
principaux : La mode ou l'usage; un prcsecvatif contre les
:
maux d'yeux. Celui-ci
Faculté n'y
Quant à la mode, elle a été certainement inspirée pif
l'emploi que les ouvriers urbains faisaient des boucles
d'ureilles pour se reconnaître dans les diverses corpoia-
tions.
C'est ainsi que dans les communes de TourviUe, Je
Cléon, de Freneuse et Saint-Aubin, on vit les mariniers
porter l'ancre découpée dans l'anneau d'or qu'ils suspen-
daient â leurs oreilles; les tisserands eurent la navette
comme embUme; le menuisier et le charron rétabli, le
compas et la hache ; tes charpentier» avaient les mènes
outils, mais diversement groupes. Les valets de ferme por-
taient, découpés, une charrue attelée et «on mmlttisr.
Les trois boucles que j'ai dessinées, grâce a la htaoteB-
lance de leurs propriétaires (i), suffiront pour montrer lai
dimensions de ces boudes d'oreilles ainsi anales ■yaabaMt
Elles indiquent de plus que tes hommes qui le* portes!
encore appartenaient a la génération de i83o, et «ni II
coutume dut être abandonnée aux environs de 18S0, puis-
que les hommes âges aujourd'hui de soixante ans n'ont
plus les oreilles perforées pour suspendre au lobule l'an-
neau symbolique ou guérisseur.
V. Robinet en cuivre du X VI' siècle. — Dans les caves
du vieux château d'Houlbec (Eure), dit en terminani
M. de Vesly, M. le comte de Postis procède à des fouilles
pour déterminer l'emplacement primitif du castel ances-
tral. Dans ce travail. M. de Postis a fait plusieurs déco»'
vertes intéressantes La plupart regardent les environs Je
Bourgtheroulde, et, parmi les objets retirés des fouilles,
j'ai acquis, pour le Musée, une chantepleure ou robinet Je
(i) MM. Lebailleur, Edmond; Lebailleur, Jean-Jacques; Au*
vard, Jacques- Auguste, tous trois lisbiiants de Frencute.
2QI
cuivre, qui peut dater des dernières années du xve siècle.
Cet objet assez rare tire surtout son intérêt de sa forme
décorative. C'est ainsi que le dégorgeoir se termine par
une tête de chimère ou de gargouille et que la clef
donne la silhouette de la fleur de lis héraldique de cette
époque. Nos chantepleures modernes ont modifié ce sys-
tème, mais l'ont conservé, et il est intéressant de constater
cette modification. Il n'est pas jusqu'aux petits trous dont
est perforée la partie du robinet en contact avec le liquide
du tonneau, qui n'indique le soin qu'avaient nos pères
d'obtenir des boissons clarifiées.
A propos de Saint-Saëns, M. le Président fait obser-
ver qu'un ancien vitrail où se remarque une anomalie
dans le pectoral du Christ, ne le doit pas à une fan-
taisie de l'ancien verrier, mais à un accident dans la
reconstitution de la fenêtre.
Sur quoi M. de Vesly signale la disproportion que
présente la Vierge-Mère dans certaines verrières où le
sein qui allaite l'Enfant-Dieu est gonflé à l'excès, tan-
dis que l'autre est à peine visible. M. Pelay croit même
avoir lu que ce dernier est parfois entièrement omis.
Enfin, le secrétaire communique ces deux notes :
Les épaves du Calvaire de Sotteville. — L'épreuve
des inscriptions inaugurales, offerte par le secrétaire
aux archives paroissiales, a été accueillie avec recon-
naissance. Il faut surtout noter ici les informations
complémentaires dont elles ont été l'occasion, d'autant
plus que la destruction remontant à plus de vingt ans,
on pourrait croire, surtout après le trouble causé par
la Séparation, qu'il n'en subsiste plus aucun vestige.
Le Calvaire menaçant ruine, la Préfecture en avait
fait demandera la Fabrique la restauration. Ce travail
;
• i-
l «m r&rs piûmai * k Sade»
- - : inàa fiwtrB
: in kmcl II «ai .{tutre beats
PRINCIPALES MATIÈRES DU BULLETIN
Pages
. — Régiment de la Calotte 146, 183
Albums de la Commission 1 50, 222
Vestiges archéologiques 152, 1 94
Cadastre archéologique 157
Cercueils de pierre 158, 180. 184, 192, 205
Cimetière franc de Fontenil 162
Astrolabe de Béthencourt 178, 263
Chapelle de l'ancien Hôtcl-de Ville 181
Fontaine d'Aréthuse 1 82, 189
I. — Monnaies anciennes 1 86
Inscription funéraire 1 87
Dodécaèdre 1 90
Membres décédés ig 1, 203
l. — Lillebonne, informations variées 193, 212, 233
Monnaies diverses 195
Fontenellc (chanoine) 1 99
Barbier de Montault (Mgr) 202
'. — Amphithéâtre gallo-romain de Rouen 21)5, 233
Cheminée de Lisieux 206
Jetons rouennais 209
Trésor de Monville 211
Drapeau révolutionnaire de Martincamp 214
'. — Clocher de Valliquerville 225, 282
Impostes 227
Le Logis et l'Œuvre (J. Adeline) 231, 283
Château de Philippe-Auguste 233
Gmetière franc de Petitvillc 265
Criquiers. Monnaies d'or 273
Médailles françaises 276
. — Eglise d'Etretat 281
Rue L. Delisle 283
Saint- Sa en s. Antiquités diverses 284
Boucles d'oreilles d'homme 289
M -is
il bk~ I
I
STANFORD UNIVERSiTY LIBRARIES
STANFORD, CAUFORNIA
9450S
~~